00:00J'ai 1 minute 30 pour vous convaincre de regarder Pluribus, la nouvelle série de Vince Gilligan,
00:04le créateur de Breaking Bad et Better Call Saul, qui va décevoir une à une toutes vos attentes,
00:09et c'est ça qui la rend absolument géniale.
00:11Le pitch, c'est un signal venu de l'espace, se propage à travers toute l'humanité,
00:16et relie tous les êtres humains en un vaste flux de conscience.
00:18Donc plus de personnalité, plus de libre arbitre, l'humanité fonctionne comme une vaste fourmilière,
00:23sans conflits, sans tensions, mais aussi sans émotions.
00:26Il y a un personnage, Carol Sturka, une autrice de roman au caractère de cochon,
00:30interprétée par Réa Siorne, qu'on avait adoré dans Better Call Saul.
00:33Elle, elle se révèle immunisée, et du coup, le sort de l'humanité repose sur ses épaules,
00:37elle doit sauver l'humanité du bonheur forcé.
00:39Alors c'est une série extrêmement déconcertante au premier abord,
00:42parce que là, avec son pitch à la quatrième dimension, on s'attend vraiment à de l'action,
00:46à des rebondissements, à des mystères en pagaille,
00:48et au final, Vince Gilligan, qui a pourtant démarré comme scénariste sur la série X-Files,
00:52donc il connaît son sujet, il détourne toutes ses attentes.
00:55Il travaille une mise en scène de la lenteur extrême, il décompose des actions,
00:58il regarde vraiment son personnage exister, ce monde changer,
01:02presque comme un entomologiste, un scientifique, qui ferait une expérience.
01:06Et du coup, c'est extrêmement stimulant comme expérience,
01:08parce que ça nous questionne à la fois sur des choses comme l'avènement des IA, tout ça,
01:13et ça nous questionne aussi en regard sur ce qu'il fait de nous des êtres humains.
01:16Et la série, elle y répond d'une très belle manière,
01:18en proposant que ce qu'il fait de nous des êtres humains,
01:20ce sont nos émotions, nos imperfections, nos fragilités,
01:24qui font qu'on peut rencontrer l'altérité et se sentir vivant.