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  • il y a 2 jours
Maire communiste pendant 15 ans de Giberville, dans l'agglomération caennaise, Gérard Leneveu publie un livre intitulé "Maire, cheminot, militant" dans lequel il raconte les difficultés d'un élu local

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Transcription
00:00En Normandie, premier sur l'actu local en Normandie, ici matin.
00:05Cette chelure en a 4 mois des élections municipales.
00:08Le congrès des maires s'est ouvert hier à Paris, Didier Charpin.
00:11C'est une fonction épuisante et pour en parler nous recevons ce matin Gérard Leneveux
00:15qui l'a exercé pendant 15 ans près de Caen à Giberville.
00:19Il vient de publier un livre pour raconter ses mandats de maire.
00:22Bonjour Gérard Leneveux.
00:23Bonjour.
00:24Vous avez passé la main à Damien de Winter en 2023.
00:27Honnêtement, vous dormez mieux, vous êtes plus zen depuis que vous n'êtes plus maire de Giberville.
00:33Oui, évidemment parce que quand on est maire, il y a beaucoup de tensions.
00:39Il y a des réunions régulières, on se lève de bonne heure, on rentre tard.
00:45Il y a de la tension.
00:47Des fois, maintenant que je suis, on va dire, retraité,
00:52c'est évidemment que je décide moi-même de ce que j'ai envie de faire.
00:57Et la preuve, c'est que j'ai écrit un livre pendant deux ans.
01:02Donc, ce que je n'aurais pas pu faire, évidemment, avant.
01:05Ce livre, Maire, cheminot, militant.
01:08D'ailleurs, sur la photo, vous avez l'écharpe bleu, blanc, rouge.
01:11Et le drapeau de la CGT dans les mains.
01:13Ça traduit votre état d'esprit.
01:15Vous étiez un maire communiste et vous avez toujours gardé ses idées.
01:18Bien sûr.
01:20Des engagements depuis très longtemps.
01:22Depuis 1969 à la CGT.
01:2472 au Parti communiste.
01:25Et moi, j'ai considéré qu'un maire aussi, au-delà de la gestion de la commune,
01:31doit aussi participer à des manifestations, des revendications
01:37que mes concitoyens, pour une part, partagent.
01:43En termes de...
01:44Dernièrement, ça a été les retraites.
01:45Par exemple, oui, certains des concitoyens les partagent.
01:51D'autres peuvent ne pas les partager.
01:54Est-ce que le dialogue était plus difficile quand on a un ancrage politique aussi affirmé ?
01:59Écoutez, très sincèrement, évidemment, je savais qu'on est maire, on ne plaît pas à tout le monde.
02:03Mais concernant, en tout cas, le fait que j'ai mis des banderoles, malgré l'avis du préfet,
02:10qui m'a mis d'ailleurs au tribunal...
02:11Banderoles contre la réforme des retraites, je précise.
02:13La réforme des retraites, puis d'autres.
02:15Mais la réforme des retraites, et je n'ai pas eu de remarques de la part de mes concitoyens,
02:21même si peut-être qu'il y en a qui partageaient l'idée de revenir sur les retraites.
02:28Non, sincèrement, non.
02:29Vous avez quand même vécu un événement très choquant.
02:322018, décembre 2018, on est au début de la crise des Gilets jaunes.
02:36Votre voiture est incendie en pleine nuit devant chez vous.
02:39Oui, là, c'était, je le dis dans mon livre, c'était vraiment le choc.
02:43Parce que j'étais réveillé vers 2h10 matin.
02:46Et moi, je n'avais pas entendu.
02:48C'est mes voisins qui avaient, heureusement, appelé les pompiers.
02:52Mais non seulement mes voitures, à la limite, ce n'est pas très grave,
02:55mais j'ai ma maison qui commençait à brûler.
02:58Et au-dessus, c'était la chambre.
02:59Mais heureusement que mes petits-enfants n'étaient pas là.
03:02Mais de fait, c'était vraiment le choc, y compris pour mon épouse.
03:06Bon, quelques semaines après...
03:07Est-ce que vous savez pourquoi ? Ou est-ce que vous avez su pourquoi ?
03:10Et non, malheureusement, et là, c'est quand même un maire se sent abandonné.
03:13J'ai eu un appel du préfet ou sous-préfet le lendemain de matin,
03:17mais après, plus de son, plus d'images.
03:19Je n'ai eu aucune nouvelle des raisons pour lesquelles, en tout cas, les auteurs des défaits.
03:26Et le midi, j'avais le repas des anciens.
03:29Il a fallu... J'ai assumé, évidemment, ma responsabilité.
03:31Et il a fallu que j'assure le repas des anciens sans dire quoi que ce soit.
03:36Notre invité ce matin, Gérard Leneveu, ancien maire de Giberville.
03:39C'est une fonction qui est devenue toujours plus difficile, notamment dans les relations avec l'État ?
03:44Ah bien, bien sûr. L'une des premières raisons que c'est difficile, c'est la baisse des dotations d'État.
03:50Ma commune en a perdu, en l'espace de 15 ans, plus d'un million d'euros, ce qui est énorme pour une commune de...
03:56Est-ce qu'elle part, à peu près, du budget ?
03:58Ah bien, ça représente 20% du budget.
04:02Et donc, j'ai été obligé, à un moment donné, d'abandonner le projet d'une salle des fêtes.
04:08Et ce qui n'est quand même pas rien.
04:09Et malheureusement, j'ai été obligé à deux fois d'augmenter les impôts.
04:13Parce que nous, à Giberville, on est attaché à la culture, au sport et à la jeunesse.
04:19On a tenu le cap.
04:20Mais pour tirer le cap, malheureusement, l'État ne veut pas augmenter les impôts.
04:26Ils ont baissé la taxe d'habitation, ce qui est une erreur fondamentale.
04:30Parce que des gens pensent que tout est gratuit.
04:34Et surtout, des décisions gouvernementales, on dit souvent que le maire est à portée de baffes ou d'engueulades.
04:39Oui, c'est vrai.
04:41Oui, parce qu'une commune, c'est la proximité, c'est le lien social.
04:48Et évidemment, moi, comme beaucoup de mes collègues, j'allais souvent sur le terrain.
04:55Et sans me prendre des baffes, comme vous dites,
04:57moi, j'avais mon petit carnet, je prenais des notes.
05:01Et bon, des fois, c'est vrai qu'il y avait des gens qui râlaient.
05:04Mais très honnêtement, dans ma commune, ça se passait quand même pas trop mal.
05:08Merci Gérard Leneveu.
05:09Ce livre que vous signez, Maire, cheminot militant.
05:14Vous êtes venu nous en parler sur ICI Nantes.
05:16Bonne journée.
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