Joël Simon, directeur de Nova Villa et organisateurs d'événements autour de la lecture à Reims était l'invité d'ICI Champagne Ardenne lundi 3 novembre alors que débute la semaine de la remise des prix littéraire. Il réagit également à la baisse du temps de lecture des Français.
00:00On parle de lecture ce matin, la semaine de remise des prix littéraires commence aujourd'hui alors que dans le même temps les français lisent en moyenne une heure de moins par semaine qu'en 2023.
00:10Pour en parler, on reçoit ce matin un passionné de lecture, c'est le directeur de Nova Villa à Reims qui organise plusieurs événements autour de la lecture, Léo.
00:17Bonjour Joël Simon.
00:18Bonjour Léo.
00:19Quelle est la plus forte émotion que vous ayez ressentie en lisant un livre ?
00:23Alors il y a très très longtemps, c'est un livre d'Oriana Falaci, un homme, c'est une journaliste qui fait une enquête sur un prisonnier de la gentilité grecque.
00:32Ça m'a bouleversé complètement, il y a très très longtemps.
00:36Autrement, le livre de Laurent Poggioli, trois sœurs, il y a un an ou deux.
00:41On l'a dit, il y a ce constat du Conseil national du livre, une heure de moins de lecture en moyenne par semaine pour les français.
00:48C'est vrai qu'on voit le plus souvent des gens le nez sur leur téléphone que sur un livre ou dans les transports en commun par exemple.
00:55Vous le comprenez, ça vous arrivez à l'accepter même ?
00:58À la fois oui, je crois qu'on ne peut pas aller contre ça.
01:01Mais en fait, je vais vous dire comment j'aborde la question.
01:05Moi je suis un militant de la lecture, un militant du livre et en fait un passeur.
01:11C'est-à-dire qu'il faut amener le public à s'intéresser au livre.
01:15Et c'est ce qu'on fait nous à Nova Villa avec moteur.
01:18Quand votre sujet est intéressant au niveau du livre, quand l'auteur ou l'autrice est très intéressant,
01:26vous avez un public d'adolescents, ils marchent complètement, ils sont embarqués.
01:30Là j'ai animé cinq rencontres fin septembre, début octobre avec la salle du Célier pleine
01:37et des adolescents qui étaient complètement captivés et avec des réactions très très fortes.
01:42Justement, vous organisez Mélimo, ma destination du jeune public, kiosque sur le journalisme.
01:47Est-ce que vous avez des rencontres comme ça qui vous ont marqué avec le public ou les participants à tous ces festivals ?
01:53Alors une des rencontres récemment, c'est avec Asia Joulaye qui a écrit un livre qui s'appelle IBN.
01:59Et en fait dans la salle, à un moment, il y a un adolescent, lycéen à Libergier,
02:04qui interroge l'autrice en disant « Comment faites-vous pour savoir que ce jeune a ces réactions-là ? »
02:12Je ne peux pas en parler du livre parce que c'est trop court.
02:14Et il dit à l'autrice « Mais moi j'ai vécu exactement la même chose ».
02:19Et là il s'est passé quelque chose, ça veut dire que le prof, l'enseignante avait fait lire une partie du livre.
02:27Le jeune a été complètement embarqué par les propos d'Asia Joulaye et c'est sûr qu'il va le lire.
02:31Et puis j'ai une autre anecdote avec des secs pas de l'école du collège Trois-Fontaine
02:40qui sont venus justement écouter le rap de Jolie il y a un an
02:44et qui en sortant me font des signes du pouce comme ça en me disant « Monsieur c'est super ».
02:49Et huit jours après, l'enseignante me dit « Amélie, elle m'appelle, ils veulent monter le roman en spectacle pour la fin d'année ».
02:59Sauf que c'est un fait divers qui s'est passé à Moscou où trois jeunes femmes
03:05qui ont vécu les pires sévices avec leur père décident de le tuer à un moment.
03:09Donc c'est un peu compliqué mais c'est quelque chose qui les avait marqués
03:12parce que peut-être ça les touchait dans les sévices, bon je n'en sais rien, on ne va pas.
03:15L'idée en tout cas c'est de créer des moments qui marquent les gens, qui les incitent ensuite.
03:21C'est créer le virus de la lecture, l'objectif.
03:23Moi je me sens vraiment comme un passeur, c'est-à-dire de dire que c'est important
03:28mais ça commence dès le plus jeune âge, c'est-à-dire on a eu ce week-end, comme c'est les vacances,
03:34notre petit-fils Lazare qui a deux ans et demi, mais en fait la lecture est complètement intégrée
03:40comme une nourriture dans son quotidien.
03:42Il joue, à un moment où il s'arrête, il demande est-ce qu'on lui lise un livre
03:46mais il n'y a rien d'extraordinaire, je pense qu'il y a plein de familles où ça se passe.
03:50C'est-à-dire que ça commence très très jeune et puis il faut provoquer les rencontres
03:54entre les adolescents et le public, mais moi je suis surtout sur un public d'adolescents
04:00et les auteurs, parce qu'il y a des choses à partager.
04:03Après c'est une bataille qu'on ne gagnera peut-être pas, mais ça bougera des choses, je suis sûr.
04:08Et un dernier mot en parlant des auteurs, c'est l'actualité du moment.
04:11Ferat Elani, le rémois en lice pour le Renaudot, vous le connaissez ?
04:16Je connais bien Ferat, j'ai lu son dernier livre, Le ciel est immense,
04:23et c'est vraiment un bijou extraordinaire.
04:26Je connaissais l'histoire.
04:28Ferat m'avait raconté il y a un an, quand on avait été au lycée de Sedan,
04:32l'histoire de sa famille irakienne,
04:37cette carte au salle qui était arrivée, son oncle avait été en Union soviétique faire un stage.
04:44Et en fait, j'ai acheté le livre le 20 août à la Lépréerie Dialogue à Brest,
04:49en me disant comment il terminait, parce qu'il n'arrivait pas à finir son roman.
04:53Et là, c'est un petit bijou, il nous embarque, c'est extraordinaire,
04:57mais il a beaucoup beaucoup de talent, à la fois comme journaliste, il a eu le prix Albert Long,
05:00et puis ce serait magnifique s'il avait ce prix, je vous invite à lire.
05:06Réponse demain pour le Renault d'eau, en même temps que le Goncourt fera Talani,
05:09qui sera votre invité, l'OMIC Guillaume, à 8h45.
05:13Merci à vous, Joël Simon, directeur de Nova Villars.
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