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  • il y a 2 jours
Le Stromboli, sur l'île du même nom en Italie, est un des volcans les plus actifs au monde, ce qui en fait un objet d'étude prisé des volcanologues. Reportage sur les pentes du volcan avec une équipe de scientifiques en pleine mission.

Un reportage d'Adrien Serrière, journaliste à France Inter

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Éducation
Transcription
00:00Là, actuellement, les éruptions qu'on voit, ça fait des petits panaches de quelques centaines de mètres maximum.
00:05Les plus grosses, les éruptions paroxysmals, peuvent provoquer un panache qui va atteindre 5, 6, 7 km de haut.
00:11Le but, c'est de rentrer dans les panaches qui sont créés par les éruptions, donc c'est risqué, mais...
00:16Allez, let's go !
00:19Je suis sur l'île de Stromboli, et ce volcan derrière moi, c'est l'un des plus actifs au monde, avec une éruption toutes les 10 minutes environ.
00:28Stromboli, c'est une petite île, assez isolée au large de la Sicile, 13 km², 400 habitants à peine,
00:35une île qui s'est dépeuplée ces dernières décennies, où le tourisme a peu à peu pris le pas sur toutes les activités historiques,
00:42que ce soit la pêche ou l'agriculture.
00:45Ici, on se déplace en triporteur, en scooter, et surtout à pied, le temps s'écoule différemment,
00:51peut-être à cause de la présence, ou plutôt l'omniprésence, du volcan et ses grondements.
00:57La dernière grosse éruption du Stromboli remonte à juillet 2024, mais son activité est constante.
01:05Forcément, ça attire les scientifiques, et justement, je vais suivre un groupe de volcanologues dans leur travail.
01:10Là, on se dirige vers le nord de l'île, où on peut un peu mieux voir le volcan,
01:17et dans un endroit où on appelle la Sierra del Fueco.
01:20C'est vraiment l'endroit où la majorité des matériaux des éruptions se propagent, en fait.
01:30Ça peut rouler jusqu'à la mer.
01:32Et lorsqu'il y a des grosses éruptions, c'est là où il y a le plus d'activité, en fait.
01:36Et c'est de ce point de vue, sur le bord de cette vallée,
01:40qu'on va pouvoir ouvrir le mieux les cratères réactifs du volcan, en fait.
01:44Donc, en fait, il y a un système d'alarme, ici,
01:46disant qu'il y a des sirènes un peu partout.
01:48Là, en tout cas, où il y a les touristes qui peuvent aller,
01:50donc au bord des sentiers,
01:52pour alerter en cas d'un signal vraiment imminent d'une plus grosse éruption,
01:57qui est anormale, donc on dit une éruption paroxysmale.
02:00Et dans ce cas-là, il va y avoir des sirènes qui vont retentir,
02:02et du coup, là, voilà, il y a des points de ralliement un peu partout dans le village.
02:05On s'est arrêté ici, sur la pente du volcan.
02:15Il est de toute façon interdit d'aller au sommet depuis quelques années.
02:20On est sous le panache, d'ailleurs,
02:21on a régulièrement des projections de cendres qui arrivent sur nous,
02:24qui se voient un peu sur nos vêtements.
02:26Et c'est donc depuis ce point d'observation
02:28que les volcanologues vont faire l'essentiel de leurs observations.
02:33Donc là, en fait, on est directement dans le vent.
02:36On est dans la direction du vent par rapport au cratère.
02:41Ouais, c'est bon, je t'entends.
02:44Et donc, du coup, il y a eu une explosion, peut-être, il y a, je ne sais pas, il y a 10 minutes, la dernière.
02:49Et comme on est dans le vent, on reçoit actuellement les petites cendres volcaniques.
02:53On le voit parce qu'on tombe un peu sur l'ordinateur.
02:56Incroyable.
02:57C'est en fait, c'est parce que j'étudie la chute des cendres.
03:00Et je n'ai pas pris mes instruments, mais là, j'en ai plein l'ordi, mais je n'ai pas d'instruments.
03:05C'est la première fois en 4 jours, depuis qu'on est là, qu'on a une petite chute de cendres comme ça.
03:11On a tout ce qu'il faut à l'hôtel pour mesurer, mais je l'ai laissé du coup qu'il l'est.
03:16Ouais, j'attends.
03:17Mais ce serait pour les prochains jours au moins qu'il faut que je prenne les trucs, quoi.
03:20Donc du coup, on a deux types de caméras.
03:23Une caméra, c'est des choses qui sont construites dans nos laboratoires respectifs.
03:28Donc c'est juste une petite caméra optique, donc une caméra plutôt normale qu'on a fait pour surveiller les éruptions, quel type d'éruption on a.
03:37La plus grosse boîte à droite, c'est une caméra ultraviolet.
03:42Donc c'est l'ultraviolet, avec ça on va pouvoir mesurer le soufre qui est mis lors des éruptions, le SO2.
03:48Et ça va pouvoir nous renseigner un petit peu sur quel type d'explosion, sur la fréquence des explosions.
03:53Et le but ici, c'est de corréler les mesures qu'on peut faire à distance avec ces caméras-là.
04:00De corréler ça avec les mesures qu'on peut faire avec le drone qu'on a installé ici.
04:03Donc une fois qu'on sera prêt, on va pouvoir aussi mesurer les concentrations en soufre directement dans le panache.
04:09C'est bon, t'as appelé ? J'ai pas tout compris.
04:12Ok, merci. Allez, let's go.
04:35Son activité normale, on dit que c'est une activité strombolienne normale, en fait c'est ça, c'est les petits explosions qu'on peut voir au cratère.
04:40Donc ça peut être différents types d'explosion, donc ça peut être des nuages un petit peu noirs comme ça, ça veut dire qu'ils sont chargés en particules en centre volcanique.
04:47Ça peut être des éruptions un petit peu plus gazeuses, donc ça c'est tout le temps, tout le temps le volcan va faire ça.
04:55Parfois il va y avoir des éruptions un petit peu plus intenses, donc on appelle ça des éruptions majeures, et encore un petit peu plus rarement, on a des éruptions paroxysmales.
05:04Donc là c'est vraiment des grosses éruptions qui, heureusement, n'arrivent pas très très souvent.
05:09Les plus grosses, les éruptions paroxysmales, peuvent provoquer un panache qui va atteindre 5, 6, 7 kilomètres de haut au grand maximum.
05:16Donc ça n'a rien à voir en fait, là c'est vraiment à une autre échelle.
05:21Là il y a eu une explosion juste tout à l'heure, le but c'est de rentrer dans les panaches qui sont créés par les éruptions.
05:28Donc c'est risqué, mais on essaye d'avoir les données les plus proches possibles, et vraiment comprendre ce qui se passe vraiment à la source des volcans.
05:39Parce qu'après une fois que le nuage sort du cratère, ça se dilue avec l'atmosphère, donc du coup on n'a pas vraiment les données qu'on voudrait avoir pour comprendre vraiment ce qui se passe à la source des éruptions.
05:50La volcanologie moderne, on va dire qu'elle a 40-50 ans, la technologie c'est de mieux en mieux, donc on a des instruments de mieux en mieux tous les jours.
06:01Mais il y a quand même des choses qu'on n'arrive pas, qu'on n'a toujours pas compris, qu'il faut mieux caractériser, sinon on ne serait pas là.
06:06Et il faut toujours des gens aussi pour surveiller le volcan, donc il y a d'autres volcanologues, ici à Strombolis, c'est les volcanologues italiens qui surveillent le volcan tous les jours,
06:15donc ça il y a vraiment besoin tous les jours.
06:17Mais il y a forcément des processus qu'on n'a pas encore compris, qui sont vraiment spécifiques, mais qui peuvent avoir des impacts assez importants en fait.
06:25Donc nous dans notre cas, c'est vraiment comment les particules retombent, comment elles impactent les processus physico-chimiques au sein du panache en fait.
06:34Donc voilà, c'est assez technique après, c'est pour ça qu'il faut faire de la recherche, toujours, sur ces choses-là.
06:40La nuit est tombée sur Strombolis, je laisse un peu le spectacle du volcan pour retrouver Simon, dont la journée n'est pas tout à fait terminée,
06:48c'est le moment de contrôler les données récoltées.
06:50Donc là aujourd'hui avec le drone, on a pu isoler quelques images, alors ça c'est un exemple très typique, ça arrive très souvent.
06:56Voilà, donc là on voit les pierres qui déroulent, donc là le drone est au niveau du sommet, donc avec le zoom on voit toutes ces pierres qui tombent ici.
07:04Donc ça c'est assez gentil, on va dire, entre guillemets, ça n'impacte pas directement les gens qui sont autour, les touristes qui peuvent être sur les bords.
07:11Mais parfois il peut y avoir des glissements de terrain beaucoup plus importants et des chutes de pierres beaucoup plus importantes.
07:17Et ce qu'on ne voit pas sur la vidéo, il y a des capteurs ici de tsunami, donc on ne les voit pas.
07:22Donc on voit un petit peu le changement de la hauteur des vagues et ça, ça peut être un système d'alerte aussi qui se fait sur l'île en fait.
07:31Avec le jardinier qu'on peut avoir avec le drone, donc on peut faire des cartes de concentration.
07:36Donc les zones vertes, c'est là où il y a peu de gaz et de particules et les zones rouges, c'est là où il y a beaucoup plus de particules et de gaz.
07:43Donc ça par exemple, c'est la concentration en particules, donc en cendres volcaniques.
07:46Et on voit qu'ici, c'est l'endroit où le drone a intercepté le panache.
07:53Et avec le drone aussi, ce qu'on peut faire, à part faire des mesures, on peut échantillonner.
07:58Donc échantillonner, c'est collecter vraiment les particules qui sont à l'intérieur.
08:01Donc on a une sorte de petite boîte qui peut s'ouvrir et se fermer.
08:03Et grâce à ça, on a pu collecter toutes ces particules qui sont à peu près à ce niveau-là.
08:08Et ça, ensuite, on va pouvoir l'analyser en laboratoire pour caractériser les cendres, leur composition chimique, leur forme, leur texture.
08:17Donc ce qu'on appelle texture, c'est vraiment les cristaux qu'ils vont avoir à l'intérieur,
08:20les petites bulles de gaz qui sont emprisonnées dans le magma et qu'on retrouve ensuite dans ces particules.
08:25Tout ça, ça va être utile pour, à la fin, essayer de raconter une histoire globale sur ces éruptions-là
08:30et comment elles vont impacter un petit peu la vie sur l'île aussi.
08:34Sous-titrage Société Radio-Canada
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