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  • il y a 2 jours
« 1 chance sur 1 million d’intégrer la police, c’est ce que me disait mon père, immigré Tunisien »
👉 Lui, c’est Rachid Azizi. Il est entré dans la police nationale française par la toute petite porte. Il y a réalisé 41 ans de carrière pour atteindre le plus haut grade : commandant divisionnaire.
🇫🇷🇹🇳 Ce 13 novembre 2025, il sort son livre : « une chance sur un million » aux éditions l’harmattan pour raconter cette histoire si singulière.

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00Une chance sur un million, c'est la statistique que me donnait mon père,
00:04cet immigré tunisien qui était venu dans les années 60,
00:07de pouvoir entrer dans la police nationale.
00:09Quelle image tu veux qu'on mette derrière toi ?
00:12Je pense en particulier au Morvan.
00:14Pourquoi le Morvan ? Parce que j'ai vécu une partie de mon enfance
00:17où je cultivais mon innocence jusqu'à ce que je sois happé par la grande ville et le métier plus tard.
00:22Et à quel grade tu as terminé ta carrière ?
00:25Je suis rentré par la petite porte en tant que même commis de la police nationale
00:29et j'ai terminé ma carrière en tant que commandant divisionnaire.
00:33Le plus haut grade du corps des officiers de police.
00:35Je cherchais à gravir les échelons dans le but de m'émanciper.
00:39Mais en fait, ce qui s'est produit, c'est que plus vous montiez dans les grades
00:42et plus vous deveniez un élément, pour certains, je parle naturellement, de menace.
00:48Cette idée que vous pouviez être quelqu'un qui allait donner des ordres, ce qui était le cas.
00:53Lorsque j'étais, je dirais, gardien de la paix, je ne générais pas cela.
00:57Il y avait gens aussi qui vous encourageaient.
00:59Ils étaient contents de voir un rachide dans cet environnement
01:02où il y avait beaucoup de François et de Jean-Luc.
01:05Maintenant, ça fait partie du paysage.
01:07Donc la police, ce n'était pas mieux avant ?
01:09Non, non, la police n'était pas mieux avant.
01:12La police nationale, au cours de ces 40 années, a beaucoup évolué.
01:15Moi, j'ai connu la police où la violence faisait partie du quotidien.
01:19On avait un nombre de fonctionnaires qui sortaient de l'armée,
01:24qui appartenaient vraiment à une communauté.
01:25Je me souviens que c'était Pierre Jox qui avait sorti à l'époque le code de déontologie de la police,
01:31le premier code de déontologie.
01:32Les contrôles sont quand même toujours faits sur des personnes de couleur et plutôt jeunes.
01:38J'en parle dans mon livre.
01:40Alors, j'étais jeune, gardien de la paix à l'époque,
01:43et j'observais mes collègues qui contrôlaient les mêmes profils de personnes.
01:48Des robots ou des noirs ?
01:48Oui, oui, pour l'essentiel, c'était ça.
01:50Devant cette observation-là, je décide de contrôler des personnes de couleur blanche, mais âgées.
01:55Très vite, ces derniers m'interpellent en disant « Mais qu'est-ce que tu fais ? Ça ne va pas ? »
02:00Et par la suite, je décide de contrôler des personnes âgées, mais d'origine maghrébine,
02:05et ils ont la même réaction.
02:07Ce que je veux dire par là, c'est qu'en fin de compte,
02:09on n'était plus sur une question de profilage, profilage racial aussi, bien sûr,
02:13qui comportait plusieurs critères.
02:16Quand on se fait contrôler plusieurs fois par jour,
02:19ça peut aussi générer un sentiment d'exclusion, etc.
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