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00:00Nous voilà dix ans après, dix ans après les attentats les plus meurtriers que jamais
00:13connu la France. Dix ans. Mais que pèsent ces dix années ? Que pèsent les mots devant
00:24les douleurs, les silences ? Ce qui est advenu est à coup sûr irréparable. Et vous avez
00:38eu des jours muets et des jours aveugles, des jours de nuit et des nuits blanches, des jours
00:48où il fallait faire semblant, où il fallait tenir, des jours où la vie semblait revenir,
00:58fugace, des jours impossibles, parce que le moindre son, la moindre odeur vous faisait revivre
01:08l'identique, un passé toujours présent. Les hurlements dans la musique, le sang sur l'asphalte,
01:18l'odeur de poudre, les corps, vos vies suspendues par les poignets, suspendues au silence. Les
01:30téléphones par terre sonnant dans le vide et affichant des noms d'êtres aimés auxquels
01:34personne ne décrocherait jamais l'angoisse, l'horreur, le deuil. Ceux parmi vous qui sont tombés pour
01:51ne jamais se relever. Ceux parmi vous qui se sont relevés, blessés dans leur chair, dans leur âme,
01:59avec si souvent la culpabilité d'être encore là. Ceux parmi vous qui ont été classés parmi les
02:09survivants, mais que la mort avait simplement choisi de frapper plus lentement ou plutôt d'avertir et
02:17qui ont eu à revivre. Ceux qui ont perdu ce jour-là, leurs enfants, leurs parents, leurs frères, leurs sœurs, leurs amis,
02:31l'homme ou la femme de leur vie, le père de leur petite fille à naître et leur vie d'avant. Le corps et le cœur en
02:46sont beau, le visage cousu puis recousu. Avec cette question lancinante, pourquoi ? On voudrait trouver du sens à ce
03:02qui s'est passé. Mais chacune de vos douleurs est insensée, injuste, insupportable. On vous a dit
03:12parfois de retourner à la vie normale, mais rien de normal dans une vie fauchée dans la fleur de l'âge, dans un
03:19enfant qui meurt avant ses parents, dans un bébé qui n'est orphelin. Rien de normal dans cette douleur larvée,
03:27lancinante, ressurgit chaque fois qu'un autre attentat frappait notre sol. Des enfants, des adultes, des forces
03:35de l'ordre, des professeurs, de Nice à Strasbourg, victimes à nouveau du terrorisme. Et nous pensons à eux tous,
03:45ce soir, le cœur serré. Au lendemain des attentats, vous avez fait l'épreuve de la
03:55normalité impossible, la tranquillité impossible, la vie impossible et la vie pourtant. Ceux qui haïssent ne
04:10crieront jamais plus fort que ceux qui aiment. Et le soir du 13 novembre, les assassins
04:16ont trouvé plus courageux, plus combatifs qu'eux. Ces forces de l'ordre qui sont intervenues,
04:23les gendarmes montés du Stade de France, les policiers du quartier du Bataclan, les deux
04:30hommes de la BAC qui, en quelques minutes, ont ouvert le feu et atteint un terroriste, armes de
04:35point contre Kalachnikov. Ces hommes de la BAC 75, de la brigade de recherche et d'intervention,
04:42du RAID en appui, tous ceux qui ont envoyé à leur famille ce soir-là des messages d'amour
04:50qu'ils pensaient devoir être les derniers et qui y étaient prêts. Ces policiers, intervenus
04:58dans les colonnes Alpha et Bravo pour neutraliser les assaillants et qui seront élevés dans la
05:03Légion d'honneur en témoignage de la reconnaissance particulière de la nation. Ces policiers
05:10municipaux, arrivés avant les autres sur les terrasses, prenant tous les risques. Ces
05:18Stadiers, qui à Saint-Denis étaient là, aux avant-postes, et ont tenu. Ces médecins,
05:23ces infirmiers et infirmières, ces aides-soignants, projetés soudain dans ces paysages de guerre
05:28comme ils n'avaient jamais cru possible d'en voir. Ces secouristes, des mineurs, sapeurs-pompiers,
05:35ces élus, ces agents, ces membres de la police scientifique et des équipes médico-légales,
05:40tous ceux qui ont traqué sans relâche le commando des terrasses. Chacune et chacun, service de nettoyage,
05:48gardiens et gardiennes, passants, serveuses et serveurs, chacun à sa place. Celui qui
05:57a aidé à les débusquer, celle qui ensuite a aidé au risque de sa vie à les repérer,
06:04assumant le seul choix qu'il fallait faire, oui, celle à qui nous devons une reconnaissance
06:11plus grande encore. Ces hommes et ces femmes, cachés au milieu des corps sans vie, qui ont tenu
06:17la main d'un inconnu en silence pour qu'il ne se noie pas dans la peur. Cet homme qui part deux fois
06:24traverser la salle du Bataclan lorsque les tirs ont éclaté pour ouvrir les sorties de secours latérales.
06:30Et cet autre qui a évacué les chanteurs et les a poussés dans un taxi. Cette femme qui a ouvert
06:36sa porte à vingt personnes ensanglantées et tant d'autres personnes comme elle, ouvrant
06:42plus que leurs portes, leur cœur. Cet homme qui est descendu dans la rue avec sa trousse de secours,
06:50en entendant les coups de feu, cet homme torse nu, parce qu'il avait utilisé d'abord le matériel
06:55de sa trousse pour faire les garrots, puis sa ceinture, puis n'ayant plus rien, avait ôté sa chemise
07:01et l'avait déchiré en morceaux pour continuer de sauver.
07:07Et notre État qui a tenu, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier ministre,
07:15Monsieur le Ministre de l'Intérieur, et les jours et les nuits, et à vos côtés, les préfets,
07:23tous les services de l'État, Madame la maire de Paris, Mesdames et Messieurs les élus, tous, unis, inébranlables,
07:35puis nos services judiciaires, magistrats, avocats, greffiers, tous et toutes qui ont tenu pendant toutes ces années,
07:44puis pendant tant de mois, la plus grande audience criminelle de notre histoire, ce procès,
07:50aux centaines d'avocats, aux milliers de partis civils, et nos associations qui ont tenu,
07:58qui se sont levées, comme vous venez de le décrire l'un et l'autre à l'instant,
08:05avec le soutien de la délégation interministérielle d'aide aux victimes pour faire entendre leur voix pour ne laisser personne.
08:15Et ces milliers de Français qui ont marché. Et la statue de la République couverte de bougies, de fleurs et de paroles d'amour.
08:26Oui. Oui. Les terroristes ont trouvé beaucoup plus courageux qu'eux. Paris a tenu. Vous avez tenu. La France a tenu. La République a tenu.
08:45Dans l'urgence. Par la fraternité. Par la justice. Par la vérité. Par l'amour de la vie. Nous avons tenu. Et chacun y a joué son rôle.
09:02Vos vies qu'ils avaient niées, réduites au statut de choses. Voilà qu'elles étaient devenues nos vies universelles.
09:17Ces terroristes islamistes ne vous en voulaient pas à vous, individuellement. Ils n'en voulaient pas à vos enfants. Ils n'en voulaient pas à vos proches. Ils en voulaient à la France.
09:26Ils nous en voulaient d'être Français. Ils en voulaient à une manière d'être au monde, teinté d'enracinement et d'universalisme.
09:37Un monde où la femme est l'égale de l'homme. Un monde où l'on rencontre l'autre dans sa différence.
09:43Où on le considère à visage découvert, face à face. Où chacun peut penser ce qu'il veut et dire ce qu'il pense.
09:51Jouer la musique qui lui chante. Exprimer la foi qui l'anime ou l'absence de foi, protégée par la laïcité.
10:01Un monde où Voltaire le dispute à Molière. Un monde de culture où l'on chante, où l'on danse, où l'on aime le théâtre.
10:08Et quand des terroristes veulent frapper la démocratie, la liberté, c'est la France et Paris d'abord qu'ils prennent pour cible.
10:20Ce soir-là, ils ont frappé des lieux de sport, de convivialité, d'art. Des lieux où se brassaient les âmes. Des lieux de liberté.
10:36Et c'est parce que vous étiez des enfants de cette France libre, parce que vous veniez d'elle ou parce que, étrangers, vous étiez sur son sol que vous êtes tombés.
10:46Vous veniez de 17 pays. Mais aux yeux des meurtriers, vous étiez tous des enfants de France.
10:56Au lendemain de l'attentat, au lendemain, une femme, avec nous, ce soir, a récupéré les effets que l'homme de sa vie portait sur lui.
11:14Parmi les papiers de son portefeuille, sa carte électorale. Et sur le visage de Marianne, une goutte de sang avait roulé, comme la trace d'une larme.
11:35Les disparus du 13 novembre ne sont pas simplement des victimes de la haine, ni d'une abstraction vague.
11:42Les concepts n'ont pas de main. Ils ont été tués par des terroristes, porteurs d'une idéologie islamiste identifiée, active, structurée en réseau, en zone d'influence, avec ses codes et ses modalités d'action, désireuse d'annihiler la vision de l'humanité que porte notre pays par son histoire, son action présente et sa vision de l'avenir.
12:12Ce djihadisme projeté, nous avons tout fait pour l'endiguer, le juguler. Mais il renaît sous une autre forme intérieure, insidieuse, moins détectable, moins prévisible.
12:27À tout moment, le terrorisme islamiste projeté peut renaître au Moyen-Orient, en Asie centrale, dans la corne de l'Afrique ou ailleurs. Et la vigilance est permanente en chacun de ces lieux.
12:39Et d'autres formes de terrorisme émergent, auxquelles nous ne céderons rien non plus. Face à cela, notre nation est garante du combat perpétuel, menée sans jamais renier nos valeurs de justice et de liberté.
13:00Elle se porte garante que tout sera fait pour empêcher toute nouvelle attaque et pour punir de manière implacable ceux qui s'y risqueraient.
13:10Et dans cette décennie écoulée, la nation s'est fortifiée.
13:14Des mesures sans précédent ont été prises immédiatement. Déclaration de l'état d'urgence, protection à nos frontières, puis l'écriture de lois qui sont venues adapter le droit à l'état de la menace
13:30et nous ont permis de lutter dans la durée contre le terrorisme en protégeant nos libertés publiques.
13:36Visites domiciliaires, dispositions de fermeture, de lieux de culte, périmètres de protection, mesures individuelles de contrôle et de surveillance,
13:45autant de barrières mises sur le chemin des assassins. Programme de déconstruction des discours radicaux pour étouffer dans l'œuf le passage à l'acte, pour éviter sa récidive en prison.
14:00Et je sais combien vos associations, combien nombre d'entre vous, ont participé à ces actions.
14:08Les moyens humains de la Direction générale de la sécurité intérieure ont été augmentés d'un tiers, ces moyens financiers doublés,
14:14les effectifs de la Direction générale de la sécurité extérieure ont augmenté d'un quart, tandis qu'un service national de renseignement pénitentiaire a été créé en 2019.
14:25Pour renforcer encore nos services de renseignement, nous avons procédé à la création d'une coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme,
14:35d'un parquet national antiterroriste, renforçant aussi le travail avec tous les partenaires européens, car le terrorisme se joue des frontières.
14:47Aussi avons-nous porté le règlement européen de retrait des contenus terroristes en ligne, désormais adopté, et travaillé à sevrer le terrorisme de ces financements.
14:57Et nous traquons et continuerons de traquer sans relâche les terroristes à l'étranger, au Moyen-Orient comme au Sahel, aussi bien que sur notre sol,
15:07endiguant les flux de retour de Syrie ou d'ailleurs, prévenant les dérives.
15:1485 attentats ont ainsi été déjoués en dix ans, dont six cette année.
15:20Face à l'assaut, nous avons consolidé les valeurs d'une nation que nous construisons depuis des siècles et que nous n'aurons jamais fini de défendre.
15:34Et nous devons inlassablement poursuivre ce travail de transmission à nos enfants, d'éducation pour notre jeunesse.
15:43Nous devons inlassablement continuer de faire des Républicains.
15:50Personne.
15:55Personne ne peut garantir malheureusement la fin des attentats.
16:00Mais nous pouvons garantir que pour ceux qui prendront les armes contre la France, la réponse sera intraitable.
16:08Que nous continuerons ce combat contre le terrorisme sans relâche.
16:12Et que nous continuerons le combat pour notre jeunesse avec la même force.
16:17Que pas un seul des dispositifs et des droits que vous avez construits, vous, vos associations, pierre à pierre, ne sera vain.
16:30Que pas une vie ne sera oubliée.
16:35Que pas une goutte de vos larmes ne sera perdue.
16:42Non.
16:42Il n'y a pas de sens, pas de justification à votre douleur.
16:52Et il n'y en aura jamais.
16:56On ne peut pas donner de sens au 13 novembre.
17:00Mais on peut donner un sens au 14 novembre, à chacun de vos lendemains, à chacun de vos pas,
17:12qui, mis bout à bout, nous racontent une histoire de courage, d'entraide, de vie.
17:17Une histoire de vigilance, car à toute heure du jour, désormais, une partie de la nation reste aux aguets,
17:25du levant au couchant, tendu vers la sûreté de ses enfants.
17:31Une histoire de mémoire, avec notre musée mémorial du terrorisme,
17:37qui, implanté dans le 13e arrondissement de Paris,
17:39transmettra aux générations de demain l'histoire de la violence terroriste de ses victimes
17:45et des réactions de nos sociétés tournées autant vers le passé que vers l'avenir.
17:52Une histoire d'espérance.
17:56Un printemps de fraternité, cher Anne Hidalgo,
18:00d'un jardin de fleurs bleues, de fleurs blanches, de baies rouges,
18:05qui nous rassemblent autour des noms de ceux qui sont tombés.
18:09Symboles de la force de notre nation,
18:13qui, sur le terreau de la mémoire, s'unit,
18:16fait bloc,
18:19et toujours se hisse à la hauteur des temps.
18:23Oui, unis et ensemble.
18:28C'est par notre force pour mener ces combats
18:30que nous serons à la hauteur de ces lendemains,
18:33revivre plus fort encore,
18:35porteurs de ce que nous sommes et qu'ils voulaient abattre.
18:39Chacun de vos pas,
18:44chacun de vos jours,
18:45depuis dix ans,
18:48porte ce sens
18:49et ce qui nous tient.
18:53L'esprit de résistance.
18:55Par lui, la mort est découronnée,
19:02vos vies relevées,
19:05l'amour de la France consacrée.
19:08Ils voulaient semer la mort,
19:13vous avez rehaussé la vie.
19:16Ils voulaient nous paralyser par la peur,
19:19ils ont décuplé notre vigilance,
19:22l'amour de nos valeurs,
19:25notre appétit de vivre.
19:27Ils voulaient diviser
19:28et nous sommes unis.
19:31Ils voulaient effacer.
19:34Ils nous ont rappelé que nos combats étaient universels
19:37et nous sommes là
19:38et nous tiendrons
19:40à vos côtés,
19:43demain encore,
19:45pour vous,
19:48pour ceux qui ne sont plus,
19:50pour leurs enfants.
19:56Vive la République.
19:58Vive la France.
20:02Discours très solennel,
20:03très sombre
20:04d'Emmanuel Macron,
20:06en tout cas très grave
20:08plutôt que sombre.
20:09Rien de tout cela n'est normal.
20:10Et puis revenu sur la menace
20:11des terroristes islamistes
20:13structurés en réseau.
20:15Oui, le terme est employé.
20:18Ça a été beaucoup reproché
20:19notamment à droite
20:21à Emmanuel Macron
20:23et à ce qu'on appelle la Macronie
20:25de ne pas nommer
20:26le danger,
20:28la menace.
20:29Là, c'est fait
20:30de manière très, très claire
20:31avec les instruments
20:32pour la combattre.
20:34Une forme d'auto-justification aussi.
20:36On a augmenté les effectifs,
20:37la DGSI, etc.
20:38Mais il y a effectivement
20:40cette solennité
20:41et surtout
20:42cette réaffirmation
20:43de ce qu'on disait d'ailleurs
20:46au début de cette session,
20:47c'est-à-dire
20:48l'unité
20:49et la résistance,
20:50c'est-à-dire
20:51que la nation a tenu.
20:52c'est-à-dire
20:53que la nation a tenu.
20:55C'est-à-dire
20:55que la nation a tenu.
20:56C'est-à-dire
20:56que la nation a tenu.
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