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  • il y a 19 heures

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Transcription
00:00Ma salle de montage était ouverte à tous ceux qui voulaient venir,
00:03justement pour qu'il n'y ait pas de soucis.
00:05Moi, je n'étais pas dans la recherche du scoop.
00:07C'est Mireille Dumas pour Télé 7 jours.
00:09Les balais masques, c'était toutes les semaines.
00:11Toutes ces confidences lourdes, parce qu'on abordait quand même,
00:14on levait de sacrés tabous.
00:16On parlait de la violence sur les enfants, sur les femmes,
00:19le viol, le racisme,
00:24plein de l'homosexualité, transgenre,
00:27tous ces sujets dont on parlait peu.
00:28Et avec leur lot de souffrances.
00:31Celle qui m'a le plus marquée, c'est au début des années 90,
00:35une jeune fille, n'en bas les masques d'ailleurs,
00:37qui avait 20 ans et qui expliquait qu'elle venait de contracter
00:41pour la première relation sexuelle le VIH.
00:45Donc, elle était séropositive et ça se passait très mal.
00:50Je ne voulais pas m'écrouler devant elle,
00:52parce que je trouvais qu'elle était tellement digne
00:54qu'elle me regardait comme ça, droit dans les yeux,
00:56en parlant de cette mort qui arriverait prochainement
00:59ou dans quelques temps.
01:01Et voilà, je suis sortie pleurer,
01:04puis après je me suis remaquillée,
01:05puis quand je me sentais prête à revenir, je suis revenue.
01:08Marie était très maternelle avec moi,
01:10très attentive, très gentille, très maternelle.
01:13Vous pouviez vous sentir vous protégée ?
01:15Oui.
01:15C'est-à-dire du rôle de...
01:16Oui, ça me plaisait beaucoup.
01:20C'est un rapport qu'elle a établi, justement, sachant que ça me plaisait.
01:24Il m'avait dit, je viens, mais vous ne me posez pas de questions sur Marie.
01:28En revanche, si j'ai envie de parler de ma fille,
01:30qui était décédée, je crois, un an auparavant,
01:33tuée,
01:35et j'y viendrai tout seule.
01:39Et en fait, il en a parlé, effectivement, tout seul,
01:42avec beaucoup d'émotions.
01:43Et moi, dans ces cas-là, c'est ce que j'ai toujours fait,
01:45c'est que je laisse la personne,
01:47quand je vois qu'elle est trop émue,
01:49je demande toujours si...
01:50Voilà, est-ce que vous voulez que l'on s'arrête ?
01:52Et 8 fois sur 10,
01:54je dis comme ça,
01:55les personnes disent,
01:56non, non, non, je...
01:57Voilà, je savais que...
01:59Enfin, je veux en parler.
02:00Tant pis si ça me fait mal,
02:02tant pis si je pleure,
02:02mais non, non, on continue.
02:04J'ai toujours fait attention à ça,
02:05c'est que...
02:07D'avoir le montage pour ça,
02:08que ça ne soit pas du direct.
02:10Je pense qu'il n'y ait pas une question malheureuse
02:11qui mette en difficulté quelqu'un.
02:13Parfois, qu'on est allé un petit peu loin
02:16ou que ça ne concerne pas forcément le public,
02:19on s'est autorisé à se dire entre soi,
02:21et à ce moment-là, je peux couper.
02:24Au contraire, mais vraiment,
02:25souvent, on me dit,
02:25mais tu laissais...
02:26Mais oui, je n'avais pas envie de...
02:28Parce que j'avais un truc,
02:29allez hop,
02:29je n'allais surtout pas le mettre à l'antenne.
02:31Non, c'était en accord.
02:32À partir du moment où les gens vous font confiance,
02:35acceptent de vous parler,
02:36la moindre des choses,
02:37c'est de respecter cela.
02:40Il n'y a que les politiques
02:41où on puisse aller aux états publics comme ça
02:45parce qu'ils se doivent de répondre
02:49à certaines questions.
02:51Et encore, pas à toutes.
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