- il y a 15 heures
Dix ans après l’Accord de Paris sur le climat, signé par 195 pays pour limiter à deux degrés le réchauffement climatique et à quelques jours de l’ouverture au Brésil de la COP 30, l’Union Européenne est-elle toujours la championne du climat ? Sera-t-elle capable de tenir ses objectifs de réductions pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ? Déforestation, voiture électrique, obligations vertes des entreprises ? Six ans après la mise en place du pacte vert, l’ambition européenne est-elle revue à la baisse ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart lancent le débat et interrogent dans Ici l’Europe les députées Céline IMART Parti populaire européen et Marie TOUSSAINT Groupe des Verts/Alliance libre européenne Année de Production :
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:15Bonjour à tous et merci de nous rejoindre pour Ici l'Europe qui vous est présentée par France 24 et les chaînes parlementaires LCP et Public Sénat.
00:22Nous allons vous parler de l'Europe versant écologie et de ses ambitions climatiques dans notre débat en seconde partie.
00:30Mais tout de suite nous commençons par les affaires diplomatiques puisque nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui la chef de la diplomatie européenne, Kaya Kalas.
00:37Bonjour. Votre titre exact c'est d'ailleurs haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et de la politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne depuis presque un an.
00:49Vous êtes ancienne première ministre d'Estonie et aujourd'hui vous appelez les États membres à renouveler leur engagement vis-à-vis du droit international.
00:59Pourquoi ? Qui ne joue plus le jeu ?
01:02Eh bien je pense que le droit international fait face à des assauts répétés si l'on regarde ce qui se passe dans le monde.
01:10Il est écrit dans la charte des Nations Unies que nous ne pouvons pas attaquer un autre pays,
01:15qu'on ne peut pas s'en prendre à l'intégrité territoriale d'un autre pays ou à sa souveraineté.
01:20Et pourtant c'est ce qu'il se passe.
01:23Il y a de nombreux conflits, de nombreuses guerres à travers le monde
01:26et le droit international constitue vraiment une protection pour les petits pays,
01:31qui sont les plus nombreux,
01:32et empêche les grosses puissances voisines de s'en prendre à eux.
01:35Donc quiconque pense que pour l'instant tout cela ne le concerne pas,
01:41eh bien ça ne saurait tarder.
01:46Et nous devons à tout prix protéger cet ordre mondial
01:48où le droit du plus fort ne dicte pas sa loi.
01:52Mais c'est l'état de droit en place qui prime,
01:54et tout le monde connaît les règles.
01:58Commencez notre tour d'horizon international par la situation à Gaza.
02:03Vous avez le sentiment que le cessez-le-feu va tenir,
02:06et que peuvent proposer les Européens dans cette nouvelle phase ?
02:11Le cessez-le-feu était très attendu,
02:16tout comme la libération des otages.
02:18Mais il était clair que ce n'était qu'une première étape.
02:23Pour garantir une paix durable,
02:25il faut que la communauté internationale soit présente à chaque étape.
02:28Et nous voyons combien la situation reste précaire aujourd'hui.
02:31C'est pourquoi nous réfléchissons à ce que nous, Européens, pouvons faire.
02:36Nous avons deux missions européennes,
02:38E-Paul Cops et E-Bam Rafa,
02:39qui travaillent tous les jours sur le terrain.
02:43Et nous regardons également ce que nous pouvons faire
02:45pour contribuer à la force internationale de stabilisation,
02:48afin de garantir une paix durable.
02:50On a reproché à l'Europe de ne pas avoir renoncé à son accord d'association avec Israël,
02:58même si certains pays ont reconnu la Palestine.
03:01Ça a peut-être fait bouger les choses.
03:04Où en est-on aujourd'hui de ce rôle de l'Europe ?
03:06En fait, comme vous le savez, nous avons 27 États membres en Europe,
03:10chacun avec son histoire et son parcours spécifique.
03:14Donc oui, nous avons proposé plusieurs mesures pendant la guerre
03:18pour faire pression sur le gouvernement israélien,
03:21afin qu'il change de cap.
03:21À présent, avec le cessez-le-feu et la libération des otages,
03:29tout le monde autour de la table estime
03:31que nous ne devrions pas retirer ces mesures,
03:34mais pas non plus continuer sur nos objectifs, étape par étape.
03:38Car nous devons plutôt concentrer toute notre énergie
03:41et tous nos efforts pour que la paix actuelle se transforme en paix durable.
03:45Madame la haute représentante, revenons ensemble
03:52sur quelques brefs compilés par Isabelle Romero,
03:56Bref d'Europe.
04:00L'accord de libre-échange entre l'UE et l'Amérique du Sud du Mercosur
04:04inquiète les agriculteurs français.
04:06Dans une lettre ouverte, 44 signataires,
04:09dont la Confédération Paysanne, la CGT ou Greenpeace,
04:12appellent Emmanuel Macron à clarifier sa position
04:15et à construire une minorité de blocage au niveau européen.
04:19Ambigu, il avait déclaré...
04:21Sur la question du Mercosur, la position est claire, le travail continue.
04:25Je remercie la commission qui vraiment respecte les engagements
04:29qu'elle a tenus à notre égard.
04:31Mais on a les clauses de sauvegarde,
04:33on a le renforcement des contrôles douaniers,
04:35on a les soutiens à l'élevage,
04:36on a beaucoup de mesures d'accompagnement.
04:39Agriculture toujours en Grèce,
04:40avec la mise en examen le 28 octobre
04:43de 13 personnes dont le chef présumé
04:45d'un réseau de détournement des subventions agricoles,
04:48estimé à au moins 23 millions d'euros.
04:51Un scandale qui se solde par la démission du ministre de l'Agriculture
04:54et la dissolution de l'organisme grec de versement des fonds européens.
04:58Pendant des années, des criminels aidés par des fonctionnaires
05:03et personnalités officielles
05:04ont volé de l'argent européen
05:07pour acheter des villas, des voitures de sport.
05:12Aux Pays-Bas, après les législatives du 29 octobre,
05:16Gerd Wilders, le leader d'extrême droite,
05:18est au coude à coude avec Rob Jäten,
05:21le leader du parti libéral D66.
05:23Une surprise pour ce parti pro-européen
05:26qui multiplie ses sièges par trois.
05:29Le leader d'extrême droite perd 11 sièges.
05:32Reste à voir si Gerd Wilders,
05:34qui avait fait sa campagne sur le retour des réfugiés ukrainiens,
05:37l'immigration et la crise du logement
05:39et qui avait déclenché la chute de la coalition gouvernementale,
05:43sera toujours le faiseur de roi
05:45dans ce pays fondateur de l'UE.
05:48Kaya Kalas, le parti libéral,
05:50et vous vous en réjouissez bien sûr et sorti renforcé
05:53des élections du 29 septembre aux Pays-Bas.
05:56Mais l'extrême droite de Gerd Wilders
05:58se maintient dans un mouchoir de poche,
06:01le PVV donc,
06:02qui veut renvoyer les réfugiés ukrainiens,
06:04faire la chasse aux migrants et au wokisme.
06:07L'atmosphère est en train de changer en Europe.
06:09Les élections aux Pays-Bas se sont déroulées ainsi.
06:14Mais il y a eu d'autres élections auparavant,
06:17en Roumanie par exemple,
06:19avec des résultats tout autres,
06:22et aussi en Moldavie,
06:23où, rappelez-vous,
06:25l'Europe a combattu les fausses informations
06:26et tout ce qui était en train de monter.
06:29Donc ce sont des signes positifs.
06:32Mais en parallèle,
06:33on voit qu'il y a des forces en Europe
06:35qui sont en pleine progression,
06:37qui posent différentes questions
06:39et qui poussent peut-être l'Europe
06:41vers une autre direction.
06:45Je pense que nous vivons une période très agitée
06:47où nos adversaires sont à l'extérieur
06:49et nous devrions vraiment concentrer notre énergie
06:52à lutter contre ces adversaires
06:54qui nous attaquent.
06:58Sur l'Ukraine,
06:59au dernier sommet européen,
07:01cible la Belgique,
07:02et c'est un fait rare
07:03qui a mis son veto à un accord
07:05pour utiliser les abords russes gelés
07:07dans le cadre d'un prêt de réparation
07:10pour l'Ukraine.
07:11Or, l'Ukraine a besoin d'argent vite
07:14pour faire tourner son industrie de défense.
07:17Comment sortir de cet impasse ?
07:19Permettez-moi de vous reprendre.
07:24La Belgique n'a pas mis son veto.
07:26Il y a eu des discussions
07:27et la Belgique s'est inquiétée
07:28de certaines questions
07:29auxquelles il faut répondre.
07:32Et la Commission européenne
07:33a été chargée de présenter une proposition
07:35qui réponde à ces questions
07:36et permettent d'avancer.
07:40Donc ce n'est pas un veto,
07:41mais il est clair que les Belges
07:42s'inquiètent que la plus grosse partie
07:44de ces avoirs russes
07:44se situe chez eux.
07:47Ils ont besoin de partager le risque.
07:52Comment convaincre les Belges
07:53de se rallier à ce projet ?
07:55Si l'on analyse les réticences belges
08:01une à une,
08:02on pourra les surmonter.
08:04Je les comprends.
08:05La Belgique est un petit pays
08:06qui a peur de prendre ce risque
08:08et nous avons en Europe
08:09ce principe de solidarité
08:11qui veut que chaque État
08:12partage le fardeau
08:13en fonction de sa taille,
08:15ce qui a été affirmé
08:16par tous les États autour de la table.
08:18La Belgique n'est pas seule face au risque.
08:20Cahier Callas,
08:24autre représentante,
08:25pour la sécurité aussi
08:27face à la guerre hybrine
08:28via les drones,
08:29vous voulez voir un mur anti-drone
08:31opérationnel dans deux ans.
08:34Est-ce réaliste ?
08:35Est-ce que vous êtes d'ailleurs
08:36dans votre rôle
08:37à la Commission européenne
08:38alors que les États rappellent
08:40que la défense
08:41est de compétence nationale ?
08:44Je réponds d'abord
08:46à la seconde partie
08:47de votre question.
08:47Donc non, bien entendu,
08:51les États nationaux
08:52ont la primauté
08:52en matière de défense.
08:54La seule chose
08:55que l'on essaie de faire,
08:56c'est les coordonner
08:57et les organiser
08:58par groupes de pays.
09:00Car certains projets
09:00sont trop gros pour un seul.
09:02Mais ils sont faisables
09:03à plusieurs,
09:04qu'il s'agisse
09:05de défense aérienne,
09:06de murs de drones
09:06ou autres projets ambitieux.
09:11Et pour revenir
09:12à votre première question,
09:13j'ai visité l'Ukraine
09:14récemment
09:15et leurs usines à drones.
09:16Elles sont vraiment
09:17impressionnantes
09:18pour ce qui est
09:18de l'innovation
09:19et leur rapidité
09:20à produire
09:21des drones d'interception.
09:24Ils ont une vision claire
09:25de comment procéder
09:26car ils sont déjà
09:27en plein dedans.
09:29Donc, nous n'allons pas
09:30inventer la roue.
09:32Nous pouvons apprendre
09:33de leur expérience
09:34ce que nous voulons savoir.
09:36Et comme vous l'avez noté,
09:37en France, par exemple,
09:39vous avez une industrie
09:39de défense
09:40très développée.
09:41Je suis sûre
09:42que vous pouvez augmenter
09:43les cadences de production.
09:48À propos de la guerre
09:49en Ukraine,
09:50vous avez félicité
09:51les Américains
09:52d'avoir déclenché
09:53des sanctions
09:53contre deux géants
09:55du pétrole russe.
09:57Mais Donald Trump
09:58reste un partenaire
09:59de l'OTAN imprévisible
10:00qui menace régulièrement
10:02les Européens
10:02de nouveaux droits
10:04de douane.
10:05Vous pensez
10:05qu'il veut l'Europe
10:06à genoux ?
10:07En tout cas,
10:10il veut vraiment
10:11une Amérique très forte.
10:13Alors,
10:13s'il affaiblit
10:13tout le reste du monde,
10:15je pense que sa priorité,
10:16c'est l'Amérique.
10:18Mais bien sûr,
10:19la question pour nous
10:20est comment réagir
10:21à cette situation.
10:23Et bien sûr,
10:24en Europe,
10:24nous croyons toujours
10:25aux vertus
10:26du libre-échange.
10:28Et nous voyons
10:28que beaucoup de partenaires
10:29dans le monde
10:30y croient encore.
10:32Et nous essayons
10:32de développer
10:33ces partenariats
10:34avec ces pays.
10:35Sur l'accord commercial
10:39avec l'Amérique latine,
10:41le Mercosur,
10:42la France est en train
10:43de se faire
10:44peu à peu à l'idée.
10:45Vous l'avez annoncé
10:46un peu vite,
10:46tout de même.
10:48Est-ce parce que
10:48vous voulez vous faire
10:49vite des nouveaux amis
10:51sur ce continent
10:52sud-américain ?
10:53C'est un impératif
10:55géopolitique pour vous,
10:56Kaya Kalas ?
10:58Oui,
10:59c'est un argument.
11:01Mais si on regarde
11:02l'économie de l'Europe
11:03et de ses États membres,
11:04c'est aussi
11:05ce dont nos compagnies
11:06ont besoin,
11:07de nouveaux marchés.
11:08Et c'est pourquoi
11:09l'accord entre
11:09l'Union européenne
11:10et le Mercosur
11:11peut mener
11:11au plus grand marché libre
11:12de 700 millions
11:13de consommateurs.
11:15Je sais qu'il y a
11:17des inquiétudes
11:17sur cet accord
11:18en France.
11:19Mais la Commission
11:20a aussi mis en place
11:21des garde-fous
11:21répondant à ces inquiétudes.
11:24Pour les agriculteurs,
11:25par exemple.
11:26Mais d'une manière générale,
11:28tout le monde
11:29bénéficie du libre-échange,
11:30car cela signifie
11:32la prospérité
11:33de nos entreprises
11:33et nos citoyens.
11:38Même s'il y a eu
11:39un accord au niveau
11:40des chefs d'État
11:41et de gouvernement,
11:42est-ce que vous ne craignez pas
11:43néanmoins
11:44des grandes manifestations
11:46des agriculteurs
11:48contre cet accord
11:50de Mercosur ?
11:51Oui, bien sûr.
11:54Nous vivons aujourd'hui
11:55dans cette époque-là
11:56où les grandes progressions
11:58sont souvent freinées.
11:59Nous vivons dans des démocraties,
12:01donc tout le monde
12:02a le droit
12:03et est prêt
12:04à manifester.
12:06Mais nous devons
12:07toujours garder à l'esprit
12:08que d'autres puissances,
12:10en dehors de l'Europe,
12:12souhaitent vraiment
12:12que nous nous entredéchirions.
12:15Elles cherchent
12:15les petits feux
12:16qui consument nos sociétés
12:18et jettent de l'huile dessus,
12:20de toutes parts,
12:22car si nous nous entretuons,
12:24nous serons plus faibles
12:25envers nos ennemis.
12:26Kaya Kalas,
12:30regardons aussi
12:31du côté de notre continent
12:32frère, l'Afrique.
12:33Vous avez dénoncé
12:34la brutalité
12:35des forces de soutien rapide,
12:37ce groupe paramilitaire
12:38accusé de nettoyage ethnique.
12:41Au Soudan.
12:41Est-ce que vous diriez
12:42qu'il s'agit d'un génocide
12:44et comment doit réagir
12:46l'Union européenne ?
12:47La situation au Soudan
12:51est insoutenable
12:52et ne capte pas assez
12:54l'attention des médias
12:55par rapport aux autres conflits.
12:56Il y a quelques jours,
13:00j'ai rencontré
13:01cette jeune fille soudanaise
13:02qui m'a raconté,
13:05qui m'a décrit
13:05ce qui se passe vraiment là-bas.
13:07Et c'est très très dur.
13:10Ce que nous essayons de faire,
13:12c'est d'appeler
13:13ceux qui soutiennent
13:13les partis en guerre
13:14en leur fournissant des armes
13:15à cesser de le faire.
13:18Parce que les souffrances humaines
13:20sont atroces au Soudan.
13:23Nous faisons de notre mieux,
13:24nous sommes les premiers
13:25pourvoyeurs d'aide humanitaire,
13:26mais les guerres doivent cesser
13:28et ceux qui les soutiennent
13:30s'arrêter.
13:34Et donc, vous avez besoin
13:36urgentement d'accès humanitaire
13:38aux zones affectées au Soudan ?
13:40Oui, exactement.
13:42Et le problème,
13:43c'est que les belligérants
13:44ne se préoccupent pas vraiment
13:45des gens.
13:46Ce qui soulève la question.
13:49Pourquoi vous battez-vous
13:50si vous ne vous battez pas
13:51pour les gens,
13:52si vous vous en fichez d'eux ?
13:54Et c'est pourquoi
13:55on est vraiment en droit
13:55de se demander
13:56pourquoi ne laisse-t-il pas
13:58l'aide humanitaire entrer
13:59pour aider efficacement
14:00les gens qui souffrent.
14:01En tant que chef de la diplomatie européenne,
14:06vous avez participé à Paris
14:07à la conférence de soutien à la paix
14:09dans la région des Grands Lacs
14:10le 30 octobre dernier.
14:11Est-ce que vous êtes satisfaite
14:12de ces résultats ?
14:14Eh bien, je pense qu'il est important
14:16de s'engager
14:17avec nos partenaires africains
14:19et que maintenir la paix en Afrique
14:21est indispensable
14:22pour nous aussi.
14:23Car vous savez,
14:25avec tous les maux
14:26que vivent les Africains,
14:28s'il n'y a pas de stabilité
14:29et que les gens
14:30ne peuvent pas vivre
14:30où ils sont,
14:32alors ils viennent
14:32vers notre continent,
14:34l'Europe.
14:36Et pourtant,
14:37il y a beaucoup d'engagement
14:38de notre part,
14:39de soutien des États membres
14:40et de l'Union européenne
14:41à hauteur de 129 millions d'euros
14:43d'aide humanitaire.
14:46Mais tout le monde
14:47doit comprendre
14:47que pour la stabilité,
14:50la prospérité,
14:51les investissements,
14:52il y a besoin de paix.
14:55L'UE ne va-t-elle pas réduire
14:57son aide à l'Afrique
14:58comme les USA ?
14:59Bon, si on prend un peu de recul,
15:02vous dites vrai.
15:04Les Américains ont retiré leur aide
15:05et tous les pays du monde
15:07attendent devant notre porte
15:09en nous demandant
15:10de combler le manque à gagner.
15:13Mais nos contribuables européens
15:15ne le peuvent pas.
15:17Nous ne pouvons suppléer
15:18pour tous les pays
15:19et gens à travers le monde.
15:22nous avons beaucoup de priorités.
15:25Beaucoup d'endroits
15:25à travers la planète
15:26où nous sommes déjà
15:27les premiers donateurs.
15:29Mais il y a plein de pays riches
15:30à travers le monde
15:31qui devraient aussi partager le gâteau
15:33avec des pays
15:34beaucoup plus pauvres.
15:35Nous essayons de faire
15:36notre devoir,
15:38mais nous ne pouvons pas
15:39combler le vide
15:39laissé par les Américains.
15:41En tant que chef de la diplomatie européenne,
15:46Kaya Kalas,
15:47est-ce que vous portez
15:48l'habit facilement ?
15:50Je m'explique,
15:51vous avez la concurrence
15:52des États membres
15:53dont les chefs d'État
15:54voudraient finalement
15:55être très présents
15:56sur la scène internationale,
15:57de certains chefs d'institutions,
15:59on pense à la présidente
16:00de la Commission européenne,
16:01beaucoup de compétitions
16:02pour exister.
16:04Est-ce que ce job
16:05vous plaît toujours ?
16:06Oui, il y a bien sûr
16:10beaucoup à faire.
16:12Quand j'ai débuté,
16:14nous nous étions donnés
16:14des objectifs,
16:15mais le travail
16:16s'est avéré très différent.
16:18Par exemple,
16:19quand j'ai commencé,
16:21j'ai dû m'occuper
16:21de la levée des sanctions
16:22contre la Syrie.
16:25J'ai dû m'en occuper
16:26grandement,
16:27et on s'est tous mis
16:28sur le dossier.
16:29Et je peux vous donner
16:30plein d'autres exemples
16:31qui ne faisaient pas partie
16:32de mes objectifs initiaux,
16:34mais je crois que
16:35mon grand but
16:36est de faire de l'Europe
16:37une puissance géopolitique
16:39qui pèse davantage
16:40sur la scène mondiale,
16:42que ce soit vis-à-vis
16:43de l'Afrique,
16:44l'Amérique latine,
16:46l'Asie
16:46ou de l'Europe elle-même.
16:50Kaya Kalas,
16:50merci d'avoir été
16:51notre invité aujourd'hui.
16:52Merci à vous
16:53de nous avoir suivis.
16:54Restez en notre compagnie
16:55en part en direction
16:55de Strasbourg
16:56par les écologies
16:58à l'approche
16:59de la COP30
17:01et de la position
17:02des Européens.
17:03C'est notre débat.
17:05Merci de nous rejoindre
17:10à Strasbourg
17:11au Parlement européen
17:12pour parler de la lutte
17:13contre le réchauffement climatique.
17:15En novembre,
17:15la ville de Belém
17:16au Brésil
17:17accueille la conférence
17:18sur le climat,
17:19la COP30.
17:20Et justement,
17:21nous allons aussi fêter
17:21cette année
17:22les 10 ans
17:23des accords de Paris
17:24sur le climat
17:25lors de la COP21
17:26signée par 195 pays
17:28pour limiter à 2 degrés
17:30le réchauffement
17:31durant ce siècle.
17:32Alors,
17:3310 ans plus tard,
17:34l'Union européenne
17:34se présente-t-elle
17:35toujours comme
17:36la championne du climat
17:37capable de tenir
17:39les objectifs de réduction
17:40particulièrement contraignants
17:42qu'elle s'est fixée
17:43pour atteindre
17:44la neutralité carbone
17:45en 2050 ?
17:46Et en tout cas,
17:47les Européens
17:47ont amorcé
17:48une dynamique de baisse
17:50de leurs émissions
17:51de gaz à effet de serre
17:52avec le pacte vert
17:53lancé en 2019
17:54à un ensemble
17:55de lois écologiques.
17:57Mais depuis
17:57les dernières élections
17:58européennes de 2024,
17:59cette ambition européenne
18:00est en train
18:01d'être revue à la baisse
18:02sous la pression
18:03de la droite,
18:03de l'extrême droite.
18:04Certains reculs
18:05écologiques ont lieu,
18:07notamment sur la lutte
18:08contre la déforestation,
18:09les obligations
18:10vertes des entreprises
18:11ou la transition
18:12vers la voiture électrique.
18:14Alors,
18:15pour parler de tous
18:15ces sujets
18:16qui nous concernent,
18:17nous sommes en compagnie
18:18de Céline Imar.
18:18Bonjour.
18:19Bonjour, Caroline.
18:20Vous êtes députée
18:20européenne française
18:21du Parti populaire européen.
18:23C'est le grand groupe
18:23de droite de l'hémicycle.
18:25Agricultrice,
18:26d'ailleurs,
18:26de profession.
18:27Et puis,
18:28nous avons avec nous aussi
18:29Marie Toussaint,
18:29eurodéputée française également.
18:31Bonjour.
18:31Bonjour.
18:32Vice-présidente du groupe
18:34des Verts
18:34au Parlement européen.
18:36Alors,
18:36Marie Toussaint,
18:37en 2023,
18:39l'Union européenne
18:40a baissé de 37%
18:41ses émissions
18:42de gaz à effet de serre
18:43par rapport à 1990.
18:45C'est pas mal.
18:46Est-ce qu'on est
18:46sur la bonne voie ?
18:47Alors,
18:48à la fois,
18:49on a réduit
18:49nos émissions
18:50de gaz à effet de serre,
18:50mais je pense,
18:51quand vous posez la question
18:52est-ce qu'on est
18:52sur la bonne voie ?
18:53Et pour aussi reprendre
18:54vos éléments de présentation,
18:56l'année dernière,
18:57les émissions
18:58de gaz à effet de serre
18:59de l'Union européenne
18:59ont augmenté,
19:01augmenté.
19:02Et les émissions
19:02en France
19:03ont stagné,
19:04voire légèrement augmenté.
19:05Alors,
19:05je vous dis des chiffres
19:05qui pourraient être corrigés
19:06par les instituts
19:07parce que ça prend
19:08un peu de temps,
19:09mais enfin,
19:09la tendance
19:09est extrêmement mauvaise.
19:11La tendance,
19:11c'est une tendance
19:12de la rehausse,
19:13d'une nouvelle augmentation
19:14des émissions
19:14de gaz à effet de serre
19:15alors que le climat
19:16est totalement en train
19:17de s'emballer.
19:18On apprend que
19:18les forêts d'Australie
19:19rejettent plus de CO2
19:21qu'elles n'en absorbent.
19:22Ça veut dire que
19:22la nature ne sait plus faire
19:23avec ce qu'on est en train
19:24de lui envoyer
19:25comme CO2 dans la figure.
19:27Et ça,
19:28c'est avant même
19:29que toutes les attaques
19:31sur le pacte vert
19:32qui sont en cours
19:33en ce moment
19:33dans l'hémicycle
19:34dans l'Union européenne
19:35n'aient été adoptées.
19:36Ça veut dire
19:36qu'il y a eu vraiment
19:37un coup d'arrêt
19:38à la transformation écologique.
19:39Et d'ailleurs,
19:40Céline Imar,
19:41l'Agence européenne
19:42pour l'environnement
19:42estime que l'Union européenne
19:43pourrait ne pas atteindre
19:44l'objectif
19:45qu'elle s'était fixée
19:46de baisser ses émissions
19:47de 55% en 2030.
19:50Cela veut dire
19:50peut-être qu'on n'en a pas fait
19:51assez en termes d'écologie
19:52ces dernières années ?
19:54Cela veut dire
19:55la première des choses
19:56que l'Union européenne
19:56aujourd'hui compte pour 6%,
19:586% des émissions
19:59de gaz à effet de serre
20:00dans le monde
20:01parmi lesquelles la France
20:02compte 0,7%.
20:03L'objectif du pacte vert
20:05n'était malheureusement pas
20:06d'agir pour le climat
20:07mais de pénaliser les Français
20:09et de pénaliser
20:10ceux qui produisent chez nous.
20:11Avoir des objectifs écologiques
20:12c'est très bien
20:13mais il faut pour cela
20:14valoriser les initiatives
20:15de terrain
20:16valoriser l'innovation
20:17et non pas toujours
20:18vouloir la décroissance
20:19de la production
20:20pouvoir s'asseoir
20:22sur des notions
20:22comme notre souveraineté
20:24en termes automobiles
20:25en termes alimentaires
20:26en termes agricoles
20:27et faire payer
20:28finalement la facture
20:29à des Français
20:30qui sont déjà
20:31très difficilement
20:33qui peuvent arriver
20:34à la fin du mois
20:35et à faire payer la facture
20:36à des petites
20:37ou à des très petites entreprises
20:38qui sont pénalisées
20:39sans cesse
20:40pour produire chez nous
20:41ce qu'il y a
20:41de plus vertueux
20:42puisqu'aujourd'hui
20:42notre production
20:43qu'elle soit agricole
20:44ou industrielle
20:45est la plus vertueuse
20:46au monde.
20:47Alors on va écouter
20:48quelqu'un qui n'est pas
20:49tout à fait d'accord
20:49avec ce point de vue
20:50puisque à la suite
20:52de son action climatique
20:54assez inquiétante
20:55selon certains militants
20:56écologiques
20:57les émissions de carbone
20:59de l'Union Européenne
21:01n'ont pas diminué
21:02à hauteur
21:02de ce que l'on souhaitait
21:03et on écoute tout de suite
21:04l'ONG WWF.
21:06Mais tout ce qui a été
21:07accompli depuis 5 ans
21:08pourrait bien être détruit
21:10dans les 5 prochaines années.
21:12L'essentiel des réglementations
21:13qui ont été mises
21:14sur la table
21:14aussi bien sur la déforestation
21:16que sur la transparence financière
21:17ou en faveur
21:18des énergies renouvelables
21:20est aujourd'hui remise en cause.
21:21Et cela montre
21:22que l'Union Européenne
21:23finalement
21:23n'aurait connu
21:24qu'un moment passager
21:25de politique
21:27en faveur du climat
21:28et à la faveur
21:29de la guerre en Ukraine
21:30de la crise de la dette
21:31du retour des populismes
21:33serait en train
21:33de revenir en arrière
21:35ce qui serait donc
21:35particulièrement important
21:36à la fois
21:37pour le leadership
21:38climatique européen
21:40et tout simplement
21:40pour la capacité
21:42de la planète
21:43à réduire
21:43ses émissions
21:44de gaz à effet de serre.
21:45Alors un exemple
21:46de retour en arrière
21:46Marie Toussaint
21:47la lutte contre
21:48la déforestation
21:49puisqu'on est en train
21:51de reporter
21:51l'application
21:52de la loi
21:53contre la déforestation
21:54une loi qui est jugée
21:55trop contraignante
21:56notamment par la droite
21:57du Parlement européen
21:59bientôt
22:00ce pacte
22:01scellé
22:02lors de la dernière
22:03mandatoire
22:03d'Ursula von der Leyen
22:04il n'aura de vert
22:05que le nom finalement.
22:07Exactement
22:07mais alors
22:09j'espère que j'aurai
22:10l'occasion de répondre
22:10à Madame Mimar
22:11que j'ai écouté sagement
22:12mais qui
22:13dès sa première phase
22:14m'a donné envie
22:14de bondir sur mon siège
22:16donc on verra
22:17je vais vous répondre
22:17sur la déforestation
22:18parce que c'est
22:18extrêmement important
22:19en fait on a
22:20au sein du Parlement européen
22:22des forces
22:22la droite
22:23l'extrême droite
22:23qui veulent qu'on arrête
22:25de protéger la nature
22:26tout simplement
22:26et donc
22:27on a à la fois
22:28des textes
22:29qui visent à
22:29juste s'informer
22:31surveiller l'état de santé
22:32des forêts
22:32qui sont tués dans l'œuf
22:33avant même qu'on les adopte
22:35hop paf
22:35ils sont tués
22:36et puis des textes
22:37qui étaient des textes
22:38importants
22:39des textes dont l'Union Européenne
22:40était fière
22:40qu'elle vantait sur la scène
22:42internationale
22:42du pacte vert
22:43parce qu'elle était pionnière
22:44les textes du pacte vert
22:45qui visait à lutter
22:46contre la déforestation
22:47dans le monde
22:47qui a déjà été reportée
22:49une fois d'un an
22:49et puis là
22:50qui est encore reportée
22:51en tout cas
22:52dans sa dimension
22:53portant sur les sanctions
22:54bon bref
22:55vous voyez bien
22:55qu'on est en extrême difficulté
22:57et que les droites
22:57l'extrême droite
22:58en réalité
22:59lutte contre
22:59toute forme
23:00de protection
23:00de la nature
23:01alors vous entendez
23:02madame Imar
23:03le reproche qu'est fait
23:04c'est vrai que la commission
23:05européenne a dit
23:05qu'il fallait simplifier
23:07un certain nombre
23:07de textes
23:09notamment reporter
23:11les réglementations
23:12environnementales
23:13qui imposent plus
23:13de transparence
23:14aux entreprises
23:15dans leur bilan carbone
23:16les petites entreprises
23:17etc
23:17vous êtes en accord
23:18avec ça
23:19mais ça n'est pas passé
23:19au parlement européen
23:20devant ce parlement
23:21oui tout à fait
23:22moi je tiens à dire
23:23quand même
23:23que je n'ai pas
23:24de leçon de populisme
23:25à recevoir
23:25de minorités actives
23:26comme certaines ONG
23:27qu'on vient d'écouter
23:28et qui ont passé
23:29des années
23:30à saboter
23:31une filière vertueuse
23:32décarbonée
23:33et qui permet
23:34d'accéder à l'électricité
23:35à bas prix
23:35et qui est un fleuron
23:36de l'industrie française
23:37vous parlez du nucléaire
23:38comme le nucléaire
23:39absolument
23:39sur la bureaucratisation
23:40je pense qu'aujourd'hui
23:41vouloir faire des progrès
23:43pour l'écologie
23:43ça ne peut pas se faire
23:44simplement au détriment
23:45des gens qui vivent
23:46et qui travaillent chez nous
23:47je le redis
23:48donc aujourd'hui
23:49en fait
23:50on n'a pas voulu
23:51complètement arrêter
23:51le monitoring
23:52sur la déforestation
23:53simplement dans une
23:55quatrième catégorie
23:56de pays
23:56je ne vous ai pas interrompu
23:57je vous remercierai
23:58de ne pas faire un débat
23:58finissez Madame Imard
23:59et après vous répondrez
24:00Madame Poussin
24:01on a pu faire
24:01c'est créer sur la forêt
24:02une quatrième catégorie
24:03de pays
24:03dites à zéro risque
24:04que sont les pays européens
24:05en fait on peut penser
24:06qu'aujourd'hui
24:07quand on produit
24:07dans le monde
24:08de la viande bovine
24:09ou du café
24:09le risque de déforestation
24:11il est chez les producteurs
24:12qui sont par exemple
24:13au Brésil ou en Argentine
24:14pas chez les producteurs
24:15de viande bovine
24:16qui sont en France
24:17ou en Espagne
24:18donc ce qu'on veut
24:19c'est qu'en fait
24:20les entreprises
24:21et les agriculteurs
24:22qui produisent chez nous
24:23ne soient pas soumis
24:24aux mêmes normes
24:24de traçabilité
24:25et aux mêmes obligations
24:26de reporting
24:27qui sont très coûteuses
24:28que les pays
24:29comme la Malaisie
24:30ou le Brésil
24:30qui sont effectivement
24:31soumis à déforestation
24:32Votre réponse Marie Touss
24:33Oui non mais ça me permet
24:34de rebondir justement
24:35sur les premiers propos
24:36de Madame Imard
24:36qui disait
24:37mais attendez
24:37la France est 0,7%
24:39des émissions dans le monde
24:39vous savez combien ça représente
24:41en termes de population
24:42la France dans le monde
24:42Madame Imard
24:43c'est plus de 1%
24:44ça veut dire qu'on est bien au-delà
24:45qu'en plus de ça
24:46on a une responsabilité historique
24:47on a été les premiers
24:48à émettre du CO2
24:50dans l'atmosphère
24:50parce qu'on a été les premiers
24:51à faire la révolution industrielle
24:52donc on a une responsabilité
24:53historique, éthique
24:55et de toute façon
24:56le dérèglement climatique
24:57va frapper tout le monde
24:58à commencer
24:58par les plus vulnérables
25:00ceux dont vous proclamez
25:01pourtant être en train
25:03de défendre
25:03sur la déforestation
25:04vous êtes peut-être
25:06en connaissance
25:07avec des gens
25:08qui respectent tout
25:09et tout ça
25:09c'est super pour vous
25:10mais enfin
25:10on a des lobbies
25:11de l'exploitation du bois
25:13territoire de l'Union Européenne
25:14qui doivent eux aussi
25:15protéger les forêts
25:16nos forêts vont extrêmement mal
25:18les puits de carbone
25:18sont en train
25:19de se détériorer
25:20à vitesse grand V
25:21les forêts de France
25:23et d'Europe
25:23vont extrêmement mal
25:24il faut absolument les préserver
25:25Parlons de cette affaire
25:26de simplification
25:27qui a quand même
25:28été très fort dans le débat
25:29vous à gauche
25:30donc la gauche reproche
25:32au PPE
25:33de voter des lois
25:35justement
25:35pour que ça ne s'applique
25:36qu'aux très très grandes entreprises
25:38tout ce qui est
25:38responsabilité environnementale
25:40et contrôle de la chaîne
25:41de production
25:42finalement
25:43au Parlement européen
25:45vous avez obtenu
25:46plutôt satisfaction
25:47elle n'est pas passée
25:48cette loi de simplification
25:49Oui
25:50il y a eu une tentative
25:51de détricoter
25:51de vider totalement
25:52de sa substance
25:53des textes
25:54qui ont été adoptés
25:54pendant le pacte vert
25:55mais pas que
25:55parce que la durabilité
25:57des entreprises
25:57les règles qui avaient été adoptées
25:59datent de 2014
26:00donc on revient
26:01plus de 10 ans en arrière
26:02sur les lois
26:03pour surveiller
26:04l'activité des entreprises
26:05au moment même
26:06où les grandes majors
26:07pétrolières
26:08Total
26:08Shell
26:12et donc on a vraiment
26:13besoin de préserver
26:15ces règles-là
26:16Aujourd'hui on va revenir
26:17sur les textes
26:17de simplification
26:18moi je me fais accuser
26:20par la gauche
26:20et par les verts
26:21en permanence
26:22de déréguler
26:22ou de punir
26:23le pacte vert
26:23non sûrement je l'assume
26:25mais en plus je le revendique
26:26et j'en suis extrêmement fière
26:27Aujourd'hui on ne peut pas
26:28faire de l'écologie
26:29simplement un slogan
26:30et en faisant que ce soit
26:31en sorte des gens
26:32qui produisent déjà
26:33de manière extrêmement
26:33vertueuse chez nous
26:34qui payent la facture
26:35la nouvelle religion morale
26:37et messianique
26:37qui consiste à dire
26:38on va battre notre culpe
26:40en permanence
26:40alors qu'on est responsable
26:42de quand même 6%
26:43des émissions de gaz
26:44à effet de serre
26:44que les Etats-Unis
26:45sortent de l'accord
26:46en janvier 2026
26:48des accords de Paris
26:48ça c'est un argument
26:49ce qui est un argument
26:51c'est surtout que
26:52les Etats-Unis
26:52et le Qatar
26:53sont extrêmement d'accord
26:55avec Madame Imard
26:55pour dire qu'il faut détruire
26:57les lois européennes
26:57ça ils sont d'accord
26:58pourquoi ?
26:59parce qu'ils ont les entreprises
27:00les plus polluantes
27:01celles qui bafouent le plus
27:02les droits humains
27:02et qu'ils ont besoin
27:03de pouvoir placer
27:04n'importe quel produit
27:05sur le marché européen
27:06quitte à réduire
27:07en esclavage
27:07un certain nombre de populations
27:08donc ils sont d'accord
27:10avec Madame Imard
27:10La Chine et les Etats-Unis
27:11représentent 2 tiers
27:1366% des émissions
27:14de gaz à effet de serre
27:15dans le monde
27:15le constat c'est qu'en 2026
27:17les Etats-Unis
27:18se retirent des accords de Paris
27:19et que la Chine
27:20a investi par an
27:21plus de 620 milliards par an
27:23dans l'énergie verte
27:24et dans la croissance verte
27:25et nous en fait
27:26on est complètement à rebours
27:29c'est-à-dire qu'on se pénalise
27:30on se tire des balles
27:31dans le pied en permanence
27:32sous couvert d'assumer
27:33la responsabilité
27:34des émissions de gaz
27:35à effet de serre mondial
27:36Madame Imard
27:37ce qu'il faut faire
27:37c'est investir
27:38c'est simplifier la vie
27:40de ceux qui produisent chez nous
27:41on est d'accord
27:41sur l'investissement
27:42on ne sait ce que le demandez
27:43et c'est votre groupe politique
27:45qui demande l'austérité
27:46et qui empêche les investissements
27:47mais par contre
27:48j'ai peur que vous ne sachiez pas
27:49j'ai peur que vous ne sachiez pas
27:51ce sur quoi vous votez
27:51mais vous la peur
27:52en fait c'est votre seul créneau
27:53en fait vous parlez de la peur
27:54vous provoquez la peur
27:55c'est vraiment votre vote électorale
27:57c'est nous qui agitons les pairs en permanence
27:57moi je pense qu'il faut absolument
27:59aujourd'hui pouvoir produire chez nous
28:01j'ai le sentiment
28:01que vous ne savez pas de quoi vous parler
28:02parce que les textes
28:03que nous avons adoptés
28:05ils visent justement
28:05à faire en sorte que quoi ?
28:07que les produits
28:07qui viennent de Chine
28:08que les produits
28:09qui viennent des Etats-Unis
28:10soient produits
28:10dans des conditions
28:11qui soient au moins
28:12celles de l'Union Européenne
28:13c'est-à-dire dans le respect
28:14du droit du travail
28:15et dans le respect
28:15de la protection de la nature
28:16c'est précisément l'inverse
28:18que ce que vous venez de raconter
28:19donc soit vous mentez
28:21aux téléspectateurs
28:21aux téléspectatrices
28:22soit il faut revoir vos dossiers
28:23les Etats-Unis sortent
28:24des accords de Paris en 2026
28:26et bien il faut faire attention
28:27au produit qu'on importe
28:28des Etats-Unis
28:28pour faire une concurrence déloyale
28:30et l'Europe ne peut pas être la seule
28:30à payer le prix
28:31et à faire payer à ces populations
28:32à ces classes moyennes
28:33et à ces producteurs
28:34le prix en fait
28:35d'émissions de gaz
28:36à effet de serre mondial
28:37que ce n'est pas nous
28:37qui y mettons
28:38Céline Imar
28:38est-ce que vous assumez
28:39au sein du Parti Populaire Européen
28:41au sein de la droite européenne
28:42d'allier vos voix
28:43parfois avec les groupes
28:44à l'extrême droite
28:45de cet hémicycle européen
28:46pour détricoter ce pacte vert ?
28:47Absolument
28:48non mais je l'assume
28:49et je le revendique
28:49je vous le redis encore une fois
28:50je n'ai pas de leçon
28:51de populisme, d'éthique
28:53ou de démocratie
28:54à recevoir des groupes
28:55de n'importe quel groupe
28:56aujourd'hui moi je vote
28:57en fonction du programme électoral
28:59que j'ai soutenu
29:00pendant les élections européennes
29:01je vote pour protéger
29:02les agriculteurs
29:03les classes moyennes
29:03les PME
29:04et notre industrie
29:05et quand il y a des amendements
29:06ou il y a des textes
29:07je ne vote pas en fonction du logo
29:09je vote en fonction du contenu
29:10et s'il y a des personnes
29:11à ma droite
29:12qui votent la même chose que moi
29:13et que les priorités que je porte
29:15mais ce n'est pas à moi
29:16d'en juger
29:17Alors on va poursuivre
29:18sur un autre chapitre
29:19qui est assez intéressant
29:20l'Espagne et la France
29:21sont plutôt pour le maintien
29:23de l'objectif de fin
29:24des voitures thermiques neuves
29:26en 2035
29:27avec des flexibilités
29:28dit la France
29:29tandis que l'Allemagne
29:30défend son industrie
29:31en plaidant pour le réalisme
29:33on écoute tout de suite
29:34Friedrich Merz
29:35le chancelier
29:36Il ne doit pas y avoir
29:41d'arrêt brutal
29:42de la vente
29:42des voitures thermiques
29:43en 2035
29:44je le dis ainsi
29:47en considérant
29:48ce que je peux faire
29:49au sein de l'Union Européenne
29:50avec mes partenaires européens
29:52je ferai tout
29:56pour qu'il n'y ait pas
29:57de rupture brutale
29:58des ventes
29:58en 2035
29:59un objectif brutale
30:03de sortie
30:03c'est ce que disent
30:04les industriels
30:05de l'automobile
30:06en particulier allemand
30:07ça n'est pas tenable
30:08Marie Toussaint ?
30:10Oui c'est ce que disent
30:11certains industriels
30:13et c'est ce que dit
30:14surtout le chancelier allemand
30:15de droite
30:16lui aussi
30:17on a entendu
30:17Madame Imard
30:18l'objectif de 2035
30:20avec un gouvernement
30:21quand même
30:22qui contient
30:22des sociodémocrates
30:24oui mais ça c'est leur problème
30:25moi je suis écologiste
30:25et vous savez
30:27l'objectif de 2035
30:28on en parle depuis
30:28extrêmement longtemps
30:29il a même été
30:30plébiscité
30:31et extrêmement soutenu
30:32par un certain nombre
30:33d'industriels
30:34de l'automobile
30:35pendant longtemps
30:36et faute d'investissement
30:37justement
30:38aujourd'hui
30:39un certain nombre
30:40d'équipementiers
30:41disent
30:41de bonne foi
30:43je parlerai de ceux
30:43de mauvaise foi après
30:44qu'ils ne vont pas réussir
30:45à tenir les délais
30:46pourquoi je parle
30:46de mauvaise foi
30:47parce que
30:48les industriels
30:50de l'automobile
30:51ont beaucoup
30:51en Europe
30:52je le regrette profondément
30:53préféré investir
30:54dans des gros SUV
30:55très polluants
30:56plutôt que dans
30:56des petites voitures
30:57électriques abordables
30:58et on sait à quel point
30:59les européennes
31:00et les européens
31:00sont prêts à passer
31:01à l'électrique
31:01s'ils peuvent
31:02les acheter
31:03tout simplement
31:03et on aurait eu besoin
31:05que ces industriels
31:05jouent le jeu
31:06investissent
31:07donc je regrette
31:07qu'ils ne l'aient pas fait
31:08je pense qu'il est encore temps
31:09et qu'on peut soutenir
31:10celles et ceux
31:10qui veulent avancer
31:11et rendre ces voitures
31:12accessibles
31:12Céline Imar
31:13l'industrie de l'automobile
31:14ne joue pas le jeu
31:15de cet objectif de 2035
31:17de passer vraiment
31:17à la voiture électrique
31:18l'industrie automobile
31:19non seulement joue le jeu
31:20mais elle est extrêmement
31:21pénalisée par des objectifs
31:23chiffrés par les écologistes
31:24complètement hors sol
31:25Ça permet d'avoir un cap ?
31:27Mais bien sûr
31:28ça permet d'avoir un cap
31:29mais encore faut-il
31:29avoir les outils
31:30c'est-à-dire qu'aujourd'hui
31:31ce qu'on a fait
31:31avec l'interdiction
31:32du moteur thermique
31:33en 2035
31:34c'est en fait
31:34le plus gros cadeau
31:36qu'on ait pu faire à la Chine
31:37qui aujourd'hui
31:37prend les marchés
31:38qui construit des usines
31:39aux Etats-Unis
31:40et qui importe
31:41toutes ces batteries électriques
31:42chez nous
31:42parce qu'on n'est pas prêt
31:43vous savez
31:44l'industrie
31:45l'agriculture
31:45c'est pas un bouton
31:46on off
31:46c'est pas sur un ordinateur
31:48ou un bouton de lumière
31:49où on allume
31:49on éteint
31:50ça se prépare
31:50et ça se construit
31:51aujourd'hui
31:52on ne peut pas faire
31:52de l'écologie
31:53contre les gens
31:54on ne peut pas faire
31:55de l'écologie
31:55contre ceux
31:56qui cherchent à innover
31:57qui cherchent à investir
31:58donc cet objectif
31:59n'est pas tenable
32:00heureusement que les écologistes
32:01se retrouvent en absolue minorité
32:02dans ce Parlement
32:03et dans l'Europe en général
32:04et que les gens ont bien compris
32:06que leur idéologie
32:07hors sol de la décroissance
32:08ne peut plus continuer
32:10à saisir
32:10et à nous pénaliser
32:11la réponse de Marie Toussaint
32:12Mais Madame Ima
32:13j'ai une question
32:14à vous poser encore
32:14mais savez-vous
32:15quel est le marché
32:16de l'automobile
32:16qui croit le plus vite
32:18aujourd'hui
32:18à travers le monde ?
32:19Ce sont les petites voitures électriques
32:21donc vous vous proposez
32:24que l'Europe
32:24reste enfermée
32:25dans la production
32:26de voitures extrêmement polluantes
32:27qu'on ne va plus réussir
32:28à vendre à travers le monde
32:30et donc pour avoir
32:31des gains électoraux
32:31d'extrêmement court terme
32:32vous sacrifiez l'industrie
32:34vous sacrifiez les travailleurs
32:35et vous sacrifiez
32:36les classes moyennes
32:37que vous prétendez
32:3730 secondes chacune
32:38pour conclure
32:39sur Bélème
32:40la COP30
32:42les 27
32:43vont-ils parler
32:44d'une seule voix
32:45et avec des objectifs
32:46ambitieux ?
32:48Aujourd'hui
32:49ce qui est important
32:50c'est de pouvoir
32:51peser d'une seule voix
32:52et de parler d'une seule voix
32:53et l'Europe
32:54face aux enjeux mondiaux
32:55est trop souvent déjunie
32:56après on ne peut pas
32:58non plus continuer
32:58à imposer un discours
33:00on voit souvent l'Europe
33:01comme étant extrêmement
33:02d'honnesse de leçons
33:03d'honnesse de leçons
33:03de morale
33:04donc je pense que
33:05ce qui est important
33:05c'est d'expliquer
33:06quels sont nos objectifs
33:07et de convaincre
33:08et non pas d'imposer
33:09des objectifs
33:10complètement hors sol
33:11et qui détruisent
33:12finalement
33:12les gens qui vivent
33:14et travaillent chez nous
33:14Et pour conclure rapidement
33:15Marie Toussaint
33:16l'Europe va arriver
33:16désunie à Bélème ?
33:18Je suis d'accord
33:18avec Mme Imard
33:19ça va vous surprendre
33:20sur le fait que l'Europe
33:20doit parler d'une voix unie
33:21et qu'elle doit être claire
33:23je ne suis pas d'accord
33:23avec la fin
33:24je pense que l'Europe
33:25doit s'être inscrite
33:26et se prétend encore
33:27aujourd'hui
33:28comme leader
33:29de l'action pour le climat
33:30qu'elle est en train
33:31de traîner des pieds
33:32elle se dispute
33:33elle recule
33:34et qu'on a besoin
33:35qu'elle revienne
33:36sur le devant de la scène
33:37le plus vite possible
33:38notamment avant la COP de Bélème
33:39Merci d'avoir très bien
33:41illustré ce débat
33:41en amont de cette COP de Bélème
33:45COP 30
33:46Merci à vous d'avoir suivi
33:48ce débat
33:48Très bonne suite
33:49des programmes
33:49sur nos antennes
33:50Sous-titrage Société Radio-Canada
33:57Sous-titrage Société Radio-Canada
Recommandations
27:28
|
À suivre
52:22
1:17:43
35:29
52:08
27:29
27:39
13:41
25:32
1:11
0:25
8:03
Écris le tout premier commentaire