Skip to playerSkip to main content
  • 2 days ago

Category

🗞
News
Transcript
00:00L'actualité en France à présent, c'est cette réunion qui était convoquée ce matin à huis clos à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron,
00:07le chef de l'État, qui avait donné rendez-vous à plusieurs de ses ministres pour aborder, je cite,
00:11« la mise en œuvre de la loi narcotrafic », réunion qui intervient cinq jours après l'assassinat de Mehdi Kassassine,
00:18frère du militant écologiste Amin Kassassine, réputé pour ses positions anti-drogue.
00:24Et on va en parler avec vous, Flore Simon, bonjour, puisque la réunion est terminée depuis un peu plus de deux heures maintenant.
00:31Qu'est-ce qu'on peut, qu'est-ce qu'on va en retenir exactement ?
00:34Alors, suite à, vous venez de le dire, l'assassinat de Mehdi Kassassine en plein jour dans la ville de Marseille,
00:41je rappelle que Mehdi Kassassine n'avait aucun casier judiciaire, c'était donc le frère d'Amin Kassassine, militant écologiste et figure locale de la lutte contre le narcotrafic.
00:51Donc voilà, assassiné en plein jour son petit frère Amin Kassassine.
00:54Emmanuel Macron, c'était jeudi dernier, Emmanuel Macron a donc convoqué cette réunion assez rapidement.
00:59Finalement, il y avait autour de la table, entre autres, Laurent Nunez, ministre de l'Intérieur,
01:04Gérald Darmanin, ministre de la Justice, le Premier ministre également,
01:07et puis le directeur de la police nationale, le directeur de la police judiciaire et le préfet des Bouches-du-Rhône, ainsi que le procureur de Marseille.
01:15Donc vous voyez une réunion avec tous les acteurs qui luttent contre le narcotrafic ici en France.
01:21Elle avait en effet pour but de faire un point sur la mise en place de la loi narcotrafic qui a été votée en avril 2025
01:28et sur la situation à Marseille, ville gangrénée par le trafic de drogue ici en France.
01:34Laurent Nunez, ministre de l'Intérieur, à la sortie de cette réunion, a évoqué un crime d'intimidation et un point de bascule.
01:41Ce qui est certain, c'est que la plupart des participants, et nous avons collectivement constaté,
01:49que ce n'était évidemment pas un règlement de compte classique, comme on pouvait malheureusement déplorer dans le cadre du paysage de la lutte contre le trafic de stupéfiants,
01:58et que c'était manifestement un crime d'intimidation.
02:01Un crime d'intimidation.
02:03Et d'ailleurs, plusieurs personnes autour de la table ont évoqué le fait qu'il y avait ici un point de bascule.
02:10Un point de bascule, ce meurtre préparé était totalement inédit.
02:16Donc c'était un véritable point de bascule.
02:18Voilà, et donc Laurent Nunez a aussi estimé que les trafiquants étaient de plus en plus à cran,
02:27car l'action de l'État était de plus en plus efficace et que les coûts portés au trafic sont aujourd'hui sévères.
02:32Et puis il a appelé les consommateurs en disant que s'il n'y avait pas la responsabilité,
02:38que s'il n'y avait pas de consommateurs, il n'y aurait pas ce genre de crime.
02:42Pour le calendrier, une nouvelle réunion aura lieu mi-décembre.
02:45Le ministre de l'Intérieur et celui de la Justice se rendront jeudi à Marseille.
02:49Et Emmanuel Macron, le chef de l'État, devrait se rendre à Marseille, là encore, mi-décembre.
02:54On a entendu les mots du ministre Laurent Nunez.
02:58En quoi cet assassinat constituerait aujourd'hui un point de bascule ?
03:01Voilà, comme il l'a dit, c'est donc un crime.
03:04Ça évoque un crime d'intimidation.
03:06Il faut encore que cette hypothèse soit confirmée.
03:08Mais c'est vrai que c'est ce vers quoi on s'achemine.
03:10C'est ce qui se dit aussi le procureur de Marseille.
03:13C'est-à-dire que jusqu'à maintenant, les narcotrafiquants réglaient leurs comptes entre eux
03:18pour récupérer des territoires ou des points de deal.
03:22Donc là, une étape a été franchie.
03:23Aujourd'hui, c'est le frère d'un militant qui lutte contre le trafic de drogue
03:28qui a été assassiné pour intimider, pour faire peur,
03:31pour montrer que quand on essaye d'entraver le trafic de drogue,
03:34et bien finalement, c'est les proches et même la famille maintenant qui est menacée.
03:39Donc c'est vrai que là, c'est une étape nouvelle dans les manières,
03:46les façons de faire des narcotrafiquants.
03:49Et c'est pour ça aussi que le gouvernement prône aujourd'hui
03:51ce qui s'est passé jeudi à Marseille extrêmement au sérieux.
03:55Vous nous disiez, Fleur, que cette loi de narcotrafic a été adoptée en avril 2025.
04:00Ça fait quelques mois.
04:01Donc qu'est-ce qu'il y a dans le texte ?
04:03Alors, c'était donc l'objet aussi de cette réunion ce matin, on l'a dit.
04:07Donc elle permet de mettre en place cette loi de narcotrafic plusieurs choses.
04:10La création déjà d'un parquet national anti-criminalité organisé
04:14qui doit avoir le jour le 1er janvier 2026.
04:17Elle a permis aussi la création, enfin la construction de ces prisons de haute sécurité.
04:22Il y en a déjà deux qui ont été ouvertes en France
04:26qui visent à isoler totalement les trafiquants des réseaux.
04:28puisque ce qu'on voyait c'est que dans les prisons classiques finalement,
04:31ils continuaient à, si vous voulez, à gérer leur réseau depuis la prison
04:36avec des téléphones portables, voire même des drones.
04:38Ces prisons de haute sécurité, elles visent à isoler les narcotrafiquants.
04:43Cette loi narcotrafic, elle vise aussi à une plus grande lutte
04:47contre le blanchiment d'argent
04:48ou alors elle élargit aussi la protection pour le statut de repenti.
04:54Alors cette loi, elle avait été critiquée, même si par les élus de gauche comme de droite,
05:00même si tous font le même constat, c'est-à-dire qu'il y a une menace réelle en France du narcotrafic,
05:04qu'il faut plus de moyens.
05:06Sauf qu'à gauche, on disait qu'il faut faire attention à ce que les libertés individuelles ne soient pas entravées.
05:11D'ailleurs, les Insoumis ont voté contre cette loi.
05:13Et puis à droite, pour le coup, à l'inverse, ils la trouvent trop laxie.
05:17Ce matin, Marine Le Pen a tweeté assez de réunions, assez de discours d'intention
05:22face à des gangs qui ensanglantent la France chaque jour.
05:25Il faut maintenant engager un véritable combat politique et judiciaire.
05:29La loi a récemment voté contre les narcotrafiques, est insuffisante.
05:33Donc voilà l'extrême droite, Marine Le Pen, qui disait aussi ce matin
05:37que l'immigration illégale et le narcotrafic étaient liés,
05:41qu'il fallait aussi mettre le paquet sur l'immigration illégale
05:45pour éviter ce genre de drame et dans la lutte contre le trafic de drogue.
05:52On entend la petite musique, le sujet évidemment devient politique.
05:55On est à quelques mois des municipales et le sujet s'inscrit dans les débats, évidemment.
06:01Oui, parce qu'aujourd'hui, le narcotrafic, le trafic de drogue,
06:04ne touche plus seulement que les grandes villes.
06:06On voit qu'il s'étend aux villes moyennes, voire aux petites villes.
06:10Il y a un sondage IFOP qui est sorti pour la tribune dimanche.
06:13Alors les Français placent la sécurité en tête des enjeux pour ces prochaines municipales à 76%.
06:20Et en cinquième position, ils sont donc 61% à placer la lutte contre le trafic de drogue
06:25dans leur préoccupation principale, que ce soit les électeurs de gauche ou de droite.
06:31Sauf que la lutte contre le trafic de drogue, ce n'est pas forcément la prérogative des mairies.
06:37C'est plutôt quelque chose qui doit être national.
06:40C'est l'État qui doit prendre en charge cette lutte contre le trafic de drogue.
06:45Et on va écouter d'ailleurs le coup de gueule de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste
06:49et maire d'une petite ville du Nord. C'était ce matin, on l'écoute.
06:53Nous sommes, nous aussi, désarmés et démunis.
06:56Vous vous rendez compte que l'année prochaine, je m'en vais au Congrès des maires de France,
07:00l'année prochaine, ce gouvernement envisage encore de ponctionner plus de 7 milliards d'euros aux collectivités.
07:07Comment on fait ? Et il nous invite en plus à financer des polices municipales ou de la vidéosurveillance.
07:13Avec quel argent ? Avec quels moyens ?
07:15On va laisser les maires, les associations s'attaquer aux trafiquants.
07:19Nous sommes démunis, désarmés.
07:22Ce n'est pas aux maires, aux policiers municipaux de lutter contre des points de deal.
07:25Merci beaucoup, Flore Simon. On aura évidemment l'occasion, on n'en doute pas, de reparler du sujet.
Be the first to comment
Add your comment

Recommended