- il y a 2 mois
Avons-nous encore besoin d’humains pour transmettre, partager les savoirs ? La question est provocatrice, mais après tout, on imagine déjà des IA génératives ultra performantes – et elles existent déjà –, dans un mimétisme parfait, jusque dans leur apparence ; des robots médiateurs humanoïdes qui nous ressembleraient à s’y méprendre et interagiraient avec nous, public, dans un naturel déconcertant. Oui mais… ce ne serait pas tout à fait pareil. Il manquerait quelque chose. Oui mais quoi ? Que fait, que permet, une médiation scientifique incarnée ? En quoi cette médiation, dans un espace comme la Cité des sciences, diffère-t-elle de la médiation de l’enseignante, du professeur ? Comment la complète-t-elle, avec ou sans écran ? Une table-ronde avec : Avec Marie Treibert (autrice et vulgarisatrice scientifique, créatrice de la chaîne YouTube La Boîte à curiosités), Matteo Merzagora (directeur de la médiation scientifique et de l’éducation à Universcience), Alain Sénécail, chercheur, docteur en didactique et muséologie des sciences de l'université de Genève, Florian Charrit, professeur de physique-chimie au lycée André Boulloche à Livry-Gargan.
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NewsTranscription
00:00Bonjour à toutes, bonjour à tous.
00:11Bienvenue pour cette table ronde intitulée
00:13« La médiation scientifique dans tous ses états ».
00:16On en a vu quelques aperçus,
00:19on va essayer de pousser un peu plus loin la réflexion.
00:22Moi, je me suis posé une question.
00:23Est-ce qu'on a vraiment encore besoin d'humains, finalement,
00:26pour transmettre et partager les savoirs ?
00:29La question peut sembler provocatrice, elle l'est,
00:32mais après tout, on imagine déjà des IA génératives ultra-performantes.
00:36Elles existent déjà, dans un mimétisme parfait,
00:39jusque dans leur apparence,
00:41des robots médiateurs humanoïdes
00:42qui nous ressembleraient à s'y méprendre,
00:44qui interagiraient avec nous, publics, dans un naturel déconcertant.
00:47Ils arriveraient même à plonger un petit chien en plastique dans de l'azote.
00:50Enfin, parfait, quoi.
00:52Sauf que, ben, ce ne serait pas tout à fait pareil.
00:55Il manquerait quelque chose.
00:57Oui, mais quoi ?
00:58C'est cette question, au fond, que nous allons nous poser aujourd'hui.
01:02Et quoi de mieux pour y réfléchir qu'un lieu de culture scientifique
01:05comme la cité des sciences,
01:07où la médiation humaine, précisément, est au centre ?
01:11Que fait que permet la médiation scientifique incarnée ?
01:15En quoi cette médiation, dans un espace comme celui-ci,
01:19diffère-t-elle de la médiation de l'enseignante, du professeur ?
01:24Comment la complète-t-elle, avec ou sans écran ?
01:28Et après tout, c'est quoi, d'ailleurs, la différence avec ou sans écran ?
01:32C'est au tour de ces questions que nous allons discuter, donc,
01:35avec nos quatre invités que je vous présente tout de suite.
01:40Donc, Marie Trébert, vous êtes vulgarisatrice scientifique et autrice,
01:43créatrice de la chaîne YouTube La Boîte à Curiosités.
01:47Vous animez et coécrivez aussi une émission qui s'appelle Scope sur Arte.
01:51Vous tenez une chronique dans l'émission La Dernière sur Radio Nova,
01:55entre autres activités, parce que vous en avez beaucoup.
01:57Bonjour.
01:59Ensuite, nous avons Florian Charry.
02:01Vous êtes professeur de physique-chimie au lycée André Boulosch
02:04à Livry-Gargan, dans le 93.
02:07Vous avez mené un projet avec la cité des sciences
02:09qui s'appelle Science sans défi.
02:10On va en parler tout à l'heure.
02:12Bonjour.
02:13Alain Sénécaille, vous êtes chercheur, docteur en didactique
02:16et muséologie des sciences de l'Université de Genève.
02:20Bonjour.
02:20Et Mathéo Merzagora, vous êtes directeur de la médiation scientifique
02:24et de l'éducation à UniversScience.
02:27Bonjour.
02:28Et je suis bien ravie que vous soyez arrivés à l'heure
02:30parce que ma première question s'adresse à vous.
02:35En préparation de ces échanges, vous m'avez dit quelque chose
02:38qui m'a marquée.
02:38Vous m'avez dit, le médiateur propose.
02:41Il n'a pas la responsabilité du résultat, donc de l'apprentissage.
02:45En revanche, il a la responsabilité de l'expérience vécue.
02:48Donc, c'est cela le grand enjeu de la médiation humaine, au fond.
02:53C'est l'expérience vécue.
02:54Et quelle est la nature de cette expérience ?
02:56Vaste question, pour commencer.
02:59Oui, vaste, parce que ça implique plein de choses.
03:02Chaque fois qu'on parle de l'humain, c'est toujours plus compliqué,
03:05plus riche et tout ça.
03:06Oui, c'est un des éléments qui est un peu provocatoires.
03:10Disons qu'on n'a pas la responsabilité de l'apprentissage.
03:12C'est un peu perdifférencié de l'enseignant.
03:14On connaît très bien la différence entre un lieu d'éducation formelle,
03:17un lieu d'éducation non formelle ou informelle.
03:19Je crois que vous êtes assez familier avec ces éléments.
03:22Les médiateurs, dans un musée de science, opèrent dans un contexte non formel.
03:25C'est-à-dire que les élèves ne sont pas obligés de venir,
03:28qu'on n'a pas un programme prédéfini sur le long terme,
03:32mais surtout qu'on n'évalue pas les résultats de l'élève.
03:39Et ce qui rend notre travail, je peux le dire devant des enseignants,
03:42beaucoup plus simple, parce que c'est les trois contraintes
03:45qui rendent particulièrement compliqué.
03:47Par contre, même dans ce contexte, on a une responsabilité énorme,
03:53mais qui se place dans un endroit légèrement différent,
03:55parce que ça se place plutôt du côté de la motivation à l'apprendre,
04:01du goût de l'apprendre, que du contenu de l'apprentissage.
04:06Ce qui ne veut pas dire qu'on néglige le contenu,
04:07qu'il doit être solide, précis, etc.
04:09Mais la chose qui est vraiment extrêmement spécifique
04:13de l'action d'un médiateur scientifique dans un musée,
04:16c'est qu'il doit donner envie.
04:19Il doit donner le goût, une motivation,
04:21une propulsion de l'élève vers l'effet
04:25et que toujours un savoir plus,
04:27c'est quelque chose de beau, de réjouissant, d'intéressant.
04:31Et ensuite, avec au moins une autre caractéristique ou deux,
04:35peut-être on pourra y revenir plus tard,
04:37qui est de le faire ensemble.
04:40On ne le fait presque jamais,
04:42on ne le fait pratiquement jamais chez nous,
04:44de type de médiation où on parle directement à une personne,
04:48où la personne, dans son processus d'apprentissage,
04:51il est avec soi-même.
04:53Ils sont toujours en groupe.
04:54Il y a cet élément de socialisation de l'expérience d'apprentissage,
04:58et donc de socialisation de la connaissance,
05:00qui est extrêmement important quand on est dans un contexte comme un musée,
05:04que par rapport à d'autres médias, dont il est complémentaire,
05:07a cette caractéristique que c'est qu'on y va physiquement
05:10et on y va ensemble.
05:12Vous savez, par rapport au musée d'art et au musée des sciences,
05:15on a en moyenne européenne,
05:17quelqu'un avait fait un article sur ça,
05:18c'est vraiment du petit pourcentage des gens qui vont seuls.
05:22On y va toujours en groupe.
05:23Donc c'est une expérience de type collectif,
05:26ce qui veut dire que aussi la médiation a la responsabilité
05:28de répondre à ses besoins,
05:30de faire en sorte que l'expérience d'apprentissage
05:32et l'apprentissage lui-même soient collectifs.
05:36C'est-à-dire que ce qu'on apprend et comment on apprend,
05:39on l'apprend ensemble.
05:40On va peut-être continuer un tout petit peu avec vous,
05:43parce que vous aviez fait référence aussi,
05:46lors de notre discussion, au centre Oppenheimer,
05:50qui est à San Francisco,
05:52qui était...
05:53Je pense que la cité des sciences a dû s'en inspirer à l'époque,
05:56mais on pourra y revenir en tout cas.
05:59Justement, ce facteur de motivation était au centre.
06:02C'était Franck Oppenheimer,
06:04qui est le frère de Robert Oppenheimer,
06:06le père de La Bomba,
06:07qui était professeur enseignant de physique dans un lycée.
06:11Dans les années 70, il avait créé comme ça un environnement
06:13dans lequel les étudiants, les élèves,
06:16pouvaient suivre leur propre curiosité.
06:18Donc il y avait d'abord et avant tout cet enjeu de la motivation.
06:22Est-ce que vous pouvez nous en dire deux, trois mots ?
06:24Oui, donc le musée s'appelle l'Exploratorium.
06:26Donc Oppenheimer, c'est le fondateur et c'est les frères.
06:29On le voit dans les films, pour ceux qui ont vu le film.
06:31Il fait une petite apparition
06:32et qui, effectivement, l'histoire est une histoire...
06:35Je pourrais passer des heures à la raconter,
06:37mais elle est très belle, très triste et très complexe,
06:40parce que lui, en étant le frère d'Oppenheimer,
06:43il y a eu, dans la période de macartisme,
06:45comme il était, à différence de son frère
06:46qui était sympathisant communiste,
06:48mais jamais déclaré, lui,
06:49il était clairement inscrit à un certain moment.
06:51Donc il a été éloigné de tout l'élément de la physique.
06:54Et donc il est allé dans les montanins
06:56et il a découvert ce que ça veut dire enseigner la physique
06:58à des éleveurs de vaches.
07:01Et avec une vision très, très pratique de l'apprentissage,
07:06qu'il a su, il n'est pas allé en tant qu'un des grands physiciens
07:10du projet Manhattan pour tout expliquer,
07:12il a commencé à comprendre
07:14qu'il avait beaucoup de choses à apprendre de ses éleveurs.
07:16Il a modifié son modalité d'apprentissage.
07:20Après, en 1969, il est rentré à San Francisco.
07:22Pour ceux qui connaissent l'histoire pop et l'histoire de la musique,
07:25vous savez ce qui se passe en 1969 à San Francisco.
07:28C'est Le Grateful Dead, c'est Denise Joplin, c'est Jimi Hendrix.
07:31Et donc tout ce mélange, avec un autre ingrédient très important,
07:36mais tous ces mélanges, que je vais arriver,
07:38créent un moment de rédéfinition de ce que ça veut dire apprendre
07:43et ce que ça veut dire apprendre les sciences.
07:45L'élément manquant, c'est le palais de la découverte
07:47qu'Oppenheimer visite dans les années 50 au début des années 60.
07:52Et ils reviennent et disent, c'est ça qu'il faut faire,
07:54mais avec la musique de Jimi Hendrix derrière.
07:57Et c'est un peu ça qu'il fait.
07:58Bon, j'ai un peu résumé, mais moi, si j'ai une minute...
08:02Mais en tout cas, c'était l'exploration, l'idée que
08:04ce n'est pas simplement acquérir des connaissances,
08:07mais ça va être explorer, c'est la curiosité.
08:09On va au bout de sa curiosité et on l'accompagne.
08:10Oui, c'est un peu ça.
08:12Je vous raconte un anecdote, si je peux, ça prend une minute,
08:15que Open Eye me racontait assez souvent.
08:17Je le répète un peu.
08:19L'histoire que Open Eye me raconte, c'est un journaliste qui vient l'interroger
08:25pour faire son papier.
08:28Il lui dit, quelle est la chose qui vous a le plus satisfait,
08:32la plus enrichissante de votre carrière, de votre vie ?
08:36Il lui dit, bah, c'était cette fois où une vieille dame est venue me voir
08:42et elle m'a dit, merci messieurs, parce que j'ai visité votre musée
08:47et grâce à cette visite, j'étais capable de réparer la prise de la lampe d'échevé
08:54qui s'était cassée depuis 4 ou 5 ans et je n'arrivais pas à la réparer.
08:59Alors, dans son anecdote, on demande, oui, mais bon, ok,
09:08mais pourquoi c'est un stimulant si important pour vous, ce moment ?
09:12Et lui répond, c'est parce que dans mon musée, il n'y avait rien,
09:16mais rien qui expliquait comment changer une lampe d'échevé.
09:22Il ne lui avait pas transmis les instructions pour le faire,
09:24il lui avait transmis la conviction qu'elle était capable de le faire s'il le voulait.
09:30Et c'est ça qu'on essaye de faire aussi avec la médiation et le descendant de ces lieux.
09:34D'ailleurs, Alain Sénécaï, ça rejoint quelque chose que vous m'avez dit aussi,
09:38est-ce que c'est grave si on n'apprend pas quand on va au musée ?
09:42Parce que finalement, vous disiez peut-être que le musée,
09:44c'est d'abord un lieu de sensibilisation avant d'être un lieu d'apprentissage.
09:47Alors, encore une fois, c'est aussi un peu provocateur, évidemment,
09:49qu'on espère transmettre des connaissances,
09:51mais c'est peut-être d'abord ça, la petite étincelle, quoi.
09:56Oui, c'est ça, ça rejoint tout à fait.
09:58C'est-à-dire que les visites avec les scolaires,
10:01parce que c'est là-dessus que je me basais,
10:04c'est d'abord et avant tout des expériences de sociabilisation.
10:08Et de sociabilisation entre pairs, avec des médiateurs,
10:12et dans une institution particulière, avec des spécificités.
10:16Et c'est entrer dans cette institution,
10:19en venant d'une autre institution, c'est l'école,
10:22donc ça s'entrechoque,
10:23où on va avoir quelque chose de l'expérience sociale.
10:26Et avec un espoir souvent partagé
10:29entre médiateurs et enseignants, enseignantes,
10:33c'est de faire apprendre.
10:35Avec cette question, finalement,
10:36mais est-ce que c'est grave vraiment s'ils n'apprennent pas ?
10:39Et c'est exactement ce qu'on rejoint.
10:40C'est-à-dire qu'il va y avoir deux pôles et deux écoles, en fait.
10:44Quand j'interroge, par exemple,
10:47les enseignants et enseignantes de l'école primaire,
10:49plutôt, et les médiateurs-médiatrices,
10:52on a quand même des différences.
10:53C'est-à-dire que les deux types de populations,
10:58pour parler un peu scientifiquement,
11:00vont exprimer l'idée que
11:05on est là pour apprendre.
11:08Mais on n'est pas là pour apprendre comme à l'école.
11:11Pour les deux, c'est très clair.
11:13Visiter une institution culturelle,
11:16ce n'est pas être à l'école.
11:18Et donc, on pourrait se poser la question
11:20de ces apprentissages,
11:21parce qu'ils sont quand même centraux.
11:24Il n'y a qu'à voir l'offre musée,
11:25par exemple celle qui nous a été présentée ici,
11:28il y a quelque chose de très fort,
11:29de très en lien avec les programmes scolaires.
11:31Et c'est normal.
11:32Et heureusement, sinon,
11:33il n'y aurait pas de classe qui viendrait,
11:35puisqu'il faut que ce soit rattaché,
11:37c'est dans les textes officiels,
11:40il faut que ce soit rattaché au programme.
11:41Et en même temps, ça pose la question de...
11:45Le musée n'organise pas
11:46ces expositions de manière disciplinaire.
11:49C'est plutôt une organisation qui est thématique.
11:52Et on va avoir souvent des dominantes disciplinaires,
11:54mais c'est très souvent transversal.
11:57Alors que l'école, elle,
11:58elle va plutôt aller sur du disciplinaire
12:00avec la question de l'évaluation
12:01qui avait été soulevée.
12:03Et on retrouve exactement ce qui vient de se dire.
12:07C'est-à-dire, on va avoir deux manières de faire dans les pratiques.
12:11Celle qui va insister sur les contenus scientifiques
12:15et celle qui va insister plutôt sur l'expérience de visite scolaire.
12:19Et cette expérience de visite scolaire,
12:22c'est ce qui est montré en tout cas dans les travaux,
12:24ça va créer une forme de sensibilisation aux sciences.
12:27Donc on va être plutôt sur un travail sur les valeurs,
12:30proche de ce que j'appellerais une médiation au sens fort,
12:32alors que de l'autre côté,
12:34on sera sur une transmission de contenu
12:35qui est très, très importante,
12:37mais qui se rapprocherait plutôt de la vulgarisation,
12:41pour le dire comme ça,
12:42quelque chose de plus défendant.
12:43Donc on comprend qu'il y a différentes typologies,
12:45effectivement, de médiation,
12:46que certaines vont être davantage sur les contenus,
12:49d'autres, effectivement, peut-être.
12:50De l'ordre d'une expérience vécue,
12:52ce qu'on a vu tout à l'heure,
12:53on a l'effet « waouh ».
12:54C'est génial, l'effet « waouh ».
12:55C'est ce qu'on recherche souvent dans les médiations,
12:57parce que ça reste dans l'esprit.
13:01Vous, Florian Charry,
13:02alors c'est rigolo,
13:03parce que vous avez mené avec vos élèves de seconde
13:08un projet, donc « Science en défi »,
13:10où là, on va transformer les élèves en médiateurs.
13:13Donc, ils vont devoir intégrer ce que c'est
13:16que d'aller expliquer, exposer, partager,
13:20je ne sais pas quel mot,
13:21médier leurs propres travaux
13:24et ils vont devoir l'apprendre.
13:25Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu
13:27et surtout, puisque c'est vous
13:28qui avez pris en charge
13:29cet apprentissage de la médiation,
13:32comment vous avez fait ?
13:33En quoi c'était différent de,
13:35je ne sais pas, d'un exposé
13:37de ce qu'on pourrait faire en classe ?
13:38Parce qu'après, ils sont venus le faire à la cité.
13:40Tout à fait.
13:42Alors, c'est vraiment différent
13:42de ce qu'on fait en classe
13:43que d'abord, on a accès à un lieu qui est magnifique.
13:45Ce n'est pas le lieu de l'école,
13:47c'est vraiment un lieu différent
13:48avec d'autres espaces
13:49et un autre public.
13:51ils ne sont pas face à leurs camarades
13:53parce qu'on sait que
13:54quand un élève fait un exposé
13:55face à ses camarades,
13:57il y a les relations
13:58qu'ils ont avec les camarades de leur âge.
14:01Là, c'est vraiment autre chose.
14:02Ils ont été amenés à présenter
14:04leur connaissance,
14:05c'était sur les coraux,
14:07face à des primaires,
14:09des élèves d'école primaire.
14:13Et donc, c'était vraiment...
14:14Voilà, ça c'est eux.
14:17C'est vraiment...
14:18Nous, en tant qu'enseignants,
14:19on les a vus d'une manière vraiment différente.
14:21Ce n'était pas forcément la classe la plus facile
14:23que j'ai eu l'occasion d'avoir
14:24dans ce lycée.
14:27Et ils se sont...
14:28Ils ont pris à leur compte
14:31ces connaissances,
14:32toutes les affiches,
14:33c'est eux qui les ont créées.
14:34Et nous, pour les amener à ce travail,
14:38d'abord, on les a emmenés ici.
14:39Et ils ont eu accès à des médiations scientifiques
14:41pour voir à quoi ça ressemble.
14:43Ce qu'on a vu tout à l'heure.
14:43Cet effet waouh qui est génial,
14:45qui leur laisse des étoiles dans les yeux.
14:47Et je pense qu'ils ont eu à cœur
14:50pas forcément de copier,
14:51parce que ce n'est pas forcément
14:52dans leur capacité,
14:54mais de s'en inspirer
14:55et d'arriver à transmettre quelque chose.
14:58Et ils nous ont beaucoup,
14:59beaucoup surpris
14:59parce que jusqu'au dernier moment,
15:02nous, on ne savait pas vraiment
15:03à quel point était ancré
15:05le savoir qu'ils avaient acquis
15:06sur les coraux.
15:08et c'était fluide.
15:10Et ça passait,
15:11c'était un petit moment magique pour eux.
15:14Et pour nous, en tant qu'enseignants,
15:15de redécouvrir nos élèves
15:16vraiment d'une autre manière.
15:18Ce que tu disais tout à l'heure
15:18sur d'autres enjeux
15:19qui se déroulent dans un musée,
15:22qui n'est pas celui
15:23des enjeux de la classe.
15:25Alors, il y a un enjeu qui est,
15:27enfin, de base,
15:29j'allais dire,
15:29qui est celui quand même
15:30de la captation d'attention
15:31parce que le public qui est là,
15:33bien souvent,
15:34comme vous le disiez tout à l'heure,
15:35il n'est pas obligé d'être là.
15:37Ce n'est pas comme quand on est à l'école
15:39et puis, a priori,
15:40on doit écouter le professeur.
15:42Bon, est-ce qu'on l'écoute tout le temps ?
15:43Peut-être pas,
15:44mais n'empêche qu'on est là
15:45et on ne peut pas sortir de la classe.
15:47Donc là, il y a un enjeu
15:48de captation de l'attention
15:49qui est extrêmement fort.
15:51Il est sans doute encore plus fort
15:53quand le public n'est pas là
15:55en présentiel,
15:56notamment quand on fait des vidéos,
15:58par exemple, sur YouTube,
15:59comme vous, Marie Trébert,
16:00avec la boîte à curiosités.
16:02Comment on fait ?
16:03Comment on fait pour capter,
16:06en l'occurrence,
16:07on le sait bien,
16:07dans les vidéos courtes,
16:09c'est dans les trois secondes.
16:10Comment on fait ?
16:11Ou en tout cas,
16:12qu'est-ce que vous cherchez à faire ?
16:13Je cherche à raconter des histoires.
16:16C'est un peu le défi
16:17quand on est vidéaste,
16:19notamment,
16:20c'est d'avoir quelques ressorts
16:23pour jouer sur du storytelling,
16:24de la narration.
16:26Ça peut être en embarquant
16:27le public sur le terrain.
16:29Moi, je vais beaucoup sur le terrain
16:31ou sur des labos
16:32ou sur des expéditions scientifiques
16:33pour montrer comment la science se fait.
16:35Des choses qu'on n'a peut-être
16:36pas l'habitude de voir,
16:39des choses auxquelles
16:39on n'a pas forcément accès.
16:41Je joue sur des actualités
16:43un petit peu chaudes
16:44qui sont sorties
16:44ou des choses personnelles,
16:46des balades.
16:47Et puis, on me suit dans des balades
16:48où je vais découvrir des insectes
16:50ou des petites bêtes dehors.
16:51En tout cas,
16:51d'essayer d'incarner quelque chose
16:53qui raconte une histoire
16:54pour capter l'attention.
16:56Alors, peut-être qu'on peut en voir
16:57un tout petit bout.
16:58J'en ai pris un petit extrait court.
17:01On va regarder un tout petit peu
17:01ce que vous faites.
17:02Certains connaissent Marie Trébert
17:04et éventuellement ont déjà vu des vidéos.
17:09Je vois des petits hauchements de tête.
17:12Alors, hop, ça devrait démarrer.
17:16Ah, sans le son, c'est moins bien.
17:22Bon, je vais attendre
17:24que le son revienne alors.
17:26On va continuer.
17:28Alors, ce qui est rigolo,
17:28Marie Trébert,
17:29c'est que vous,
17:30vous n'avez pas le public
17:30en face de vous.
17:32Donc, en fait,
17:32on est dans de la médiation humaine
17:34avec un public
17:35qui est absent.
17:37Ou du moins,
17:37non, il n'est pas absent,
17:38il est là,
17:39mais on ne le voit pas.
17:39Et on ne sait pas très bien
17:40à combien de personnes on parle.
17:42Est-ce que les gens vont
17:42au bout de la vidéo, etc.
17:44Alors, il se trouve que
17:45ce week-end,
17:46le week-end dernier,
17:48vous avez été amené
17:48à vous produire devant
17:51un public.
17:53C'était des clics
17:54et des séances
17:55au théâtre de la Reine Blanche.
17:56C'était là,
17:57le week-end qui est passé.
17:59Et donc,
18:00vous avez fait le même exercice,
18:01sauf que là,
18:02vous aviez un public.
18:03Qu'est-ce que ça change ?
18:05J'avais une petite expérience publique
18:07dans le sens où je donne
18:08des conférences
18:09un peu de vulgarisation
18:10pure,
18:12dure,
18:12on va dire,
18:12de temps en temps.
18:14Mais là,
18:14dans le cadre du festival
18:15des clics et des sciences,
18:16c'était en collaboration
18:17avec un théâtre
18:17qui s'appelle
18:17le Théâtre de la Reine Blanche
18:19à Paris,
18:19qui est un théâtre
18:19à Ré-Science,
18:21et donc qui offrait
18:22l'opportunité
18:22à des vidéastes
18:24qui sont sur YouTube
18:25de monter sur les planches
18:26et de créer des choses.
18:28Donc là,
18:28il y avait cet aspect
18:29d'il faut créer un concept
18:30et raconter justement
18:31une histoire.
18:32Donc j'ai décidé
18:33de créer,
18:35de rester sur la base
18:36de conférences
18:36que je sais faire
18:37et par-dessus
18:38de narrer une histoire.
18:39Donc j'étais l'envoyée
18:41des animaux non humains
18:42avec qui j'avais fait
18:43un congrès,
18:44qui avaient quelques messages
18:45à faire passer aux humains
18:46pour arrêter un peu
18:48la destruction
18:49qui était en train
18:50de se jouer
18:50à cause de leurs activités humaines.
18:52Et donc c'était
18:53une conférence théâtralisée
18:54et l'exercice était difficile
18:59mais surtout émouvant
19:00parce que autant
19:01quand on est derrière la caméra
19:02on est tout seul,
19:03on voit un peu
19:04les commentaires
19:04et les retours des gens
19:05mais là de sentir
19:06les gens applaudir,
19:07avoir des émotions,
19:08peut-être avoir
19:09une petite larmiche
19:09ou des rires très forts,
19:11c'était vraiment impactant.
19:14C'est vrai que la vidéo
19:15parfois nous isole
19:16un petit peu
19:16dans ce ressenti à chaud.
19:18Et puis on comprend bien
19:20du coup la créativité,
19:21c'est peut-être
19:22une des spécificités
19:24de la médiation humaine
19:25en culture scientifique.
19:26Ça va être la créativité
19:27peut-être parce que parfois
19:28la science
19:29elle est un peu plus aride
19:29et puis du coup
19:30il faut trouver des moyens
19:31de la rendre soie amusante,
19:33drôle.
19:34L'humour aussi,
19:34vous utilisez pas mal ?
19:36Ouais, pas mal
19:36et moi je suis vraiment
19:38100% de la génération
19:39c'est pas sorcier.
19:41À l'école quand j'étais petite,
19:42c'est vrai que dans le scolaire,
19:44dans les matières scientifiques,
19:45mathématiques, etc.,
19:46j'ai développé un blocage
19:47très très jeune
19:48parce qu'on m'a dit
19:48que 1, j'étais une fille
19:49et 2, je ne serais jamais scientifique
19:51donc comme ça c'était fait
19:51à partir de 8 ans.
19:52Mais par contre
19:53à chaque fois que je regardais
19:54c'est pas sorcier,
19:54j'avais un émerveillement,
19:56une curiosité scientifique
19:58en ébullition
19:58et au final
19:59c'était peut-être ça
20:00que j'avais envie de faire
20:01de vraiment raconter
20:02ces histoires,
20:03d'embarquer les gens
20:03dans des aventures.
20:05Donc ça a vraiment
20:06commencé comme ça,
20:07cette envie de raconter
20:08des histoires.
20:09Alors il se trouve
20:10que vous avez dit
20:10le mot émerveillement,
20:11Alain Sénécaille,
20:12vous faites une recherche
20:13sur l'émerveillement.
20:15Donc comment on crée
20:16ces moments
20:17d'émerveillement,
20:19de suspension presque,
20:20de la tension
20:20et il se passe quelque chose ?
20:23C'est ça,
20:26c'est-à-dire qu'on l'a entendu
20:27vraiment plusieurs fois
20:28depuis tout à l'heure
20:29émerveillement,
20:30alors j'y fais particulièrement
20:31attention parce que
20:32la recherche est en cours,
20:34mais on s'est posé
20:36la question de
20:37qu'est-ce que ça voulait dire ?
20:39C'est-à-dire qu'on l'entend
20:40vraiment beaucoup,
20:41c'est dans les titres
20:42de plein d'expositions,
20:44c'était central
20:45au Muséum d'histoire naturelle
20:47de Neuchâtel
20:48tout récemment.
20:50Et donc on est allé voir,
20:51on est allé observer
20:52des visites scolaires
20:54maternelles,
20:56donc plutôt des tout-petits,
20:57pendant des actions
20:59de médiation,
21:00notamment au Jardin,
21:02au Jardin botanique
21:03et dans un musée.
21:04Et on s'est dit,
21:05mais qu'est-ce qui fait
21:07que dans ces moments
21:10de médiation,
21:12dans ces visites scolaires,
21:13on a de l'émerveillement ?
21:14Alors il y a des choses
21:15qui sont très facilement
21:17identifiables,
21:17l'effet waouh,
21:19encore de tout à l'heure,
21:19moi je suis encore dessus,
21:21je suis encore émerveillé,
21:22mais il y a quelque chose
21:24de beaucoup plus fin.
21:25Et c'est là aussi
21:26qu'on va rejoindre
21:27aussi un peu la question
21:28de la spécificité
21:29de la médiation humaine.
21:31C'est-à-dire qu'il y a
21:31deux types de possibilités
21:33pour que l'émerveillement
21:35arrive d'une certaine manière
21:37dans les visites scolaires,
21:38même sur des choses
21:39beaucoup moins spectaculaires
21:40que des expériences
21:42ou des manipulations.
21:43La première,
21:45c'est simplement
21:46la scénarisation,
21:48c'est-à-dire que
21:48les médiateurs
21:49et les médiatrices
21:49sont des professionnels
21:50et des grands professionnels
21:51et ils savent
21:53où tout peut se jouer.
21:58Un exemple
21:59que je vais donner
21:59au jardin,
22:02c'est une visite
22:04sur les insectes.
22:08Et donc là,
22:10la guide décide
22:11d'emmener la classe devant
22:13l'autel à insectes.
22:15Il y a des abeilles,
22:16elle le sait
22:16et donc elle va jouer de ça,
22:19elle va les laisser regarder
22:20et elle va prendre
22:21des temps de pause
22:22et on a tout un tas
22:24d'indicateurs
22:26qui nous permettent
22:26des expressions,
22:29des intonations,
22:30des partages,
22:31parce que c'est vraiment
22:31une expérience partagée.
22:34Et donc,
22:34il y a ce truc
22:36que c'est construit.
22:38C'est construit
22:38par les médiateurs
22:39et les médiatrices.
22:40La deuxième possibilité
22:42qui est laissée
22:43à cet émerveillement,
22:45c'est précisément
22:46la question des interstices.
22:47c'est ce qui échappe
22:49aux médiateurs
22:50et aux médiatrices
22:50et la manière
22:52de le prendre en compte
22:55ou pas.
22:56Sur l'exemple
22:56que je viens de citer,
22:58la guide
22:59reprend
23:00le cours de sa visite
23:03et manque de bol
23:04ou grande chance,
23:05il y a un lézard
23:06qui débarque
23:07sur l'autel à insectes.
23:09Encore une fois,
23:09on a des réactions
23:10très très vives
23:11des enfants
23:11et il y avait
23:12deux choix possibles.
23:13C'était soit
23:14de reprendre directement,
23:16soit de laisser
23:16un peu de temps à ça.
23:18Et la guide
23:20avec laquelle on travaille
23:21a décidé
23:21de prendre du temps
23:22et donc sur son animation
23:23de 45 minutes,
23:24elle prend presque
23:258 minutes
23:26pour laisser les enfants
23:27s'émerveiller
23:28de ce moment-là.
23:29Et donc il y a quand même
23:30quelque chose
23:30qui se joue
23:31de très très fort
23:32dans l'expérience,
23:33c'est finalement
23:34de jouer avec
23:36ces émotions,
23:37de pouvoir les accueillir,
23:39de pouvoir s'adapter
23:41à cette situation,
23:43ce qui fait aussi
23:44une des spécificités
23:45finalement de la médiation
23:46humaine.
23:47Et vous,
23:48Florian Charry,
23:49vos élèves qui se sont
23:50mis dans la posture
23:51du médiateur,
23:53ils ont aussi cherché
23:54à créer,
23:55ou est-ce qu'ils ont créé
23:55ces situations
23:56un peu de fascination,
23:58d'émerveillement ?
24:00Est-ce qu'ils ont pu
24:00le vivre ?
24:02Oui,
24:03ils l'ont vraiment vécu,
24:04ils s'en rappellent,
24:05c'était il y a deux ans
24:06et donc on a encore
24:07des retours aujourd'hui
24:07des élèves,
24:09ça les a vraiment marqués.
24:11Et là,
24:12dans la photo
24:12qu'on a vue tout à l'heure,
24:13c'était vraiment
24:13des plus petits qu'eux
24:15et ils avaient vraiment
24:15envie de les accrocher,
24:18de les embarquer avec eux
24:19dans l'histoire
24:19sur laquelle
24:20ils avaient travaillé
24:20pendant six mois.
24:23Et voilà,
24:24on les a vus travailler
24:25avec les mains,
24:25des choses qu'on avait
24:26essayé de faire passer
24:27dans la présentation,
24:29comment présenter un oral,
24:30comment présenter une affiche,
24:31etc.
24:32Et là,
24:33ils ont essayé
24:33avec les gestes
24:35d'aller les chercher,
24:36de leur parler doucement,
24:37d'utiliser un vocabulaire
24:39propre à ce public-là,
24:41qui était des élèves
24:42d'école primaire.
24:44Et du coup,
24:46essayant de vulgarisant
24:47ce qu'eux-mêmes
24:48avaient appris.
24:49Et donc,
24:49ça demandait vraiment
24:50un vrai travail
24:51de pas de côté
24:53sur un savoir
24:55nouvellement acquis.
24:56Et donc ça,
24:56c'était vraiment
24:57l'enjeu pour eux
24:59pour saisir
25:00ce public,
25:01parce que les enfants,
25:02ça ne triche pas,
25:03pour saisir ce public
25:04et les embarquer
25:05dans leur histoire.
25:06Oui,
25:06ce n'était pas
25:07un discours tout tracé,
25:08non.
25:09Il fallait un petit peu
25:10improviser, quoi,
25:10s'adapter au public
25:12qu'on avait face à nous,
25:13parce que j'imagine
25:13qu'il y a des adultes
25:14aussi qui sont venus voir,
25:15des plus petits,
25:16et il fallait s'adapter
25:16en permanence.
25:17On avait fait un crash test
25:18au lycée,
25:19donc face à leurs
25:20propres camarades.
25:22Et du coup,
25:22au début,
25:22ils avaient leur fiche
25:23de lecture
25:24et ça ne marchait pas.
25:25Nécessairement,
25:26ça ne pouvait pas marcher
25:27parce qu'il y avait
25:27des questions en face.
25:28Et donc,
25:29très vite,
25:29ils ont lâché leurs feuilles
25:30pour apprendre à faire.
25:32Et après,
25:34quand on est venu au palais,
25:35enfin,
25:35la cité des sciences,
25:36pardon,
25:36c'était magique,
25:40voir le travail accompli
25:42et ça marchait
25:43tout aussi bien.
25:45Des questions
25:45un peu plus techniques,
25:46parfois,
25:47les adultes aiment bien
25:47chercher,
25:48voir si c'était
25:51les professeurs
25:52qui avaient fait
25:52l'affiche ou pas.
25:55Et voilà,
25:55ils maîtrisaient
25:56vraiment ce contenu,
25:57ils étaient capables
25:57de parler à toutes
25:58les personnes.
25:59Ils avaient dans leur tête
26:01ce fil conducteur
26:02sur chacun leur affiche
26:03et ça a plutôt
26:05bien marché.
26:06Oui,
26:06là,
26:07on touche du doigt
26:07à cet enjeu
26:08d'écoute
26:09et de pertinence.
26:12Je reviens à mon exemple
26:13de tout à l'heure,
26:13imaginons donc
26:14cette fameuse
26:15ia-humanoïde géniale
26:16qui nous ressemble
26:17et qui nous parle
26:18et qui nous regarde
26:19et qui interagit
26:20avec un grand naturel,
26:21on entend même
26:22sa respiration.
26:23Tout ça existe
26:23peut-être pas totalement
26:25l'apparence,
26:26mais bon,
26:27il y a beaucoup de choses
26:27qui existent déjà.
26:29Et pourtant,
26:30elle n'aurait pas vraiment
26:31l'écoute
26:31de son public.
26:34Là,
26:34tout mettant une perche
26:35évidente,
26:36parce que
26:37parmi les valeurs
26:39qu'on donne
26:40à la médiation humaine,
26:42évidemment,
26:43on a parlé un peu
26:43de collectivation,
26:44on a parlé
26:44de beaucoup de choses,
26:46mais une chose
26:47dans un musée
26:48que le médiateur
26:49fait mieux
26:49que n'importe
26:50quel autre dispositif,
26:52quel autre système,
26:53c'est écouter.
26:54Et ça,
26:55je crois que les enseignants
26:55le savent très bien,
26:56la capacité,
26:58cette possibilité
26:59de se mettre à l'écoute,
27:01de comprendre
27:01qui on a devant,
27:03d'adapter,
27:04là,
27:04on a vu
27:05le cas du lézard
27:07et très beau,
27:07la capacité
27:08de voir
27:08qu'en ces moments-là,
27:10c'était plus important
27:11de laisser l'émerveillement
27:12et peut-être
27:15avec une autre classe
27:16ou devant
27:16une autre situation
27:18ou peut-être
27:18juste avec
27:19une température
27:20ambiante différente,
27:21ça aurait été mieux
27:22par contre
27:22de rassembler
27:24les élèves
27:25parce que ça aurait
27:25amené tout de suite
27:26à la dispersion.
27:27Donc là,
27:27il y a une écoute
27:28qui est une écoute
27:29aussi des signaux
27:31qu'un public
27:32nous donne
27:33et qu'on doit
27:34savoir interpréter
27:35pour arriver
27:35à conquérir
27:37cette attention,
27:37avoir la motivation
27:38et donc
27:39en créer l'apprentissage
27:40et le faire durer
27:40dans le temps.
27:43Et oui,
27:43cette capacité
27:44d'écouter,
27:44je crois que c'est
27:45quelque chose
27:45qu'il faut toujours
27:48garder.
27:49Après,
27:51il ne faut jamais
27:52faire les paris
27:53que la technologie
27:54sera toujours là
27:55où on l'attend.
27:56On a tendance
27:57un peu avec l'IA
27:57à toujours la mettre
27:58sur la comparer
28:00à l'humaine
28:01et faire la comparaison
28:02entre l'IA et l'humaine.
28:03Peut-être l'IA
28:03va être présente
28:05ailleurs
28:05et peut-être l'IA
28:07par exemple
28:07va être vraiment
28:08capable d'écouter
28:09et de donner
28:10beaucoup de caractéristiques
28:11d'écoute.
28:12Mais
28:13se retrouver
28:14tous ensemble,
28:16parler,
28:16échanger,
28:17ça c'est quelque chose
28:18qui n'est pas
28:19technologique
28:21de façon,
28:22à mon avis,
28:22intrinsèque.
28:23Une des choses
28:24belles qui se passent
28:25et si vous vous promenez
28:26ou si vous amenez
28:27vos élèves ici,
28:28vous le voyez
28:29quand ça marche
28:30parce qu'après
28:30ça marche bien,
28:31moins bien,
28:31là vous savez
28:32dans toutes les choses
28:33dans les cours,
28:34etc.
28:34mais quand ça marche,
28:35il y a ce côté
28:35d'être tous ensemble,
28:37tous émerveillés,
28:38tous en questionnement,
28:40tous avec l'envie
28:40de,
28:41on voit souvent
28:42ces gestes,
28:43je montre,
28:44ah t'as vu ça,
28:46j'ai une urgence
28:47de dire à mon voisin
28:50que ce que j'ai vu
28:51m'a changé,
28:51m'a fait quelque chose
28:52et mon voisin
28:54va dire à son voisin
28:55peut-être
28:55les moments
28:56d'éclat des rires
28:57ça va être
28:57à 5 ou 6
28:58et c'est très différent
29:00de s'éclater des rires
29:01toute seule
29:01ou ensemble
29:02et on sait très bien
29:03que ça ouvre
29:04des prédispositions
29:06après à l'apprentissage,
29:08à la curiosité
29:08qu'aucun autre système
29:11peut faire
29:12que ce n'est pas
29:13que l'humain,
29:13c'est l'humain ensemble,
29:15l'humain en collectif.
29:16Oui, bien sûr.
29:17Oui, c'est très juste
29:18ce que tu dis
29:19et moi j'ai beau être
29:19derrière un écran,
29:21j'ai une grande,
29:24enfin j'essaye vraiment
29:25de faire passer un message
29:27qui est l'appel des sens,
29:29c'est-à-dire que même
29:29si je suis derrière l'écran,
29:30c'est-à-dire
29:30il y a toujours un moment
29:31où je dessine,
29:32où il y a de la matière,
29:33où je touche de la terre,
29:34où je suis en train
29:34de sentir une fleur,
29:35où je me dis
29:35ah tiens il fait beau,
29:36où il fait chaud,
29:37vous entendez ce bruit,
29:38toujours assez,
29:38regardez,
29:39restez attentif
29:39à ce qui vous entoure,
29:40être vraiment dans cette matière
29:42et ce sens
29:43pour justement titiller
29:45cette curiosité scientifique.
29:48Oui, c'est pour ça
29:48que j'avais sélectionné
29:49cet extrait,
29:50en particulier,
29:51on va réessayer,
29:52parce que vous emmenez
29:54le public avec vous
29:56dans votre jardin
29:57et ça,
29:58donc crée l'émotion.
30:03Je crois qu'il va falloir
30:04que je vous raconte
30:05cette histoire.
30:06Bon,
30:06reprenons depuis le début.
30:10Ça faisait 48 heures
30:11que j'entendais secouillement
30:12au fond du jardin.
30:15J'ai d'abord cru
30:15que c'était un oisillon
30:16tombé du nid
30:17et j'ai compris
30:18que ça venait
30:19de ce tas de bûches
30:20quand tout à coup...
30:31Alors ça,
30:32je ne m'y attendais pas du tout.
30:33Un bébé léros,
30:35épuisé,
30:36frigorifié.
30:37C'est simple,
30:37quand j'ai tendu ma main,
30:38il a grimpé direct dedans,
30:40il bougeait à peine,
30:41j'ai cru qu'il allait mourir
30:42dans ma paume.
30:43Bon,
30:43j'ai craqué,
30:44je l'ai baptisé Alphonse.
30:45Alors maintenant,
30:46qu'est-ce qu'on fait ?
30:47Première mission,
30:48mettre Alphonse en boîte,
30:49en sécurité,
30:50de préférence avec du tissu propre
30:51et bien douillet.
30:52Attention,
30:53si vous trouvez un léros,
30:54ne le soulevez surtout pas
30:55par la queue.
30:55Celle-ci a la capacité
30:56de se détacher de son corps,
30:58pratique pour échapper
30:59à un prédateur,
30:59mais en cas de sauvetage,
31:00ça pourrait l'épuiser
31:01et le faire souffrir.
31:02On n'a pas de soumis,
31:10mais vous pourrez regarder,
31:10bien sûr,
31:11aller voir,
31:11il y a des super,
31:12super vidéos,
31:13franchement.
31:14Moi,
31:14j'ai adoré,
31:15elle nous emmène dans son jardin
31:16et on voit des...
31:17Elle nous emmène avec une petite caméra,
31:19on voit les papillons,
31:20on voit des petits insectes,
31:21c'est assez génial.
31:22En fait,
31:22ce que je veux dire,
31:24c'est que majoritairement,
31:25beaucoup de mes vidéos
31:26ne sont quand même pas prévues,
31:27c'est-à-dire que je connais des youtubeurs
31:28qui disent,
31:28moi, tel jour,
31:29je vais faire tel sujet,
31:30moi,
31:30c'est souvent quelque chose
31:31qui se passe,
31:31en fait,
31:32là,
31:32j'ai entendu un cri dans le jardin,
31:33je dis,
31:33bon,
31:34je vais prendre ma caméra
31:34au cas où il se passe quelque chose
31:35ou je sors avec ma caméra,
31:37je ne sais pas ce que je vais filmer
31:38comme insecte,
31:38etc.
31:39Justement,
31:39laisser la part aussi
31:40de...
31:41Comment dire ?
31:43De vraiment vivre...
31:44D'imprévu.
31:44C'est ça,
31:45d'imprévu
31:45et de vivre le moment
31:46avec les gens
31:47et de leur partager le moment
31:47comme ça s'est vécu
31:49sur l'instant.
31:50Après,
31:50bien sûr,
31:51je rajoute des informations
31:52scientifiques dessus,
31:53voilà,
31:53qu'est-ce qu'un héros,
31:53comment ça vit,
31:54pourquoi,
31:54etc.
31:56Mais je laisse cette part,
31:57voilà,
31:57belle à l'imprévu.
31:58Oui,
31:59puis alors,
31:59ça me fait penser
32:00à l'idée de sincérité
32:01parce qu'il se trouve
32:02que plusieurs recherches
32:03ont été menées
32:04sur l'attrait des ados,
32:05notamment pour un certain
32:06de vidéos,
32:07qu'est-ce qui fait
32:08qu'ils vont accrocher
32:09plus à certaines
32:10qu'à d'autres
32:10et la notion de sincérité,
32:12de témoignage,
32:13leur parle beaucoup,
32:14c'est-à-dire qu'il y a
32:16une forme de confiance
32:17attribuée à des vidéos
32:18qui leur paraissent sincères
32:19et donc des vidéos
32:20où transparaissent
32:21des émotions,
32:22parfois des doutes
32:24et de l'imprévu,
32:25effectivement,
32:25et ce qui peut expliquer
32:26aussi le succès
32:28de ces types de vidéos.
32:29Une chose dont on n'a pas
32:30parlé peut-être,
32:31c'est aussi la place
32:31du silence dans la médiation
32:33parce qu'on aurait tendance
32:35parfois à vouloir
32:35parler beaucoup
32:36pour transmettre
32:37des connaissances.
32:38Or,
32:39le silence laisse
32:40place aussi
32:41à la réflexion.
32:42Alors,
32:42je ne sais pas
32:42si vos élèves
32:44ont appris
32:45à faire ça,
32:46parfois,
32:46poser une question
32:47et attendre un peu.
32:49Non.
32:51Clairement,
32:52là,
32:53c'est des élèves de seconde
32:54et ils sont dans
32:55l'angoisse du silence
32:56et clairement,
32:56c'est quelque chose
32:57qu'ils ne savent pas gérer.
32:58Nous,
32:59on leur essaye
32:59de leur inculquer
33:00dans l'exercice du grand oral
33:02vers lequel on doit
33:03l'émener sur l'année terminale,
33:05à essayer de ménager
33:06des pauses,
33:07des silences
33:07pour faire passer
33:08une information.
33:10Mais clairement,
33:11là,
33:11pour ces élèves-là
33:12de seconde,
33:13le silence,
33:14c'est clairement
33:14une angoisse
33:15de ne pas parler.
33:16je n'ai plus rien
33:17à dire,
33:17oh là là,
33:18vite,
33:18vite.
33:19Là,
33:19sur l'animation
33:21qu'ils ont eue
33:21avec les enfants,
33:22il y a eu beaucoup
33:24d'interactions,
33:25mais il n'y avait
33:26pas de pause
33:26et dès qu'un enfant
33:27n'avait plus de questions,
33:29ils nous regardaient
33:30qu'est-ce qu'on fait
33:30et il fallait qu'ils meubent,
33:32qu'ils meubent,
33:32qu'ils meubent
33:33et du coup,
33:33ils avaient appris
33:33plein de choses.
33:34C'était des regards croisés
33:36de toute une équipe enseignante.
33:37On avait français,
33:39SES,
33:39physique,
33:40SVT,
33:41mathématiques aussi.
33:43Et donc voilà,
33:43tout ça,
33:43ça les habitait.
33:44Du coup,
33:44ils avaient toujours
33:45quelque chose à dire
33:46dès qu'il y avait
33:46un petit silence.
33:47Donc eux,
33:47par contre,
33:47le silence,
33:49ce n'est clairement
33:49pas leur truc.
33:51Et peut-être
33:51une spécificité aussi,
33:53peut-être de la médiation
33:54pour le coup,
33:55dans un lieu comme celui-ci
33:57plutôt qu'à l'école,
33:58c'est le lien à l'actualité.
34:00Aussi d'ailleurs,
34:01dans ce que vous faites,
34:02Marie Trébert,
34:03c'est-à-dire qu'on va aussi
34:05faire de la médiation
34:06autour de recherches actuelles.
34:08On a parlé
34:08de science-actualité.
34:10On est peut-être dans...
34:12D'ailleurs,
34:12certains professeurs
34:13vous-même le faites
34:14peut-être aussi,
34:15mais c'est vrai
34:15qu'il y a ce lien
34:16à une actualité
34:17un petit peu chaude
34:18de la recherche
34:18qui est peut-être
34:19plus spécifique
34:19à la médiation
34:21dans un lieu
34:21comme celui-ci.
34:24Oui,
34:24disons que,
34:25si on veut être honnête,
34:26c'est souvent
34:27l'actualité tout court.
34:28L'actualité des recherches
34:29n'est pas souvent
34:30très connue
34:31par le public,
34:31sauf certains publics
34:32un peu plus...
34:34Mais quand la recherche
34:35ou l'actualité scientifique
34:37perche
34:38dans les médias généralistes
34:40ou quand
34:41des actus
34:43qui peuvent être
34:43un changement climatique
34:45ou...
34:46qui ont des contenus
34:48scientifiques
34:49mais deviennent
34:49arguments
34:51traités
34:52à la une,
34:53disons,
34:53des journaux,
34:54alors,
34:54effectivement,
34:55le public
34:55est très demandeur.
34:56Nous,
34:56on l'a vu arriver
34:57avec l'IA.
34:58Les équipes
34:59qui...
35:00Je ne sais pas si Marc
35:01et Laetitia
35:01sont encore là
35:02qui vous ont présenté
35:04avant des activités
35:06et ils ont une médiation
35:07et nos collègues
35:08de Palais de la Découverte
35:09que vous avez vus
35:10dans la vidéo
35:11et ils se sont rendus compte
35:12que tout d'un coup
35:13les questions
35:14du public
35:15changeaient complètement
35:15donc il fallait
35:16tout de suite
35:17être capable
35:18de ne pas
35:19continuer
35:20à proposer
35:21le même type
35:22d'activité
35:23comme si
35:24ChatGPT
35:24n'était pas
35:25la une
35:25de tous les journaux
35:26et de savoir
35:28s'emparer
35:29et non seulement
35:30de contenu
35:31nouveau
35:31que la recherche
35:33avait produit
35:34ou que
35:34les perchés
35:36industriels
35:36avaient amené
35:37sur les médias
35:38mais aussi
35:39du questionnement
35:40du public
35:40qui évolue.
35:41Les questions
35:42sur l'IA
35:43qu'on pouvait avoir
35:44avant janvier
35:45de l'année dernière
35:46à un moment
35:47de ChatGP3
35:48etc.
35:49étaient très différentes
35:50et donc
35:51ça c'est très important
35:52pour la médiation
35:53on se confronte
35:53oui au savoir
35:54pour pouvoir
35:55les transmettre
35:55mais on se confronte
35:57aussi au questionnement
35:58du public
35:58pour pouvoir
35:59l'associer
36:00au savoir
36:01qui peut
36:02satisfaire
36:02ces questionnements.
36:03Donc la chose
36:04la plus importante
36:05et utile
36:05de lire
36:06et mon médiateur
36:07essaie de le faire
36:08au maximum
36:09et c'est
36:11un des éléments
36:12plus difficiles
36:13du travail
36:13c'est savoir lire
36:15comment évoluent
36:16les questions
36:16du public
36:17pour que
36:18ce qu'on leur offre
36:19soit pertinent
36:20par rapport
36:21à tous les
36:22les nuages
36:23de questionnements
36:24de curiosités
36:24avec lesquels
36:25les visiteurs
36:26se présentent
36:27dans un musée.
36:27savoir lire
36:29ces nuages
36:29qui est évidemment
36:30non formalisé
36:31parfois mal exprimé
36:33parfois non exprimé
36:35et savoir quand même
36:36arriver dans le choix
36:37de thématiques
36:38dans le choix
36:38de métaphores utilisées
36:40dans le choix
36:40du ton
36:41aussi qu'on donne
36:42à chaque contenu
36:43savoir lire ces nuages
36:44et les transformer
36:45en dialogue
36:46en échange
36:48c'est l'art
36:49de la médiation
36:50vraiment.
36:50Et j'imagine
36:52que vous
36:54médiateur
36:55parce que vous êtes
36:55des médiateurs
36:56dans vos classes
36:57et vous
36:59médiateur
37:00ici
37:00dans les musées
37:02vous vous inspirez
37:03mutuellement
37:04vous-même
37:04qui avez travaillé
37:05autour de cette question
37:06de la médiation
37:06est-ce que ça vous a
37:07inspiré ?
37:09Bien sûr
37:09en physique chimie
37:11je suis enseignant
37:11de physique chimie
37:12on est toujours
37:13à la recherche
37:13de l'effet
37:14waouh
37:14on a des élèves
37:16qui arrivent de secondes
37:16la plupart du temps
37:17ils ont un peu
37:18manipulé
37:19ou pas du tout
37:19donc ils ont un regard
37:21différent sur ce que
37:22peut être la physique
37:23et la chimie
37:23pour eux c'est
37:24boum une explosion
37:25et puis il y a
37:26plein d'autres choses
37:26et donc oui
37:27tout ce qu'on peut
37:28on a vu tout à l'heure
37:29les médiateurs
37:29je rêve d'avoir
37:30de l'azote liquide
37:31sur ma table
37:32et de faire ce genre
37:33de choses
37:34quand on a la chance
37:35de pouvoir l'amener
37:36dans nos lycées
37:37c'est chouette
37:38mais ça vaut pas
37:39le détour
37:40par ici
37:41et d'avoir cet effet
37:43waouh
37:43bien sûr ça nourrit
37:44nos pratiques
37:45on va s'en inspirer
37:47parce qu'on a 35 élèves
37:48face à nous
37:49et il va falloir
37:49capter l'attention
37:50parce que certes
37:52ils sont obligés
37:53d'être là
37:53mais tant qu'à faire
37:55autant les embarquer
37:56dans ce partage
37:57de savoir
37:57oui et puis dans un lieu
37:59différent effectivement
38:00sortir de la classe
38:01c'est important
38:01ça crée déjà
38:02une autre ouverture
38:03une autre attention
38:04l'heure tourne
38:06je veux pas prendre
38:07trop de retard
38:07je vais laisser place
38:08à vos questions
38:09c'est à vous
38:10ou pour partager
38:17d'ailleurs
38:17vos propres expériences
38:19en médiation
38:21merci pour tous vos retours
38:34c'est une question
38:35plus pour le collègue
38:36de physique chimie
38:37comment vous est venue
38:38l'idée de faire cet exercice
38:40avec votre classe
38:42sciences en défi
38:43c'est proposé
38:44par la cité des sciences
38:45régulièrement
38:47je pense
38:48si ce n'est tous les ans
38:49et du coup
38:50moi j'avais déjà été amené
38:51à travailler sur les coraux
38:53sur un autre projet
38:54c'est avec la Goëlle et Tara
38:55et du coup
38:57comme on était une classe
38:58par compétence
38:59tous les enseignants
39:01partageaient
39:01les mêmes évaluations
39:03et donc il y avait
39:04des ABCD
39:04pas de notes
39:05et donc chaque année
39:06pour porter ce projet
39:08de classe par compétence
39:08on avait besoin
39:09d'un projet fédérateur
39:11qui reliait
39:11toutes nos disciplines
39:12donc voilà
39:13le corail s'est imposé
39:14parce qu'on en avait
39:16déjà parlé dans l'équipe
39:17et sciences en défi
39:19on a eu cette offre
39:21qui nous est arrivée
39:23à nos oreilles
39:23et on ne savait pas
39:26vraiment à quoi
39:27ça allait ressembler
39:27c'est toujours pareil
39:28on fait le projet
39:28l'année N-1
39:30donc on ne sait pas encore
39:31à quoi vont ressembler
39:32les élèves
39:32donc ça aussi
39:33c'est un enjeu
39:36et ça s'est bien passé
39:38et voilà
39:39donc on a construit ça
39:40pendant six mois
39:41avec les élèves
39:42on les a fait venir
39:43à la cité des sciences
39:44pour voir à quoi
39:44ça ressemble
39:45une médiation
39:47ils ont vu des coraux
39:48parce que c'était le sujet
39:50voilà
39:51ils ont vu des vrais coraux
39:52ils ont assisté
39:53à une petite exposition
39:54sur les coraux
39:55et après on a travaillé
39:56à la maison
39:57enfin au lycée pardon
39:58et voilà
39:59il y a eu plusieurs
40:00allers-retours
40:01entre le lycée
40:02et la cité des sciences
40:03on a fait des visios aussi
40:04et voilà
40:06pour enrichir les élèves
40:07et les accompagner
40:09tout au long de leur projet
40:09et enrichir les médiateurs
40:11si je peux le dire
40:12parce que la première année
40:13c'était vraiment un peu
40:14que les cercles restreints
40:15après c'est un programme
40:17ça reste pétillant
40:18on ne fait pas énormément
40:20parce que bon
40:20mais aussi d'autres directions
40:24qui ne sont pas directement
40:25la médiation
40:25mais avaient intérêt
40:26à proposer un accompagnement
40:28et j'aimerais vraiment souligner
40:31l'aspect enrichissant
40:33pour les médiateurs
40:34pour les personnes
40:35qui sont intervenues
40:37de se confronter
40:38avec les défis
40:40qui proposaient les jeunes
40:43non pas en termes de contenu
40:44mais en termes de co-construction
40:46vraiment
40:46on s'est remis en question
40:48quand on se retrouve
40:49à travailler ensemble
40:50typiquement
40:51surtout avec des ados
40:52de cet âge-là
40:52qui ont une capacité
40:53de nous désarçonner
40:56constamment
40:57donc c'est quelque chose
40:58de très salutaire
40:59pour nous aussi
41:00et d'ailleurs
41:00on n'en a pas assez à parler
41:01de cette idée de co-construction
41:03et d'horizontalité
41:04dans la médiation
41:05c'est-à-dire que là
41:06c'est les jeunes
41:07qui ont les savoirs
41:07qui les partagent
41:08et puis on va co-construire
41:09cette médiation
41:10et on n'est pas
41:11dans un partage
41:12descendant du savoir
41:13et ça c'est assez génial
41:14et c'est assez transformateur
41:15vous disiez
41:16pour les jeunes
41:16comme je disais tout à l'heure
41:18deux ans après
41:19ils s'en rappellent encore
41:20et ils en parlent
41:20avec beaucoup d'émotion
41:22et puis nous aussi
41:23tout au long de l'année
41:24comme je disais
41:25c'était pas la classe
41:25la plus facile
41:26et grâce à ce projet
41:28ils ont évolué
41:29peut-être
41:30avec une maturité
41:33qu'ils n'auraient peut-être
41:34pas eu tout de suite
41:35ou pas aussi vite
41:35sans ce projet
41:37qui leur a permis
41:38de nous voir
41:39différemment
41:40parce que quelque part
41:40nous on lâchait un peu
41:42les rênes
41:42quand on vient
41:43à la cité des sciences
41:44il se passe d'autres choses
41:45c'est eux
41:46qui devaient prendre en charge
41:48les activités
41:49ils avaient un petit projet
41:50à construire
41:51à chaque fois
41:51on leur avait fait un planning
41:52mais c'était vraiment
41:53eux qui étaient acteurs
41:54et de là
41:55ça avait fait
41:58des bons élèves
41:59de première
41:59puis des bons terminales
42:01cette année
42:01une autre question
42:04peut-être
42:05ou d'autres partages
42:10est-ce que vous-même
42:12avez été inspiré
42:13d'ailleurs parfois
42:13en voyant
42:14des médiateurs
42:16oeuvrer
42:17parce que c'est vrai
42:18que ça peut être
42:18inspirant
42:19j'imagine
42:20de voir faire
42:21parfois
42:22on se dit
42:23tiens ça
42:23il faudrait que je l'importe
42:24en classe
42:24c'est chouette
42:25pas d'autres questions
42:29ah
42:30Inici
42:31alors moi
42:33je voulais partager
42:34sur l'effet
42:34waouh
42:35et c'est vrai
42:35que moi
42:36j'adore
42:37la partie
42:37exploration spatiale
42:39et c'est vrai
42:39qu'emmener
42:40des élèves
42:41voir cette
42:41station spatiale
42:42voir l'ISS
42:44rentrer
42:45il y a un côté
42:46waouh
42:47de partager
42:47d'emmener
42:48sur des choses
42:49qui sont
42:49vraiment belles
42:50et qui font
42:52que c'est intéressant
42:53mais la science
42:54est en train
42:54de se faire
42:54je reviens
42:55à ce que vous disiez
42:56sur ce musée
42:57de San Francisco
42:57qui est
42:58génialissime
42:59et là où les américains
43:00savent faire aussi
43:01de la mécanique
43:02en faisant
43:03manipuler
43:06les élèves
43:07ce qu'on retrouve
43:08à la cité des enfants
43:09et je suis ravie
43:09que la cité des enfants
43:10en rouvre
43:11parce que
43:11les jeux avec l'eau
43:12les jeux avec les frites
43:13les jeux de construction
43:14de cabane
43:15sont des jeux
43:16qui sont
43:16aussi je trouve
43:18très enrichissants
43:18de cette science
43:19en train de se faire
43:20et de cette mécanique
43:21en train de se faire
43:22de comment
43:22ma maison
43:24va tenir debout
43:25comment finalement
43:25je vais pouvoir
43:26construire
43:27jouer avec des légos
43:27jouer avec plein de choses
43:28et ben voilà
43:29c'est ce côté là
43:31et moi je voudrais
43:31remercier la cité des sciences
43:32qui a été
43:33pour plein d'élèves
43:34et pour nos enfants
43:35et pour plein de jeunes
43:37cette occasion
43:38de faire des sciences
43:39avec un côté waouh
43:40mais aussi
43:41de pouvoir manipuler
43:42donc merci à vous
43:43surtout
43:43oui et d'ailleurs
43:45juste dans ce centre
43:46moi je ne me suis pas rendu
43:47j'aimerais bien
43:47mais ce n'est pas le cas
43:48je crois qu'il y a
43:49des explainers
43:50donc des explicateurs
43:52qui sont en fait
43:52des étudiants
43:53qui viennent discuter
43:55avec le public
43:56pas forcément
43:57pour transmettre
43:58comme ça
43:59des connaissances
43:59mais ne serait-ce
44:00que pour répondre
44:01à leurs questions
44:01susciter de la curiosité
44:02échanger
44:03donc c'est un concept
44:04qui est assez intéressant
44:06je trouve
44:06oui
44:07le monde de la médiation
44:08scientifique
44:09est extrêmement varié
44:10il y a des lieux
44:11où ils n'ont que
44:12de chercheurs
44:15ou de doctorants
44:16qui ne font que
44:17du disciplinaire
44:18il y a des musées
44:20où
44:21à New York Hall of Science
44:22à un certain moment
44:23ils prenaient
44:24comme médiateurs
44:26que de jeunes
44:27un échec scolaire
44:29c'était dans un endroit
44:31dans les Bronx
44:31à l'époque
44:32assez compliqué
44:33il y avait tout un programme
44:34career ladder
44:35c'était
44:36et donc
44:37ils avaient réussi
44:39à faire devenir
44:40des jeunes
44:41qui étaient éjectés
44:43de l'école
44:43dans des situations
44:44parfois
44:44on sait que le Bronx
44:45on arrive à des niveaux
44:47compliqués
44:49mais vraiment compliqués
44:50et pourtant
44:52ils étaient
44:52excellents médiateurs
44:54et ça avait un effet
44:56sur le public
44:56et sur eux
44:57sur la possibilité
44:58c'est très américain
44:59sur la possibilité
45:00yes I can
45:01évidemment
45:03ils n'allaient pas faire
45:04un cours de physique quantique
45:05non
45:06ils faisaient autre chose
45:07ils accompagnaient
45:09le public
45:10à regarder les choses
45:11et cet accompagnement
45:12ils étaient complètement
45:13capables de le faire
45:14décoder dans une scène
45:16quels sont les éléments
45:17importants
45:18à voir
45:18que ça s'agit
45:19d'animaux
45:19de phénomènes physiques
45:21ou de phénomènes sociaux
45:22c'est une compétence
45:23que ce public-là
45:24a extrêmement développé
45:25surtout quand on est
45:26grandi dans certaines conditions
45:27extrêmement difficiles
45:29et donc
45:29Andrea Motto
45:30qui était une dame
45:31qui a développé
45:32ces programmes
45:35a dit
45:35mais moi cette compétence
45:37je peux l'utiliser
45:37pour faire des sciences
45:38et après les contenus
45:40étaient ailleurs
45:40évidemment
45:41ils utilisaient les musées
45:42les contenus solides
45:43et vérifiés
45:44parce qu'on ne va pas
45:45faire de l'idéologie
45:46comme ça
45:46ils n'étaient absolument
45:47pas capables
45:48d'expliquer les sciences
45:49au public
45:50vu qu'ils n'avaient même
45:51pas réussi à les étudier
45:52à l'école
45:52mais ils étaient capables
45:54de faire plein d'autres choses
45:55qui servaient au public
45:55après à sortir
45:57avec une sensation
45:57d'enrichissement
45:58de contenu
45:59et après
46:00au San Francisco
46:01ils sont souvent
46:02des jeunes
46:03qui sont beaucoup
46:06dans le public
46:07chez nous
46:07on a beaucoup
46:09aussi une culture
46:10chez nous
46:10à Univers Sciences
46:11Palais de la Découverte
46:12et Cité des Sciences
46:13et d'Industrie
46:14même si les styles
46:15de médiation
46:15sont assez différents
46:16mais c'est le travail
46:17sur la scénarisation
46:18par exemple
46:19le travail aussi
46:20sur la partie expérimentale
46:22qui est très développée
46:24au Palais
46:24on n'en a pas parlé
46:25mais la mise à disposition
46:27de l'expérience
46:28visible, réelle
46:29le plus possible
46:31proche
46:31de ce qui se passe
46:32dans la recherche
46:33est une caractéristique
46:34de la médiation
46:35de Palais de la Découverte
46:36si vous venez
46:37voir les médiations
46:39ici à la Cité des Sciences
46:39vous voyez
46:40un très très
46:43gros travail
46:45sur la courbe
46:47la scénarisation
46:48les moments
46:48où il faut que le public
46:49soit attentif
46:50les moments
46:50où on rigole
46:51les moments
46:52où on redevient sérieux
46:53et donc
46:54chacun
46:55il y a vraiment
46:56énormément
46:57de styles différents
46:58d'ailleurs
46:58on avait fait
46:58un projet européen
46:59on avait compté
47:00au moins 39
47:01noms différents
47:02qu'on donnait
47:03aux médiateurs
47:04entre guides
47:05animateurs
47:05facilitateurs
47:07explainers
47:09on avait compté
47:1039 différents
47:11moyens de les nommer
47:12ce qui veut dire
47:13aussi qu'il y a
47:14une grande diversité
47:15de rôles
47:16qu'ils peuvent
47:17amener
47:18nous on en a choisi
47:19un ou deux
47:20un monde riche
47:21à explorer
47:22merci beaucoup
47:23je ne vais pas dépasser
47:24davantage
47:24je vais me faire gronder
47:25merci à tous
47:26merci à vous quatre
47:27de nous avoir
47:28partagé
47:29toutes vos expériences
47:30merci
47:31merci à vous
47:32merci à vous
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