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00:00Repinsoir week-end, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04Et toujours en compagnie de Jules Torres et Sébastien Ligné.
00:07On évoquait il y a quelques instants cette interview fleuve de Jordan Bardella dans le JDD.
00:13Sébastien Ligné, vous faisiez le parallèle entre ce qui se passe, ce psychodrame au Pêl et Bourbon,
00:18avec notamment ce déluge de taxes, et puis l'affiche Jordan Bardella,
00:24qui est lui un petit peu au-dessus de tout ça, au contact des Français.
00:28Il n'empêche, ça ne vous a pas échappé, le RN qui est venu au secours du Parti Socialiste.
00:33D'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon, tiens, on va l'écouter, Jean-Luc Mélenchon qui parle d'une autre alliance.
00:38J'ai compris comme tout le monde, ils ont changé d'alliance.
00:41Ils étaient alliés à gauche avec nous, avec les communistes et avec les verts,
00:44et maintenant, ils veulent s'allier avec M. Attal et avec ce qu'ils appellent, eux, le centre-gauche.
00:49Bon, je ne vois pas ce qu'il y a de gauche dans M. Attal, mais voilà, c'est ça leur calcul.
00:52Il y a de leur part aussi un amateurisme.
00:55Et l'amateurisme, le manque de professionnalisme, ça signifie qu'en réalité, ils s'en foutent de ce qu'ils votent.
01:01Ce qui compte pour eux, c'est juste qu'ils ont montré qu'ils pouvaient s'entendre avec M. Attal. Voilà tout.
01:06Alors là, Jean-Luc Mélenchon, en l'occurrence, parlait de l'alliance du PS,
01:10ses anciens amis avec les centristes,
01:13mais il y a aussi cette alliance avec le RN, qui a largement participé à voter ces taxes.
01:18Ça vous a évoqué quoi ? C'est étonnant, parce que dans l'interview, Jules Torres, que vous avez faite,
01:24Jordan Bardella parle de pro-business,
01:27il appelle les patrons, il leur dit qu'il a besoin d'eux.
01:31C'est vrai que c'est un petit peu contradictoire quand même.
01:32C'est intéressant, parce qu'on ne le sent pas mal à l'aise sur ces questions-là,
01:35mais on sent qu'il y a une autre fibre que celle qui est défendue à l'Assemblée nationale.
01:39Donc, j'ai l'impression quand même qu'il a du mal à participer à ce débat et à ce titre-là.
01:43Le fait d'être éloigné de tout ça, ça lui va plutôt bien.
01:47Après, quand on lui pose la question sur les taxes qui ont été votées par le RN,
01:51il assume.
01:52Le problème, c'est la faisabilité bien souvent de ces taxes.
01:54Je vais prendre les deux taxes qui ont fait le plus parler.
01:57La fameuse taxe sur les multinationales, qui serait contraire.
02:00Moi, je suis pour qu'on taxe davantage McKinsey, qui paye ses impôts dans le Delaware.
02:04Je suis pour que McDo paye autant d'impôts en France que les sociétés françaises.
02:10Et ça, je pense qu'il n'y a aucun Français qui est contre.
02:13Le problème, c'est que c'est contraire aux 125 conventions internationales qu'a signée la France
02:17avec les accords bilatéraux, avec d'autres pays, avec l'Union Européenne.
02:22Donc, c'est en cela qu'avec un seul amendement et un débat un peu faible, il est inapplicable.
02:26Et la deuxième des choses, c'est le fameux impôt sur la fortune improductive.
02:31Les assurances-vie, quand même.
02:32Donc, on met les assurances-vie, on enlève la résidence principale, mais on met les assurances-vie,
02:36on met, je crois, aussi les PEL.
02:38Il y a un gros sujet, Sébastien Ligné l'expliquera mieux que moi, par exemple, autour des œuvres d'art.
02:42Qui va venir estimer les œuvres d'art que certains possèdent chez eux ?
02:46Donc, en réalité, c'est vrai qu'on a un peu l'impression d'un amendement voté à la va-vite,
02:50qui n'a pas été beaucoup réfléchi.
02:52Et c'est un petit peu ce que je reproche, moi, à ce débat en ce moment à l'Assemblée.
02:55Sébastien Ligné.
02:56Oui, mais là où je ne suis pas d'accord sur le côté surprenant, c'est qu'on ne découvre pas aujourd'hui
03:00que le RN a, dans son programme, plusieurs mesures de justice fiscale,
03:05et que le RN a toujours été assez prompt à taxer les plus grands patrimoines,
03:09les très grandes entreprises, les super-dividences, etc.
03:12C'est l'épargne des Français, les assurances-vie.
03:15Je ne vais pas du tout défendre cette taxe.
03:17Je vous explique juste que cette proposition, le RN l'a votée,
03:22parce qu'elle fait, entre guillemets, partie, dans une version un petit peu différente,
03:26de ce que Marine Le Pen proposait dans son programme présidentiel en 2022.
03:30Donc moi, je ne peux pas dire aujourd'hui que je sois surpris que le RN vote une taxe pareille.
03:34Vous avez des Français qui ont voté pour un parti qui défendait cette taxe-là.
03:37Alors là où je suis d'accord avec Jules Torres, c'est qu'elle est extrêmement mal faite,
03:40et qu'elle ne correspond même pas à la vision originelle de Marine Le Pen et de son programme.
03:44Parce qu'en effet, il y a plein de zones grises.
03:46Le patrimoine immatériel, notamment le patrimoine mobilier,
03:49tout ce qui sont, contrairement chez les gens,
03:52les œuvres d'art, les livres anciens, les meubles, tout ça.
03:56Qui va l'expertiser ?
03:58Parce que si c'est à l'état d'expertiser, bon courage, déjà pour faire le tour.
04:01Et ensuite, c'est-à-dire quoi ?
04:02C'est-à-dire que la personne a un diplôme en œuvre d'art et en histoire de l'art pour juger une œuvre.
04:07Non, la seule chose qu'on devrait faire, c'est taxer à la vente, évidemment.
04:13Ceux qui font de la spéculation sur les œuvres d'art,
04:18je considère qu'il faut taxer les spéculations.
04:20Là, en l'occurrence, on ne taxe même pas les spéculations,
04:22on taxe l'œuvre en tant que telle et sa propriété.
04:24Parce qu'aujourd'hui, en France, on s'attaque de plus en plus à la propriété.
04:27C'est ça le problème, là où je suis d'accord avec vous.
04:29Mais le RN, ce n'est pas surprenant.
04:30Ils ont toujours eu un programme, on va dire, social ou socialisant.
04:33Oui, mais c'est vrai que c'est par rapport au discours de Jordan Bardella,
04:35dans les colonnes du JDD, qui est en effet très pro-business.
04:38On verra comment les choses évolueront, n'est-ce pas ?
04:41En tout cas, ça réussit plus tôt au président du RN.
04:44Vous avez vu ce sondage élabe, 35% il s'envole.
04:48Il a encore pris 4 points quand Édouard Philippe, second, en perd quelques-uns aussi.
04:53Il finit à 15%.
04:54Et alors surtout, il y a en embuscade quand même un certain Jean-Luc Mélenchon.
04:58Est-ce que si l'élection présidentielle avait lieu demain,
05:02est-ce qu'on pourrait se risquer à se retrouver avec un Jordan Bardella,
05:06Jean-Luc Mélenchon au deuxième tour, Jules Torres ?
05:08Quand on regarde les sondages, je dirais que c'est le combat, le duel le plus probable.
05:13Alors il faut faire évidemment extrêmement attention aux deux choses.
05:15D'abord, on n'est pas en campagne électorale.
05:17Et deuxièmement, on est 18 mois avant le scrutin.
05:21Mais la photographie à l'instant T est extrêmement intéressante.
05:23D'abord parce qu'en effet, Jordan Bardella est très très haut, 35%.
05:27Je pense que depuis Mitterrand, en premier tour, ça n'a pas existé.
05:33On est quasiment sur les mêmes scores en termes de différence qu'aux européennes.
05:37On a Edouard Philippe qui était à 25% l'an dernier, qui aujourd'hui se retrouve à 15%.
05:42On a des candidats de gauche qui sont extrêmement bas, entre 9 et 13%.
05:46Donc on a un seuil de qualification dans certaines hypothèses qui est à 12,5 dans l'hypothèse Attal de ce sondage-là.
05:53À 12,5, on est au second tour.
05:55Donc voilà, vous voyez que même l'élection présidentielle de 2002 avec Lionel Jospin,
05:59qui n'est pas au second tour, enfin Jean-Marie Le Pen qui est au second tour à 16%,
06:03eh bien c'est au-delà de tout ça.
06:05Donc c'est vrai qu'on a le sentiment que Jean-Luc Mélenchon est le meilleur à gauche en campagne.
06:10C'est d'ailleurs la seule incarnation...
06:11Il n'est pas loin de Raphaël Glucksmann, mais moi je suis toujours étonnée de voir à quel point
06:14les outrances de Jean-Luc Mélenchon et de son parti, finalement, ne le sanctionnent pas.
06:19Non, mais parce que les outrances de Jean-Luc Mélenchon n'ont pas commencé au 7 octobre ou récemment.
06:25C'est-à-dire qu'en 2022, il fait plus de 20%, les outrances de Jean-Luc Mélenchon existaient déjà.
06:32Donc aujourd'hui, oui, vous avez entre 20 et 25% de la population française qui est prêt à voter pour Jean-Luc Mélenchon
06:38dès le premier tour, malgré ses outrances, ou grâce à ses outrances.
06:41Parce que vous avez aussi une partie de la population française qui adore les outrances de Jean-Luc Mélenchon
06:45et qui se reconnaissent là-dedans.
06:47Et simplement, sur l'ERN, pour moi, il y a vraiment deux raisons.
06:49C'est là où Jules Torres a raison, c'est que c'est l'écart qui est stratosphérique.
06:52Et en fait, l'ERN bénéficie de deux choses.
06:55Un, du fait qu'il reste aujourd'hui le premier parti de rejet, c'est-à-dire que...
06:59Oui, c'est ce que j'allais vous demander, est-ce que c'est de l'adhésion ou est-ce que c'est du rejet ?
07:02C'est les deux. Le rejet dans le sens où, pour beaucoup de Français, l'ERN, c'est l'option qu'on n'a jamais essayé
07:08et finalement, tout le monde a raté, donc pourquoi pas l'ERN ?
07:10Ça, c'est la première logique de vote.
07:12Et la deuxième, c'est que sur tous les sujets, sur toutes les priorités des Français,
07:16l'ERN est aligné avec ces priorités-là, sur la sécurité, sur le pouvoir d'achat...
07:21Il y a ce côté, c'est les seuls qu'on n'a jamais essayé.
07:24Et même sur l'économie.
07:25Donc en fait, oui, c'est à la fois le parti qui bénéficie le plus du rejet parce qu'il n'a jamais gouverné,
07:30et en plus, ces constats et ces solutions sont aujourd'hui majoritaires dans toutes les strates de la société.
07:37Ils sont premiers, ils peuvent être premiers à la fois chez les retraités et chez les 18 ans.
07:41Ça, c'est quand vous avez un écart pareil, que vous êtes premier dans toutes les strates sociologiques,
07:46autant vous dire que la victoire, elle est quasiment acquise.
07:48Alors, on se demande la faute à Emmanuel Macron, point d'interrogation.
07:51Écoutez, il y avait un petit son assez intéressant, tout à la fin de l'émission de Pierre de Bileneau,
07:55ce matin sur CNews Europe 1, Thierry Breton, qui estime qu'il faudrait ne pas limiter le mandat présidentiel
08:02pour qu'on arrête un petit peu de faire n'importe quoi à la mi-mandat du deuxième mandat.
08:07Écoutez, je n'ai pas clair, mais lui va être plus clair que moi, Thierry Breton, ce matin.
08:10On a fait une erreur majeure, me semble-t-il, lorsqu'on a voté l'interdiction constitutionnelle
08:16de se présenter plus de deux fois à la présidence de la République.
08:19Je pense que c'est une erreur majeure qui est contre l'esprit des institutions,
08:22parce qu'aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
08:24Dès le second mandat, on est un canard sans tête,
08:26parce qu'évidemment, on sait qu'on va plus se représenter, donc on perd son pouvoir.
08:29Et la magie, la magie en politique, la magie dans le leadership,
08:32la magie dans la gestion des femmes et des hommes, ça demeure.
08:35Aujourd'hui, on s'est cassé cette opportunité, je pense qu'on en paye le prix cher.
08:39Je vois Sébastien Ligné s'entousiasmer.
08:42Est-ce que vous n'avez qu'envie qu'Emmanuel Macron se représente pour la troisième fois ?
08:46Je suis d'accord sur le principe de dire qu'il n'y a aucune raison
08:49de limiter le nombre de mandats présents.
08:51Celle-ci, un président fait dix ans extraordinaire.
08:54Emmanuel Macron ne revienne surtout pas, peut-être.
08:56Non, mais ce n'est pas le cas d'Emmanuel Macron.
08:57Mais si au bout de dix ans, vous avez un mandat extraordinaire
08:59et vous voulez continuer à changer le pays de la bonne manière,
09:03mais très bien qu'il le fasse, qu'il gouverne dix, quinze, vingt ans
09:06si le peuple français l'a décidé.
09:07Et Emmanuel Macron, moi je ne vois pas de mal au fait qu'il puisse être candidat.
09:11Les Français lui mettront une claque historique,
09:13mais au moins les Français auront décidé clairement que son tour était arrivé.
09:17Et il vous refera le théâtre antifasciste, il vous refera monter,
09:21il vous dira qu'il y a un péril russe qui est à nos portes,
09:25que c'est lui ou le chaos, et Emmanuel Macron sera réélu.
09:28Ah oui, mais enfin, ça reste des Français qui votent.
09:31Vous êtes le macroniste de la dernière.
09:33Vous allez l'appeler à la destitution.
09:34Si les Français réélus Emmanuel Macron, c'est que les Français ont décidé de rééler Emmanuel Macron,
09:37c'est pas de ma faute.
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