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Ministre des Armées et des Anciens combattants de France, Catherine Vautrin était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00La grande interview sur CNews et Européens, mon invité en ce 11 novembre est ministre des armées et des anciens combattants dans un contexte international particulièrement instable et menaçant,
00:10dix ans aussi après les attentats, les terribles attentats du 13 novembre 2015. Bonjour et bienvenue Catherine Vautrin.
00:17Bonjour Sonia Mebrock.
00:18Merci de votre présence ce matin. Beaucoup de sujets à vous soumettre et avant d'évoquer toute cette semaine de commémoration et la menace qui nous fait face,
00:24revenons sur la remise en liberté de l'ancien chef de l'État, Nicolas Sarkozy, décidé hier par la Cour d'appel de Paris.
00:30Je rappelle que vous êtes issu de l'UMP, également vous avez été membre des Républicains. Comment avez-vous appréhendé une telle décision hier ?
00:37J'ai été membre des Républicains, je ne le suis plus. D'abord je remarque que Nicolas Sarkozy a bien sûr exécuté toutes les obligations qui étaient les siennes avec courage.
00:47Je ne commenterai pas de décision de justice mais à titre personnel, évidemment, je suis contente pour lui qu'il puisse continuer à effectuer la peine qui est la sienne dans de nouvelles conditions.
00:58Soulagé, certains ont estimé que ces trois semaines de prison auront été trois semaines d'humiliation, c'est le cas ?
01:04C'est en tout cas une véritable épreuve.
01:06Alors que dans 48 heures, Madame la Ministre, nous commémorons les dix ans des attentats du 13 novembre 2015,
01:11l'affaire autour de Salah Abdeslam scandalise, véritablement choque tous les Français.
01:16Il a donc été, je le rappelle, en possession d'une clé USB avec des vidéos du groupe Etat islamique.
01:20Son ex-compagne est écrouée et mise en examen pour un possible projet d'attentat terroriste.
01:25Nous parlons quand même de l'homme qui est responsable de 130 morts et de son ex-compagne.
01:30C'est un scandale, c'est à tout le moins une faillite.
01:32Très concrètement, alors une faillite, reconnaissons ensemble que d'une part le personnel pénitentiaire a fait le travail qui était le sien
01:42et je souhaite le souligner en mettant en avant la mise à disposition à Salah Abdeslam.
01:48Et ça, je crois que c'est important de cette fameuse clé.
01:51Deuxièmement, la justice fait son travail aujourd'hui, ce qui veut dire que nos services sont totalement mobilisés.
01:57Voilà pour le verre, Mathieu Plain.
01:58Et je crois que c'est là-dessus qu'il faut qu'on avance, c'est-à-dire qu'il faut se dire que la menace, elle est permanente, elle est lourde
02:06et que la France, bien sûr, mais pas que la France d'ailleurs, que les dirigeants de la planète ont un sujet qui est celui du terrorisme
02:14et que nous devons travailler sur le sujet.
02:16Donc très concrètement, en France, ça s'articule sur du renseignement intérieur, du renseignement extérieur
02:21et puis aussi sur, il faut le dire, le positionnement de nos militaires, aussi bien dans des opérations comme Chamal que sur des opérations comme Sentinelle.
02:28Nous allons en parler. Vous parlez, Catherine Vautrin, d'une menace terroriste importante, constante et lourde sur notre sol.
02:34Quel est son carburant aujourd'hui ?
02:36Autrefois, c'était, ou c'est peut-être toujours, la Syrie et le groupe État islamique qui était l'État islamique, le califat.
02:42Est-ce qu'aujourd'hui, c'est davantage l'antisémitisme et Gaza qui sont le carburant de cette menace ?
02:47Alors je crois qu'il n'y a pas qu'un seul carburant, malheureusement, on le voit très bien,
02:52puisque vous avez, vous venez de citer la situation internationale,
02:55mais on sait très bien qu'en Syrie, nous avons des forces qui se reconstituent, c'est un premier élément.
03:01Si vous regardez la zone Sahel, nous savons que là aussi, nous avons des sujets.
03:05Il suffit de regarder la situation de Bamako au moment où nous nous parlons, c'est un point extrêmement important.
03:11Et puis, globalement, on pourrait dire que l'Afrique est malheureusement un théâtre sur lequel la menace islamique est absolument forte,
03:20avec encore aujourd'hui une présence très importante d'islamistes.
03:24Et si je continue, nous ne pouvons pas oublier notre territoire national,
03:29avec une radicalisation d'un certain nombre d'individus, plus ou moins isolés.
03:35Et ce qui peut aussi nous frapper, je crois que c'est important qu'on se le dise,
03:39c'est aussi une population très jeune, puisque ce que l'on sait,
03:43c'est qu'un certain nombre de mineurs ont été arrêtés sur des sujets liés au terrorisme,
03:50et je le répète, des mineurs, qui donc seraient très perméables à ces idéologies.
03:55Donc, vous voyez combien on a effectivement plusieurs faisceaux, dont l'importance de la mobilisation du pays.
04:02Et quelle est votre plus grande crainte aujourd'hui, et celle des autorités et des renseignements ?
04:06Ce sont des attentats ciblés, un attentat d'ampleur, des attaques isolées ?
04:10Je pense que l'ensemble doit être regardé, et c'est d'ailleurs le travail qui a été,
04:14vous le savez, en matière de sécurité intérieure.
04:16Je voudrais saluer le travail qui est fait par mon collègue Laurent Nunez,
04:19et ce qui est fait, évidemment, par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure,
04:25qui travaille en complémentarité, bien évidemment, avec les services de la DGSE.
04:30Mais je voudrais également souligner le travail fait par nos militaires.
04:34Il ne faut pas oublier que Sentinelle, qui nous paraît vivre, être là au quotidien,
04:39Sentinelle, c'est la réponse de la France après les attentats de 2015.
04:42Sentinelle a 10 ans.
04:44Sentinelle, au moment où nous nous parlons, ce sont 10 000 personnes,
04:4710 000 professionnels potentiellement mobilisables, 7 000 qui le sont,
04:513 000 de plus en temps de crise.
04:53Donc, c'est dire si c'est un effort important de l'armée française.
04:57Je citais Chamal au Levant.
04:59Chamal, ce sont 1 000 soldats au moment où nous nous parlons.
05:01Alors, le Levant, la Syrie, le président syrien Catherine Vautrin, Ahmed El-Chara,
05:05a été reçu hier à la Maison Blanche par Donald Trump, Emmanuel Macron aussi.
05:10Il avait reçu, rencontré à l'Élysée, rappelant qu'il était auparavant, j'ai dit été,
05:15mais la question reste en suspens, djihadiste, y compris au moment où les attentats du 13 novembre 2015
05:20ont été fomentés en Syrie.
05:22Est-ce que, Catherine Vautrin, pour les besoins de la réelle politique,
05:25il faut serrer des mains ensanglantées, y compris avec le sang des Français ?
05:28Comme vous le savez, la difficulté pour les dirigeants, quels qu'ils soient,
05:33est d'organiser au mieux la sécurité de nos pays, qui nécessite de discuter.
05:39Ce n'est pas parce que vous recevez, vous travaillez avec quelqu'un,
05:42que vous recevez forcément votre meilleur ami.
05:44ne confondons pas des relations qui se font en raison de positions de telle ou telle personne
05:52et évidemment des relations de partenariat et d'amitié.
05:56Nous sommes là, vous venez d'employer vous-même le mot de réelle politique.
06:00D'abord, j'oserais dire que Donald Trump reçoit qui il veut, ce n'est pas à moi d'en juger.
06:05Mais ce qui est certain, c'est que nous avons une obligation de travailler à l'échelle mondiale,
06:10parce que, comme on vient de le démontrer en échangeant pendant ces quelques minutes,
06:14malheureusement, les conséquences aujourd'hui de l'instabilité mondiale
06:18peuvent être partout, y compris sur nos intérêts nationaux.
06:21Et il y a des symboles, Catherine Votrin, en ce 11 novembre,
06:23nous commémorons aussi les 107 ans de l'armistice.
06:25Emmanuel Macron a, entre guillemets, profité de cette date, cette occasion,
06:29pour recevoir celui qui a été présenté par l'Elysée, je cite,
06:32comme le président de l'État de Palestine.
06:34Un État de Palestine pas encore défini.
06:37Et Mahmoud Abbas, reconnaissons-le, qui n'a plus beaucoup d'autorité,
06:40si ce n'est aucune, sur les territoires palestiniens.
06:43Quel symbole voulez-vous envoyer en ce jour ?
06:45Non mais je crois que, si vous voulez, nous ne sommes pas là pour être à longueur de temps dans le symbole.
06:49Nous sommes là pour essayer de construire, notamment sur ce territoire,
06:56une approche qui soit une approche de paix,
06:58qui est un élément extrêmement important,
07:01et qui nécessite d'échanger avec l'ensemble de celles et ceux concernés par la situation.
07:05Et le président de l'État de Palestine, de fait, sans élections nouvelles.
07:08Je ne vous ai pas dit qu'il était le président de l'État de Palestine.
07:12Je vous ai dit, et je répète,
07:13qu'il est nécessaire de travailler avec l'ensemble de celles et ceux
07:18qui sont concernés par les difficultés rencontrées sur ces territoires.
07:22Vous êtes ministre des armées françaises dans un contexte de très grandes tensions,
07:27dans un contexte d'instabilité forte.
07:29Vous avez récemment affirmé que l'Europe, je cite,
07:31doit se préparer à un conflit de haute intensité d'ici 2030,
07:35et que votre responsabilité est de nous y préparer.
07:38D'abord, vous confirmez, Catherine Votrin,
07:40que vous préparez en somme les Français à une guerre,
07:42avec une puissance nucléaire, d'ici cinq ans.
07:45Les mots ont un sens, et donc je confirme que le chef des armées,
07:49c'est le président de la République.
07:50Que la ministre des armées et des anciens combattants
07:53a comme responsabilité que l'armée française soit entraînée,
07:59préparée, parce que c'est son métier.
08:02Ensuite, qu'elle soit préparée à toute menace,
08:08à répondre à toute menace qui concernerait notre territoire.
08:13Nous voyons bien que nous sommes dans une situation internationale très tendue,
08:19et comme le dit très bien le président de la République,
08:22pour être respecté, il faut être craint.
08:24Pour être craint, il faut être...
08:26De tous les pays, n'est-ce pas ?
08:27Et pour être craint, il faut être crédible.
08:29Russie comme Algérie.
08:30Complètement.
08:30Et pour être crédible, vous devez avoir une armée équipée,
08:34une armée entraînée, et ça, c'est le sens de ce que je fais,
08:38avec, bien évidemment, le chef d'état-major des armées
08:40et l'ensemble des équipes.
08:41Et on l'espère, c'est tout à fait normal,
08:43mais s'il y avait, si on se projetait d'ici cinq ans,
08:45ce serait un conflit de haute intensité, avec quelle puissance ?
08:47À ce stade, je ne suis pas là pour faire peur aux Français
08:52en disant « attention, tel jour, telle heure »,
08:54ce qui est certain.
08:55Aujourd'hui, nous sommes le 11 novembre.
08:56Nous voyons bien comment, il y a un siècle,
08:59notre pays a dû faire face à une situation
09:02et la difficulté qui est celle d'être en capacité de répondre aux menaces.
09:07Et donc, logiquement, nous travaillons à se préparer.
09:10N'oublions pas que nous avons vécu...
09:12Madame la ministre, il y a eu une guerre, nous sommes d'accord,
09:15avec des soldats, l'infanterie.
09:17Laissez-moi revenir sur un sujet majeur.
09:20Pendant pratiquement une petite dizaine d'années,
09:22nous avons assisté à un moment où nous avons vécu avec les dividendes de la paix.
09:27L'Europe s'est désarmée.
09:29Alors qu'ailleurs dans le monde, on s'armait.
09:32N'oubliez pas non plus que les États-Unis, qu'on a longtemps pris,
09:36comme étant ceux qui, de toute manière, viendraient nous aider si nous avions un besoin.
09:40Les États-Unis sont les premiers à dire.
09:42Mon homologue, qui lui a le titre de secrétaire d'État à la guerre,
09:47dit, et je l'ai vu à l'OTAN le 15 octobre dernier,
09:50ces mots furent « l'Europe doit assurer sa sécurité ».
09:54Si l'Europe doit assurer sa sécurité, évidemment la France veut,
09:58elle ne doit pas, elle veut assurer sa sécurité,
10:01elle doit donc se préparer à toute menace.
10:03Je vous pose la question directement, Catherine Votrin,
10:05parce que certains, dans l'opposition, vous accusent et estiment,
10:08vous soupçonnent de faire une diversion, non pas vous,
10:11mais pour masquer en fait ce que certains qualifient d'incurie de l'Europe,
10:14de dire qu'il y a un conflit à nos portes demain, d'ici cinq ans.
10:18Vous savez très bien, et on le voit,
10:20ce qui est absolument important à ce stade,
10:23c'est que le fait que la Russie ait attaqué un pays souverain
10:28qui s'appelle l'Ukraine, qui est à nos portes,
10:31génère de la part de l'Europe, évidemment, une notion de préparation,
10:37et c'est bien la raison pour laquelle nous sommes actuellement
10:39sur le flanc Est tout à fait impliqués.
10:42La France est nation cadre pour l'OTAN en Roumanie,
10:45au moment où je vous parle,
10:46et ça c'est bien l'aspect finalement Europe de l'OTAN,
10:50avec une organisation qui permet effectivement de nous préparer,
10:54de nous entraîner, parce que c'est un sujet majeur.
10:56C'est un sujet majeur, évidemment,
10:58et on sait qu'il y a un sujet depuis toujours au niveau des munitions,
11:01des armées françaises,
11:02mais rappelons quand même en ce jour que nous sommes une puissance nucléaire.
11:06D'ailleurs, peut-être pour ceux qui nous regardent et nous écoutent ce matin,
11:08notre arsenal, le nombre d'ogives nucléaires,
11:12le nombre de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins,
11:14est-ce qu'on peut préciser combien nous en avons ?
11:16Non, c'est totalement secret,
11:17et donc je ne donnerai évidemment pas...
11:19Il y a 290 ogives, madame, là.
11:21Non, je ne vous donnerai pas le nombre de têtes,
11:25ce sont des choses qui sont parfaitement secrètes,
11:29donc je ne vous donnerai pas le nombre de têtes.
11:31Ce que je peux vous dire, c'est qu'effectivement,
11:34notre pays s'équipe,
11:36notre pays s'équipe sur l'ensemble du spectre,
11:40parce que quand on regarde ce que l'on retire comme expérience,
11:45par exemple, de l'Ukraine,
11:47on voit que nous devons être équipés dans tous les domaines.
11:49C'est-à-dire les drones, la lutte anti-drone, bien évidemment,
11:53mais aussi l'infanterie, mais aussi l'aviation.
11:56Et c'est tout le sens de ce qui a été fait par le président de la République
12:00dès 2017, amplifié par le Premier ministre Sébastien Lecornu
12:04avec la loi de programmation militaire
12:06et le projet que je porte maintenant,
12:08qui est celui de l'actualisation annoncée par le président de la République
12:12le 13 juillet dernier à l'hôtel de Brienne.
12:14Pourquoi ? Parce que nous voyons bien
12:16qu'eux égards à l'état de la menace, il faut aller plus loin.
12:18Je parlais juste des sous-marins nucléaires, lanceurs d'engins,
12:21ça, ce n'est pas secret défense.
12:22Non, bien sûr que non.
12:22Nous avons le téméraire, nous avons le vigilant.
12:24Tout à fait, et nous continuons à travailler.
12:26Combien nous en avons ?
12:28Nous en avons aujourd'hui, nous avons à la fois les lanceurs d'engins,
12:31nous avons également les autres sous-marins.
12:34Nous en avons quatre ?
12:36Nous en avons six.
12:37Six.
12:37Et nous avons d'une part des sous-marins,
12:39nous avons parallèlement à ça des travaux qui sont menés
12:42sur une évolution de nos sous-marins.
12:45Mais il n'y a pas que les sous-marins,
12:47il y a tout le travail qui est fait avec l'aviation, avec le rafale.
12:52Nous avons donc une palette qui permet de répondre à l'ensemble de nos sujets.
12:56Justement, je voulais y venir, Catherine Vautrin,
12:59parce que c'est l'un de vos grands chantiers.
13:00C'est aussi l'avion de combat européen,
13:02connu sous l'acronyme SCAF,
13:04qui vise en réalité à concurrencer,
13:07en tous les cas, à rivaliser avec le F-35 américain.
13:10Alors dites-nous ce qui se passe.
13:11Parce que, en regardant la presse allemande,
13:14et vous allez vous rendre à Berlin ce vendredi,
13:17l'Allemagne risque de prendre la main sur notre défense,
13:19sur notre industrie de défense.
13:21C'est la crainte, en tout cas, de Dassault,
13:22qu'il a clairement exprimée.
13:24Et certains craignent que par idéologie européiste,
13:27là je parle de l'opposition,
13:29on mette en danger nos intérêts de défense.
13:32Permettez-moi de vous dire que l'Allemagne ne va pas prendre la main
13:34sur notre industrie de défense.
13:36Que la France a un savoir-faire en matière de défense,
13:39avec des champions.
13:40Vous avez cité Dassault,
13:42Je peux vous citer Thalès,
13:43si je vais prendre un deuxième exemple,
13:45qui, notamment en matière de radar,
13:47est un leader comme l'aide d'assaut sur l'aviation.
13:50Et le Rafale est aujourd'hui un de nos fleurons.
13:53Pour répondre très précisément à la question qui est la vôtre.
13:56Quand on parle du SCAF, nous parlons de deux choses.
13:58Nous parlons d'abord d'un porteur qui est un avion.
14:00Et ensuite, nous parlons d'un procédé qui s'appelle un cloud,
14:05qui permet de travailler ensemble dans le cadre d'une menace.
14:10Donc, le sujet aujourd'hui avec l'Allemagne est un sujet autour du porteur.
14:15Ce qui n'est pas rien dans tout l'avion, reconnaissons.
14:17Vous avez sur le sujet SCAF trois pays.
14:21Au départ, en 2017, vous avez l'Allemagne, la France.
14:25C'est rajouté dans un deuxième temps l'Espagne.
14:28Et donc, nous sommes en train de travailler actuellement.
14:30Alors, il y a trois piliers dans la mise en place de cet avion
14:33et nous sommes en train de déterminer les caractéristiques de cet avion.
14:37La France a trois objectifs extrêmement importants.
14:40Le premier, c'est un délai.
14:41Nous voulons que cet avion soit opérationnel en 2040.
14:44Le deuxième sujet, c'est le poids de cet avion, 15 tonnes.
14:48Pourquoi ? Pour pouvoir aponter sur nos frégates.
14:51Troisième élément, nous voulons que cet avion soit exportable.
14:54Pourquoi ? Parce que, vous le savez,
14:56l'un des fleurons de l'exportation de l'Abité des Français,
14:59c'est précisément le Raffa.
14:59J'ai rajouté un quatrième point, Madame la ministre.
15:01C'est l'aspect politique, quand même.
15:02On ne peut pas l'ignorer.
15:03Berlin est en train de prendre la main.
15:05Vous nous assurez ce matin que l'Allemagne est un partenaire fiable en matière de défense ?
15:10Non, mais entre être un partenaire fiable d'une part et prendre la main,
15:13les mots d'un sens.
15:14Permettez-moi de vous rappeler que l'Allemagne, aujourd'hui, n'a pas l'industrie.
15:19Quand vous parlez du F-35, vous parlez d'un avion américain.
15:21Il n'y a pas, aujourd'hui, en Allemagne, de capacité à fabriquer un avion.
15:26Vous m'accorderez qu'on ne fait pas un avion du jour au lendemain.
15:29Il y a un peu de savoir-faire.
15:30Et donc, tout notre sujet, c'est effectivement de travailler avec les Allemands
15:33pour voir les usages de ce porteur et de regarder comment nous pouvons avancer sur le sujet.
15:39Mais pour vous, l'Allemagne n'est pas forcément un partenaire fiable en matière de défense ?
15:43Je n'ai jamais employé ce terme de F-35.
15:45C'est vous qui l'employez et je vous le laisse.
15:47Moi, je dis que nous travaillons avec les Allemands
15:50et qu'aujourd'hui, la question, elle est de continuer.
15:53Vous l'avez dit vous-même, je ne serai pas plus tard que vendredi à Berlin.
15:57Pour taper du poing sur la table ?
15:58Pas du tout, pour échanger.
15:59Le président de la République travaille régulièrement avec le chancelier Merz.
16:04Nous sommes encore...
16:05Ce sont des sujets qui, par définition, nécessitent que l'on trouve les voies et les moyens.
16:10C'est un sujet majeur, madame la ministre.
16:12Pourquoi ? Parce que, d'abord, notre pays connaît une instabilité politique qui est réelle.
16:17Donc, ça ne doit pas jouer aussi dans ces négociations en notre faveur.
16:20Dassault menace.
16:21Airbus pousse ses pions.
16:24Et Berlin, malgré tout...
16:26Rappelez-vous quand même, quand on parle d'Airbus, Airbus est un leader européen.
16:30Il pousse ses pions.
16:31Mais Airbus...
16:32Quitte à faire sortir Dassault du jeu.
16:34Non, mais on n'en est pas là.
16:35Aujourd'hui, celui qui est la référence en matière de construction, c'est évidemment Dassault.
16:43Derrière, quand vous regardez les autres solutions, je vais vous donner un point extrêmement concret.
16:49À ce stade, il n'y a pas d'autres réponses en matière de moteur.
16:52Moi, je ne sais pas faire...
16:53Donc, Dassault ne pourra jamais sortir de ce projet ?
16:55Je ne vous ai pas dit ça.
16:57Je vous dis simplement...
16:58Une question, oui.
16:58Je vous dis simplement qu'aujourd'hui, une autre alternative pose la question d'un moteur.
17:04Un moteur, qui le fait ?
17:06Quelle souveraineté ?
17:07Ce sont des questions un peu sophistiquées et un peu complexes.
17:10Mais en fait, pourquoi ? J'explique à nos auditeurs et téléspectateurs qui le comprennent parfaitement.
17:14La véritable question derrière tout ça, c'est comment concilier les intérêts et souveraineté des États européens.
17:19Et ça, c'est majeur, madame la ministre.
17:20Vous savez, on va se dire...
17:21Je partage complètement ce qu'on est en train de se dire.
17:23Je vais être très concrète avec vous.
17:24C'est ce qu'on appelle dans ces horribles acronymes la BITD, qui est la base industrielle de défense.
17:30C'est mon souci de tous les matins.
17:32En France, c'est 4000 entreprises.
17:34Donc, vous imaginez bien que moi, c'est majeur pour moi que Dassault reste le leader qu'il est.
17:40Airbus a des usines en France, donc je ne vais pas jouer les uns contre les autres.
17:44Moi, mon objectif, c'est que l'ensemble sur nos territoires...
17:47Je suis né du territoire, vous le savez.
17:48Moi, sur mon...
17:49Et je suis à l'Est, donc c'est probablement l'endroit où il n'y en a pas autant qu'ailleurs.
17:53Parce qu'à une époque, il y a un siècle, ce n'était pas là qu'on mettait les industries stratégiques.
17:57Il n'en reste pas moins vrai que si vous regardez, honnêtement, ce sont 220 000 emplois en France.
18:03Donc, autant vous dire que c'est un sujet majeur.
18:06Et derrière, et notamment quand je suis assise à l'OTAN, mon sujet, c'est un, quelle retombée pour les industries françaises ?
18:12Deux, quelle retombée pour les industries européennes ?
18:15Parce que c'est ça le sujet.
18:16En face, vous avez les Américains, par exemple.
18:19Et bien moi, plus on fait travailler l'industrie française et l'industrie européenne, mieux je me porte.
18:24Alors, je ne sais pas si, quand vous êtes assise à l'OTAN, on vous parle de la situation politique française,
18:28mais sans doute qu'on s'inquiète, les différents partenaires s'inquiètent de cette instabilité
18:31et donc du budget de la France, Catherine Vautrin.
18:33S'il n'y a pas concrètement de budget dans les temps, quel risque pour vous, pour votre ministère, surtout, et pour nos armées ?
18:40C'est extrêmement clair.
18:42Je vous l'ai dit tout à l'heure, mon budget représente 57 milliards d'euros.
18:46Sur ces 57 milliards d'euros, il y a à peu près 30 milliards de commandes.
18:51Donc, c'est vous dire si c'est un enjeu absolument majeur.
18:55Et vous ne pouvez plus commander s'il n'y a pas de budget ?
18:56Vous ne pouvez plus passer de commandes ?
18:58Je ne fais pas de cavalerie. Si je ne peux pas payer, par définition, je ne commande pas.
19:02Donc, tout s'arrête.
19:03C'est quand même assez...
19:04Mais c'est la réalité.
19:06L'année dernière, vous vous souvenez de ce qui s'est passé ?
19:10Il n'y a pas eu de budget.
19:11Ça veut dire qu'on a pris trois mois de retard.
19:13Mais avec une loi spéciale.
19:14Il y a une continuité.
19:16Qu'est-ce que c'est la loi spéciale ?
19:17C'est le montant des recettes divisé par 12.
19:20Comme là, j'ai une augmentation de 13%.
19:24Et donc, je vous l'ai dit tout à l'heure, 6,7 milliards.
19:27Par définition, je ne peux rester que sur ce qui était budgété en 25.
19:34Alors que normalement, j'ai 6,7 milliards de plus.
19:37Donc, pas de budget, pas d'augmentation.
19:39Ça veut dire, oui, des commandes, mais moins de commandes.
19:41On a évoqué beaucoup de sujets compliqués et inquiétants.
19:43Peut-être une note d'espoir en ce 11 novembre.
19:46C'est aussi important que la mémoire se perpétue, qu'elle transmission.
19:50Vous êtes aussi la ministre des anciens combattants.
19:52Je vous laisse conclure avec un mot, finalement, à nos citoyens.
19:55Merci à vous.
19:56D'abord, les anciens combattants nous obligent parce que c'est à eux que nous devons le pays dans lequel nous vivons.
20:00Je porte le bleuet ce matin, comme vous.
20:02Le bleuet a été créé il y a 100 ans.
20:04C'est un hommage aux victimes, à leur famille.
20:07Et je crois que leur souvenir nous oblige.
20:09Et que notre responsabilité, c'est d'être dignes de ce qu'ils ont fait pour le pays.
20:12Merci Catherine Vautrin.
20:14Merci d'avoir été notre invitée en ce jour particulier.
20:16Bonne journée et à bientôt.
20:17Merci à vous.
20:17Sous-titrage Société Radio-Canada
20:21Sous-titrage Société Radio-Canada
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