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00:00L'Essentiel Politique ce soir c'est avec Richard Verli.
00:04Bonsoir Richard.
00:04Bonsoir.
00:05Vous êtes journaliste pour le média en ligne suisse Blic et vous suivez l'actualité française avec beaucoup d'attention.
00:11On va vous demander votre regard dans un instant.
00:15Tout d'abord sur le marathon budgétaire toujours en cours au Parlement.
00:19Les députés ont voté ce week-end contre le volet recette du budget de l'État.
00:22C'est maintenant au Sénat de prendre le relais avec toujours cette même question.
00:26Aurons-nous un budget avant Noël ?
00:29On se penchera aussi sur le débat qui a agité les représentants politiques cette semaine autour du narcotrafic.
00:34Le ministre de la Justice Gérald Darmanin évoque une menace équivalente au terrorisme.
00:39Il promet de durcir davantage la répression.
00:42Enfin une phrase qui a fait polémique, celle du chef d'état-major des armées Fabien Mandon.
00:47Il évoque la possibilité d'une guerre avec la Russie, ce qui supposerait d'accepter de perdre des enfants, des Français au combat.
00:54Un chef d'état-major des armées ne devrait pas dire ça, a réagi la France insoumise.
00:59On commence donc avec le feuilleton budgétaire.
01:03Après 14 jours d'examens et d'amendements à l'Assemblée nationale, retour à la case départ pour le budget 2026.
01:09Les députés ont rejeté le texte avec 400 voix contre, 84 abstentions et une seule voix pour.
01:16C'est donc la copie initiale, celle proposée par le gouvernement, qui va être transmise cette semaine au Sénat.
01:21Tout ça pour ça, Richard Verlier. Est-ce que c'est navrant ou c'est le jeu parlementaire ?
01:26Je pense que c'est le jeu parlementaire, mais à une différence près, si on compare à ce qui se passe dans d'autres pays qui ont l'habitude de ce jeu parlementaire.
01:34Je rappelle quand même qu'en Allemagne, l'adoption du budget a pris énormément de temps.
01:39Je rappelle qu'en Espagne, on a eu recours depuis deux ans à une forme de loi spéciale.
01:43Donc la France n'est pas dans un cas exceptionnel.
01:46En revanche, ce qui est frappant, c'est que vous avez une coalition de facto de partis qui sont d'accord pour ne pas retourner aux urnes.
01:53Ça va des socialistes à la droite traditionnelle en passant par les macronistes.
01:57On pourrait attendre de ces partis qu'ils se soient entendus sur un point d'arrivée budgétaire.
02:02Autrement dit, qu'ils aient en tête ce qu'ils veulent faire ensemble pour le budget, qu'ils le votent ou qu'ils s'abstiennent.
02:07Et ce qui est frappant, c'est qu'on a l'impression que rien n'a été coordonné.
02:11Au fond, Sébastien Lecornu fait du slalom.
02:14Il slalome autant qu'il peut, mais en réalité, il n'avance pas beaucoup.
02:17Et ça, c'est navrant parce que je pense qu'il faudrait qu'il y ait entre ces partis une sorte de pacte de sérieux budgétaire.
02:25Et là, on a l'impression, tout le monde a l'impression qu'on ne sait pas où on va.
02:29Et que peut-être toutes ces gesticulations, tous ces amendements, tout ce qui s'est passé à l'Assemblée n'aura servi à rien.
02:35Si on voulait dégoûter les Français du système parlementaire, on ne s'y prendrait pas autrement.
02:39Alors, il y a pourtant un calendrier à tenir.
02:42Il faut qu'un budget, en théorie, soit adopté avant le 23 décembre.
02:47On y croit encore ou pas du tout ?
02:49Je pense que Sébastien Lecornu y croit.
02:51En tout cas, c'est ce qu'il dit.
02:52Après, il y a des méthodes, il y a des moyens pour quand même adopter un budget.
02:56La fameuse loi spéciale qui avait été adoptée par Michel Barnier, vous vous en souvenez, l'année dernière.
03:02Ou alors les ordonnances.
03:03Mais a priori, Sébastien Lecornu a dit qu'il ne le ferait pas.
03:05Ou alors revenir au fameux article 49.3.
03:08Là aussi, il a dit qu'il ne le ferait pas.
03:10Mais après tout, la situation pourrait l'exiger.
03:12Ce que je crois, c'est qu'au fond, on est en train de passer à côté d'un élément essentiel.
03:18C'est la pédagogie du budget pour la population.
03:21Un budget, c'est quoi ?
03:22Un budget, c'est le carburant que vous mettez dans la voiture France pour l'année à venir.
03:26Ça veut dire que ça va décider du nombre de kilomètres que vous allez parcourir.
03:29Ça va décider de la vitesse de croisière du pays.
03:31Ça va décider de l'économie.
03:33Et là, personne n'en parle.
03:35On ne parle que des gains obtenus par un parti ou l'autre.
03:38Au fond, ce qui manque dans tout cet exercice, c'est le budget dont la France a besoin.
03:43Quels sont les besoins de la France et quelles sont les possibilités de la France ?
03:46Parce que rappelons-le, les contraintes budgétaires, pour le coup, les contraintes financières,
03:50sont énormes vu l'ampleur de la dette publique.
03:53On va passer à un drame maintenant qui a suscité une vive émotion en France.
03:57Le frère d'un militant antidrogue a été tué il y a dix jours à Marseille dans ce qui s'apparente à un crime d'avertissement.
04:03Depuis le débat fait rage autour de la réponse à apporter pour endiguer le trafic de drogue.
04:08Le tout répressif est-il la solution ?
04:11Richard, de quelle oeuvre vous regardez ça en Suisse ?
04:13Est-ce que les mêmes questions se posent là-bas ?
04:15Elles se posent grosso modo de la même façon à une différence près.
04:19C'est que la Suisse n'a pas, à l'exception de Zurich, de très grandes métropoles.
04:25Donc vous n'avez pas le même effet de loupe qui est celui que vous avez par exemple à Marseille ou dans la région parisienne.
04:32Les villes suisses, Genève, Lausanne, celles qu'on connaît, sont quand même des villes moyennes.
04:37Le deuxième élément, la deuxième différence, c'est que vous n'avez pas en Suisse le transit de la drogue
04:41qui en France s'ajoute à l'explosion de la consommation.
04:45C'est-à-dire ces convois de drogue qui vont d'Espagne vers le nord ou du nord vers le sud.
04:49Et enfin, troisième élément, de ce que m'expliquent les policiers en Suisse,
04:53il n'y a pas cette concurrence entre gangs.
04:56D'une certaine manière, le trafic de drogue est peut-être davantage contrôlé par une seule mafia.
05:01En France, ce qui fait la violence, c'est précisément les gangs.
05:05On a beaucoup parlé du clan Yoda, de la DZ mafia à Marseille.
05:09Et ça, ça résulte en de nombreuses morts.
05:12Après, est-ce que le pouvoir suisse est confronté au même problème,
05:16c'est-à-dire explosion de la consommation et explosion de l'arrivée de drogue ?
05:20La réponse est oui.
05:22Et je peux vous dire que dans une ville comme Genève,
05:23il y a de plus en plus de plaintes sur la prolifération des points de deal.
05:27La réponse du gouvernement français, elle, c'est essentiellement plus de répression.
05:31De Dubaï à Marseille, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
05:35a lancé une offensive tout azimut.
05:37Est-ce que ça peut marcher, cette stratégie ?
05:39Le tout répressif, c'est ce qu'on vit déjà depuis des décennies.
05:42Oui, avec ces questions, enfin, ou plus exactement, ces observations qu'on entend de la part des gens qui sont sur le terrain.
05:48D'abord, combien de temps ça va durer ?
05:50C'est bien de faire des coups d'éclat.
05:51Vous vous rappelez, les opérations XXL pour nettoyer, ça marche.
05:55Mais si les policiers s'en vont après, les dealers reviennent.
05:59Dubaï, peut-être que les Émirats Arabes Unis vont concéder un certain nombre d'extraditions.
06:04Mais il faudrait maintenir la pression pour être sûr que ça dure.
06:07Vous voyez ce que je veux dire ?
06:07Il faut aussi, à l'évidence, une stratégie européenne.
06:09Donc, oui, ça peut marcher ponctuellement.
06:13Mais est-ce que ça peut s'installer dans la durée ?
06:15Et deuxièmement, moi, je suis frappé dans ce débat de deux choses.
06:18Vous savez, il y avait Roberto Saviano, l'écrivain italien, qui sait beaucoup et qui se bat beaucoup contre la mafia,
06:25qui était à Paris.
06:26Il a reçu un prix littéraire.
06:27Il a parlé à pas mal de journalistes.
06:29Et j'en faisais partie.
06:30Il a dit deux choses.
06:31N'oublions jamais les consommateurs.
06:33D'une part, la prolifération de la consommation.
06:35Et n'oublions pas non plus l'aspect financier.
06:38Les capitaux de la drogue.
06:40Les liens avec une certaine oligarchie.
06:42Peut-être même des fois avec des politiques.
06:44En Italie, l'Italie s'est dotée d'un arsenal répressif très fort sur cet aspect-là.
06:50Alors que pour l'instant, en France, il n'y a pas grand-chose.
06:53Autrement dit, à partir du moment où l'argent de la drogue arrive, on le blanchit.
06:57Et c'est là qu'est le problème.
06:58Parce que la drogue reste quand même un moyen de gagner beaucoup d'argent et de corrompre beaucoup.
07:04On en vient maintenant à cette phrase qui a glacé le sang des Français.
07:08Elle a été prononcée par le général Pierre Mandon, chef d'état-major des armées,
07:12lors du congrès des maires de France.
07:14C'est à eux qu'il s'adressait.
07:16Je vous propose de l'écouter.
07:17Ce qu'il nous manque, et c'est là que vous avez un rôle majeur,
07:23c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal, pour protéger ce que l'on est.
07:31Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter,
07:37de perdre ses enfants parce qu'il faut dire les choses,
07:41de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense, par exemple.
07:52Si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque.
07:56Vous l'aurez corrigé par vous-même.
07:57C'était bien Fabien Mandon, le chef d'état-major des armées français.
08:01Depuis, les réactions se sont enchaînées.
08:04Plusieurs personnalités politiques lui ont reproché un discours « va-t'en-guerre ».
08:07Lui explique avoir voulu commencer à préparer les esprits face à un contexte qui se dégrade.
08:13Est-ce que c'est une erreur de communication ?
08:14Selon vous, nos dirigeants ne devraient pas se montrer aussi alarmistes ?
08:19Je ne pense pas que c'était une erreur.
08:20Je pense que c'est un discours qu'il avait sans doute présenté au chef de l'État,
08:24qui avait été approuvé, qui avait été validé.
08:26Donc c'est très volontaire de sa part.
08:29Et ce volontarisme, c'est quoi ?
08:30C'est de tirer le signal d'alarme,
08:32de dire qu'il faut que la nation, en quelque sorte, redevienne une nation en armes.
08:36Et une nation en armes, par définition, elle risque de perdre ses enfants.
08:40Après, fallait-il le dire maintenant ?
08:42Je crois qu'il a manqué une phrase, au fond, qui aurait sans doute évité la polémique.
08:47C'est de dire qu'il s'agit de perdre des enfants, peut-être demain, pour la France,
08:53et pas pour l'Ukraine aujourd'hui.
08:55Parce qu'au fond, c'est ça que beaucoup de gens ont compris.
08:57C'est l'idée qu'ils réclamaient que la France perde des enfants
09:00pour aller, par exemple, combattre en Ukraine.
09:03Ça, on voit bien que les Français n'y sont pas prêts.
09:05Mais est-ce qu'ils y sont davantage prêts pour la France ?
09:08Est-ce qu'ils sont davantage prêts à l'idée d'une guerre ?
09:10Écoutez, à chaque fois, moi, ce que je constate,
09:12c'est qu'à chaque fois qu'un conflit a vu les troupes françaises intervenir,
09:18on pense notamment à ce qui s'est passé en Afrique,
09:20il y a eu des morts.
09:21Il y a eu des dizaines de morts en Afghanistan.
09:23Il y en a eu en Afrique.
09:25Et en Afrique, avec malheureusement un résultat
09:27sur lequel on peut avoir des doutes,
09:29vu ce qui se passe maintenant dans le Sahel,
09:31vous n'avez pas entendu les Français bronchés.
09:33Donc, au fond, les Français sont prêts au sacrifice, me semble-t-il,
09:36dès lors que la guerre leur paraît juste
09:38et qu'elle paraît bénéficier à la France.
09:42L'argument au Sahel, c'était le rempart contre le terrorisme.
09:45À l'évidence, le conflit en Ukraine
09:47et l'idée du rempart contre la Russie,
09:49alors qu'il est crédible,
09:51eh bien, ça passe beaucoup moins bien dans l'opinion.
09:53Malgré tout, c'est une hypothèse à laquelle
09:54il faut réellement se préparer,
09:56une guerre avec la Russie ?
09:58Alors, est-ce qu'il faut se préparer à la guerre avec la Russie ?
10:01Aujourd'hui, a priori, non.
10:03Mais est-ce qu'il faut tout faire
10:04pour être en situation de répondre
10:06à une menace russe qui deviendrait létale ?
10:09Oui.
10:10L'histoire a montré que, par moment,
10:12les choses peuvent déraper.
10:13Et donc, on peut être dans des situations,
10:15par exemple, des troupes françaises,
10:17pas en France,
10:18mais celles qui sont stationnées en Roumanie
10:19en ce moment même,
10:21pourraient se trouver prises sous le feu des Russes.
10:23où les pilotes français
10:24qui font la police de l'air dans les Pays-Baltes
10:27pourraient se trouver confrontés à des avions russes.
10:29Donc, oui, il y a un risque,
10:31mais à mon avis,
10:32ce qui manque aujourd'hui,
10:33c'est cette pédagogie.
10:34Et quand même, il y a cet obstacle.
10:37Beaucoup de Français ne croient pas,
10:39alors c'est leur droit,
10:40ne croient pas que l'Ukraine
10:42est à ce point le rempart indispensable
10:44pour l'Europe et pour la France,
10:45alors que malheureusement,
10:46tout démontre que c'est le cas.
10:48Merci beaucoup, Richard Verlier,
10:50d'être venu sur le plateau de France 24
10:51pour l'essentiel politique.
10:53Restez avec nous tout de suite.
10:55C'est le Journal de l'Afrique
10:56qui prend le relais avec Fatima Tawan.
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