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Télématin reçoit Pascal Elbé, réalisateur du film "La bonne étoile", au cinéma le 12 novembre 2025.
Télématin reçoit Pascal Elbé, réalisateur du film "La bonne étoile", au cinéma le 12 novembre 2025.
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00:00En matière de stress et de pression, notre invité cumule les deux casquettes, réalisateur et comédien.
00:05Comment va-t-il ? On va lui demander. Bonjour Pascal Elbé.
00:07Comme un matin de la sortie.
00:09Voilà. Soyez bienvenu chez nous à Télématin, Pascal.
00:12Votre quatrième film en tant que réalisateur sort aujourd'hui, ça s'appelle La bonne étoile.
00:16On a adoré, on en parle. Dans un instant, on va voir des images évidemment.
00:20Mais on commence par la petite séquence, ça s'appelle du tac au tac.
00:22Une minute, des questions, tous azimuts.
00:24Et vous me répondez de manière concise, s'il vous plaît, afin de mieux vous découvrir.
00:28Ça vous va ?
00:29Très bien.
00:30Allez, c'est parti. Vous levez ce matin pour nous au parcours du combattant ou au promenade de santé ?
00:34Parcours.
00:37Votre film sort ce matin. Vous êtes dans quel état ? Vous serez où ? Là, vous allez attendre les chiffres dès 11h ?
00:42Non, non, je vais un peu voir des salles, j'ai d'autres émissions.
00:45Non, non, je vais...
00:46Vous occupez la tête ?
00:47Oui, surtout pas tourner en rond.
00:48Alors, je prends l'exemple du montage d'un film, mais globalement dans la vie, quand c'est fini, c'est fini.
00:53Ou êtes-vous du genre à être un perpétuel insatisfait ?
00:56Non, fini.
00:57Vous arrivez à passer à autre chose ?
00:58Oui.
00:58Votre plus gros défaut, Pascal, s'il vous plaît ?
01:01Mauvaise foi.
01:04Une qualité.
01:05La mauvaise foi.
01:07Qu'est-ce qui vous angoisse le plus dans la vie ?
01:10Je dirais mes proches, ceux qui vont s'en aller avant moi.
01:15Serpent, rat, araignée, c'est quoi votre plus grande phobie ?
01:18Les deux.
01:18Tout ?
01:19Je déteste tout cela.
01:20Tout ça, vous n'aimez pas.
01:22Oui, non.
01:23Vous êtes plutôt optimiste ou pessimiste ?
01:25Optimiste.
01:26Et enfin, quel serait le plus beau compliment qu'on puisse vous faire après avoir vu La Bonne Étoile ?
01:31Ce film fait du bien.
01:33Ah ben voilà.
01:33Merci d'avoir répondu.
01:34Et en effet, moi je confirme que ce film fait du bien.
01:36Vous êtes sacrément gonflé, si je peux me permettre d'être aussi familier avec vous, cher Pascal LV,
01:40parce que nous faire rire, nous faire passer de la drôlerie, mais vraiment des scènes où on se marre à des scènes où on a pratiquement la petite larmichette qui arrive en un claquement de doigts.
01:49Bravo, donc ça s'appelle La Bonne Étoile avec entre autres Audrey Lamy, Benoît Poulvorde, Hugo Becker, Zabou Bretman et vous entre autres.
01:57Voici la bande-annonce.
02:19De toute façon, il y a une dame de la haute, une baronne, qui plante des juifs.
02:23Tu verras qu'à la fin de la guerre, c'est encore eux qui vont se sentir le mieux.
02:26Vous voulez que je vous fasse des faux papiers avec une identité juive ?
02:30Voilà.
02:31La démarche est assez inhabituelle, mais après tout.
02:35On va répéter.
02:36Joseph Jovolewicz, vous êtes juif ?
02:38Ben nous.
02:39Ben si !
02:40Si, tu t'arrêtes !
02:42Quoi ?
02:43Il n'est pas juif depuis deux minutes que tu le persécutes déjà.
02:45Et si ça se trouve, ça va nous offrir plein d'opportunités.
02:49Sur la tête mime, bien sûr, je l'ai oublié.
02:51C'est un peu spécial pour un...
02:52Ah, c'est parce que je l'ai appris récemment.
02:55Pas de bol.
02:55Ah, tu l'as dit.
02:58Pardonnez-moi mon père parce que j'ai péché.
02:59J'ai apporté des honneurs et de honte à ma famille.
03:03C'est de qui exactement ?
03:04Retret, repire, fuyez !
03:07Partez !
03:15Tu crois en Dieu ?
03:18Un petit peu moins depuis que je suis juif.
03:21Mon père, vous êtes encore là ?
03:23Comment vous est venue l'idée du scénario, Pascal LB ?
03:30Vous savez, je répète souvent que parfois c'est une déformation professionnelle.
03:33Quand on inquiète quelque chose, quand on a besoin d'écrire quelque chose,
03:36on prend souvent le contre-pied.
03:38Et donc c'est détourné ces clichés qu'on entend aujourd'hui
03:40qui perdurent beaucoup quand même et qui sont aussi évidemment responsables
03:45de cette flambée de l'antisémitisme.
03:47Ces clichés-là, qui les détournaient pour les tourner en ridicule,
03:50c'est presque une déformation professionnelle.
03:53C'est la seule façon peut-être de les contrer.
03:56Vous êtes toujours sur le fil.
03:58Sur le fil, pendant le tournage, pendant le montage,
04:01vous vous êtes posé des questions ?
04:02Non, c'est une partition très particulière et très précise à tenir,
04:06la tragique comédie.
04:08Il faut écrire l'histoire avec sincérité.
04:09Parce qu'en plus, elle s'inscrit dans la grande histoire.
04:13Alors, il faut l'écrire avec sincérité.
04:15Et le rire, presque, j'allais vous dire, vient vous libérer.
04:17Il ne faut pas chercher à faire le malin.
04:19C'est comme ces tragiques comédies italiennes qu'on a aimées,
04:21puisque le film fait souvent référence à ce que j'ai lu,
04:24à La vie est belle ou à ces tragiques comédies italiennes.
04:26En fait, je pense qu'il faut écrire l'histoire avec tout ce premier degré.
04:30Même avec les acteurs, je leur ai demandé d'être vraiment exclusivement
04:33dans la sincérité, dans le premier degré.
04:35Qu'on ne soit pas à distance de l'histoire qu'on raconte,
04:37sans juger trop les personnages.
04:39Celui-là, on peut le juger facilement.
04:41Et donc, voilà.
04:42Vous parliez donc de La vie est belle.
04:44En voyant le film, j'ai pensé à quatre films.
04:46Vous me dites si ça peut faire partie de votre famille.
04:48Regardez, si je vous dis La grande vadrouille,
04:50Rabi Jacob, La vie est belle et M. Batignolle,
04:53on est d'accord qu'on est là-dedans.
04:55C'est des cousins qui se sont éloignés.
04:58En tout cas, ils sont valeureux.
04:59Non, non, évidemment, c'est des films que j'adorais sur cette époque-là.
05:02C'est des films qui ont su parler avec légèreté d'une époque finalement assez grave.
05:07Et je pense que c'est une des bonnes façons de raconter notre histoire.
05:11Je pense qu'il ne faut pas poser un regard trop sévère aussi.
05:14Quand vous marchez tous les deux avec Benoît Poulvord,
05:15j'ai vu La grande vadrouille, on est d'accord, la scène...
05:17Oui, mais Daniel Thompson qui avait le film m'a dit
05:19que ça avait fait penser même au repérage de La grande vadrouille.
05:22Ben oui, on est toujours dans cette époque-là.
05:25Évidemment, c'est des références très fortes.
05:27Alors, dans le film, il y a plein de scènes drôles,
05:29notamment lorsque Benoît Poulvord, donc, se fait passer pour juif,
05:32doit réciter une prière juive, le kiddush, à la table d'une famille juive.
05:38Et il faut qu'il improvise, et ça donne ça.
05:41Notre Père, qui est aux cieux,
05:48que votre nom soit sanctifié,
05:51que votre règne vienne,
05:53que votre volont...
05:57On n'est jamais trop prudent.
06:01Les murs ont des oreilles.
06:04Je préfère brouiller les pistes.
06:08Oui, mon ami a raison, vous savez quoi.
06:11Il faut penser à tout.
06:12Voilà.
06:15C'est tellement drôle.
06:17Elle fait une minute trente, la séquence,
06:19mais vous la verrez en salle, évidemment.
06:20Comment ça s'est passé, le tournage,
06:22et notamment avec Benoît Poulvord ?
06:24Cette scène-là, c'était exactement comme le personnage.
06:27C'est-à-dire qu'il n'avait jamais fait une scène de chabat
06:29avec un kiddush, la prière.
06:31Et c'était vraiment rendez-vous en terrain connu.
06:34Il était vraiment au bord de la table,
06:36et on ne sait pas trop.
06:37Mais de l'autre côté aussi,
06:37quand les gens qui étaient aussi à table,
06:39c'était des gens qu'on avait convoqués pour cette scène-là,
06:41et de la même façon qu'on appelle kiddush Salé,
06:44et puis quand Benoît commence à dire notre père aussi,
06:46ils sont regardés pour de vrai.
06:49Donc c'était drôle, c'était aller-retour,
06:51mais c'était drôle à l'organiser.
06:54Ce personnage de Benoît,
06:56il campe un homme bête,
06:56ignorant du sort réservé aux Juifs en 40,
06:59lâche et profiteur,
06:59mais il évolue au fil du film.
07:02On pense à ce que disait Victor Hugo,
07:04Pascal Elbé,
07:05et le droit qu'on ne peut retirer à personne,
07:07c'est celui de devenir meilleur.
07:08Oui, je pense qu'encore une fois,
07:10évidemment, c'est facile de se replier,
07:12c'est facile de rester sur ses peurs,
07:15et puis c'est comme ça que,
07:16j'allais dire, les emmerdes arrivent.
07:18Ce personnage-là va s'affranchir,
07:21au fur et à mesure du film,
07:22de son ignorance et de ses stéréotypes
07:25pour devenir, on va dire,
07:26au contact de l'autre, comme toujours,
07:28pour devenir un peu meilleur à Mensch,
07:29comme on dit dans le film.
07:30Mais c'est vrai que c'est encore une fois,
07:33aujourd'hui, on est dans une époque
07:35où on est quand même très repliés sur nous-mêmes,
07:39on est chacun dans son narratif,
07:40ses algorithmes,
07:42et on nous demande très vite
07:43de choisir son camp.
07:45Je trouve que si à travers ce film,
07:47on peut faire ce petit trait d'union,
07:48même si je ne suis pas d'accord avec vous,
07:50ça n'en fait pas pour autant de moins votre ennemi.
07:52On peut discuter.
07:53C'est compliqué aujourd'hui de discuter.
07:55Ce personnage-là va évidemment,
07:57au contact des autres,
07:58se rendre compte peut-être
08:00de ce qu'il a véhiculé jusqu'à maintenant.
08:02Il apprend, il grandit.
08:04Voilà, il s'élève un petit peu.
08:05C'est ça.
08:06Un mot de Zabou Bretman,
08:08qui campe une baronne résistante
08:10qui va sauver des familles juives.
08:11Est-ce que ce rôle-là,
08:13vous vous disiez,
08:13il est pour elle, d'emblée ?
08:14Oui, Zabou, c'est une évidence,
08:16parce qu'on a travaillé souvent ensemble,
08:17je sais exactement où je suis.
08:18Formidable.
08:19Elle est en baronne.
08:20Et puis, c'est vrai que j'avais besoin
08:21de cette femme qui incarne
08:22cette maîtrise et cette force tranquille
08:25parce qu'il fallait que je rende hommage
08:26à ces femmes résistantes.
08:27Je pense à, on peut penser à Germaine Tidion,
08:31Charoët Cordray,
08:32Sio Braque,
08:33toutes ces résistantes
08:34qui ont évidemment participé tellement aussi
08:37à cette libération,
08:39à l'effort de guerre.
08:41C'est une façon de mettre en lumière
08:42aussi notre histoire,
08:42notre, j'allais dire, socle commun.
08:45Essayer de comprendre
08:46pourquoi cette histoire, aujourd'hui,
08:47ne nous a pas appris
08:48tout ce qu'elle aurait dû nous apprendre
08:49puisqu'on est finalement en train de revivre
08:50parfois les mêmes choses terribles.
08:52Puisqu'aujourd'hui,
08:53certains artistes,
08:54on les empêche de chanter,
08:55de se produire, d'écrire
08:57parce qu'ils sont ce qu'ils sont.
08:58Alors, je pense que parfois,
09:01il faut remettre un coup de projecteur
09:02sur notre grande histoire
09:04pour essayer de comprendre
09:07ce qu'elle ne nous a pas encore vraiment enseigné.
09:09C'est une période historique
09:10qu'on connaît évidemment par cœur.
09:11Est-ce que vous avez travaillé,
09:12malgré tout,
09:13avec des historiens
09:14qui vous ont accompagné
09:15dans la construction de ce film,
09:17dans l'écriture ?
09:17Oui, avant de se mettre
09:20à créer les dialogues,
09:21c'est le cadeau, les dialogues.
09:23Pour se donner du courage,
09:24évidemment, on lit beaucoup,
09:26on écoute.
09:27Alors, j'ai aussi
09:28deux historiens
09:29qui m'ont accompagné.
09:31C'est un bonheur absolu
09:32de relire notre histoire
09:33parce qu'il y a des témoignages fous.
09:35Mais si je vous règle,
09:35on peut faire 50 films
09:37sur la Seconde Guerre.
09:39C'est complètement dingue
09:39ce qui passait même dans les bordels
09:41en France,
09:41dans les bordels
09:42pendant la Seconde Guerre.
09:43C'était « the place to be »,
09:44c'était à l'intérieur.
09:44Il y avait aussi bien
09:46des gens de la Wehrmacht
09:47que des gens de la Résistance.
09:48À l'intérieur,
09:48il y a des choses
09:49qui se sont jouées,
09:50déjouées.
09:52C'est une histoire,
09:53c'est un laboratoire
09:53de l'humain qui est dingue.
09:54C'est pour ça qu'un scénariste,
09:55quand on fait un film
09:56sur la Seconde Guerre,
09:57en tout cas sur la Grande Guerre
09:58ou la Seconde Guerre,
09:59c'est un terreau
10:00qui est tellement riche
10:01parce que c'est le laboratoire
10:02absolu de ce que nous avons été
10:03et de ce que nous sommes.
10:05La bonne étoile,
10:06c'est en salle aujourd'hui.
10:07Aller rire,
10:08mais vraiment à gorge des cloillets
10:09et en même temps être ému
10:10grâce au film de Pascal Elby.
10:12Je suppose,
10:12donc c'est votre quatrième film,
10:13Pascal,
10:14en tant que réalisateur.
10:14Je suppose que vous avez
10:15à chaque fois une pensée
10:16pour votre papa de cinéma
10:17qui était Philippe Noiré.
10:18Je suppose qu'il est toujours
10:18quelque part.
10:19Toujours.
10:20Ah oui, oui, toujours.
10:21Lui aussi m'a parlé de la guerre.
10:23Lui aussi m'a parlé
10:23de cette résistance.
10:24Philippe Noiré,
10:25que vous aviez entre autres
10:26découvert dans le film
10:27Père et Fils,
10:28le film de Bougna.
10:29Donc vous jouiez
10:30un des fils de Philippe Noiré.
10:33Donc si vous êtes
10:34un des fils de Philippe Noiré,
10:35vous avez forcément
10:36une sœur.
10:38Témoignage,
10:38petite surprise pour vous,
10:39Frédérique Noiré,
10:40la vraie fille de Philippe Noiré,
10:42avait un petit message
10:42pour vous ce matin, Pascal.
10:44Tu n'es pas sans ignorer
10:45que j'ai été fille unique
10:47pendant une quarantaine d'années
10:48jusqu'à ce que par hasard,
10:51au détour d'un film merveilleux,
10:53je me retrouve
10:54à la tête d'une fratrie
10:55magnifique et gigantesque
10:57dont tu étais le petit dernier,
10:59dont notre père
11:00était si fier
11:02et qu'il aimait tellement
11:03et je crois que je l'ai rarement
11:05entendu dire autant de bien
11:07d'un homme et d'un acteur
11:08que de toi.
11:09En tous les cas,
11:10je sais que la bonne étoile
11:11va sortir sous une bonne étoile
11:13et qu'en tous les cas,
11:14il y a une étoile
11:15qui brille là-haut,
11:16qui te regarde
11:17et qui est encore très fière
11:19et qui t'embrasse.
11:20Et moi, je t'embrasse
11:21comme je t'aime,
11:22tendrement
11:22et très fort.
11:25C'est beau !
11:26C'est magnifique !
11:27Quel déclaration ?
11:28Oui, vous savez,
11:30c'est ces rencontres
11:31qui définissent un homme
11:32après un artiste.
11:34Mais oui, il y a un homme.
11:35Philippe Noiré
11:35m'a fait rentrer
11:37dans cette famille-là
11:38et m'a accompagné,
11:40m'a tenu,
11:41je veux dire,
11:43m'a guidé
11:43pour mes premiers pas
11:45dans ce métier.
11:46J'étais bien accompagné,
11:48évidemment,
11:48donc je pense souvent à lui
11:49avec beaucoup d'émotions.
11:50Mais il est toujours là.
11:51Il est toujours là
11:52dans ma façon de réfléchir
11:53et m'accompagne.
11:55Merci à Frédérique Noiré
11:56pour cette belle surprise
11:57pour Pascal LV.
11:58On va justement
11:59revenir sur votre parcours
12:00maintenant avec Mathilde
12:01qui s'occupe des archives.
12:03Oui, je vais vous retourner
12:05en 92.
12:07La première fois
12:08qu'on vous voit à la télé,
12:08c'est dans une pièce de théâtre.
12:09Je ne sais pas si vous vous souvenez
12:10le nom de la pièce.
12:12Vous aviez une salopette short.
12:13Ah bah oui.
12:14Oui ?
12:14Oui, charité bien ordonnée.
12:16Eh bah voilà,
12:16on regarde.
12:20Excusez-moi,
12:20j'ai pas bien compris votre nom.
12:22Agustini !
12:22Ah, Simon !
12:23Mais si, mais si !
12:28Notre séminaire au club à Agazi !
12:30Pouf pouf !
12:31Aga, aga, c'est la toute
12:33Agazu-Gazu, tout à poil !
12:35Ça vous fait quoi
12:37de revoir ces images ?
12:39Je dis souvent,
12:41c'est les débuts
12:43et c'est une des plus belles périodes
12:44parce qu'on était une troupe,
12:46parce qu'on était plein d'espoir,
12:47parce qu'on connaissait rien.
12:48Donc on affichait nos rêves
12:50comme ça en grand.
12:52Mais c'était cette période-là
12:53qui était...
12:54C'est ce qui vous constitue
12:55pour la suite.
12:56C'est une époque bénite,
12:57j'ai adoré.
12:57J'avais 20 ans.
12:59Ça se voit en tout cas.
12:59Vous avez l'air de prendre
13:00beaucoup de plaisir sur scène.
13:02Vous avez gardé la salopette ?
13:03Oui, la salopette.
13:05Non, non, la salopette.
13:06Je pense que je l'ai brûlée.
13:10Mais non, je garde quand même
13:11souvenirs extraordinaires
13:13de cette période-là, vraiment.
13:14Alors on vous retrouve ensuite
13:15au cinéma.
13:15On l'a dit, en 2003,
13:17vous jouez dans le premier film
13:18de Michel Bougna,
13:19Père et Fils.
13:20C'est vrai qu'on a du mal
13:21dans notre génération
13:22à toucher parfois ses frères
13:24ou toucher son père.
13:25Ce n'est pas notre culture
13:26tout d'un coup
13:26de se toucher
13:27les servants.
13:30C'est un bon souvenir
13:31de tournage, j'imagine.
13:32Je ne me rappelle pas de ça.
13:34Ah oui, c'était...
13:35On était au Canada.
13:37On était comme une vraie famille.
13:38C'était un des premiers films
13:39que j'avais évidemment co-écrit.
13:41Et tout d'un coup,
13:42c'était la concrétisation
13:43de tous ces espoirs
13:45quand on est jeune.
13:45Et ça y est, c'était maintenant.
13:47Et après, toute l'aventure
13:48de Père et Fils,
13:49le film qui marche,
13:50Les Césars et tout le tralala.
13:51Ouais, c'était des bons débuts.
13:53Des bons débuts.
13:54Et puis après,
13:54au bout d'un moment,
13:55dans les interviews,
13:56vous dites qu'on vous donne
13:57un peu toujours le même rôle.
13:58Je ne sais pas si vous souvenez
13:59de ce que vous disiez.
14:00C'était le rôle du boulet.
14:03Et vous en...
14:03Je me déprécie pas les points.
14:04C'est pour ça que je me permets.
14:06Je regardais les artistes
14:07vous qu'ils disaient
14:08dans une interview.
14:09Et vous en aviez marre.
14:10C'est pour ça que vous êtes passé
14:11à la réalisation ?
14:12Non, mais non.
14:13À cette époque-là,
14:14je pense qu'il y a quelque chose
14:15qui s'est passé dans la nuit.
14:17C'est vrai que parfois
14:18on fait se rencontrer.
14:19Oui, oui, oui.
14:19On en dit des bêtises.
14:20Oui, il y a eu quelque chose
14:21qui s'est passé.
14:23Bon, un coup de mou.
14:24Mais sinon...
14:25C'est exactement ça.
14:27Non, si je passais
14:28de l'autre côté de la caméra,
14:29c'est parce que j'avais accompagné
14:30Michel Boujna,
14:31Roche Dizem
14:32à passer de l'autre côté.
14:33Et puis un jour,
14:34on se dit qu'on va faire
14:35ses propres erreurs.
14:36Ah, c'est pour faire ça.
14:38Alors, en 2010,
14:39vous êtes invité
14:39sur le plateau du 20h
14:41pour parler de votre premier film,
14:43Tête de Turc.
14:44Et voici ce que vous déclarez
14:46à propos de cette nouvelle casquette.
14:48Vous avez tous vos sens
14:49qui sont mis à contribution
14:50en état d'alerte.
14:52C'est quelque chose
14:52qui a été évidemment très intense.
14:54On a tourné en six semaines.
14:55C'était formidablement humain,
14:57haletant.
14:58Mais par contre,
14:58je vais retrouver quand même
14:59avec beaucoup de plaisir
15:00les plateaux de cinéma
15:01comme acteur,
15:01cette légèreté.
15:02Mais quand même,
15:03c'est vrai que c'est
15:04une vraie découverte.
15:06Est-ce que pour vous,
15:06c'est plus épanouissant aujourd'hui
15:08d'être réalisateur
15:09que d'être acteur ?
15:10Oui.
15:11Bah oui.
15:12Bah oui,
15:12puisque quand vous êtes réalisateur,
15:14vous avez besoin de matière,
15:15vous écrivez,
15:16vous réfléchissez,
15:17vous devez après évidemment convaincre,
15:18vous avez des retours de lecture,
15:19il y a tout un process,
15:20d'accord,
15:20mais ça vous anime,
15:21ça vous structure.
15:22Acteur,
15:23vous attendez le regard de l'autre,
15:25le désir de l'autre.
15:26Et quand on fait les deux,
15:27du coup,
15:28c'est un peu schizophrène,
15:29non ?
15:29C'est bizarre.
15:29Oui,
15:30mais en même temps,
15:30vous savez,
15:30moi je joue dans le film
15:31parce que je me suis dit
15:32ce sera toujours un acteur de moi
15:33à casser.
15:35C'est un acteur de moi.
15:37Oui,
15:37ça fait deux ans et deux.
15:39Voilà,
15:39puis ça c'est réglé,
15:41je vais lui parler,
15:42il est bien ce garçon.
15:42Voilà.
15:43Si on sait lui parler,
15:44c'est une valeur sûre.
15:45Si on sait lui parler,
15:46je pense qu'il va m'accompagner,
15:47pas m'emmerder.
15:48Ce sera plus facile
15:49à gérer en tournage.
15:50Et puis je voulais terminer
15:51par un petit cadeau,
15:52une grande actrice,
15:54je vous laisse la reconnaître.
15:55On va voir,
15:55ce n'est pas facile,
15:56elle a cinq ans.
15:58Qu'est-ce que tu fais là,
15:59toi ?
16:00Eh bien alors,
16:01c'est déjà fini ?
16:02Non, mon moineau,
16:03ça recommence.
16:06C'est toi,
16:07Thierry D'Afronde ?
16:08Thierry D'Afronde.
16:09Ah,
16:09c'est la démarre.
16:11Thierry D'Afronde.
16:14Et toi,
16:15comment tu t'appelles ?
16:15Isabelle,
16:16tiens.
16:17Tu t'appelles Isabelle ?
16:18Bah oui.
16:21Je te connais bien.
16:24Oh,
16:24vous l'avez reconnue ?
16:27Ouais.
16:28Et ce qui est drôle,
16:29c'est que ses enfants,
16:29pareil,
16:30c'est le point de craché.
16:31En 64,
16:32qui jouait dans Thierry D'Afronde.
16:34Incroyable.
16:34Ah oui,
16:34il a démarré très très tôt.
16:35Je pensais que c'était moi
16:36qui l'avais découvert.
16:38Pas du tout,
16:39je me suis trompé, pardon.
16:40Et Zabou qui embaronne,
16:41donc,
16:41dans le film de Pascal Elbet.
16:43Merci beaucoup Mathilde.
16:44Merci à vous.
16:45Merci Mathilde.
16:46Adrien,
16:47vous allez retourner en enfance,
16:49maintenant avec Adrien.
16:50Absolument.
16:50J'ai recréé,
16:52Pascal,
16:52le mur de votre enfance.
16:54Alors,
16:54vous nous pardonnerez le papier peint
16:55qui n'est peut-être pas
16:56tout à fait conforme
16:57à celui de l'époque.
16:58Néanmoins,
16:59il y a des dessins accrochés,
17:01des photos,
17:02des cartes postales,
17:02des post-it même.
17:03Et je veux bien
17:04que parmi tout ce qui apparaît devant vous,
17:07vous choisissiez ce qui vous inspire.
17:10C'était là, c'est parti,
17:11mais ça va revenir.
17:12Oui, ça va revenir.
17:12J'imagine.
17:14On est en train de remettre un coup de bas.
17:16Alors, c'est vrai que j'ai grandi
17:17à côté de la grue
17:18qui était juste là.
17:20On allait souvent se promener
17:21du côté du quartier des...
17:22Regardez tout ce qu'il y a là.
17:24Face à vous.
17:25Alors, je démarre,
17:26j'ai tout voulu faire.
17:27Il n'y a qu'une raison de sélectionner.
17:29Alors, fais ce que tu peux.
17:29Fais ce que tu peux,
17:30ça c'est ce que me disait ma maman
17:31quand je partais à l'école
17:33avec parfois la boule au ventre
17:34parce que je n'ai pas été non plus
17:35le couteau le plus aiguisé
17:36de la pièce à l'école.
17:37Vous n'aimiez pas l'école.
17:38Vous n'aimiez pas l'école.
17:39Vous n'aimiez pas l'école.
17:40Vous n'aimiez pas l'école.
17:41Mais je n'étais pas le cancre
17:42qu'on allait me raconter, non.
17:43Moyen.
17:44C'était pire que tout.
17:45J'ai travaillé, j'étais nul.
17:47Ah ouais ?
17:47Donc, voilà.
17:48Fais ce que tu peux,
17:48ça voulait dire fais ce que tu peux,
17:49ça va.
17:50Et c'est encore une phrase
17:51que vous répétez ?
17:52Oui, c'est comme un mantra.
17:53C'est déjà de dire
17:54fais ce que tu peux,
17:55c'est...
17:56On verra.
17:57OK.
17:57C'est déjà pas mal.
17:58Ce n'est pas la peine
17:58de se mettre une...
17:59Voilà.
18:00Qu'est-ce que je pourrais vous dire ?
18:01Alors, c'est quoi
18:02la carte postale qui est en barre ?
18:04La carte postale, c'est Tangier.
18:05Ah, Tangier, Tangier,
18:07c'est un pays que j'aime.
18:08Le Maroc, évidemment.
18:09C'est un pays où je vais souvent.
18:11Et Tangier,
18:11c'est un de mes premiers souvenirs.
18:13Je crois que c'est la première fois
18:13que je suis parti
18:14avec un ami en train au Maroc.
18:17Et on n'a donné aucun signe de vie.
18:19J'ai été très jeune
18:20à mes parents
18:20qui ont dû appeler Interpol
18:22pour me retrouver.
18:22Mais non !
18:23C'est incroyable.
18:24Oui, oui, je vous assure.
18:26On est tellement bête
18:27quand on est jeune.
18:27Il n'y a pas les choses à moitié.
18:28La voiture rouge, là, c'est quoi ?
18:30La voiture rouge.
18:31Une Opel Cadet ?
18:32Oui, ça, c'était là.
18:32Je crois,
18:33c'est la première voiture
18:35de mon papa.
18:35Ça, c'est fou.
18:36Et je me rappelle
18:36quand on était plus jeunes
18:38en portant en vacances
18:38avec cette voiture
18:39et on dormait à l'arrière
18:40poussé comme ça
18:41à un tête belge
18:42avec mon frère.
18:43Il n'y avait pas de ceinture
18:43de sécurité.
18:44Il n'y avait pas tout ça.
18:45C'était surtout
18:46des périples intermentaires.
18:47C'était des périples
18:47en Espagne,
18:48voyage de nu et tout.
18:49Mais il y avait
18:50cet arrivé au petit matin
18:51où on voyait les vacances.
18:52On se réveillait
18:53et on était en vacances.
18:54Ça, c'était fou.
18:55Spider-Man,
18:56oui, quand j'étais petit,
18:58jeune,
18:58il y avait des magasins
19:00qui s'appelaient
19:01Strange, étrange.
19:03Vous vouliez être dessinateur,
19:04il paraît ?
19:04Oui, je voulais être dessinateur
19:06et j'ai une grande chance
19:07d'être dans mon parcours
19:08de dessinateur.
19:09C'est que dans ma classe,
19:10j'avais un copain
19:11qui avait vraiment du talent,
19:13qui était vraiment dessinateur.
19:14Mais c'est grâce à lui
19:15que je suis sorti
19:15tout de suite du dessin
19:16parce que je me suis dit
19:17que je suis tellement loin
19:18de cet abruti.
19:19il était tellement meilleur
19:19que moi et j'arrêtais.
19:21Donc voilà, ça s'était fait.
19:22Parmi les métiers, justement,
19:24il y a un petit ticket là.
19:25Musée de la Villette.
19:27Vous savez tout.
19:28Ça vous inspire quoi ?
19:28Musée de la Villette,
19:29c'est un de mes premiers jobs
19:31pour payer mes cours de théâtre.
19:33C'était quand le musée
19:34de la Villette,
19:35c'est là où on se dit
19:35qu'on est plutôt jeune
19:37et sorti de terre
19:38pour se construire.
19:39Moi, j'étais à la guérite
19:40à l'entrée du musée.
19:41Il fallait que tous les...
19:42Et j'avais un nez bouquin
19:43qui était terrible,
19:44c'était le château de Kafka
19:45qui était quand même très glauque.
19:46Et moi, je travaillais la nuit.
19:48Il fallait juste
19:48que je soulève cette...
19:50Vous étiez veilleur de nuit.
19:51Veilleur de nuit.
19:52Et je n'en garde pas
19:52un grand souvenir.
19:53C'était terrible.
19:55Vous avez fait
19:56des petits boulots quand même.
19:57Vous avez été
19:57cireur de chaussures aussi ?
19:58Oui.
19:59Et vous avez été
20:00opérateur téléphonique ?
20:01Oui.
20:02Pour payer les cours de théâtre,
20:03on a fait beaucoup de choses.
20:05Beaucoup de choses.
20:06Qu'est-ce qu'il y a d'autre
20:06qui vous plaît ?
20:07Regardez la photo
20:08de Michel Platini.
20:10Pourquoi ?
20:10Parce que le foot
20:11fait évidemment partie
20:12de votre vie.
20:12Oui, ça fait partie de ma vie.
20:14Un peu moins aujourd'hui.
20:16vers d'autres joies
20:17comme la cuisine,
20:18n'importe quoi.
20:19J'ai découvert des trucs.
20:20J'ai Platini.
20:21Platini, c'était quand même
20:22cette équipe de France
20:23qui nous a fait rêver.
20:25Et puis, c'était
20:25ces petites collections-là.
20:27Ipanine.
20:28On peut les citer.
20:30C'est quand même...
20:31On était quand même...
20:32Quand je vois ça,
20:33cette part d'enfance
20:34qu'on avait en nous,
20:35ça s'accompagnait
20:36de pas grand-chose.
20:37On a vu deux post-it,
20:38un Michel Platini.
20:39On est heureux.
20:39Pour terminer,
20:40un mot sur De Funès quand même.
20:41Il fait partie de vos modèles.
20:43Oui.
20:43Et le jour, c'est fou
20:44parce que le jour,
20:45on a fait une émission
20:45avec Benoît Poulverne
20:47et il disait qu'il devait
20:4780% finalement de son travail,
20:49de son talent à Louis de Funès.
20:52Vous savez,
20:52les clowns,
20:53ceux de Funès,
20:54Chaplin,
20:56Bourville évidemment,
20:57mais Fernandelle,
20:58c'est ces clowns-là,
20:59ceux qui ont...
21:01ceux qui savent nous faire rire,
21:03c'est l'art le plus noble.
21:04Le plus noble.
21:05C'est eux qui vont rester éternels.
21:06On parlera d'eux tout le temps,
21:07pas les autres.
21:08Les clowns.
21:09Donc, il faut les chérir,
21:10il faut les préserver,
21:11il faut les respecter.
21:12On vous chérit,
21:13on vous respecte
21:14parce que vous êtes parvenus
21:15à nous faire rire
21:15sur un sujet vraiment pas facile.
21:17Donc, ça sort aujourd'hui
21:18en salle,
21:19ça s'appelle La Bonne Étoile.
21:19Vous allez vraiment,
21:20vraiment sincèrement
21:21rire à gorge déployée
21:22et puis être ému,
21:23je le disais.
21:24Bravo, bravo.
21:25Félicitez toute l'équipe du film
21:26parce qu'on passe un super moment.
21:27Merci beaucoup, Pascal.
21:28Merci.
21:29A bientôt.
21:29A bientôt.
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