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00:00L'Atelier Politique avec Frédéric Rivière
00:11Bonsoir et bienvenue dans l'Atelier Politique.
00:13Dans cette émission, nous essayons de prendre le temps dont, parfois, le tumulte de l'actualité nous prive.
00:18Le temps de la réflexion, de l'analyse, de la mise en perspective avec l'ambition de comprendre ce qui nous arrive et peut-être aussi ce qui s'annonce.
00:25Ce soir, nous sommes avec Marc Fénaud, député Modem du Loir-et-Cher, président du groupe Modem à l'Assemblée Nationale, ancien ministre des Relations avec le Parlement et ancien ministre de l'Agriculture.
00:36Bonsoir.
00:37Bonsoir.
00:38Cette émission est enregistrée dans les conditions du direct. Nous sommes ensemble pour environ 40 minutes. Vous aurez donc du temps pour développer vos idées.
00:44Et comme cette émission s'appelle l'Atelier Politique, je vais vous poser la question rituelle.
00:48J'aimerais savoir si vous avez, puisque dans les ateliers, généralement, on trouve des outils, si vous avez un outil de prédilection.
00:56La scie.
00:57Ah, très bien. Alors la scie égoïne, parce qu'il y a toutes sortes de scies.
01:00La scie égoïne, il faut savoir la manière. Donc la scie classique, d'abord parce que j'aime beaucoup le bruit d'une scie sur du bois.
01:06Oui.
01:08Et les odeurs du bois coupé d'ailleurs aussi, sec ou pas sec. Donc c'est un bel outil, je trouve, une scie.
01:14La scie du bois, c'est aussi une expression pour dire je vais aller dormir.
01:18Oui, c'est aussi une expression pour aller dire je vais aller dormir. Mais voilà.
01:22Voilà. Vous êtes né à Paris dans le 15e arrondissement. Mais en fait, c'est dans le Loir-et-Cher que sont vos racines.
01:29Et précisément, dans une petite commune qui s'appelle Marche Noire, dont vous avez été le maire.
01:36Vous êtes très attaché à ce département et à ce village ?
01:40Oui. C'est là que sont mes racines. C'est là que je me sens chez moi, si je peux dire.
01:47Il faut croire que le territoire était quand même plutôt bien doté, y compris pour se nourrir, puisqu'on a fait 10 à 12 kilomètres en 400 ans.
01:54Donc on n'a pas beaucoup bougé de périmètre. C'est mon grand-père qui est parti le premier de ce village.
01:59J'ai eu envie d'y retourner. D'abord, c'est là que j'ai passé mes vacances.
02:03Et deux, c'est là que je le répète, je me sens bien. Je m'y sens absolument chez moi.
02:07Ce lieu est mon lieu, d'une certaine façon.
02:09Il y a des lieux parfois où on s'y sent bien, quelle que soit la situation, y compris quand parfois les temps sont un peu difficiles.
02:16Et Marche Noire fait partie de ces lieux-là. Il n'y en a pas beaucoup.
02:20C'est votre lieu de résidence ?
02:21Oui, absolument.
02:21Et après avoir obtenu un DEUG, ça n'existe plus les DEUG.
02:30Non, non, DEUG de science et de la vie.
02:32Science de la vie et de la nature.
02:34C'est donc dans le Loir-et-Cher que vous commencez votre vie professionnelle au sein de la Chambre départementale d'agriculture.
02:42Vous avez toujours eu une attirance, un intérêt marqué pour l'agriculture ?
02:46Oui, d'abord, il y avait une forme d'atalyse familiale puisque mon père travaillait dans l'agriculture comme administratif, comme responsable.
02:55Est-ce qu'il était à un moment donné plus ou moins le patron d'une fédération des céréaliers ou des fruits et légumes ?
03:00Il a fait trois métiers principaux pour faire vite.
03:04La SOPEXA qui était la société qui faisait la promotion des produits agricoles dans toute la période d'épopée agricole des années 60.
03:11Puis après les fruits et légumes, effectivement.
03:13Et ensuite, il a fini sa carrière chez les céréaliers de France où il s'occupait à la fois des sujets financiers et des sujets de représentation des professionnels.
03:21Donc il y avait un tropisme familial.
03:24Contestablement.
03:24Et puis deux, un attachement à ce métier parfois mal connu, un peu hors du temps et totalement lié à son temps d'une certaine façon, y compris à son temps météorologique.
03:35Et donc j'ai toujours été très attaché à ce métier-là, dans un monde qui est parfois, pour l'avoir exercé ou pratiqué quand j'étais ministre de l'agriculture, parfois un peu rugueux et parfois empli de contradictions.
03:48Mais je trouve que c'est une forme de permanence quand même dans cette nécessité de nourrir les gens, même s'il est temps changé.
03:55Il y a quand même des choses qui restent.
03:56La saisonnalité, le cycle de la vie et de la mort, etc.
04:00Alors vous travaillez donc au sein de la Chambre départementale d'agriculture.
04:03Et dites-moi si je me trompe, mais en parallèle, vous suivez le cursus de Sciences Po, Sciences Po Paris.
04:09En fait, je rentre à Sciences Po par la voie qui avait été ouverte il y a quelques années auparavant pour ceux qui avaient de l'expérience professionnelle.
04:14Toutes les écoles ont fini par faire cela.
04:17Et donc comme j'avais plus de 5 ans d'expérience professionnelle, il y avait un concours à passer.
04:21Je suis rentré en quatrième année, puisque Sciences Po se faisait en cycle de 5, en quatrième année à Sciences Po.
04:27Et vous rencontrez une personnalité qui sera importante dans votre engagement en politique, Jacqueline Gouraud.
04:34Absolument.
04:35Qui est à l'époque présidente départementale de l'UDF.
04:39L'UDF qui a disparu, comme le Doug.
04:43C'est des noms qui ont disparu. Il n'y a que nous pour connaître.
04:46Tout ça, c'est une autre époque en effet.
04:47C'est un autre monde.
04:48Jacqueline Gouraud, ça a été une rencontre forte.
04:53Alors aujourd'hui, le grand terme à la mode, c'est mentor.
04:56Elle vous a...
04:57Il y a des personnalités qui...
05:02D'abord, vous donne envie de vous engager, ce qui n'est pas la moindre des choses en politique.
05:06Et deux, dont vous dites qu'elles sont une balise et un exemple dans leur façon de faire de la politique.
05:12Jacqueline Gouraud, c'est celle qui s'était opposée aux accords avec le Rassemblement National dans la région centre en 1998.
05:18Y compris au point de perdre l'ensemble des responsabilités qui étaient les siennes.
05:21Et de le faire contre la vie déjà à l'époque.
05:23C'était en 1998.
05:25D'un certain nombre de formations politiques, à la fois au sein de l'UDF à l'époque.
05:29Les gens de démocratie libérale, là c'est encore plus antédiluvien.
05:32Et les gens du RPR en partie.
05:35Et donc j'ai trouvé toujours que la capacité qu'elle a eue à tenir une ligne et à se tenir droite,
05:40quelles que soient les situations, était au fond une bonne ligne d'horizon pour la vie politique.
05:45Après la vie politique fait qu'on peut penser des choses, qu'on peut essayer de développer des idées.
05:49Mais l'idée de se dire qu'il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas déroger, c'est un élément très important.
05:53Donc Jacqueline est pour moi quelqu'un qui a absolument jalonné.
05:57Et la vie est malicieuse puisqu'on a fini par se retrouver dans le même gouvernement tous les deux.
06:02Puisqu'elle est devenue ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.
06:07C'était fin 2018, c'est ça ?
06:09Alors non, elle était ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur de l'époque, ça c'était 2017, dès 2017.
06:14Et après ministre de la cohésion des territoires en 2018.
06:17Et c'est à ce moment-là que je rentre moi aussi comme ministre des relations avec le Parlement.
06:20Donc la vie est malicieuse parfois en effet.
06:23Vous défendez la chasse, vous êtes vous-même chasseur.
06:26Je suis un praticien et un pratiquant.
06:27Alors j'ai vu que vous pratiquez une forme de chasse un peu marginale on pourrait dire, parce que vous chassez à l'arc.
06:32Oui.
06:33C'est vrai ?
06:33C'est vrai.
06:34Alors je chasse aux deux types.
06:36C'est au fusil aussi ?
06:37Non, non, je ne veux pas dire que je ne le fais pas.
06:39Ça serait faux.
06:39Parce que l'arc nécessite à la fois de l'entraînement, du temps infini, puisque la chasse à l'arc est une chasse d'approche, d'observation.
06:49Et d'ailleurs on fait plus d'observation qu'autre chose.
06:51Et c'est ça qui est d'ailleurs passionnant, parce qu'on est très très très très proche des animaux.
06:55Et donc quand vous avez les activités qui sont les miennes, c'est un peu difficile d'avoir et du temps et du temps pour s'entraîner.
07:01Mais je trouve qu'il y a quelque chose de...
07:03Je ne sais pas si c'est marginale, je la crois très moderne au fond cette chasse.
07:06Parce que c'est une chasse où...
07:07Je dis marginale dans le sens où elle ne représente pas la majorité du genre.
07:09Non mais je ne l'avais pas pris comme un défaut.
07:11La majorité de l'espèce comme on dit.
07:12Il y a de plus en plus de jeunes qui s'y adonnent.
07:15Pourquoi ? Parce que c'est une activité de connexion totale à la nature.
07:19C'est absolument silencieux par nature.
07:21Puisqu'on entend juste voler le bruit d'une flèche qui ne fait pas beaucoup de bruit quand même.
07:25C'est très respectueux je trouve en termes de prélèvement.
07:28Et donc je trouve que c'est une chasse intéressante, plutôt moderne, qui avait été interdite jusqu'en 1990.
07:34Qui a été réautorisée parce qu'on considérait je ne sais pas quoi.
07:38Mais qu'est-ce qu'on chasse comme gibier à l'arc ?
07:41On peut tout chasser à l'arc.
07:42Y compris une perderie ?
07:44Oui alors les perderies...
07:45Une grive ?
07:46Non une grive à l'arc il faut pas mettre...
07:47C'est difficile non ?
07:48Il faut être précis.
07:48Non mais disons qu'à l'arc pour les oiseaux qui volent c'est par nature plutôt on use des flèches.
07:56Vous voyez ?
07:56A rien faire.
07:57Mais au moins c'est le plaisir du geste du tireur.
08:00Et donc non non.
08:01Tout, disons qu'un oiseau qui vole c'est compliqué.
08:05Quand vous partez à la chasse on peut compter sur un faisant ou une perderie pour le repas du soir ?
08:11On peut compter en tout cas sur moi pour...
08:14Dès lors que je ramène du gibier parce que je chasserai, c'est moi qui m'en occupe.
08:20Vous le préparez après ?
08:20Oui je prépare après.
08:21Cuisinez aussi quoi ?
08:22Je cuisine aussi.
08:23Vous dépensez ?
08:23Là aussi le temps...
08:24C'est mes grand-mères qui m'avaient appris ça quand j'étais petit.
08:27Et j'étais pas du tout d'un milieu moi en plus qui venait de la chasse.
08:29On chassait pas chez moi.
08:31Mais les grand-mères savaient tout un peu dépouiller...
08:34Parce que c'est comme ça les lapins.
08:36On savait faire ça dans toutes les familles rurales ou urbaines d'ailleurs.
08:41Et donc je sais le faire, je le fais.
08:44Et du coup c'est plutôt moi qui suis consacré à la cuisine du gibier.
08:50Y compris les champignons parce que j'adore aussi.
08:52Et bien c'est ce que je voulais vous dire.
08:53Vous pouvez ajouter les champignons que vous avez été cueillir.
08:54Absolument.
08:55C'est un passe-temps que vous aimez beaucoup ça.
08:58J'en parlais avec je sais plus quel parlementaire du groupe En Marche il y a quelques jours.
09:02Il y a quelque chose qui est assez amusant d'aller se promener un peu à la découverte.
09:05Il y a comme quelque chose de l'ordre de la recherche au trésor, vous savez.
09:09La chasse au trésor avec les champignons.
09:11Et on est parfois très étonné.
09:13Il y a une espèce d'euphorie de tomber sur un coin de giroles, un coin de trompette de la mort.
09:19Alors évidemment les champignons.
09:20De mousserons.
09:21De mousserons.
09:22Alors je ne suis pas très aventureux.
09:23Moi je prends les...
09:24Ceux que vous connaissez bien.
09:25Vraiment ceux que je connais très bien pour éviter qu'on se retrouve chez le pharmacien.
09:28Est-ce qu'il n'y a pas moins de champignons aujourd'hui qu'il y a 40 ans ?
09:31Parce que vous savez on entend souvent ça.
09:32C'est comme il n'y a plus de saison.
09:34Enfin vous voyez les formes...
09:35Je crois que là non.
09:36Vous n'avez pas remarqué vous de champignons ?
09:37Non, non.
09:38Moi j'ai connu des années il y a 4-5 ans absolument incroyables.
09:42Foisonnantes.
09:43Foisonnantes.
09:44Alors on a des sites qui sont plus erratiques.
09:49Il y a eu très peu de champignons parce qu'il a fait très sec jusqu'à ce qu'il commence à pleuvoir là.
09:53Il y a des régions en revanche, j'ai des amis qui m'ont envoyé des photos.
09:56Manifestement la saison était bonne.
09:57Donc non.
09:58Après ce qui peut perturber le...
10:00Comment dire ?
10:01La pousse des champignons c'est quand les milieux changent pour des raisons diverses et variées.
10:05Y compris les milieux forestiers.
10:07Mais non, non.
10:07Là je pense que pour le coup il n'y a pas de risque de ce point de vue là.
10:11Vous êtes aussi contre l'interdiction de la corrida.
10:14Est-ce que vous défendez la corrida en elle-même ou est-ce que c'est au nom du respect d'une tradition ?
10:19Non, je suis en tant que tel, je trouve que nous sommes un monde en général qui prône la tolérance et le respect de l'autre
10:26et qui n'arrive pas à comprendre ce qui chez l'autre parfois vous déplaît de ses goûts, de sa culture, de ses passions.
10:33Et la corrida fait partie de ça.
10:34J'ai été voir des corrida, je ne peux pas dire que j'ai apprécié.
10:37Mais j'essaie de comprendre les gens qui apprécient et qui y trouvent quelque chose de leur racine, de leur culture
10:43et d'une forme de joie et de communion collective.
10:48Donc je ne vois pas pourquoi on priverait ceux qui trouvent tout cela pour des raisons qui seraient celles que je ne pense pas comme eux.
10:56Et je trouve que c'est, sur tous ces sujets-là, c'est un formidable hymne à la tolérance.
11:01C'est comme je disais l'autre jour, j'étais en déplacement dans les Alpes d'Haute-Prance,
11:05et je trouve que c'est le débat entre ceux qui mangent de la viande et les végétariens.
11:09Mais il faut laisser les gens tranquilles, il faut laisser les végétariens être végétariens
11:13et les gens qui veulent manger de la viande, manger de la viande.
11:15Et que personne ne vienne donner des leçons à personne et que ceux qui mangent de la viande ne viennent pas accuser les végétariens.
11:20Et que ceux qui sont végétariens respectent ceux qui ont envie de manger de la viande.
11:23Et je trouve que ce monde...
11:25C'est un peu passionnel parfois, il y a eu des attaques de boucherie, des dégradations de boucherie.
11:30Oui, je trouve que c'est une société qui, sous le couvert de la tolérance, est absolument intolérante à ce qu'est la différence.
11:36C'est-à-dire que je te demande à toi d'être tolérant sur moi,
11:39et je refuse d'exercer cette tolérance sur ce que chez toi me gêne.
11:44Mais ça doit être vrai en politique aussi, ça ?
11:46C'est absolument vrai en politique.
11:47Et je trouve que c'est, d'abord, porteur de dangers immenses pour les sociétés, de fractures.
11:53Et deux, je pense que c'est exactement l'inverse de la politique.
11:56La politique, c'est aussi, de ce point de vue-là, pour faire le corollaire,
12:00le lieu où peuvent s'exercer les différences en respectant les différences.
12:04On dit, vous, que vous avez peu d'ennemis dans le monde politique.
12:09C'est vrai ?
12:10Alors, vous venez peut-être de donner une partie de l'explication.
12:13Je vais peut-être donner une partie de l'explication, oui.
12:16J'ai peu d'ennemis, sans doute.
12:17Alors, j'en ai quand même quelques-uns.
12:20Édouard Philippe avait dit ça en disant, il a peu d'ennemis,
12:23mais qu'il se rassure, ça viendra, et c'est probablement vrai.
12:27Parce que c'est aussi, à un moment, on dit des choses et ça ne plaît pas.
12:31Alors, moi, je pense que les choses qu'on dit, qui peuvent être dites,
12:34et la façon dont on les dit compte beaucoup.
12:37Je pense qu'on peut blesser plus par les attitudes que par les mots.
12:40Et je ne sais plus quel philosophe américain disait,
12:43ce que vous êtes parle plus fort que ce que vous dites.
12:46Et je crois que ce qu'on est parle plus fort que ce que l'on dit.
12:48Donc, on peut dire des choses qu'on croit gentille,
12:50avec un ton, une attitude qui blesse.
12:53Et donc, moi, je fais toujours attention à ne pas faire des choses qui soient blessantes,
12:56sauf, ça peut arriver, ça peut arriver aussi,
12:59parce que soi-même, on a été en situation où on a trouvé que c'était blessant,
13:02soit pour soi, soit pour un collectif.
13:10Une partie de l'explication pourrait être aussi, dans ce que vous disiez,
13:21c'était, à l'abdomadaire Le Point, en décembre 2021, vous disiez, je vous cite,
13:26« Je ne suis pas un frustré, un insatisfait de la vie politique.
13:30J'en ai vu trop s'abîmer par ambition, se damner pour un regard du président. »
13:34Oui, c'est vrai.
13:35Vous avez une forme de distance ?
13:38J'essaie de cultiver une distance, souvent par l'humour, d'ailleurs, pour ce qui me concerne.
13:44Y compris chez, ce qu'aiment en partie vos confrères, parce qu'il ne faut pas...
13:48C'est à la fois très sérieux, la politique.
13:50Et si on commence à penser que soi-même, il faut se prendre au sérieux,
13:53je pense que c'est une erreur absolument tragique.
13:56Parce que la politique, c'est des relations humaines, des passions humaines,
13:59des détestations humaines, des déceptions immenses,
14:01des joies tout aussi immenses et tout aussi dangereuses, me semble-t-il.
14:05Il faut essayer de se tenir à l'écart, et y compris de se tenir à l'écart de la vanité du pouvoir.
14:09Je dis souvent ça, d'ailleurs, à mes députés.
14:12Vous savez, quand ils se battent tous pour avoir une proposition de loi,
14:15et je leur dis souvent, citez-moi le nom de plus de cinq propositions de loi dont vous vous souvenez de l'auteur.
14:21Et en fait, il n'y en a pas.
14:23Il y a Klaes Leonetti sur la fin de vie, par exemple, et puis c'est fini.
14:26C'est-à-dire qu'il faut essayer de ne pas être vaniteux.
14:29Il faut essayer de faire sa part tel le colibri.
14:32Il faut essayer de faire sa part pour lutter contre les dangers du moment politique que nous traversons.
14:37Mais il ne faut pas en faire quelque chose qui soit une question de vie ou de mort.
14:42On peut ne pas être ministre et réussir sa vie, vraiment.
14:45Et je pense qu'il y a beaucoup plus de gens qui ont été ministres et qui n'ont pas réussi
14:47que de gens qui ont réussi leur vie sans être ministre.
14:50Il y a plein de gens qui réussissent.
14:52Et il y a une espèce d'obsession un peu collective qui s'empare du monde politique
14:56avec des gens qui essayent de construire des carrières.
14:58Je suis maire, je suis député, et puis évidemment, je dois être ministre.
15:01De ce point de vue-là, d'ailleurs, l'arrivée d'Emmanuel Macron a été assez troublante pour beaucoup de gens
15:04parce qu'on a considéré qu'on pouvait en...
15:06Alors, ce n'est pas vrai parce que l'histoire d'Emmanuel Macron est beaucoup plus longue que ce qu'on imagine.
15:10Mais qu'on pouvait en trois ans passer d'un statut de secrétaire général adjoint de l'Elysée
15:16à premier président de la République.
15:17Oui.
15:19Mais c'est absolument exceptionnel.
15:23Mais ça a crédité la thèse dans le monde politique.
15:25En fait, tout le monde pouvait l'être.
15:26En fait, tout le monde ne peut pas l'être.
15:27Et il y a beaucoup de déceptions.
15:28Oui, et puis il y a eu aussi le « Soyez fier d'être amateur »
15:30qui était l'une des formules du président de la République après les premières législatives
15:33où on a vu en effet de nombreux députés novices, novices en politique,
15:38arriver avec cette revendication d'une forme de fierté.
15:42Oui, absolument.
15:43On avait vécu ça avec François Bayrou en 2007, c'est qu'on va faire de la politique autrement.
15:50Dès 2007-2008, pour être très honnête, j'en suis revenu.
15:52Parce que la politique, elle répond quand même à un certain nombre de choses.
15:55La politique, elle répond au respect des autres, ce que j'ai dit tout à l'heure,
15:58au respect des oppositions, à l'écoute des uns et des autres,
16:01à ne pas s'enfermer dans la certitude qu'on a raison.
16:03Y compris quand vous êtes bénéficiaires du fait majoritaire.
16:08Et en fait, c'est exactement pas ce qu'ont fait les députés élus en 2017.
16:14Et moi, j'ai regretté dès le début.
16:15Je rappelle toujours, pour l'anecdote, même si on en plaisante maintenant avec Richard Ferrand et Christophe Castaner,
16:21le temps a passé et nous sommes des êtres qui nous comprenons.
16:25Mais les députés de La République en Marche n'avaient pas le droit de co-signer des amendements
16:29avec leurs confrères, si je peux dire, du Modem.
16:32Donc on était dans une politique autrement qui n'était plus de la politique,
16:35qui était une forme de négation de la politique.
16:38Voilà, le temps a passé, les choses se sont un peu remises en ordre.
16:41Mais c'est vrai que j'ai vu beaucoup, effectivement, pour finir la réponse,
16:46d'hommes et de femmes politiques, plutôt des hommes, pour être très honnête,
16:49s'abîmer, s'amocher et se perdre complètement dans la vie politique.
16:53C'est-à-dire de trouver toute voie et justification pour rester à leur poste
16:58ou défendre l'indéfendable parce qu'à la fin, on a perdu le fil.
17:01Il ne faut jamais renoncer à son fil et il ne faut jamais renoncer à ses rêves.
17:04J'ai toujours dit ça aux plus jeunes qui veulent s'engager en politique,
17:07c'est ne renoncez pas à vos rêves initiaux sur les sujets que vous avez envie de porter.
17:11En politique, la vérité est une matière sensible et ça va nous amener à votre choix musical, Marc Fénaud,
17:18avec un chanteur qu'on n'entend plus guère, il faut bien le dire.
17:21L'occasion de le...
17:22Voilà, Guy Béard, la vérité.
17:27Le premier qui dit, se trouve toujours sacrifié.
17:33D'abord on le tue, puis on s'habitue.
17:38On lui coupe la langue, on le dit fou allié.
17:42Guy Béard, la vérité, Marc Fénaud, alors pourquoi vous avez choisi cette chanson ?
17:47C'est vrai, je disais, bon, Guy Béard est un chanteur des années...
17:5160-70.
17:5260-70, décédé il y a bien longtemps, mais qu'on n'entend plus beaucoup.
17:56Il n'a peut-être pas aujourd'hui la place, par exemple, je ne sais pas, qu'à Georges Brassens ou...
18:00Oui, alors il fait partie de cette génération de chanteurs, alors évidemment qu'ils sont un peu oubliés.
18:07Ça fait une dizaine d'années, je crois qu'il est disparu.
18:09Mais je trouve que c'est un chanteur qui était, y compris pour cette chanson,
18:14puis le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté.
18:16Oui, ça c'est un titre politique.
18:19C'est une formule formidable en politique, et pas qu'en politique d'ailleurs.
18:23Et voilà, c'est toute une époque, c'est comme l'eau vive aussi,
18:26qui était une très belle chanson de Guy Béard.
18:28Donc c'est bien d'essayer de faire réentendre des voix qu'on n'entend plus du tout, manifestement.
18:36Merci d'être avec nous.
18:37Vous écoutez l'atelier politique, émission réalisée par Mathias Golchani.
18:40Il est l'heure de faire un point sur l'actualité.
18:43On se retrouve juste après pour la deuxième partie de notre émission.
18:52L'atelier politique avec Frédéric Rivière.
18:57L'atelier politique avec Marc Fénaud, député Modem du Loir-et-Cher,
19:02président du groupe Modem à l'Assemblée nationale,
19:04et je le rappelle, ancien ministre des Relations avec le Parlement,
19:07et ancien ministre de l'Agriculture.
19:10On va en venir à la situation de la France, à la France aujourd'hui.
19:15On pourrait se plonger dans les entrailles des deux grands textes débattus en ce moment à l'Assemblée nationale.
19:21Le projet de loi de finances 2026 et le projet de loi de finances de la sécurité sociale.
19:28Mais il n'est pas impossible que ce soit un peu fastidieux et peut-être rebutant pour nos auditeurs.
19:35Peut-être aussi pour nous-mêmes d'ailleurs.
19:38Donc j'aimerais quand même qu'on s'interroge sur ce qui est en train de se jouer.
19:42On entend beaucoup le Premier ministre vanter les mérites du parlementarisme,
19:45c'est-à-dire d'un parlement auquel on redonne son pouvoir, son pouvoir de débat et de décision.
19:52Une intention qu'il a peut-être synthétisée dans la formule qu'il a répétée à sept reprises
19:57lors de son discours de politique générale.
20:00Je le cite, le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez.
20:05Mais est-ce que vous croyez qu'en France, il soit possible de passer sur un claquement de doigts
20:10du présidentialisme au parlementarisme ?
20:13Non. En fait, c'est ça qu'on a sous les yeux.
20:16Et pas seulement depuis que Sébastien Lecornu l'a dit.
20:21À juste titre, même si j'ai un désaccord, on y reviendra peut-être sur l'utilisation ou non du 49-3.
20:27Mais on ne sort pas d'années de bipolarisation, de tripolarisation, de domination du fait majoritaire.
20:35Et nous en avons bénéficié en 2017.
20:40Sans que ça soit difficile.
20:44C'est très difficile d'expliquer que le parlementarisme, c'est de sortir des postures et des lignes rouges
20:50et de dire, voilà ce que je veux, voilà ce que tu veux et voilà ce qu'on peut vouloir ensemble sans se dévoyer.
20:56J'ai toujours été très frappé, et je pense que ça a été une erreur en 2017, du refus absolu que nous avions.
21:02Alors nous, étant nous de majesté, parce que nous, nous étions assez d'accord pour le faire.
21:06À prendre des amendements du Parti Socialiste ou des Républicains, ou c'était l'UMP à l'époque,
21:12au motif que c'était parce que ça venait d'eux que c'était pas acceptable.
21:17Et même aux relations avec le Parlement, je me battais contre des collègues du gouvernement.
21:22Ils me disaient, on va prendre l'amendement plutôt de ceux qui soutiennent le gouvernement.
21:27Mais c'est absolument idiot.
21:29Il vaut mieux avoir, prendre des amendements de gens qui sont loin de nous pour montrer qu'on est capable quand même de se parler.
21:34Et donc ce pays veut croire qu'il aime le Parlement,
21:39et deux, n'aime pas l'idée qu'il puisse y avoir du compromis,
21:43parce que le compromis est considéré en France comme la compromission.
21:46Oui, d'ailleurs le parallèle est souvent fait.
21:49Mais à quoi tient selon vous le fait qu'il n'y ait à ce point pas de culture du compromis justement ?
21:54Parce que la France est un pays, peut-être une spécificité un peu révolutionnaire,
21:59peut-être une spécificité de refus de la nuance,
22:03peut-être qu'on aime les débats un peu vifs,
22:06et parce qu'ils sont vifs ils ne peuvent pas être nuancés,
22:08et donc tranchés noir ou blanc, vert ou rouge,
22:12enfin bref, je crois qu'on n'aime pas dans ce pays,
22:17alors qu'on adore la politique,
22:18on n'aime pas rentrer dans la nuance de la politique,
22:21la révolution l'a montré,
22:22on ne peut pas dire qu'on a été dans la nuance,
22:25et dans les grands épisodes, y compris glorieux,
22:28on n'a pas toujours été...
22:28Alors il y a eu des moments un peu particuliers,
22:31sortis de la guerre de 40,
22:32il y a eu des moments où le pays a su,
22:35parce que l'essentiel est en jeu,
22:36mais moi je considère qu'aujourd'hui l'essentiel est en jeu,
22:39sur un certain nombre de sujets,
22:40même si comparaison n'est pas raison,
22:43je pense qu'on ne sait pas faire,
22:44et que par ailleurs,
22:45vous êtes capable de la nuance et de la force de vos convictions
22:48quand vous êtes fort et que vous vous sentez fort,
22:51ce qui était capable de faire des personnalités
22:54comme le général de Gaulle en 45,
22:56c'est parce qu'il sort absolument puissant,
22:58et qu'il est capable de tendre la main,
22:59en fait, plus vous êtes faible,
23:01plus c'est compliqué de tendre la main,
23:02parce que plus vous avez besoin...
23:04D'essayer de démontrer que vous avez quand même de la force.
23:06Vous avez de la force,
23:07et plus vous êtes otage de votre écosystème.
23:09Moi je dis souvent ça à mes collègues,
23:10je dis ne vous énervez pas contre ceux avec qui vous n'êtes pas d'accord,
23:13vous êtes sûr de vos convictions,
23:14alors défendez vos convictions tranquillement.
23:16Si vous êtes sûr de vos convictions,
23:17normalement ça va y aller.
23:18Vous l'avez rappelé,
23:19vous avez été ministre des Relations avec le Parlement,
23:21et votre ami Richard Ramos,
23:24député modem du Loiret,
23:26qui d'ailleurs aujourd'hui a des mots extrêmement durs
23:29à l'égard du président de la République,
23:30vous le savez,
23:31votre ami estime qu'Emmanuel Macron
23:35a méprisé les députés.
23:37Est-ce que vous avez eu ce sentiment
23:38lorsque vous étiez ministre des Relations avec le Parlement ?
23:40Non mais je n'ai pas envie de participer en général
23:43à tout ce qui est dans l'air du temps
23:47vis-à-vis du président de la République.
23:49C'est là que je suis un rebelle,
23:51vous voyez ce que je veux dire.
23:52Parce qu'on me dit d'aller par là,
23:53la rébellion elle est là.
23:56Suivre l'air du temps n'est pas une rébellion.
23:58Et je trouve que
23:59tous les présidents de la République
24:01ont eu tendance à mépriser les députés,
24:03ou à ne pas les considérer.
24:05Enfin je veux dire,
24:06vous croyez que Nicolas Sarkozy,
24:09vous croyez que François Hollande
24:10ont donné le sentiment quotidien de...
24:12Alors après il y a la forme et le fond,
24:14mais sur le fond globalement,
24:16les présidents de la République successifs
24:18n'ont pas prêté une attention très grande
24:20aux parlementaires.
24:21Mais je dis une chose à l'inverse,
24:23il faut aussi que les parlementaires
24:24soient respectables pour être respectés.
24:26C'est-à-dire que
24:27vous ne pouvez pas simplement vous cantonner
24:29quand vous êtes parlementaire
24:30à être dans le déclaratif,
24:32à être dans l'intempestif,
24:33à être dans ce qui mousse
24:35et ce qui brille,
24:37et pas aller au fond du dossier.
24:38Et quand vous regardez
24:38les parlementaires qui travaillent,
24:40ce ne sont pas ceux
24:40qui sont les plus médiatiques.
24:41Le monde médiatique n'a besoin
24:43de dévorer que des enfants
24:45qui ont entre guillemets,
24:46des enfants députés,
24:48qui ont la petite phrase,
24:50la vacherie, la formule,
24:52le truc qui se voit.
24:52Mais le parlementaire,
24:54ce qui est quand même aussi
24:54la majorité de l'espèce,
24:55des parlementaires,
24:56qui travaillent,
24:58ne s'intéressent pas.
24:58Et donc ça donne envie de rien faire
25:00et ça nourrit une forme,
25:02non pas d'anti-parlementarisme,
25:03mais de dédain des ministres,
25:06dédain des écosystèmes
25:07des ministres et des administrations,
25:09en disant en fait
25:09que ces gens-là ne travaillent pas.
25:10Et c'est vrai que
25:11cette semaine,
25:12on a voté des amendements
25:13dont les propres auteurs
25:16ou ceux qui les ont votés
25:17vous expliquent
25:17qu'ils ne sont pas opérationnels,
25:19qu'ils ne sont pas constitutionnels,
25:20qu'ils sont inconventionnels,
25:21mais que ce n'est pas grave.
25:22En gros, c'est joli.
25:24Enfin, ça fait bien
25:24dans le paysage d'avoir dit ça.
25:26Comment voulez-vous
25:26qu'après les autorités
25:27de l'exécuté
25:28vous respectent
25:29quand vous prenez
25:30ces attitudes-là ?
25:30Donc je...
25:32Un, ne pas se laisser aller
25:33au moment...
25:34Comment dirais-je ?
25:35La facilité
25:36de courir avec le vent
25:38ou de courir avec l'eau
25:39ou de nager avec l'eau.
25:41Et deux,
25:42de toute façon,
25:43nous avons nous...
25:44On va le voir là, d'ailleurs.
25:45Si nous voulons montrer
25:46que nous sommes adultes
25:48dans nos comportements politiques,
25:50c'est très facile à faire.
25:51Il suffit de se mettre d'accord
25:52sur un certain nombre de mesures,
25:53de se dire celle-là,
25:54on ne les votera pas.
25:55Parce qu'on essaie de faire, nous.
25:56J'essaie de faire tenir
25:57cette ligne-là
25:58au groupe démocrate.
25:59On n'est pas nombreux.
26:00Alors, j'ai bien compris
26:01qu'on pourrait dire,
26:02pour résumer,
26:03que vous ne voulez pas hurler
26:04avec les loups
26:05au sujet du président de la République.
26:06Mais d'un mot, tout de même,
26:08et vous direz ce que vous voudrez
26:09à ce sujet, d'ailleurs,
26:09mais sa cote de popularité,
26:11selon le dernier sondage,
26:13le dernier baromètre
26:14de nos confrères de figure
26:15au magazine,
26:16elle est à 11%.
26:18C'est son niveau le plus bas
26:19depuis 2017.
26:20Et la dernière fois
26:25que ce score avait été atteint,
26:26c'était par François Hollande
26:27en novembre 2016.
26:29Donc au moment où
26:30il comprend peut-être
26:32qu'il va être difficile
26:33de se présenter.
26:35Ça veut dire qu'aujourd'hui,
26:35grosso modo,
26:369 Français sur 10
26:37ne font pas confiance
26:38au président de la République
26:39pour diriger les affaires du pays.
26:40Est-ce qu'il y a tout de même
26:41une réflexion à avoir
26:43sur cette enquête,
26:47sur cette donnée ?
26:48Je ne sais pas
26:50ce que vous voulez dire
26:50par réflexion.
26:51Je ne sais pas.
26:51Est-ce qu'il y a des enseignements
26:52à tirer ?
26:53Est-ce qu'il y a des conclusions
26:54à tirer ?
26:54Des conclusions pour le président ?
26:55Non, mais si la conclusion
26:57c'est de dire
26:57parce qu'on est impopulaire
26:58on doit démissionner,
27:00moi je déconseille cette voix
27:01au-delà du président
27:02de la République actuelle,
27:03Emmanuel Macron.
27:04Au nom de la stabilité
27:04de l'institution.
27:05Ce n'est pas seulement
27:06de la stabilité.
27:07Par nature,
27:08la vie politique fait
27:09qu'à certains moments
27:10vous êtes impopulaire.
27:11Parfois très impopulaire,
27:12ce qui est le cas actuellement.
27:14Est-ce que pour autant...
27:15Est-ce que là
27:15vous inventez
27:16la révocation d'opinion ?
27:19Oui, sauf que
27:19le président de la République
27:20est quand même
27:20dans une situation
27:21qui est inédite aussi
27:22sous la 7ème République.
27:24Et il s'y est mis lui-même.
27:26Oui, enfin reconnaissons aussi
27:28que nous avons traversé
27:30des événements inédits.
27:32Enfin je veux dire
27:33le confinement du monde,
27:34la guerre sur le continent européen,
27:36une grande crise économique,
27:38enfin bref,
27:38une crise de l'inflation
27:39n'a pas été épargnée.
27:41D'autres présidents non plus
27:42d'ailleurs, Hollande avait eu
27:43à gérer,
27:44le président Hollande
27:44avait eu à gérer
27:45les questions de terrorisme
27:46et le président Sarkozy
27:47et les questions
27:47de crise grecque et autres.
27:49Les crises des suprêmes
27:50notamment.
27:51Bon, mais reconnaissons
27:53que nous sommes dans un moment
27:54où c'est très compliqué
27:55mais c'est pas parce que
27:56le moment est particulier
27:57qu'il faut quand même pas
27:58essayer de tenir
27:58quelques grands principes.
27:59Le grand principe pour moi
28:00c'est qu'une fois qu'on a été élu,
28:01si à chaque fois qu'on est impopulaire
28:03on peut remettre en cause
28:04le vote des Français,
28:05quand bien même des Français
28:05puissent regretter leur vote.
28:07Mais enfin ça sera pas
28:08la première fois qu'ils aient voté
28:09pour quelqu'un
28:09et qu'ils puissent avoir
28:10été déçus à l'issue.
28:11Je pense qu'on fait
28:12une erreur très grave.
28:13Deuxième élément,
28:15je trouve que,
28:16vous savez,
28:17on est dans un moment politique
28:18avec le président de la République
28:19qui est assez injuste,
28:20c'est que quoi qu'il fasse,
28:21je crois qu'il nous dirait
28:22bonjour,
28:23les gens trouveraient
28:23que ça ne va pas.
28:26C'est comme ça dans la vie.
28:27Il y a un moment
28:28où vous devenez
28:28une espèce de cible permanente
28:30et je trouve assez injuste
28:33et je le dis d'autant plus
28:33que je suis demandeur de rien
28:35et que j'ai pas besoin
28:35de failloter.
28:36D'ailleurs c'est pas trop mon genre
28:37comme vous l'avez dit tout à l'heure.
28:39Donc je suis très éloigné
28:40de ce genre d'exercice.
28:41Je déteste les courtisans
28:42mais je déteste aussi
28:43ceux qui hurlent
28:45parce que c'est le moment,
28:46parce qu'à 11%
28:47c'est plus facile à hurler.
28:48Tous ces gens-là,
28:48on ne les a pas entendus.
28:49Il est vrai que parfois
28:49quand on a pris quelqu'un en grippe,
28:50on ne veut plus voir chez lui
28:52que ce qui nous conforte
28:54dans l'idée qu'on a raison
28:56de l'avoir.
28:56Des amis ou des amours
28:57ou tout d'un coup,
28:58en fait vous ne supportez plus
28:59et tout est bon.
29:01Donc je participe à ça,
29:02on verra.
29:03Moi je trouve que les grandes crises
29:04qu'on a eu à traverser
29:05je préfère qu'on ait eu Emmanuel Macron
29:06que qui que ce soit d'autre
29:07que j'ai aujourd'hui sous les yeux.
29:09Alors je le disais
29:09sans rentrer dans les entrailles
29:11des projets de loi de finances
29:13générales et sécurité sociale.
29:17La France insoumise
29:18mais d'ailleurs d'autres formations aussi
29:20pensent en fait qu'il y a
29:22une intention non avouée
29:24de la part du gouvernement
29:26de faire en sorte
29:28que le budget n'est pas à être voté
29:31et qu'il soit ensuite validé
29:33par ordonnance.
29:34Est-ce que cela est dénué
29:37de tout fondement ?
29:38Non.
29:38Je crois que c'est complètement faux.
29:40Pardon.
29:40Oui c'est dénué de tout fondement.
29:42C'est complètement faux
29:42parce que
29:43d'abord je crois que
29:46Sébastien Lecornu
29:47tient à la parole donnée
29:48dès lors qu'elle est donnée
29:50et qu'en face
29:50il y a quelque chose de donné aussi.
29:53Si vous faites
29:53d'abord factuellement
29:55c'est très compliqué
29:55de faire un texte par ordonnance
29:56parce qu'en fait
29:57toutes les choses
29:57que vous avez imaginées
29:58vous ne pouvez plus les faire
29:59vous revenez
30:00pardon de rentrer dans la technique
30:01au texte initial
30:02sans aucun amendement pris.
30:05Enfin les insoumis
30:05et les autres.
30:06Sauf la suspension
30:06de la réforme des retraites
30:07Oui parce qu'elle a été intégrée
30:08au texte initial.
30:09Oui mais je crois comprendre
30:10que ce n'est pas tout à fait
30:11la seule chose
30:12que demandent
30:13un certain nombre de gens.
30:14Oui enfin si le point est suffisant
30:17très bien on le prend.
30:19Mais ça veut dire
30:20qu'il est pris aussi
30:21comme c'est une lettre rectificative
30:22il est pris aussi
30:23les mesures d'économie budgétaire
30:24qui sont faites
30:25sont prises avec
30:25parce qu'il n'y aurait pas
30:26d'autres amendements.
30:27Alors on ne peut pas
30:28à la fois dire
30:29c'est incroyable
30:30ils veulent faire des ordonnances
30:32et en même temps dire
30:33je ne voterai jamais ce budget.
30:35Vous voyez ?
30:35C'est à dire que
30:36ce n'est pas cohérent.
30:37Si vous voulez empêcher
30:38qu'on soit
30:39je ne pense pas
30:39que ce soit la voie des ordonnances
30:40qui soit la plus évidente
30:41la voie la plus évidente
30:42qui coûte quand même
30:43beaucoup d'argent
30:43je pourrais en dire un mois après
30:45c'est la voie de la loi spéciale
30:47parce que la loi spéciale
30:48c'est bête et méchante
30:49c'est à dire qu'on reconduit
30:49les dépenses de l'année précédente.
30:51Donc on ne régule pas
30:52les dépenses
30:52qu'on estime trop excessives
30:54et deux on ne fait pas
30:55de nouvelles politiques.
30:56Bon si ça satisfait
30:57les insoumis ou les autres
30:58parfait
30:58je ne crois pas que ce soit
30:59bon pour les français
31:00mais peut-être qu'eux
31:00ils ont des intentions cachées
31:01y compris sur les questions de défense
31:03qu'il est quand même prévu
31:03des budgets importants
31:04sur la défense
31:05qu'on ne pourrait pas
31:06mettre en oeuvre
31:06s'il y avait une loi spéciale.
31:08Bon.
31:09Mais si on ne veut pas
31:09se retrouver dans cette situation-là
31:11c'est assez simple
31:12il faut que
31:12alors je ne compte ni
31:14sur les insoumis
31:15ni sur le Rassemblement National
31:16puisque tous les matins
31:17ils sautent sur le
31:18sur le cheval
31:19en disant
31:20démission
31:21dissolution
31:22destitution
31:23égal
31:25pagaille et chaos
31:26c'est ça ce qu'ils veulent.
31:27Bon alors essayons
31:28de nous concentrer
31:28sur ceux qui pourraient peut-être
31:29Ça c'est la position
31:30de longue date
31:32de LFI
31:32c'est une position nouvelle
31:34pour le Rassemblement National
31:35Je ne suis pas sûr
31:35que dans leur électorat
31:36mais ce n'est pas mon problème
31:37à moi
31:38ce soit très compris
31:39en tout cas de ce que j'en perçois
31:40parce qu'on ne peut pas
31:41à la fois être les tenants
31:42de costumes, cravates, responsabilités
31:43et dire quel que soit le budget
31:44moi je fais comme un caprice
31:46au fond
31:46une demande
31:47c'est la dissolution
31:48avec des intentions
31:49qu'on connaît bien
31:49et donc je pense que
31:51pour éviter ça
31:51il suffit que les 400 autres députés
31:53qui sont dans l'hémicycle
31:54disent
31:54on se met autour de la table
31:55qu'est-ce qu'on peut faire
31:56en commun
31:57sans nier tout à fait
31:58ce qu'on est
31:59sans nier nos différences
32:00mais en se disant
32:00ça il y en a besoin
32:01pour le pays
32:02Alors vous avez dit tout à l'heure
32:03que vous aviez
32:04un petit point de désaccord
32:05avec le Premier Ministre
32:06sur le non-recours au 49.3
32:08qui a été présenté
32:09par lui-même
32:10comme une concession
32:11faite au Parti Socialiste
32:12C'était une demande
32:13du Parti Socialiste
32:14et des économistes
32:14Mais pour vous
32:15en fait le Premier Ministre
32:16s'est privé d'un outil
32:18qui aurait été
32:19extrêmement important
32:20dans le contexte
32:21Je comprends
32:22qu'il ait voulu se priver
32:22d'un outil
32:23pour ne pas donner
32:23le sentiment
32:24mais en fait
32:25Vous auriez pu me répondre ça
32:27au début de notre entretien
32:28votre outil préféré
32:29vous auriez pu me répondre
32:29le 49.3
32:30Non ce n'est pas mon outil
32:31Non non non
32:32ce n'est pas du tout
32:32Je trouve peu dans les ateliers
32:33à vrai dire
32:34On ne voit pas la forme
32:36que ça prend
32:36Mais je trouve que
32:39qu'il se soit privé
32:41de cet outil
32:42pour montrer
32:43qu'il ne voulait pas
32:44imposer
32:45Au fond on s'est privé
32:47nous-mêmes
32:48de cet outil
32:48alors que l'outil 49.3
32:50il peut être un formidable outil
32:51pour acter un compromis
32:54minimum
32:55sans engager chacun
32:56sur le budget
32:57Vous voyez ce que je veux dire
32:58Le 49.3
32:59tous les amendements
33:00votés ou présentés
33:00vous dites
33:01je les prends
33:01Je prends les amendements
33:03du parti social
33:04Je prends les amendements
33:05du modem
33:05Mais je ne prends pas
33:06et des autres
33:06je n'ai pas d'exclusif
33:08Voilà un texte
33:11sur lequel
33:11au fond
33:12on ne pourra pas le voter
33:13pour un certain nombre
33:14d'entre nous
33:14mais sur lequel
33:15il n'y aurait pas
33:15de motion de censure
33:16Personne n'est ravie
33:17mais personne n'est foudrage
33:18on fige
33:19on adopte
33:19Et tandis que là
33:21quel est l'outil ?
33:22On est déjà
33:23je l'ai dénoncé
33:24ces derniers jours
33:24on est déjà
33:25aujourd'hui à l'heure
33:27où on se parle
33:28et on n'a pas fini
33:29loin s'en faut le budget
33:30on est déjà
33:31à 40, 45, 50 milliards
33:33d'impôts supplémentaires
33:34c'est à dire
33:34exactement l'accroissement
33:35de la richesse par an
33:36c'est à dire qu'on a pris
33:37tout ce qui a été gagné
33:38D'ailleurs vous avez parlé
33:39de budget bolchevique
33:40Quand vous prenez
33:41à la fin plus
33:42que ce que la paix
33:43a produit de richesse supplémentaire
33:44je ne sais pas
33:46comment l'appeler autrement
33:46mais s'il y a un nom différent
33:47qui pourrait agréer
33:48aux uns aux autres
33:49je le prends volontiers
33:50parce que je suis un garçon
33:50ouvert d'esprit
33:51mais quand vous dites
33:52toute la richesse produite
33:54et un peu plus même
33:55que la richesse produite
33:56en gros chaque année
33:57la croissance
33:58plus l'inflation
34:00c'est 50 milliards
34:01de richesse produite
34:02si vous êtes à 60
34:03ou 70 milliards d'impôts
34:04vous arrachez de la richesse
34:07et nous ne croyons pas
34:09qu'on les arrache
34:10qu'aux riches
34:10donc il me semble
34:12que c'est un outil
34:13qui permettrait ça
34:14parce que sinon
34:14je ne sais pas comment faire
34:15pour mettre d'accord
34:16tout le monde
34:16sachant que personne
34:17ne veut prendre
34:17ses responsabilités
34:18moi je suis prêt
34:18à voter un budget
34:19dans lequel il y aurait
34:20des mesures
34:20avec lesquelles
34:21je ne suis pas d'accord
34:21y compris
34:22demandé par le parti socialiste
34:23moi je suis prêt
34:24sans en être
34:27comment dirais-je
34:28le défenseur
34:30à une mesure
34:30de suspension
34:31de la retraite
34:31en faire en sorte
34:32qu'elle passe
34:32probablement
34:34par une forme
34:35d'abstention
34:35de notre part
34:36mais à un moment
34:37il faut que
34:37de l'autre côté
34:38on nous dise la même chose
34:39parce que sinon
34:39il n'y aura plus personne
34:41pour avoir envie
34:41de voter le budget
34:42on ne va pas désigner
34:43un volontaire
34:44à l'Assemblée
34:44pour être tout seul
34:45à voter le budget
34:45vous voyez ce que je veux dire
34:46il nous reste un peu plus
34:47de 4 minutes
34:48Marc Lénaud
34:48je voudrais qu'on aborde
34:50ce qui s'est passé
34:51ce jeudi
34:52à l'Assemblée nationale
34:53avec l'adoption
34:54par 185 voix
34:56en faveur
34:57et 184 contre
34:59donc à une voix près
35:00de cette proposition
35:01de résolution
35:02du Rassemblement national
35:03qui visait à dénoncer
35:04l'accord franco-algérien
35:05de 1968
35:06le texte a bénéficié
35:07d'une partie
35:09des élus
35:10de la droite républicaine
35:11et d'Horizon
35:12le parti d'Edouard Philippe
35:13Marine Le Pen
35:14n'hésite pas
35:15à parler
35:16d'une journée
35:17historique
35:18pour le Rassemblement national
35:19est-ce que
35:19selon vous
35:20ce vote
35:21ouvre
35:21une nouvelle page
35:23dans la place
35:24qu'occupe
35:24le Rassemblement national
35:26dans la vie politique française
35:27je comprends
35:28que Marine Le Pen
35:29ait envie de faire
35:30de ces moments
35:30et de cette niche
35:31un moment historique
35:32mais la gauche
35:33le fait aussi
35:34l'extrême gauche
35:35aussi
35:35ça va certainement pas
35:37changer la vie des français
35:38ça va certainement pas
35:39changer la vie
35:40de cet accord franco-algérien
35:41c'est une proposition
35:42de résolution
35:43il n'y a aucune contrainte
35:45alors je vais y répondre
35:47à la question par exemple
35:47c'est le fait
35:48qu'un texte
35:49présenté par le RN
35:50soit adopté
35:51ça n'a strictement
35:52aucune portée
35:53deuxième élément
35:54c'est pas la première fois
35:54c'est pas tout à fait juste
35:55puisque le Premier Ministre
35:56a dit
35:57il faut y réfléchir
35:59à la renégociation
36:00mais ça n'a aucune valeur
36:01contraignante
36:02aucune valeur contraignante
36:02deuxième élément
36:03c'est pas la première fois
36:04qu'un vote
36:05du Rassemblement national
36:06a une portée
36:08deux fois
36:09ils ont mêlé leur voix
36:10avec la France insoumise
36:11et la gauche
36:11pour faire des motions
36:12de censure
36:12oui
36:12le Rassemblement national
36:14ça a eu des conséquences
36:15autrement plus lourdes
36:16vote y compris
36:16les textes de LFM
36:18mais l'inverse
36:18mais M. Mélenchon
36:19oui
36:19mais le reste
36:20ne s'est jamais produit
36:21tout ça c'est des ponces pilates
36:22pardon de le dire
36:22parce qu'ils sont les premiers
36:24à appeler le Rassemblement national
36:25à voter avec eux
36:26donc ils cherchent
36:27les voix du Front national
36:28du Rassemblement national
36:29pardon
36:30pour faire tomber
36:31les gouvernements successifs
36:31à chaque fois
36:32c'est le mélange
36:34de ces voix là
36:34qui a permis
36:35de faire chuter
36:35des gouvernements
36:36si vous trouvez
36:37que ça c'est glorieux
36:38non
36:38troisième élément
36:39il faut quand même
36:40faire gaffe
36:40à une troisième chose
36:41et là je partage
36:42ce que disent les socialistes
36:43en particulier
36:44la gauche
36:44c'est attention
36:46à ce que nous ne leissions pas
36:48et je pense que
36:50Le Pen
36:50le père
36:51disait des choses assez justes
36:52les gens préfèrent toujours
36:53l'original à la copie
36:54et ceux qui pensent
36:54qu'il faut aller sur le terrain
36:56des idées du Rassemblement national
36:57je pense
36:58ont une erreur tragique
36:59et sur ce sujet là
37:00comme sur bien d'autres
37:01il faut à la fois
37:02voir qu'il y a des sujets
37:04et nous avons un sujet
37:05dans la relation franco-algérienne
37:07nous avons un problème
37:08dans la relation franco-algérienne
37:09et le sort de Boilem Sansal
37:10on a quand même le droit
37:12de dire qu'on ne peut pas
37:13facilement dialoguer
37:15avec un pays
37:15qui
37:16et désormais
37:17d'un journaliste français aussi
37:18absolument
37:18donc on ne peut pas
37:19on ne peut pas
37:20voilà
37:20on ne peut pas rester
37:21à dire
37:22il faut être sympathique
37:23il faut être diplomate
37:24il faut vraiment
37:26il faut faire attention
37:26parce que Boilem Sansal
37:27et ce journaliste
37:28c'est quand même des gens
37:29qui sont enfermés
37:29pour les uns
37:30depuis plusieurs années
37:31en situation de santé difficile
37:33et pour les autres
37:34et sans perspective
37:36de libération
37:36donc on a besoin
37:37de trouver un point d'équilibre
37:38après
37:38effectivement
37:39moi je suis très vigilant
37:41c'est pour ça que d'ailleurs
37:41le groupe a voté contre
37:42ces changements de résolution
37:44quand bien même
37:44j'ai des doutes
37:45sur la relation franco-algérienne
37:48et son état
37:49aujourd'hui
37:49je pense qu'il faut faire attention
37:50à ne pas aller sur les stratégies
37:52mais enfin
37:52c'est pas parce que
37:53il y a des amendements du RN
37:54qui sont déjà passés
37:55bon là c'est une résolution
37:56n'essayons pas non plus
37:57d'en faire un fait majeur
37:58ce qui est majeur
37:59c'est que je vais vous dire
38:00c'est qu'il a failli avoir
38:01une majorité du RN
38:02en 2024
38:03et qu'ils sont 140 dans l'hémicycle
38:05et que ça
38:05ça devrait nous interroger
38:06et que ça devrait nous interroger
38:07pour éviter
38:08que leurs idées prospèrent
38:09et selon les sondages
38:10ils pourraient être encore
38:11et pour éviter
38:12que leurs idées prospèrent
38:13peut-être qu'il faudrait
38:13faire preuve de responsabilité
38:15essayer de travailler ensemble
38:16nous les démocrates
38:17pas comme Odem
38:19tous ceux qui pensent
38:20que c'est un grand risque
38:21de laisser les extrêmes
38:22ou les populistes
38:23gouverner le pays
38:24merci Marc Fénaud
38:25merci d'être passé
38:26à l'atelier politique
38:27cette émission est à retrouver
38:30sur le site internet de RFI
38:31ou sur l'application Pure Radio
38:32bonne soirée
38:34à la semaine prochaine
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