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  • il y a 14 heures
Mastercliik #2 avec @Karim Amellal

Pour cette deuxième édition des Mastercliik, nous avons eu l’honneur d’accueillir @Karim Amellal, écrivain, enseignant, entrepreneur, ancien ambassadeur délégué à la Méditerranée pour une discussion puissante sur l’avenir du bassin méditerranéen.

Dans cet extrait, il revient sur un point crucial :
👉 la crise climatique en Méditerranée avance plus vite qu’ailleurs.

🚨 Hausse record de la température des eaux
🚨 Explosion des microplastiques
🚨 Fragilisation de la Posidonie, véritable poumon de la mer
🚨 Intensification du trafic maritime

Une réalité qui transforme déjà la biodiversité… et bientôt nos modes de vie.

Mais il pointe aussi un autre enjeu, tout aussi fort :
👉 la Méditerranée, est perçue au prisme de la question migratoire, dans tous les pays de la rive nord.

🎙️ Et c’est précisément là que les médias ont un rôle à jouer.

Chez Liik, nous croyons que raconter la Méditerranée autrement est une responsabilité culturelle. Montrer ce qui relie, donner à voir les idées, les visages, les projets, les énergies qui façonnent un futur durable.

C’est aussi ça, la mission des Mastercliik :

Créer des espaces où la PopMed rencontre celles et ceux qui pensent, racontent et transforment le monde méditerranéen.

Merci encore à @Karim Amellal pour cet échange lucide, inspirant et nécessaire.
Transcription
00:0030 degrés, ça veut dire que tout ce qui est dans l'eau à une profondeur de 30 à 40 mètres meurt instantanément.
00:06C'est chouette de rencontrer cette belle équipe dans la Méditerranée.
00:10C'est l'espace du monde qui concentre le plus de crises.
00:12La crise numéro un, en réalité, elle n'est pas politique, elle est climatique.
00:17C'est l'endroit du monde qui se réchauffe le plus rapidement.
00:20C'est vraiment le sujet majeur, en réalité, qui fait passer les crises politiques pour des crises anecdotiques.
00:27En réalité, les canicules vont devenir dans quelques années la norme, pendant six mois de l'année,
00:32avec des températures qui vont dépasser les 50, voire les 53, 54 degrés.
00:36Ça veut dire une mer qui se réchauffe de façon prodigieuse.
00:40La température au large de Nice et de Marseille, cette année, a dépassé les 30 degrés.
00:4530 degrés, ça veut dire que tout ce qui est dans l'eau à une profondeur de 30 à 40 mètres meurt instantanément.
00:51Les éponges de mer, les étoiles de mer, toute la biodiversité, etc.
00:54Donc ça, c'est chaque année, en Tunisie, autour de petites îles formidables qui s'appellent les îles Kerkena,
01:01qui est un endroit absolument paradisiaque, un des réservoirs de ce qu'on appelle la Posidonie,
01:05les herbiers de Posidonie, c'est un peu l'Amazonie de la Méditerranée.
01:08Les canicules marines ont dévasté toute la Posidonie au cours des trois dernières années,
01:13avec en plus des espèces invasives qui arrivent, les barracudas, les crabes bleus en Tunisie,
01:17qui ravagent absolument des pans entiers de l'économie,
01:20parce que c'est la première zone touristique mondiale, parce que c'est la zone qui concentre le plus de transports maritimes,
01:25c'est 30% du trafic maritime mondial, la Méditerranée, 25% du trafic pétrolier.
01:31Il y a une concentration de beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses qui font qu'en fait,
01:34les effets du réchauffement climatique sont dix fois plus importants qu'ailleurs sur la planète.
01:39Les microplastiques sont partout, on en mange chaque fois qu'on mange un poisson qui vient de Méditerranée.
01:43Le tableau, il est apocalyptique en réalité. Personne ne fait rien pour lutter contre le changement climatique en Méditerranée,
01:49les États sans doute moins que d'autres, parce qu'ils ont d'autres préoccupations,
01:52précisément de s'occuper des crises politiques dont j'ai parlé.
01:56Mais la crise climatique et l'ensemble de ses effets, de ses répercussions, c'est le sujet numéro un aujourd'hui.
02:03Vous parlez d'un concept que moi j'aime beaucoup, qui est celui de Nouveau Récit Méditerranéen.
02:06Et moi, ma question portait sur les différentes crises dont vous parliez,
02:11cette volonté de changer de prisme, vu qu'une crise en appelle une autre.
02:16Moi, j'ai l'impression qu'au Nord, la perception globale, c'est la crise migratoire.
02:20Dans tous les pays de la rive Nord, la Méditerranée est perçue au prisme de la question migratoire.
02:26C'est pour ça que la responsabilité d'un média comme Leek est considérable.
02:29Mais si on a cette perception-là qui enfle démesurément,
02:34c'est en très grande partie aussi à cause des médias.
02:37Nous avons très peu de médias d'abord qui s'intéressent à la région,
02:41qui s'intéressent à ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée.
02:43On a très peu de médias qui s'efforcent de bâtir des ponts et de faire parler l'autre rive.
02:48Mais enfin, notre responsabilité à nous, et peut-être aussi à un média,
02:51c'est d'essayer de construire, d'élaborer, de propager un véritable récit méditerranéen
02:57qui revienne à ce qu'est la Méditerranée.
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