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Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00La grande interview sur CNews et Europe 1, mon invité à la tâche complexe de porter la parole du gouvernement dans un moment de grande confusion politique.
00:08Bonjour et bienvenue Maude Bréjon.
00:09Bonjour.
00:10Merci de votre présence, vous êtes donc la porte-parole du gouvernement.
00:12Nous allons évidemment aborder la tâche herculéenne du budget, mais avant cela, le soulagement immense,
00:18soulagement pour nos compatriotes Cécile Collère et Jacques Paris sortis de prison et transférés à l'ambassade de France à Téhéran.
00:24C'est une libération conditionnelle, précisons-le.
00:26C'est ce que dit d'ailleurs le régime iranien.
00:28Les familles de nos compatriotes ont exprimé leur joie qu'ils soient arrivés, je cite, sur un petit bout de France.
00:34Le Quai d'Orsay dit qu'il veut obtenir désormais leur libération immédiate.
00:39Est-ce qu'on pourrait espérer qu'ils rentrent prochainement, peut-être même avant les fêtes ou qu'ils passent les fêtes, évidemment avec leurs familles ?
00:46Ce que je peux vous dire en tout cas, c'est que le président de la République, le ministre des Affaires étrangères, la France, ils travaillent d'arrache-pied.
00:53C'est un immense soulagement, c'est une première étape. Le chemin n'est pas terminé, mais c'est une première étape de soulagement.
01:00Je partage ce soulagement, celui de leur famille, de leurs proches.
01:06On entendait la maman de Cécile Collère chez vos confrères de France Info ce matin et c'était extrêmement émouvant.
01:12Et on ne peut pas ne pas penser, évidemment, à Boalem Sansal et entre confrères Christophe Glaze en Algérie.
01:18Là, les nouvelles sont beaucoup plus sombres, y compris évidemment pour l'état de santé, hélas, du grand écrivain Boalem Sansal.
01:26C'est une pensée et on la partage.
01:28Maude Bréjean, revenons aux discussions budgétaires, l'actualité brûlante et ces discussions qui s'enlisent.
01:33Avant d'aborder, si vous êtes d'accord, les questions politiques sur l'issue des débats, des questions concrètes qui ont fait réagir les Français.
01:39Et je sais que votre réponse est attendue.
01:42D'abord, sur la prime de Noël, comment vous justifiez, madame la porte-parole du gouvernement, la volonté du gouvernement de diviser par deux la prime de Noël sur certaines conditions,
01:51de la sucrer pour les foyers sans enfants ? Est-ce que vous assumez de dire que l'état était trop généreux ?
01:57Je pense qu'on est à un moment, avec un déficit qui est extrêmement important, où la politique du chèque n'est plus tenable.
02:03Et donc, on a des choix à faire. Cette prime de Noël, on ne la supprime pas complètement.
02:08On la réserve à celles et ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les familles qui ont des enfants.
02:13Maintenant, ce sera soumis au débat, à l'Assemblée nationale.
02:16J'entends que ça fait débat. J'entends que les parlementaires veulent en discuter et c'est bien légitime.
02:21Mais on est à un moment où il faut assumer de faire des choix.
02:24C'est comme un foyer, comme les gens qui nous regardent.
02:26On ne peut pas éternellement dépenser l'argent que nous n'avons pas.
02:28Qu'est-ce que vous répondez à la gauche qui vous dit que le Père Noël est une ordure, en l'occurrence, c'est vous ?
02:32Et je leur réponds que cet argent-là, ce n'est pas de l'argent magique.
02:35C'est l'argent des Français.
02:36C'est l'argent des Français. C'est l'argent du contribuable.
02:38Et donc, on ne peut pas faire n'importe quoi avec l'argent du contribuable.
02:41On est à un moment où on doit faire des choix.
02:43Des choix qui ne sont pas faciles.
02:45Pas faciles pour nous, pas faciles pour les parlementaires qui en discutent en ce moment.
02:49Mais on a une responsabilité parce que le déficit qu'on crée aujourd'hui, c'est nos enfants qui le paieront demain.
02:53Donc, Nicolas qui paye, maintenant, il faut qu'il arrête de recevoir.
02:56Parce que vous avez dit, on arrête de faire n'importe quoi.
02:58Donc, avant, on était quand même un petit peu vannes ouvertes.
03:01On est à un moment où c'est plus difficile parce que la croissance est plus basse, parce qu'on est sortis des crises.
03:06Et donc, on prend nos responsabilités.
03:08Nous, on a proposé une copie au Parlement avec des mesures qui, parfois, sont difficiles.
03:14Mais je crois qu'ils sont justes et on en débattra.
03:15Et c'est au Parlement, ensuite, de faire son choix.
03:18Parlons-en, parce que la question, Maude Bréjean, c'est de savoir qui trinque à la fin.
03:21Est-ce que ce ne sont pas les plus modestes ?
03:23Par exemple, autre sujet qui concerne beaucoup de Français, les découverts bancaires.
03:28Je crois que plus de 25% des Français sont concernés par les découverts bancaires à partir du 15 du mois.
03:33Alors, vous avez affirmé que c'est une énorme fake news de la France insoumise.
03:37Vous avez dit qu'il ne s'agissait pas de supprimer l'accès aux découverts pour certains Français.
03:40Mais concrètement, la directive européenne est transposée, prévoit d'appliquer les règles des crédits à la consommation.
03:47Pour les découverts, si on est bien d'accord, inférieurs à 200 euros.
03:50Donc, dans les faits, il y aura un examen de solvabilité par la banque.
03:53Et dans les faits, il y aura une restriction à l'accès de ces découverts.
03:56Les découverts bancaires n'étaient ni automatiques, ni interdits avant.
04:02Ils ne seront ni automatiques, ni interdits après.
04:05Il y a un contrôle qui sera fait sur la solvabilité.
04:08Ce contrôle existait déjà, notamment pour les découverts au-delà de un mois et au-delà de 200 euros.
04:13Moi, je veux être très claire là-dessus.
04:15Nous ne sommes pas en train d'interdire les découverts.
04:18Le président de la République n'est pas en train d'interdire les découverts.
04:21Il y a une directive européenne qui a été votée, pardonnez-moi,
04:24notamment par l'ensemble de la classe politique, par l'ensemble des députés européens.
04:29Dont la transposition de leur renaissance sur le plan européen.
04:32Dont Manon Aubry, la France insoumise a voté la règle qu'elle dénonce aujourd'hui.
04:38Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
04:39Pardonnez-moi, que vous n'avez pas tous lu ce qu'il y avait dans cette directive européenne ?
04:42Non, ce qu'on dit, c'est que cette directive européenne vise à préserver et à protéger les consommateurs
04:47et qu'elle n'interdit nullement les découverts bancaires.
04:50Ce que fait la France insoumise là est d'une extrême gravité.
04:56La France insoumise s'empare d'un sujet, l'instrumentalise à des fins politiques,
05:01fait des tracts, ment aux Français sur un sujet qui touche environ 45% de la population.
05:0645% de la population a eu au moins une fois, a été au moins une fois à découvert.
05:12Mais 20% des Français le sont chaque mois.
05:14L'année dernière, et on en a bien conscience.
05:15Et c'est pour ça que je redis, ce ne sera absolument pas interdit.
05:19La France insoumise vous ment.
05:21Ces procédés sont honteux.
05:22Ces procédés sont honteux.
05:23J'écoutais hier les questions au gouvernement des députés insoumis
05:28qui relayaient sans vergogne des fausses informations,
05:31qui parlent de surtransposition alors qu'il n'y a eu aucune surtransposition.
05:34Mais nous sommes d'accord que c'est une directive européenne qui est transposée,
05:39mais il n'y a pas eu de surtransposition.
05:40Ça n'a pas été fait par excès, c'est ce que vous dites.
05:43C'est une directive européenne qui a été votée par l'ensemble des partis politiques,
05:46qui n'interdit en rien les découverts bancaires.
05:48Mais est-ce que vous dites ce matin qu'ils limitent l'accès aux découverts ?
05:51Ça ne limite pas l'accès aux découverts.
05:53Donc aucun effet.
05:54Ça ne limite pas l'accès aux découverts.
05:56Il y avait déjà des contrôles qui étaient faits avant cette directive.
06:00Il y aura des contrôles qui seront faits après.
06:02Et c'est bien normal.
06:03Mais madame la porte-parole du gouvernement,
06:05s'il y a une directive, c'est que quelque chose va changer entre avant et après.
06:07Il n'y a absolument pas d'interdiction.
06:10Les découvertes ne sont pas automatiques.
06:11Ils ne l'ont jamais été.
06:12Quand vous allez à la banque, que vous souscrivez à un contrat et qu'on vous donne une carte de crédit,
06:18il n'y a pas automatiquement accès aux découverts.
06:19Un exemple, si les charges dépassent les 30% de revenus, soit 600 euros pour un revenu environ de 2000 euros,
06:27le découvert peut être refusé avec une telle directive ?
06:30Il n'y a pas de changement par rapport à ce qui se passait avant,
06:32au-delà de 200 euros et des découvertes supérieures à un mois.
06:35On vérifiait votre solvabilité pour ne pas vous mettre en situation de surendettement,
06:40parce que c'est dangereux pour vous.
06:42Et ces contrôles vont continuer à perdurer en dessous de 200 euros.
06:45On fera également ce contrôle de solvabilité.
06:48C'est la banque qui va le faire.
06:49Donc ça rajoute un peu de travail aux banques.
06:52C'est transparent pour les consommateurs qui n'auront pas de démarche supplémentaire à faire eux-mêmes.
06:56Et on n'interdit pas, je le redis, les découvertes bancaires.
06:59Donc ne commençons pas à relayer les fake news de M. Gompard, de Mme Pannot ou de M. Mélenchon,
07:05qui sont dans des procédés.
07:06On ne relaie pas, on interroge.
07:08Absolument.
07:08Et ça inquiète beaucoup de Français.
07:10Je ne le dis pas pour vous, mais j'ai été très choquée de ce qui s'est passé.
07:12On va continuer, parce qu'il faut voir aussi dans les faits comment cela va se passer.
07:16Si vous êtes d'accord sur ces news européens, on passe en revue toutes ces mesures concrètes.
07:20Autre mesure qui a fait vivement réagir, c'est le doublement des franchises médicales,
07:24qui aura, à Maud Bréjot, un coup direct sur les malades.
07:27Malgré tout, vous estimez que c'est une bonne mesure.
07:29Cette phrase a beaucoup interpellé.
07:32Le gouvernant ne veut pas reculer, mais c'est quand même une bonne mesure
07:35qui va pénaliser les assurés ayant des maladies chroniques.
07:38De quoi parlons-nous ?
07:39De maladies chroniques.
07:40L'assurance maladie sera en hausse l'année prochaine.
07:43Le budget de l'assurance maladie de 5 milliards d'euros.
07:47Le déficit cette année est estimé à environ 25 milliards.
07:51Nous ne sommes pas dans un budget de régression sanitaire, c'est tout l'inverse.
07:55Il y a aujourd'hui 18 millions de personnes, 18 millions, qui ne payent aucune franchise médicale.
08:01Et c'est normal, on parle des mineurs, on parle des Français les plus modestes,
08:04on parle des femmes enceintes.
08:06Est-ce qu'il faut élargir d'ailleurs les publics protégés ?
08:08C'est une question qu'on peut se poser.
08:10Nous, on y sera ouverts lors des débats à l'Assemblée nationale.
08:12Pour autant, est-ce qu'aujourd'hui, ceux qui le peuvent, peuvent contribuer un peu plus
08:18quand ils vont chez le médecin ou quand ils vont à la pharmacie, on estime aussi que c'est normal.
08:23Dit autrement, au regard de ce qu'est la démographie aujourd'hui,
08:26au regard de ce qu'est le déficit de l'assurance maladie,
08:28qui va atteindre 40 milliards d'euros en 2030, si on ne fait rien,
08:32le tout gratuit, tout le temps, pour tous, n'est pas tenable et n'est pas souhaitable.
08:37Ce discours peut être entendu, mais vous êtes d'accord que personne ne choisit d'être malade par plaisir ?
08:42Nous sommes d'accord, parce que la manière de dire que c'est une bonne mesure sur un tel sujet,
08:46où on parle aussi parfois de maladies chroniques,
08:48c'est une mesure de responsabilité.
08:52Encore une fois, même après cette mesure-là,
08:55nous resterons le pays où le reste à charge est le plus faible de l'ensemble des pays de l'OCDE.
09:01Ce n'est pas un budget de régression sanitaire.
09:03Est-ce que vous confirmez qu'en l'État, Maude Bréjon,
09:05il y a une nette augmentation d'impôts qui va toucher les Français en l'État ?
09:08Non.
09:09Le rapporteur du général du budget nous a dit exactement l'inverse hier.
09:12Il ne le connaît pas ?
09:13Il y a d'abord...
09:14Si, j'ai beaucoup de respect pour mon collègue.
09:16Vous ne dites pas la même chose.
09:17Il dit deux points de PIB que vous aviez en plateau hier.
09:20D'abord, ce budget, c'est quoi ?
09:21C'est deux tiers de réduction de dépenses.
09:24On va attendre de les voir.
09:26Et c'est effectivement une augmentation,
09:28un effort exceptionnel demandé à ceux qui le peuvent le plus.
09:32C'est une augmentation des prélèvements obligatoires.
09:34On parle des grandes entreprises,
09:36440 grandes entreprises, par exemple, sur l'impôt sur les sociétés,
09:40et des Français les plus fortunés.
09:42La contribution...
09:42Madame Bréjon, est-ce qu'il y a une augmentation des impôts ?
09:45Oui.
09:46Non, il n'y a pas d'augmentation des impôts.
09:48On ne passe pas de 43% à 45% du PIB ?
09:50Il n'y a pas d'augmentation généralisée des impôts.
09:53Il y a un ciblage, un effort particulier demandé à ceux qui le peuvent le plus.
09:57Je vous prends un exemple.
09:58La contribution est exceptionnelle sur les hauts revenus.
10:00On parle de Français qui gagnent seuls plus de 250 000 euros par an,
10:05et pour un couple, au-dessus de 500 000 euros par an.
10:07C'est conséquent, mais on est sympa dans les ultra-riches.
10:10Ce n'est pas tout à fait ce que j'appelle la classe moyenne.
10:13Au-dessus de 500 000 euros par an...
10:16Vous savez, ce sont les choses qui finissent par ruisseler, généralement.
10:19On est quand même sur des gens qui gagnent extrêmement bien.
10:22Mais vous assumez une augmentation d'impôts ?
10:2320 000 foyers en France.
10:26On assume de demander de façon exceptionnelle et ciblée
10:30une contribution particulière aux entreprises qui le peuvent
10:33et aux Français les plus fortunés.
10:35Encore une fois, on parle de 20 000 foyers.
10:37On ne parle aucunement de la classe moyenne.
10:39Et ensuite, je le redis, il faudra parler des dépenses.
10:41On parle beaucoup d'impôts aujourd'hui.
10:43On vous attend.
10:43On parle beaucoup d'impôts aujourd'hui
10:45parce que la discussion budgétaire est organisée de telle sorte,
10:49dans la Constitution,
10:50qu'on commence par discuter des recettes.
10:53Ensuite, on va discuter des dépenses.
10:55Et là, moi, je serais très attentive
10:57à ce que proposeront les uns ou les autres.
10:59Il est plus facile de proposer de nouveaux impôts
11:01que de réduire les dépenses.
11:02Parce que réduire les dépenses, c'est aussi impopulaire parfois.
11:05Beaucoup le réclament.
11:06Mais j'attends de voir également les propositions
11:08des différentes forces politiques.
11:10Est-ce que vous regrettez que le Premier ministre ait renoncé au 49-3 ?
11:14Non. Je pense que c'était une demande
11:15partagée par les bancs de l'Assemblée nationale.
11:20Expliquons pourquoi on dit cela, Mme Bréjean.
11:21C'était une demande partagée de l'Assemblée nationale.
11:22Est-ce qu'il est possible qu'on aille vers un budget par ordonnance ?
11:24On voit bien aujourd'hui...
11:25D'abord, je vous réponds là-dessus.
11:27On voit bien aujourd'hui que l'utilisation du 49-3
11:30n'est plus tenable.
11:32Il l'a été dans d'autres contextes.
11:33Il l'a été avec d'autres gouvernements.
11:35Mais on a, me semble-t-il,
11:37atteint une limite avec cette utilisation.
11:40Et donc, il fallait laisser faire le débat parlementaire,
11:43faire confiance aux députés.
11:46Ce qu'on voit aujourd'hui est quand même, pardonnez-moi...
11:49Vous faites confiance, là, à ce qui est en train de se passer ?
11:51En tout cas, je remarque, pardonnez-moi,
11:52qu'on a un hémicycle qui est plein,
11:54avec des débats qui sont techniques.
11:56À tout le moment, pour parler du budget de la France,
11:57il était vide, nous en sommes là.
11:59C'est-à-dire, on en est à souligner qu'il y a un hémicycle plein.
12:02Oui, je le souligne.
12:03Avec des débats qui sont exigeants,
12:05qui sont techniques,
12:07qui sont longs,
12:08des compromis qui ne sont pas faciles à trouver
12:10parce que ce n'est pas tout à fait dans la culture française.
12:12En tout cas, ce n'est pas dans ce qu'on a pu expérimenter
12:14ces dernières années.
12:16Mais on doit être fiers de ça.
12:18Fiers ? Pardonnez-moi, fiers.
12:19Le prix Nobel d'économie parle de députés
12:22qui ont une inculture totale,
12:24un manque de culture intellectuelle et économique.
12:27Vous en êtes fiers ?
12:27Je suis d'accord avec lui sur un certain nombre de sujets,
12:29pas sur ça.
12:30Et moi, j'invite les uns et les autres
12:32à ne pas propager des discours
12:34qui alimentent l'anti-parlementarisme.
12:36Avoir une Assemblée nationale qui fonctionne,
12:38même dans la difficulté,
12:40ça fait aussi l'honneur de nos institutions.
12:43Emmanuel Macron, hier en déplacement,
12:45cela faisait longtemps d'ailleurs,
12:46a réagi en affirmant qu'on ne rend pas
12:48un pays plus heureux en empêchant ses champions
12:50d'aller conquérir de nouveaux marchés.
12:52Le président, d'ailleurs, a quelque part
12:53réglé ses comptes,
12:54ciblant la gauche,
12:55le Rassemblement national,
12:56et même certains députés de son propre camp
12:59qui ont voté aussi pour de nouveaux impôts,
13:02avec une impopularité record,
13:06Maude Bréjon.
13:07Par qui il est encore entendu ?
13:09Président de la République.
13:10Président de la République.
13:11Il a été élu pour cinq ans.
13:14Il est légitime, et je vais même dire,
13:15il est normal qu'il s'exprime sur des sujets
13:18qui touchent le quotidien des Français,
13:20qui touchent la vie économique du pays.
13:22Être président de la République,
13:24ce n'est pas être un super ambassadeur
13:26hors les murs et hors des frontières.
13:28C'est aussi...
13:29Ce qu'il a fait pendant des mois,
13:30sur la scène internationale.
13:31C'est aussi s'intéresser,
13:33sans interférer dans les discussions,
13:36mais avoir un œil,
13:37avoir un regard sur ce qui se passe,
13:40notamment sur un sujet aussi important
13:43que l'élaboration d'un budget pour le pays.
13:45Et si d'ailleurs il ne le faisait pas,
13:47je pense que ceux qui aujourd'hui
13:48lui reprochent ses prises de parole
13:50lui reprocheraient alors de ne pas en avoir.
13:51Mais enfin, on est tous plein de contradictions.
13:53On va voir s'il y a des contradictions sur ces sujets.
13:56Pour conclure, il nous reste quelques minutes.
13:58Maude Bréjean, ce sont des questions courtes,
13:59si possible, qui appellent des réponses courtes.
14:01Un maire qualifié de pro-palestinien à New York,
14:04Zoran Mamdani, premier maire musulman
14:06de la plus grande ville des États-Unis,
14:09The Red Apple, désormais baptisé
14:11le Mélenchon américain, pour certains, pour LFI.
14:14Vous saluez sa victoire ?
14:16Je n'ai pas à la saluer ou à ne pas la saluer.
14:18Je lui souhaite de réussir
14:19et j'espère qu'il arrivera à rassembler autour de lui.
14:22Aujourd'hui, à partir de 13h,
14:23l'emplacement du géant chinois Chine au BHV
14:26sera ouvert malgré le scandale des poupées sexuelles
14:28et la dénonciation de nombreux politiques
14:30et du gouvernement.
14:32La rentabilité est plus forte que tout, au final ?
14:34Il y a deux choses.
14:35D'une part, les contrôles que l'État met en place
14:38et doit continuer à mettre en place
14:39pour s'assurer que ces produits sont conformes.
14:43Je ne vais pas revenir sur le scandale
14:45absolument dégoûtant de ces derniers jours.
14:47Je le dis ici sans faire de jugement moral, bien sûr.
14:53Je sais que pour certains Français, c'est difficile
14:56et l'accès à des vêtements de bonne qualité
14:59est parfois trop coûteux.
15:01Mais dans notre rapport à l'ultra-fast fashion
15:04et à la surconsommation de vêtements,
15:06nous avons aussi, chacun, une responsabilité.
15:09Le patron du BHV, il vous a dit
15:10circuler, il n'y a rien à voir.
15:11Une responsabilité individuelle.
15:13Voilà.
15:14Et ensuite, on peut nous reprocher
15:15de ne pas fermer telle ou telle enseigne.
15:16Mais enfin, nous ne sommes pas
15:17dans une économie administrée.
15:19Des wagons 100% féminins en Ile-de-France
15:21pour la sécurité des femmes,
15:23soumission ou bien solution ?
15:25Inacceptable.
15:27Inacceptable, ce n'est pas aux femmes
15:29de se parquer dans des wagons
15:31qui leur seraient dédiés.
15:34Oui, mais ce n'est pas la solution.
15:37Ça revient à dire qu'au fond,
15:40c'est un peu de la faute des femmes
15:41quand elles se font agresser dans les transports
15:42et donc mettons-les ensemble dans un même wagon.
15:44Non, non, non, non.
15:45Le problème, ce n'est pas les femmes.
15:46Ce n'est pas comment elles s'habillent.
15:48C'est les comportements déviants
15:50d'une minorité d'hommes.
15:53Ça ne concerne bien sûr pas tous les hommes.
15:55Justement, pour terminer sur la sécurité
15:56et la délinquance, il y a quelques jours ici même,
15:58le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez,
15:59a refusé de faire un lien
16:00entre immigration et insécurité
16:03en tant que porte-parole du gouvernement.
16:04Vous confirmez cela ?
16:05Vous êtes sur la même ligne ?
16:06Je pense qu'il faut être extrêmement lucide.
16:08Laurent Nunez disait qu'il y avait
16:0936% des interpellations, je crois,
16:11en Ile-de-France
16:12qui étaient dues à des étrangers,
16:13situation irrégulière.
16:14Il refuse de faire le lien.
16:15Ou situation irrégulière.
16:17Et donc, il faut voir ce chiffre.
16:19J'ai dit, moi, sur ce plateau,
16:20il y a plusieurs mois de ça...
16:22Le 28 mai 2024.
16:23Tout à fait.
16:24Qu'il y avait parfois un lien
16:25entre insécurité et immigration.
16:27Vous avez dit qu'il faut être aveugle
16:29pour affirmer le contraire.
16:30Sans essentialiser les uns ou les autres.
16:33Mais il y a aujourd'hui une réalité.
16:34Et encore une fois,
16:35je reprends les chiffres
16:36qui ont été donnés ici
16:38par le ministre de l'Intérieur.
16:39Donc, je n'invente rien.
16:40Merci, Maude Bréjean.
16:41C'est votre grande interview.
16:42Bonne journée et à bientôt.
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