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  • il y a 2 semaines
Et dans celle de Brad Pitt, qui l’interprète ? 🎬

À l’occasion de la sortie du film F1 au cinéma, Jean-Philippe Lachaux, neuroscientifique et auteur du livre Dans le cerveau des champions aux Éditions Odile Jacob, décrypte les ressorts mentaux de la performance extrême.

Concentration intense, goût du risque, gestion de la pression… Ce qui se joue sur la piste commence bien avant le départ : dans le cerveau. Et si les mécanismes mentaux d’un pilote ressemblaient à ceux d’un acteur ?
Transcription
00:00Une fraction de seconde de d'inattention, c'est la mort.
00:03Si la dernière chose que je fais, c'est de conduire cette voiture,
00:05je vais prendre cette vie, mec.
00:11Bonjour, je m'appelle Jean-Philippe Lachaud,
00:12je suis chercheur en neurosciences et je me spécialise particulièrement
00:15sur l'attention et la concentration.
00:16Et donc il y a la sortie du film F1,
00:18qui est un moment très intéressant pour combiner
00:21deux types de concentrations, qui sont celles du pilote de Formule 1
00:23et celles de l'acteur.
00:24C'est de ça dont on va parler aujourd'hui,
00:25les côtés très transversaux de la concentration
00:27qu'on trouve dans tous les domaines.
00:30Ils sont hyper concentrés, ces pilotes,
00:41dans des situations où tout change tout le temps.
00:43Et il y a énormément d'informations,
00:44donc leur attention, certes, elle va tout le temps se balader,
00:47mais elle se balade de façon parfaitement maîtrisée,
00:49de fraction de seconde en fraction de seconde.
00:55Peut-être que ce qui est le plus addictif,
00:57c'est cet état d'attention parfait.
00:59Et je pense que c'est ça qu'ils recherchent.
01:01La peur n'apporte rien.
01:02Et ça permet d'avoir une intention qui est extrêmement ciblée,
01:04vraiment comme un laser, sur ce qu'on doit faire
01:06et de ne pas se laisser parasiter par les distractions.
01:08Je pense que le parallèle est assez évident,
01:16dans le sens où l'acteur qui se lance dans une scène
01:18a en tête ce qu'il doit faire.
01:20Il peut visualiser tout ce qu'il doit produire comme effet,
01:22mais on n'est jamais parfaitement sur sa trajectoire.
01:24Donc il y a aussi toutes ces micro-compensations
01:26et le génie va se mettre là,
01:27dans ce petit décalage,
01:28puis on corrige exactement comme il faut.
01:30Ça peut être un activateur,
01:40c'est-à-dire qu'il y a ce qu'on appelle la réaction « fight or flight »,
01:43soit en combat, soit en fuit.
01:45Par contre, la pression peut être paralysante,
01:47c'est-à-dire qu'elle peut produire un surcontrôle
01:49sur sa propre performance.
01:50L'acteur, s'il est trop dans le contrôle de sa gestuelle,
01:53en fait, il va perdre toute sa fluidité,
01:54et le pilote, il va perdre toute sa fluidité de pilotage.
02:01En fait, ce qui les sauve,
02:03c'est de faire une distinction très claire
02:05entre ce qu'ils peuvent contrôler et ce qu'ils ne peuvent pas contrôler.
02:07Et je pense que pour un acteur,
02:08ça s'applique exactement de la même façon.
02:10L'acteur, il peut contrôler un certain nombre de paramètres,
02:12il peut contrôler ce qu'il fait pendant la scène,
02:13il ne peut pas contrôler la façon dont les gens vont réagir.
02:15Et donc finalement, la bonne façon de gérer la défaite,
02:18c'est d'identifier clairement ce qui était du domaine de ce contrôle
02:20et qu'on n'a pas fait aussi bien qu'on aurait pu.
02:22Et dans ce cas, l'erreur et l'échec
02:24devient une source d'information pour progresser.

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À suivre