Claude Moniquet revient sur la renaissance de l'État Islamique en Syrie

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il y a 5 jours

Claude Moniquet, spécialiste terrorisme et renseignements, est revenu sur la renaissance de l'État Islamique en Syrie dans la Matinale : «En 2024, pour l'ensemble de l'année, 73 attentats dans l'ensemble du pays étaient attribuables à Daesh, rien que cette année entre le 1er janvier et le 31 août, on a eu 117 attaques».

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00:00Effectivement, l'État islamique est en train, peut-être pas de remettre de ses cendres,

00:04mais en tout cas de reprendre force et vigueur.

00:08On se rappelle qu'en 2017, ils avaient perdu leurs deux capitales, Araqa et Mossoul,

00:12et puis en 2019, l'État islamique, le califat, avait été totalement écrasé.

00:16Et puis, miracle, en décembre dernier, c'est la chute du régime de Bachar al-Assad,

00:22et à l'occasion de cette chute, les gens de l'État islamique,

00:25les terroristes de l'État islamique, vont piller toute une série de dépôts d'armes dans le nord et le nord-est de la Syrie,

00:32d'une part, et d'autre part, vont profiter du fait du flou qui règne autour du pouvoir et de la faiblesse du nouveau régime.

00:40Ils profitent également du fait que les forces kurdes ont été à plusieurs reprises en affrontement,

00:46d'une part avec les forces du régime, et d'autre part avec des milices pro-turques,

00:52et du retrait américain aussi.

00:55Il y avait 2000 soldats américains dans le nord de l'Irak,

00:58il y en a déjà 500 qui sont partis depuis le mois d'avril dernier.

01:03Alors ça se traduit par des chiffres, cette reprise de vigueur de l'État islamique.

01:07En 2024, pour l'ensemble de l'année, 73 attentats dans l'ensemble du pays étaient attribuables à Daesh.

01:16Rien que cette année, entre le 1er janvier et le 31 août, on a eu 117 attaques, c'est-à-dire une augmentation de 55%.

01:27Alors ils sont essentiellement concentrés dans le nord-est, contre les forces kurdes,

01:32mais il y a également eu des attentats à Damas, et l'État islamique peut compter dans le nord-est

01:39sur la sympathie de populations sunnites, traditionnalistes, réactionnaires du point de vue musulman,

01:47dans des villes comme Ajin, qui compte 40 000 habitants, ou comme Dibane.

01:5310 000 habitants à Dibane, les gens de l'État islamique se promènent ouvertement sur leur moto et dans leur voiture.

01:59Mais le véritable enjeu, ce sont les 50 000 combattants de l'État islamique

02:05qui sont actuellement détenus dans des camps et des prisons kurdes.

02:09Si les terroristes arrivaient à en libérer une plus que quelques milliers,

02:13ils pourraient doubler ou tripler leurs effectifs, qui sont actuellement à peu près de 3 000 personnes.

02:18Et ça, ce serait une véritable menace pour le nouveau régime.

02:22Et Claude, est-ce que le groupe État islamique pourrait à nouveau avoir les moyens de frapper l'Europe ou les États-Unis, par exemple ?

02:29Non, ça c'est très peu probable, en tout cas depuis la Syrie.

02:34Des attentats comme ceux qu'on a connus en 2015, avec une projection de terroristes étrangers

02:39entraînés en Syrie et reprochés vers l'Europe, ce n'est pas possible.

02:45Parce que simplement, ils ne peuvent plus passer par la Turquie pour aller et venir, ce qu'ils faisaient à l'époque.

02:50En revanche, ce que peut faire l'État islamique, s'il revient sur une trajectoire un peu victorieuse en Syrie,

02:56c'est remotiver ses sympathisants en Europe et susciter des attentats locaux par ses sympathisants.

03:04Et puis bien sûr, utiliser sa branche de l'État islamique au Khorasan, le IKA,

03:08qui est la plus efficace au plan international,

03:12et qui, par exemple, a déjà tenté de mener des attentats en Allemagne, en Autriche ou en France.

03:17Ça, c'est une possibilité.

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