00:00Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono sur TL7, chaque jour la parole aux personnalités du département de la Loire.
00:21Nous parlons d'un combat aujourd'hui en compagnie de Charles Dallara qui est adjoint au maire de Saint-Etienne,
00:26conseiller métropolitain délégué à Saint-Etienne Métropole.
00:29Le combat d'un homme qui a vu surgir dans l'actualité ces derniers mois le fait qu'il y ait un projet d'incinération, de destruction de moyens contraceptifs.
00:39Voilà, on va parler de tout ça avec Charles Dallara qui a saisi les autorités, à savoir le président de la République Emmanuel Macron.
00:44C'était au cœur de l'été, au mois d'août dernier. Charles Dallara, bonjour, bienvenue dans cette émission.
00:49On va revenir sur cette histoire qui est sortie donc au mois d'août dernier.
00:52Vous avez décidé de vous engager pour lutter contre la destruction de stocks contraceptifs. Expliquez-nous ça.
01:00Ah oui, tout à fait. Bon, ça a surgi fin juillet en fait.
01:03J'ai vu passer un article comme quoi des contraceptifs américains seraient détruits en France.
01:10des contraceptifs pour une valeur d'à peu près 10 millions d'euros.
01:17Et de savoir que c'était détruit dans notre pays, je n'ai pas pu, de par mes ascendances, je n'ai pas pu laisser passer.
01:28Et j'ai ressenti avec force le besoin d'intervenir et de prendre la parole. C'est ce que j'ai fait.
01:33Je rappelle que vous êtes le petit-fils de Lucien Neuvir, donc le père de la pilule, évidemment.
01:38Alors, ce stock, c'est un stock américain. Pourquoi doit-il être détruit ? Pourquoi en France ?
01:45Alors, pourquoi il doit être détruit ?
01:46Tout simplement, c'est un stock qui était destiné à des pays en cours de développement, comme on a coutume de le dire,
01:53qui avait été décidé sous l'administration Biden en 2024.
01:59Trump, arrivant au pouvoir avec ses idées bien arrêtées et très nauséabondes, mais on en parlera peut-être un peu plus tard,
02:08décide d'arrêter l'USS-ID, qui est donc cette aide aux pays en développement, notamment sur ces sujets-là,
02:17parce que Trump est résolument contre l'avortement, mais pas que.
02:21Et donc, c'est pour ça que ces choses se retrouvent bloquées.
02:23Et bloquées, donc, en Belgique, et pour la destruction, un contrat, a priori, selon l'administration américaine,
02:31a été souscrit avec une entreprise française pour être détruit en France.
02:35Et qu'est-ce que vous avez fait ? Donc, vous avez écrit, pour éviter que la destruction ne se fasse,
02:39quels ont été le recours employé ?
02:40Moi, le recours que j'ai voulu, j'ai demandé à mettre en place, c'est celui que le Président prenne un décret,
02:52un décret pour interdire, parce que moi, ce qui m'assupporte, c'est de savoir qu'on puisse détruire des contraceptifs
02:58pour lesquels des gens se sont battus, des femmes se sont battues,
03:02et pour lesquels il y a besoin à l'étranger ou ailleurs,
03:05mais tout type de contraceptifs, avec l'image qu'il y a à notre pays,
03:09ça me paraît complètement inimaginable qu'on puisse accepter que des contraceptifs encore valables
03:16puissent être détruits sur notre territoire, dans le pays des Lumières, dans le pays des droits de l'homme,
03:22dans le pays des droits de la femme, pour lesquels se sont battus mon grand-père et Simone Veil,
03:26c'est inimaginable d'accepter ce genre de choses.
03:28Et donc, réponse ou pas ?
03:30Et donc, aucune réponse du Président, ce qui me surprend guère,
03:36étant donné la situation du pays actuel,
03:39mais ce qui me surprend et me déçoit de la part de notre pays,
03:43c'est que je peux comprendre qu'un Président de la République,
03:46dans la situation actuelle d'instabilité, ne prenne pas le temps de répondre lui-même,
03:52mais il a des conseillers, il a des ministres,
03:55enfin, quand il en nomme ou quand il ne saute pas,
03:56il y a un nouveau ministère, de nouveaux ministres, que je vais solliciter très bientôt,
04:02et il y a des conseillers ministériels.
04:03À ce jour, à part le cachet comme quoi j'ai l'accusé de réception de la Poste,
04:09de la Poste, je n'ai même pas accusé de réception de mon courrier,
04:12et ce, malgré une réaction très forte de la presse,
04:16tout type de presse, que ce soit télé, radio nationale,
04:20le monde a fait une page entière.
04:22– Il y a des députés qui sont emparés de la question ?
04:23– Il y a des députés, mais qui sont sur la demande de saisir.
04:28Moi, la demande de saisir, c'est,
04:30ok, il faut faire quelque chose sur ces stocks-là,
04:32mais moi, je vois plus loin,
04:34c'est-à-dire qu'il faut interdire qu'on puisse faire ça à l'avenir dans notre pays.
04:37Parce que je parlais tout à l'heure des États-Unis,
04:40aux États-Unis, il y a un secrétaire d'État,
04:42je crois que c'est le secrétaire d'État aux armées,
04:44qui a quand même repris un tweet,
04:47prenant la suppression du droit de vote aux femmes aux États-Unis.
04:50Donc, c'est quoi la suite en France ?
04:52Donc, moi, ce que je défends aujourd'hui,
04:54c'est clairement une défense de la contraception en France,
04:58et pourquoi pas de la rentrer, elle aussi, dans la Constitution,
05:03ce qui n'est pas le cas, au même titre que l'avortement,
05:06parce que quand on voit ce qui se passe aux États-Unis,
05:08ce qui débarque régulièrement en France, 15, 20 ans plus tard,
05:12et puis avec la montée des populismes,
05:14je pense que ce droit fondamental que les femmes ont de choisir
05:19est potentiellement en danger, et qu'il faut faire quelque chose.
05:22Votre filiation explique cette mobilisation,
05:25le fait que ça vous mobilise particulièrement ?
05:27Évidemment que j'y baigne dedans, évidemment,
05:30mais on en a très peu parlé.
05:33Vous imaginez bien, bon, j'ai déjà dit sur ce plateau,
05:36mais un grand-père et son petit-fils,
05:37surtout quand il a entre 8 et 14, 15 ans,
05:41on ne parle pas de ces choses-là.
05:42Mais par contre, c'est clair qu'au fur et à mesure,
05:45dans ma personnalité, dans l'approche et la relation
05:50que j'ai avec les femmes de manière générale,
05:52Je me sens, je suis imprégné.
05:54On ne va pas dire que je suis féministe, n'exagérons pas,
05:56parce que le féministe est plus militant.
05:58Mais la défense des femmes, pour moi, est un combat,
06:03et c'est quelque chose que j'ai ancré au plus profond de moi.
06:05Quelles conséquences, justement, cette destruction potentielle
06:07pourra t'avoir sur la vie des femmes en général, d'après vous ?
06:11La vie des femmes, bon, dans les autres pays, c'est clair et net.
06:14Ces 10 millions d'euros, ça représente 3 ans de traitement contraceptif
06:20dans un pays comme le Sénégal.
06:22Sur la France, je dirais, c'est plutôt l'état d'esprit.
06:25C'est le message que ça renvoie à plus de 50% de la population française,
06:29aux femmes, et c'est en ça que je ne comprends pas
06:31que le président ne réagisse pas, de dire, on défend vos droits.
06:35Vos droits, moi, la conséquence, c'est de dire
06:37que les droits des femmes sont potentiellement en danger, intaquables.
06:40Et demain, on leur dira, ben, vous n'avez plus le droit à la contraception,
06:45pourquoi pas vous n'avez plus le droit à travailler,
06:47on n'ira peut-être pas jusqu'à ce qui se passe en Afghanistan,
06:49mais il faut commencer à mettre un stop dès maintenant.
06:53C'est ça, mon message.
06:54Vous avez interpellé les députés, on en est où, là, aujourd'hui ?
06:56On sait que l'instabilité politique du pays,
06:59ça n'est pas chose aisée de faire passer des propositions aujourd'hui ?
07:02Non, non, je travaille avec, notamment, le planning familial,
07:05avec qui, bon, j'ai tissé des liens au fil du temps,
07:09avec sa présidente, Sarah Durocher.
07:11Mais, non, en termes de députés, non,
07:14je n'ai pas été trop ni aidé, ni sollicité,
07:17sur la Loire, absolument pas.
07:18J'ai plutôt eu des appuis au niveau international.
07:24Le Canada m'a contacté,
07:26j'ai de la famille aux États-Unis,
07:28au niveau de l'ONU d'ailleurs,
07:29j'ai fait le relais avec eux au niveau de l'ONU.
07:32La Belgique aussi m'a contacté,
07:33mais la France, non plus,
07:35on a l'impression que la France s'en fout.
07:37Je pense que c'est dommage.
07:39Merci beaucoup, en tout cas,
07:41vous nous êtes informés de l'avancée de votre combat
07:43pour sanctuariser les contraceptifs féminins.
07:46Merci beaucoup Charles Dallara d'être venu nous voir aujourd'hui
07:48dans ce 7 minutes chrono.
07:50Merci à vous de nous avoir suivis.
07:51On se retrouve demain, même heure, même endroit sur TL7.
07:54À demain.
07:54Sous-titrage Société Radio-Canada
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