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  • il y a 2 jours
L'actualité du jour décryptée avec les journalistes et les invités de CNEWS

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00:00:00Voir un drone sur la tête, ça c'est du très concret et qui nous ramène une centaine d'années en arrière.
00:00:09La guerre, en fait, comme le disait le général, malheureusement, c'était pas la guerre des d'air.
00:00:14On est en plein d'or à nouveau et il faut espérer que...
00:00:19Vous savez, il y a un grand historien de la première guerre mondiale qui s'appelle Christopher Clarke,
00:00:25qui a écrit un livre qui s'appelle Les Somnambules,
00:00:27et qui raconte comment les chefs d'État de l'époque se sont laissés entraîner par une espèce de mécanique infernale
00:00:32à ce qui est arrivé, c'est-à-dire un énorme bain de sang,
00:00:37un bain de sang où il y a eu quand même 20 millions de morts considérables.
00:00:4510 millions de soldats ont été tués, 1 million et demi de soldats français ont été tués.
00:00:52Tout ça, c'est le résultat d'erreurs des dirigeants de l'époque.
00:00:56Ce qu'il faut vraiment espérer, c'est qu'on est dans une situation qui est très voisine de ça,
00:01:00avec un enchevêtrement d'alliances, de zones extrêmement instables.
00:01:04C'est ma crainte depuis le début.
00:01:06J'ai écrit un livre, d'ailleurs, sur la guerre d'Ukraine pour alerter là-dessus.
00:01:11C'est que plus la guerre dure, plus les risques d'erreur de calcul augmentent,
00:01:15et plus on peut se retrouver entraîné dans des situations que personne ne souhaite.
00:01:19Les dirigeants en 1914 ne voulaient pas d'un grand bain de sang.
00:01:27Ils pensaient faire des gains tactiques, l'Empire au second droit en Serbie, l'Allemagne via l'Autriche,
00:01:34mais personne ne voulait d'une guerre générale.
00:01:37Elle a eu lieu.
00:01:37Elle a eu lieu. Plus d'un million de morts, 1,4 million de morts.
00:01:41Soldats français, évidemment, des villages rayés de la carte, une génération brisée.
00:01:48Vous découvrez, pendant qu'on parle en direct, les images de cette place de l'étoile.
00:01:54Le président de la République n'est pas encore sur place.
00:01:57Emmanuel Macron, qui est à l'Hôtel national des Invalides depuis un petit peu plus de 10 heures ce matin,
00:02:04il a notamment dévoilé la plaque en mémoire des Alsaciens et Mosellans tombés au cours de la Seconde Guerre mondiale.
00:02:12C'est important aussi de rappeler que ce 11 novembre, Vincent Barrettié,
00:02:16ce 11 novembre, aujourd'hui, on commémore bien sûr les soldats morts pour la France durant la Grande Guerre,
00:02:22mais pas seulement.
00:02:23Le 11 novembre, aujourd'hui, toute une symbolique autour de tous ceux qui sont tombés pour la France au cours des différentes guerres.
00:02:30C'est exactement comme en Angleterre.
00:02:32En Angleterre, il y a quelques jours, dimanche, les Anglais ont célébré le Remembrance Sunday,
00:02:40et au terme duquel il y a eu un défilé d'anciens combattants britanniques,
00:02:45certains en chaise roulante, d'autres qui se sont battus dans les guerres dernières.
00:02:49Et les plus anciens, bien sûr, étaient encore ceux de la Seconde Guerre mondiale.
00:02:53Et c'était très impressionnant de voir le peuple britannique,
00:02:57de part et d'autre du Môle qui est en face du Palais Royal,
00:03:04défiler devant l'armée d'actifs,
00:03:07et qui montrait la solidarité du peuple britannique derrière son armée.
00:03:12Alors évidemment, en France, c'est moins spectaculaire.
00:03:15Chaque année, les cérémonies du 11 novembre sont en fait une cérémonie de pied ferme.
00:03:20Il n'y a pas de défilé comme au 14 juillet,
00:03:22mais c'est une cérémonie qui a son importance mémorielle,
00:03:26puisqu'elle matérialise le sacrifice du citoyen, du soldat français,
00:03:35mais du citoyen-soldat.
00:03:37Et cette idée se perd un peu depuis qu'on a suspendu le service militaire en 1996.
00:03:42Et en fait, le 11 novembre et le 14 juillet sont les deux occasions pour les citoyens français
00:03:49de penser à leurs soldats, et aux soldats d'aujourd'hui,
00:03:56qui seraient prêts à sacrifier leur vie, à tuer aussi,
00:04:00pour défendre la France, défendre les citoyens français,
00:04:03et défendre les intérêts de la France aussi.
00:04:04Donc ce n'est pas nécessairement sur le sol national.
00:04:06Et d'où l'importance du bleuet que nous portons tous à notre veste aujourd'hui.
00:04:13Et on y reviendra d'ailleurs sur le symbole de ce bleuet
00:04:16qui a une symbolique évidemment très forte,
00:04:20et peut-être encore plus depuis quelques années.
00:04:23J'aimerais qu'on évoque également ce qui est en train de se dérouler actuellement
00:04:27à l'Hôtel des Invalides.
00:04:29Vous le découvrez également sur ces images en direct du président de la République.
00:04:34Avec vous, chef de bataillon Antoine, encore une fois merci d'être avec nous.
00:04:41Je le disais, le président de la République qui a dévoilé il y a quelques minutes
00:04:44la plaque en mémoire des Alsaciens et Mosellans
00:04:47qui sont tombés au cours de la Seconde Guerre mondiale.
00:04:51C'était également un moment attendu ce matin, notamment par les soldats français.
00:04:57Exactement, donc ça fait partie des nouveautés de la cérémonie de cette année.
00:05:00Donc une cérémonie en trois temps, ce premier temps aux Invalides.
00:05:02qui dévoile une plaque à la mémoire, je précise, des enrôlés de force
00:05:06dans l'armée allemande, Alsaciens et Mosellans,
00:05:08qui sont morts au cours de la Seconde Guerre mondiale.
00:05:11Donc voilà, c'est Alsaciens et Mosellans qui ont été incorporés
00:05:16au fait de l'annexion de l'Alsace et de la Lourdes.
00:05:17Incorporés de force par l'armée allemande.
00:05:21Exactement. Et donc là, c'est une cérémonie qui se tient dans l'intimité,
00:05:25donc dans le grand couloir, la grande galerie au-dessus de la cour de l'heure des Invalides.
00:05:30Donc cette plaque qui est dévoilée en présence du Premier ministre,
00:05:33de la ministre de la Défense et de la ministre déléguée.
00:05:35Et également des familles nombreuses qui sont venues pour rappeler cette mémoire
00:05:39et cette diversité du souvenir dans ce 11 novembre,
00:05:43comme on l'évoquait, qui a été élargie à la mémoire,
00:05:46de tous les soldats tombés pour la France,
00:05:48mais également des victimes civiles, des victimes de toutes les guerres.
00:05:53Des victimes de toutes les guerres, oui.
00:05:54Et aussi des victimes, parce qu'on parlait du Bleuet il y a quelques instants,
00:05:57le Bleuet qui aujourd'hui s'est élargi aussi aux victimes du terrorisme.
00:06:00Exactement.
00:06:01C'est important de le rappeler aussi.
00:06:02Donc c'est l'association du Bleuet de France qui existe depuis 1925,
00:06:06donc aujourd'hui, enfin cette année, en fait, les 100 ans de cette institution
00:06:09créent exactement aux Invalides où a lieu la cérémonie actuellement.
00:06:13Donc elle commémore effectivement, comme vous l'avez dit,
00:06:14en premier lieu, c'était pour aider les familles des soldats décédés
00:06:19lors de la Première Guerre mondiale.
00:06:20Ensuite, ça s'est élargi aux victimes du terrorisme, aux victimes de toutes les guerres.
00:06:24Aujourd'hui, on a toujours ce statut de pupille de la nation
00:06:26qui permet d'assister les familles et les enfants notamment des soldats morts en opération.
00:06:33Oui.
00:06:34Et ce Bleuet qui a donc une symbolique, on le disait, un devoir de mémoire,
00:06:37un devoir de solidarité également,
00:06:39puisqu'il a vocation aussi à récolter des dons pour les pupilles de la nation,
00:06:45notamment pour les blessés de guerre et pour les victimes de terrorisme.
00:06:49On l'évoquait également.
00:06:52Général Bruno Clermont, un mot effectivement sur cette cérémonie
00:06:55qui est en train de se terminer à l'hôtel des Invalides,
00:06:58puisque le président de la République doit, d'une minute à l'autre,
00:07:01rejoindre l'avenue des Champs-Elysées
00:07:03avec la cérémonie qui va se tenir et que nous allons commenter ensemble.
00:07:10Je crois que c'est la première fois qu'on évoque ce qu'on appelle les « malgré nous »,
00:07:13ces soldats qui ont été enrôlés de force dans l'armée allemande.
00:07:16Il y en a eu quand même 140 000.
00:07:19Sur les 50 000, il y en a 30 à 40 000 qui sont morts,
00:07:21la plupart sur le front de l'Est,
00:07:23beaucoup dans la Waffen-SS,
00:07:25dans des conditions de guerre terrible sur le front de l'Est.
00:07:28Donc ça fait partie de l'histoire de France,
00:07:31ça fait partie des blessures de l'histoire de France.
00:07:34Et je pense que pour soigner les blessures,
00:07:38il faut parfois les rappeler pour qu'elles prennent leur place dans cette histoire
00:07:42et qu'elles nous rappellent que pas grand-chose n'est acquis
00:07:45et que tout est extrêmement fragile.
00:07:47La paix est fragile, l'équilibre entre les nations est fragile.
00:07:50Et aujourd'hui, Pierre Lelouch l'a dit,
00:07:53on est dans une situation dans laquelle on a des raisons d'être inquiets,
00:07:56pas d'être inquiets, mais d'être inquiets,
00:07:59parce qu'une situation comme on la connaît aujourd'hui,
00:08:02on ne l'a pas connue depuis très longtemps.
00:08:06Un mot également sur le déroulé de la cérémonie qui va démarrer.
00:08:11Alors on me dit que le chef de l'État vient de quitter les Invalides,
00:08:14il sera donc sur place sur l'avenue des Champs-Elysées d'une minute à l'autre.
00:08:18Après cette arrivée du président de la République,
00:08:21il y aura la revue des troupes, je crois.
00:08:23Alors je précise, avant de rejoindre l'Arc de Triomphe,
00:08:26il va s'arrêter devant la statue du Georges Clemenceau
00:08:32pour déposer une gerbe.
00:08:33Donc à cette occasion-là, c'est une cérémonie très simple,
00:08:36avec simplement un dépôt de gerbe au pied de la statue,
00:08:40encore une fois accompagné d'autorités civiles et militaires.
00:08:43Et ensuite, il remontera l'avenue des Champs-Elysées
00:08:46pour se rendre à l'Arc de Triomphe.
00:08:48Sur place à ce moment-là, effectivement, un accueil républicain,
00:08:52donc les honneurs au drapeau, la revue des troupes,
00:08:54et ensuite la cérémonie du ravivage de la flamme,
00:08:57que le président va dérouler comme elle se fait tous les jours,
00:09:00donc avec la sonnive, c'est le feu, le ravivage de la flamme,
00:09:04et l'hommage aux morts.
00:09:05– Cette flamme, Pierre Lelouch, qui brûle depuis 1923,
00:09:09chaque soir, elle est ravivée, c'est plus qu'un symbole,
00:09:12cette flamme du soldat inconnu.
00:09:15– Oui, beaucoup de Parisiens ignorent ça,
00:09:18parce qu'avec sa voiture, on tourne.
00:09:21Mais tous les jours, il y a une équipe de gens extrêmement dévoués
00:09:24qui vient entretenir la flamme.
00:09:26– C'est à l'entour de 18h30, je crois, tous les jours.
00:09:28– Voilà, moi je l'ai fait plusieurs fois.
00:09:29– Vous y avez participé ?
00:09:30– Oui, bien sûr, j'étais le député local pendant des années,
00:09:32donc c'est toujours très très émousant.
00:09:35Mais ce qui est bizarre en même temps,
00:09:38c'est le contraste entre le petit nombre de gens,
00:09:41alors on fait venir des enfants, etc.,
00:09:42qui entretiennent ce souvenir,
00:09:44et puis une espèce d'indifférence de la ville autour de nous,
00:09:48de la vie qui se poursuit,
00:09:51grâce à ces jeunes-là qui sont morts à l'époque.
00:09:54Ça a été une saignée.
00:09:56Bon, c'est bien de mettre la Première Guerre mondiale
00:09:58et le sacrifice de nos soldats dans le continuum jusqu'à ce jour.
00:10:02Mais la saignée de 1914-18, c'est quelque chose qui a profondément changé la France.
00:10:09Profondément.
00:10:10Et qui a influé jusqu'à notre doctrine nucléaire aujourd'hui.
00:10:14L'idée que le combat sur le sol de la France a été une tragédie totale.
00:10:21Vous vous rendez compte ?
00:10:225 millions de soldats blessés, 1,5 million de morts.
00:10:26La France a été littéralement saignée à blanc.
00:10:29Et ça a dominé toute notre politique après.
00:10:34Notre politique intérieure, notre politique extérieure.
00:10:37Ça a changé le pays.
00:10:40Ça a redessiné l'Europe.
00:10:41Mais jusqu'à ce jour, on a un problème démographique considérable à cause de ça.
00:10:47La France a été saignée.
00:10:50Il suffit d'aller dans les plus petits villages de France.
00:10:53Moi, c'est ce que je fais.
00:10:53Je regarde le monument aux morts.
00:10:55Y compris dans les tout petits villages.
00:10:56Vous avez des suites de noms incroyables.
00:11:00La moitié du village est sur le monument.
00:11:05Vous allez dans une ville que j'aime beaucoup
00:11:06qui s'appelle Sommé.
00:11:07Alors Pierre, je vous interromps.
00:11:08On va écouter un petit peu ce qui se passe sur cette place de l'étoile.
00:11:17Le 11 novembre 1918 marque la fin de la Première Guerre mondiale.
00:11:2310 millions de morts hantent les champs de bataille de la Grande Guerre.
00:11:30Jamais la guerre n'avait touché autant de familles et de nationalités.
00:11:36Dès le début de la guerre, la violence du conflit fait émerger la question du traitement de la mort.
00:11:50Avec le retour de la paix, se pose la question des modalités du deuil et du souvenir.
00:11:55En 1915 est institué le principe de l'inhumation individuelle et perpétuelle des soldats morts pour leur patrie,
00:12:04quelles que soient leurs origines et grades, leur nationalité, leur culture, classe sociale, convictions philosophiques ou religieuses.
00:12:12Après guerre, des mémoriaux et monuments mémoratifs
00:12:25Le 107ème anniversaire de cette armistice de 1918.
00:12:32Et on le disait avec Pierre Lelouch, général Bruno Clermont,
00:12:34cette grande guerre de 1914-1918, elle a évidemment redessiné l'Europe.
00:12:41Elle a aussi changé notre société.
00:12:42Et le proche orien.
00:12:43Et le proche orien, évidemment.
00:12:45Et elle a également changé, bouleversé même notre société dans de nombreux domaines.
00:12:49Pendant cette guerre, il y avait un capitaine, qui s'appelait le capitaine Charles de Gaulle,
00:12:56qui a combattu, qui a été blessé, qui a combattu à Verdun,
00:12:59et qui en a tiré un livre, qui s'appelle « Vers l'armée de métier »,
00:13:04dans lequel il a tiré les leçons de cette première guerre
00:13:06pour proposer une évolution majeure des armées françaises
00:13:10vers une force mécanisée, mobile, professionnelle.
00:13:14Et on verra que ce capitaine, à l'époque, colonel, à l'époque, quand il écrit son livre,
00:13:18a été élu par les généraux allemands, mais n'a pas été élu par les généraux français.
00:13:22Et pendant que vous parlez, on aperçoit la voiture du président de la République
00:13:30qui se dirige sur cette place du général de Gaulle que vous évoquiez à l'instant,
00:13:39qui n'était pas encore général.
00:13:41Non.
00:13:42Il a beaucoup appris pendant cette guerre.
00:13:43En fait, c'est tout le cas de ces officiers subalternes de la Première Guerre mondiale
00:13:51qui sont devenus les officiers généraux de la Seconde.
00:13:55Et certains, effectivement, sont restés dans la doctrine
00:14:00qui était d'empêcher le renouvellement d'une guerre mondiale
00:14:05et finalement ne pensait qu'un outil de défense.
00:14:11Et effectivement, le futur général de Gaulle qui, lui, voyait dans l'existence
00:14:16d'une armée professionnelle, nombreuse, mais en complément de l'armée d'Appley,
00:14:24qui soit capable de manœuvrer.
00:14:27Et la doctrine de la ligne Maginot, il ne faut pas oublier qu'André Maginot
00:14:30avait été sergent pendant la Première Guerre mondiale,
00:14:32donc il avait été lui-même un soldat avant d'être un homme politique.
00:14:36Et lui, au contraire, voulait permettre une sorte de muraille physique
00:14:41qui empêche les Allemands d'envahir le territoire national.
00:14:45Voilà.
00:14:45Donc là, le président de la République qui, après avoir salué
00:14:48les présidents du Sénat, de l'Assemblée nationale,
00:14:50la maire de Paris, on a pu apercevoir le Premier ministre aussi,
00:14:53Sébastien Lecornu, vient déposer cette gerbe de fleurs
00:14:56au pied de la statue de Georges Clemenceau.
00:15:02Le Bleuet de France oeuvre à la réinsertion par le travail
00:15:06et aide les blessés à reprendre goût à la vie.
00:15:11Fleur de mémoire, fleur de solidarité,
00:15:14elles témoignent des sacrifices d'une génération pour la liberté.
00:15:20En 1925, le Bleuet devient un symbole officiel de résilience pour la nation.
00:15:26Clémenceau, lui, le tigre, celui qui a gagné cette guerre,
00:15:44n'a jamais pu être président de la République.
00:15:46Ses petits camarades de jeu se devaient en régler son coup.
00:15:49Président du Conseil entre 1917 et 1920.
00:15:52Pour moi, en dehors du général de Gaulle,
00:15:57c'est l'homme politique que j'admire le plus avec Churchill.
00:16:00Et pourquoi est-ce qu'il n'a pas pu être...
00:16:02Parce que la classe politique lui a fait la peau, tout simplement.
00:16:05Comme de Gaulle.
00:16:06Comme de Gaulle.
00:16:08Après 1945, de Gaulle est littéralement sorti.
00:16:11Churchill aussi, d'ailleurs.
00:16:12Il ne fait pas bon gagner les guerres.
00:16:14La différence avec de Gaulle est revenu.
00:16:15De Gaulle est revenu, mais à la suite d'une autre guerre,
00:16:18qui est la guerre d'Algène.
00:16:20Et Clémenceau, lui, a été écarté.
00:16:25Alors, on va écouter la Marseillaise.
00:16:26La Marseillaise.
00:16:56Voilà pour cette Marseillaise hommage à Georges Clémenceau.
00:17:15Vous le disiez, Georges Clémenceau,
00:17:17qui n'a jamais été président de la République,
00:17:20président du Conseil,
00:17:22qui a refusé de se présenter à l'élection présidentielle.
00:17:24Non, non, non, pas du tout.
00:17:27Mais c'était une élection indirecte à l'époque.
00:17:32On a été élus par ses pairs, en quelque sorte.
00:17:34Un arrangement des partis n'ont pas voulu de lui.
00:17:38Pourquoi ?
00:17:38Parce qu'il était auréolé de cette victoire,
00:17:41extrêmement puissant et populaire.
00:17:44Et donc, la politique des petits partis au coin du feu,
00:17:48comme disait le général de Gaulle,
00:17:50a repris son cours.
00:17:51Voilà.
00:17:52Donc, on a écarté les gens qui ont été les plus puissants.
00:17:56Vincent Arbarretti.
00:17:57Il a joué un rôle aussi extrêmement important.
00:17:59Après, en essayant de canaliser l'hostilité des Américains et des Anglais
00:18:04pour la reconstruction du monde d'après.
00:18:07Et la France a été très isolée par ses propres alliés.
00:18:10Les Américains n'avaient qu'une idée, c'était de s'en aller.
00:18:13Et les Anglais se méfiaient déjà de la France
00:18:15et pensaient qu'une chose, c'était de reconstruire leur lien avec l'Allemagne.
00:18:19Donc, on s'est retrouvés très vite, très seuls.
00:18:21Et ça a marqué toute l'entre-deux-guerres
00:18:23qui nous a menés ensuite à la catastrophe de 1940.
00:18:26Donc, tout ça a été inscrit dans 1918
00:18:29et dans le travail de Clémenceau,
00:18:31qui malheureusement n'a pas pu porter ses fruits à l'époque.
00:18:34Et c'est le traité de Versailles qui, en partie, a préparé
00:18:37en partie aux conditions qui ont mené au désastre de la Seconde Guerre mondiale.
00:18:46Il faut relire Jacques Bainville.
00:18:48Parce que l'armistice du 11 novembre,
00:18:52je vais vous donner la parole dans un instant, mon général,
00:18:54l'armistice du 11 novembre, sur le moment, ne met pas fin à la guerre.
00:18:58C'est le traité de Versailles qui met...
00:19:00Non, ça met fin à la guerre, mais ça n'organise pas le monde d'après.
00:19:04Ça n'organise pas le monde d'après ?
00:19:05Le monde d'après, c'est beaucoup les idées américaines du président Wilson,
00:19:10qui, même si l'engagement américain était très faible,
00:19:14très faible, dans la fin de la Première Guerre mondiale,
00:19:18c'est lui qui sort comme la nation dominante.
00:19:20Les autres sont détruits.
00:19:22Oui, en réalité, c'est un cessez-le-feu en Europe.
00:19:24Voilà, c'est ça.
00:19:25D'ailleurs, parce que ça va continuer en Orient encore quelques temps.
00:19:28Un cessez-le-feu qui est censé durer 36 jours,
00:19:30en fait, il va être repressé plusieurs fois pour arriver jusqu'au 26 juin 2019,
00:19:36qui est le traité de Versailles, qui, lui, sera le plan de paix,
00:19:38un très mauvais plan de paix, d'ailleurs,
00:19:40qui va nous coûter une guerre supplémentaire.
00:19:42Il y a une chose, c'est qu'en fait,
00:19:43l'armée allemande rebrousse chemin vers l'Allemagne,
00:19:49et directement n'est pas démobilisée tout de suite,
00:19:52une grande partie, mais prend part à une guerre civile en Allemagne
00:19:56contre les spartakistes qui sont issus du mouvement bolchevique russe.
00:20:01Il ne faut pas oublier que les Allemands, en 3 mars 1918,
00:20:05ont signé une paix avec la Russie soviétique,
00:20:09et en ont profité d'ailleurs pour mettre toutes leurs forces du côté occidental,
00:20:13et ça a échoué avec les offensives Ludendorff,
00:20:15quelques mois avant l'armistice, au mois de mars à juillet,
00:20:18et que les Allemands font face à pratiquement une guerre civile,
00:20:22puisque les bolcheviques télécommandés ou téléguidés par Lénine et par Trotsky
00:20:28en pleine guerre civile en Russie vont essayer de déstabiliser l'Allemagne.
00:20:32Et d'ailleurs, ce qui conduit l'Allemagne à demander la paix depuis le début novembre,
00:20:36c'est le refus d'aller au combat d'une partie de la flotte allemande à Kiel,
00:20:42et d'une partie même des troupes.
00:20:43Donc on a chez les Allemands une volonté d'utiliser l'outil militaire,
00:20:48la République de Weimar, puisque le Kaiser a abdiqué,
00:20:53quelques jours avant le 11 novembre, je crois que c'est le 4 ou le 5 novembre,
00:20:57et donc la République de Weimar a en face d'elle des tentatives de coup d'État,
00:21:02des communistes, notamment à Berlin, à Munich, dans toutes les grandes villes.
00:21:05Et donc l'armée allemande va être utilisée comme force de maintien de l'ordre,
00:21:08de rétablissement de la légitimité de la République de Weimar.
00:21:11Pierre Lelouch, le point capital, vous avez raison,
00:21:13de parler de la situation interne de l'Allemagne, qui est à l'origine de tout ça,
00:21:17mais le point capital pour la suite, c'est que l'armée allemande rentre en Allemagne avec ses armes,
00:21:22et défile avec ses armes.
00:21:24L'Allemagne n'a pas été occupée, l'Allemagne n'a pas été détruite,
00:21:27c'est la France qui a été saignée, et toute la partie est de la France est ravagée.
00:21:31Les Allemands étaient d'une cruauté absolument totale,
00:21:34vis-à-vis de la population civile, il y a eu 10 millions de civils tués,
00:21:37pendant la Première Guerre mondiale.
00:21:39Beaucoup de Français, et cette armée allemande qui s'est livrée à tous ces crimes,
00:21:44rentre, l'arme à l'épaule, traverse le pont de Kiel,
00:21:48et est accueillie par, je crois que c'est Strevesen,
00:21:52le chancelier allemand de l'époque, socialiste,
00:21:56qui dit « vous n'avez pas démérité, l'armée allemande est intacte ».
00:22:00Et ça, ça change tout, c'est l'origine du coup de poignard dans le dos,
00:22:04c'est de dire « nous, les Allemands, nous n'avons pas été défaits,
00:22:07donc on nous a volé notre victoire ».
00:22:09Et c'est ce qui va amener Hitler et la suite.
00:22:125h15, c'est à 5h15 du matin qu'est signé, le 11 novembre 1918,
00:22:18cet accord qui met fin au combat de la Première Guerre mondiale,
00:22:21on le disait avec vous, Général, qui n'est pas encore l'accord de paix définitive,
00:22:25accord signé en forêt de Compiègne, dans la clairière de Rotonde, dans un wagon.
00:22:33Dans le wagon de commandement du Général Foch,
00:22:36il décidera que ce cessez-le-feu interviendra la 11e heure du 11e jour du 11e mois,
00:22:42le symbole, donc à 11h, normalement, dans une minute,
00:22:45c'est une mythe de silence, je ne sais pas si respecter en France,
00:22:48mais c'est très bien respecté en Grande-Bretagne.
00:22:50Et c'est au même endroit qu'Hitler va imposer en 1940 l'armistice.
00:22:55À la France.
00:22:58Alors, ce n'est pas le premier armistice, puisque les Italiens, le 4 novembre,
00:23:04ont signé à Villa Giusti l'armistice avec l'armée austro-hongroise.
00:23:08Et ensuite, ce qui s'est passé, c'est que, alors les Italiens,
00:23:11c'est pour ça qu'on célébrait la fin de la Première Guerre mondiale,
00:23:14il y a une huitaine de jours, il y a le 4 novembre,
00:23:17c'est le 3 novembre à minuit, enfin 4 novembre à minuit,
00:23:20que l'armistice est signé.
00:23:21Et ce qui se passe ensuite, c'est qu'on a aussi une déconfiture de l'Empire austro-hongrois,
00:23:25le jeune empereur Charles, n'arrive plus et non plus à faire face
00:23:28au problème des différentes nations de son empire
00:23:31qui vont demander l'une et l'autre, les unes et les autres, leur indépendance.
00:23:35Et ça va être tout l'enjeu du traité de Versailles,
00:23:38c'est d'accorder ou non une indépendance à des nations.
00:23:42Alors, dans ce traité de Versailles, il y aura des mécontents et des contents.
00:23:45Prenons l'exemple de la Hongrie, qui a été le co-tuteur de l'Austriche-Hongrie,
00:23:50eh bien, il se retrouvera complètement oublié par le traité de Versailles,
00:23:53alors qu'au dépend de la Roumanie, et notamment avec des Hongrois,
00:23:59des gens qui parlent hongrois, qui se retrouveront en Roumanie.
00:24:02De même, les minorités allemandes.
00:24:03Vous avez énormément de minorités allemandes dans l'ancien empire hongrois.
00:24:07Alors, on connaît les minorités des Sudètes qui se trouvent en Tchécoslovaquie,
00:24:11mais il y en a d'autres.
00:24:12Il y en a qui sont en Roumanie, il y en a qui sont en Hongrie.
00:24:15Eh bien, ces minorités allemandes vont devenir des clients pour le futur nazisme
00:24:21et pour la future doctrine nazie qui voudra unifier tous les Allemands qui sont en Europe,
00:24:28y compris d'ailleurs, suivant les germanophones, y compris en Alsace et en Moselle.
00:24:34C'est pour ça que le nationalisme de Wilson, le président américain,
00:24:39qui d'ailleurs ne réussira pas à faire enteriner par le Parlement américain,
00:24:42par la Chambre des représentants, le propre traité de Versailles,
00:24:45qui ne sera jamais reconnu vraiment par les Américains,
00:24:49eh bien, finalement, là c'est une situation insatisfaisante aux Français
00:24:53qui vont essayer d'être les tuteurs de ce traité de Versailles
00:24:57jusque dans les années 30, mais avec peu de succès.
00:25:01Allez, 11h passées de 2 minutes sur CNews.
00:25:02Merci de nous rejoindre pour cette édition spéciale consacrée
00:25:05à ces commémorations du 11 novembre.
00:25:09La France rend hommage à tous ceux qui sont tombés pour elle.
00:25:11Cérémonie solennelle et symbole majeur,
00:25:15avec dans quelques minutes cette cérémonie de la flamme
00:25:19qui va se dérouler sous l'arc de triomphe.
00:25:22J'aimerais qu'on revienne aussi sur l'évolution de la société avec vous,
00:25:27chef de bataillon Antoine.
00:25:29En 107 ans, la société a évidemment énormément évolué
00:25:33et le lien aussi entre la France et l'armée,
00:25:37le lien entre les citoyens et l'armée a aussi énormément évolué
00:25:41du fait déjà de la disparition du service national.
00:25:47Quelle année la disparition du service national ?
00:25:491916 de mémoire.
00:25:501996 ?
00:25:52Suspension.
00:25:52En fait, ce n'est pas disparition, c'est suspension.
00:25:54C'est suspension du service national.
00:25:57Ces commémorations, est-ce qu'elles ont justement aussi vocation
00:26:00à renforcer le lien qui s'est distendu peut-être
00:26:04entre les citoyens et l'armée française ?
00:26:08Alors ces cérémonies, elles ont effectivement vocation
00:26:10à faire vivre le souvenir et à plus qu'entretenir un lien armée-nation,
00:26:15on parle d'entretenir la cohésion nationale
00:26:17puisque la communauté des soldats en fait fait partie de la nation.
00:26:21Quand on dit lien armée-nation, souvent on a l'impression
00:26:23qu'on a affaire à deux communautés séparées qu'il faudrait rapprocher
00:26:26alors qu'en fait les soldats, tous les militaires qu'on honore aujourd'hui
00:26:30en fait font partie de la nation et sont une partie de son cœur battant.
00:26:34Donc ces cérémonies aujourd'hui, elles visent effectivement
00:26:36à rappeler l'engagement passé mais aussi présent de ces soldats
00:26:40pour que la nation comprenne quel est le prix à payer pour sa liberté.
00:26:45Encore une fois, on l'évoquait en début d'émission,
00:26:46mais la liberté de la société française.
00:26:50n'est pas gratuite et se base aussi sur cet engagement-là.
00:26:53Et elle a aussi vocation, au-delà de cet engagement,
00:26:57à retendre les liens avec la jeunesse
00:26:59qui est vraiment un des facteurs importants pour l'armée de terre
00:27:04qui est une armée, enfin les armées en général, pardon,
00:27:06qui sont des armées jeunes qui ont besoin de recruter
00:27:09de l'engagement de cette jeunesse à leur côté.
00:27:11Et donc ces cérémonies, elles sont aussi l'occasion de faire connaître notre engagement
00:27:16et de susciter des vocations nombreuses pour que les armées continuent de pouvoir honorer leur mission.
00:27:23Et le respect aussi de cet engagement auprès des jeunes générations,
00:27:26il est important mon général, général Bruno, clairement le respect dû aux soldats.
00:27:32Est-ce qu'il est assez présent aujourd'hui dans notre société ?
00:27:34On peut se poser la question ?
00:27:35– C'est une bonne question, je crois que la réponse n'est pas simple
00:27:38parce qu'on constate un déficit d'autorité généralisée dans l'ensemble de la nation
00:27:44qui a pour conséquence d'affaiblir le respect dans une partie de la population de la jeunesse
00:27:51qui adresse, après tout, une partie importante de la population
00:27:54qui est prête à jouer le rôle qu'on attend d'elle.
00:27:57Il faut la motiver, il faut l'encourager.
00:28:01Et il y a un débat qui a été soulevé
00:28:04par le président de la République lors de ses voeux au mois de janvier
00:28:08qui est le débat de la fin du service national universel, vous vous souvenez ?
00:28:12Le service national qui concernait plutôt des jeunes du 4e, 3e,
00:28:15qui était plutôt de la garderie aménagée qu'un service militaire
00:28:17pour recréer une partie de ce lien entre la jeunesse et l'action,
00:28:21faire en sorte que notre armée, qui aujourd'hui est minuscule,
00:28:24200 000 hommes, 200 000 soldats dans un pays de 67 millions d'habitants,
00:28:27c'est minuscule, faire en sorte qu'on retrouve un peu d'épaisseur
00:28:30en réorganisant une forme de service militaire.
00:28:32– On était très très loin de…
00:28:35– Pas forcément obligatoire, qui ne concerne pas forcément tout le monde,
00:28:38mais qui permet malgré tout de rétablir de manière un peu plus visible,
00:28:43un peu plus solide ce lien entre la jeunesse et les forces armées.
00:28:46– On aurait la possibilité, est-ce qu'on aurait les moyens aujourd'hui
00:28:48de rétablir une service militaire ?
00:28:50– Moi j'ai fait partie de la commission présidée à l'époque par Philippe Séguin
00:28:55qui a abouti à la suspension du service national.
00:28:59Et aussi bien Philippe Séguin que moi, nous étions contre la suspension,
00:29:03pour la raison à la fois militaire, le retour éventuel d'une guerre de haute intensité en Europe,
00:29:09et puis pour des raisons aussi sociétales.
00:29:12Le lien entre l'armée et la nation, le fait que les gens…
00:29:14– C'est ce qu'on disait.
00:29:15– …se trouvent dans ce foyer commun qui fait qu'on se sent partie prenante de la nation et de son histoire.
00:29:24Donc ça, le service national, il était indispensable de ce point de vue-là.
00:29:28Pourquoi est-ce qu'on a suspendu ?
00:29:30Tout simplement parce qu'on s'est heurté à deux noms.
00:29:34Le nom de Bercy, Bercy a dit « moi je ne peux pas payer ».
00:29:37Je veux bien payer pour une armée d'intervention, celle qui a résulté des guerres du Golfe,
00:29:43une armée professionnalisée, mais je ne peux pas payer pour une armée professionnalisée
00:29:48plus une armée de construction, donc je ne paye pas.
00:29:50– Donc la suspension a permis d'économiser beaucoup à Bercy ?
00:29:53– Oui, enfin, ça nous a permis de continuer à couper dans le budget de la défense, bien sûr,
00:29:57parce qu'entretenir 600 000 hommes qui viennent du…
00:30:00600 000 jeunes qui arrivent, il faut les former, il faut les loger.
00:30:06Le budget n'y était pas.
00:30:07Et ensuite, on s'est trouvé devant le nom aussi des militaires,
00:30:11parce que les militaires voulaient bien faire des forces d'intervention,
00:30:13voulaient bien aller en opération, mais on ne pouvait pas leur demander
00:30:17à la fois des soldats d'intervention et des formateurs.
00:30:20– Voilà, le président de la République qui est en train de quitter
00:30:22l'avenue des Champs-Elysées, il était au niveau du Grand Palais, je crois,
00:30:29au niveau de cette statue de Georges Clemenceau,
00:30:33pour rejoindre à présent l'Arc de Triomphe.
00:30:35– Sur Chille de l'autre côté, oui.
00:30:37– Il y a aussi une autre raison ?
00:30:40– Non, c'est ça, donc on s'est retrouvé devant ces deux niettes,
00:30:43ça aurait été un niette financier, et puis l'institution militaire disait,
00:30:46mais moi je ne peux pas faire les deux à la fois.
00:30:47– C'est vrai qu'on demandait aux militaires de faire des choses
00:30:49qu'ils ne faisaient pas auparavant, et puis une autre raison,
00:30:51c'est qu'il était devenu inégalitaire, c'est-à-dire qu'on avait besoin
00:30:53que de 350 000 jeunes, alors qu'il y en avait 600 000.
00:30:55Donc le grand jeu, c'était de trouver des dispenses pour faire ce service militaire.
00:30:59Il y avait plein de raisons pour qui expliquaient qu'on en est arrivé à une solution
00:31:02qui est, on le voit aujourd'hui, pas la bonne solution.
00:31:05– Mais vous parlez de suspension, est-ce qu'aujourd'hui,
00:31:07c'est-à-dire qu'on parle de, quand ce service national a été suspendu,
00:31:12il n'y avait pas l'objectif d'un jour le voir rétablir, ce service national ?
00:31:17– Disons que le mot suspension veut dire suspension,
00:31:20ce n'était pas la fin de la conscription, mais enfin l'idée c'était que
00:31:23on était en plein dans la fin de la guerre froide,
00:31:27les débuts des années 90, c'était des années de grand bonheur stratégique,
00:31:33il n'y avait plus de problème, c'est l'époque des accords sur le désarmement,
00:31:37c'est l'époque de l'arrêt des essais nucléaires,
00:31:39c'est-à-dire 96, c'est l'année où Jacques Chirac arrête les essais nucléaires, complètement.
00:31:44On ne va plus avoir besoin d'essais nucléaires,
00:31:46on supprime les missiles à moyenne portée en France.
00:31:49Donc on est dans une phase de désarmement et de désarmement budgétaire massif
00:31:55qui va durer jusqu'à il y a quelques temps, quelques années.
00:31:58D'où le fait que l'armée française aujourd'hui est à l'os
00:32:01et qu'elle a besoin de se redimensionner, ce n'est pas que l'armée française d'ailleurs.
00:32:05Les Britanniques sont dans le même cas, les Allemands dans le même cas,
00:32:07la question c'est qui est-ce qui a l'argent ?
00:32:09Aujourd'hui les seuls qui ont l'argent c'est les Allemands
00:32:11qui vont mettre 500 milliards d'euros dans le développement
00:32:16de ce que Merz a appelé la première armée d'Europe.
00:32:19Nous on va avoir du mal...
00:32:20Ou les Etats-Unis qui reprennent les essais nucléaires de leur côté ?
00:32:23Alors on n'en est pas encore là mais c'est évoqué.
00:32:26Et si les Etats-Unis redémarrent les essais, les Russes ont dit qu'ils suivraient,
00:32:30les Chinois sont en train d'accélérer,
00:32:32sans parler des autres puissances qui sont déjà dans le club,
00:32:35l'Inde, le Pakistan, Israël, la Corée du Nord.
00:32:38Donc on est dans un monde qui est de plus en plus instable et militarisé
00:32:41et il va falloir qu'on fasse l'effort nécessaire.
00:32:44D'où l'idée de relancer cette affaire de service national
00:32:47sur une façon qui soit crédible et non pas à la garderie d'enfants
00:32:51dont parlait tout à l'heure le Général.
00:32:53– Chef de bataillon Antoine, vous souhaitiez ajouter quelque chose
00:32:57pendant que l'on découvre à l'image la voiture du président
00:33:02qui est en train de se diriger vers l'arc de triomphe ?
00:33:05– Exactement, donc encadré par la grande escorte mixte de la garde républicaine,
00:33:09donc motocycliste et cavalerie de la garde républicaine.
00:33:11Je souhaitais souligner que ce redimensionnement des forces armées
00:33:14passe par trois facteurs.
00:33:16Le premier c'est déjà ces forces d'actifs qui nécessitent un engagement
00:33:19et un recrutement constant qu'on arrive encore à faire
00:33:22et je pense qu'on est un des rares pays d'Europe
00:33:23à avoir une jeunesse qui continue de s'engager.
00:33:25Également on compte beaucoup sur la réserve
00:33:27qui est un modèle sur lequel on fait effort
00:33:30et on a envie de recruter plus de réservistes,
00:33:33donc de trouver des nouveaux modèles qui permettent l'attention de ces réservistes.
00:33:36Et enfin c'est effectivement peut-être des nouveaux modèles d'engagement court
00:33:39comme potentiellement du service militaire volontaire
00:33:42mais là encore une fois c'est des modèles qui sont encore en cours de réflexion.
00:33:46– On va retrouver notre équipe qui est sur place,
00:33:47c'est Elodie Huchard qui se trouve tout près de l'arc de triomphe
00:33:51où on attend donc l'arrivée d'une minute à l'autre du président de la République
00:33:55et Elodie pour poursuivre cette cérémonie du 11 novembre.
00:34:02– Personne n'a plus dit.
00:34:03– Oui exactement Mickaël, le président de la République
00:34:07escorté par la garde républicaine qui est en train de remonter les Champs-Elysées.
00:34:11On rappelle qu'il y a déjà eu deux étapes pour le chef de l'État.
00:34:14D'abord l'hôtel national des Invalides où il a dévoilé une plaque en mémoire des Alsaciens et des Mosellans
00:34:19qui sont tombés pendant la seconde guerre mondiale.
00:34:21L'Élysée qui rappelle que c'était une volonté du chef de l'État
00:34:24de reconnaître et d'enseigner la tragédie de ceux qu'on a appelés les Malgrés-nous.
00:34:28Ensuite il a déposé une gerbe devant la statue de Georges Clemenceau.
00:34:32On a vu qu'il a salué un certain nombre d'officiels d'ailleurs présents sur place.
00:34:35Et donc au moment où je vous parle il remonte les Champs-Elysées.
00:34:38On a vu en bas des Champs-Elysées quelques personnes qui étaient attroupées pour voir passer la voiture.
00:34:44Le président de la République les a salués.
00:34:46Et puis une fois qu'il sera ici sur la place de l'Étoile,
00:34:50ce sera le cérémonial que vous connaissez qui est habituel avec d'abord l'honneur au drapeau.
00:34:55Un passage en revue des troupes.
00:34:56La sonnerie du cessez-le-feu.
00:34:57Un dépôt de gerbe devant la tombe du soldat inconnu.
00:34:59Puis le ravivage de la flamme avant une Marseillaise.
00:35:03Et justement sur la tombe du soldat inconnu.
00:35:05Une particularité cette année Michael parce qu'on célèbre aussi le centième anniversaire du bleuet de France.
00:35:11Et donc à cette occasion il y aura 16 urnes surmontées d'un bleuet qui vont être posées sur cette tombe du soldat inconnu.
00:35:17Ces urnes qui contiennent de la terre prélevée sur des sites funéraires et mémoriels de la première guerre mondiale.
00:35:23Tous les invités sont déjà installés en tribune.
00:35:25Le premier ministre est arrivé il n'y a pas très longtemps.
00:35:27Et donc le seul qu'on attend maintenant c'est le chef de l'État.
00:35:30Si beaucoup Elodie Huchard en direct de cette place de l'étoile devant l'arc de triomphe où le président de la république va arriver d'une minute à l'autre.
00:35:40Il roule très lentement quand même parce qu'entre le grand palais et l'arc de triomphe il y a quoi ?
00:35:47Un kilomètre.
00:35:47C'est les chevaux qui roulent lentement.
00:35:49Oui c'est les chevaux effectivement.
00:35:52Cette cérémonie évidemment elle est très symbolique.
00:35:56Elodie Huchard nous le disait.
00:35:58Centième anniversaire du bleuet de France.
00:36:01On aura évidemment l'occasion d'en reparler.
00:36:04Et puis cette flamme du soldat inconnu qui brûle depuis le 11 novembre 1923 qui s'est allumée pour la toute première fois le 11 novembre 1923 et qui depuis ne s'est jamais éteinte.
00:36:21Cette tradition de la flamme elle a perduré également et ça c'est intéressant sous l'occupation.
00:36:27C'est-à-dire que les Allemands ont accepté que la cérémonie que nous décrivait tout à l'heure Pierre Lelouch puisse perdurer.
00:36:37Non c'est pas ça. Ce sont les Allemands qui ont procédé.
00:36:39Ce sont les Allemands qui ont procédé.
00:36:40Il y avait une notion de respect militaire puisqu'il y a eu un armistice en 1940 et Paris était en zone occupée.
00:36:49Moi j'insisterai aussi sur le rôle symbolique pour le premier acte de résistance significatif qui était l'acte de lycéens
00:36:57qui sont venus le 11 novembre 1940 manifester, défier l'occupant et qui pour certains l'ont payé de leur vie.
00:37:05Attendez on va laisser vivre ce qui se passe actuellement sur l'avenue des Champs-Elysées avec la garde républicaine
00:37:11qui est en train d'arriver sur l'arc de triomphe et qui précède la voiture du président de la République.
00:37:27C'est parti.
00:37:57C'est parti.
00:38:27Voilà cette organisation réglée comme du papier à musique.
00:38:39Le président de la République arrive au niveau de l'arc de triomphe.
00:38:46L'arrivée a été prévue à 11h15. Il est 11h15.
00:38:50Pas beaucoup de monde.
00:38:52Pierre Vellouche.
00:38:53Non je disais que je ne vois pas beaucoup de monde, pas beaucoup de parisiens le long de l'avenue.
00:38:58Chef de bataille Antoine.
00:39:06Donc là on voit le président qui s'avange, qui est escorté par la garde républicaine dont la mission est d'assurer la protection des institutions.
00:39:12Donc on les voit souvent au niveau du Parlement, de l'Assemblée nationale comme du Sénat.
00:39:17Donc avec une mission à la fois de sécurité réelle mais aussi de défilés, de cérémonies qui marquent l'attention de la République envers ses invités officielles,
00:39:28et également lors de ses cérémonies.
00:39:32On voit aussi qu'il y a une relève régulière de la garde républicaine tous les jeudis,
00:39:35qui est une cérémonie publique qui permet d'assister et de...
00:39:40Donc là on voit le groupe de la République qui arrive.
00:39:42On va écouter.
00:39:51Présenté.
00:39:52Arbe.
00:39:53Arbe.
00:40:23Honneur au drapeau.
00:40:31Donc le président de la République se dirige vers le drapeau du 1er régiment d'infanterie de la garde républicaine,
00:40:35qui va lui rendre les honneurs.
00:40:37Donc il est accompagné du général d'armée Loïc Mison, qui est le gouverneur militaire de Paris,
00:40:42mais également du général Mandon, qui est le chef d'état-major des armées.
00:40:46Sous-titrage Société Radio-Canada
00:40:56Alors on va suivre le passage en revue des troupes.
00:41:26Sous-titrage MFP.
00:41:56Sous-titrage MFP.
00:42:26Sous-titrage MFP.
00:42:56Sous-titrage MFP.
00:43:26Sous-titrage MFP.
00:43:56Sous-titrage MFP.
00:44:26Sous-titrage MFP.
00:44:56Sous-titrage MFP.
00:45:26Sous-titrage MFP.
00:45:56Sous-titrage MFP.
00:46:26Sous-titrage MFP.
00:46:56Sous-titrage MFP.
00:47:26Sous-titrage MFP.
00:47:56...
00:48:26...
00:48:33...
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00:51:19...
00:51:51...
00:51:53... ...
00:51:55... ...
00:51:57...
00:51:59C'est parti.
00:52:29Voilà pour la sonnerie aux morts et cet hommage tout particulier, vous l'évoquiez tout à l'heure, à Fanny Claudin, qui est décédée en opération.
00:52:49C'est ça le coup ?
00:52:50Exactement.
00:52:51On va observer la minute de silence.
00:52:59Sous-titrage MFP.
00:53:29C'est parti.
00:53:59Voilà pour cette Marseillaise chantée par le chœur de l'armée française.
00:54:08Repos.
00:54:17Repos.
00:54:17Le chœur de la cérémonie est maintenant terminé.
00:54:28Le président de la République va saluer tous les membres présents, les autorités civiles militaires, mais aussi les porteurs, les portes-drapeaux, les membres de l'Association du Bluie de France.
00:54:38Vous avez le général Dari, qui est le président de la Saint-Syrienne, à qui le président de la République est en train de serrer la main, et qui fut le prédécesseur du général de Saint-Chama comme gardien de la flamme.
00:54:50Alors vous l'évoquiez, juste avant cette minute de silence, cet hommage rendu à la maréchelle des logis, Fanny Claudin.
00:54:58Et vous décédez en opération le 15 novembre 2021.
00:55:02C'est bien ça ?
00:55:03Oui, décédé en novembre dernier au Liban, dans le cadre de la mission de l'opération Daman, au sein de la FINUL, la force intérimaire des Nations Unies au Liban.
00:55:11Donc il y a une force qui vise à maintenir la stabilité de la région, dans laquelle 750 militaires français sont engagés.
00:55:20Et donc elle appartenait au 121ème régiment du train de Montlhéry, et elle est décédée en mission de liaison au Liban.
00:55:29Général Dari a fait partie des lieutenants du deuxième rêve qui ont sorti sur Colvésie en 1978.
00:55:34Et à côté de lui, on voit les commissaires de la flamme, on évoquait il y a quelques instants l'engagement de tous ces citoyens pour que le souvenir demeure.
00:55:46Les commissaires de la flamme, ce n'est pas forcément des anciens combattants, c'est des gens qui s'investissent.
00:55:52C'était des anciens combattants avant.
00:55:54Ce que je veux dire, c'est que ça peut être aussi des anciens militaires, mais pas seulement.
00:55:57Ils ont simplement à cœur de transmettre cette mémoire.
00:56:00Et voilà, donc tous les ravivages de la flamme, on est particulièrement bien guidés, épaulés par ces...
00:56:06Ce sont des bénévoles qui s'engagent et qui donnent de leur temps pour participer.
00:56:11Ils donnent pour les portes drapeaux, oui, bien sûr.
00:56:12Oui, c'est ça.
00:56:14Puisqu'encore une fois, cette flamme est ravivée 365 jours, 365 soirs par an.
00:56:19Oui, mais dans toutes les communes de France, vous avez des portes drapeaux, vous avez des associations.
00:56:23Ce souvenir est maintenu partout.
00:56:24D'ailleurs, on l'évoquait, portes drapeaux qui, parfois, on pense que c'est forcément des anciens combattants ou des anciens soldats.
00:56:31Et en fait, on a aussi, encore une fois, des simples citoyens qui s'engagent.
00:56:34Et ça peut être...
00:56:36Chacun peut s'engager, en fait, dans ce service de mémoire, dans ce service de la nation.
00:56:41Comme le commissaire de la flamme quand on a Paris, mais comme simple porte drapeau d'une association d'anciens combattants.
00:56:45Je pense que chaque citoyen a la légitimité de porter ce souvenir.
00:56:49On n'a pas besoin d'être parti en mission pour porter ce drapeau qui rappelle l'engagement de nos soldats.
00:56:54Et c'est aussi important de leur appeler...
00:56:55Il y a un travail à faire auprès des jeunes générations.
00:56:57Voilà, je vais en dire exactement.
00:56:59Parce que, Pierre, demain, lorsque ces personnes ne seront plus en capacité de le faire...
00:57:04Non, non, c'est très important que les écoles soient mobilisées.
00:57:07Bien sûr.
00:57:07C'est qu'une de ces manifestations, que les enfants viennent, qu'on leur explique.
00:57:13Très important.
00:57:14Parce qu'effectivement, il y a le devoir de mémoire, mais il y a le devoir de transmission.
00:57:18Et il passe aussi par là, en fait.
00:57:20Je dirais qu'au-delà du devoir de mémoire, il y a aussi l'esprit de défense.
00:57:24Oui.
00:57:24C'est-à-dire que demain, si on était attaqué par qui que ce soit,
00:57:28eh bien, il faut que le citoyen français se dresse comme c'était le cas au début de la République,
00:57:33en 1792, lorsqu'il y a eu la levée en masse.
00:57:36Avec un amalgame entre les...
00:57:38Comment est-ce que vous voulez aujourd'hui que demain, le citoyen français, alors qu'aujourd'hui, le devoir militaire a perdu de son sens ?
00:57:49Non, moi, je ne dis absolument pas.
00:57:50En fait, j'ai eu l'honneur de servir à l'époque où le service militaire existait encore.
00:57:55J'étais en Allemagne.
00:57:55Oui, mais vous, votre service militaire existait encore.
00:57:58Et les soldats n'étaient pas forcément au début persuadés de la nécessité de défendre le pays.
00:58:03Ils voyaient ça plutôt comme une corvée, le service militaire.
00:58:06Et en fin de service, au bout d'un an, moi, j'étais dans les transmissions, je n'étais pas dans une arme de guerrier, entre guillemets.
00:58:12Mais les gens étaient tout à fait conscients du rôle qu'ils avaient joué et qu'ils pourraient jouer.
00:58:16On dit exactement la même chose, Vincent Arbarretti, sauf qu'aujourd'hui, il n'y a plus ce service militaire.
00:58:21Moi, je pense qu'il est important et voire même urgent de le restaurer, comme le font les Allemands et les Belges.
00:58:26Alors, peut-être pas sous une forme généralisée, mais en y associant, et effectivement, ça a été dit par les écoles,
00:58:31en y associant les écoles, les lycées, les collèges, comme le font les Polonais depuis la semaine dernière.
00:58:36Et je sais qu'en Allemagne, il y a un débat très important au Bundestag qui n'est pas encore clos sur qui fait son service militaire.
00:58:42Ils pensent même à introduire du système de tirage au sort.
00:58:47On parle des jeunes générations, voilà.
00:58:48Enfin, il faut savoir aussi que, malheureusement, il va falloir reconstruire des casernes, parce qu'on a tout rendu.
00:58:54Oui, mais c'est exactement ça. Quand je parlais de moyens tout à l'heure, est-ce que c'est techniquement possible ?
00:59:01Oui, c'est une histoire d'argent.
00:59:03C'est une histoire de volonté.
00:59:05Parce qu'en 1944, quand on a restauré le service militaire, il n'y avait plus de casernes, tout était détruit.
00:59:09Et donc, on a des camps militaires, on le fait vivre les gens sous tente, et il faut éviter le travers de faire une armée de casernes.
00:59:17Est-ce que vous pensez qu'au moment où la France essaye d'économiser 44 milliards d'euros, est-ce que c'est quelque chose de possible et d'envisageable ?
00:59:23Et de jour, il y aurait 5 000 parachutistes russes ou autres qui viendront et qui arriveront sur un pays complètement tétanisé.
00:59:31Eh bien, ce sera difficile de s'en défaire.
00:59:32Pierre Lelouch.
00:59:33Oui, je ne suis pas en d'accord avec ça. C'est pour ça que je milite depuis longtemps pour qu'il y ait une vraie réforme et non pas une garderie.
00:59:41Mais il faut savoir que tout ça, c'est de l'argent.
00:59:44Oui, c'est ce que je disais.
00:59:45Il faut des formateurs, il faut des endroits où loger ces gens, il leur faut du matériel.
00:59:49Et du matériel de pointe, ce n'est pas la peine de ressortir des VAB qui sont deux fois plus vieux que leurs chauffeurs.
00:59:56Ce n'est pas avec ça qu'on va avoir une guerre de haute intensité.
01:00:00Donc, le problème, regardez ce qui se passe dans le budget en ce moment. Personne ne comprend rien.
01:00:05Moi, je me souviens que M. Bérou est parti en disant qu'on allait faire 40 milliards d'économies.
01:00:10On en est à faire 40 milliards d'impôts en plus.
01:00:13Donc, je veux bien tout, mais je n'ai pas l'impression qu'en ce moment, on soit dans une équation politique
01:00:18à la hauteur du besoin que nous avons de notre sécurité nationale.
01:00:23Je n'ai rien de voir le président dans ce genre de cérémonie, mais j'aimerais que derrière, l'intendant suive, comme disait Napoléon.
01:00:30Général Bruno Clermont ?
01:00:31Non, non, la question de la loi de programmation militaire, elle est extrêmement importante.
01:00:34Celle de 2024-2030 va s'arrêter en 2027.
01:00:38On n'est pas sûr que l'année prochaine, on ait 57 milliards.
01:00:41Au milieu, il n'y en a que 50.
01:00:43Il y a une élection, il y aura une nouvelle loi de programmation militaire.
01:00:46La question du service militaire se posera à nouveau.
01:00:48Mais il faut de l'argent, il faut beaucoup d'argent.
01:00:49Ce n'est pas avec 50 milliards, même 60 milliards qu'on va y arriver.
01:00:53M. Durian, il faut, pour être confortable, ce ne sont même pas mes chiffres,
01:01:00mais il se trouve que M. Lecornu, qui a été ministre de la Défense, était du même avis,
01:01:06pour que l'armée française remonte en puissance au niveau où se trouve aujourd'hui la guerre de haute intensité en Europe.
01:01:12Je rappelle qu'il y a un million et demi de soldats sur la ligne de front entre l'Ukraine et la Russie.
01:01:16Un million et demi de soldats.
01:01:17Donc il faut des hommes, il faut du matériel.
01:01:20Le niveau confort pour l'armée française aujourd'hui, c'est de l'ordre de 100 milliards d'euros, pas 57.
01:01:27Et on les trouve où, Pierre Lelouch ?
01:01:29C'est pour ça qu'on ne les a pas.
01:01:30Voilà, on ne les a pas.
01:01:31Et pour ça, il faudrait couper ailleurs, c'est-à-dire dans des endroits où immédiatement ça fait mal,
01:01:38c'est-à-dire que vous avez en France un tiers de la richesse nationale part dans des dépenses sociales,
01:01:44300 milliards d'euros, 300 milliards d'euros.
01:01:47Il y a la moitié, 3 000 milliards d'euros, pardon.
01:01:50Donc il faut trouver cet argent.
01:01:53Et c'est aussi un objectif qui a été imposé par Trump au pays de l'OTAN il y a simplement quelques mois.
01:01:58Les pays de l'OTAN se sont engagés à investir 3,5% de leur PBS qui, pour la France, sont pratiquement 100 milliards d'ici 2035.
01:02:05C'est ça.
01:02:06Donc est-ce qu'on le fera ou est-ce qu'on ne le fera pas ? Je ne sais pas.
01:02:08En tout cas, la question, la France a accepté cet objectif en 2035.
01:02:11L'importance de la mémoire collective pour cette cérémonie, l'importance du souvenir, on le disait,
01:02:19alors que le président de la République se trouve toujours au pied de l'arc de Trinot,
01:02:25on a aussi tous en mémoire la dernière actualité en lien avec cette flamme du soldat inconnu.
01:02:33Vous souvenez-vous, c'était au mois d'août dernier, il n'y a pas très longtemps,
01:02:35avec cette personne qui a été condamnée à trois mois de prison avec sursis
01:02:42pour avoir allumé sa cigarette avec cette flamme du soldat inconnu.
01:02:48Trois mois de prison avec sursis.
01:02:51Donc c'est important aussi d'avoir ça en perspective lorsqu'on voit aujourd'hui
01:02:54le président de la République signer ce livre d'or.
01:03:00Rappelez aussi que le lien arménation, ce n'est pas simplement cette cérémonie qui est importante
01:03:03parce que c'est le symbole, ça se passe à Paris, ce n'est pas dans la République,
01:03:06ce sont les principales associations, mais il y a 36 000 monuments en mort à Trinot France
01:03:11qui ont été construits entre 1920 et 1925.
01:03:14Il y a pratiquement des cérémonies aujourd'hui partout.
01:03:16Dans toutes les communes de France.
01:03:17Dans toutes ces 36 000 communes.
01:03:17C'est vraiment ça le lien entre l'armée, le souvenir et la nation.
01:03:23Chef de bataillon Antoine, ça veut dire qu'aujourd'hui, évidemment,
01:03:26il y a les militaires que l'on voit, que l'on aperçoit à l'écran,
01:03:30qui sont présents auprès du chef de l'État sur les Champs-Elysées
01:03:33et près de l'Arc de Triomphe.
01:03:35Il y en a aussi mobilisés un petit peu partout,
01:03:37un petit peu dans toutes les communes de France aujourd'hui.
01:03:39Exactement.
01:03:40Donc sous deux formats.
01:03:41On a le format des cérémonies réglementaires qui sont organisées
01:03:44avec des corps constitués.
01:03:46On a aussi chaque membre des forces armées être invité,
01:03:48s'il n'est pas concerné par une cérémonie organisée,
01:03:50à se rendre dans sa commune auprès de son monument en mort.
01:03:53D'ailleurs, moi, je pense qu'un de mes souvenirs les plus marquants du 11 novembre,
01:03:56c'est la première fois que j'ai amené mon fils dans notre petite commune,
01:03:59à notre mouvement en mort.
01:04:01Déjà parce que j'aimais beaucoup cette commune de Savoie,
01:04:03mais aussi parce que ça m'a rappelé également ce sens de la transmission
01:04:06qui s'incarnait de manière concrète.
01:04:09Et je pense que c'est aussi, on évoquait ce souvenir de mémoire
01:04:11et aussi toute cette dimension de personnel,
01:04:14cette dimension de petits pas qu'on peut faire,
01:04:16simplement en transmettant à notre échelle le souvenir et le sens de l'engagement.
01:04:20Donc aujourd'hui, auprès de chaque monument en mort,
01:04:22et c'est la volonté des armées mais aussi de la nation,
01:04:24il n'y a pas un monument en mort sans cérémonie
01:04:26pour que ce souvenir se maintienne.
01:04:30Et c'est parfois des cérémonies très simples avec l'école municipale,
01:04:34le maire, quelques membres présents,
01:04:36il y a souvent les pompiers volontaires qui sont présents,
01:04:38mais aussi parfois des militaires.
01:04:40Et on entretient cette communauté du souvenir
01:04:43de manière bien, voilà, très locale, très personnelle.
01:04:47On parlait des vocations auprès des jeunes générations
01:04:50à une époque où il n'y a plus de service national.
01:04:54Chef de bataillon Antoine, vous avez 35 ans,
01:04:56ça veut dire que le service national avait déjà été supprimé
01:05:00lorsque vous étiez en âge de le faire.
01:05:03Qu'est-ce qui vous a donné envie de rejoindre l'armée ?
01:05:07Vous êtes entré en service en 2010, c'est bien ça ?
01:05:10Vous aviez 20 ans ?
01:05:12Exactement.
01:05:14Alors moi j'ai toujours eu en arrière-plan
01:05:16cette volonté de rejoindre l'armée.
01:05:17Je pense que j'y suis arrivé par différentes routes.
01:05:22Le premier c'est l'histoire justement.
01:05:23Je pense que l'histoire de France,
01:05:25elle s'est faite en grande partie à coup d'épée.
01:05:27Et quand on a envie de s'engager pour son pays,
01:05:29on pense aussi à ce rôle de militaire.
01:05:32Mais aussi parce que personnellement,
01:05:34au travers de mes expériences,
01:05:34je me suis senti attaché à la volonté
01:05:36de vivre un métier d'action,
01:05:38un métier où on s'engage.
01:05:39Et on vit en collectivité.
01:05:42C'est de côté à la fois le sens de l'engagement
01:05:45et dans le sens de notre histoire nationale,
01:05:47mais aussi plus personnel.
01:05:49Ils m'ont incité à rejoindre des classes préparatoires militaires
01:05:51pour découvrir.
01:05:52Moi je n'ai pas de famille de directeur militaire.
01:05:54Mon parrain qui l'est,
01:05:55mais dans la famille il n'y en avait pas.
01:05:57Mais par contre j'ai eu toujours cette envie.
01:05:58Je me suis engagé.
01:05:59C'est vraiment une vocation personnelle.
01:06:01Vocation personnelle, exactement.
01:06:02Inspiré évidemment, comme je disais,
01:06:04par des exemples personnels.
01:06:06Mon parrain, mais aussi toutes ces grandes figures
01:06:08de l'histoire de France.
01:06:09que j'ai découvertes à l'école, dans mes lectures.
01:06:12Donc ils m'ont donné l'envie d'avancer.
01:06:13Ces cérémonies par exemple,
01:06:16comme celles que l'on est en train de vivre actuellement,
01:06:18du 11 novembre, du 14 juillet,
01:06:20vous les avez peut-être vues à la télévision,
01:06:22avec vos parents lorsque vous étiez enfant.
01:06:24Est-ce qu'elles ont joué aussi un rôle dans ce choix ?
01:06:28Exactement.
01:06:29Et je pense qu'elles jouent un double rôle, ces cérémonies.
01:06:31A la fois le rôle de faire éclore des vocations,
01:06:34de faire connaître cet engagement,
01:06:36mais aussi un rôle de...
01:06:37Pour moi, la première fois que je suis allé à Verdun enfant,
01:06:41c'est aussi un choc en fait.
01:06:42C'est prendre conscience de qu'est-ce qu'est cet engagement.
01:06:46Ce n'est pas un engagement qui est purement littéraire,
01:06:48romanesque, qu'on peut découvrir dans les livres d'histoire.
01:06:50C'est aussi un engagement qui se compte en croix blanche
01:06:52dans les nécropoles nationales.
01:06:55Et donc ces cérémonies-là, elles ont ce double sens,
01:06:58de susciter l'engagement, mais de le rendre également concret,
01:07:01de le rendre palpable.
01:07:04Donc ça fait un engagement fort et...
01:07:07Oui.
01:07:07Je pouvais ajouter quelque chose, j'ai eu de la chance,
01:07:09comme le général Mison, de préparer Saint-Cyr au lycée Henri IV.
01:07:14Et je trouve dommage que dans les années 90,
01:07:16on ait supprimé les classes de préparation militaire au sein des lycées.
01:07:20Et maintenant, quand vous voulez faire une prépa militaire,
01:07:23vous allez dans un lycée militaire, ce qui est très bien.
01:07:25Et ce que je regrette aujourd'hui, c'est qu'il n'y ait pas d'université militaire.
01:07:28Alors, l'école de guerre, on dit peut-être...
01:07:30Mais pour l'instant, il n'y a pas beaucoup de civils
01:07:31qui apprennent à l'école de guerre.
01:07:32Il y a quelques invités.
01:07:34Mais il faut, comme en Allemagne, d'ailleurs c'est le cas,
01:07:36à Munich et à Hambourg, qu'il y ait aussi des universités militaires.
01:07:39Donc ce que je regrette, c'est que l'armée ne soit pas davantage présente
01:07:41dans la vie courante des lycéens, des collégiens,
01:07:45voire même des classes plus petites.
01:07:47En Pologne, oui.
01:07:49– Charles Lelouch.
01:07:50– Quand on connaît un peu de l'intérieur, malheureusement, bien souvent,
01:07:53quand vous touchez à l'éducation nationale,
01:07:55vous heurtez un mur anti-militariste terrible.
01:07:58C'est très compliqué de revenir en arrière.
01:08:00Mais il faudra le faire.
01:08:01Mais franchement, je n'ai pas beaucoup d'expérience
01:08:05où on embrasse cette idée de refaire le lien avec l'armée
01:08:09à partir de l'éducation nationale, malheureusement.
01:08:11– J'étais deux ans dans l'éducation nationale,
01:08:13après avoir été militaire pendant 42 ans.
01:08:16Je peux témoigner que quand vous voulez faire quelque chose,
01:08:18les élèves sont tout à fait partants.
01:08:19– Ah, les élèves ?
01:08:20– Non, mais c'est pas les élèves.
01:08:21– Alors maintenant, les cadres, les syndicats,
01:08:22je dirais plus les syndicats, voilà.
01:08:25– Ce n'est pas les élèves qui sont…
01:08:26– Général Bruno Carmon.
01:08:27– Peut-être témoigner d'initiatives locales
01:08:29qui fonctionnent très bien,
01:08:31qui enrichissent ce lien entre l'armée et la nation.
01:08:33Vous avez les préparations militaires,
01:08:35qui fonctionnent vraiment bien,
01:08:36les préparations militaires marines,
01:08:37je ne sais pas comment font les marins,
01:08:38il y a des préparations marines dans toutes les villes de France,
01:08:40y compris celles qui sont à 500 kilomètres des côtes,
01:08:42mais ils arrivent à faire des préparations militaires marines.
01:08:44Vous avez les cadets pour l'armée de terre,
01:08:46vous avez les escadrilles à jeunesse pour l'armée de l'air,
01:08:48vous avez les classes de défense,
01:08:50les trinomes académiques
01:08:51qui mettent en lien les unités militaires
01:08:53et les collèges et les lycées
01:08:55qui sont à proximité d'unité.
01:08:56Donc c'est cette initiative,
01:08:57il faut les encourager,
01:08:59il faut les structurer,
01:09:00mais par-dessus,
01:09:01il faut mettre quelque chose de plus ambitieux,
01:09:02qui est une forme, je dis bien,
01:09:04de retour d'un service militaire
01:09:05sous une forme différente de l'ancienne,
01:09:07mais qui permettra de rétablir ce lien dans la durée.
01:09:10– Et puis d'avoir des effectifs significatifs.
01:09:13– Oui, mais c'est lié,
01:09:16ces choses sont liées.
01:09:17– Aujourd'hui, l'armée française,
01:09:19elle est réduite à un niveau très très faible.
01:09:21– Chef de bataille Antoine,
01:09:22vous, quand vous aviez 16-17 ans,
01:09:23je le disais, il n'y avait plus de service national,
01:09:25il y avait la journée d'appel à la nation, il me semble.
01:09:28– Exactement, alors la journée de défense et de citoyenneté.
01:09:31– C'était une journée de défense et de citoyenneté ?
01:09:32– Alors peut-être journée d'appel et de préparation de défense.
01:09:35– J'ai pédé, exactement.
01:09:36– J'ai pédé.
01:09:36– Qui est devenue une journée de défense et citoyenneté,
01:09:38qui est aujourd'hui rénovée,
01:09:40donc qui vise justement à répondre davantage
01:09:42à ces enjeux de renforcement de l'esprit de défense.
01:09:47Donc on a cherché à remettre en avant,
01:09:50à ajouter plus de militarité justement
01:09:51à cette journée de défense et de citoyenneté.
01:09:53– Est-ce que ça avait réellement un intérêt à ce moment-là ?
01:09:58– On est passé du service national à la JAPD.
01:10:05– C'est-à-dire à une demi-journée ?
01:10:06– À une demi-journée, moi je l'ai vécu,
01:10:08j'ai fait une demi-journée de JAPD.
01:10:10– C'était une demi-journée sans aller à l'école,
01:10:15finalement, c'était un peu ça.
01:10:17– Je vous avoue que ce n'est pas ça qui m'a suscité.
01:10:18– Oui, j'ai bien compris, c'est pour ça que je vous pose la question.
01:10:21– Aujourd'hui, justement, cet enjeu,
01:10:23cette volonté de rentabiliser cette journée
01:10:24au cours duquel on est en contact avec une grande partie
01:10:26d'une classe d'âge en France,
01:10:28on a cette volonté de remitariser cette journée,
01:10:32en tout cas, c'est remitariser en remettant en avant
01:10:34à la fois l'intérêt des métiers de la défense,
01:10:36mais aussi en faisant comprendre aux jeunes
01:10:39les différents enjeux de défense.
01:10:40Alors il y a même un jeu de simulation,
01:10:41on appelle ça un jeu de guerre qui est fait l'après-midi.
01:10:43Pour comprendre un peu…
01:10:44– Tout ça n'est pas bien sérieux.
01:10:46Il faut arrêter de jouer avec les gadgets,
01:10:48ce qu'ont fait tous les gouvernements
01:10:50depuis la suppression du service.
01:10:52En fait, on a fait semblant de faire des choses…
01:10:54Si on prend au sérieux la situation géopolitique mondiale
01:10:58et qu'on est sérieux sur la remontée en puissance
01:11:01de l'armée française,
01:11:02alors il faut réinventer un service universel.
01:11:05C'est clair, avec des formes aménageables,
01:11:09sur le nombre, sur le temps,
01:11:11mais il faut faire cet effort.
01:11:13– Bruno Carmon ?
01:11:14– On n'en parle pas beaucoup, mais je le reviens
01:11:15parce que ça me paraît quand même important,
01:11:16même si j'ai bien peur que ça aboutisse pas à ce qu'on espère,
01:11:19il y a une réflexion pour remplacer le service national universel,
01:11:22dont on est d'accord que c'était une garderie,
01:11:23par un service militaire volontaire.
01:11:26On ne connaît pas la durée, on ne connaît pas les métiers,
01:11:28on ne connaît pas le nombre qui sera concerné,
01:11:30mais cette réflexion, elle a été initiée par le président de la République
01:11:32en janvier 2025,
01:11:34et l'état-major des armées en accord avec le ministère
01:11:35doit donner une réponse.
01:11:37Et cette réponse devrait arriver peut-être d'ici la fin de l'année.
01:11:40Ça ne sera sans doute pas ce qu'on espère,
01:11:42mais ça sera déjà une première étape
01:11:43vers quelque chose qui soit plus structurant.
01:11:45Non, mais alors la première étape,
01:11:46c'était censé être déjà les journées de citoyenneté ?
01:11:50Ça c'est vraiment le...
01:11:51En fait, l'objet c'est de recenser les gens
01:11:53et puis de recenser les illettrés.
01:11:55La journée de défense et de citoyenneté.
01:11:57Alors pas la journée de...
01:11:57C'est elle qui est militarisée, vous l'avez vu,
01:11:59c'est la militarisation qui est nécessaire,
01:12:01qui est utile finalement,
01:12:03mais c'est simplement, là on parle d'autre chose,
01:12:05on parle d'un engagement dans la durée,
01:12:07au sein des armées,
01:12:09de manière à apprendre les métiers de militaire,
01:12:11sur une durée qui va être discutée.
01:12:13Suffisante.
01:12:13Je crois que c'est la Croatie
01:12:17qui viendrait établir le service militaire de deux mois,
01:12:19que pour les garçons, deux mois.
01:12:20On appelait les classes autrefois,
01:12:22c'est-à-dire,
01:12:23je parlais du service national universel.
01:12:26Alors, je parle du CNU qui est supprimé.
01:12:30Voilà, qui a été supprimé,
01:12:31mais qui était censé, qui était présenté,
01:12:33souvenez-vous, qui était présenté comme une première étape
01:12:35vers un retour du service national.
01:12:38Elle a échoué.
01:12:39Elle a été considérée comme un échec,
01:12:40et donc le président de la République a demandé une réflexion
01:12:42pour une autre forme qui s'appellerait service militaire volontaire.
01:12:46Aujourd'hui, une partie existe,
01:12:47mais ce serait une nouvelle forme.
01:12:48On va attendre de voir ce que l'été-major des armées propose sur ce sujet.
01:12:52– Chef de bataille, Antoine.
01:12:54– Simplement, pour remettre en avant ce qui se passait à l'image,
01:12:56on avait vu il y a quelques minutes le président de la République
01:12:58saluer des Invalides,
01:13:00qui font partie de l'Institution nationale des Invalides,
01:13:03qui est une institution qui, au sein de l'hôpital des Invalides,
01:13:05prend en charge des grands blessés de guerre,
01:13:07mais aussi des anciens combattants atteints par le grand âge,
01:13:10pour les aider, les assister.
01:13:13C'est une institution qui gagne à être connue,
01:13:18puisqu'elle témoigne de la reconnaissance de la nation
01:13:19envers leurs blessés, enfin, envers ces blessés,
01:13:22envers également les anciens combattants.
01:13:25– Le fils du général de Gaulle, Philippe de Gaulle,
01:13:27était aux Invalides.
01:13:30C'est-à-dire qu'il a terminé sa vie.
01:13:34– C'est-à-dire qu'il a terminé sa vie.
01:13:34– C'est-à-dire qu'il a été fondé par Louis XIV.
01:13:36Donc, oui, à un moment où il n'y avait pas le service.
01:13:40– Il y a un moment où la nation doit décider ce qu'elle veut.
01:13:43Donc, si on veut être une grande nation,
01:13:46et si on veut être capable de se protéger,
01:13:48il faudra y consentir les moyens.
01:13:50À un moment où il faut dire, voilà,
01:13:51on dépense tant pour la redistribution et tant pour le régalien.
01:13:56À un moment où le régalien, c'est-à-dire essentiellement,
01:13:59la police, la justice, l'armée, la diplomatie,
01:14:02c'est ça le cœur de milieu de l'État.
01:14:03– Mais j'entends ce que vous dites, Pierre Leloup.
01:14:04– Et c'est ça qui doit être refinancé sérieusement.
01:14:06– Mais j'entends ce que vous dites,
01:14:08mais à un moment où on a des difficultés aussi énormes…
01:14:14– À un moment où on n'a plus de gouvernement en vérité.
01:14:16– Où on n'a plus de gouvernement, on n'a plus de budget,
01:14:18où on n'a plus d'argent.
01:14:19– C'est un bateau-vivre aujourd'hui.
01:14:21Elle flotte sans gouvernail, sans commandement.
01:14:23– Donc, ça veut dire que cette volonté,
01:14:24elle devra venir d'abord, cette volonté politique,
01:14:27parce qu'avant la question de moyens,
01:14:30ça sera une question de volonté politique.
01:14:32Donc, cette volonté politique, elle viendra probablement
01:14:36d'un prochain candidat à l'élection présidentielle.
01:14:38– Exactement.
01:14:39Il faut que le rendez-vous de 2027 soit un rendez-vous
01:14:41vraiment très fondamental de renaissance,
01:14:45non seulement du pays, mais de son armée.
01:14:47– Renaissance sans jeu de mots avec le parti.
01:14:51– Non, non.
01:14:52Alors, heureusement, le parti l'a galvaudé la renaissance.
01:14:55Non, il faut vraiment que la France se reprenne en main
01:14:58et c'est tout à fait faisable.
01:15:00Nous l'avons fait par le passé.
01:15:01– Général Bruno Carmon.
01:15:02– On l'a fait en 1940, vous l'avez dit.
01:15:04On l'a fait également en 1918.
01:15:051918, la victoire, c'est la rencontre entre un peuple
01:15:08qui était prêt à se sacrifier,
01:15:09un homme politique exceptionnel qui s'appelait Clémenceau
01:15:11et un général militaire exceptionnel qui s'appelait le général Fauche.
01:15:16C'est les conditions dans lesquelles on a réussi
01:15:18à gagner cette guerre et à sortir d'une situation extrêmement difficile.
01:15:22Ce n'est pas la première fois que la France est en difficulté.
01:15:25Ce n'est pas la première fois que la France sortira de ces difficultés.
01:15:27– Reprenez, pour suivre ce que dit le général Clermont,
01:15:31reprenez l'état de la France en 1958.
01:15:34On avait une guerre civile en Algérie.
01:15:37On venait de perdre Dien Bienfou.
01:15:39C'était très difficile.
01:15:41Il y avait eu le coup de Suez qui était une humiliation totale.
01:15:43On a été menacé d'armes nucléaires par Bulganin.
01:15:46Dans le silence des Américains,
01:15:48le général de Gaulle arrive et reconstitue le cœur de l'industrie et de l'armée.
01:15:54On arrive à avoir une force nucléaire stratégique très rapidement.
01:15:58En 1966, les Mirage 4 peuvent aller à Moscou
01:16:02et s'achetant toute la diplomatie de la France.
01:16:05Donc la dissuasion nucléaire,
01:16:08une armée française rééquipée.
01:16:11C'est ça qui a été fait en quelques années.
01:16:12Donc c'est faisable à condition d'avoir le leadership politique
01:16:16et la volonté nécessaire.
01:16:18Bon, sur la question de la jeunesse,
01:16:21parce qu'on voit le président de la République
01:16:22qui est en train de serrer la main d'enfants
01:16:26qui sont présents lors de cette cérémonie de commémoration.
01:16:32La question de la jeunesse, elle est évidemment primordiale.
01:16:35On en parlait tout à l'heure.
01:16:37Est-ce que ces cérémonies doivent peut-être évoluer
01:16:41pour parler à la jeunesse ?
01:16:43Comment aujourd'hui l'armée peut-elle finalement parler au plus grand nombre
01:16:49et parler notamment aux jeunes ?
01:16:53Déjà, ces cérémonies, il me semble qu'elles ne sont pas simplement
01:16:56l'armée qui parlent aux jeunes, mais la nation.
01:16:59La nation, bien sûr.
01:17:01Donc il y a vraiment un travail qui doit être collectif
01:17:03et pas simplement celui des armées.
01:17:06Moi, je crois fermement en la sobriété et la permanence de ces cérémonies.
01:17:11Donc c'est-à-dire qu'on n'a pas forcément à chercher à adapter le format.
01:17:14Ce qu'il faut par contre, c'est une volonté collective.
01:17:16Et on l'évoquait à travers les trinomes académiques
01:17:18contre les militaires, l'éducation nationale et les IHEDN,
01:17:25c'est-à-dire des civils qui s'engagent pour la défense nationale,
01:17:28de construire des partenariats, d'inciter les écoles à venir sur les cérémonies.
01:17:34Je suis d'accord sur le fait qu'on ne peut pas faire évoluer le format
01:17:37et qu'effectivement ces cérémonies doivent perdurer dans leur forme.
01:17:42Mais je le disais, je vous posais d'ailleurs la question tout à l'heure.
01:17:45Alors moi, j'ai souvenir que ces cérémonies, on les regardait à la télévision avec nos parents.
01:17:49Aujourd'hui, les enfants ne mettent plus devant la télé pour regarder des cérémonies.
01:17:53Moi, je serais partisan, tout simplement.
01:17:55J'étais deux ans dans l'éducation nationale, comme professeur stagiaire grégé,
01:17:57dans un collège et ensuite dans un lycée.
01:18:00Et moi, je serais partisan, et je ne m'en clégeais pas d'ailleurs à l'époque,
01:18:04de restaurer ce qui existait sous la Troisième République,
01:18:06des cérémonies, des couleurs au sein des établissements.
01:18:09Si vous avez des établissements avec un drapeau français à l'entrée,
01:18:11liberté, égalité, fraternité, et comme professeur d'histoire géographie,
01:18:14j'avais en charge la formation civique, morale et civique.
01:18:20Et là, les élèves, il faut leur expliquer le B.A.B.A.
01:18:23Le B.A.B.A., c'est quoi la France ?
01:18:25Ça vient d'où ?
01:18:26Et à des élèves qui sont d'origine étrangère, pour beaucoup d'entre eux.
01:18:28Parce que les élèves du centre-ville, des grandes villes, de la campagne,
01:18:32ce n'est pas le problème, si vous voulez.
01:18:34Le problème, c'est aussi de faire adhérer des jeunes
01:18:37qui sont dans un milieu familial, social,
01:18:41qui ne les amènent pas à aimer la France.
01:18:44Et l'amour de la France, ça se fait dans les lycées, dans les collèges,
01:18:48et dans les écoles, et même dans les écoles primaires,
01:18:52comme le font les Polonais.
01:18:53Et si vous voulez, il y a un problème d'identité, aujourd'hui,
01:18:57qui doit être pris à la racine.
01:18:58Et mettre un drapeau français, un mât des couleurs,
01:19:00dans chacun des lycées, à mon avis, ça ne coûte pas des milliards.
01:19:03Il y a une question de volonté, et de faire une cérémonie
01:19:05toutes les semaines, tous les vendredis, devant le mât des couleurs,
01:19:09avec la principale, le proviseur et les professeurs,
01:19:13ça fait du bien à tout le monde, en chantant la Marseillaise, bien entendu.
01:19:16Et voilà une suggestion.
01:19:20Moi, je l'apprenais à tous mes élèves, en sixième, en quatrième.
01:19:22Et voilà, il y en a qui les connaissent, parce que c'est appris aussi.
01:19:27Mais malheureusement, ce n'est pas cultivé.
01:19:28C'est un sentiment qui n'est pas cultivé.
01:19:30Et peut-être qu'il faudrait revoir en partie
01:19:33les programmes d'histoire-géographie, en partie en histoire,
01:19:36pour effectivement davantage assister sur ce qu'est la France
01:19:39et dans des côtés positifs, parce qu'on a aussi des aspects négatifs.
01:19:43Mais si on veut rassembler les gens, rassembler les jeunes,
01:19:47il faut aussi insister sur les aspects positifs.
01:19:49Vous savez, il y a des choses qui ne coûtent rien.
01:19:52Un dernier mot, Pierre, ce sera le mot de la fin.
01:19:53Je voudrais, pardon de me citer, mais mon premier discours à l'Assemblée,
01:19:59quand j'ai été élu la première fois en 1993,
01:20:02c'était de proposer que le drapeau français soit dans toutes les classes,
01:20:07comme c'est le cas ailleurs, aux Etats-Unis par exemple,
01:20:09que ça commence par l'île nationale et par un cours de morale,
01:20:13dans lequel il y a aussi une partie historique.
01:20:15Ça, ça ne coûte rien.
01:20:17Ça ne coûte réellement rien.
01:20:19Mais ça forge l'avenir de la nation.
01:20:22C'est ça qui n'est pas fait.
01:20:24Merci.
01:20:24Et ça n'est pas fait aussi, parce qu'il y a beaucoup de résistance contre.
01:20:27Rappelez-vous, quand on a essayé de mettre des uniformes à l'école,
01:20:31ça a été flingué.
01:20:32En quelques mois, on n'en parlait plus.
01:20:33Et on en reparle à chaque fois.
01:20:35Mais effectivement, on fait stopper systématiquement.
01:20:37Merci beaucoup Pierre Lelouch d'avoir été avec nous,
01:20:39ancien ministre spécialiste des questions internationales.
01:20:41Merci à Vincent Arbarretti, historien militaire, docteur en sciences politiques.
01:20:45Le général Bruno Clermont, consultant défense, général de corps aériens.
01:20:48Et un grand merci au chef de bataillon Antoine, officier au sein de l'armée de terre,
01:20:53avec qui nous avons commenté cette cérémonie,
01:20:56qui se poursuit bien évidemment en compagnie de Sonia Mabrouk dans un court instant.
01:21:02Juste le temps de retrouver Elodie Huchard et Thibaut Marcheteau
01:21:06depuis cette place de l'Etoile, depuis l'Arc de Triomphe,
01:21:10pour nous parler maintenant de la suite de cette cérémonie, ma chère Elodie.
01:21:19Oui, Mickaël, vous le disiez à l'instant, la cérémonie qui se poursuit.
01:21:22Pour l'instant, le chef de l'Etat se trouve sous l'Arc de Triomphe.
01:21:26Il est en train de saluer.
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