Gilbert Collard : «Il ne faudrait pas que la commémoration fasse oublier les morts. L'architecture qui entoure la mémoire ne doit pas être plus importante que la mémoire elle-même. La théâtralité ne s'accommode pas de l'éternité des morts.»
00:00Dans le mot commémoration, il y a le mot mort.
00:04Et il ne faudrait pas que la commémoration fasse oublier les morts.
00:09C'est-à-dire que l'architecture qui entoure la mémoire soit plus importante que la mémoire elle-même.
00:15Franchement, tant pis si ça déplait, mais j'ai préféré la marseillaise au discours du président Macron.
00:22Parce que la théâtralité ne s'accommode pas de l'éternité des morts.
00:29Quand j'étais député, j'avais dit à la tribune, les morts vous regardent, bande d'incapables d'État.
00:37Et je crois qu'aujourd'hui, il serait temps de faire le bilan des incompétences.
00:43La plus fantastique, c'est celle que les hommes qui sont allés au feu n'aient pas encore été décorés.
00:50Ce n'est pas pour parler du livre, mais dans le livre, je raconte ce que les victimes vivent, souffrent, ressentent notamment.
00:59Notamment quand l'un des leurs est assassiné.
01:04Je parle notamment de l'affaire du Temple solaire, où il y a plus de 50 morts que vous avez connues au Canada.
01:11J'ai bien colère, on efface souvent cette souffrance des victimes.
01:14C'est pour ça qu'on va recevoir Laëtitia, la mère de Laëtitia.
01:16Il faut les recevoir, les écouter.
01:18On efface cette souffrance des victimes.
01:19Et son témoignage est essentiel, d'abord pour elle.
01:22Pour elle, parce que ce qu'elle a à dire lui fera du bien, parce qu'elle sait que d'autres l'entendront.
01:27Et on ne mesure pas assez, on ne mesure pas assez, parce que de la même manière que le plus beau des commentaires sur l'eau ne peut pas désaltérer,
01:33la souffrance des autres, on ne peut pas la vivre.
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