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  • il y a 2 jours
Jacques Maigné, président de la délégation de Bourgogne au Secours Catholique

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Transcription
00:00Les pauvres sont plus nombreux et aussi de plus en plus pauvres chez nous en Bourgogne.
00:05C'est le constat du secours catholique dans son 30e rapport sur la pauvreté.
00:09Plus de 11 000 ménages sont accompagnés chaque année par l'association en Côte d'Or et en Saône-et-Loire.
00:13Et si ces deux départements s'en sortent un peu mieux que la moyenne nationale,
00:17il n'échappe pas à ces grandes tendances.
00:19Arnaud, le président de la délégation Bourgogne au secours catholique Jacques Meignet
00:23est votre invité ce matin pour en parler.
00:24Bonjour Jacques Meignet.
00:25Bonjour.
00:26Il y a parmi vos bénéficiaires la même proportion de pauvres en 2024 qu'il y a 30 ans en 1994.
00:32Est-ce qu'on peut parler d'un retour en arrière ?
00:34Alors bien évidemment on peut parler d'un retour en arrière.
00:38Il y a 30 ans en 1994, souvenons-nous, la cause de la précarité avait été déclarée comme grande cause nationale.
00:47Il y avait eu à la fin des années 90 une baisse de cette précarité.
00:54dû à des actions cohérentes menées immédiatement après 1994.
01:02Et puis après, ce taux n'a cessé de grossir à nouveau pour arriver à 15,4% de la population française en état de pauvreté.
01:13C'est un tout petit peu mieux, on le disait en Côte d'Or, en Saône-et-Loire.
01:15Malgré tout, parmi vos bénéficiaires, il y a une majorité aujourd'hui de personnes qui se trouvent dans une situation d'extrême pauvreté.
01:21Ça veut dire quoi ça ?
01:22Alors l'extrême pauvreté...
01:24On vit avec quoi quand on est dans l'extrême pauvreté ?
01:26On est à 60% d'un revenu moyen, revenu par ménage et par mois.
01:33Voilà, revenu médian, qui a été en Bourgogne de 565 euros.
01:39Et donc vous prenez 60% de ces 565 euros, vous arrivez à un peu plus de 200...
01:44On survit avec ça ?
01:45Et on ne survit pas avec ça.
01:47Voilà.
01:48Donc il y a de plus en plus de personnes qui sont à ce niveau aujourd'hui de revenu, de ressources.
01:57Et ce sont ces personnes qui viennent nous voir, qui viennent voir le secours catholique.
02:01Ce sont ces personnes qu'il faut aider.
02:02Il n'y a pas de bonne nouvelle dans votre rapport.
02:04Les ménages sans aucune ressource, ça augmente les seniors, ça augmente les migrants.
02:08Les migrants en situation de pauvreté aussi.
02:11Et puis vous dites que la pauvreté change de visage, notamment au regard de la santé.
02:16Expliquez-nous.
02:17Alors, elle change de visage à bien des égards.
02:21Mais effectivement, avec la santé et les situations de handicap,
02:27nous avons observé un poids beaucoup plus important chez les gens qui venaient nous contacter.
02:32Alors, pourquoi la santé ?
02:33C'est une réaction, d'abord, de la baisse des ressources,
02:39qui peut empêcher les gens d'aller voir des médecins, de se soigner.
02:52On peut perdre son boulot, j'imagine, aussi.
02:54Il y a aussi l'éloignement.
02:56Donc la ruralité, la part de la ruralité est relativement importante.
03:00Oui, vous parlez de pauvreté rurale, d'ailleurs.
03:02Voilà, nous parlons de pauvreté rurale,
03:04qui malheureusement a progressé de plus de 10 points sur la période dont nous parlons.
03:10Donc c'est l'isolement.
03:12Et l'isolement, c'est une...
03:14Eh bien, amène à des problèmes de santé ou des problèmes qui ne sont pas traités.
03:18J'allais y venir, la pauvreté va de pair avec ce sentiment,
03:21cette réalité de l'isolement, de mort sociale,
03:24si on reprend l'expression des petits frères des pauvres.
03:27Ça, c'est ce que vous constatez aussi au quotidien.
03:30Alors absolument, et du reste, il y a beaucoup de demandes aujourd'hui
03:34qui sont des demandes de liens sociaux.
03:37Les gens veulent parler, les gens veulent se rencontrer.
03:40Il y a le secours catholique, mais on place un certain nombre de moyens,
03:44comme des boutiques itinérantes, des fraternules bus...
03:46La boutique solidaire, Agnus Saint-Georges, on en a parlé ce matin.
03:49La boutique solidaire.
03:49On peut parler du transport solidaire aussi, ça c'est intéressant,
03:52parce que vos bénévoles transportent des personnes, transportent des malades,
03:56parce qu'ils n'ont pas d'autre solution.
03:57Donc dans des régions...
04:00La vallée de Louche, par exemple.
04:01...un peu isolées, la vallée de Louche, pour ne parler que de celle-là,
04:05il y a de moins en moins de transports organisés par les communes,
04:10et donc, avec l'accord des communes et avec leur aide,
04:14le secours catholique a développé ce que nous appelons le transport solidaire,
04:18donc des bénévoles viennent faire le chauffeur
04:21pour des personnes qui ont besoin d'aller voir leur médecin qui y a Dijon,
04:25d'aller faire leur course à 5 ou 10 kilomètres de leur lieu d'habitation,
04:30et nous assurons ces services.
04:32Ça, évidemment, ça permet de créer du lien social.
04:34Et ça crée du lien social.
04:36Et on pourrait y ajouter le Fraternibus, qui sillonne un petit peu nos villages.
04:41Alors, même chose pour le Fraternibus, qui sillonne nos villages,
04:44avec différents objectifs.
04:45Un Fraternibus peut être un magasin ambulant de vêtements,
04:51ça peut être également une occasion, quand il est équipé de machines à laver,
04:56de laver son linge, dans les villages isolés,
04:59les gens n'ont pas d'équipement nécessaire.
05:05Donc, là encore, ça peut être aussi un café,
05:08un café qui est partagé localement, et c'est du lien.
05:14Plus de 600 bénévoles pour le secours catholique en Côte d'Or et en Saône-et-Loire.
05:19Les détails de ce 30e rapport sur la pauvreté sont à retrouver sur ici.fr.
05:23Merci beaucoup, Jacques Meignier, d'avoir fait le déplacement jusqu'à ce studio.
05:26Président de la délégation Bourgogne, au secours catholique.
05:29Merci pour votre accueil.
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