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Henri Guaino : «Le plus triste, c'est de nourrir la guerre qui tue des milliers et des dizaines de milliers de gens. C'est ce que fait le président de la République depuis le début. Il n'a pas la volonté d'arrêter la guerre.»

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Transcription
00:00Alors d'abord un mot sur ce que vient de dire le Président de la République.
00:04Comme si c'était quelque chose d'absolument extraordinaire et d'inédit,
00:08que pendant qu'on discute d'un éventuel cessez-le-feu, d'un éventuel armistice,
00:14ou même d'un traité de paix, les gens continuent à se battre.
00:18À la fin de la Première Guerre mondiale, ils se sont battus,
00:23alors entretués encore dans les assauts de tranchée à tranchée,
00:27entre les Allemands et les Français, les Anglais et les Américains,
00:31alors qu'on discutait déjà, on recevait déjà les plénipotentiaires allemands
00:35pour discuter de l'armistice.
00:38Il n'y a pas de quoi s'en étonner, on peut déplorer, on peut trouver ça triste,
00:41mais le plus triste, voyez-vous, c'est de nourrir la guerre qui tue des milliers,
00:45des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers de gens.
00:47Voilà ce que fait le Président de la République depuis le début.
00:50Au lieu, après tout, la France aurait pu jouer un rôle.
00:54Elle aurait pu le jouer en 2022, mais elle pourrait le jouer maintenant.
00:57Le Président de la République aurait très bien pu aller voir Donald Trump
01:01et lui dire la France est prête à travailler avec vous pour trouver un plan de paix.
01:07Et elle serait au cœur des discussions avec la volonté de trouver un plan de paix.
01:10Alors que là, les dirigeants européens et le Président de la République en particulier
01:13n'ont pas la volonté d'arrêter la guerre.
01:18Parce qu'arrêter la guerre aujourd'hui, ça veut dire donner la partie à la Russie.
01:24Ça veut dire qu'il va y avoir des concessions, d'autant plus que la Russie n'est pas demandeuse.
01:30Elle est probablement pour être discutée en fonction de ce qu'on lui propose,
01:34mais elle n'est pas demandeuse de la paix.
01:37Donc si on arrête aujourd'hui, évidemment, ça ne pourra se faire que sur le fondement de concessions de la part de l'Ukraine.
01:45Mais il faut être réaliste, à la fin des fins, l'Ukraine ne va pas reprendre les territoires qui ont été pris par la Russie.
01:55Elle ne va pas reprendre la Crimée.
01:57Voilà la question de savoir si on veut que ça s'arrête.
02:00Donc la France aurait pu jouer un rôle, je ne dis pas qu'on aurait réussi,
02:03mais en tout cas, elle aurait pu jouer un rôle dans la capacité de l'Occident à faire bouger les lignes
02:12pour essayer d'arrêter ce massacre.
02:14Mais non, on continue avec un discours qui me paraît, moi, à la fois surréaliste, extraordinairement dangereux
02:20et pour lequel, au fond, le président de la République n'a aucun mandat.
02:23Il n'a aucun mandat pour attiser les choses de cette façon.
02:26Et c'est se cacher derrière la morale universelle alors que ça n'a rien de moral.
02:30Faire la guerre par procuration, ce n'est pas moral du tout.
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