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  • il y a 2 jours
Transcription
00:00Tous les auteurs qu'on aime bien ont toujours écrit des personnels dégueulasses.
00:04S'ils sont loupés, contre quoi lutte-t-on ? Il n'y a plus de conflit, quoi.
00:12Ce qui est formidable, c'est qu'Alexandre, il écrit pour les acteurs, il écrit pour nous.
00:16Donc à chaque fois, c'est un peu comme quand on ouvre un cadeau.
00:21On dirait « Ah, qu'est-ce qu'il y a dedans là ? Qu'est-ce qu'il m'a... »
00:23Et donc, c'est très joyeux de ce moment-là.
00:27« Vous râlez pas tout le long du chemin. »
00:31Moi, ce qui me plaît, c'est surtout que les acteurs aiment dire ce qu'ils doivent dire.
00:36Parce que déjà, ils sont meilleurs quand ils aiment dire ce qu'ils doivent dire.
00:38Moi, le premier, je suis meilleur quand j'aime dire ce que je dois dire que quand ça me tombe sur les pompes.
00:42Et je crois que c'est juste ça, le moteur.
00:45Je prévois pas qu'elles vont devenir ni cultes, ni qu'elles vont être bien ou pas bien, ou même drôles.
00:51Tout doux les faux-faux.
00:52Après, je suis pas sûr qu'on ait, en tant qu'acteur, l'objectivité de savoir
00:56« Tiens, ça, c'est un truc qui va marcher ou pas. »
00:58Mais en tout cas, nous, on est responsable de bien les dire.
01:01Avec le texte que donne Alexandre, c'est d'être le plus honnête et le plus sincère possible avec ce qui est écrit.
01:08De le jouer, et puis après, on verra ce qui se passe, quoi.
01:10« Mais vous connaissez ma loyauté, Sire. Je t'en ai aucune. »
01:13C'est délicat quant à Clavier, par exemple.
01:15Il nous a tellement coloré la tête avec ses répliques de tous les films qu'on aime bien
01:19que tu te dis « Bon, il faut pas quand même que je refasse le même truc.
01:22Il faut pas que je lui refasse un clicheton de lui-même. »
01:24Mais bon, en essayant de l'amener quelque part où il est pas encore allé,
01:28dans un truc, un registre un petit peu modifié, tout ça,
01:32mais quand même en se servant de tout ce qu'on a entendu, d'un acteur qu'on aime bien,
01:35on trouve un truc qui lui va pas trop mal, j'espère.
01:40« On peut plus rien se payer du tout ! Merde ! »
01:45« Est-ce que parfois vous vous censurez ? »
01:47Alors, ça m'agacerait de me rendre compte que je suis en train de me censurer.
01:52Je finirais par me passer un savon en me disant « Non mais oh, ça va bien. »
01:56Non, pas tellement. Il y a des trucs que j'aime pas trop tourner.
01:59J'aime pas trop tourner les scènes physiques, les trucs de...
02:02Voilà, j'en ai une dans la deuxième partie.
02:03Voilà, bon, on se débrouille, mais c'est pas mon truc, mais c'est pas une censure.
02:08C'est juste mon goût, quoi.
02:10Censure, pas vraiment, parce qu'il y a tout dans le camelot, quoi.
02:14Arthur est quand même aux prises avec des tarés, beaucoup.
02:17Il a été élevé à Rome dans une grande modernité,
02:19puis il est envoyé en Grande-Bretagne chez les réacs, quoi.
02:24Donc pour mettre en scène les réacs, il me faut du raciste, il me faut de l'homophobe,
02:28il me faut du con, il me faut du misogyne, il me faut du...
02:30Si j'en ai pas, j'ai plus rien. Il est face à quoi, du coup ?
02:33Donc non, je me censure pas, au contraire,
02:36même je crois que je me planque derrière les persos pour écrire des horreurs.
02:38C'est plutôt ça.
02:39Non, vous montez la gare !
02:41Ah, c'est ça. Et si personne approche, on fait 200 pas de plus,
02:43et ainsi de suite jusqu'à la mer.
02:46Est-ce qu'on verra Perceval dans la deuxième partie,
02:48étant donné que dans la légende, c'est lui qui trouve le Graal,
02:50et comment on fait quand un acteur ne veut pas revenir,
02:53alors qu'il est primordial dans l'histoire ?
02:55Ben, disons que votre question est un petit peu à charge.
02:59Comment fait-on quand il est indispensable ?
03:01Je suis pas d'accord, il l'est pas.
03:03Il est pas indispensable. Personne n'est indispensable.
03:05Arthur aussi pourrait mourir, sans aucun problème.
03:08Personnellement, la légende,
03:09déjà première, mais il n'y en a pas qu'une.
03:11Il y a plusieurs légendes arthuriennes.
03:12Il y a plusieurs époques, il y a plusieurs siècles d'écriture,
03:15jusqu'au Montipiton qui ont fait le leur,
03:17et qui comptent tout autant, parce qu'ils sont dans la pléiade,
03:19Montipiton, à propos du roi Arthur.
03:21On y est parce qu'une mythologie,
03:35c'est une brique sur un mur.
03:37On ne la juge pas, mais je veux dire,
03:39il y a eu Geoffroy de Monmouth qui a écrit sur commande,
03:42qui a inventé un passé royal à une lignée,
03:45et puis après, il y en a eu d'autres qui ont écrit
03:47un Arthur plutôt amour courtois, plus tard,
03:50encore une autre brique.
03:50Les Montipiton avec Sacré Graal, c'est une brique,
03:53on n'a pas à la juger, ça fait partie des gens qui ont raconté Arthur.
03:59Donc, il n'y a pas une légende, il n'y a rien à respecter.
04:04C'est vrai que l'acteur de Perceval n'est pas revenu,
04:07c'est le destin.
04:10Ça veut dire que l'histoire doit bouger,
04:12donc l'histoire a bougé.
04:12Ce que je peux dire, c'est que la relation entre Perceval et Caradoc,
04:16qui est un pan important de Kaamelott,
04:20dans ce film et dans les deux parties,
04:25a été une chose très forte
04:28et touchante à tourner pour moi.
04:31Et voilà.
04:33Après, il faut voir le film,
04:35mais en tout cas,
04:36ça a été quelque chose qui a été au niveau du jeu très fort.
04:40Ah, mais deux secondes, peut-être, non ?
04:42L'aventure, c'est pas là, va vite.
04:43Il est présent d'une certaine manière, différemment,
04:46et il continue d'être présent comme ça,
04:49il continue de se révéler de manière épistolaire,
04:52où est-ce qu'il est, tout ça,
04:54et pour des tas de choses que je peux pas vous dire,
04:56mais qui constituent une histoire qui me plaît beaucoup maintenant,
05:00et sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit,
05:02qui me plaît probablement davantage.
05:03Et puis aussi, tout un tas d'autres trucs
05:06que je vois pas l'intérêt de vous confier.
05:08Alors, arrêtez d'en être surpris !
05:10Rat du nez !
05:12Donc, c'est la première fois que vous travaillez sur un film,
05:14un projet aussi vaste,
05:15mais c'est aussi un univers où vous maîtrisez mieux quiconque,
05:17puisque vous l'avez créé.
05:18Comment trouve-t-on l'équilibre entre le contrôle et le lâcher-prise ?
05:21Parce que j'imagine qu'il y a des choses
05:22que vous avez dû lâcher un petit peu.
05:25Encore une fois, ça s'organise pas,
05:27le lâcher-prise, ça vous surprend,
05:28sinon c'est pas un lâcher-prise.
05:29Mais je sais pas si je le considère comme ça.
05:35Je suis très...
05:38J'aime beaucoup ce que je ne comprends pas.
05:40J'adore ce que je ne sais pas.
05:43C'est une drogue.
05:45Quand je sais pas quelque chose,
05:47dans un film par exemple,
05:48où est-ce qu'on va, machin, etc.
05:50Je le dis pas trop,
05:51parce que ça fait flipper un peu autour.
05:52Moi, je sais pas ce que je veux,
05:53alors là, le reste, ça devient complexe.
05:56Non, mais je le garde pour moi.
05:57Mais cette sensation de rentrer
06:00dans une journée de tournage
06:01un peu à l'inconnu,
06:03parce qu'on sait pas si ça va être bleu,
06:04rouge, orange ou rose,
06:05et puis on verra,
06:06parce qu'au bout d'un moment,
06:07on n'est pas surpuissant,
06:08il vaut mieux laisser faire les choses.
06:09Évidemment, laisser faire les acteurs,
06:11laisser faire tout ça,
06:11mais laisser faire la météo,
06:12laisser faire le lieu,
06:14laisser faire l'humeur du moment.
06:15Si on n'est pas disponible à ce qui se passe
06:18et qu'on ressort un truc du frigo
06:20parce qu'on l'a voulu comme ça
06:22et qu'il faut qu'il soit comme ça
06:22et que par autorité et serrage de vis,
06:26vous forcez les trucs à être...
06:27Vous faites pas votre boulot.
06:29C'est un boulot de metteur en scène,
06:31c'est un boulot de compréhension
06:33et de ressenti de ce qui se passe là.
06:36Et puis il y a des acteurs
06:37avec lesquels vous pouvez...
06:38C'est inintéressant de jouer avec eux,
06:40avec Galienne, avec Adjani,
06:43avec qui j'ai eu la chance de...
06:44Si vous leur dites
06:45c'est comme ça pour autrement,
06:46vous pouvez perdre.
06:47Puis j'ai pas envie,
06:48puis je m'en fous.
06:49Je préfère qu'on discute un petit peu
06:51comment ça va,
06:52comment on le sent.
06:53Oui, oui, d'accord,
06:53il y a un costume,
06:54oui, il y a un texte, machin.
06:56On fait ça en dilettante,
06:57c'est mieux.
06:58Il se trouve que Kaamelott
06:59est une série culte
07:01qui remporte un succès fou.
07:05Donc moi, je suis très fière
07:07d'en mettre
07:09et très fière qu'on me reconnaisse
07:11pour ce personnage
07:12auquel je suis très attachée
07:14et pour cette série
07:16à laquelle je suis très attachée.
07:18Moi, je trouve que c'est plutôt flatteur
07:19d'avoir participé à une œuvre
07:20qui est autant rentrée en profondeur
07:23dans la culture française.
07:25Je crois que la particularité de Kaamelott,
07:26c'est qu'elle regroupe
07:27beaucoup de générations.
07:30Donc il y a la nôtre,
07:33il y a même les plus vieux,
07:34puis il y a des jeunes
07:35et il y a des très jeunes même.
07:37Ça, c'est assez rare.
07:39On est un peu les Rolling Stones
07:40de la fiction,
07:42c'est-à-dire dans nos spectateurs,
07:44il y a effectivement des enfants,
07:45des petits-enfants
07:46et des grands-parents.
07:49Ça va Mick Jagger ?
07:50Si les gens ont envie
07:52de s'approprier des répliques
07:53et puis d'en faire ce qu'ils veulent,
07:54c'est super, c'est flatteur
07:55et tout, c'est génial.
07:57Je suis autant touché d'ailleurs
07:58par les gens qui passent
07:58des épisodes de Kaamelott
07:59à l'école
08:00ou dans des trucs
08:01ou qui bossent des scènes
08:02pour le spectacle de fin d'année.
08:04C'est super,
08:06mais ça ne m'appartient pas.
08:08Ça n'a pas à m'appartenir.
08:09Moi, je m'occupe d'après.
08:11Par contre, je pense que
08:12je spoil déjà
08:13la partie 2,
08:15le volet partie 2.
08:16J'ai quand même une réplique.
08:17Je pense que
08:18dedans, il y a du jambon
08:20et je pense que celle-là,
08:23on va la retrouver.
08:24Sous-titrage Société Radio-Canada
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