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  • il y a 19 heures

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00:00Jamais de ma vie, j'arrête.
00:02Je crois qu'on ne se rend pas compte de la force que ça me donne
00:06et de la joie que ça me donne.
00:08J'ai une vraie joie à être féministe.
00:09J'ai compris plein de choses.
00:10Ça m'a donné une grille de lecture du monde incroyable.
00:13Ça m'a donné des copines.
00:14Il y a ce mouvement de fond qui est bien plus qu'une révolte.
00:17Je pense que c'est une révolution, que le mouvement continue,
00:19qu'il est planétaire et qu'à chaque fois qu'ils arrivent à en faire taire certaines,
00:24d'autres prennent le flambeau et la parole.
00:26C'est formidable de vivre cette ébullition-là.
00:29Maintenant, c'est toujours très difficile de dire exactement où on en est
00:33en se plaçant sur une période aussi courte que l'année en cours.
00:37Vous allez avoir des signes qui vont vous faire aller dans un sens
00:40et d'autres dans le sens contraire.
00:41Il y a quelques semaines, je crois, le petit-fils Pellico
00:43qui portait plainte pour inceste contre son grand-père,
00:46mais la plainte a été classée sans suite.
00:47Et on est toujours à 94% de classement sans suite
00:49pour les plaintes dans les affaires de violences sexuelles.
00:52Donc, hurler à la victoire et au point marqué,
00:56au point décisif marqué, certainement pas.
00:58En revanche, ce qu'on a vu au procès Mazan,
01:01c'est cette foule qui acclamait Gisèle Pellico
01:04et qui la remerciait tous les matins.
01:07Ce qui fait du bien, c'est de voir que le documentaire
01:09sur Bêtre en canta explose les records de visionnage.
01:13C'est un très bon signe que Lorraine de Foucher,
01:15journaliste au Monde, ait reçu l'Albert Londres,
01:17qui a plein de signes très positifs qui nous disent
01:19qu'en fait, on est là, on est debout
01:20et qu'on ne va pas s'arrêter demain.
01:22Je peux comprendre cette fatigue immense des militantes féministes
01:26et cette usure des femmes aussi.
01:29J'en ai marre d'expliquer, j'en ai marre d'éduquer.
01:32Il y a des moments où je n'ai pas envie d'expliquer
01:33et il y a des moments où je préfère aller boire des cours avec mes copines
01:35et je me dis qu'au moins,
01:37les choses ne sont même pas dites,
01:39elles n'ont même pas besoin d'être verbalisées.
01:40On a le même ressenti, on a le même vécu.
01:43On se comprend, c'est un choix qui relève de chacune
01:46et ce que je choisis moi pour le lundi,
01:49je ne le choisirai peut-être pas pour le mardi.
01:51L'avantage, c'est qu'on vit aujourd'hui en France
01:53dans un tissu associatif et militant qui est hyper riche
01:56avec plein de super militantes, écrivaines, penseuses, essayistes
02:00qui sont là et les unes aux autres, on se passe le relais.
02:03Donc si on veut se reposer, on a droit au repos, tout va bien.
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