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  • il y a 2 jours
Lundi 10 novembre 2025, retrouvez Elsa Da Costa (Directrice générale, Ashoka), Caroline Wils (Directrice commerciale, Bail Art Projects), Vincent Lajarige (Président, Artborescence), Nicolas Froissard (Directeur général, Espaces) et Titouan Sessa (Co-fondatrice, Globe For You) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:15Voici le sommaire de l'émission, il sera beaucoup question d'économie sociale et solidaire, puisque c'est Nicolas Froissart qui sera l'invité du Grand Entretien.
00:22Tout à l'heure, l'ancien porte-parole du groupe SOS dirige aujourd'hui l'association Espace Structure d'Insertion par l'Activité économique.
00:31Auparavant, je reçois Elsa Lacosta, la directrice générale d'Achoka France.
00:36L'ONG construit le plus grand réseau mondial d'entrepreneurs sociaux.
00:40On parlera notamment du financement de l'intérêt général en France.
00:44Notre débat, il sera consacré au réemploi, au recyclage dans le bâtiment.
00:48La REP, responsabilité élargie du producteur, a été mise en pause en mars dernier.
00:52On verra pourquoi et surtout comment relancer l'économie circulaire dans le secteur.
00:56Et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables, vous découvrirez Globe4U et ses remorques de vélos fabriquées à base de lin.
01:06Voilà pour les titres, c'est l'heure de Smart Impact.
01:14L'invité de ce Smart Impact, c'est Elsa Lacosta. Bonjour.
01:18Bonjour Thomas.
01:18Bienvenue, vous êtes la directrice générale de l'ONG Ashoka France.
01:22C'est quoi Ashoka ?
01:23Ashoka, c'est le réseau de l'innovation sociale.
01:25On fédère près de 4000 entrepreneurs sociaux dans 93 pays du monde.
01:29Et en France, nous avons fêté nos 20 ans en juillet dernier avec 86 entrepreneurs sociaux.
01:33Donc ces hommes et ces femmes qui s'attaquent à un problème de société et qui essaient de le résoudre,
01:38de le réparer en innovant en matière de politique publique surtout.
01:42Oui, alors ce sont des entrepreneurs, mais qui œuvrent à l'intérêt général d'une certaine façon, on peut dire ça.
01:47Oui, mais j'aime bien que vous posiez la question comme ça en fait, parce que c'est vrai que souvent, on a tendance à penser qu'entrepreneur social, ça peut être un oxymore.
01:54Alors qu'en fait, c'est une question de mission.
01:56Donc qu'est-ce qu'on décide de faire dans la mission de son organisation ?
01:58Et effectivement, eux, ils travaillent de manière non lucrative pour pouvoir faire en sorte de contribuer de manière assez efficace à l'intérêt général.
02:05L'ESS, l'économie sociale et solidaire, on la présente souvent comme un modèle économique, un modèle économique qui peut être résilient,
02:15mais elle a ses fragilités. C'est quoi les fragilités de l'ESS ?
02:18Vous le voyez aujourd'hui, on en parle beaucoup, surtout avec l'actualité du budget qui est à voter,
02:23puisqu'on a remarqué que près de 50% des budgets qui étaient consacrés au soutien de l'économie sociale et solidaire avaient été faits.
02:2950%, c'est énorme en fait.
02:31Donc il n'est pas voté encore, mais sur le papier, il y a une menace importante.
02:37Oui, une menace qui plane.
02:38Puis l'ESS, c'est une famille avec énormément de sous-familles, je dirais.
02:42Vous avez les fondations, vous avez les entreprises sociales, les associations dont on parle beaucoup, le tissu associatif.
02:47Vous avez les entreprises adaptées, vous avez les mutuelles.
02:50Il y a énormément de familles au sein de cette ESS-là qui contribuent toutes, soit par leur statut,
02:56puisque les statuts de coopératives aussi mettent une manière de démocratiser les relations humaines au sein de l'entreprise,
03:02soit par leur mission d'intérêt général.
03:04Et c'est vrai qu'aujourd'hui, elles sont plutôt, je dirais, en tenaille, non seulement, je pense surtout au milieu associatif,
03:11qui est financé par deux aspects, soit les subventions de l'État,
03:13donc on l'observe aujourd'hui avec une coupe depuis une dizaine d'années,
03:16c'est-à-dire que ce n'est pas nouveau ce phénomène où les associations sont de moins en moins soutenues,
03:19et aussi une attaque qui est faite à la fiscalité de la philanthropie,
03:23c'est-à-dire qu'on va abaisser en fait les seuils de défiscalisation,
03:27ce qui veut dire que la manne financière qui permet aux privés de financer aussi ces associations
03:32et ou ces entreprises sociales va potentiellement diminuer.
03:35Donc la fragilité, elle est là.
03:37Mais pourtant, il y a eu des plans de financement, il y a des ministères de l'économie sociale et solidaire,
03:46donc on ne peut pas dire que l'État n'a rien fait, ou alors vous dites que c'est une sorte de faunée,
03:51une sorte d'hypocrisie ?
03:53Moi, je crois qu'on a, nous aussi, une autocritique à faire au sein de l'économie sociale et solidaire,
03:57qui fait qu'on n'arrive pas à expliquer clairement la contribution de cet écosystème à l'économie traditionnelle.
04:04C'est pour ça qu'il faut qu'on se professionnalise aussi et qu'on explique qu'en fait,
04:07nous permettons de diminuer la facture sociale en travaillant aussi sur la diminution de la fracture sociale.
04:13Donc je m'explique.
04:14Quand on parle de la diminution de la facture sociale, ça veut dire que l'investissement qu'on peut faire
04:18sur ces entreprises ou ces associations permet de limiter en fait les contributions d'un bénéficiaire
04:24sur des minimums sociaux, sur le budget de la sécurité sociale, parce qu'en fait, on agit en amont.
04:29Et je pense que jusqu'à présent, on n'a pas été assez lisible et explicatif sur cet aspect-là.
04:34C'est de l'argent public bien dépensé, c'est ce que vous dites.
04:36Exactement, bien investi et surtout investi sur du long terme.
04:39Et on a un peu de mal aujourd'hui, vous savez, à parler de long terme, mais en fait, des changements de société ont besoin de s'installer dans le temps.
04:44Donc c'est pour ça aussi que je suis très contente que vous m'invitiez, parce que je peux aussi prétendre à expliquer ce que c'est que cet environnement-là.
04:50Et j'ai peur qu'on s'aperçoive de son bienfait au moment où justement, il y en aura de moins en moins qui contribueront à l'intérêt général.
04:57Parce que le sujet de fond, il est là tout au moins en réalité.
04:59C'est comment on finance aujourd'hui dans ce pays et au XXIe siècle l'intérêt général.
05:03D'ailleurs, vous avez signé une tribune sur ce thème-là, le financement de l'intérêt général.
05:09On va détailler ça, mais vous avez évoqué les baisses de financement.
05:14C'est ESS France qui nous donne ces chiffres.
05:18Financement manquant de l'économie sociale et solidaire estimé à 6,7 milliards d'euros pour la période 2021-2027.
05:27Je reste sur la responsabilité politique.
05:29C'est toujours facile.
05:30Bon, je ne suis pas dans le politique bashing facile.
05:35Mais il y a une question de temporalité.
05:37C'est-à-dire que les politiques, on a du mal à avoir des politiques qui effectivement se projettent dans le long terme.
05:44Parce qu'il y a une élection de mi-mandat, il y a un renouvellement.
05:47Alors en ce moment, c'est même plutôt en semaine ou en mois qu'on compte la durée de vie d'un gouvernement.
05:53Vous n'arrivez pas à convaincre sur l'importance de la temporalité, de voir loin ?
05:59Ou alors c'est juste consubstantiel ?
06:01C'est-à-dire que ce n'est plus possible d'obtenir ça des politiques ?
06:04Alors heureusement que le politique ne se résume pas au gouvernement.
06:09Et qu'au contraire, en local, on a beaucoup de chance aussi d'avoir des maires et des élus locaux qui comprennent l'importance.
06:15Oui, mais ils ont besoin d'être élus aussi.
06:16Là, on va le voir notamment en mars, évidemment.
06:19Donc ils vont privilégier le court terme aussi, souvent ?
06:22Oui et non, parce qu'ils sont en contact direct avec la population qui, elle, est la bénéficiaire de l'économie sociale et solidaire en premier chef.
06:28C'est beaucoup plus compliqué d'aller voir un élu, un député ou même un ministre
06:32qui en fait n'a jamais été, je dirais, confronté de près ou de loin à une forme d'épiphanie
06:37quand il s'aperçoit de ce que peut faire justement l'économie sociale et solidaire pour pouvoir la promouvoir.
06:41Alors, on avait eu de la chance avec Olivier Grégoire qui avait été secrétaire d'État.
06:45Et puis vous avez vu en fait, progressivement, on est passé d'un ministère, puis après un secrétariat d'État
06:50et pour finir un délégué interministériel dont malheureusement, malgré tout son déploiement
06:54et je le remercie beaucoup Maxime Baduel d'œuvrer et d'essayer, il est quand même assez cornerisé aussi
07:00et pas suffisamment audible en matière d'intérêt général pour vanter par l'ESS.
07:05Oui, et donc vous avez besoin d'un ministre ?
07:07On a besoin surtout, oui, on a besoin d'un ministre, mais on a besoin que tous les ministres comprennent
07:11parce que cette affaire-là, elle est systémique, on parle d'économie, l'économie c'est tous les jours,
07:14l'économie c'est la gestion de la maison, si on reprend l'étymologie grecque en fait.
07:18Donc ça me paraît assez logique que la gestion de la maison, elle soit faite à l'aune aussi de nos valeurs républicaines,
07:23donc ça veut dire, mais l'intérêt général, il devrait, et puisqu'on en revient à votre tribune,
07:29évidemment il devrait effectivement concerner tous les ministres, c'est un principe de base de l'action politique.
07:37Pourquoi son financement finalement, et à travers lui, celui de l'économie sociale et solidaire,
07:47c'est une sorte de non-dit ou de non-réfléchi ?
07:51En fait j'ai observé depuis à peu près une dix-quinzaine d'années,
07:56que la manière dont aujourd'hui notre économie est structurée,
07:59notamment avec les nouvelles technologies, vous savez, a archipélisé.
08:03C'est-à-dire que chacun a sa petite notion très personnelle de ce que c'est que l'intérêt général.
08:06À tel point que vous avez même des responsables politiques de premier plan,
08:10c'est là où danger arrive à mon sens, qui ne parlent plus d'intérêt général,
08:13mais qui parlent comme Donald Trump d'intérêt national.
08:17Donc quelle est la perception de chacun de ce que c'est que l'intérêt national versus l'intérêt général ?
08:21L'intérêt général c'est l'intérêt de la totalité, c'est pas l'intérêt de la majorité des gens.
08:26Et ce qui est très intéressant c'est que vous observez dans les courants politiques,
08:29suivant les obédiences de chacun, que certains privilégient la liberté,
08:33liberté d'entreprendre, liberté d'exister, d'être, etc.
08:37Et d'autres, l'égalité.
08:38Et qu'on oppose en fait ces deux valeurs dans notre triptyque républicain,
08:42liberté contre égalité, alors que la réalité c'est que c'est la fraternité en tant que telle
08:47qui devrait presque sous-tendre et rééquilibrer ces deux matrices-là.
08:50Et depuis une quinzaine d'années, on a beaucoup plus privilégié la liberté d'entreprendre,
08:54sous couvert de dire que l'ESS traitait le côté égalitaire,
08:57mais comme une espèce de conséquence à quelque part une liberté qui avait été pas du tout regardée à l'aune
09:02de ce que peut être en fait l'égalité.
09:05Et aujourd'hui on est en espèce de surcompensation avec une fraternité
09:08qui à la base devrait être celle qui devrait régir notre intérêt général.
09:11Et vous l'avez dit très justement aujourd'hui, les politiques qu'est-ce qu'ils cherchent ?
09:15Ils cherchent très souvent la réélection.
09:17Donc pour chercher une réélection, c'est comme une marque de grande consommation,
09:21elle va regarder sa clientèle, elle va regarder comment elle fait pour attirer de plus en plus
09:24avec un bon marketing, avec des bons éléments de langage qui vont être plutôt en mode démagogique
09:29plus qu'en se disant, ok, il faut que je sois responsable et courageux
09:34pour pouvoir faire en sorte de prendre les bonnes décisions au bon moment.
09:37Et ça, c'est pas un truc évident, on va le chercher encore un petit moment.
09:39Alors vous avez publié, c'était le 15 octobre dernier, une étude menée avec KPMG
09:43sur l'innovation sociale, la performance durable, avec une notion qui est la notion d'hyperlocal,
09:50l'hyperlocal levier d'un changement systémique.
09:53Donc c'est quoi l'hyperlocal ? Je comprends bien, mais je veux bien que vous m'expliquiez
09:55avec vos mots à vous ce qu'est l'hyperlocal et pourquoi c'est un changement systémique.
10:01C'est ça qui est intéressant, c'est depuis le local, on va changer le système.
10:06En fait, ce que je trouve intéressant, c'est que l'économie capitaliste nous a vanté
10:09le fait que le passage à l'échelle était assez simple et qu'une paire de baskets
10:12d'une certaine marque, vous pouviez la retrouver aussi bien, j'en sais rien,
10:16à Palavasse-les-Flots qu'à New York, on était tous contents de porter la même paire de chaussures.
10:20La réalité, c'est que quand on traite des problèmes de société, ça ne fonctionne pas comme ça.
10:24Ce qui se passe à Palavasse-les-Flots n'est pas tout à fait la même chose que ce qui se passe à New York.
10:28Et on s'aperçoit que la solution est détenue, en réalité, par ceux qui connaissent extrêmement bien
10:32les problématiques de leur territoire.
10:34Donc c'est pour ça que quand on arrive à faire travailler des entreprises dites lucratives,
10:37mais qui ont une implantation dans le territoire avec des emplois, avec un tissu social qui se crée
10:42et des associations qui elles-mêmes sont sur un autre endroit de la photo pour faire en sorte d'appréhender
10:48cette problématique de société, type le déterminisme social, l'accès des jeunes à un emploi, etc.
10:54Et bien on arrive à trouver ces solutions qui sont pérennes et durables dans le temps.
10:58Et c'est systémique, non pas parce que ça irradie l'ensemble du territoire français,
11:02mais c'est systémique à l'échelle du territoire.
11:04Et que si cette méthode-là, elle est appliquée en prenant en compte les ingrédients
11:08de chacun de ces territoires à d'autres endroits, ça devient systémique en agrégation
11:12de ces modifications qui sont territoriales.
11:15C'est plus clair ?
11:15Oui, c'est très clair.
11:17Nous, on est dans notre jargon et c'est un problème aussi parfois.
11:21Et donc, le bon interlocuteur, parce qu'on se pose souvent la question du bon échelon administratif.
11:27En France, on est les rois du millefeuille.
11:29Mais le bon interlocuteur, c'est le maire ?
11:32Ça dépend, parfois ça peut être le département, parfois ça peut même être la région, ça dépend ?
11:36Oui, ça dépend, c'est surtout la personne qui a envie et qui a conscience
11:39que sa responsabilité, c'est vraiment de transformer profondément la société
11:43et de résoudre ce problème-là.
11:45Et de se dire que l'objectif, ce n'est pas forcément de faire immédiatement tâche d'huile.
11:48Vous savez, dans la vie, c'est les premiers pas qui sont les plus difficiles.
11:51Un être humain chute 2000 fois avant d'apprendre à marcher et de faire son premier pas.
11:55Donc, il y aura 2000 chutes.
11:56Mais ce n'est pas grave, parce qu'en fait, à la fin, on arrivera parce qu'on sera accompagné par quelqu'un,
12:00encouragé par un parent, on s'accrochera à un meuble et on finira par y arriver, en fait.
12:05Valoriser la chute et l'échec.
12:06Oui, bien sûr.
12:06Ça, c'est un message aussi pour notre modèle éducatif.
12:10Inder, allez, on va prendre une minute pour parler.
12:11Mais pas pour nos politiques.
12:13Non, il ne faut surtout pas montrer ses échecs.
12:15On va terminer avec le programme Impact Earth ou Earth.
12:19Je ne sais pas comment vous prononcez.
12:20Les lauréats seront dévoilés le 17 novembre.
12:23C'est quoi ce programme ?
12:24L'idée, c'est de trouver 20 jeunes qui vont profondément transformer la société française,
12:29que ce soit avec des projets entrepreneuriaux, des projets artistiques, des projets de recherche.
12:34Donc, nous sommes en plein jury en ce moment.
12:35On va révéler effectivement les 20 lauréats.
12:37On va les accompagner pendant trois ans avec une bourse, les faire pénétrer ce réseau HOK qui est assez exceptionnel
12:44parce que beaucoup d'entrepreneurs sociaux vont être en contact avec eux.
12:49Et puis, on se réjouit d'avoir peut-être potentiellement le prochain maire d'une grande ville
12:53et pourquoi pas le prix Nobel de la paix dans quelques années.
12:55Oui, il faut être ambitieux.
12:57Merci beaucoup Elsa Dacosta et à bientôt sur Bismarck for Change.
13:01On passe à notre débat.
13:02Pourquoi l'économie circulaire patine dans le secteur du bâtiment ?
13:07C'est le débat de ce Smart Impact.
13:14On parle du secteur du bâtiment et de l'économie circulaire avec David Cararon.
13:18Bonjour.
13:18Bonjour Georges.
13:19Bienvenue, vous êtes le directeur réseau d'Austria Big Bag et Rami Jabour, bonjour.
13:23Bonjour.
13:24Bienvenue, directeur stratégie de Valobat, éco-organisme au service de cette économie circulaire du bâtiment.
13:30Je commence avec vous.
13:31En quelques mots, Valobat existe depuis quand ? Quelle est sa mission ?
13:36Alors bonjour, Valobat existe depuis bientôt 4 ans et est opérationnel depuis 2 ans.
13:42Et notre mission, c'est de mettre en œuvre ce qu'on appelle la REP bâtiment.
13:46Donc responsabilité élargie du producteur.
13:48Exactement, responsabilité élargie du producteur qui vise en fait à passer sur un système de pollueur-payeur dans le secteur du bâtiment
13:55et de faire en sorte que le producteur d'un produit est en charge du financement de la fin de vie du produit
14:03et donc notamment la gestion des déchets issus de ce produit.
14:06Oui, effectivement, c'est un système qui s'est mis en place secteur par secteur.
14:10On est, je crois, dans le cadre de la loi AGEC de l'économie circulaire.
14:15C'était prévu que les différentes filières puissent passer à l'économie circulaire.
14:21On va voir qu'évidemment, quand on crée une nouvelle filière et de nouveaux usages, ce n'est pas forcément évident.
14:27Je veux bien que vous nous présentiez.
14:29Australia, vous êtes en quelque sorte un intermédiaire entre Valobat et les entreprises du secteur.
14:34C'est exactement ça.
14:34Nous, on est un réseau national et on est spécialisé dans la gestion des déchets de chantier, principalement en big bag.
14:40C'est quoi big bag ?
14:42Big bag, ce sont ces gros sacs que vous voyez certainement sur certains chantiers, peut-être, qui font 1000 litres, 2000 litres.
14:47Dans votre cuisine, vous avez des plus petits sacs.
14:49Ce que vous faites dans votre cuisine, nous, on le fait sur les chantiers, mais avec des plus grands sacs.
14:53On vient installer des stations de tri avec une règle simple.
14:57C'est un big bag, un flux, une matière pour dissocier les matières.
15:01On vient les collecter, on vient peser les big bags pour la traçabilité, qui est un point essentiel.
15:05Ensuite, on vient les acheminer vers nos centres de tri ou ceux de nos partenaires.
15:08Donc, l'objectif, c'est de trier, bien évidemment à la sourde, dans le but d'une valorisation.
15:14Est-ce que ça existait avant qu'il y ait cette préoccupation, cette volonté, grâce à la loi, de systématiser en quelque sorte ce tri ?
15:26Nous, ça fait 15 ans qu'on existe.
15:27Donc, ça répond à la question.
15:29On n'a pas entendu Valobat, effectivement.
15:31Pourquoi ?
15:31Pour une simple et bonne raison.
15:32On sait que un déchet trié coûtera toujours moins cher qu'un déchet non trié pour être valorisé.
15:39Et donc, depuis mai 2023, il y a cette REP, cette responsabilité énergie du producteur, avec cette REP bâtiment.
15:49C'est un outil qui est assez ambitieux, qui a été demandé, plébiscité par le secteur.
15:54Est-ce qu'il y a eu un moratoire qui a été décidé au mois de mars ?
15:57Alors, on a beaucoup changé de ministre, mais c'était par l'ancienne ministre Agnès Pannier-Runacher qui a demandé une refondation.
16:03Est-ce que c'était une demande du secteur ?
16:05Et comment on peut expliquer ce moratoire ?
16:08Oui, en effet, c'était une demande du secteur, parce que, comme vous le dites, la REP, c'est un outil qui est très puissant pour améliorer l'économie circulaire
16:15et accélérer les taux de recyclage, on va dire, des différents déchets, sur une filière bâtiment qui est très, très importante en termes de volumétrie de déchets.
16:22On parle plus de 20 millions de tonnes de déchets par an.
16:25Et une diversité des matériaux au sein du secteur qui est très différente.
16:29Comme on le disait, en fait, le bâtiment n'a pas du tout attendu la REP pour recycler les déchets,
16:35mais c'est concentré surtout sur des filières comme les filières minérales, le béton, les gravats, ou encore le bois, etc.
16:42Il y a d'autres matériaux qui sont plus en retard.
16:46Alors, pour expliquer la problématique du moratoire, de la refondation,
16:50dès le début, en fait, nous, on savait, et on le voyait venir, cette REP est une REP qui coûte cher.
16:56Pourquoi ? Parce que, dès le début, le principe de la REP a été de dire,
17:02si je trie mes déchets, ils sont repris gratuitement.
17:05Et cette gratuité de la reprise des déchets, qui donc, en fait, coûte à l'éco-organisme qui doit le financer,
17:12et donc aux éco-contributions, aux éco-participations, qui sont la source de financement,
17:18encore une fois, il n'y a pas d'argent magique dans cette histoire,
17:22en fait, ça gonfle très rapidement le coût de la filière,
17:24le fait de collecter de plus en plus de déchets,
17:27le volume des déchets augmente, les coûts augmentent,
17:29et comme les éco-organismes sont des structures de financement à but non lucratif,
17:34pour financer les coûts de déchets,
17:37on a des éco-contributions qui augmentent en termes de prix,
17:40pour équilibrer les recettes et les dépenses.
17:43Et donc, en fait, on est arrivé à un moment
17:45où le niveau d'éco-contribution ramené au prix de vente des produits
17:49était devenu insoutenable,
17:53ou allait devenir insoutenable,
17:54d'où la refondation qui a été demandée vraiment par la filière, nous en premier.
17:58Et on va l'expliquer dans un instant,
18:00le modèle économique qu'il faut ou qu'on peut mettre en place,
18:03mais je veux bien qu'on revienne sur le tri de la valorisation,
18:07parce que vous dites 7 flux,
18:08donc de quels déchets on parle ?
18:10Vous avez commencé à en citer quelques-uns, mais...
18:12Les déchets du BTP, on va les retrouver toujours,
18:15principalement les mêmes flux,
18:16on a bien sûr les inertes,
18:17donc ce sont les gravats qu'on va retrouver sur un chantier,
18:19on a le plâtre aussi, qui est un vrai enjeu,
18:21et on a le bois.
18:22Et ça, ce sont les déchets pondéreux,
18:24ce sont ceux qui pèsent lourd.
18:25Et l'enjeu se trouve sur ces flux-là.
18:28Ensuite, il y a les déchets annexes,
18:30on va parler du carton, des plastiques durs, des plastiques souples,
18:32donc il faut quand même avoir une approche pragmatique,
18:34et nous, c'est comme cela qu'on accompagne nos clients.
18:37Un chantier, déjà, quand on va commencer à traiter 5, 7 flux,
18:40on est déjà plutôt assez vertueux.
18:43Ensuite, on peut aller plus loin,
18:45ça va dépendre des pratiques,
18:46mais là, l'idée, l'objectif, c'est vraiment d'accompagner
18:48toute la chaîne de valeur, tous les acteurs du BTP,
18:50pour déjà bien faire sur ces flux principaux qu'on va retrouver.
18:53Est-ce que tous ces flux sont valorisables ou pas ?
18:55Alors, justement, j'avais commencé à répondre,
18:58j'imagine que si on en fait 5 et pas 7,
19:00c'est qu'ils ne sont pas tous forcément valorisables ?
19:01Nous, on a un maillage national,
19:02notre enjeu aussi, c'est d'être présent partout où il y a un chantier,
19:06donc il y a un sujet de logistique là-dedans.
19:07Donc, évidemment, si, on va parler du polystyrène,
19:10si un recycleur de polystyrène se trouve à 500 km d'un chantier,
19:14ça va être évidemment compliqué.
19:16Donc, la plupart de ces flux que je viens de citer,
19:17ils sont valorisables.
19:19Il y en a certains encore,
19:20on rencontre certaines difficultés
19:22parce que les filières ne sont pas en place.
19:23D'accord, donc on peut espérer améliorer ces filières.
19:27Quel modèle économique il faut trouver,
19:29ou vous êtes en train de trouver,
19:30pour relancer cette règle de bâtiment ?
19:33En fait, je vais quand même rebondir sur la question d'avant
19:35pour répondre à la question.
19:36Le rôle de l'éco-organisme,
19:40c'est en fait effectivement de rendre tous les déchets valorisables.
19:42En tout cas, c'est notre objectif.
19:44Et l'ambition d'une REP, c'est ça.
19:46Donc, justement, le modèle économique
19:48qu'on essaye de travailler,
19:51en tout cas d'imaginer pour demain,
19:52c'est un modèle économique
19:53où la REP ne va pas s'occuper des déchets
19:55qui sont déjà bien valorisés,
19:57qui n'ont pas forcément besoin d'un coup de main,
19:59d'un coup de pouce,
19:59et de se concentrer sur des familles de déchets
20:01qui ont un retard, on va dire,
20:04en termes de recyclage,
20:05ou qui sont en développement.
20:07Moi, je pense beaucoup à la filière des menuiseries,
20:09les fenêtres, en fait, par exemple.
20:10Aujourd'hui, le verre des menuiseries
20:12est très peu recyclé,
20:13alors qu'on sait très bien recycler le verre,
20:15mais la chaîne logistique n'est pas optimisée.
20:17Et depuis deux ans que la REP existe,
20:19on a déjà multiplié par quatre
20:20le taux de recyclage du verre de menuiserie.
20:23C'est un exemple.
20:24On a également les isolants,
20:25les laines de verre, les laines de roche,
20:27les isolants de toutes formes.
20:29Tous ces produits-là qui sont aujourd'hui
20:30beaucoup vendus,
20:31dont on n'a pas beaucoup de déchets
20:33parce qu'ils n'étaient pas encore vendus
20:34il y a 30 ans,
20:35mais aujourd'hui, c'est un enjeu pour demain.
20:38Notre enjeu à nous,
20:38c'est de développer le recyclage.
20:40Donc le modèle économique
20:41qu'on essaie d'imaginer,
20:45c'est un modèle où la REP
20:46est différenciée selon les matériaux.
20:49Il y a des matériaux qui sont plutôt matures,
20:51comme vous le dites,
20:51le bois, les gravats.
20:53Il y a déjà un modèle économique existant
20:55qui fonctionne très bien.
20:56Il n'y a pas besoin de nous là-dessus.
20:58Donc là, l'idée, c'est de dire
20:59sur ces matériaux-là,
21:01on va réduire les ambitions.
21:03La REP, elle va moins servir
21:04et elle va concentrer ses efforts
21:06sur les matériaux qui sont le plus
21:08en besoin de développement
21:09pour industrialiser la filière du recyclage.
21:12Ce qui signifie que ça ne demandera pas,
21:13parce qu'on revient au coût,
21:14ça ne demandera pas plus de participation
21:16aux entreprises du secteur
21:18pour financer les co-organismes.
21:20Non, l'idée, c'est que ça demande moins
21:22de participation, justement,
21:24en enlevant les coûts qui sont liés
21:26à des matériaux, comme vous dites,
21:27qui sont impondéreux
21:28et deux, qui représentent
21:30un volume très important.
21:32Et en revanche,
21:34concentrer le financement qu'on lève
21:35sur les matériaux qui en ont besoin.
21:37Si on parle du plâtre,
21:38vous avez commencé à l'évoquer tout à l'heure,
21:41c'est un matériau, j'imagine, très présent.
21:44Est-ce qu'il est très recyclé ?
21:46Sinon, pourquoi ?
21:47Alors, il est très recyclé
21:49dès lors qu'il n'est pas souillé.
21:51Là, je ne sais pas,
21:52sur le chemin pour venir ici,
21:53j'ai vu à peu près une dizaine de chantiers.
21:55La plupart de ces chantiers,
21:56qu'est-ce qu'on retrouve ?
21:57On trouve ces bennes,
21:58des bennes de 15 mètres cubes ou autres.
22:00La plupart de ces bennes,
22:01malheureusement,
22:02on y retrouve du plâtre,
22:03mais le plâtre, il est souillé,
22:04il est mélangé avec des matières,
22:05des déchets dangereux.
22:06Dans ce cadre-là,
22:07il ne peut pas être trié.
22:08Nous, notre enjeu,
22:09on gère à peu près 10 000 big bags
22:11de plâtre par an.
22:12Donc, on sait le faire en big bag,
22:17et effectivement,
22:19il peut être valorisé,
22:20et très bien valorisé.
22:21On peut refabriquer du gypse,
22:22notamment avec.
22:23C'est un matériau qui est très valorisable.
22:25L'enjeu ici, c'est les volumes.
22:27Aujourd'hui,
22:28je pense que vous allez pouvoir en parler,
22:30on a énormément de volumes de plâtre
22:32qui se sont retrouvés
22:33en centre de traînement.
22:36Donc, il y a une capacité.
22:37Les centres de traînement
22:38ont une capacité
22:39qui ont été surpassées.
22:41Donc, je crois savoir
22:42qu'il y a aujourd'hui
22:43des entités de recyclage de plâtre
22:45qui sont en construction,
22:46qui seront opérables
22:46d'ici fin 2026.
22:48Donc, c'est vrai qu'aujourd'hui,
22:49il y a un vrai enjeu
22:50sur cette matière en particulier.
22:52Ça veut dire qu'elle est valorisable,
22:53mais qu'on n'a pas assez de structure
22:54pour la traiter,
22:56c'est ça,
22:56pour traiter le plâtre ?
22:57Alors, en tout cas,
22:59on n'a pas assez aujourd'hui,
23:00mais il y a du développement en cours,
23:02et normalement,
23:02on devrait avoir beaucoup.
23:03Le plâtre,
23:04c'est certainement l'une
23:05des success stories de la REM.
23:06C'est-à-dire que,
23:07pendant 10 ans,
23:08alors moi, je connais bien
23:09parce que je bossais avant
23:09dans le plâtre,
23:10dans l'industrie du plâtre,
23:11pendant 10 ans,
23:12on essayait de faire recycler le plâtre
23:14sur les 600 000 tonnes
23:16de déchets annuels du plâtre.
23:17On arrivait à peine
23:18à atteindre les 100 000 tonnes recyclées.
23:20En 2025,
23:22grâce à la REP,
23:23on est passé à 200 000 tonnes
23:24de plâtre collectées.
23:25Donc, en fait,
23:25on a doublé juste en un an
23:27ce qu'on avait du mal à...
23:30Et on a cassé le plafond de verre
23:31et on estime que d'ici deux ans,
23:33on passe à 400 000.
23:34La dynamique sur le plâtre,
23:36elle est extraordinaire.
23:38En revanche,
23:38ce que ça signifie,
23:39c'est de développer également
23:41toute l'industrie derrière
23:41du recyclage
23:42pour préparer le plâtre
23:44et le recycler.
23:45Mais aujourd'hui,
23:46nous, évidemment,
23:46on suit ça de près.
23:47Encore une fois,
23:48c'est notre raison d'être,
23:49de structurer les filières.
23:51Et il y a énormément
23:52de projets en cours
23:54d'industrialisation,
23:56de centres de préparation
23:57qui sont en train d'être créés
23:58et d'industriels du plâtre
24:00qui sont en train
24:01de modifier tout leur process
24:02pour pouvoir incorporer
24:03plus de plâtre
24:04issu de recyclage
24:06dans leur matière première
24:08et dans la plaque de plâtre.
24:09Parce que la matière première
24:10ne perd pas
24:10beaucoup du tout,
24:12d'ailleurs,
24:12je ne sais pas,
24:13de sa qualité.
24:14Alors, le plâtre,
24:15on dit que c'est 100% recyclable.
24:16C'est-à-dire que le plâtre
24:17c'est recyclable à l'infini.
24:18On peut le transformer en gypse,
24:20le remettre dans une plaque de plâtre
24:21et revenir à l'infini.
24:24Dès le moment
24:24où le déchet n'est pas souillé
24:25à la fin,
24:26en fait,
24:26il peut revivre plusieurs vies.
24:29Mais ça pose
24:29une question
24:30de mentalité aussi
24:32parce qu'on voit
24:32quand même encore
24:33des bennes
24:35où effectivement
24:36tout est mélangé.
24:37Ce sont des nouvelles pratiques.
24:38Donc, effectivement,
24:39la partie sensibilisation
24:41et quand on parle sensibilisation
24:42sur un chantier,
24:42on parle souvent des compagnons
24:43mais ce n'est pas seulement ça.
24:45J'ai fait une sensibilisation
24:46pas plus tard qu'il y a deux jours.
24:47J'ai invité
24:48toutes les parties prenantes.
24:49Donc, ça veut dire
24:49le client,
24:50le maître d'ouvrage,
24:50les conducteurs de travaux,
24:52les directeurs de centres de travaux.
24:53En fait,
24:53toutes les parties prenantes
24:54doivent être concernées.
24:55Ce n'est pas seulement
24:56l'histoire du compagnon
24:57qui, lui,
24:58va être sur le chantier.
24:59Donc, la première étape,
24:59c'est de sensibiliser
25:00à tous les échelles.
25:01Et ensuite, effectivement,
25:02sur le chantier,
25:03là, c'est important
25:04d'être présent
25:05dès le début du chantier.
25:06Alors, sur la phase grosse œuvre,
25:08donc, on va construire
25:09effectivement le béton,
25:10la partie béton,
25:11les murs, etc.
25:12Il y a peu de coactivité.
25:13On rencontre très peu de problèmes.
25:15Souvent, c'est une entreprise
25:16qui intervient.
25:17La problématique,
25:17c'est sur le second œuvre
25:18où là,
25:19on va avoir énormément
25:19de coactivité.
25:20Donc, la sensibilisation
25:21va se faire au début
25:22et va se faire sur la phase seconde œuvre.
25:24Et ensuite, nous,
25:25nous avons des agents
25:25qui sont formés aussi
25:27pour apporter ce qu'on appelle
25:29des quarts d'heure environnement
25:30puisqu'il faut toujours
25:31des piqûres de rappel.
25:32Mais l'enjeu,
25:33il est vraiment là,
25:33la sensibilisation
25:34et ces nouvelles pratiques,
25:35à faire appliquer
25:36ces nouvelles pratiques.
25:37Dernier mot ?
25:37Tout à fait.
25:38Mais en l'occurrence,
25:39moi, je pense que
25:40dans le bâtiment,
25:42tout prend du temps
25:43dans le bâtiment.
25:44Il y a toujours
25:45un peu d'inertie.
25:46En revanche,
25:47moi, je pense que la transition
25:47est là.
25:48C'est-à-dire que nous,
25:48on le voit
25:49parce que nous,
25:50on ne collecte que des déchets triés
25:51et on voit la quantité
25:52de déchets triés
25:53qu'on collecte
25:54qui augmente,
25:54qui a été multipliée par 20
25:56entre 2023 et 2024,
25:58remultipliée par 2,
25:59voire 3 quasiment
26:00entre 2024 et 2025.
26:01On a une dynamique
26:03et donc une installation
26:04des gestes de tri
26:05qui est, en fait,
26:06en termes de...
26:07Quand on compare
26:08aux d'autres filières
26:08qui existent de REP,
26:10c'est la dynamique
26:10certainement la plus puissante.
26:12Notamment parce que
26:13c'est une REP
26:13de professionnels.
26:15C'est le professionnel
26:15qui paye,
26:16à un moment donné,
26:16une éco-contribution
26:17sur son produit
26:18et il veut un service en face.
26:19Et donc, en fait,
26:20à partir de ce moment-là,
26:21le geste de tri,
26:22il est vraiment là.
26:23Merci beaucoup
26:24à tous les deux
26:24et à bientôt
26:25sur Bismarck for Change.
26:26On passe tout de suite
26:27au grand entretien
26:28de ce Smart Impact.
26:30On va être au cœur
26:30de l'économie sociale
26:31et solidaire.
26:36Prêt pour l'impact ?
26:38C'est la question
26:38que je pose.
26:39Chaque joueur a une personnalité
26:40qui compte.
26:41Dans la société française,
26:42je reçois aujourd'hui
26:43Nicolas Froissart.
26:43Bonjour.
26:44Bonjour.
26:44Bienvenue.
26:45Vous êtes le directeur général
26:46de l'association Espace
26:48avec un parcours
26:49dans l'économie sociale
26:50et solidaire
26:51particulièrement riche.
26:52Vous avez notamment été
26:53l'un des dirigeants
26:54et porte-parole
26:55du groupe SES.
26:57Pourquoi vous avez rejoint
26:58l'association Espace ?
27:00Qu'est-ce qui vous a poussé
27:01à franchir le pas ?
27:02Ça fait quelques années
27:03que je travaille
27:04pour des associations
27:06de petite
27:07ou de moyenne taille.
27:08J'avais envie aussi
27:09de me rapprocher
27:11du terrain,
27:12d'être dans la proximité
27:13aussi,
27:14dans du local
27:14et dans de l'opérationnel.
27:17et voilà,
27:18j'ai dirigé une association
27:19comme la Fresque du Climat
27:20il y a quelques temps.
27:23J'étais plutôt dans la protection
27:24de l'enfance récemment
27:26et puis une opportunité
27:27a fait que j'ai rencontré
27:28Espace.
27:29Alors, c'est quoi Espace d'ailleurs ?
27:31Espace, c'est une association
27:32qui agit depuis 30 ans
27:33dans le domaine de l'insertion
27:35par l'activité économique
27:36qui emploie
27:37180 personnes
27:40en insertion
27:41avec 70 permanents
27:43pour les encadrer
27:44dans ce qu'on appelle
27:46l'écologie urbaine
27:47donc c'est comment
27:47faire revivre la biodiversité
27:49dans les espaces urbains
27:51et donc en créant de l'emploi
27:52et de la formation
27:53pour des personnes
27:53qui sont éloignées de l'emploi
27:55parce qu'il y a
27:56des perspectives intéressantes
27:58dans ces métiers-là.
28:00Il y a d'autres structures
28:01d'insertion
28:01par l'activité économique
28:02qu'est-ce qui rend
28:03Espace original ?
28:06Moi, ce qui me plaît beaucoup
28:07c'est d'allier le social
28:08à l'écologie
28:09je pense que par rapport
28:10aux enjeux du moment
28:11au niveau de nos sociétés
28:13de façon générale
28:14je crois que montrer
28:15qu'on peut servir
28:16la question environnementale
28:17et climatique
28:17tout en permettant
28:20à des personnes
28:21de retrouver un contact
28:23avec le monde professionnel
28:24de se former
28:24et puis un jour
28:25d'avoir une belle carrière
28:26sans doute
28:27parce qu'il y a beaucoup
28:27de métiers
28:29qui se développent
28:30dans ces secteurs-là
28:31Oui, c'est sûr
28:31c'est un des secteurs
28:32de l'emploi qui se développe
28:33pour toutes les formations
28:34pour des gens
28:34qui ont peu de formation
28:35mais qui vont se former
28:36sur le terrain
28:37et puis parfois
28:38pour des gens
28:38qui ont des diplômes aussi
28:40mais qui veulent aussi
28:41se réorienter vers ces carrières
28:42Alors je vais sortir
28:43un cliché
28:44j'assume
28:44est-ce que quand on est
28:45éloigné de l'emploi
28:46on se dit
28:46on est bien gentil
28:48avec ces enjeux écologiques
28:49mais c'est pas ma priorité ?
28:52On peut se le dire
28:52après on sait très bien
28:54qu'il va falloir travailler
28:55sur ces aspects-là
28:56que ce soit sur l'aspect énergétique
28:58que ce soit sur justement
28:59faire revenir la nature
29:01là où elle a disparu
29:02que c'est un enjeu
29:03qui est un enjeu vital
29:05aussi pour nos sociétés
29:06et donc se dire qu'en plus
29:07ça va permettre
29:08de créer des centaines
29:09de milliers
29:09voire des millions d'emplois
29:10je pense que c'est plutôt intéressant
29:12c'est concret
29:13et si on parle d'économie
29:14c'est là qu'il faut aller aussi
29:16D'ailleurs quand on dit
29:16une personne éloignée de l'emploi
29:18on comprend bien
29:18ce que ça veut dire
29:19mais c'est quoi les parcours de vie
29:22dont on parle derrière ?
29:23Oui, il faut aller voir
29:25je pense que les associations
29:26les entreprises
29:27qui travaillent dans ces secteurs-là
29:28ont envie particulièrement
29:29aujourd'hui
29:30où c'est compliqué
29:31où on baisse les financements
29:32en permanence
29:33je pense qu'il faudrait
29:34que les citoyens
29:35les politiques
29:35aillent voir concrètement
29:36et rencontrer ces personnes
29:37c'est des gens
29:39qui n'ont pas de formation
29:40qui ont travaillé
29:42parfois pendant longtemps
29:43qui ont eu ce qu'on appelle
29:44un accident
29:44dans leur parcours
29:46ça peut être une maladie
29:48ça peut être du chômage
29:49pendant longtemps
29:50une rupture
29:52ça peut être effectivement
29:53émotionnel, sentimental
29:55il y a plein de choses
29:56et ça peut arriver à tout le monde
29:58c'est ça que notre société
29:59a un peu oublié
29:59et donc à un moment donné
30:02c'est tendre la main
30:02finalement à chacun
30:04à chacun de nous
30:05parce qu'effectivement
30:06ça peut arriver
30:08et donc il s'agit de repartir
30:11de l'avant
30:12d'apprendre un métier
30:13mais c'est vrai qu'il y en a
30:14par rapport à ce que vous disiez
30:16qui ont déjà un métier
30:17mais qui ont besoin
30:17de reprendre pied
30:18donc de se lever à nouveau
30:19le matin
30:20de reprendre les habitudes
30:23liées au monde professionnel
30:24et ça, ça fait partie
30:26des défis que vous devez relever
30:27oui
30:27comment vous conciliez
30:30cet accompagnement social
30:32cette réinsertion
30:33et l'action environnementale
30:35vous choisissez
30:36des entreprises
30:37ou des associations
30:38qui sont engagées
30:39dans cette défense
30:42de l'environnement
30:43pour y placer ensuite
30:44les personnes évoluent
30:45alors nous déjà
30:46quand on accompagne
30:48donc c'est deux ans maximum
30:49les contrats d'insertion
30:49donc les personnes
30:51qu'on va embaucher
30:52c'est des contrats de travail
30:53d'insertion
30:55mais c'est des contrats de travail
30:56le droit du travail s'applique
30:58et donc ces personnes-là
31:01elles vont apprendre un métier
31:02avec des encadrants
31:03qui sont des professionnels
31:05de ces secteurs-là
31:06donc on a des professionnels
31:08qui connaissent parfaitement
31:10ces sujets-là
31:10qui s'y sont formés
31:11le génie végétal
31:13enfin justement
31:14comment faire revenir
31:15la biodiversité
31:16dans des endroits
31:17très urbains
31:17où elle a disparu
31:19parfois depuis longtemps
31:19c'est effectivement
31:20un savoir-faire
31:21qui est assez spécifique
31:23et puis après
31:23effectivement
31:24on travaille avec
31:24plein d'entreprises
31:25pour ce qu'on appelle
31:26la sortie
31:27oui parce qu'au bout
31:27des deux ans
31:28l'objectif
31:29c'est qu'il y a un job
31:30c'est de travailler
31:31avec des entreprises
31:32qui sont capables
31:33effectivement
31:33de les embaucher après
31:34et de les accompagner
31:36parce que bon
31:37on a déjà traité
31:38ces questions-là
31:39dans l'émission
31:41c'est vrai que
31:41quand on s'est retrouvé
31:43pendant longtemps
31:44éloigné de l'emploi
31:44vous le disiez vous-même
31:45il y a des codes
31:46à réintégrer
31:48à accepter de nouveau
31:50et puis parfois
31:50il y a des
31:51même au bout de deux ans
31:52ou deux ans et demi
31:54ça peut casser
31:54donc il faut que les entreprises
31:57avec lesquelles
31:57vous êtes partenaire
31:59vous travaillez
32:00elles aient peut-être
32:01une démarche
32:02un peu volontaire
32:03aussi en la matière
32:04c'est mieux
32:05après notre objectif
32:06c'est quand même
32:06de faire en sorte
32:07que les personnes
32:08qui passent par espace
32:09soient capables
32:10de bosser n'importe où
32:11c'est l'objectif
32:12et puis ne soient pas
32:13estampillés
32:14j'ai été éloigné
32:14de l'emploi
32:15je vois ce que vous voulez dire
32:16si effectivement
32:17ils ont un peu
32:18ce label
32:19ça peut effectivement
32:21peut-être que parfois
32:22ça les aidera
32:23à être recrutés
32:23mais parfois ce sera peut-être
32:24l'inverse
32:25et puis on ne veut pas
32:26effectivement qu'il y ait
32:26de stéréotypes
32:27qui leur collent à la peau
32:28par contre effectivement
32:29il y a des entreprises
32:30alors les entreprises
32:31sont importantes pour nous
32:32parce qu'il y en a
32:33qui nous font confiance
32:33aussi pour s'occuper
32:35de leur parc
32:38de leur jardin
32:39de leur voie ferrée
32:40parce qu'on a un partenariat
32:41avec la SNCF
32:42ou avec la RATP
32:43donc le monde de l'entreprise
32:44on le connaît bien
32:45on travaille avec lui
32:46au quotidien
32:46et effectivement
32:47la façon de travailler
32:49avec ces entreprises
32:50pour qu'elles soient capables
32:51effectivement aussi
32:51d'embaucher ces personnes-là
32:52après leur parcours
32:53au sein d'espace
32:54est un énorme enjeu pour nous
32:55et finalement
32:56c'est ce que vous appelez
32:57une insertion écologique réussie
32:59c'est ça ?
33:00oui oui tout à fait
33:01une insertion
33:02le social
33:03parce qu'on reste
33:04effectivement sur un sujet
33:06où il faut aussi
33:07comme on le disait
33:08régler parfois
33:09des problèmes sociaux
33:09des problèmes médicaux
33:11des problèmes de logement
33:13en tout cas
33:14pendant la période
33:14pendant laquelle
33:16il travaille avec nous
33:17au sein d'espace
33:18et puis après
33:19effectivement
33:20c'est quand même
33:20au service
33:21de la question
33:22environnementale
33:23alors on vous a
33:23on vous a invité
33:25Nicolas Frassard
33:26parce que
33:27ce 7 novembre
33:28il y a un événement
33:29que vous organisez
33:32qu'on organise
33:32à la Bellevilloise
33:33alors on est autour
33:34de l'engagement citoyen
33:36de quoi
33:37je crois que c'est parti
33:38d'un hashtag
33:39c'est ça l'histoire
33:40qui s'appelle
33:40le hashtag
33:41dénonce tes héros
33:42exactement
33:43qui a bien marché
33:44sur les réseaux
33:45sur LinkedIn
33:46alors racontez-moi
33:47l'histoire
33:47parce que je suis en train
33:48de le faire à votre place
33:49et bien
33:49c'est effectivement
33:50une initiative
33:51alors plus à titre perso
33:52au départ
33:53avec des amis
33:53où on se dit
33:54pendant le premier confinement
33:55il y avait quand même
33:56des choses positives
33:57comme les applaudissements
33:57pour les soignants
33:58à 20h
33:59et on se disait
34:01que ça durerait
34:02sans doute pas
34:03c'est malheureusement
34:03plutôt vérifié
34:05assez vite
34:06et donc on s'est dit
34:07comment contribuer
34:08à apporter une initiative
34:09qui puisse faire
34:10qu'on parle
34:11tous les jours
34:11de personnes
34:12extraordinaires
34:13ordinaires
34:14parce qu'il y en a beaucoup
34:15et à la fois extraordinaires
34:17parce qu'aujourd'hui
34:17surtout dans la société
34:19dans laquelle on vit
34:19on a l'impression
34:20que faire des choses
34:21pour les autres
34:22c'est un peu extraordinaire
34:23et il y en a plein
34:23en fait des gens
34:24alors il y a évidemment
34:25les soignants
34:25les travailleurs sociaux
34:26mais il y a tellement
34:27de personnes aujourd'hui
34:28en France et ailleurs
34:29qui s'impliquent
34:29dans des associations
34:30bénévolement
34:31ou même dans leur boulot
34:32qui essayent de faire en sorte
34:33de travailler différemment
34:34pour plus respecter
34:36l'humain
34:37et l'environnement
34:38dont on parlait
34:39il y a quelques minutes
34:40et à la fois
34:42les réseaux sociaux
34:42c'est aussi
34:43beaucoup de violence
34:43beaucoup d'agressivité
34:44et donc
34:46et on dénonce
34:47tout et n'importe quoi
34:48et simplement
34:48on agresse
34:49parce que quelqu'un
34:50pense différemment
34:51enfin c'est quand même
34:51quelque chose
34:52qui est assez cool
34:53et en se pensant
34:54à tort
34:55protégé par un anonymat numérique
34:57en plus
34:57qui n'y a pas
34:58sur LinkedIn
34:59par exemple
35:00donc ça c'est quelque chose
35:01qui est positif
35:02sur ce réseau
35:02je trouve
35:03même si ça peut se discuter
35:05il faut continuer
35:06à dénoncer
35:07ce qui ne va pas
35:07et à la fois
35:08dénoncer tout
35:08et rien
35:09ça n'a pas de sens
35:10donc là on dénonce
35:11les héros
35:12on avait envie de leur dire
35:13dénonce plutôt
35:13tes héros
35:14et tes héroïnes
35:15tu verras
35:15ça va te faire du bien
35:16et ça nous fera du bien
35:17à toutes et tous
35:18et alors là
35:19qu'est-ce qui se passe
35:19de 7 novembre
35:20à la Baie-du-Villoise ?
35:21et on a créé une communauté
35:22autour de ce projet
35:24avec des centaines de personnes
35:25qui contribuent financièrement
35:28sur LinkedIn
35:29alors que moi
35:29personne ne me connaît
35:31il y a plus de 100 000 personnes
35:32qui me suivent
35:33parce que quasiment tous les jours
35:34c'est devenu une passion pour moi
35:35je parle d'un héros
35:37ou une héroïne du quotidien
35:38il y a des gens
35:38qui m'envoient des messages
35:39maintenant
35:39c'est quand même plutôt sympa
35:40et moi ça me fait beaucoup de bien
35:42d'ailleurs
35:42en me disant
35:43est-ce que tu connais un tel ?
35:44tu devrais regarder ce qu'il fait
35:45ils vous flèchent
35:46leur héros
35:47ou héroïne
35:48et à la Belle-Villoise
35:51que je remercie
35:52parce que ça va être
35:53un très bel événement
35:53le 7 novembre
35:55on célèbre justement
35:57les héros
35:58et les héroïnes du quotidien
35:59ce qu'il faut dire
36:00c'est que ça peut être
36:00tout le monde
36:00je pense en plus
36:01c'est ça
36:01je pense aussi
36:02le message
36:03qu'on essaye de délivrer
36:04alors là
36:05il y a deux personnes
36:06qui sont parmi mes super héros
36:08qui sont
36:09Céline Gréco
36:10qui est médecin
36:10référente dans la lutte
36:12contre la douleur
36:12chez l'enfant
36:13à Necker
36:14et qui a créé une association
36:15parce qu'elle-même
36:16a été maltraitée par son père
36:17quand elle était enfant
36:18c'est une enfant placée
36:20qui a magnifiquement
36:21réussi sa vie
36:22mais c'est vraiment pas
36:24la norme
36:25chez les enfants
36:25placés
36:26il y a souvent une
36:27c'est difficile
36:29j'arrive pas à trouver le mot
36:31mais on est
36:31on a été placé
36:33on devient soi-même
36:34souvent
36:35c'est un cercle vicieux
36:36SDF etc
36:37on voit beaucoup
36:38cette logique là
36:39on est cantonné
36:41finalement
36:41à un destin social
36:43douloureux
36:44elle a créé une association
36:45qui s'appelle
36:45Impact
36:46c'est ça
36:47c'est quoi ?
36:47elle dit qu'en fait
36:48pour rebondir sur ce que vous disiez
36:50que les enfants placés
36:51ont 20 ans d'espérance de vie
36:53en moins
36:53par rapport à quelqu'un
36:55qui n'a pas eu ce parcours là
36:56et donc
36:57elle crée notamment
36:58des centres de santé
36:59qui sont dédiés
37:00aux enfants justement
37:00qui ont été
37:02maltraités
37:03qui ont été victimes
37:04de violences
37:04pour détecter
37:05le plus tôt possible
37:06et les accompagner
37:07dans leur parcours de soins
37:09qui forcément doit être
37:10doit être spécifique
37:11donc il y a Céline Grecco
37:12et puis il y a Olivier Gois
37:13qu'on a reçu ici même
37:15je crois que ça doit faire
37:16un an et demi
37:17ou quelque chose comme ça
37:18entrepreneur
37:19qui combat la maladie de Charcot
37:20comme un entrepreneur
37:21ouais
37:22c'est un sacré bonhomme
37:23c'est à dire que
37:24plus son corps l'enferme
37:25plus finalement
37:26sa voix porte
37:29alors qu'il ne peut plus parler
37:30c'est vrai que la maladie de Charcot
37:32a cet aspect infernal
37:34d'enfermer vraiment
37:35la personne dans son corps
37:37et malgré ça
37:39il rayonne
37:40et il a réussi à fédérer
37:41autour de lui
37:42un nombre de soutiens incroyables
37:43pour lever des fonds
37:44créer un fonds d'investissement
37:45pour accélérer dans la recherche
37:47enfin c'est assez
37:48il y a un film
37:50qui lui a été consacré
37:51enfin c'est
37:51c'est extraordinaire
37:53et voilà
37:55et le message
37:55c'est de dire
37:56enfin si des personnes
37:57qui connaissent
37:58ce type d'épreuve
38:00arrivent justement
38:01à avancer
38:01à fédérer
38:02à construire
38:04avec d'autres
38:05pourquoi on n'y arrive pas
38:07au niveau de notre société
38:08je trouve que
38:09voilà ça interroge
38:11et que finalement
38:11on a toutes et tous
38:13surtout quand on est
38:14bien inséré
38:15quand on gagne bien sa vie
38:16on a tous les moyens
38:17de changer les choses
38:18donc voilà
38:19c'est un peu le discours
38:19qu'on essaye de porter
38:21qui peut concerner
38:23les citoyens
38:24les entrepreneurs
38:24est-ce qu'il y a aussi
38:26parce que je réfléchissais
38:28en vous écoutant
38:28parler de LinkedIn
38:30un combat à mener
38:33pour que justement
38:34les réseaux sociaux
38:35ne soient pas uniquement
38:37des espaces de conflit
38:38de haine
38:39de négativité
38:41j'ai l'impression
38:41après je crois
38:42que les réseaux sociaux
38:43ils reflètent un peu
38:44ce qu'est notre société
38:44aujourd'hui
38:45donc peut-être
38:45qu'au niveau de notre société
38:46il faudrait qu'on soit capable
38:48aussi de se demander
38:49plus davantage
38:50dans quel monde
38:51on veut vivre
38:52dans quelle société
38:53on veut vivre
38:53et puis aussi
38:55moi c'est une question
38:56que j'aime bien
38:56et que j'essaye aussi
38:57de porter parfois
38:59un peu sur les réseaux
39:00ça veut dire quoi
39:01réussir sa vie
39:01je crois que
39:02cette question là
39:03finalement
39:04qui est quand même
39:04assez fondamentale
39:05je crois qu'on a tous
39:06envie de réussir notre vie
39:08encore faut-il
39:09savoir ce que ça veut dire
39:10est-ce que c'est
39:11accumuler le plus possible
39:12est-ce que c'est
39:13écraser les autres
39:14ou est-ce que c'est
39:14à un moment donné
39:15construire avec d'autres
39:17imaginer des projets
39:18qui permettent
39:19d'améliorer
39:19un peu le quotidien
39:21pour tous
39:22Et alors justement
39:23on va s'appuyer
39:25sur votre expérience
39:27expérience de dirigeant
39:28de porte-parole
39:28du groupe SOS
39:29pendant deux décennies
39:31pour parler d'une manière
39:32un peu plus générale
39:33de l'économie sociale
39:34et solidaire
39:35et peut-être
39:37on peut commencer
39:38par la question
39:39du financement
39:39parce qu'on est
39:40en pleine discussion
39:41sur le budget
39:422026
39:43avec quelques menaces
39:45sur le financement
39:47notamment des associations
39:48et de l'insertion
39:50qui est le secteur
39:50dans lequel je travaille
39:51aujourd'hui
39:51Le combat
39:52il n'est pas encore perdu
39:53mais quand vous essayez
39:54de faire passer
39:55les messages
39:55auprès des parlementaires
39:57députés
39:58c'est compliqué là
39:58C'est très difficile
39:59il y en a qui l'entendent
40:01parce qu'il y a
40:01beaucoup d'élus
40:02qui connaissent
40:03ce que font
40:04des associations
40:05comme Espace
40:05et d'autres
40:06au quotidien
40:07mais c'est vrai
40:08qu'aujourd'hui
40:08on a l'impression
40:09qu'on est dans un débat
40:10sur lequel on n'a pas
40:11pris
40:12parce que
40:12c'est en permanence
40:13un discours
40:14il faut réduire absolument
40:15les coûts
40:16vous avez trop d'argent
40:19donc c'est très compliqué
40:21parce que
40:21c'est un secteur
40:22qui va finir par s'épuiser
40:23parce que j'ai l'impression
40:24quand même
40:24qu'on démontre
40:25notre utilité
40:26on travaille sur les questions
40:27d'impact
40:27depuis longtemps
40:28C'est la question que j'allais vous poser
40:28c'est pourquoi
40:29vous
40:31mais je peux m'inclure
40:32comme journaliste
40:33on n'arrive pas
40:34à convaincre
40:35des politiques
40:35que cet argent public là
40:37il est bien
40:39il est bien investi
40:40il est bien dépensé
40:41parce que
40:42ce sont des gens
40:43qui vont mieux se porter
40:45ce que vous dites
40:45et même économiquement
40:46c'est ça qui est fou
40:47c'est que sur le long terme
40:48on sait par exemple
40:49les salariés en insertion
40:50il y en a 70%
40:52qui trouvent un emploi
40:53après leur parcours
40:54c'est des allocations en moins
40:57c'est des gens
40:58qui vont aller mieux
40:59qui vont cotiser
41:00qui vont payer des impôts
41:01qui vont cotiser
41:02donc c'est absurde en fait
41:04donc il faut avoir
41:06une réflexion long terme
41:07il faut avoir
41:07une réflexion tout court
41:08je pense qu'on ne réfléchit plus
41:10et qu'il n'y a pas
41:11de vrai débat
41:12à chaque fois
41:12on passe d'un débat
41:13à l'autre
41:14et que si on était capable
41:15d'avoir
41:16une vraie réflexion collective
41:18sur le modèle
41:20qu'on veut
41:20pour notre société
41:21si on prenait le temps
41:22d'en discuter
41:23dans les médias
41:24partout
41:24au niveau local
41:25au niveau politique
41:26évidemment
41:26les gens s'apercevraient
41:28très vite de l'utilité
41:29parce qu'ils la connaissent
41:29dans les faits
41:30tout le monde connaît
41:31une association
41:32une entreprise d'insertion
41:33des gens qui vont mieux
41:35parce qu'ils avaient
41:36des problèmes d'addiction
41:37des problèmes de santé
41:38des personnes en situation
41:39de handicap
41:40il y a des millions
41:42et des millions
41:42des dizaines de millions
41:43de gens
41:44qui sont soutenus
41:45par l'économie sociale
41:46et solidaire au quotidien
41:47effectivement
41:48et alors vous avez une formule
41:49pour dire ça
41:50vous dites
41:51il faudrait un peu plus
41:53d'entrepreneurs
41:53pour un monde plus chouette
41:54et alors cette formule là
41:56elle a inspiré
41:57celle qui était à votre place
41:58la semaine dernière
41:59Sandrine Martin
42:00la directrice générale adjointe
42:01d'Osmaïa
42:02qui a cette question pour vous
42:03bonjour Nicolas
42:04vous vous décrivez
42:06comme un entrepreneur
42:07pour un monde plus chouette
42:08si toutes les entreprises
42:10et tous les dirigeants
42:11adoptaient cet état d'esprit
42:12à quoi ressemblerait
42:14selon vous
42:15et concrètement
42:16ce monde plus chouette
42:17ça veut dire quoi
42:19pour vous
42:19cette expression
42:20un monde plus chouette
42:21c'est que parfois
42:22j'en ai marre du jargon
42:23et effectivement
42:24je ne vais pas dire
42:25qu'il ne faut pas parler
42:25d'impact
42:26dans votre émission
42:27mais c'est vrai
42:27que j'en reviens
42:29parfois
42:30à essayer de
42:31communiquer
42:32de façon plus simple
42:33peut-être que c'est
42:34quelque chose
42:35qui doit inspirer
42:37peut-être le secteur associatif
42:38et de dire
42:39alors moi effectivement
42:40ce qui me plaît au quotidien
42:41c'est de contribuer
42:42à un monde plus chouette
42:43et après ce qu'on peut dire
42:44c'est que les assos
42:45elles font beaucoup de bien
42:46enfin elles font du bien
42:47à un nombre incalculable
42:48de personnes
42:50et que finalement
42:51quand on fait du bien
42:52on se fait du bien aussi à soi
42:53je pense que c'est un peu le message
42:54oui mais alors ça
42:55on est bien d'accord
42:55mais ça vaut pour
42:56les enjeux environnementaux
42:57dont on parlait
42:58c'est-à-dire
42:59c'est une façon
43:00peut-être
43:01pour embarquer
43:02le plus de monde possible
43:03dans cette transformation
43:05qui n'est pas simple
43:07parce qu'elle nous oblige
43:08à changer nos habitudes
43:09elle oblige à changer
43:09le modèle économique
43:10de certaines entreprises
43:11mais c'est pas mal d'avoir un peu de courage aussi
43:12et Olivier Goua
43:14qu'on recevra
43:15le 7 novembre
43:16montre qu'on peut avoir du courage
43:18et que manifestement
43:19ça fait du bien
43:21d'être courageux
43:22et d'affronter
43:23et la fresque du climat
43:24que j'ai dirigée pendant longtemps
43:25avec une communauté incroyable
43:27c'est des gens
43:27qui affrontent les problèmes
43:29et qui vont globalement bien
43:31même s'ils sont conscients
43:32effectivement
43:33des problèmes qui arrivent
43:36oui
43:36il faut être conscient
43:37des problèmes
43:38de l'urgence
43:39mais peut-être aussi
43:40et attractif
43:43c'est-à-dire
43:43c'est ça la difficulté
43:44alors je sais pas
43:46c'est toujours facile à dire
43:47assis sur mon fauteuil
43:47mais insister un peu plus
43:49sur les co-bénéfices
43:51de l'action environnementale
43:54vous voyez ce que je veux dire
43:55en matière de santé
43:56on l'a déjà évoqué
43:57et puis leur donner la parole
43:59à ces gens
43:59comme vous le faites
44:00et peut-être que
44:01plus de médias
44:02devraient le faire
44:02et voir que
44:03c'est pas des gens
44:05qui sont relous
44:05en fait
44:06parce qu'il y a cette image
44:07quand même
44:08les écolos
44:09alors les écolos
44:09il faut arrêter d'utiliser ce terme
44:11parce qu'il est tellement clivant
44:12mais en tout cas
44:12les gens engagés
44:13passent parfois
44:14pour des gens
44:15pas rigolos
44:18ou il y a l'expression
44:19écologie punitive aussi
44:20oui
44:21alors que moi
44:21ça fait plus de 20 ans
44:23que je travaille
44:23ou que je suis bénévole
44:24dans ce milieu là
44:26et je vois des gens
44:27quand même
44:28qui vont bien
44:28qui sont même
44:29plutôt marrants
44:30enfin plus marrants
44:31que la moyenne des gens
44:32qui sont justement
44:34tout le temps
44:34en train de parler
44:35d'écologie punitive
44:36en fait
44:37donc
44:37et il y a plein de gens
44:39qui essayent
44:40vous parliez d'entrepreneurs
44:42il y en a un
44:42qui me vient à la tête
44:43qui est en tête
44:44qui a créé
44:45les bureaux du coeur
44:46je ne sais pas si vous connaissez
44:47bien sûr
44:47on connaît
44:47on les a reçu ici
44:48même
44:48extraordinaire
44:49donc des entreprises
44:50qui sont capables
44:51d'accueillir chaque jour
44:52une personne sans domicile
44:53donc si tout le monde s'y met
44:55on va finir par changer les choses
44:58et ces gens qui font ça
44:59moi je trouve
45:01qu'ils sont plutôt bien
45:02dans leur basket
45:02et alors vous dites
45:04on va lire cette citation
45:05il faut passer d'une société
45:07de la réparation
45:08à une société
45:08de la prévention
45:10on passe beaucoup de temps
45:10à réparer les dégâts
45:12humains environnementaux
45:13que cause notre modèle
45:14de société
45:15il serait possible
45:15de faire beaucoup mieux
45:16pour lutter préventivement
45:18contre ces mots
45:19ça rejoint ce qu'on disait
45:20tout à l'heure finalement
45:21même sur l'argent public
45:22bien investi
45:24comment on passe concrètement
45:26une société de la réparation
45:27à une société de la prévention
45:29est-ce que c'est d'abord
45:30dans nos têtes ?
45:30je pense
45:31ça se travaille
45:33parce qu'effectivement
45:33je pense que
45:34l'ennemi face à ce changement
45:37qui est impératif
45:38et vital
45:39même par rapport
45:40aux inégalités
45:40aux questions environnementales
45:42il n'y a pas le choix
45:43il va falloir y aller
45:44mais c'est vrai que c'est dur
45:45parce que ça veut dire
45:46qu'il faut changer
45:46plein de choses
45:47dans notre quotidien
45:48et l'être humain
45:49manifestement
45:50n'aime pas trop ça
45:51et moi j'avais participé
45:53à la convention
45:54des entreprises
45:54pour le climat
45:55qu'on a reçu
45:56suite à la convention citoyenne
45:59qui était déjà
45:59une initiative extraordinaire
46:00qui montrait que justement
46:01quand il y a du débat de qualité
46:02quand on informe les gens
46:04quand on prend le temps
46:05finalement des personnes
46:06qui étaient quasiment
46:07climato-sceptiques
46:08devenaient
46:09plus constructives
46:11ou revendicatives
46:12que des gens
46:13qui étaient écolos
46:14justement depuis très longtemps
46:15donc c'est intéressant
46:16et la convention
46:18des entreprises
46:19pour le climat
46:19donc à laquelle
46:20j'ai participé
46:21donc pendant un an
46:21c'était plusieurs
46:24plusieurs semaines
46:25dans l'année
46:26où on se réunissait
46:27entre dirigeants
46:28avec des dirigeants
46:29qui se donnaient
46:30de tous secteurs
46:31qui se donnaient
46:31une feuille de route
46:32c'est ça qui était intéressant
46:33on peut l'expliquer d'ailleurs
46:34exactement
46:34c'était pas juste
46:36de faire de la RSE
46:38mais vraiment
46:38d'aller jusqu'au bout
46:40de la façon
46:41dont on pouvait
46:42transformer son modèle
46:43pour qu'il soit compatible
46:44avec les enjeux environnementaux
46:45et donc
46:48donc moi
46:49sur le secteur associatif
46:51donc c'est possible
46:52de changer
46:54nos mentalités
46:56et donc là
46:57en l'occurrence
46:58pour une entreprise
46:58son modèle économique
47:00ça peut être douloureux
47:02ça peut coûter de l'argent
47:05ça se fait pas du jour au lendemain
47:06mais c'est possible
47:07je pense que c'est bien
47:07de s'y préparer
47:08parce que
47:09celles et ceux
47:10je pense qu'il y en a peu
47:12qui sont capables
47:12de le faire du jour au lendemain
47:13par contre
47:14de commencer à se préparer
47:15et se dire
47:15voilà dans un an
47:16dans cinq ans
47:17dans dix ans
47:17dans quinze ans
47:18voilà les étapes
47:19pour arriver à quelque chose
47:20qui fasse
47:20que notre activité
47:23ait un impact
47:24très limité
47:25sur l'environnement
47:25oui je pense que
47:26je pense que
47:27on a en tant qu'entrepreneur
47:29ou dirigeant
47:30tout intérêt à le faire
47:30et effectivement
47:31y compris le secteur associatif
47:33et pour le secteur associatif
47:36ou en tout cas
47:36pour les organisations
47:38qui travaillent
47:39sur des questions sociales
47:40ou sanitaires
47:41médicales
47:42et bien effectivement
47:43moi j'étais allé
47:44jusqu'à me rendre compte
47:45qu'effectivement
47:45il fallait passer
47:46de cette société
47:47de la réparation
47:47à une société
47:48de la prévention
47:49pourquoi ?
47:50parce qu'aujourd'hui
47:51on est beaucoup
47:52dans la réparation
47:53ça veut dire quoi ?
47:54ça veut dire que
47:55on a des énormes hôpitaux
47:57ça veut dire qu'on a
47:58des consommations
47:59de médicaments
47:59qui sont gigantesques
48:00tout ça
48:01ça a un impact
48:02donc si vous êtes
48:03beaucoup plus
48:03dans la prévention
48:04c'est-à-dire
48:05prévention santé
48:07mais prévention aussi
48:08éducation
48:09pour faire en sorte
48:10qu'il y ait moins de violence
48:11et bien en fait
48:13vous avez moins besoin
48:14effectivement
48:15d'énormes bâtiments
48:16dans lesquels
48:17vous soignez
48:18vous accueillez
48:19des personnes
48:20victimes de maladies
48:23de violences
48:24etc.
48:24ce qui est important
48:25aujourd'hui
48:25dans notre société
48:26on a l'impression
48:27effectivement
48:27que la France
48:28s'en sort plutôt bien
48:29mais quand on voit
48:30le nombre de cancers
48:32le nombre
48:33de violences
48:34ça ne va pas
48:36si bien que ça
48:37et ça a un coût
48:39c'est ça en fait
48:40qu'on ne réalise pas
48:42toujours
48:42et la prévention
48:43ça a un coût
48:44toujours pareil
48:45peut-être à court terme
48:46mais sur le long terme
48:47la cigarette
48:48on est un très très
48:49oui bien sûr
48:49l'euro dépensé
48:51en prévention
48:52il va se démultiplier
48:53en positif
48:54pendant des années
48:56voire même
48:57des décennies
48:58mais est-ce que
48:58il y a des entreprises
49:00qui se sont créées
49:01sur cette économie
49:02de la prévention
49:03mais est-ce que c'est plus
49:04un modèle associatif
49:04ou un modèle
49:05de l'économie sociale
49:06et solidaire
49:07c'est-à-dire
49:07des entreprises
49:08qui ne vont pas forcément
49:09avoir un but lucratif
49:10je pense que c'est un modèle
49:11de société
49:11c'est plus effectivement
49:13on doit toutes et tous
49:15parce qu'on n'y est pas
49:16du tout aujourd'hui
49:17se projeter là-dedans
49:19mais vous voyez
49:20le sens de ma question
49:21c'est-à-dire que
49:21si on embarque
49:24des entrepreneurs
49:25qui vont créer
49:26des boîtes
49:27peut-être même
49:28avec un modèle lucratif
49:29mais qui vont faire
49:30se développer
49:33l'économie de la prévention
49:34tout le monde est gagnant
49:34est-ce que ça vous semble possible
49:37ou est-ce que ça vous semble
49:37contradictoire ?
49:38ça me semble possible
49:38le problème est toujours le même
49:40c'est qu'aujourd'hui
49:40le client principal
49:42qui serait susceptible
49:43de payer
49:44parce que
49:45l'absence
49:46ou le manque de prévention
49:47a un coût
49:48qui est un coût
49:49essentiellement sociétal
49:50c'est toujours pareil
49:51on va revenir aux mêmes questions
49:52c'est l'État
49:52donc ça veut dire
49:54qu'il faut à un moment donné
49:55imaginer un modèle
49:56dans lequel l'État
49:57serait capable de dire
49:58bah oui
49:58je vais mettre plus de prévention
49:59sur la santé
50:00sur les addictions
50:02sur les violences
50:04aujourd'hui
50:05c'est impossible
50:06puisqu'il est impossible
50:07de sortir un euro en plus
50:08effectivement
50:09dernier mot
50:10puisqu'on parle d'État
50:11et d'organisation gouvernementale
50:13il n'y a plus de ministre
50:14ou même de secrétaire d'État
50:16à l'économie sociale et solidaire
50:18mauvais signe évidemment
50:20bah oui
50:21mauvais signe évidemment
50:22qu'est-ce que ça change
50:23d'avoir un ministre ?
50:24parce que
50:25voilà on peut dire
50:25on se prend en main
50:27de toute façon
50:27on avance
50:28aujourd'hui je pense
50:30que c'est important
50:31symboliquement
50:32et puis d'avoir quelqu'un
50:34effectivement
50:34qui va pouvoir aussi
50:36défendre les aspects budgétaires
50:37on le voit bien
50:38à quel point c'est tendu
50:40donc
50:40c'est important
50:42effectivement
50:43d'avoir quelqu'un
50:43qui soit capable
50:44de représenter ce secteur-là
50:46et de le défendre
50:47après
50:48ça ne suffit pas
50:49puisqu'il y a eu des ministres
50:50il n'y en a pas eu
50:50ça fait 10 ans
50:5215 ans
50:52avec des hauts et des bas
50:54mais en tout cas
50:54la trajectoire
50:55elle est plutôt
50:56elle n'est pas très positive
50:58au final
50:59si on regarde
51:00donc oui
51:01il faut un ou une ministre
51:03mais il faut surtout
51:04effectivement
51:04que ce débat
51:05soit davantage porté
51:07au niveau national
51:08par les médias
51:09par le politique
51:10et reconnaître
51:11une réalité
51:11il y a un déni de réalité
51:12si on oublie
51:14effectivement
51:15les associations
51:16et le secteur
51:16de l'économie sociale
51:17et solidaire
51:18de façon générale
51:20on est dans le déni
51:22on est dans le déni
51:23merci
51:23ou dans le mensonge
51:24quand on dit effectivement
51:26qu'elles perçoivent
51:27trop d'argent
51:27voilà
51:28il y a pas mal d'études
51:29qui sortent en ce moment
51:29pour montrer
51:32effectivement
51:33que les entreprises lucratives
51:34perçoivent bien plus d'aide
51:36que l'économie sociale
51:37et solidaire
51:37il y a eu un grand travail
51:39notamment du Sénat
51:40là-dessus
51:40merci beaucoup
51:41Nicolas Froissart
51:42à bientôt
51:43c'est le 7 novembre
51:44à la Bellevilloise
51:45l'événement
51:45que vous organisez
51:47à bientôt
51:47sur Bismarck
51:48on passe tout de suite
51:49à notre rubrique
51:50start-up
51:51Smart Ideas
51:58c'est notre rubrique
51:58consacrée aux start-up
51:59éco-responsables
52:01j'accueille Titouan Cessa
52:02bonjour
52:02bonjour
52:03bienvenue
52:03vous êtes le co-fondateur
52:04de Globe4U
52:05vous l'avez créé en 2022
52:06avec Gilles Durand
52:07et avec quelle idée
52:08pourquoi vous avez créé
52:09cette entreprise
52:10alors
52:11pourquoi on l'a créé
52:13c'est un enchaînement
52:14un peu d'opportunités
52:15à l'origine en 2022
52:16j'étais encore étudiant
52:17en école d'ingénieur
52:18et je travaillais
52:20avec Gilles Durand
52:22du coup
52:22sur des projets
52:23de construction
52:24d'engins de vitesse
52:25à la voile
52:26donc rien à voir
52:26donc plutôt de la R&D
52:28dans le domaine maritime
52:29et donc dans ce cadre là
52:31on a développé
52:32des machines
52:33pour tresser
52:34la fibre de lin
52:36et la fibre de carbone
52:38à l'origine
52:38c'est Gilles Durand
52:39qui avait fait la machine
52:40et donc j'ai eu
52:41un projet de fin d'étude
52:42à faire
52:43et donc sur ce projet
52:45de fin d'étude
52:46moi j'étais sensible
52:47au biomatériau
52:48et c'était le but
52:49de ma filière
52:50et donc on s'est dit
52:50pourquoi pas
52:51mettre cette technologie
52:53sur un biomatériau
52:54et essayer de le développer
52:56pour le rendre industriel
52:57d'accord
52:57et donc là
52:58vous proposez
52:59des remorques de vélo
53:00c'est ça
53:00qui sont en lin
53:02en fibre de lin
53:03voilà c'est ça
53:04une fois qu'on a
53:05mis au point
53:06la technologie
53:06donc il y a une partie
53:07de tressage du lin
53:09et une partie de moulage
53:11il y a deux possibilités
53:13soit vendre les pièces
53:14soit essayer de faire
53:15notre propre marque
53:16et donc notre premier réflexe
53:18ça a été de faire
53:18notre propre marque
53:19déjà pour tester
53:20la techno
53:22et donc notre propre marque
53:23s'appelle Maina
53:24avec le produit phare
53:26qui est la remorque de vélo
53:27et donc depuis 2023 environ
53:30on commercialise
53:31cette petite remorque
53:32alors
53:32quelles sont les caractéristiques
53:34de cette remorque
53:34si on compare une remorque
53:36en lin
53:37avec ce qu'on a sur le marché
53:39il faut que ce soit
53:41j'imagine aussi robuste
53:42etc etc
53:43mais il y a des avantages
53:45c'est bien sûr
53:46l'idée c'était vraiment
53:47d'être adapté
53:48aux usages
53:49aux usages actuels
53:52et donc c'était d'avoir
53:53un objet minimaliste
53:54qui puisse faire
53:55un maximum de choses
53:56donc le premier avantage
53:58déjà c'est
53:59sa masse
54:00on est vraiment plus léger
54:02que de l'aluminium
54:03donc on a un produit
54:03qui est très facile
54:05à transporter
54:05à déplacer
54:07à tirer à vélo
54:07l'autre avantage
54:09c'est qu'on a développé
54:10un brevet
54:11sur le système de pliage
54:12qui permet
54:13de la stocker
54:14en moins de 10 secondes
54:15sans outils
54:15et de pouvoir l'accrocher
54:16derrière une porte
54:18sur un porte-manteau
54:19donc en appartement
54:20usage urbain
54:21voilà
54:21usage urbain
54:22et donc
54:23l'autre caractéristique
54:25phare je dirais
54:26c'est son système d'attache
54:27au lieu de s'accrocher
54:28sur les moyeux des roues
54:31et de devoir se mettre
54:32à quatre pattes
54:32d'avoir les outils
54:33là c'est deux scratchs
54:34qu'on accroche
54:35sur la tige de sel
54:36donc on peut passer
54:37d'un vélo à l'autre
54:37en toute facilité
54:38et voilà
54:40et donc avec ce produit
54:41on peut aussi bien
54:42transporter ses courses
54:43que son chien
54:44que ses planches de surf
54:46que de partir en voyage
54:47voilà
54:47et alors vous en avez tout
54:49de la phase production
54:51vous les produisez vous-même
54:53vous avez des partenaires
54:54qui produisent
54:55non on produit nous-mêmes
54:57du coup on a développé
54:58enfin on a tout un
54:59un petit outil de production
55:00en Bretagne
55:02à Saint-Malo
55:02voilà
55:04qui a été financé
55:05enfin par notre entreprise
55:07et par des investisseurs
55:08qui sont entrés
55:09cette année
55:09et donc là
55:11on sort une trentaine
55:13de remorques par semaine
55:14donc là
55:15il me semble
55:16avant de partir
55:17c'était la mille centième
55:18qui sortait
55:19ça commence à bien
55:20décoller
55:21avec quel réseau de distribution
55:22comment on vous trouve ?
55:24alors il y a deux manières
55:26au début
55:27on a commencé
55:29beaucoup en ligne
55:29sur les réseaux sociaux
55:30avec une petite internet
55:31donc là
55:32on fait à peu près
55:3370% de chiffre d'affaires
55:34et depuis
55:36huit mois
55:37on a développé
55:38les réseaux de distribution
55:39en magasin
55:39donc on est distribué
55:41dans toute la France
55:42en France
55:44en Belgique
55:45un petit peu en Suisse
55:46et on commence
55:46notre expansion
55:48la vers l'Est
55:49en 2026
55:50donc ça se développe bien
55:51ce lin
55:52qui est donc
55:53votre matière première de base
55:54il est produit en France ?
55:55bien sûr
55:56on est un pays
55:57qui produit
55:57pas mal de lin ?
55:58ouais
55:59on produit 85%
56:00de la production mondiale
56:01c'est ça
56:02voilà
56:02donc la plante
56:03c'est vraiment
56:04une plante extraordinaire
56:05en termes de propriété mécanique
56:07et propriété physique
56:08en général
56:09donc elle a l'avantage
56:10comme je disais
56:11d'être très légère
56:12d'être robuste
56:14on a à peu près
56:15la même raideur
56:16que de l'aluminium
56:1660 gigas pascal
56:18et on diminue
56:19le bilan carbone
56:21d'un facteur
56:2210 environ
56:23par rapport à de l'aluminium
56:24et d'un facteur 50
56:25par rapport à de la fibre
56:26de carbone
56:26donc voilà
56:28donc on est made in France
56:29et cultivé en France
56:30bon ben voilà
56:31donc rouler en lin
56:32on pourrait dire ça comme ça
56:33merci beaucoup Titouan
56:35c'est ça
56:36et bon vent
56:36à Globe for You
56:37et donc à la marque
56:38qui s'appelle
56:39Maïna
56:39Maïna
56:40merci beaucoup
56:41merci à vous
56:42je voudrais remercier
56:43Nathalie Croizet
56:44la coordinatrice éditoriale
56:45Alexis Mathieu
56:46à la production
56:46le réalisateur
56:48Pierre Loubergognier
56:49et au son Alban
56:50Jacquin
56:51et merci à vous
56:52de votre fidélité
56:54salut
56:54merci à vous
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