00:00Merci Bruno Pekin !
00:01Ah Bruno !
00:02Oui !
00:03Est-ce que vous n'auriez pas fait un film comme ça ?
00:06Eh ben non, justement pas.
00:07Alors là, Naguise, ce film, je ne l'aurais presque pas fait comme ça.
00:10Ah bon, pourquoi ?
00:11Parce qu'on l'a dit, le film parle d'un déserteur et déserté, je l'aurais clairement fait.
00:15Après, je dis ça comme si un pays voulait de moi comme soldat.
00:18Tu vois, ma carrure et mon courage.
00:19Tu dis que le meilleur truc que je puisse faire pour ma patrie en temps de guerre, c'est déserté.
00:22Moi, si je déserte, ils n'envoient personne me chercher.
00:24Il m'a dit que la gare la plus proche.
00:26Je le sais parce que j'ai grandi en Suisse et là-bas, le service militaire est obligatoire.
00:30Ouais, mais au recrutement, ils ont vu mes capacités physiques.
00:32Ils m'ont dit, bon, toi, tu n'es pas complètement obligé, quoi.
00:35Vous pensez que je suis en France parce que je n'ai pas percé en Suisse ?
00:37Pas du tout, je suis ici en exil.
00:39Alors que mon grand-père suisse a fait la guerre.
00:41Il était banquier.
00:45Après, attention, je suis uniquement lâche quand je risque de mourir dans la vie de tous les jours.
00:49Je fais toujours face à mes obligations avec beaucoup de courage.
00:52Attends, le lendemain de la fête de la rentrée, là, tu es quand même parti très très vite de chez moi.
00:55Tu ne voulais même pas rester pour le café.
00:57Oui, mais alors, Camille, c'est parce que ça n'a rien à voir.
01:00Je devrais préparer la rentrée.
01:01C'était vraiment exceptionnel.
01:02Non, pardon, mais tu m'as dit la même chose à moi le lendemain de la fête de fin d'année,
01:05alors qu'on était en vacances.
01:06Oui, mais là, Emma, c'était pour toi parce que ce n'est pas un vrai début de vacances
01:09si tu vois la gueule de ton collègue au réveil.
01:11Bref, mesdames, on peut régler ça hors antenne, s'il vous plaît.
01:14Non, je suis désolé, mais il faut que je te le dise aussi.
01:16Non, non, le lendemain de la fête de fin d'année.
01:18Ce qui se passe à Cannes reste à Cannes.
01:20Non, mais ce n'est même pas pour ça.
01:22Je voulais juste te dire qu'apparemment, tu as aussi déserté l'écriture de ta chronique, quoi.
01:26Oui, ce n'est pas faux.
01:27Enfin bref, revenons au film et ce personnage joué par Benoît Poulvord
01:30qui demande des faux papiers avec une identité juive dans les années 40.
01:33Ça te dit le niveau intellectuel du perso.
01:35Aujourd'hui, ce personnage, il regarderait CNews en se disant
01:37quand même, ils ont de la chance les migrants qui traversent en bateau pneumatique, quoi.
01:40Ils ont une croisière gratuite en Méditerranée.
01:42Allez les enfants, allez simple pour le paradis.
01:44D'ailleurs, Pascal, l'appel avec Benoît, il devait être sympa.
01:46Eh, j'ai un perso qui est assez lâche pour déserter et assez stupide
01:49pour penser que les juifs ont la vraie vie pendant la Shoah.
01:51J'ai tout de suite pensé à toi.
01:53Poulvord, dit Lévi, devait être là.
01:54Et laisse-moi deviner, le casting, c'est un mercredi soir pendant un dîner chez toi ?
01:58Alors, on l'a dit dans votre film, il y a plusieurs situations
02:00dans lesquelles le personnage de Poulvord doit faire croire qu'il est juif alors qu'il ne l'est pas.
02:03Et faire croire qu'on est quelque chose alors que pas du tout, on l'a déjà tous fait.
02:06Surtout dans le milieu professionnel.
02:08Ah bah moi, par exemple, vous pensez que je suis rentré comment sur France Inter ?
02:10Bah j'ai fait croire que j'étais juif !
02:12Ah bah vous croyez que les médias sont contrôlés par qui ?
02:14Attends, des milliardaires blancs et chrétiens ?
02:17Oui, mais pas que !
02:19Dans le service public, c'est qui qui tire les ficelles ?
02:21Sûrement pas Kadour et Nagui, ils sont là pour faire diversion !
02:24Bah pourquoi est-ce qu'il y a Daniel ? Pour mettre de l'ambiance !
02:26Regardez sa tronche, c'est pas lui qui va animer la Barmitte Vazupti quoi !
02:29Lui il est là pour les surveiller, Daniel Morinstein, ils sont partout !
02:32Prenez garde !
02:34Vous écoutez France Inter, il est 11h28, nous sommes le 10 novembre 1942.
02:39Je n'étais pas sûr de ce passage, mais comme pour mes chroniques je suis auteur et interprète,
02:44et spectateur, des fois parce qu'il y a comment qui rigole !
02:47Personne m'a dit que c'était une mauvaise idée de faire des blagues antisémites,
02:51comment j'aurais pu deviner ?
02:52Mais bon, vous savez ce que c'est d'être à tous les postes Pascal,
02:55vous êtes le réalisateur du film et un des acteurs, car vous vous êtes dit, je cite,
02:59« en l'interprétant moi-même, ce serait ça en moi à faire en termes de casting »
03:02Voilà, logique et implacable, on dirait Nagui avec ses émissions quoi,
03:05qui présente, qui produit, qui lance les sons depuis sa tablette, le mec veut tout faire !
03:10Heureusement qu'il est sur service public et qu'il n'a pas carte blanche,
03:12sinon c'est lui qui chanterait dans Taratata, ou qui serait interviewé dans ses émissions de réseau !
03:16C'est pour ça qu'il pose des questions tellement longues qu'il y a la réponse dedans !
03:19D'ailleurs Pascal, j'ai lu dans une interview qu'il y a la question
03:22« Quels sont vos héros ? »
03:23Vous avez répondu, ça va de Robert Badinter à Simone Veil en passant par Nagui.
03:28Et bien là on voit le vrai pro, le mec préparait déjà la tournée promo du film quoi !
03:32Non mais là vous vous amusez quoi !
03:33Entre Badinter et Veil !
03:35Bon bah Nagui, moi j'ai une question, le Panthéon c'est pour quand ?
03:38Ah Zabou, j'ai lu toutes vos interviews, aucune mention de Nagui !
03:43On est patron, je dis ça, je dis rien !
03:46Finalement j'aurais peut-être été meilleur collabos que déserteur !
03:50Je sais, cette chronique commence à devenir très longue, mais après tout ce qui s'est passé,
03:53j'ai peur maintenant de rendre l'antenne, d'être confronté à mes collègues d'une part,
03:57aux invités, à la direction d'Inter et à Nagui, mon modèle dans la vie et le héros de ma grand-mère !
04:02Donc je pense que maintenant j'ai plus qu'une solution, désertée !
04:06Merci !
04:09Bruno Péky sur scène les 12 et 13 février à Veves et en Suisse au Théâtre de la Grenette !