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«Front Républicain inversé» : Êtes-vous prêt à voter RN pour faire barrage à Jean-Luc Mélenchon ?
Europe 1
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il y a 5 heures
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00:00
13h, 14h, Europe 1 Info.
00:03
Avec Clélie Mathias sur Europe 1, il est 13h19.
00:05
Clélie, on vous retrouve avec Sébastien Lillier, chef du service politique chez Valeurs Actuelles.
00:09
Bonjour Sébastien Lillier, soyez les bienvenus.
00:11
Bonjour Clélie.
00:12
Xenia Fedorova nous rejoint dans un instant.
00:14
Je voulais en profiter pour voir avec vous ce sondage.
00:18
Vous avez vu ce sondage au Doxa dont on parle depuis ce matin,
00:21
qui fait beaucoup parler, même au Doxa dit que c'est un choc.
00:24
C'est-à-dire que Jordan Bardella, si le scrutin de l'élection présidentielle
00:29
avait lieu ce dimanche, Jordan Bardella l'emporterait,
00:31
quel que soit son adversaire.
00:33
On est bien d'accord ? C'est une première ?
00:34
C'est une première, et c'est d'ailleurs, je pense, la grande leçon de ce sondage.
00:38
C'est que pour la première fois, la campagne présidentielle pour le Ration national
00:43
ne se jouera pas dans le costume du challenger ou de l'outsider,
00:46
mais dans celui du favori.
00:48
Et ça, ça change beaucoup de choses.
00:49
C'est ce que je voulais dire.
00:50
Une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce que ça change sur le paysage politique français ?
00:53
Sachant en plus, encore une fois, qu'on est la présidentielle, c'est dans deux ans,
00:56
et que tout peut arriver en deux ans.
00:58
Mais c'est-à-dire qu'à partir du moment où la question d'une élection
01:00
n'est plus de savoir si Jordan Bardella ou Marine Le Pen peuvent...
01:03
J'ai dit deux ans, d'ailleurs, c'est un an et demi, le temps passe.
01:06
Si la question n'est plus de savoir si Jordan Bardella ou Marine Le Pen
01:08
peuvent accéder au second tour, comme c'était un petit peu la question en 2017 ou en 2022,
01:13
mais que la question soit en soi, est-ce qu'il existe un autre candidat
01:16
capable de les battre au second ?
01:17
Ça change toute la physionomie d'une campagne présidentielle,
01:20
parce que ça va être un énorme défi pour le RN,
01:23
parce que les attentes des Français vont changer,
01:27
les regards des Français vis-à-vis du RN vont changer.
01:30
On ne va plus regarder le RN et Jordan Bardella comme un potentiel président de la République,
01:35
mais comme un président de la République en puissance.
01:37
Et ça implique quoi ?
01:38
Ça implique que maintenant tout va être analysé, suranalysé, laserisé.
01:43
Le RN aura encore moins le droit à l'erreur qu'avant,
01:46
parce qu'on va regarder leur programme économique avec beaucoup d'intention,
01:50
en se disant est-ce que ce programme économique peut suffire à redresser les comptes publics ?
01:56
Est-ce que le RN incarne une France à l'international ?
02:00
Est-ce que le RN est capable de provoquer la révolution sécuritaire qu'elle promet ?
02:04
Toutes ces questions-là qu'on se pose un petit peu de loin pour l'instant,
02:07
à partir du moment où on en parle comme d'un candidat favori à une élection présidentielle,
02:12
ces questions-là vont être beaucoup plus insistantes
02:13
et les attentes des Français vont l'être d'autant plus.
02:16
Et ça, ça change beaucoup de choses.
02:18
Gail Slimane qui dirige l'Institut de sondage Rodoxo a dit
02:20
« Une chose semble sûre, si le RN remportait la présidentielle,
02:24
il n'y aurait plus de coup de tonnerre ou d'effet de surprise.
02:27
Ce désir du RN est un signal fort et nouveau sur l'état de notre opinion publique. »
02:30
Fin de citation.
02:31
Exactement. En réalité, le vote RN, il se compose de deux grandes jambes ou de deux votes.
02:37
Vous avez toujours le vote de contestation.
02:39
Tous ces Français qui finalement se disent
02:41
« Le RN, on n'a jamais essayé, peut-être que c'est à leur tour d'avoir les manettes
02:45
et peut-être qu'au fond, ils ne peuvent pas faire pire que les précédents. »
02:48
Ça, c'est une partie du vote RN.
02:50
Et à ce vote de contestation, s'est ajouté ces dernières années un vote d'adhésion.
02:55
C'est-à-dire que vous avez de plus en plus de Français
02:56
qui sur leur priorité du quotidien, à savoir le pouvoir d'achat, la sécurité,
03:01
l'immigration et la justice, sur toutes ces priorités-là,
03:05
les solutions apportées par le RN rencontrent une adhésion dans l'opinion.
03:10
Donc quand vous avez ces deux blocs, que vous passez pour le principal opposant,
03:14
le principal vecteur sur lequel se rassemblent les colères des Français,
03:18
mais quand, en plus, vos propositions rencontrent un écho dans l'opinion,
03:22
ça montre que vous êtes en position de remporter une élection présidentielle.
03:24
Alors, on parle de Jordan Bardella.
03:26
Il faut savoir que dans ce sondage, Marine Le Pen n'a pas été testée.
03:29
Écoutez Sébastien Chenu, député RN du Nord,
03:32
qui estime que Marine Le Pen reste la candidate du RN pour l'élection présidentielle de 2027.
03:37
Sébastien Chenu était à l'Assemblée nationale ce matin.
03:39
Marine Le Pen n'a pas renoncé.
03:41
Surtout, nous n'avons pas renoncé à ce qu'elle soit notre candidate.
03:44
Moi, j'attends avec impatience un sondage
03:45
qui porterait Marine Le Pen victorieuse à une élection présidentielle,
03:49
et je suis sûr qu'il existe.
03:50
Qu'est-ce qu'elle fera si elle est condamnée, mais pas déclarée inéligible ?
03:53
Est-ce que dans cette hypothèse,
03:54
vous pensez que c'est mieux d'envoyer Jordan Bardella,
03:56
vu les sondages, ou est-ce qu'il faut que Marine Le Pen soit quand même candidate ?
03:58
Marine Le Pen est notre candidate pour 2027.
04:01
Jusqu'à preuve du contraire, elle l'est, elle le demeure, quoi qu'il arrive.
04:04
Alors, sur Marine Le Pen, est-ce que vient de dire Sébastien Chenu, Sébastien Ligné ?
04:09
Oui, en effet, elle reste la figure tutélaire de ce parti,
04:12
mais elle a un calendrier judiciaire qui fait que tout porte à croire aujourd'hui,
04:16
sauf tremblement de terre judiciaire,
04:18
que Marine Le Pen ne pourra probablement pas être candidate à l'élection présidentielle.
04:21
Et d'ailleurs, Marine Le Pen laisse de plus en plus entr'ouvert la porte de Jordan Bardella.
04:27
C'est-à-dire qu'il y a encore quelques mois,
04:29
on nous expliquait que peut-être Marine Le Pen irait au clash avec les institutions,
04:32
et que même si elle a été condamnée en appel, elle tenterait d'être candidate.
04:36
Aujourd'hui, elle nous fait comprendre que si sa condamnation est confirmée en appel,
04:39
elle laissera la place à Jordan Bardella.
04:41
Un mot quand même sur les enseignements de ce sondage pour la gauche,
04:44
avec notamment Raphaël Glucksmann qui semble s'imposer ?
04:48
Oui, enfin, il semble s'imposer, mais il est extrêmement bas dans les sondages.
04:52
On voit bien qu'il y a un tel écart quasiment de différence de deux
04:55
entre le vote Jordan Bardella et ensuite l'accès au second tour
04:58
pour Raphaël Glucksmann ou Gabriel Attal ou Édouard Philippe ou Jean-Luc Mélenchon.
05:02
Donc en fait, ça joue un mouchoir de poche entre le deuxième, autour des 15%.
05:07
Selon moi, le vrai enseignement, c'est qu'en cas de second tour,
05:10
Jean-Luc Mélenchon serait balayé.
05:12
Et ça, ça indique quoi ?
05:13
Ça indique que vous avez de plus en plus de Français...
05:15
14-26 de mémoire.
05:16
Exactement.
05:16
Vous avez de plus en plus de Français issus notamment du bloc central
05:19
qui seraient prêts à voter pour Jordan Bardella
05:22
pour éviter la menace Mélenchon.
05:24
C'est un espèce de front républicain à l'envers.
05:25
Merci.
05:26
Merci.
05:27
Merci.
05:28
Merci.
05:29
Merci.
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