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  • il y a 2 heures
Brice Pillard, ambassadeur du Bleuet de France, qui célèbre ses 100 ans d'histoire, est l'invité de Punchline sur CNEWS.

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Transcription
00:00Le bleuet, c'est le symbole qui rassemble les vétérans.
00:04On pense aussi à nos anciens combattants qui ont fait la Première Guerre mondiale,
00:08la Seconde Guerre mondiale, et les vétérans d'aujourd'hui
00:10qui ont combattu pour la France en opération extérieure.
00:12Et concrètement, vous collectez de l'argent
00:14et vous le donnez aux soldats qui ont combattu et leur famille ?
00:18Voilà, pas moi directement, mais aujourd'hui, dans toutes les gares en France,
00:22il y a eu des collectes de fonds en vendant justement des petits bleuets de France en papilla.
00:27Et chacun donnait un don, le don qu'il voulait.
00:31Et en fait, le bleu de France récolte des fonds et ensuite, il partage
00:35et ça nous aide à nous reconstruire.
00:37Les pupilles de la nation également et les victimes d'actes de terrorisme.
00:39D'accord. Vous-même, vous avez été blessé ?
00:41Oui, tout à fait.
00:42Ou ça ?
00:43En Afghanistan, lors de la Mosca de Ouzbin, en 2008.
00:45J'ai un syndrome post-traumatique et je me suis reconstruit grâce à la ramée avec le sport,
00:51en participant également aux Invictus Games créés par le Prince Harry.
00:54J'ai eu la chance de participer deux fois à Düsseldorf et à Vancouver.
00:56Invictus Games, effectivement.
00:58Le Prince Harry qui a mis ça en place pour les anciens combattants.
01:00Ouzbin, combien de soldats français sont tombés ?
01:02Dix.
01:03Dix ?
01:03Oui.
01:04Et vous étiez sur place ?
01:05Oui, tout à fait.
01:05Vous étiez à côté de vos camarades qui sont tombés ?
01:07Je faisais partie de la section d'alerte qui est venue en secours de la section pris en embuscade.
01:13Et donc, on a eu la lourde mission de récupérer le col
01:15et de redescendre tous nos camarades de mort au combat et nos camarades baissés.
01:19Et syndrome post-traumatique, c'est-à-dire qu'il faut soigner ça sur des années
01:22avec des images traumatiques qui reviennent en permanence, c'est ça ?
01:24Oui, c'est ça. Moi, j'ai contracté ça immédiatement après.
01:26Donc, j'étais évacué en premier temps sur Kaboul, puis sur le Val-de-Grâce à Paris.
01:31Et ensuite, j'étais en congé malade dans ma famille.
01:33J'ai repris jusqu'en 2020 où en 2020, je ne pouvais plus continuer à porter le tri.
01:37Donc, on a décidé de m'arrêter et c'est là que j'ai entamé ma reconstruction par le sport.
01:40On voit tout l'importance de ce travail, évidemment, de reconstruction et de ce bleuet qui aide les soldats comme vous à récupérer.
01:49Oui, tout à fait. Dans la reconstruction par le sport, il va nous aider dans l'achat de matériel.
01:52Parce que les Illitus Games, par exemple, c'est destiné aux blessés physiques et psychiques.
01:57Donc, on peut faire du basket fauteuil, du rugby fauteuil.
01:59Donc, l'achat de matériel pour les fauteuils.
02:01Par exemple, l'Eau de France a financé des fauteuils de rugby ou de basket.
02:04Et cette année, pour aller à Vancouver, ils ont également financé le billet d'avion pour que nos enfants puissent nous accompagner.
02:09Donc, moi, j'ai pu vivre l'aventure avec ma femme et mes deux enfants que je remercie.
02:13Parce que c'était un cadeau pour eux.
02:15Parce que c'est grâce à eux aussi aujourd'hui, si on est là, c'est la famille.
02:17Le socle familial est vraiment important.
02:19Sans ça, on ne peut pas y arriver.
02:20Les parents, tout le monde, il faut accepter les mains tendues.
02:25Sinon, on ne peut pas y arriver tout seul.
02:25C'est très compliqué.
02:26Tout le monde n'aime pas la lucidité de se dire qu'on n'y arrive pas tout seul.
02:29Et il y a aussi l'armée qui est une autre famille.
02:31C'est une grande famille aussi.
02:32Oui, bien sûr.
02:33Tout à fait.
02:34À partir du moment où on signe un contrat à l'armée, on est dans une famille.
02:37On quitte plus cette famille.
02:38En plus, moi, je suis fils de militaire.
02:40Je baigne de temps depuis tout petit.
02:41Donc, c'est des valeurs fortes dans la famille.
02:46Et voilà, maintenant, j'ai quitté l'armée.
02:47Et je représente le beau de France avec honneur et fierté.
02:50Donc, si je peux servir, entre guillemets, d'exemple pour mes camarades qui sont blessés,
02:53qui cherchent une voie pour aller mieux,
02:55leur montrer qu'aujourd'hui, je suis devant vous et qu'on peut témoigner et vivre dignement.
03:01Normalement ou dignement ?
03:02Normalement, il y a des hauts et des basses.
03:05Je dis, c'est heureusement qu'il y a la famille pour nous rebooster un petit peu.
03:08Le sport, ça nous fait un objectif pour aller de l'avant, nous préparer.
03:12Moi, j'ai des amis à moi qui ont participé aux Jeux Paralympiques de Paris.
03:16J'ai des amis qui ont pour rêve d'ambition de participer aux Jeux de Los Angeles ou des Alpes 2030.
03:21Donc voilà, le sport nous fait du bien et on peut vivre.
03:26Mais il faut de l'aide et il faut trouver sa voie.
03:29Il faut se bagarrer.
03:29C'est pour ça que ce bleuet que l'on porte là, il n'est pas totalement désuet.
03:33Il n'est pas du tout désuet.
03:34On a l'impression que c'est que pour la Première Guerre mondiale.
03:36Pas du tout.
03:37C'est très contemporain.
03:38Malheureusement, il y a des soldats français qui tombent tous les jours.
03:39Les soldats, comme je disais tout à l'heure, les victimes d'actes de terrorisme,
03:43on mémorait les 10 ans du Bataclan.
03:44J'ai vu tout à l'heure le témoignage d'une des victimes.
03:47Mais moi, j'ai déjà rencontré des victimes du Bataclan.
03:49On peut échanger, eux et nous, on peut échanger sur les blessures physiques ou psychiques.
03:54Si on peut apporter une aide, leur dire comment essayer de survivre à ça,
03:58même si c'est au Bataclan, ils ont vécu l'enfer.
04:02On ne pourra jamais vivre à leur place.
04:04Ce n'est pas comparable avec ce que vous avez vécu, par exemple, à Ousebine, en Afghanistan ?
04:07Toutes les blessures ne sont pas comparables.
04:09On le vit différemment.
04:10Le symptôme somatique, il est propre à chacun.
04:12Il y aura des symptômes différents par rapport à l'une personne à l'autre.
04:15Mais si on peut être tous soudés, avec ce symbole, tous nous réunir,
04:19c'est comme si on était supporté à un club de foot.
04:21Moi, je supporte le PSG, je mets mon maillot du PSG.
04:23Là, aujourd'hui, on met tous le Bé de France.
04:25Comme ça, on fait tous partie de la même équipe.
04:27Il faut être fier de nos couleurs et fier du Bé de France.
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