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  • il y a 7 semaines
À LA UNE / Retraites : retour vers le futur ?

Plus de six Français sur dix n'ont plus confiance dans le système actuel des retraites, et 59 % estiment ne pas disposer de ressources suffisantes pour financer 20 à 30 ans de retraite, selon une étude de Yomoni. Le 14 octobre, Sébastien Lecornu annonçait son intention de suspendre la réforme des retraites, avant de détailler le processus dans une lettre rectificative. « Il faudra en compenser le coût », alertait le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale devant les députés. Le gouvernement souhaite donc instaurer une taxation des complémentaires d'assurance-maladie et une sous-indexation des pensions de base. Une proposition rejetée à gauche comme à droite. Plus de sept Français sur dix souhaitent un référendum pour réformer les retraites, d'après un sondage Elabe. Emmanuel Macron a évoqué cette idée le 21 octobre, tout en précisant qu'il faudrait d'abord s'accorder sur la manière de le mettre en place. La France doit-elle se diriger vers un système de retraite par points ? Les citoyens présents en plateau posent leurs questions aux députés.

Invités :
- Jean-Didier Berger, député « Droite Républicaine » des Hauts-de-Seine,
- Sandrine Runel, députée socialiste du Rhône,
- Sylvain Maillard, député « Ensemble Pour le République » de Paris,
- En visioconférence : Gérard Holtz, journaliste.

Chronique :
"Le mot de la semaine" : RETRAITE par Mariette Darrigrand, sémiologue.

C'est le nouveau grand rendez-vous d'actualité quotidien et citoyen de LCP
Parce que chaque voix compte, LCP donne toute sa place à la parole du citoyen. Les téléspectateurs interviennent chaque jour dans l'émission, tournée au coeur du Palais Bourbon.
Parce que chaque voix compte, l'émission incarnée par Adeline François, s'ancre dans les préoccupations quotidiennes des Français, tout en gardant l'exigence nécessaire pour décrypter et informer.
Experts, témoins et députés de toutes les sensibilités se succèdent sur le plateau en direct, faisant la part belle au débat contradictoire.

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Transcription
00:00:00Musique
00:00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP Canal 8.
00:00:28Nous sommes ensemble pour une heure de débat, mais c'est vendredi.
00:00:32Et le vendredi, l'émission, elle est à vous.
00:00:34L'émission est en public parce que chaque voix compte.
00:00:38Pour parler ce soir, dossier brûlant du moment, évidemment, les retraites.
00:00:41Qui va payer la suspension de la réforme ?
00:00:44Les retraités vont-ils être mis à contribution ?
00:00:47Quel avenir pour le système par répartition ?
00:00:50Eh bien, vous allez pouvoir poser toutes ces questions, mais aussi toutes les vôtres.
00:00:53Celles qui vous préoccupent, aux trois députés qui sont ce soir vos invités.
00:00:58Je vous présente Sandrine Runel, députée PS du Rhône.
00:01:01Bonsoir.
00:01:03Sylvain Maillard, député Ensemble pour la République de Paris.
00:01:06Bonsoir.
00:01:07Et Jean-Didier Berger, député droite républicaine des Hauts-de-Seine.
00:01:10Bonsoir à tous les trois.
00:01:11Et surtout, merci d'avoir accepté de vous prêter au jeu des questions-réponses avec notre public.
00:01:16Et puis de vous être extrait pendant quelques minutes, pour nous, de l'hémicycle où commence, vous le savez, le travail parlementaire sur le budget.
00:01:24Je salue également Mariette Darigrand qui est avec nous ce soir.
00:01:27Bonsoir Mariette.
00:01:28Bonsoir Adeline.
00:01:29Alors Mariette, elle est sémiologue.
00:01:31Elle interroge le sens des mots.
00:01:33Donc vous faites très attention aux mots que vous choisissez ce soir parce qu'elle va veiller au grain.
00:01:37N'est-ce pas Mariette ?
00:01:38Oui, même sur des mots très usuels comme retraite, vous allez voir qu'il y a des choses à soupçonner.
00:01:43Voilà, ça c'est le menu du soir, a priori, puisque cette émission, c'est vous qui allez la faire en fait.
00:01:48Donc je compte sur vous.
00:01:49Mais sachez aussi que je vous réserve une petite surprise, une très jolie surprise à la fin de cette émission.
00:01:54Voilà, installez-vous confortablement.
00:01:56Chaque voix compte, c'est parti !
00:01:57Quand et combien ?
00:02:07Ce sont les deux questions qu'on se pose tous en général lorsque l'on songe à sa propre retraite.
00:02:13Quand est-ce que je pourrais partir et combien je gagnerais ?
00:02:16Et malgré tous les outils qui existent, les applis, tout ça nous paraît souvent flou.
00:02:21Et ce flou ne s'est pas dissipé après l'annonce de la suspension de la réforme de 2023.
00:02:27Alors c'est Marco Pommier ce soir qui rembobine le film pour nous.
00:02:30C'était la condition des socialistes pour ne pas censurer.
00:02:40Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu'à l'élection présidentielle.
00:02:47Au pied du mur, le Premier ministre annonce une suspension jusqu'à janvier 2028.
00:02:53Concrètement, la génération 64-68 pourrait arrêter de travailler trois mois plus tôt que prévu.
00:02:59Mais comment appliquer cette mesure ?
00:03:02Projet de loi à part entière, amendement ?
00:03:05Dès le lendemain, Sébastien Lecornu apporte une première réponse.
00:03:09Je pense qu'il faut que le gouvernement dépose un amendement au projet de loi de finances pour la sécurité sociale dès le mois de novembre.
00:03:15Oui mais voilà, la gauche et le RN réclament une troisième voie, la lettre rectificative.
00:03:21Pour ajouter au budget de la sécurité sociale la mesure de suspension.
00:03:25Objectif, garantir un débat au Parlement en s'assurant que la promesse voit le jour.
00:03:31Gage de transparence accepté par le Premier ministre après une semaine de tergiversation.
00:03:37Je souhaite vous dire que le Conseil d'Etat a été saisi cette nuit d'une lettre rectificative
00:03:42et qu'un Conseil des ministres aura lieu jeudi matin pour l'adopter.
00:03:46Sébastien Lecornu tente d'apaiser le débat pendant que le chef de l'Etat remet de l'huile sur le feu quelques heures plus tôt.
00:03:53Le Premier ministre a fait un choix pour apaiser le débat actuel qui a consisté à proposer le décalage d'une échéance.
00:04:04Je le dis ici parce que ça n'est ni la brogation ni la suspension, c'est le décalage d'une échéance.
00:04:09Suspension ou décalage, débat sémantique qui ne fait pas oublier pour autant les questions qui fâchent.
00:04:17D'abord, combien ça coûte ?
00:04:19100 millions d'euros en 2026, 1,4 milliard en 2027.
00:04:24Et qui va payer ?
00:04:26Deux pistes, mettre à contribution les complémentaires santé, mais aussi les retraités.
00:04:32Avec des pensions non alignées sur l'inflation, c'est maintenant aux députés de trouver le chemin du compromis.
00:04:38Dès lundi, en commission des affaires sociales.
00:04:42Trouver le chemin du compromis, on l'aura beaucoup entendu ces derniers temps cette expression.
00:04:47Je voudrais donner la parole pour commencer à deux personnes dans le public qui vont être les premières concernées.
00:04:51Marco Pommier en parlait à l'instant dans le sujet, la génération 1964-1968.
00:04:56Je crois qu'il y a dans le public deux personnes qui sont dans cette tranche d'âge.
00:04:59On va commencer par vous Antoine.
00:05:02Est-ce qu'Antoine a un micro ? Antoine est né en 1965, c'est ça ?
00:05:07Donc la retraite, a priori, c'est pour bientôt, pour vous ?
00:05:10En théorie, oui.
00:05:11Et en pratique ?
00:05:13Tout dépend du montant de la retraite que je vais pouvoir bénéficier et de mon attrait pour le travail.
00:05:23Là, quand on est si près de la date du départ à la retraite, est-ce qu'on commence justement à bien calculer sa pension de retraite,
00:05:31ce qu'on gagne en restant encore un peu ?
00:05:33Vous êtes dans ce genre de calcul ?
00:05:35Alors moi, à titre personnel, non.
00:05:37Mais auprès de mes collègues, puisque j'ai un engagement syndical.
00:05:42Oui, je précise que vous êtes à la CFE-CGC, c'est ça ?
00:05:45Absolument.
00:05:45Et je m'exprime en mon nom propre.
00:05:48Et non au nom de mon organisation syndicale.
00:05:50Donc oui, moi, personnellement, non.
00:05:54Mais tous mes collègues de ma génération attendent une réforme, enfin.
00:06:01Parce que ça fait quand même plusieurs années qu'on parle de réforme.
00:06:04Il y en a une toutes les 5-6 ans.
00:06:07Et ils ne savent pas du tout sur quelle base ils vont pouvoir partir à la retraite.
00:06:12Vous, aujourd'hui, dans vos calculs, enfin, d'abord, est-ce que vos calculs sont bons ?
00:06:18Ou est-ce que vous vous dites, non, mes calculs ne sont pas bons, donc je ne pars pas tout de suite ?
00:06:21On a l'impression que vous êtes encore dans le doute, alors que c'est dans quelques mois, en fait ?
00:06:25Oui, oui, parce qu'entre 2017 et aujourd'hui, on a eu quand même plusieurs projets qui n'ont pas abouti.
00:06:34Donc, je ne sais pas exactement combien j'aurai à la retraite.
00:06:39Alors, vous avez face à vous trois députés. Quelles questions avez-vous envie de leur poser ?
00:06:44La première, c'est... Bonsoir.
00:06:47La première, c'est qu'est-ce qui justifie cette urgence de traiter la question de la retraite,
00:06:59alors que d'autres sujets tout aussi importants sont sur la table.
00:07:03On parle du budget, notamment, et les déficits de l'État.
00:07:09Qu'est-ce qui justifie cette précipitation à vouloir absolument une retraite ?
00:07:15Et qu'est-ce qui explique qu'on passe d'un projet à un autre, sans aucune adhésion des Français, manifestement ?
00:07:23Alors, qui veut répondre à Antoine ?
00:07:26Je veux bien commencer. Pourquoi on parle des retraites et pas du budget ?
00:07:31Mais en fait, les retraites, c'est le budget.
00:07:34Parce que dans le budget, on voit qu'il y a une part très importante du déficit
00:07:38qui correspond au déficit des retraites.
00:07:40La Cour des comptes l'a évalué.
00:07:42Mais si on ne fait rien, même si on ne suspendait pas la réforme des retraites,
00:07:46et a fortiori, si on la suspend, et je ne vous parle même pas de si on l'abroge,
00:07:50on va avoir des déficits qui vont se compter en dizaines de milliards d'euros.
00:07:54Et déjà aujourd'hui, quand on regarde le déficit caché sur les retraites,
00:07:58il y a 41 milliards d'euros cachés de surcotisation de l'État
00:08:01pour payer les retraites des fonctionnaires.
00:08:03Donc, qui va payer ?
00:08:05Mais c'est vous qui allez payer, c'est vous qui payez déjà,
00:08:08c'est tous les Français, ceux qui travaillent et ceux qui ont travaillé.
00:08:13Et donc, l'urgence, c'est de trouver une solution qui corresponde à la réalité.
00:08:17Il y a des pays en Europe qui passent à 67 ans, voire à 70 ans,
00:08:20et nous, on est là en train de se demander si on va revenir en arrière,
00:08:23passer à 62 ans, voire à 60 ans, et pourquoi pas 50, pourquoi pas 40 ?
00:08:27Il faut tenir compte, il y a 50 ans, il y avait 4 cotisants pour un retraité.
00:08:31Aujourd'hui, c'est 1,5 cotisant pour un retraité.
00:08:34Et demain, 1 pour 1, voire moins de 1 pour 1.
00:08:361,3 en 2030, dans les prévisions.
00:08:39C'est vous.
00:08:41Sylvain Maillard.
00:08:43Oui, je crois que beaucoup de choses ont été dites et qui sont très vraies.
00:08:46Notre système de retraite, à l'heure actuelle, vu la démographie,
00:08:49est une pyramide de Ponzi, tout simplement.
00:08:51C'est-à-dire que vous cotisez, chacun d'entre vous qui travaille est cotisé,
00:08:54mais en fait, ça vous donne un droit, ça ne vous donne en aucun cas
00:08:57une somme d'argent qui serait bloquée sur un compte bancaire.
00:09:00Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
00:09:01Et donc, on est obligé de revenir, comme vous l'avez dit,
00:09:03tous les 4 ans, 5 ans, 6 ans, à une réforme des retraites
00:09:05parce qu'au fur et à mesure de la démographie, il faut l'adapter.
00:09:08Mais peut-être parce que la précédente n'était pas bonne ?
00:09:10Parce que les chiffres de la démocratie sont implacables,
00:09:12on ne les découvre pas tous les 5 ans.
00:09:14C'est que c'est toujours difficile de reculer l'âge de départ à la retraite
00:09:18et cette fois-ci, ça a été incandescent.
00:09:22On a porté, moi j'ai porté une réforme qui était extraordinairement impopulaire
00:09:26parce qu'on demandait un effort supplémentaire.
00:09:28Mais en réalité, comme l'a dit très bien mon collègue,
00:09:31dans tous les autres pays autour de nous, tout le monde travaille plus longtemps.
00:09:35Nous n'arrivons plus à porter une réforme où il faut que nous travaillions un peu plus
00:09:39parce qu'on a un système par répartition qui, à l'heure actuelle,
00:09:42va faire que, là on avait dit 64 ans,
00:09:45mais en réalité, si on va dans les chiffres,
00:09:47on devra dans les années qui continuent être à 67, 68.
00:09:50Maintenant, les Danois sont à 73 ans parce que la démographie s'effondre.
00:09:55Donc, il faut réformer ce système.
00:09:5670 ans le Danemark.
00:09:5770, possiblement jusqu'à 73.
00:10:01On voit bien de la trajectoire dans laquelle on est.
00:10:03Donc, il faut y réfléchir.
00:10:05Et de toute façon, ce système-là demandera encore des évolutions dans les temps à venir.
00:10:09Je vais me tourner maintenant vers Faïsa.
00:10:11Alors, peut-être que vous voulez... Pardonnez-moi, pardonnez-moi Sandrine Runet.
00:10:13Peut-être que vous vouliez aussi apporter un élément.
00:10:14Je veux redire deux, trois éléments quand même.
00:10:16C'est que mon collègue député l'a dit, une réforme très impopulaire.
00:10:22Et donc, je pense que c'était important, et c'est ce que nous, nous défendons,
00:10:25de revenir en fait sur la violence démocratique qui a été imposée par cette réforme en 2023,
00:10:31par son adoption, par la manière dont les débats se sont produits.
00:10:34Aujourd'hui, les organisations syndicales, mais aussi les Françaises et les Français,
00:10:38à la fois ceux qui travaillent et qui pourraient bientôt partir à la retraite,
00:10:42en fait, sont mécontents de cette réforme.
00:10:44Et en fait, on demandait.
00:10:45Donc, c'est quand même une suspension qui est plébiscitée par plus de 70% de la population.
00:10:50Et ça, c'est important de le dire.
00:10:51Après, évidemment, moi, je ne suis pas d'accord.
00:10:53Le message qu'ils vous envoyaient, c'est vous qui allez payer pour vous faire peur.
00:10:57En fait, c'est faux.
00:10:58Aujourd'hui, en fait, on est dans un système de solidarité.
00:11:00Et donc, c'est quand même important de se dire que ce système-là, en fait, nous devons le préserver.
00:11:04Arrêtez de prendre des exemples en disant, nous allons regarder les pays à côté,
00:11:07ils travaillent jusqu'à 67, jusqu'à 70 ans.
00:11:09Oui, très bien.
00:11:10Est-ce que vous voulez qu'on parle des pays où nous n'avons pas de démocratie, des pays en guerre ?
00:11:14Enfin, il ne faut pas prendre non plus les exemples du pire.
00:11:17Et je pense que c'est quand même important de dire aujourd'hui
00:11:20que aujourd'hui, nous allons revenir sur le départ à 64 ans,
00:11:24que l'âge légal va donc être à 62 ans et 9 mois.
00:11:27Mais il y a aujourd'hui, en fait, un âge pivot qui est 67.
00:11:29Donc, il y a des personnes qui pourront continuer si elles le souhaitent
00:11:33et au regard du trimestre, des trimestres manquants.
00:11:35Et puis, par ailleurs aussi, à la décote, en fait,
00:11:38notamment la pension que vous allez recevoir une fois que vous aurez liquidé vos années,
00:11:42que vous serez à la retraite, qui peut évidemment continuer.
00:11:45Donc, il y a quand même aussi aujourd'hui des systèmes,
00:11:48et quand vous préparez votre retraite, les caisses vous l'expliquent,
00:11:51qui vous permettent de continuer si vous le souhaitez.
00:11:53Et si la pénibilité aussi dans votre emploi n'est pas tout à fait la même,
00:11:57on n'est pas logé à la même enseigne quand on est un cadre d'entreprise
00:12:00et quand on est un artisan ou un ouvrier sur des chantiers.
00:12:03– Voilà, je voulais me tourner vers Faïsa,
00:12:04parce que vous êtes aussi dans la fourchette 1964-1968.
00:12:08Vous avez fait le calcul de quand vous allez partir ?
00:12:11– Il vous faut un micro.
00:12:12– Merci. A priori, non.
00:12:17J'imagine que je partirai aux alentours de 64 ans.
00:12:21– Je peux vous demander ce que vous faites ?
00:12:22– Je fais la gestion de patrimoine,
00:12:24mais je suis en train d'imaginer la suite.
00:12:28Et donc, je pensais, je suis en train de me former à la médiation
00:12:31pour avoir une activité en libéral
00:12:34et voir si je peux cumuler ma retraite future
00:12:39avec cet emploi que je voudrais faire à ce moment-là.
00:12:44– Donc, vous allez le faire par goût, par plaisir, par nécessité ?
00:12:48– Je pense un peu des deux,
00:12:49parce que je sais que ma retraite ne sera pas très importante.
00:12:54Elle ne me permettra pas de vivre…
00:12:57– Quel que soit l'âge auquel vous partirez.
00:12:59– Quel que soit l'âge auquel je partirai.
00:13:01Donc, j'essaie de trouver une activité complémentaire
00:13:04qui me permettra ensuite d'assurer mon niveau de vie.
00:13:08– Et quelles questions vous voudriez poser à vos députés ?
00:13:11– Je voudrais savoir pour quelles raisons
00:13:12la retraite à points qui avait été imaginée au départ
00:13:16a été abandonnée après le Covid,
00:13:18sans qu'on puisse revenir dessus et en discuter davantage.
00:13:24– C'est l'idée qui avait été lancée,
00:13:25puis est enterrée en 2020, la retraite à points.
00:13:28– Peut-être, mais plus destinée à moi.
00:13:30– C'est vous qui aviez enterré.
00:13:33– Oui, c'est une réforme qui a été…
00:13:37parce qu'elle est vraiment une réforme systémique
00:13:40qui n'a pas été comprise.
00:13:42Elle était portée à la base par la CFDT, en réalité,
00:13:45une retraite à points.
00:13:46Moi, je crois beaucoup à la retraite à points.
00:13:48Mais pour la financer, il fallait qu'on garde un âge pivot,
00:13:51dont on parlait tout à l'heure.
00:13:52Et la CFDT était totalement opposée au fait
00:13:54qu'on augmente l'âge pivot à l'heure actuelle
00:13:57et qu'on l'emmène à 64, voire 65 ans.
00:13:59C'était la discussion que nous avions.
00:14:01Et donc, on s'est à un moment enfermés aussi
00:14:03dans une incompréhension.
00:14:05Et on a vu tout simplement que nous n'avions plus de majorité
00:14:07pour porter cette réforme.
00:14:09mais fondamentalement, en tout cas dans l'idée que nous portons,
00:14:11nous, on pense qu'il faut individualiser beaucoup plus les retraites.
00:14:14Et votre exemple est magnifique.
00:14:16C'est-à-dire que vous vous dites, peut-être que je continue
00:14:19une activité, peut-être partielle après, si j'en ai la force, l'envie.
00:14:22Parce qu'au fond, on voit bien que tout le monde,
00:14:25et heureusement, n'est pas cassé au moment de partir à la retraite
00:14:29et a envie de continuer, par goût, parfois par nécessité aussi,
00:14:32de continuer l'activité.
00:14:33Donc la retraite à points, évidemment, correspond assez bien.
00:14:36Justement, avant de continuer ensemble,
00:14:38je voudrais qu'on regarde ce reportage.
00:14:41Vous le dites, de plus en plus de seniors n'ont pas le choix, eux,
00:14:44et doivent continuer à travailler pour arrondir les fins de mois
00:14:47parce que leur pension de retraite ne suffit pas.
00:14:49C'est un reportage sur le terrain en Loire-Atlantique
00:14:51signé Clément Perrault et Eva Billion.
00:14:53A 74 ans, Céline n'a pas dit adieu à la chasse,
00:15:04aux fautes d'orthographe et aux entorses, aux règles de syntaxe.
00:15:09Retraitée de la fonction publique depuis près de 15 ans,
00:15:12elle s'est installée son petit espace à l'étage de sa maison
00:15:14et continue à travailler des missions de tactilographie.
00:15:19Aujourd'hui, elle retranscrit le compte-rendu d'un examen psychiatrique.
00:15:24J'ai été hospitalisé en psychiatrie à plusieurs reprises.
00:15:28Il reçoit une fois par mois une injection de neuroleptique retard.
00:15:33Oui, j'aime bien taper.
00:15:35Ça fait travailler la motricité, ça maintient donc concentré
00:15:37et puis ça me permet de voir que je suis encore opérationnelle.
00:15:43Et puis ça rend service aux gens, donc voilà quoi.
00:15:45Je tape des courriers, des rapports pour étudiants.
00:15:49Ça m'est arrivé de faire des livres.
00:15:51Les tarifs, c'est à la page souvent, au nombre de caractères.
00:15:54Oui, ça revient à 12 euros à peu près de l'heure, 12-13 euros quoi.
00:15:57Je fais peut-être 8-10 heures par semaine.
00:16:00Céline est veuve.
00:16:01Elle touche 2500 euros par mois entre sa pension et celle de son défunt mari.
00:16:07Son travail lui offre un revenu complémentaire,
00:16:09oscillant entre 200 et 900 euros.
00:16:11Une somme non négligeable pour payer les frais engendrés par sa maison
00:16:15où elle espère rester le plus longtemps possible.
00:16:18Alors j'ai à payer d'un jardinier qui vient régulièrement,
00:16:21tondre la pelouse, tailler les arbres.
00:16:23J'ai ma femme de ménage qui vient régulièrement aussi,
00:16:26qui entretient la maison, qui fait les vitres.
00:16:28Tout ce qui est un peu dur pour moi.
00:16:30Physiquement, donc, elle vient à mon secours.
00:16:35Céline est loin d'être un cas isolé.
00:16:37Les retraités sont toujours plus nombreux à garder une activité professionnelle.
00:16:42Valérie Gruau est la fondatrice d'une agence spécialisée
00:16:45dans la mise en relation entre professionnels et travailleurs seniors.
00:16:50Il y a 580 000 retraités qui travaillent en France,
00:16:53tout en touchant leur pension,
00:16:56ce qui représente quand même 65% de plus qu'il y a 10 ans.
00:17:00Ils ont besoin de compléter leurs revenus
00:17:01parce que soit ils ont tout simplement perdu du pouvoir d'achat
00:17:03parce que quand on passe à la retraite,
00:17:04on perd à peu près 25 à 30% de ses revenus.
00:17:08Soit ils ont une toute petite retraite.
00:17:09Et là, c'est encore plus fort pour les femmes.
00:17:11Parce que les femmes ont des retraites
00:17:13qui sont de 40% moins élevées que celles des hommes.
00:17:16Donc elles sont plus touchées.
00:17:18Parmi les activités les plus plébiscitées par les retraités,
00:17:21les gardes d'enfants, l'aide à domicile,
00:17:24le jardinage, le secrétariat, le transport des personnes
00:17:27ou encore le conseil aux entreprises.
00:17:30Ce qu'on voit dans ce reportage,
00:17:31c'est aussi les sujets qui seront dans le nouveau conclave,
00:17:34pardonnez-moi, la conférence sociale du printemps prochain
00:17:37où il sera question, entre autres, de la retraite des femmes
00:17:40et de la pénibilité.
00:17:42Quelles améliorations allez-vous apporter au texte
00:17:45ou en tout cas jusqu'à son application en 2028
00:17:49pour la pénibilité, les carrières pénibles,
00:17:52les carrières longues et les retraites des femmes,
00:17:55comme on l'a vu dans le reportage ?
00:17:57Allez-y, allez-y.
00:18:01Oui, je pense quand même que ce qui est important de rappeler,
00:18:04c'est que ce qui a été demandé,
00:18:05et c'est ce que, en tout cas, moi,
00:18:06en tant que député socialiste, j'ai défendu,
00:18:09c'est que cette suspension intervienne aujourd'hui
00:18:12et qu'elle permette d'avoir à la fois un débat
00:18:15et donc une nouvelle conférence sociale,
00:18:16mais surtout qu'elle permette d'avoir un débat
00:18:18pendant la présidentielle.
00:18:20Et vous posiez la question tout à l'heure
00:18:21de pourquoi la question de la retraite à points
00:18:23avait été abandonnée.
00:18:24Ça va être important dans le cadre du débat présidentiel
00:18:26qui va démarrer en 2026 jusqu'en 2027,
00:18:30que chaque candidat, chaque parti,
00:18:32chaque personne qui souhaite, en fait,
00:18:34diriger notre pays à partir de 2027
00:18:36puisse faire des propositions.
00:18:37Parce que, oui, on voit bien quand même
00:18:39que le système a changé
00:18:40et qu'il y a de plus en plus de personnes
00:18:42qui vont partir à la retraite.
00:18:44On a une société qui est vieillissante
00:18:45et que les actifs peinent, finalement,
00:18:47à compenser cela.
00:18:49Donc, c'est important.
00:18:50Pour répondre à votre question,
00:18:52on a un débat qui démarre lundi
00:18:54en commission des affaires sociales.
00:18:56dans lequel il y a aujourd'hui des articles
00:19:00dans ce projet de loi de finances
00:19:02de la sécurité sociale
00:19:03qui concernent l'amélioration
00:19:05de la retraite des femmes
00:19:07et notamment la réduction des inégalités.
00:19:09Donc, mieux prendre en compte
00:19:10la retraite des femmes
00:19:11et ça veut dire mieux prendre en compte
00:19:12leur carrière.
00:19:13Donc, notamment, mieux prendre en compte
00:19:14les enfants, en fait,
00:19:16et du coup, avoir des trimestres
00:19:17qui compensent, en fait,
00:19:18parce que c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:19:20beaucoup de femmes ont dû s'arrêter,
00:19:22beaucoup de femmes, en fait,
00:19:22n'ont pas travaillé pour avoir à charge
00:19:25l'éducation des enfants
00:19:26et que, finalement,
00:19:27au moment de la retraite,
00:19:28elles en pâtissent
00:19:28et que, par ailleurs,
00:19:30les effets de la vie font que
00:19:32il peut y avoir aussi, en fait,
00:19:34des séparations,
00:19:35il peut y avoir, en fait, des décès.
00:19:37Donc, certaines femmes
00:19:38se retrouvent seules
00:19:39et donc, du coup,
00:19:39elles ont moins de revenus
00:19:41et un pouvoir d'achat
00:19:41qui diminue.
00:19:42Donc, ça, c'est important.
00:19:44Donc, c'est mieux prendre en compte,
00:19:45en fait, la vie des femmes,
00:19:46mieux prendre en compte aussi
00:19:47la possibilité, eh bien,
00:19:49de travailler.
00:19:49Et donc, du coup,
00:19:50ça veut dire aussi
00:19:51un garde d'enfants,
00:19:52ça veut dire aussi
00:19:52meilleur accompagnement aussi
00:19:54entre l'égalité,
00:19:55entre les pères et les mères.
00:19:58Et puis, il y a la question
00:19:58de la pénibilité.
00:20:00On avait précédemment
00:20:01une dizaine de critères
00:20:02qui permettaient de définir
00:20:04qu'est-ce qu'était la pénibilité.
00:20:05Et du coup,
00:20:06il y a des critères
00:20:07qui ont été supprimés.
00:20:08Et aujourd'hui,
00:20:09moi, ce que je propose,
00:20:10en fait,
00:20:10c'est qu'il puisse,
00:20:11évidemment,
00:20:11que ces critères-là
00:20:12soient remis
00:20:13dans le calcul,
00:20:14mais surtout qu'il y ait
00:20:15de nouveaux critères.
00:20:16Aujourd'hui,
00:20:17on a des métiers,
00:20:17en fait, qui ont quand même
00:20:18beaucoup évolué,
00:20:19qui ont changé.
00:20:20Il y a la question
00:20:20de la charge émotionnelle,
00:20:22en fait,
00:20:22pour notamment
00:20:23tout ce qui concerne
00:20:24les soignants.
00:20:25On en a beaucoup parlé.
00:20:26Les soignants,
00:20:26c'était très bien
00:20:27de les applaudir en 2020
00:20:28pendant le Covid.
00:20:30Mais après,
00:20:30on a bien oublié
00:20:31quand même la difficulté
00:20:32pour une infirmière,
00:20:33une aide-soignante,
00:20:34le personnel hospitalier
00:20:36de voir des personnes
00:20:38qui sont en souffrance,
00:20:39des personnes qui décèdent,
00:20:40des personnes qu'on accompagne
00:20:41en fait,
00:20:42quand on est une infirmière libérale
00:20:43pendant des mois
00:20:44et qui disparaissent comme ça.
00:20:46Sandrine Runel,
00:20:46il y a aussi depuis aussi
00:20:48quelques jours
00:20:49la question de savoir
00:20:50qui va payer
00:20:51la suspension
00:20:52de la réforme des retraites
00:20:53dans les prochains mois.
00:20:55Le débat s'ouvre donc
00:20:56à l'Assemblée nationale.
00:20:57Le Premier ministre
00:20:58a donné hier
00:20:58des pistes de financement,
00:21:00mais ça va être
00:21:01à l'Assemblée nationale,
00:21:02aux députés,
00:21:02au Parlement,
00:21:03de décider de comment
00:21:04on finance la suspension
00:21:05de la réforme des retraites.
00:21:06Et pour l'instant,
00:21:07dans les pistes du gouvernement,
00:21:08il y a l'idée
00:21:09d'aller chercher l'argent
00:21:10soit chez les complémentaires santé
00:21:11et chez les retraités.
00:21:13Donc les pensions
00:21:14pourraient être gelées
00:21:15l'année prochaine.
00:21:16Je vais me tourner
00:21:17vers les deux retraités
00:21:18les plus pimpants
00:21:19de notre public.
00:21:20C'est Martine et Marc.
00:21:21Martine,
00:21:22je peux dire votre âge, Martine ?
00:21:24Vous avez 78 ans.
00:21:26Vous étiez professeur de français.
00:21:28Vous êtes parti
00:21:29à la retraite quand ?
00:21:30En 2009.
00:21:32Est-ce que
00:21:32le gel des pensions
00:21:33ou la suppression
00:21:35de l'abattement fiscal
00:21:36de 10%
00:21:36sont des éléments
00:21:37qui vous inquiètent aujourd'hui ?
00:21:39Oui, bien sûr.
00:21:41Bon, disons que jusqu'ici,
00:21:43c'était correct.
00:21:44Ma retraite était correcte.
00:21:47Mais là,
00:21:47je m'inquiète un peu
00:21:48de l'avenir.
00:21:50Alors moi,
00:21:51j'aide quand même
00:21:51beaucoup ma petite fille.
00:21:53C'est une façon de...
00:21:55Elle est à central,
00:21:56à l'école centrale,
00:21:57mais c'est très coûteux.
00:21:59Et donc...
00:21:59Et donc vous l'aidez financièrement
00:22:00pour ses études ?
00:22:01Je participe à cela.
00:22:04Alors je ne sais pas
00:22:04si je pourrais,
00:22:05mais enfin bon,
00:22:06elle aura bientôt terminé,
00:22:07mais enfin...
00:22:08Effectivement,
00:22:10bon, je m'inquiète.
00:22:12Je m'inquiète
00:22:13avec ce qui est dit.
00:22:15Mais c'est assez angoissant
00:22:16ce qu'on entend en plus.
00:22:18Qu'est-ce qui vous angoisse ?
00:22:20L'incertitude.
00:22:22On entend
00:22:23des choses
00:22:25contraires.
00:22:28On n'a pas toujours...
00:22:30On ne comprend pas toujours
00:22:31exactement vers quoi
00:22:32on nous mène.
00:22:34Et c'est un peu angoissant.
00:22:37Voilà.
00:22:37C'est ce que ressentent aussi
00:22:39des amis retraités.
00:22:42Entre amis retraités,
00:22:43vous vous dites quoi ?
00:22:43Vous vous dites que nous,
00:22:45retraités,
00:22:45on va devoir participer
00:22:47à l'effort ?
00:22:47Oui, tout à fait.
00:22:49Mais dans quelles conditions
00:22:50et qu'est-ce que ça va avoir
00:22:52comme conséquences
00:22:53sur notre vie ?
00:22:54On a dit parce que
00:22:56c'est quand même...
00:22:57Moi, personnellement,
00:23:00c'est vrai que je suis
00:23:01un peu inquiète.
00:23:02Vous avez trois députés
00:23:03devant vous.
00:23:04Vous pouvez leur poser
00:23:04des questions.
00:23:05Vous pouvez même
00:23:05leur suggérer
00:23:06des pistes de financement.
00:23:07Pourquoi pas ?
00:23:09N'hésitez pas.
00:23:10Je ne peux pas suggérer
00:23:10de pistes de financement
00:23:11parce que ce n'est pas mon rôle.
00:23:14Mais la question,
00:23:15à savoir,
00:23:16c'est vers quoi
00:23:17on va réellement ?
00:23:19Enfin, en réalité.
00:23:20Moi, je dirais
00:23:22c'est vous
00:23:23qui allez décider.
00:23:25En 2017
00:23:25et en 2022,
00:23:27il y a eu
00:23:27deux élections présidentielles
00:23:28ratées du point de vue
00:23:29du débat public.
00:23:31Deux élections présidentielles
00:23:32où on a été obligé
00:23:35de choisir
00:23:35en fonction plus
00:23:36des affaires judiciaires
00:23:37ou de
00:23:38il faut faire barrage
00:23:39à un tel ou à une telle
00:23:40plutôt que sur
00:23:41les vrais débats de fond.
00:23:43Et on a poussé
00:23:44la boule du déficit public.
00:23:45On a dit
00:23:45ça, on verra plus tard,
00:23:47on verra plus tard.
00:23:47Ça fait 50 ans
00:23:48qu'on dit
00:23:48on verra plus tard.
00:23:50Et au bout du compte,
00:23:51c'est à vous
00:23:51qu'on demande
00:23:52de faire des efforts.
00:23:53Moi, je considère
00:23:54que demander aux retraités
00:23:55de faire des efforts,
00:23:57c'est ce qu'il y a
00:23:57de plus injuste
00:23:58parce que
00:23:59ce n'est pas à la fin
00:24:00de la partie
00:24:01qu'on peut changer les règles.
00:24:02Vous n'allez pas
00:24:03reprendre un bleu de travail,
00:24:04retourner à l'usine
00:24:06ou retourner
00:24:07à l'école
00:24:08vous occupez
00:24:10d'enfants de maternelle
00:24:11ou en crèche.
00:24:13Donc, c'est très difficile
00:24:14de faire comme ça.
00:24:15Et là, ce qui est prévu,
00:24:16c'est non seulement
00:24:16de geler
00:24:17pour cette année
00:24:18mais en plus
00:24:19de geler
00:24:20partiellement
00:24:21pour les années
00:24:22qui suivent.
00:24:23Geler à plus 0,4%.
00:24:24Mais s'il y a 2%
00:24:25d'inflation,
00:24:263% d'inflation,
00:24:274% d'inflation...
00:24:27A priori,
00:24:27l'année prochaine,
00:24:28c'est plutôt 1,2%.
00:24:30Vous savez,
00:24:30aujourd'hui,
00:24:31personne n'en sait rien.
00:24:32Les choses sont tellement
00:24:33imprévisibles dans le monde
00:24:35que c'est très compliqué.
00:24:36Moi, ce que je propose,
00:24:38c'est d'indexer la durée
00:24:40de cotisation
00:24:41sur l'espérance de vie.
00:24:43Il y a 50 ans,
00:24:44100 ans,
00:24:45on ne vivait pas aussi
00:24:46longtemps qu'aujourd'hui.
00:24:47Quand on cotisait
00:24:47pour sa retraite,
00:24:48on savait qu'on allait
00:24:49en profiter quelques années,
00:24:51mais en moyenne,
00:24:52pas aussi longtemps
00:24:53qu'aujourd'hui.
00:24:54Donc, il faut tenir compte
00:24:55de ça.
00:24:56Et ça permettrait
00:24:56de le faire en plus,
00:24:58branche par branche,
00:24:58pour tenir compte
00:24:59de la pénibilité.
00:25:00Et on n'aurait pas
00:25:01à y revenir
00:25:01tous les 4, 5 ans.
00:25:02En effet, Jean-Didier Berger,
00:25:03les chiffres vous donnent raison
00:25:04puisque la durée de vie
00:25:06moyenne en retraite
00:25:07était de 15 ans
00:25:09en 1965.
00:25:10Elle est aujourd'hui
00:25:11de plus de 24 ans.
00:25:13Donc, c'est heureux
00:25:14qu'on vive plus âgé.
00:25:15Tant mieux.
00:25:16On ne va pas s'en plaindre,
00:25:17mais c'est sûr
00:25:18que c'est une autre façon
00:25:19de financer la retraite
00:25:20qu'il faut imaginer.
00:25:21Sylvain Maillard.
00:25:22Oui, moi, j'ai vraiment
00:25:23envie d'avoir un discours
00:25:24de vérité, en fait,
00:25:25dessus.
00:25:26Et j'entends toujours,
00:25:27ici, on passe notre temps
00:25:28à dire, non,
00:25:29mais on va vous aider,
00:25:31on va faire un plus,
00:25:32on est toujours à donner,
00:25:33on adore dépenser l'argent,
00:25:34je veux dire,
00:25:34on a beaucoup dépensé l'argent,
00:25:35il n'y a pas que nous,
00:25:36mais précédemment,
00:25:37on a du mal à porter
00:25:38des réformes un peu dures
00:25:39parce qu'en fait,
00:25:40ce qu'on demande,
00:25:41c'est que les Français
00:25:42qui le peuvent
00:25:42travaillent un peu plus.
00:25:43Et oui, c'est impopulaire
00:25:44parce que ça fait 25 ans
00:25:45qu'en fait,
00:25:46on est parti sur le principe
00:25:47de travailler moins
00:25:48et qu'on arrive un peu
00:25:49au bout de l'histoire.
00:25:50Et donc, il faudra
00:25:51que chacun d'entre nous
00:25:52fasse des efforts.
00:25:53Ceux qui travaillent,
00:25:54travaillent un peu plus.
00:25:55Je sais que c'est très impopulaire
00:25:56de dire ce que je dis.
00:25:57Mais j'essaie de répondre
00:25:58vraiment à votre question.
00:26:00Il faudra que ceux
00:26:00qui le peuvent
00:26:01travaillent un peu plus
00:26:01pour financer les retraites,
00:26:03pour financer leurs propres retraites.
00:26:04Bon, Martine,
00:26:05elle a 78 ans,
00:26:06donc elle,
00:26:06elle ne travaillera pas plus.
00:26:07Mais ceux qui le peuvent,
00:26:08qui travaillent,
00:26:09et donc des gens comme nous,
00:26:10de travailler un peu plus longtemps,
00:26:12peut-être un peu plus,
00:26:13tout simplement aussi,
00:26:14tout au long de la vie,
00:26:15parce que nous travaillons
00:26:15moins que nos voisins allemands.
00:26:18Par exemple, allemands,
00:26:19moi je prends beaucoup
00:26:20l'exemple d'Allemagne,
00:26:20je trouve qu'on travaille moins,
00:26:22mais aussi dire
00:26:23qu'il faut aussi
00:26:24une certaine solidarité.
00:26:26C'est-à-dire que quand on voit
00:26:27que les transmissions,
00:26:29les décès,
00:26:31les héritages
00:26:31passent maintenant
00:26:32de personnes,
00:26:34caricature,
00:26:36mais de retraités à retraités,
00:26:38quand on voit
00:26:38que le niveau d'épargne,
00:26:40on a pu regarder
00:26:41depuis les cinq dernières années,
00:26:4465% de l'épargne
00:26:45qui a été fabriquée
00:26:46par les Français
00:26:46a été fabriquée
00:26:47par les retraités.
00:26:48Et donc à un moment,
00:26:49il faut aussi
00:26:49qu'il y ait une certaine solidarité
00:26:50entre ceux qui travaillent,
00:26:52qui pour beaucoup d'entre eux
00:26:53travaillent avec,
00:26:54gagnent un SMIC,
00:26:55un SMIC amélioré,
00:26:56ne seront jamais
00:26:57propriétaires
00:26:57de leur logement
00:26:58et une partie des retraités,
00:26:59je sais bien
00:27:00que ce n'est pas
00:27:00tous les retraités,
00:27:01je sais bien
00:27:02qu'il y a des retraites
00:27:02difficiles,
00:27:03mais il y a aussi
00:27:04des retraités
00:27:05qui ont été
00:27:07dans une situation
00:27:08plus favorable
00:27:09pour s'endetter,
00:27:10pour être propriétaire
00:27:11et je crois
00:27:11qu'il faut qu'on retrouve
00:27:12une certaine équité.
00:27:13Et pour moi,
00:27:13il faut individualiser
00:27:14les retraites
00:27:15avec une part
00:27:15de capitalisation,
00:27:16une part de retraite
00:27:17à point.
00:27:17On va y venir.
00:27:18Voilà, pour l'avenir.
00:27:19Martine,
00:27:19je voudrais que vous donniez
00:27:20le micro
00:27:20à la personne derrière vous,
00:27:21c'est Marc.
00:27:26Vous êtes à la retraite
00:27:27depuis combien de temps ?
00:27:28Alors, tout le monde
00:27:28est d'accord pour dire
00:27:28que vous ne les faites pas du tout.
00:27:29C'est comme Martine,
00:27:30vraiment, vous êtes pimpants
00:27:31tous les deux.
00:27:32Vous êtes parti à la retraite
00:27:33d'à combien de temps ?
00:27:34Il y a presque deux ans.
00:27:35Il y a presque deux ans ?
00:27:36À 68 ans ?
00:27:37Vous êtes parti tard ?
00:27:38Oui, mais j'aimais bien
00:27:38mon métier.
00:27:39J'étais violoniste
00:27:40dans un orchestre
00:27:41à la Philharmonie de Paris.
00:27:44Vous avez joué du violon
00:27:45toute votre vie ?
00:27:46Voilà, j'ai travaillé 48 ans
00:27:48donc j'ai commencé tôt.
00:27:51Et aujourd'hui, alors,
00:27:52votre retraite ?
00:27:53Moi, je suis très content.
00:27:54Voilà les retraités heureux.
00:27:57Il n'y a pas de commentaire négatif
00:27:59à faire.
00:28:00La question que je me pose,
00:28:01c'est de savoir
00:28:02si on va continuer
00:28:03à s'enfoncer dans ce puits
00:28:04sans fond, finalement,
00:28:06avec toutes ces rustines successives
00:28:08qui ont été mises en place
00:28:09depuis tant de gouvernements
00:28:10qu'on ne va pas revenir là-dessus.
00:28:12Et je crois que le problème
00:28:13de la participation,
00:28:14que ce soit les retraités
00:28:15ou d'autres,
00:28:16moi, je ne suis pas opposé,
00:28:18mais c'est qu'on voudrait
00:28:19avoir confiance dans un système
00:28:20qui soit pérenne
00:28:21et non pas dans des rustines successives
00:28:23parce que rien ne dit
00:28:25que dans deux ans
00:28:25ou dans trois ans,
00:28:26on ne va pas recommencer.
00:28:28C'est ce qui se passe
00:28:28exactement depuis 20 ans.
00:28:30Et je crois que la question
00:28:31de l'angoisse
00:28:32qui est posée
00:28:33sur cette histoire de retraite,
00:28:36c'est beaucoup plus
00:28:37la confiance qu'on peut avoir
00:28:38dans ce qui va être proposé
00:28:39que de savoir
00:28:40s'il faut participer ou pas
00:28:41parce qu'en fait,
00:28:42si les gens étaient vraiment
00:28:43convaincus,
00:28:44je crois qu'il n'y aurait pas
00:28:45de problème de participation.
00:28:46et je crois aussi
00:28:47que le système
00:28:48à point
00:28:50est meilleur
00:28:51parce que je crois
00:28:52que les limites
00:28:53de notre système,
00:28:54on le vit tous les jours
00:28:55depuis déjà longtemps
00:28:56et on l'a vu arriver.
00:29:00Il manque un peu
00:29:01de courage politique
00:29:02quand même.
00:29:03Marc,
00:29:04vous n'êtes pas
00:29:05de mon avis.
00:29:06Vous êtes violoniste
00:29:08et vous dites
00:29:10la même chose
00:29:10que le prix Nobel
00:29:11d'économie,
00:29:12Philippe Aguillon.
00:29:13Je vous propose
00:29:13de l'écouter
00:29:14si vous voulez bien.
00:29:15Il faudra proposer
00:29:16une nouvelle réforme.
00:29:17À mon avis,
00:29:17à point.
00:29:18Les Français n'aiment pas
00:29:19qu'on leur mette
00:29:20le couteau sur la gorge
00:29:20et qu'on donne des âges.
00:29:21Âge pivot,
00:29:22âge limite,
00:29:23ce n'est pas pour la France.
00:29:24Nous,
00:29:24il faut les points.
00:29:25C'est tout.
00:29:26Il y a des manières,
00:29:27il y a des choses
00:29:27qu'on aime,
00:29:27des choses qu'on n'aime pas.
00:29:28Les Français sont allergiques
00:29:29aux âges minimums.
00:29:30Tu contournes l'allergie.
00:29:32Tu fais autrement.
00:29:34Est-ce que la retraite
00:29:35à point,
00:29:35ça permet de contourner
00:29:37la fameuse barrière
00:29:39de l'âge
00:29:40dont parle
00:29:40le prix Nobel d'économie ?
00:29:42Il dit
00:29:42que le problème
00:29:43qu'on a en France
00:29:44c'est que l'âge
00:29:45c'est un épouvantail.
00:29:46Est-ce qu'il faut sortir
00:29:47cette notion
00:29:48de la réforme
00:29:49des retraites ?
00:29:50Je voudrais répondre à Marc.
00:29:52En fait,
00:29:52oui,
00:29:52il y a aujourd'hui,
00:29:53on a vu deux exemples
00:29:54de retraités.
00:29:55Je vois quand même
00:29:55sur le plateau
00:29:56des jeunes
00:29:57et l'inquiétude
00:29:58elle est sur les jeunes.
00:29:59Ces générations-là
00:30:00qui commencent
00:30:01à peine à travailler
00:30:02ou font des études
00:30:03ou sont en activité
00:30:05depuis très peu de temps
00:30:06et qui se disent
00:30:0740 ans,
00:30:09comment je vais faire ?
00:30:10Est-ce que je vais vraiment
00:30:10avoir 40 années
00:30:11à travailler ?
00:30:12On va y venir
00:30:13aux plus jeunes
00:30:14membres de notre public.
00:30:17Je crois qu'aujourd'hui
00:30:18on ne rentre plus
00:30:19dans l'activité
00:30:20avec cette insouciance-là
00:30:22qu'on pouvait avoir
00:30:22comme vous avez pu l'avoir
00:30:24j'imagine Marc
00:30:24il y a quelques années.
00:30:27Mais oui,
00:30:28finalement,
00:30:29on cristallise
00:30:29beaucoup nos débats
00:30:30autour de l'âge.
00:30:32Et c'est important
00:30:33d'avoir un âge
00:30:34parce qu'il y a
00:30:34des carrières longues,
00:30:35il y a de la pénibilité,
00:30:36il y a des métiers
00:30:37qui sont plus difficiles
00:30:39que d'autres.
00:30:40Pour autant,
00:30:40il y a des métiers,
00:30:41je le disais tout à l'heure,
00:30:42qui permettent
00:30:43de travailler plus longtemps.
00:30:45Il y a des dispositifs aussi
00:30:47et vous en parliez tout à l'heure
00:30:48sur le cumul
00:30:49emploi-retraite
00:30:49qui est un dispositif légal
00:30:51qui permet une fois
00:30:52que vous êtes à la retraite
00:30:53et que vous touchez
00:30:54votre pension
00:30:55de quand même pouvoir
00:30:55continuer à avoir
00:30:56une activité.
00:30:58Donc on voit bien
00:30:58que finalement
00:30:59certains sont à la retraite,
00:31:01continuent à travailler
00:31:02ou parce qu'ils en ont besoin
00:31:03et parce qu'en fait
00:31:04leur retraite est trop petite,
00:31:05pas assez élevée
00:31:06et donc du coup
00:31:07ils ont besoin de travailler,
00:31:08d'avoir des revenus supplémentaires
00:31:09ou parce qu'ils en ont envie aussi,
00:31:11il peut y avoir ça,
00:31:12ou parce qu'ils ont besoin
00:31:13de continuer à avoir
00:31:14une vie sociale,
00:31:15un lien social
00:31:16qu'ils n'auraient pas
00:31:17et qu'ils ont peur de...
00:31:17Moi, ce que j'entends aussi
00:31:18depuis le début,
00:31:19allez-y Marc,
00:31:20évidemment.
00:31:20Il y a un problème
00:31:21aussi dans les tranches d'âge
00:31:22au travail.
00:31:24La jeunesse a beaucoup de mal
00:31:25à la semaine.
00:31:26Il y a beaucoup de chômage
00:31:26dans la jeunesse
00:31:27et on n'arrive pas...
00:31:28Marc, le micro,
00:31:29bien devant votre bouche,
00:31:30les seniors.
00:31:30Faire travailler les seniors
00:31:31au-delà de 50-55 ans.
00:31:33Donc ça,
00:31:34c'est un problème
00:31:35qui ne cesse
00:31:36de s'amplifier
00:31:36depuis des années.
00:31:37Quand est-ce qu'on va
00:31:38s'y atteler réellement ?
00:31:39Juste rapidement,
00:31:43ce n'est pas tout à fait vrai.
00:31:44Ça ne s'amplifie pas
00:31:45depuis quelques années.
00:31:46On a remis un peu plus
00:31:47de 2 millions de personnes
00:31:48au travail.
00:31:49On peut regarder les chiffres.
00:31:51Regardez,
00:31:51il y a quelques années,
00:31:52moi,
00:31:52quand j'ai commencé
00:31:53à travailler
00:31:53dans les années 90,
00:31:55trouver un boulot,
00:31:56y compris pour quelqu'un
00:31:56qui était diplômé,
00:31:57c'était difficile.
00:31:58C'est moins difficile,
00:32:00bien moins.
00:32:00Par contre,
00:32:01ce qui est vrai,
00:32:01c'est qu'en France,
00:32:01on commence par les études
00:32:03beaucoup plus tard
00:32:04à travailler
00:32:04que dans les autres pays.
00:32:05C'est qu'on parle plus longtemps.
00:32:06Dans les pays européens,
00:32:09le nombre de gens
00:32:10qui travaillent
00:32:11près de la retraite,
00:32:13il y en a beaucoup plus
00:32:13que chez nous.
00:32:14On a démultiplié
00:32:15les plans sociaux,
00:32:16on a organisé aussi
00:32:19une société.
00:32:20C'est ça qu'il faut
00:32:21qu'on change,
00:32:23c'est-à-dire de faire en sorte
00:32:24que les gens travaillent
00:32:25plus longtemps
00:32:25quand ils le peuvent.
00:32:27On a organisé,
00:32:28ce n'est pas nous,
00:32:29c'est depuis 25-30 ans,
00:32:31les entreprises
00:32:31se sont bien arrangées
00:32:33avec leurs salariés
00:32:33parce que dans la pièce,
00:32:35il y avait un perdant,
00:32:36c'est celui qui allait payer,
00:32:37c'est-à-dire
00:32:37l'ensemble de la communauté,
00:32:38mais il y avait l'employeur
00:32:40et puis le salarié
00:32:41et puis tout le monde
00:32:42y avait plutôt intérêt.
00:32:43Donc il faut que ça,
00:32:45ça s'arrête.
00:32:45Ça s'est bien arrêté depuis.
00:32:47Moi, je voudrais faire
00:32:47trois remarques
00:32:48pour répondre à Marc.
00:32:49Mais c'est intéressant,
00:32:50le levier dont parle Marc,
00:32:52c'est le levier
00:32:52de l'emploi des seniors.
00:32:54Aujourd'hui,
00:32:5558% des personnes âgées
00:32:57de 55 à 64 ans
00:32:58ont un emploi en France.
00:33:00Mais dans le reste
00:33:00de l'Union européenne,
00:33:01c'est 64%.
00:33:02L'emploi des seniors.
00:33:04Ce qui prouve
00:33:04que ce n'est pas une fatalité.
00:33:06Si les autres arrivent
00:33:06à le faire,
00:33:07on devrait être capable
00:33:08de le faire.
00:33:08Il y a plusieurs problèmes
00:33:10pour répondre à Marc.
00:33:11D'abord,
00:33:12il y a une inadéquation
00:33:13entre l'offre et la demande.
00:33:14Il y a des tas de secteurs
00:33:15dans lesquels on recherche
00:33:16sans arriver
00:33:17à aller trouver
00:33:18du personnel,
00:33:20que ce soit
00:33:20dans les collectivités,
00:33:21dans les associations,
00:33:22dans les entreprises,
00:33:23dans la restauration,
00:33:24dans l'hôtellerie,
00:33:25dans les métiers du bâtiment,
00:33:26dans les métiers
00:33:27de service,
00:33:28d'aide à la personne.
00:33:29Donc,
00:33:29comment on fait
00:33:30pour mettre les gens
00:33:32qui cherchent de l'emploi
00:33:33sur les bonnes formations ?
00:33:35Deuxièmement,
00:33:36il y a un écart trop faible
00:33:38entre les revenus
00:33:38de l'assistance
00:33:39et les revenus du travail.
00:33:41Si on veut vraiment
00:33:41que les gens
00:33:42aient envie de retourner travailler,
00:33:44on ne peut pas
00:33:44cumuler les aides sociales
00:33:46au-delà d'un certain plafond.
00:33:48Nous,
00:33:48on considère
00:33:49que les allocations sociales,
00:33:51c'est très bien.
00:33:51Il faut garder le bon social.
00:33:52On peut tous avoir
00:33:53un trou d'air
00:33:54dans une carrière,
00:33:55un trou d'air dans la vie.
00:33:56Donc,
00:33:56qu'on aide les gens,
00:33:57c'est super.
00:33:58Par contre,
00:33:58il faut que ça soit plafonné
00:33:59à 70% du SMIC
00:34:01pour que celui
00:34:01qui va travailler
00:34:02et qui a du mal
00:34:03à gagner déjà le SMIC,
00:34:05il ne se dise pas
00:34:06à aucun moment
00:34:07qu'il aurait plutôt raison
00:34:08de rester à la maison.
00:34:10Et puis,
00:34:10la troisième remarque,
00:34:11c'est le système à points.
00:34:13Moi,
00:34:14je veux bien
00:34:14tous les systèmes,
00:34:15mais vous verrez,
00:34:16dès qu'on sera passé
00:34:17au système à points,
00:34:18tout le monde fera
00:34:19ses simulations.
00:34:20Tout le monde se dira
00:34:20mais combien de temps
00:34:21il me faut à moi
00:34:22pour arriver à avoir mes points ?
00:34:24Et tout le monde reviendra
00:34:25à la question de l'âge.
00:34:26Donc,
00:34:26moi,
00:34:27je crois que la vraie
00:34:27solution...
00:34:28Ce n'est pas ce que dit
00:34:29le Nobel d'économie.
00:34:30Je ne veux pas vous contrenir.
00:34:32Il a sans doute
00:34:33ses raisons.
00:34:34Mais moi,
00:34:35je vous fais pari
00:34:36que vous-même,
00:34:37le jour où il y a
00:34:38le système à points,
00:34:39le premier truc que vous ferez,
00:34:40c'est que vous ferez
00:34:40votre simulation
00:34:41et moi aussi
00:34:41et vous aussi.
00:34:42c'est déjà le cas
00:34:43parce que vous pouvez
00:34:44liquider en fait
00:34:45déjà un âge.
00:34:46Aujourd'hui,
00:34:47ça va être 62 ans
00:34:47et 9 mois
00:34:48mais en fait,
00:34:49si vous voulez continuer,
00:34:50vous pouvez.
00:34:50Donc en fait,
00:34:51aujourd'hui,
00:34:51cette question-là,
00:34:52en fait,
00:34:52elle n'existe déjà plus
00:34:53et moi,
00:34:54je prône effectivement
00:34:55pour qu'on sorte
00:34:56la question de l'âge
00:34:56mais par contre,
00:34:58il y a cette question
00:34:58notamment des cotisations
00:34:59des trimestres
00:35:00et qu'on puisse choisir
00:35:01au moment où on a envie
00:35:02de partir en fonction,
00:35:03encore une fois,
00:35:04de ces choix de vie
00:35:04et vous reparler de la confiance.
00:35:06En fait,
00:35:06oui,
00:35:06je pense que c'est un modèle
00:35:07de société
00:35:07qu'on doit déterminer,
00:35:09qu'on doit proposer
00:35:10et une fois que les citoyens
00:35:11auront confiance
00:35:12dans ce modèle-là,
00:35:13ils pourront se projeter
00:35:14mais aujourd'hui,
00:35:15ce n'est pas le cas
00:35:15et c'est sûr
00:35:16que la réforme de 2023
00:35:17ne nous a pas aidé
00:35:18à avoir un débat démocratique
00:35:19apaisé.
00:35:20Je suis désolé,
00:35:20pardon,
00:35:21juste rebondir là
00:35:22parce que c'est moi
00:35:23qui donne les mauvaises nouvelles
00:35:24si on ne met pas
00:35:26pour le moment l'âge,
00:35:27en fait,
00:35:27il n'y a pas d'équilibre
00:35:28du tout à la réforme
00:35:29des retraites.
00:35:30On sait bien
00:35:30que c'est très impopulaire
00:35:31mais il y a une mesure d'âge
00:35:33parce que pour le moment,
00:35:37en réalité,
00:35:38il y a un déséquilibre total
00:35:40s'il n'y a pas un...
00:35:42Là, je deviens presque protecteur
00:35:44en réalité.
00:35:44Donc, attention,
00:35:46c'est un équilibre complexe
00:35:47à trouver
00:35:48et ça demandera des efforts.
00:35:50Moi, je vous le dis,
00:35:51en face,
00:35:51ça demandera des efforts,
00:35:52il n'y a pas de choses simples.
00:35:54On peut faire des critères
00:35:54de pénébité.
00:35:55Et des efforts à qui, alors ?
00:35:55Mais à tout le monde,
00:35:56on peut demander
00:35:57des critères de pénébité.
00:35:58Évidemment qu'il faut accompagner
00:36:00les carrières des femmes
00:36:00mais tout ça,
00:36:02les retraites,
00:36:03ce n'est pas un service social,
00:36:04en fait.
00:36:04Ça traduit l'ensemble
00:36:06des cotisations
00:36:07qu'ont payé des gens.
00:36:08Et donc, moi, j'entends
00:36:09et je suis prêt
00:36:10à faire plein de choses
00:36:11et à d'avancer.
00:36:12À un moment,
00:36:12il faut quand même
00:36:12qu'on paye, quoi.
00:36:14Oui, j'entends bien, monsieur,
00:36:15mais moi,
00:36:17je n'observe pas
00:36:18ce que vous dites
00:36:19sur la facilitation
00:36:21pour les jeunes diplômés
00:36:24aujourd'hui
00:36:24dans l'intégration
00:36:25de l'entreprise.
00:36:26Je ne le vois pas.
00:36:27Je vois effectivement
00:36:28qu'il y a eu
00:36:29une accélération
00:36:30avec l'apprentissage
00:36:31universitaire.
00:36:35Il y avait des dispositifs,
00:36:36je crois, d'ailleurs,
00:36:37pour faciliter ça,
00:36:38je crois qu'ils sont
00:36:38toujours présents.
00:36:41Mais le problème,
00:36:43c'est que moi,
00:36:43ce qu'on observe,
00:36:44c'est que ces entreprises
00:36:46qui font appel
00:36:47à des contrats
00:36:48d'apprentissage universitaire,
00:36:49master de pro
00:36:50ou licence pro,
00:36:53utilisent ces jeunes
00:36:55dans leur entreprise
00:36:58et puis,
00:36:59une fois le diplôme obtenu,
00:37:02ils sont remerciés.
00:37:03Il ne faut pas caractérer ça.
00:37:04Non, monsieur,
00:37:05je ne caricature pas.
00:37:06Je vous dis
00:37:06ce que nous observons,
00:37:07nous.
00:37:08Écoutez,
00:37:09je ne veux pas laisser dire ça.
00:37:11Il y a de tout.
00:37:12Vous avez sûrement
00:37:12des mauvais chefs d'entreprise
00:37:13et il y en a sûrement
00:37:14des très bien.
00:37:15Ce n'est pas une question
00:37:15d'être bon ou mauvais.
00:37:17Moi, je n'oppose personne.
00:37:19J'observe.
00:37:20Je voudrais qu'on se tourne.
00:37:21On a interrogé
00:37:22les futurs retraités.
00:37:23Si vous voulez bien,
00:37:25pas de critères d'âge,
00:37:29mais aujourd'hui,
00:37:31un jeune qui sort
00:37:32de l'université,
00:37:33s'il est excellent,
00:37:35il sort à 26 ans.
00:37:36Si elle a des incidents
00:37:39de parcours,
00:37:39il ressort un peu plus tard.
00:37:42Et à quel âge
00:37:44ils vont partir
00:37:45à la retraite ?
00:37:46On va leur poser
00:37:47la question tout à l'heure.
00:37:48Je ne suis pas sûre
00:37:49que ce soit le premier sujet
00:37:50d'inquiétude
00:37:51quand on sort des études
00:37:52de savoir
00:37:53quand on partira
00:37:54à la retraite.
00:37:54Je pense que c'est d'abord
00:37:55de savoir
00:37:55qu'est-ce qu'on va travailler.
00:37:58Mais on va y revenir
00:37:59dans un instant.
00:38:00Je pose la question.
00:38:02Je voudrais d'abord
00:38:04donner la parole
00:38:05à Mariette,
00:38:05si vous voulez bien,
00:38:06avant tout cela.
00:38:07Parce que Mariette,
00:38:08elle vous écoute
00:38:09depuis tout à l'heure.
00:38:09Elle entend ce mot
00:38:10retraite.
00:38:11Et vous aviez envie
00:38:12de disséquer ce mot aussi
00:38:14parce qu'il est étonnant
00:38:15ce mot retraite.
00:38:17Alors, il est étonnant
00:38:17et son histoire
00:38:18dans notre langue française,
00:38:20je crois,
00:38:20va éclairer
00:38:21un certain nombre
00:38:22de débats
00:38:23et presque d'impasses
00:38:24dans lesquelles nous sommes.
00:38:26Alors Adeline,
00:38:27il faut commencer
00:38:27par dire
00:38:27que c'est un mot
00:38:28riche.
00:38:29Lui, il est riche.
00:38:30Il cumule,
00:38:31si j'ose dire,
00:38:31deux emplois.
00:38:33C'est-à-dire,
00:38:33il y a deux grandes idées
00:38:34pour parler de la retraite.
00:38:35On a bien entendu
00:38:36la première idée,
00:38:38c'est liée à l'espace.
00:38:40Et c'est très physique.
00:38:41Qu'est-ce que c'était
00:38:42prendre sa retraite
00:38:43au XVIIe siècle ?
00:38:45Eh bien,
00:38:45c'était sortir,
00:38:48voilà,
00:38:48sortir de la foule,
00:38:49sortir,
00:38:49se retirer du monde
00:38:50et vous vous souvenez,
00:38:51Adeline,
00:38:51peut-être le bac français,
00:38:53la princesse de Clèves,
00:38:54à un moment donné.
00:38:54Madame Lafayette.
00:38:56Vous vous souvenez,
00:38:57elle va dans...
00:38:57Il y a une prof de français.
00:38:59Elle va dans ça,
00:39:00maison de retraite,
00:39:02mais ça veut dire
00:39:03maison religieuse,
00:39:04dans laquelle elle va
00:39:04se protéger
00:39:06des feux de l'amour.
00:39:07Alors aujourd'hui,
00:39:08on a un peu ça.
00:39:09Quand on nous dit,
00:39:09par exemple,
00:39:10certains voyagistes,
00:39:11vous allez faire
00:39:11une retraite de yoga,
00:39:13une méditation
00:39:15dans un très beau lieu
00:39:15naturel,
00:39:16c'est ça ?
00:39:17Mais c'est quelle racine
00:39:17alors ?
00:39:18Alors,
00:39:18la racine latine,
00:39:20c'est un verbe
00:39:21qui est retraéré,
00:39:23c'est-à-dire tout simplement
00:39:24retirer,
00:39:25le ré veut dire
00:39:26en arrière.
00:39:27Soit on se retire,
00:39:28soit en arrière,
00:39:29soit quelque chose
00:39:30ou quelqu'un.
00:39:30Donc on fait un pas,
00:39:32si vous voulez,
00:39:32on prend du champ.
00:39:33Alors,
00:39:34par exemple,
00:39:34Montaigne.
00:39:36Montaigne,
00:39:36quand il prend sa retraite,
00:39:38il a 38 ans.
00:39:39Et en fait,
00:39:40pourquoi il le fait ?
00:39:41Pour aller,
00:39:41il était à la mairie de Bordeaux,
00:39:43il avait beaucoup de travail,
00:39:43comme nos députés,
00:39:45mais il se retire dans son château
00:39:47pour écrire au calme
00:39:48ses essais.
00:39:50Est-ce que c'est aussi
00:39:51cette même racine,
00:39:52ce même sens
00:39:53qu'on a dans la retraite
00:39:54de Russie ?
00:39:55Ben oui,
00:39:55alors là,
00:39:56c'est un sens terrible,
00:39:57mais c'est la même chose,
00:39:57on se retire du front,
00:39:59on va vers l'arrière,
00:39:59on revient en France
00:40:00dans les plaines enneigées russes
00:40:03et c'était absolument terrible.
00:40:04Très de la rivière,
00:40:05Bérezina.
00:40:05Oui,
00:40:06Bérezina.
00:40:07Alors,
00:40:08dimension deuxième jambe
00:40:10du mot
00:40:11et dimension beaucoup plus positive,
00:40:12c'est celle qui est liée à l'argent
00:40:14parce que qu'est-ce que c'est une traite ?
00:40:16Une traite,
00:40:17c'est une somme d'argent
00:40:18soit que l'on doit,
00:40:19soit qu'on nous doit.
00:40:20Donc en fait,
00:40:21il faut entendre retraite,
00:40:23c'est-à-dire deuxième salaire
00:40:25quand on n'est plus salarié,
00:40:26justement.
00:40:27Quand on arrête de travailler,
00:40:29donc après la fin du salariat.
00:40:30Après la fin du salariat,
00:40:32mais ça,
00:40:32c'est spécifique à la langue française.
00:40:34En espagnol,
00:40:35par exemple,
00:40:35je parle sous la gouverne
00:40:36de Alejandra,
00:40:38qui est de langue natale espagnole.
00:40:40Il y a deux mots,
00:40:41le retireront,
00:40:42on se retire
00:40:43comme la retraite en français.
00:40:44Et puis il y a,
00:40:45très joli mot,
00:40:46la jubilation,
00:40:47la jubilation,
00:40:48on va jubiler,
00:40:49on va profiter
00:40:50d'une somme d'argent
00:40:51que l'on a gagnée
00:40:54en quelque sorte.
00:40:54À la retraite qu'on touche en Espagne,
00:40:56on l'appelle la jubilation.
00:40:57Jubilation.
00:40:58C'est formidable.
00:40:59Et alors,
00:40:59dans nos débats actuels,
00:41:01oui, pardon,
00:41:01comment vous dites ?
00:41:02Jubilation.
00:41:04Jubilation.
00:41:04Dans nos débats actuels,
00:41:06est-ce qu'on retrouve ces deux sens
00:41:07ou est-ce qu'il n'y en a qu'un ?
00:41:08Oui, là,
00:41:09on a bien entendu.
00:41:10Les deux sens sont là,
00:41:11le temps et l'argent.
00:41:12Mais je crois que ce qui se passe
00:41:13en ce moment,
00:41:13et ça explique certains blocages,
00:41:16à mon avis,
00:41:16c'est que la question du temps,
00:41:17elle est obsédante.
00:41:19On ne parle que de ça
00:41:20depuis trois ans.
00:41:2163,
00:41:2263,5,
00:41:2364,
00:41:2467,
00:41:2470,
00:41:2560.
00:41:25On ne sait plus,
00:41:26effectivement,
00:41:27à quel temps croire.
00:41:29Donc ça,
00:41:30c'est très problématique.
00:41:31C'est là que ça se crispe.
00:41:32Alors,
00:41:33il me semble qu'on fait ça
00:41:34parce que la vraie question
00:41:35sous-jacente,
00:41:36qui est celle de l'argent,
00:41:38qui est celle du financement,
00:41:39n'est pas réglée
00:41:40parce qu'il nous arrive
00:41:41cette révolution démographique,
00:41:42en effet.
00:41:43Vous l'avez bien dit,
00:41:44Adeline,
00:41:45avant,
00:41:45les gens vivaient une dizaine
00:41:45d'années à la retraite.
00:41:47Maintenant,
00:41:47c'est presque 30.
00:41:48Et on ne sait pas
00:41:49comment profiter,
00:41:51justement,
00:41:51avoir la jubilation
00:41:52de cette nouvelle
00:41:53tranche d'existence.
00:41:55C'est très problématique
00:41:56et ça dépasse,
00:41:57à mon avis,
00:41:58la question politique.
00:41:59Là,
00:41:59il faudrait tous s'y mettre.
00:42:00Et alors,
00:42:00en attendant,
00:42:01qu'est-ce qui se passe ?
00:42:02Nous sommes tous
00:42:03des petits montagnes.
00:42:06Peut-être qu'ils ont envie
00:42:07de s'arrêter
00:42:08pour faire de la musique,
00:42:09pour faire des belles randonnées,
00:42:11je ne sais pas,
00:42:12mais ils n'ont pas tous
00:42:13un beau château réel.
00:42:14Un château d'Iquem ?
00:42:15Voilà,
00:42:15exactement.
00:42:16pour se retirer.
00:42:17Merci,
00:42:17Mariette,
00:42:18c'est sûr.
00:42:19Ou le talent de montagne
00:42:19et les compétences de montagne.
00:42:21Peut-être aussi.
00:42:22Je voudrais me tourner
00:42:23vers les actifs
00:42:23parce qu'on a eu
00:42:24ceux qui sont bientôt
00:42:25à la retraite,
00:42:25ceux qui y sont déjà.
00:42:26Je voudrais qu'on parle
00:42:27de ceux qui payent
00:42:28les pensions
00:42:29des retraités actuels.
00:42:30C'est ça,
00:42:31le principe de la retraite
00:42:32par répartition.
00:42:34Alexandra.
00:42:34Alors,
00:42:35du coup,
00:42:35c'est Alejandra ?
00:42:36Alexandra.
00:42:37Alexandra.
00:42:38Vous avez 47 ans,
00:42:40c'est ça ?
00:42:40Et vous,
00:42:41vous cumulez deux emplois ?
00:42:42Oui.
00:42:43Est-ce que vous vous interrogez
00:42:46votre retraite ?
00:42:47Je disais ça
00:42:48l'autre jour
00:42:49à mon mari.
00:42:50En fait,
00:42:50quand je suis arrivée
00:42:51en France,
00:42:51j'avais 27 ans.
00:42:53Avec un enfant,
00:42:54je ne me suis jamais
00:42:55posé la question
00:42:56de la retraite.
00:42:57Ils sont passés
00:42:57déjà 20 ans.
00:42:59Ça passe vite.
00:43:01Oh, waouh,
00:43:02ça va arriver vite
00:43:02parce que 20 ans
00:43:03sont déjà passés.
00:43:05Vraiment,
00:43:06je suis quelqu'un
00:43:07de très positif.
00:43:07J'ai eu la chance
00:43:08de travailler comme cadre
00:43:09et comme vous avez dit,
00:43:11ce n'est pas la même chose
00:43:12que les artisans.
00:43:14J'ai cumulé
00:43:15un travail
00:43:15d'assistant
00:43:15de direction
00:43:16et je suis professeure
00:43:19d'espagnol
00:43:20à l'Institut
00:43:20catholique de Paris.
00:43:23Donc,
00:43:23j'adore travailler.
00:43:25J'espère arriver
00:43:26à l'âge
00:43:26de...
00:43:27et un bel âge
00:43:29pour continuer
00:43:29à travailler.
00:43:30Mais c'est vrai
00:43:30que Montaigne,
00:43:31ça fait rêver.
00:43:32J'aimerais bien aussi
00:43:35de partir voyager.
00:43:38Mais la question
00:43:39que me pose
00:43:39plus un peu
00:43:41de nostalgie,
00:43:43c'est les artisans
00:43:43parce que mon mari
00:43:44c'est un artisan,
00:43:45c'est un artisan.
00:43:45Il est plus fataliste.
00:43:47Il me dit à la maison,
00:43:50est-ce que ça coûte
00:43:51la peine de travailler
00:43:52jusqu'à 67 ans
00:43:53alors qu'il se casse
00:43:54sa santé ?
00:43:55Il est VTC.
00:43:56Il est VTC ?
00:43:57Ah oui,
00:43:58donc il est en voiture.
00:43:58C'est des soubliés
00:43:59de beaucoup de réformes.
00:44:02Donc,
00:44:02si vous pouvez répondre
00:44:03à cette question
00:44:04pour les soubliés,
00:44:06je ferai...
00:44:06Je me réfère à un appel
00:44:08à ne pas les soubliés.
00:44:10C'est tout.
00:44:11Qui veut répondre
00:44:12à Alexandra ?
00:44:14Je pense que vous avez raison
00:44:16et qu'aujourd'hui,
00:44:17il y a plusieurs catégories.
00:44:19En fait,
00:44:19on parle beaucoup
00:44:20de la retraite
00:44:20pour les salariés
00:44:21parce que c'est quand même
00:44:23la majeure partie aujourd'hui
00:44:24en tout cas
00:44:25de la population active
00:44:27et on voit bien
00:44:28que finalement,
00:44:29ça ne suffit pas
00:44:30et qu'un certain nombre
00:44:31d'activités,
00:44:33on peut dire,
00:44:34alternatives
00:44:35et je pense qu'il a
00:44:37le statut peut-être
00:44:38d'auto-entrepreneur
00:44:39ou voilà,
00:44:40se sont développés.
00:44:42Et il y a beaucoup
00:44:43de professions
00:44:44en fait qui sont aujourd'hui
00:44:45dans le statut
00:44:46d'auto-entrepreneur.
00:44:47Il faut arriver
00:44:47à distinguer le métier,
00:44:49ce qu'on fait,
00:44:49ce qu'on fabrique
00:44:50ou ce qu'on fait chaque jour
00:44:51et le statut
00:44:52en fait qui permet
00:44:54de cotiser
00:44:54et on parle de la retraite
00:44:56mais on pourrait parler aussi
00:44:57de la protection sociale.
00:44:58en fait de la sécurité sociale
00:44:59et du coup
00:45:00s'il est en maladie aussi
00:45:01aujourd'hui,
00:45:01il n'est pas protégé,
00:45:02en tout cas moins
00:45:03qu'un salarié.
00:45:05Le statut d'auto-entrepreneur
00:45:07s'est beaucoup développé
00:45:08et il est attractif
00:45:09sur le moment,
00:45:10au moment où vous travaillez.
00:45:11Par contre,
00:45:12vous ne cotisez pas.
00:45:13Donc vous ne cotisez pas
00:45:14pour la retraite
00:45:15et vous ne cotisez pas
00:45:16pour la sécurité sociale.
00:45:17Tant que vous êtes
00:45:18en bonne santé
00:45:18et que vous travaillez,
00:45:19tout va bien
00:45:20mais le jour,
00:45:21évidemment je ne lui souhaite pas,
00:45:22où il lui arrive
00:45:23quoi que ce soit,
00:45:24où il a un accident,
00:45:24s'il est VTC,
00:45:25il a un accident de voiture,
00:45:26il ne peut plus travailler,
00:45:27il a mal au dos,
00:45:28en fait il n'est pas couvert.
00:45:30Et donc c'est ça en fait
00:45:31la difficulté.
00:45:32Et l'autre difficulté
00:45:33pour nous en tant qu'État,
00:45:35pour le système
00:45:36en fait de protection sociale
00:45:37et son financement,
00:45:38ce sont des cotisations en moins.
00:45:40Donc on voit bien
00:45:41que finalement,
00:45:41en fait on a un déficit
00:45:42et on a un problème
00:45:44avec les cotisants,
00:45:46en fait avec les personnes
00:45:46qui travaillent
00:45:47et qui ne cotisent plus assez
00:45:49pour financer derrière.
00:45:50Mais par exemple,
00:45:50Alexandra,
00:45:51comment votre mari
00:45:52il envisage sa retraite ?
00:45:53Il met de l'argent de côté ?
00:45:55Il y arrive ?
00:45:56C'est compliqué.
00:45:58En fait je vois tous les jours
00:45:59que c'est difficile
00:46:00pour les,
00:46:00et en général
00:46:01pour les VTC,
00:46:02pour les taxis.
00:46:03C'est compliqué aujourd'hui,
00:46:05le travail
00:46:05ce n'est pas le même
00:46:06qu'avant.
00:46:07Avant,
00:46:07je pense que ça fait 10 ans,
00:46:08c'était différent.
00:46:10Mais je pense que c'est devenu
00:46:12aussi un travail informel
00:46:13pour beaucoup de gens
00:46:14qui n'ont pas l'accès au travail.
00:46:16Et comme vous avez dit,
00:46:18avant j'étais auto-entrepreneur aussi,
00:46:20j'étais traductrice,
00:46:21j'ai donné des cours d'espagnol
00:46:23dans les instituts
00:46:24et moi je me suis dit,
00:46:25je me suis posé la question
00:46:26il faut mieux que je sois salariée.
00:46:28Et là aujourd'hui
00:46:29je ne les regrette pas.
00:46:30Mais là,
00:46:31la société en fait
00:46:32elle s'est libéralisée
00:46:33et le travail
00:46:33s'est vraiment beaucoup
00:46:34trop libéralisé
00:46:35et donc du coup
00:46:36notre système
00:46:36qui reposait quand même
00:46:37sur la solidarité
00:46:38et bien il ne fonctionne plus.
00:46:40Et c'est aussi pour ça
00:46:41qu'on a des déficits énormes
00:46:42et qu'on n'arrive plus
00:46:43à financer derrière
00:46:44la protection sociale
00:46:45au sens large.
00:46:45Sécurité sociale et retraite.
00:46:47J'en dit déberger.
00:46:48Je crois que c'est la question
00:46:48de la soutenabilité
00:46:49de notre modèle social
00:46:50qui est posée.
00:46:52On est tous très attachés
00:46:53à notre modèle social.
00:46:54Le chômage,
00:46:56la sécurité sociale,
00:46:57la solidarité en général
00:46:59et les retraites.
00:47:01Si on veut que ça continue,
00:47:02si on veut que ça continue
00:47:03à bien se passer,
00:47:04on dit parfois
00:47:06qu'on a le meilleur
00:47:06système social du monde.
00:47:08En tout cas,
00:47:09on est le pays
00:47:09qui dépense le plus
00:47:10en matière des dépenses publiques
00:47:12et dans la dépense publique,
00:47:14un euro sur deux,
00:47:15c'est le système social,
00:47:16retraite, maladie,
00:47:18chômage, etc.
00:47:19Donc,
00:47:20qu'est-ce qu'on fait ?
00:47:22Est-ce qu'on le laisse mourir ?
00:47:24Est-ce qu'on le laisse tomber ?
00:47:26Ou est-ce qu'on prend
00:47:27les décisions courageuses
00:47:28qui s'imposent
00:47:28pour faire en sorte
00:47:29que ça continue à durer ?
00:47:32Il suffit de se comparer
00:47:33avec les autres pays européens
00:47:34qui sont,
00:47:36pour l'essentiel,
00:47:36des grandes démocraties
00:47:37qui sont comparables
00:47:39à la nôtre ?
00:47:41Durée de cotisation,
00:47:42mais aussi durée
00:47:43d'indemnisation
00:47:44pour le chômage,
00:47:45mais aussi règle
00:47:46s'agissant des arrêts maladie.
00:47:49Les arrêts maladie,
00:47:49par exemple,
00:47:50ils ont triplé
00:47:51en 25 ans.
00:47:52On est passé
00:47:52de 6 milliards
00:47:53à 17 milliards.
00:47:55Est-ce que
00:47:55quelqu'un ici
00:47:57pense qu'on va pouvoir
00:47:58comme ça tripler
00:47:59tous les 25 ans
00:47:59et qu'on va continuer
00:48:01à pouvoir indemniser
00:48:02correctement ceux
00:48:02qui sont malades
00:48:03si jamais il y a
00:48:04de tels abus du système ?
00:48:06Moi, je pense
00:48:06que les Français
00:48:07sont prêts,
00:48:08je pense que vous êtes prêts,
00:48:09je pense que tout le monde
00:48:10est mûr
00:48:11au fait de faire
00:48:12des réformes courageuses
00:48:13pour peu qu'elles soient
00:48:14justes,
00:48:15qu'elles soient équilibrées,
00:48:16qu'elles soient crédibles
00:48:17dans la durée
00:48:19et qu'on puisse se dire
00:48:20là, c'est bon
00:48:21avec ce type de réformes.
00:48:22Mais ça veut dire aussi
00:48:23que quand vous votez,
00:48:25il faut faire attention.
00:48:26C'est facile
00:48:26d'écouter ceux
00:48:28qui vous disent
00:48:28on aimerait,
00:48:31on va vous proposer
00:48:32de faire plus,
00:48:32on va vous proposer
00:48:33que ce soit plus facile,
00:48:34on va vous proposer
00:48:34de travailler moins,
00:48:35on va vous proposer
00:48:36de plus vous indemniser,
00:48:37on va vous proposer
00:48:38monts et merveilles.
00:48:39Mais derrière,
00:48:40qu'est-ce qu'il y a ?
00:48:41Il y a un échec total
00:48:42du système.
00:48:43Marc, vous vouliez intervenir ?
00:48:44Est-ce qu'on pourrait
00:48:45aborder la question
00:48:46de la taxation du capital
00:48:47par rapport
00:48:48à la taxation du travail ?
00:48:49Parce qu'il y a quand même
00:48:50un énorme différentiel
00:48:52qui quand même
00:48:53pourrait participer
00:48:54pour une bonne part
00:48:55au financement
00:48:56du budget de la France.
00:48:57Je vous invite
00:48:58à suivre les débats
00:48:59demain dans l'hémicycle.
00:49:00Vous pouvez passer
00:49:01votre samedi devant LCP.
00:49:03Moi, je voudrais apporter
00:49:04une réponse très courte
00:49:05à Marc sur le sujet.
00:49:07C'est que la France
00:49:08n'est pas une île.
00:49:09La France est dans
00:49:10un écosystème
00:49:12européen et mondial.
00:49:14Donc si nous,
00:49:15on décide demain,
00:49:16parce qu'on trouve
00:49:16ça plus juste,
00:49:17de prendre davantage
00:49:18sur le capital
00:49:19que sur le travail,
00:49:20qu'est-ce qui risque
00:49:21de se passer ?
00:49:22C'est qu'on risque
00:49:22d'avoir des délocalisations,
00:49:24des transferts,
00:49:25des investissements
00:49:25qui simplement
00:49:26vont se faire ailleurs.
00:49:28Mais oui,
00:49:28ça se fait déjà.
00:49:29Et c'est pour ça
00:49:29que parce que ça existe déjà,
00:49:31il faut faire attention
00:49:31que ça ne s'aggrave pas.
00:49:33Et il faut se comparer.
00:49:35Et dites-vous simplement
00:49:37une chose,
00:49:38c'est qu'on est dans le pays,
00:49:39globalement,
00:49:40entreprises,
00:49:41français,
00:49:42tout confondu,
00:49:44on est dans le pays
00:49:44le plus taxé du monde.
00:49:46J'entends souvent parler
00:49:47chez mes collègues
00:49:48d'injustice fiscale.
00:49:49Mais si nous,
00:49:50on est injuste,
00:49:51comment sont les autres ?
00:49:52Je parle de déséquilibre.
00:49:53Moi, je ne parle pas
00:49:54de taxation globale.
00:49:55Je suis absolument d'accord
00:49:56sur le niveau global
00:49:57de la taxation.
00:49:58Mais comparer à la taxation
00:49:59du capital en France,
00:50:00est-ce qu'elle est ?
00:50:01La taxation du capital,
00:50:03que ce soit le capital,
00:50:05l'impôt,
00:50:06le patrimoine
00:50:06ou le reste,
00:50:08c'est parce qu'on est
00:50:09très taxé
00:50:10qu'on est plus compétitif.
00:50:12Et quand on est plus compétitif,
00:50:13les choses,
00:50:13elles se passent sans nous,
00:50:14elles se passent à nous.
00:50:14Paysa, vous vouliez intervenir ?
00:50:16Je voulais intervenir,
00:50:17justement,
00:50:17pour revenir sur ce que vous disiez.
00:50:19C'est qu'effectivement,
00:50:20il faudra être courageux
00:50:22et tout le monde
00:50:22devra faire un effort.
00:50:26Mais autant les travailleurs,
00:50:29les gens salariés,
00:50:30les gens qui cotisent
00:50:31feront un effort
00:50:32parce qu'ils subissent
00:50:33la réforme.
00:50:34Mais il faudrait peut-être aussi
00:50:35que les gens
00:50:35qui ont les moyens
00:50:36puissent subir aussi
00:50:37ces réformes-là
00:50:38et nous aider,
00:50:39nous qui cotisons
00:50:40et qui sommes salariés.
00:50:42On ne peut pas aller chercher
00:50:43dans une espèce
00:50:45de tonneau des Danaïdes
00:50:46infiniment
00:50:47pour payer
00:50:49ce qu'on nous réclame.
00:50:50Vous savez, madame,
00:50:51dans France,
00:50:51on est tous le riche
00:50:52de quelqu'un d'autre.
00:50:53Donc au début,
00:50:53on vous dit
00:50:54qu'on va prendre
00:50:54sur les 1 800 familles
00:50:55les plus riches
00:50:56et à la fin,
00:50:57c'est vous qui payez
00:50:58les impôts
00:50:59sur les classes moyennes.
00:51:00Donc il faut toujours
00:51:00se méfier de cette réflexion.
00:51:01Il les paye déjà, en fait.
00:51:02Contrairement aux 1 800...
00:51:03Mais oui, bien sûr.
00:51:04Mais on est dans un système...
00:51:05On n'est pas tous en même temps.
00:51:06On n'est pas tous en même temps.
00:51:08Ça correspond aussi
00:51:08à une volonté politique, monsieur.
00:51:10C'est une volonté politique.
00:51:12Tout le monde peut le regarder.
00:51:12les gens les plus riches
00:51:15dans notre pays,
00:51:16ils payent
00:51:16l'immense majorité
00:51:17des impôts
00:51:18qui nous permettent
00:51:18de faire fonctionner le pays.
00:51:20Donc ça, c'est la vérité.
00:51:21Tout le monde peut le regarder.
00:51:22Il y a les chiffres de l'INSEE.
00:51:24Les gens qui sont
00:51:24dans les 10 %
00:51:25des salaires
00:51:26les plus élevés
00:51:27payent déjà
00:51:27plus des deux tiers
00:51:30de l'impôt.
00:51:33Ceux que vous appelez
00:51:34les ultra-riches,
00:51:34souvent, c'est ceux qui...
00:51:35Bernard Arnault,
00:51:36il me semble plus riche
00:51:37que tous les personnes
00:51:38autour de la table.
00:51:39Je pense que Bernard Arnault,
00:51:40il est déjà bien sympa
00:51:42de rester en France
00:51:42parce que vous voyez,
00:51:43avec des mécaniques comme ça...
00:51:45Avec des mécaniques comme ça...
00:51:46Mais vous savez, madame,
00:51:48il paye énormément d'impôts.
00:51:50Excusez-moi, monsieur.
00:51:51Et les entreprises
00:51:51qui le dirigent.
00:51:54On se focalise
00:51:56sur Bernard Arnault.
00:51:58Il revient sur la table
00:51:59aujourd'hui.
00:52:02Bernard Arnault
00:52:02est effectivement
00:52:03bien sympathique
00:52:04de rester en France.
00:52:06Mais la France
00:52:07offre un système
00:52:08éducatif
00:52:09de professionnalisme
00:52:09professionnalisme
00:52:10et ces menaces
00:52:11de partir aux Etats-Unis
00:52:13pour fabriquer
00:52:13ces sacs Vuitton,
00:52:15ça ne va pas être
00:52:16si commode que ça.
00:52:17Non.
00:52:17Surtout avec Trame.
00:52:18Dans nos impôts,
00:52:20on paie effectivement
00:52:21des impôts,
00:52:21on trouve ça tous
00:52:22un peu cher,
00:52:23mais en contrepartie,
00:52:24on a un système éducatif,
00:52:25on a un système
00:52:26professionnel
00:52:27de technicité
00:52:28et c'est par l'impôt
00:52:29qu'on l'a.
00:52:30Donc, il y a
00:52:32effectivement
00:52:32la partie
00:52:33dépenses
00:52:35des uns
00:52:36et des autres,
00:52:36les dépenses collectives,
00:52:37mais il y a aussi
00:52:38ce que l'Etat redistribue.
00:52:39Mais là,
00:52:43on est sur un horizon
00:52:44de 1030
00:52:44et moi,
00:52:47à vous entendre,
00:52:48c'est à ceux
00:52:50qui travaillent
00:52:51et à ceux
00:52:51qui ont fini
00:52:52de travailler
00:52:52qui doivent prendre
00:52:54en charge
00:52:54en grande partie
00:52:55les problématiques
00:52:57de financement
00:52:58de demain.
00:52:59Sylvain Maillard.
00:53:00Moi, c'est pas ce que
00:53:01je voulais dire.
00:53:02Je n'ai pas terminé.
00:53:03Il va falloir donner
00:53:05un peu le micro
00:53:05aux autres aussi,
00:53:06cher Antoine.
00:53:07Comment se fait-il
00:53:08que les femmes
00:53:09soient à temps
00:53:11partiel,
00:53:13de façon quand même
00:53:14très généralisée ?
00:53:16Je voudrais aussi...
00:53:17Comment fait-on
00:53:18pour rassurer,
00:53:20pour assurer
00:53:21les nouvelles générations ?
00:53:23Je vais aller
00:53:25confisquer le micro
00:53:26d'Antoine.
00:53:27C'est pas possible.
00:53:29Vous vous posez des questions.
00:53:30Je vous taquine.
00:53:32Je suis ravi.
00:53:34Je réponds
00:53:34dans ce que vous voulez ?
00:53:36Non, allez-y.
00:53:36Répondez-lui.
00:53:37Très rapidement.
00:53:39C'est compliqué.
00:53:41J'ai un peu
00:53:43une différence
00:53:44par rapport
00:53:44à mes collègues.
00:53:45Je continue
00:53:45mon activité professionnelle
00:53:47à côté de mon métier
00:53:47de député.
00:53:48Je suis un chef d'entreprise.
00:53:49Je continue mon activité.
00:53:50Je ne veux pas dépendre
00:53:51de la politique.
00:53:51Ça a toujours été
00:53:52pour moi quelque chose
00:53:53d'important.
00:53:54Je sors de l'entreprise
00:53:56et je vais travailler
00:53:57toute la nuit.
00:53:57Je cumule.
00:53:58Je suis un cumulard
00:53:59comme j'entends.
00:53:59Je fais 90 heures
00:54:00par semaine
00:54:00et ça me convient très bien.
00:54:02J'ai la chance
00:54:02d'être en bonne santé
00:54:03pour le faire.
00:54:04Ce qui m'effraie beaucoup,
00:54:06j'ai la chance
00:54:07de beaucoup voyager,
00:54:08c'est qu'on va passer
00:54:09des mois et des années
00:54:11à parler de la retraite,
00:54:12de parler de tout ce qui...
00:54:14La fin de la vie,
00:54:15évidemment,
00:54:16c'est important,
00:54:17mais le monde
00:54:18est en train
00:54:18de se transformer
00:54:19à une vitesse incroyable.
00:54:20Il y a des défis
00:54:20incroyables tout au long.
00:54:22Je vois les jeunes ici.
00:54:23Ils devraient partir
00:54:24pour conquérir le monde
00:54:25et on est en train
00:54:26de leur faire un monde.
00:54:26que je voulais entendre
00:54:27il y a 19 ans.
00:54:28Oui, il y a de la place.
00:54:29Oui, on peut faire des choses.
00:54:30Oui, on a de la chance
00:54:31d'être français.
00:54:31Oui, on a une bonne éducation
00:54:32et il faut se battre.
00:54:33Mais oui,
00:54:34la compétition est forte
00:54:35et partir avec des boulets
00:54:36au pied comme partent
00:54:37nos entreprises.
00:54:38On n'a pas parlé
00:54:39de l'industrie.
00:54:3920 milliards de plus
00:54:40d'impôts de production
00:54:41avant le moindre outil
00:54:43argent gagné.
00:54:44Vous payez de l'impôt.
00:54:47Et donc, en fait,
00:54:48c'est un choix de société.
00:54:48Vous l'avez parfaitement dit.
00:54:49C'est un choix de société.
00:54:50Est-ce qu'on veut
00:54:51conquérir le monde
00:54:52ou bien est-ce qu'on accepte
00:54:54une sorte de déclin
00:54:55que l'on ressent tous
00:54:56depuis des années
00:54:57en se disant
00:54:57au fond,
00:54:58le monde continue à avancer
00:54:59et nous, pas très vite
00:55:00à côté ?
00:55:01Vous savez que je vous avais
00:55:01promis une surprise
00:55:02au début de l'émission.
00:55:04Vous vous souvenez ?
00:55:04Je voudrais qu'on accueille
00:55:06un homme qui a décidé
00:55:07lui de recommencer
00:55:08à cotiser
00:55:08et je suis sûre
00:55:09que vous le connaissez tous.
00:55:11Bonsoir Gérard Holtz.
00:55:14Et merci d'être avec nous
00:55:16ce soir Gérard.
00:55:17On voulait absolument
00:55:18vous faire un clin d'œil
00:55:19avant la première
00:55:20de votre nouvelle émission
00:55:21qui a lieu ce soir
00:55:22sur LCP.
00:55:23C'est à 21h.
00:55:24Ça s'appelle le banquet.
00:55:25Vous serez aux côtés
00:55:26d'Anna Kamana
00:55:27pour parler culture.
00:55:28Que va-t-on voir ce soir
00:55:30dans le banquet Gérard ?
00:55:31Alors on a appelé ça
00:55:34le banquet déjà,
00:55:35l'explication,
00:55:36parce qu'on veut parler
00:55:37de toute la culture
00:55:38de Platon,
00:55:40Aristophane,
00:55:42ces hommes
00:55:43qu'il a coupés en deux,
00:55:44jusqu'au banquet
00:55:45d'Astérix.
00:55:46Voilà, toute la culture.
00:55:47Et j'ai même renommé LCP
00:55:48la culture populaire.
00:55:51Voilà, c'était simple
00:55:52la culture populaire.
00:55:53Parce qu'on veut être capable
00:55:54de parler à la fois
00:55:55de Tintin
00:55:56et de la danse classique,
00:55:58des plus grands prix littéraires
00:55:59jusqu'au tatouage,
00:56:03tout, toute la culture,
00:56:05mais la culture
00:56:05sans se prendre la tête.
00:56:06Parce que c'est ça l'idéal
00:56:07et c'est pour ça aussi
00:56:08que j'ai accepté.
00:56:09Gérard, je suis désolée,
00:56:10mais on vient de consacrer
00:56:12notre émission à la retraite.
00:56:14Bon, vous,
00:56:15vous aviez quitté
00:56:15la télévision en 2016.
00:56:17Qu'est-ce qui vous a donné
00:56:18envie de replonger ?
00:56:20LCP.
00:56:21C'est très simple.
00:56:22La chaîne chic et intelligente.
00:56:26Je vous écoutais, moi.
00:56:28C'est là où il y a les débats
00:56:30sans avoir trop de polémiques,
00:56:32dans le respect des uns des autres.
00:56:34Ça, c'est plaisant.
00:56:35Et puis les documentaires aussi
00:56:36qu'il y avait sur LCP.
00:56:37Et puis surtout aussi,
00:56:39Anna Cabana.
00:56:40Anna Cabana qui m'appelle
00:56:41en disant
00:56:41« Gérard, j'ai besoin d'un complice ».
00:56:44Ça ne va pas être le rôle
00:56:46ni de Chavanne
00:56:47ni d'un autre
00:56:48dans les autres émissions.
00:56:50Ça va être une complicité
00:56:51permanente entre nous
00:56:52parce que tu vas nous apporter
00:56:54de l'humour un peu,
00:56:56de la culture, beaucoup.
00:56:59Et puis une façon
00:57:00de voir les choses
00:57:01avec beaucoup de bon sens.
00:57:02Et j'ai dit du oui tout de suite.
00:57:04Quand Anna m'a appelé,
00:57:05j'ai dit oui tout de suite
00:57:06pour ce banquet-là
00:57:09qu'on va partager ce soir.
00:57:10Alors, ce soir,
00:57:12on va parler ce soir
00:57:13d'un album
00:57:13qui est sorti hier soir,
00:57:15c'est-à-dire Astérix.
00:57:16Astérix, le gaulois.
00:57:17Phénomène,
00:57:18est-ce que c'est
00:57:18l'identité française
00:57:19ou est-ce que c'est
00:57:20de la caricature ?
00:57:22Et on a
00:57:22Anne Goscinny,
00:57:24Sylvie Uderzo,
00:57:25on a Jules,
00:57:27dessinateur extraordinaire
00:57:28qui va aussi nous parler
00:57:29de Picsou
00:57:29mais qui est fou d'Astérix.
00:57:31Nous avons également
00:57:32Nicolas Rouvière,
00:57:34un universitaire
00:57:37qui a fait sa thèse
00:57:38sur Astérix.
00:57:39C'est quand même
00:57:39extraordinaire.
00:57:40Il connaît tout,
00:57:41tout, tout Astérix.
00:57:42Et puis,
00:57:42la cerise sur le gâteau,
00:57:44c'est un homme politique
00:57:45qui a plutôt marqué son temps
00:57:46et qui a continué
00:57:47et qui continue
00:57:48de faire l'actualité.
00:57:49C'est Édouard Philippe.
00:57:50Ah oui,
00:57:50c'est pas un personnage
00:57:51d'Astérix.
00:57:53Absolument.
00:57:55Absolument.
00:57:56Vous choisirez le personnage
00:57:57que vous allez lui attribuer.
00:57:58OK ?
00:57:59Bon, Édouard Philippe
00:58:00qui est fou d'Astérix.
00:58:02On ne le savait pas forcément
00:58:03mais qui a été très bluffant
00:58:05en disant
00:58:06moi je préfère Astérix
00:58:07par exemple
00:58:08chez les Corses
00:58:08ou l'Astérix dans la Zizanie.
00:58:10Je ne sais pas si vous voyez
00:58:11ce que je veux dire.
00:58:12Il a dit lui-même
00:58:13qu'il préférait
00:58:14Alors Gérard,
00:58:14vous ne les voyez pas
00:58:15mais tous les députés
00:58:15en plateau font
00:58:16oui, oui, oui, oui, oui, oui.
00:58:18Oui, oui.
00:58:19C'est étonnant.
00:58:21Merci en tout cas,
00:58:22c'est super sympa
00:58:22d'avoir été avec nous en direct
00:58:23ce soir Gérard Roltz.
00:58:25Le banquet,
00:58:25c'est donc à 21h sur LCP
00:58:27tout à l'heure
00:58:28pour la première
00:58:28avec Anna Cabana.
00:58:30Longue vie au banquet Gérard ?
00:58:32Et nulle part ailleurs.
00:58:33Merci.
00:58:34Vive le sport
00:58:34et surtout vive la culture.
00:58:36Salut.
00:58:37Je voulais vous remercier
00:58:38aussi d'avoir été là.
00:58:40Je voulais donner la parole
00:58:40à Alexandre
00:58:41qui a 19 ans
00:58:42qui est étudiant
00:58:43qui s'inquiète déjà
00:58:43pour sa retraite
00:58:44mais qui s'inquiète aussi
00:58:45pour le travail.
00:58:47Un tout petit mot à Alexandre
00:58:48parce que quand même
00:58:49c'est vous l'avenir.
00:58:50C'est ça.
00:58:51C'est vous qui cotiserez pour nous.
00:58:53C'est ça.
00:58:54Donc bon,
00:58:54je pense que déjà
00:58:55s'il n'y a pas d'effort collectif
00:58:56on ne s'en sortira pas.
00:58:58Ça c'est important.
00:58:58Il va falloir que
00:58:59les retraités
00:59:00fassent un effort
00:59:02que nous aussi
00:59:02les jeunes
00:59:03nous allions
00:59:04vers un modèle meilleur.
00:59:07Ensuite,
00:59:07moi je suis fils d'agriculteur.
00:59:09Voilà,
00:59:09j'habite dans un petit village
00:59:10de 600 habitants
00:59:11de l'héros
00:59:11qui se nomme
00:59:13Saint-Nazaire-des-Pesans.
00:59:14Je salue mon mère
00:59:14qui nous regarde d'ailleurs.
00:59:17Écoutez,
00:59:18là-bas j'ai appris
00:59:18ce que signifie
00:59:19le mot travail.
00:59:22J'ai travaillé
00:59:24dès l'âge de 10 ans
00:59:25avec mes parents
00:59:25dans les champs.
00:59:26On commence
00:59:27avant que le soleil
00:59:28ne se lève.
00:59:30Et il y a une fatigue
00:59:31que ces personnes-là
00:59:32thaisent
00:59:33car elles marchent
00:59:34toute la journée
00:59:35dans les champs.
00:59:36Voilà.
00:59:37Donc moi j'ai une question.
00:59:38Mais on n'a plus le temps Alexandre.
00:59:40Moi je voulais
00:59:40vous donner le mot
00:59:41de la fin
00:59:41parce que je voulais
00:59:42vous remercier
00:59:42d'être venu
00:59:43parce que je savais
00:59:44que vous aviez
00:59:44ce message de labeur
00:59:46que vous vouliez porter
00:59:46ce soir sur le plateau.
00:59:47C'est promis,
00:59:48on vous réinvite
00:59:49la semaine prochaine
00:59:49à venir
00:59:50dans chaque voix compte.
00:59:51Je serai dans les rôts.
00:59:52Mais vous reviendrez,
00:59:53je vous le promets.
00:59:55Je voulais vous remercier
00:59:55d'avoir joué le jeu
00:59:56ce soir avec le public
00:59:57de chaque voix compte.
00:59:58Cette émission est rediffusée
00:59:59tout à l'heure
01:00:00à 23h30.
01:00:01Lundi,
01:00:02vous avez rendez-vous
01:00:03avec Francis Letellier
01:00:04pour l'Indicé Politique.
01:00:05Il recevra Sébastien Chenu.
01:00:06Nous on sera là
01:00:07mardi à 19h30 évidemment.
01:00:09Dans un instant,
01:00:10vous embarquez
01:00:10pour quai numéro 8
01:00:11et puis après à 21h
01:00:12vous vous souvenez,
01:00:13c'est le banquet
01:00:13avec Anna Cabana
01:00:14et Gérard Rolz.
01:00:15Passez une belle fin de semaine
01:00:16et à mardi.
01:00:18Merci à tous.
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