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00:00Vous êtes sur France 24, c'est l'heure du journal de l'Afrique, soyez les bienvenus.
00:05A la une, nouvelle mobilisation pour réclamer la fermeture du complexe de Gabès en Tunisie.
00:11Des centaines de personnes se sont réunies devant le tribunal de la ville,
00:14alors que se tient une audience pour examiner une plainte qui réclame l'arrêt des unités polluantes du groupe chimique tunisien.
00:23Au Soudan, les combats s'intensifient dans la région centrale du Cordofan,
00:28alors qu'El Facher est tombé aux mains du FSR.
00:31Des milliers de civils ont fui la ville du nord d'Arfour et se retrouvent dans des camps de déplacés,
00:37comme à Abdel Afad, où ils tentent d'oublier les atrocités subies à El Facher.
00:44Enfin, on vous emmènera au Nigeria à la découverte de nouvelles industries créatives,
00:48jeux vidéo, réalité augmentée ou encore innovation dans la mode.
00:52Ces œuvres numériques sont imaginées et fabriquées par des créatifs basés à Lagos
00:57qu'a rencontré notre correspondant.
00:59Le reportage en fin d'édition.
01:03On ouvre ce journal à Gabès, en Tunisie,
01:05où des centaines de personnes ont manifesté ce jeudi devant le tribunal de la ville.
01:10L'audience du jour se penchait sur une plainte qui réclame l'arrêt des unités polluantes du groupe chimique tunisien,
01:16rendu responsable de dizaines d'intoxications depuis le début de septembre.
01:20Des images commentées par Emily Boyle.
01:22Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant ce tribunal dans le sud de la Tunisie.
01:31C'est la dernière d'une série de manifestations réclamant la fermeture d'une usine chimique
01:35accusée d'être à l'origine de centaines de cas d'empoisonnement.
01:39Après avoir déposé une plainte officielle,
01:42ces manifestants affirment que la justice ne peut plus attendre.
01:45Aujourd'hui, nous avons présenté des preuves provenant des rapports du complexe chimique
01:51reconnaissant le crime commis à l'encontre de la région.
01:54Nous avons contesté un report prolongé,
01:57car un tel retard représente un danger sur nos vies et celle de nos enfants.
02:02Depuis plusieurs semaines, la région est secouée par de nombreuses manifestations.
02:06En septembre, des dizaines d'intoxications graves ont touché des établissements scolaires de la région.
02:11Plus de 300 personnes ont dû être hospitalisées.
02:14Aujourd'hui, en tant que société civile, nous sommes ici pour soutenir l'affaire
02:21engagée contre le complexe chimique à Gabès.
02:24Si Dieu le veut, la Cour nous rendra justice en mettant fin à un crime environnemental
02:28qui dure à Gabès depuis plus de 50 ans.
02:34L'usine chimique de Gabès a été inaugurée en 1972.
02:38Gérée par le groupe chimique tunisien, elle transforme le phosphate en engrais.
02:43Les déchets produits par l'usine chimique contaminent l'eau et l'air environnant
02:47et ces rejets toxiques provoquent des cancers et des maladies respiratoires graves.
02:52En 2017, le gouvernement avait promis de fermer l'usine,
02:55mais le nombre de maladies dans la région continue d'augmenter
02:58et près de 90% de la biodiversité locale a déjà disparu.
03:02Au Mali, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, s'est exprimé en marge du BAMEX,
03:09premier salon international de la défense et de la sécurité de Bamako.
03:13Il est revenu sur la recommandation de certains pays à leurs ressortissants de quitter le Mali
03:17dès que possible.
03:18Je rappelle que le pays fait face à un blocus de carburant importé des pays voisins
03:23imposé par le groupe d'Yadis Jnim.
03:25On écoute Abdoulaye Diop.
03:27Naturellement, nous respectons le choix de certains pays qui ont demandé à leurs ressortissants de quitter.
03:34Mais en tout cas, nous, nous ne pouvons dire que le Mali reste un pays hospitalier
03:39et continue à être les bienvenus parmi nous.
03:44Et ce que nous souhaitons de bien pour les Maliens et les Maliens,
03:46nous le souhaitons aussi pour ces étrangers.
03:49Je sais que beaucoup de ces étrangers sont attachés au Mali.
03:52Beaucoup de ces étrangers ont contribué au développement de notre pays.
03:57Et je voulais, au nom des hautes autorités du pays,
04:00exprimer toute notre gratitude pour ceux qui ont traversé ces moments difficiles avec nous.
04:05Le Mali est debout.
04:07Il y a des difficultés.
04:08Il y a eu des perturbations du système d'approvisionnement.
04:11À un moment, l'État s'est organisé, a mis en place un plan stratégique
04:15pour reprendre l'approvisionnement,
04:18pour assurer la sécurité des convois
04:20et plus généralement, intensifier des opérations militaires
04:24pour la sécurisation du pays.
04:26Et progressivement, vous voyez que des centaines de camions
04:28arrivent par jour pour reprendre l'approvisionnement de Bamako
04:32et d'autres localités.
04:34Et nous allons maintenir ces efforts.
04:37Et à noter tout de même que les écoles,
04:39fermées depuis le 27 octobre à cause de la crise du carburant,
04:42ont rouvert lundi.
04:43Et que des camions-citernes ont pu arriver jusqu'à Bamako
04:46sous escorte militaire, de quoi soulager les habitants,
04:49pourvu que ça dure.
04:51Direction le Soudan,
04:52où on apprend que les paramilitaires des FSR
04:55sont approvisionnés en carburant illicite
04:57par les forces du maréchal Khalifa Haftar.
05:00C'est ce qu'affirme le rapport d'une ONG américaine,
05:03« The Sentry »,
05:04une aide de l'homme-fort de l'Est libyen
05:07par loyauté envers les Émirats,
05:09alliés des forces de soutien rapides.
05:13Et on reste au Soudan,
05:14où les combats s'intensifient,
05:16notamment dans la région centrale du Kordofan.
05:18Depuis qu'El Facher est tombé aux mains des FSR,
05:20des milliers de civils ont fui cette ville du nord d'Afour.
05:23Beaucoup se sont rendus dans un camp déplacé du nord du pays,
05:27le camp d'Alafad.
05:28Ils témoignent de l'atrocité à El Facher,
05:31le récit de Sérin Bé.
05:34Loin des attaques de drones et de mortiers,
05:37ces Soudanais ont retrouvé le calme et la paix.
05:40Dans ce camp de déplacés à Al Daba,
05:42ils ont pu être pris en charge et nourris quotidiennement,
05:45eux qui souffraient de malnutrition à El Facher.
05:48Cette ville du nord d'Afour est contrôlée
05:51par les forces de soutien rapide depuis le 26 octobre.
05:54D'anciens habitants racontent l'horreur
05:56dont ils ont été témoins.
05:58Les routes étaient terrifiantes,
06:04terrifiantes à cause des corps.
06:06Des corps d'adultes et d'enfants,
06:07ainsi que leurs vêtements, leurs effets personnels
06:09et leurs papiers jonchaient la chaussée.
06:11Cela ressemblait à une scène de film d'horreur.
06:13Ce lieu a été spécialement conçu
06:20pour accueillir des milliers de personnes
06:21qui ont fui El Facher.
06:23Près de 90 000 civils ont quitté la ville
06:25et ses environs depuis fin octobre.
06:28Agressions sexuelles,
06:29massacres brutaux et à grande échelle,
06:32l'ONU constate une escalade des violences
06:34ces deux dernières semaines à El Facher.
06:36Ce que confirment ces déplacés.
06:38Nous avons tout vu.
06:43Vols, meurtres, cadavres dans les rues.
06:46Des familles entières ont été décimées.
06:48Certaines ont perdu 2, 3, 4 membres
06:50et ainsi de suite.
06:53Chaque jour, on entendait parler de disparition
06:55avant d'apprendre que ces personnes
06:58avaient été assassinées.
07:02Le Soudan subit aujourd'hui
07:04la pire crise humanitaire au monde.
07:06La directrice de l'Organisation internationale
07:09pour les migrations a lancé un appel ce jeudi.
07:12Elle réclame la mise en place
07:14de couloirs humanitaires
07:15afin de pouvoir apporter une aide vitale
07:17aux habitants du Soudan.
07:20On en vient au verdict du procès
07:22de Sylvia et Nourdine Bongo,
07:24épouse et fils du président gabonais déçu
07:26Ali Bongo.
07:28La cour criminelle spéciale de Libreville
07:29les a condamnés par contumas
07:31à 20 ans de prison et à de lourdes amendes.
07:34Ils étaient notamment accusés
07:35de détournement de fonds publics
07:37et d'associations de malfaiteurs.
07:39On écoute quelques réactions au micro
07:41de notre correspondant Libreville,
07:42Ismaël Obionze.
07:44Ce procès s'est déroulé
07:46selon les dispositions du cours de procédure pénale.
07:49L'article 257 prévoit
07:51que lorsque les accusés sont absents,
07:54lorsqu'ils ne comparaissent pas,
07:55ils sont jugés selon la procédure de contumas.
07:57Ils n'ont pas fui la justice,
07:59ils ont fui la vérité.
08:00Nous avons démontré que ce duo
08:04qui a pillé le pays,
08:07que le préjudice élève
08:09à la somme de 4402 milliards de francs CFA.
08:14Nous avons cité les banques
08:15parce que nous avions des historiques,
08:18des extraits de comptes.
08:19Ce procès remet au goût du jour
08:21le semperternel problème
08:22de l'indépendance et de notre justice.
08:24Parce que nous, en tant qu'acteurs
08:25de la société civile,
08:26nous voulons qu'au sorti de ce procès,
08:28il y ait des réformes profondes
08:29sur le système judiciaire.
08:30Que nos magistrats
08:31ne puissent pas engager des poursuites
08:32selon des têtes,
08:33comme si c'était un jeu de cartes.
08:35Mais que la justice reste indépendante,
08:36que tout le monde
08:37se réponde de ses actes devant la loi.
08:39Malheureusement, nous avons l'impression
08:40que c'est le cas,
08:41que les têtes ont été choisies.
08:42Parce que nous sommes tous au Gabon,
08:43nous connaissons l'égalité de notre pays,
08:45que malheureusement,
08:46la justice n'est pas allée au-delà
08:47de ce que nous attendons d'elle.
08:48En bref, et dans le reste de l'actualité,
08:52Google prêt à verser 40 millions de dollars
08:54aux médias sud-africains,
08:56annonce faite par l'autorité
08:57de la concurrence du pays
08:59qui reprochait aux géants californiens
09:00de défavoriser les médias locaux.
09:02Tout est parti d'une conclusion
09:04d'un rapport suite à une enquête de 16 mois
09:07qui a révélé que les recherches Google
09:09privilégient l'actualité internationale
09:11au détriment des médias locaux.
09:14Une somme qui va soulager
09:15les médias sud-africains
09:16en difficulté à l'ère du numérique.
09:18L'Afrique du Sud,
09:21toujours pour tout autre chose,
09:22le pays envisage de se porter candidat
09:24à l'organisation des Jeux olympiques
09:26et paralympiques de 2036 août 2040,
09:30annonce faite ce jeudi
09:31par le gouvernement sud-africain
09:32qui rêve d'être le premier pays
09:34du continent à accueillir l'événement.
09:36Ils espèrent ainsi effacer
09:38l'affront de 2004
09:39lorsque la ville du Cap
09:40n'avait pas été choisie
09:42au profit d'Athènes en Grèce.
09:45Enfin, le mini-tournoi qualificatif
09:47à la Coupe du Monde 2026,
09:49les matchs ont lieu au Maroc.
09:51Lors de la première demi-finale,
09:52le Nigeria a battu le Gabon
09:544 buts à 1 après prolongation.
09:56Les Super Eagles peuvent remercier
09:58leur buteur star,
09:59Victor Odimène,
10:00auteur d'un doublé.
10:01La finale africaine aura lieu
10:02ce dimanche.
10:03Le vainqueur ira
10:05dans un autre mini-tournoi
10:06de barrage intercontinental
10:08de 6 équipes
10:09qui se tiendra, lui,
10:10en mars prochain.
10:14On reste au Nigeria,
10:15producteur de pétrole.
10:17Le pays mis sur d'autres secteurs
10:19pour diversifier son économie
10:20et notamment l'industrie créative
10:22comme par exemple
10:23les jeux vidéo,
10:24la réalité augmentée
10:25ou encore l'innovation dans la mode.
10:28Souvent, ces œuvres numériques
10:30sont imaginées et fabriquées
10:31par des créatifs basés à Lagos.
10:34Voyez ce reportage
10:35notre correspondant Moïse Gomis.
10:38En Afrique,
10:39Hugo Hobie est un des pionniers
10:41des jeux vidéo pour smartphones.
10:43En 2024,
10:44son entreprise Malio Games
10:46signait une licence
10:46avec les studios Disney.
10:49Inspiré par le boom
10:50de la musique nigériane,
10:51ce quadragénaire exige
10:53de ses créatifs
10:54des productions de très haute qualité.
10:56Nous ne prenons rien pour acquis.
10:59Nous devons prêter attention
11:01aux détails.
11:01Nous devons respecter
11:02les normes mondiales.
11:03Pensez à notre base de joueurs,
11:04pas seulement à nos concitoyens ici,
11:06mais aux gens du monde entier.
11:10Comme Hugo,
11:11Uche Anishu Oba
11:12a installé son studio
11:13de création à Lagos.
11:15Ce trentenaire
11:16excelle dans l'animation 3D
11:18et la réalité virtuelle.
11:21Actuellement,
11:22il crée un monde
11:23immersif numérique
11:24en faisant dialoguer
11:25des personnages du passé
11:26avec des personnes bien réelles
11:28grâce à l'intelligence artificielle.
11:30L'idée,
11:31c'est de rêver,
11:32de pouvoir faire ce que l'on aime
11:34et d'avoir une création en tête,
11:36de disposer des outils
11:37et des connaissances techniques
11:38nécessaires pour concrétiser ses rêves.
11:40Et quand tout fonctionne,
11:41le résultat est tout simplement incroyable.
11:45Avec 2500 sorties chaque année,
11:47l'Hollywood est l'une des locomotives
11:49des industries créatives au Nigeria.
11:52Emma Edoshio appartient
11:54à une nouvelle vague
11:55de cinéastes nigérians.
11:57Cette génération redéfinit
11:58le standard des films produits
12:00dans le difficile contexte de Lagos,
12:02des productions désormais projetées
12:05en salles de cinéma
12:05et davantage compétitives
12:07dans les festivals internationaux.
12:10J'ai fait mes études de cinéma
12:12aux Etats-Unis,
12:12mais j'ai refusé de rester là-bas
12:15pour revenir ici au Nigeria.
12:16L'industrie est ici en pleine croissance
12:19et il m'a été très facile
12:21de percer dans le secteur.
12:23Alors oui, nous avons des problèmes systémiques,
12:25mais il y a une soif
12:26de nouveaux talents et d'innovation.
12:27Et les Nigérians acceptent
12:29très facilement le changement.
12:31En 2023, les industries créatives
12:33et culturelles ont contribué
12:34aux produits intérieurs bruts
12:35à hauteur de 200 millions de dollars.
12:38Et malgré le déficit d'infrastructures
12:40et de financements,
12:41ce secteur emploie plus de 4 millions de personnes.
12:44Et si la bataille mondiale
12:47pour les minerais stratégiques
12:48se jouait désormais en Afrique,
12:50sur la côte sud du Kenya,
12:52une petite colline de 3,6 km²,
12:55Mrimah,
12:56il est devenu l'un des nouveaux champs
12:58de confrontation
12:58entre Washington et Pékin.
13:00Les Etats-Unis tentent de briser
13:02l'avantage chinois sur les terres rares,
13:04ses ressources indispensables
13:05dans l'industrie de l'électronique
13:07et de la défense.
13:08Regardez ce sujet fait par Nina Masson.
13:10Dans la région de Koalé,
13:13dans le sud du Kenya,
13:15une forêt d'à peine 4 km²
13:17qui abrite un trésor
13:19évalué à plus de 60 milliards de dollars.
13:22Au centre des intérêts,
13:23le niobium,
13:24un minerai utilisé pour renforcer l'acier,
13:27est convoité de très près
13:28par les grandes puissances.
13:30Depuis plusieurs mois,
13:31des visiteurs et investisseurs
13:32américains, chinois et australiens
13:34se succèdent sur le site.
13:35Un balai qui inquiète
13:37les habitants sur place.
13:38J'entends dire qu'il y a ici
13:40des minéraux très précieux
13:41qui pourraient subvenir
13:43aux besoins de tout le Kenya,
13:44valant des trillions de shillings.
13:46Pourquoi devrions-nous souffrir
13:47s'il y a des minéraux précieux
13:49ici à Amrima ?
13:50Pourquoi devrions-nous mourir pauvres
13:52alors que nous avons des minéraux ?
13:55En 2019,
13:56le Kenya a gelé
13:57les nouvelles licences minières
13:58après des scandales de corruption
14:00et des dégâts environnementaux.
14:02Mais la décision de Pékin
14:03de réduire ses exportations
14:04de terres rares
14:05a changé la donne.
14:06Nairobi y voit
14:07une opportunité économique,
14:09tout comme Washington
14:10qui cherche à briser
14:11le quasi-monopole chinois
14:13sur ses minerais.
14:15Alors à quel point
14:16le Kenya est-il riche ?
14:17Je dirais que c'est comme
14:18dans d'autres parties du monde.
14:20Cela dépend de la richesse
14:21que nous voulons lui donner.
14:23Cela dépend de si nous mettons
14:24en place des mesures
14:25pour attirer le bon type
14:27d'exploitation minière
14:28dans ce pays.
14:29Mais tant que ces minéraux
14:30restent dans le sol,
14:32ils ne sont utiles à personne.
14:33Mais pour les habitants,
14:38la forêt n'est pas
14:38qu'un gisement.
14:39Elle nourrit, soigne
14:40et protège.
14:42Ils redoutent
14:42d'être déplacés
14:43si l'exploitation commence.
14:46Le gouvernement
14:46espère multiplier par 10
14:48le poids du secteur minier
14:49d'ici 2030.
14:51C'est donc aussi
14:51sur cette petite colline
14:53que se joue l'avenir
14:54de toute une communauté.
14:56Et c'est la fin
14:56de cette édition.
14:57Merci de nous avoir suivis.
14:58Restez sur France 24.
14:59L'information continue.
15:00Sous-titrage Société Radio-Canada
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