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  • il y a 2 jours
Il y a en France plus de 80 rues qui portent le nom de Villebois-Mareuil, et deux statues, l’une à Nantes, l’autre à Grez-en-Bouère en Mayenne, le représentent. Et pourtant, bien peu se souviennent vraiment de qui était Georges de Villebois-Mareuil. Officier de l’armée française, héros de la guerre de 1870, aventurier idéaliste, Villebois-Mareuil s’est illustré à la fin du XIXᵉ siècle lors d’un conflit lointain mais très suivi à l’époque : la guerre des Boers, en Afrique du Sud.
Il y combat aux côtés des paysans d’origine hollandaise contre l’empire britannique, au nom peut-être d’une certaine idée de la liberté mais aussi par goût de la guerre. Sa mort au combat en 1900 en fait un symbole, célébré dans toute la France, avant de tomber peu à peu dans l’oubli. Aujourd’hui, Passé-Présent part sur les traces de ce personnage romanesque en compagnie de Christian Galvez, auteur d’une biographie récemment parue chez Via Romana.

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00:00Générique
00:01Générique
00:02Bonjour à tous.
00:22Il y a en France plus de 80 rues qui portent son nom et deux statues.
00:26L'une à Nantes, l'autre à Grézambrouère, en Mayenne, le représente.
00:30Et pourtant, bien peu se souviennent vraiment de qui était Georges Villebois-Mareuil.
00:35Officier de l'armée française, héros républicain pour certains, aventurier idéaliste pour d'autres,
00:40Villebois-Mareuil s'est illustré à la fin du XIXe siècle, lors d'un conflit lointain,
00:45mais très suivi à l'époque, la guerre des bourgs en Afrique du Sud.
00:48Il y combat aux côtés des paysans d'origine hollandaise, contre l'Empire britannique,
00:53au nom peut-être d'une certaine idée de la liberté, mais aussi par goût de la guerre.
00:58Sa mort au combat en 1900, en fait un symbole, célébré dans toute la France,
01:02avant de tomber peu à peu dans l'oubli.
01:04Aujourd'hui, nous partons sur les traces de ce personnage romanesque,
01:08en compagnie de Christian Galvez, auteur d'une biographie récemment parue chez Via Romana.
01:13Ensemble, nous allons tenter de comprendre qui était vraiment Villebois-Mareuil
01:16et pourquoi son nom continue de résonner dans nos villes, plus d'un siècle après sa disparition.
01:22Christian Galvez, bonjour.
01:24Bonjour Asseline.
01:25Alors, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:28Je vous présente réprimement.
01:30Vous avez publié une demi-douzaine de récits et de nouvelles,
01:35voire même traitant de la sauvegarde de la planète.
01:38Vous avez travaillé au sein d'une grande entreprise publique,
01:41mais en tant que directeur du développement durable.
01:44Vous avez également écrit sur l'Algérie française,
01:48où vous avez passé une partie de votre enfance.
01:51Alors, je voudrais que vous résumiez un petit peu votre parcours
01:55et nous dire ce qui vous a poussé à écrire sur Villebois-Mareuil,
01:59que je rappelle, il y a plus de 80 rues en France, c'est beaucoup.
02:03Pour un personnage, si on interroge les gens dans la rue,
02:07qui est Villebois-Mareuil, c'est le nom de ma rue, mais j'en sais pas.
02:09Exactement.
02:09Je crois que vous avez touché du doigt la problématique à laquelle j'ai été confronté,
02:14c'est-à-dire que Villebois-Mareuil est un nom.
02:18Dans la plupart des rues, comme je l'avais évoqué, s'en engueuillit.
02:22Mais s'en engueillissait, je dirais, pas aujourd'hui, mais il y a maintenant 125 ans.
02:28Oui, il a été baptisé au moment après sa mort.
02:30Oui, c'est ça.
02:30Parce qu'il y a 125 ans, Villebois-Mareuil décédait en Afrique du Sud.
02:37Et ce que j'ai voulu, effectivement, c'est rappeler que ce personnage a marqué les années 1890-1900
02:46par son engagement, qu'on est très bien évoqué dans l'introduction.
02:49Alors, je ne réponds pas à votre question directement,
02:51mais je voulais quand même préciser pourquoi aujourd'hui sort ce livre sur Villebois-Mareuil.
02:55C'est le 125ème anniversaire de sa mort.
02:58Pourquoi je suis venu vers Villebois-Mareuil ?
03:00Vous l'avez dit, j'ai écrit.
03:01Et puis, je suis dans une commune, un habitant qui rencontre, je dirais, Villebois-Mareuil quasi quotidiennement.
03:08Puisque donc, sa statue est à Grand-Bouère, et je passe à Grand-Bouère pratiquement tous les jours.
03:13Et je le vois.
03:14Donc, au début, je me suis dit, tiens, comme la plupart des gens, c'est un monument aux morts.
03:19Et puis, en regardant de près, ma curiosité m'a poussé à savoir qui était cet homme,
03:23puisque j'ai vu que ce n'était pas un monument aux morts.
03:26Donc, je lui ai dit, tiens, ce serait intéressant qu'on se penche sur la question.
03:30Et donc, de fil en aiguille, comme on dit familièrement, je me suis intéressé au personnage.
03:35Et j'ai constaté, effectivement, que ce personnage était tombé dans l'oubli.
03:39Alors, je lui ai dit, tiens, moi qui écris un petit peu, est-ce que je peux faire quelque chose pour lui ?
03:43Donc, je lui ai dit, je vais apporter ma pierre à faire en sorte qu'il soit rétabli un peu.
03:48Aujourd'hui, donc, avec la sortie de ce livre chez Villebois-Mareuil.
03:51– Alors, donc, on va faire connaissance avec Georges de Villebois-Mareuil.
03:54– Oui, Georges de Villebois-Mareuil.
03:55– Alors, donc, on va savoir, ce qui nous intéresse aussi, c'est qui était-il avant l'Afrique du Sud ?
04:00– Oui.
04:00– Quelles sont ses origines familiales ?
04:03– Alors, c'est un Nantais, donc, il est né à Nantes, d'une famille nobiliaire, puisque ici, c'est un comte.
04:11Donc, s'il y a des origines nantaises, il faut savoir aussi une chose, c'est qu'il y a des origines aussi grésillantes.
04:17Grésillantes, c'est les habitants, enfin, les grésillantes sont les habitants de Grézambouère,
04:21puisque sa grand-mère paternelle avait une résidence à Grézambouère.
04:26C'est pour ça que vous avez évoqué, tout à l'heure, pardon, qu'il y avait deux statuts, une à Nantes,
04:31parce que c'est un Nantais, même si, en fin de compte, il est Nantais, je dirais, sa famille était nantaise.
04:37L'hiver, parce qu'ils avaient un château en Vendée, et comme le château n'était pas suffisamment chauffé,
04:42ils allaient donc, l'hiver, à Nantes, si je puis dire, avoir un appartement où ils étaient plus au chaud.
04:49Mais il a des origines, donc, nantaises, mais vendéennes, et en même temps, des origines mayénaises,
04:54puisque à Grézambouère, son frère, Christian, a été maire de Grézambouère, a été député de la Mayenne.
05:00Voilà ses origines.
05:01– Et au niveau, enfin, les origines de sa famille, ce sont des militaires, ce sont des...
05:05– Alors, il descend d'une lignée d'aïeux qui ont été militaires, des soldats qui ont porté l'épée.
05:12Et lui, il s'est dit, ce serait un crime de lèse-hérédité que de renoncer, justement, à porter les armes,
05:19puisque pour lui, c'est une certaine fierté de pouvoir porter les armes.
05:22Donc, il a été prédestiné, si vous voulez, à la vocation de soldats.
05:27– Vous dites qu'il est vendéen, est-ce que les guerres de Vendée, qui sont finalement...
05:31Il est né en quelle année ? En 1847 ?
05:32– En 1847.
05:33– En 1847, donc les guerres de Vendée sont très proches encore.
05:37– Oui, les guerres de Vendée.
05:37– Est-ce que ça a retentit dans son enfance ?
05:40– Oui, ça a retentit parce qu'il y a eu quand même...
05:41Les guerres de Vendée ont fortement marqué la région.
05:44C'est pour ça que j'ai insisté, j'ai dit, c'est Nantais.
05:45C'est vrai que Nantes aussi a été concerné par les guerres de Vendée,
05:47mais il était aussi Vendéen.
05:49Et c'est vrai que, donc, les années 1793-1796,
05:54cette région-là était fortement marquée par les guerres vendéennes.
05:58– Là, on est 50 ans plus tard, c'est ça.
06:00– Et ça a marqué parce qu'il y a eu des événements importants,
06:03des événements tragiques, il y a eu aussi des hommes illustres
06:05qui se sont aussi fait remarquer.
06:07Bon, le dernier à tenir tête, si vous voulez, ou bleu,
06:11comme on disait à l'époque, c'est Charette,
06:13puisque lui, il a fait 1793 jusqu'à 1796.
06:18Donc, dans trois ans, il a marqué quand même de son empreinte de territoire.
06:20– Et vous pensez donc que ça a plus vraiment impressionné,
06:23le jeu de Vendée Maroy ?
06:23– Oui, parce que ce qu'il y a, c'est que Charette a eu une mort extraordinaire
06:27dans le sens où, un an avant, il était acclamé dans Nantes,
06:31un an après, il était fusillé à Nantes.
06:33Donc, c'était quand même un personnage avec une destinée assez particulière.
06:38C'était un homme seul qui se battait aussi,
06:40et ça a marqué profondément la région,
06:42puisque à l'heure d'aujourd'hui encore, si vous allez en Vendée,
06:45vous allez être sur les traces de Charette.
06:48– Donc, Vimeo Maroy se lance dans la carrière militaire,
06:51il est à Saint-Cyr ?
06:52– Oui, il est à Saint-Cyr.
06:53– Ce n'est pas forcément le meilleur de sa promo ?
06:56– Non, ce n'est pas le meilleur de sa promo,
06:57il est bon, si vous voulez, dans les activités sportives.
07:00Il est bon nageur, il est bon gymnaste,
07:05il a aussi un don pour l'escrime.
07:06Donc, les seules études qui l'ont marquée, peut-être,
07:10c'est les langues étrangères, l'anglais et l'allemand,
07:13qui vont l'aider, effectivement, parce que par la suite,
07:16il va être, comme on l'a dit, en terre sud-africaine,
07:18il va côtoyer les anglais, il va côtoyer aussi les allemands,
07:21et ça va lui permettre, effectivement,
07:23de pouvoir communiquer d'une manière plus facile.
07:25Non, il sort de Saint-Cyr, je crois qu'il est 214ème, sur 249, vous voyez.
07:31– Oui, et donc, il choisit l'infanterie de marine ?
07:34– Oui, il choisit de marine.
07:34– À l'époque, ce n'était pas…
07:36– Non, ce n'était pas la meilleure arme, si vous voulez,
07:38c'était un peu délaissé par d'autres contemporains,
07:42enfin, certains de ses collègues préféraient plutôt aller dans des armes plus brillantes.
07:46Et lui, bon, il choisit ça, mais lui, ça l'intéresse bien,
07:48parce qu'il est à Nantes, il est dans un port,
07:52il voit les bateaux partir, pour lui, l'infanterie de marine,
07:54c'est aussi le lointain, le dépillissement,
07:58et donc, lui, très content.
07:59– Donc, sa première expérience du conflit, c'est la guerre de 1870 ?
08:03– Oui, enfin, dans un premier temps, il est en Cochinchine,
08:06parce qu'il était nommé là-bas, enfin, on fait court, pour aller vite.
08:08– Oui, mais…
08:09– Oui, en Cochinchine.
08:10– Allons-y, on a temps de raconter son histoire.
08:12– Bon, voilà, il part en Cochinchine,
08:13parce que, bon, il y a son oncle qui est là-bas avec des hautes responsabilités,
08:18donc il le rejoint.
08:19Quand il arrive, le conflit était terminé,
08:21donc il dit, mince, moi qui voulais me battre, ça tombe mal.
08:24Bon, il range son frein, mais il découvre un nouveau territoire,
08:28des paysages nouveaux, etc.
08:30Donc, bon, il est content.
08:31Et dès qu'il sait qu'il y a la guerre de 1870,
08:34il n'a qu'un seul souci, c'est de rentrer en France.
08:37Mais son oncle le retient, il dit, non, reste là, j'ai besoin de toi, etc.
08:41Non, lui, il part, il part, il dit, non, je pars.
08:44Et il arrive en octobre 1870, sur la terre française,
08:49et on le retrouve à la tête d'une compagnie,
08:53c'est la 6e compagnie du 7e bataillon de chasseurs à pied,
08:57on le retrouve donc à Blois.
08:59Et là, à Blois, il va être appelé à passer un pont
09:05qui permettrait effectivement d'aller là où se trouve l'ennemi, à Bois,
09:11dans un quartier qui est là.
09:13Et donc, lui, ça me fait penser, si vous voulez, à notre ami Bonaparte,
09:20qui, lui, part avec son drapeau, etc., sur le pont d'Arcole, lui, c'est la même chose.
09:24Il n'est pas tombé à l'eau comme Bonaparte ?
09:26Non. Et puis, lui, il n'a pas eu la chance aussi,
09:28Villebois-Mareuil, d'avoir Muron qui se met devant son corps,
09:32et Villebois-Mareuil est transpercé de balles.
09:35Mais il dit tuer pour tuer, en avant, à la baïonnette.
09:38Il fonce toujours, sa troupe le suit.
09:41Il est lieutenant, mais on l'a nommé capitaine,
09:43parce qu'à l'époque, il en manquait d'officier.
09:45Donc, il se retrouve capitaine, mais très, très, clairement blessé.
09:49– Donc, ensuite, il finit le conflit, il ne reprend pas le combat ?
09:53– C'est-à-dire que, vous écoutez, ce qui est assez tragique,
09:57c'est qu'il gagne cette bataille, mais quelques jours après, c'est l'amistice.
10:03Donc, je dirais que c'est une victoire pour l'honneur,
10:05puisqu'elle n'a pas de conséquences, si vous voulez,
10:07quant au dénouement de cette guerre.
10:09Donc, il va se retrouver sur son lit d'hôpital pendant neuf mois.
10:12Entre-temps, le décor de la légion d'honneur,
10:14parce qu'on considère qu'il a fait un acte de bravoure incroyable.
10:16Il est en janvier, en février, il va découvrir la légion d'honneur.
10:20Alors, il était tellement dans un état pitoyable
10:22qu'on dit que l'officier qui lui a remis sa médaille
10:24a accroché la médaille sur son oreiller, parce qu'il était alité.
10:28Bon, je ne sais pas si c'est exactement ça,
10:29mais il était vraiment très amouché, comme on dit aujourd'hui.
10:33– Donc, les qualités qu'il se découvre au combat,
10:35c'est un homme courageux, voire téméraire, un peu inconscient.
10:40– Lui, son rêve, c'était de mourir à la guerre.
10:43Il ne concevait pas, effectivement, une mort.
10:45Il a dit, moi, je ne veux pas finir ma vie dans des pantoufles.
10:47Je me suis fait soldat pour être combattant,
10:49donc il faut que je combatte.
10:50Il ne comprenait pas de rester, même s'il était colonel,
10:54en passe d'être général, de ne pas avoir, si vous voulez,
10:58une compagnie à mener au combat.
11:00Donc, voilà, sa trajectoire, c'était d'être combattant.
11:04– Et quel chef est-il ?
11:07Enfin, vous faites une citation intéressante.
11:11– Un de ses soldats disait, il faisait de nous ce qu'il voulait.
11:15Sa simplicité et son endurance nous donnaient l'exemple.
11:18Lui-même scellait son cheval.
11:20Un biscuit de troupe et un verre d'eau lui suffisaient pour toute la journée.
11:23Le premier à la peine et le dernier à se reposer.
11:27Il savait nous distraire par ses causeries familières.
11:29C'est l'exemple parfait du bon chef.
11:31– C'est le bon chef, pour lui, quand une armée est en campagne,
11:36donc il a la responsabilité, il faut faire tout pour ses hommes.
11:40Il dit même, je crois qu'à un moment donné,
11:42je devrais être la providence de mes hommes.
11:45Et la seule chose qui compte, ce sont ses hommes.
11:47Et il a un amour fou de l'armée, mais il a un amour fou aussi pour ses hommes.
11:52Et on verra après, si on a le temps,
11:54qu'il crée la société régimentaire des anciens militaires.
11:56Mais pour lui, effectivement, tout doit être fait pour ses hommes.
12:02Quand il y a des manœuvres difficiles, il est là.
12:05Il ne porte jamais une capote que ce soit, il a la tunique.
12:09Comme ses hommes.
12:10Et il dit à ses officiers, faites comme moi, portez la tunique.
12:13Et si vous avez froid, mettez des tricots en dessous de la tunique.
12:16Mais il faut que vous soyez exemplaire pour vos hommes, etc.
12:18Montrez l'exemple.
12:20Voilà.
12:20Donc ses hommes, ils voient ça.
12:22Au départ, ils disent, qu'est-ce que c'est cet homme qui nous arrive ?
12:23Parce que s'il aime beaucoup ses hommes, il est très rigoureux.
12:27Même sévère, il n'admet pas, effectivement, qu'il y ait des écarts de conduite,
12:32si je puis dire, par rapport au règlement, par rapport à…
12:35Lorsqu'il prend, quand c'est le premier régiment étranger,
12:39il fait recommencer à trois reprises la manœuvre,
12:42parce qu'il considérait qu'elle n'était pas bien faite.
12:44Donc vous voyez, ça ne fait pas plaisir, vous arrivez,
12:47vous avez un commandant qui vous dit recommencer,
12:49mais après les gens, enfin, ses soldats se disent,
12:51mais ce n'est pas n'importe qui.
12:54Voilà.
12:54Alors je ne sais pas si je réponds à votre question, mais…
12:55Non, non, c'est ça.
12:57Donc il a à peine 30 ans, parce que la guerre est terminée,
13:01il a encore 30 ans à vivre,
13:02donc que se passe-t-il durant ces 30 ans ?
13:06Il continue sa carrière dans l'armée ?
13:08Alors il continue sa carrière dans l'armée,
13:10donc il va en Tunisie combattre contre les Krumir,
13:13mais entre-temps, il est aussi à l'état-major,
13:16à l'école militaire, donc il a un parcours, je dirais, normal,
13:21un parcours normal.
13:22– D'officier, donc il gagne en grade, il vend en grade.
13:24– Oui, parce que ça, c'est bien de le préciser,
13:26parce que c'est le plus jeune colonel de France,
13:28il va avoir 45 ans, c'est le plus jeune colonel de France.
13:30Donc ça veut dire que, un, il a été repéré par ses supérieurs hiérarchiques,
13:35qui disent que c'est un homme qui est exemplaire,
13:38qu'on peut avoir confiance en lui,
13:39et patatras, si je puis dire, il va démissionner.
13:42À 48 ans, il démissionne, pourquoi ?
13:44Parce que lui, il dit, je veux être un soldat combattant.
13:48Quand il est donc au 1er Régiment étranger,
13:51il s'est dit Bélabès, parce qu'il a tout fait
13:53pour être en sorte d'être dans un régiment
13:54qui va partir en expédition, en campagne,
13:58il fait en sorte d'être nommé là,
14:01et patatras, il apprend que certains de ses hommes
14:03vont partir à l'expédition d'Akaskar, mais pas lui,
14:07comme responsable.
14:08Et il est aussi, dans ses décisions, très brutales.
14:14Quand ça ne lui plaît pas, ça ne lui plaît pas.
14:16Et là, il dit, je démissionne,
14:17ce n'est pas ça que je veux faire, donc j'arrête.
14:20Après, je pense qu'il a regretté, mais...
14:22Donc il démissionne dans quelle année ?
14:23Donc il démissionne, il a 48 ans,
14:25donc ça doit être en 1895.
14:281895, il est colonel ?
14:30Il est colonel, 1895.
14:32Oui, alors effectivement, il se lance
14:33dans une nouvelle carrière de romancier,
14:36avec succès ?
14:37Bien sûr, parce que déjà en 1891,
14:40il sort un premier livre qui s'appelle Les Sacrifiés.
14:44Là, c'est un livre dans lequel il raconte un peu sa vie,
14:47puisque bizarrement, le héros, c'est un conte,
14:48il est conte, le héros, c'est un soldat, il est soldat.
14:51Et dans ce livre, il explique un peu
14:53comment doit se comporter un homme dans la vie,
14:56mais aussi comment doit se comporter,
14:58si vous voulez, une armée.
14:59Après, dans sa lancée, donc, étant désormais en retraite,
15:05puisque c'est un colonel en retraite,
15:06il va écrire donc deux autres romans au-dessus de tout.
15:11Ensuite, entre civilisés,
15:13après il y a eu une étude qui va être faite au sud algérien,
15:18parce qu'il va découvrir cette région-là,
15:20parce qu'il voyage beaucoup aussi,
15:22parce qu'entre-temps, il est allé au balcon,
15:23il a fait une étude sur l'armée russe, etc.
15:25Il a écrit aussi une nouvelle cour martiale,
15:29mais il écrit aussi beaucoup d'études militaires.
15:32– Oui, c'est ça, il publie également dans des revues.
15:33– Beaucoup, il y a une vingtaine d'études militaires.
15:36Donc, déjà, entre 1895 et 1891, il va partir,
15:41il écrit la bagatelle d'une vingtaine d'études militaires.
15:45– Et qu'est-ce qu'elles disent de lui, ces études militaires ?
15:49– Lui, il donne sa conception…
15:51Alors, les études militaires qui sont
15:53comment, effectivement, doit se comporter
15:55l'institution militaire, parce qu'il y a un livre…
16:01Enfin, quand on dit des livres, ce sont des petits…
16:04Ce sont surtout des articles qui sont publiés,
16:06mais qui sont assez conséquents.
16:08Par exemple, aujourd'hui, on trouve deux livres de Villebois-Marois.
16:13Par exemple, on a La Légion étrangère.
16:15Donc, il fait un peu l'historique de La Légion étrangère.
16:18Donc, ça fait une trentaine de pages,
16:19et une autre trentaine de pages aussi sur nos frontières des Alpes.
16:23Où là, on voit, effectivement, une approche historique,
16:27géographique, et il y a même aussi des approches tactiques.
16:31Donc, il est un fin tacticien,
16:36et ça lui permet, effectivement, de faire des analyses
16:38sur la situation, sur le comportement
16:41qu'on doit avoir dans l'armée, etc.
16:43– Donc, un fin tacticien qui transparaît sous ses écrits…
16:46– Oui, c'est ça.
16:47– …sous ses écrits militaires.
16:48– Mais est-ce que, finalement, je le disais dans mon introduction,
16:52il s'engage en Afrique du Sud,
16:53on va en reparler également par…
16:56On verra qu'elle était la part d'idéologie, si je puis dire,
16:58mais il s'ennuie, finalement.
17:00– Écoutez… – C'est un homme d'action.
17:02– Oui, c'est un homme d'action.
17:03Alors, l'écriture, c'est une action aussi,
17:05parce que quand il écrit, il agit.
17:07Et on le verra qu'il est sensible,
17:10parce que dans son carnet de campagne,
17:13ce livre qu'il a écrit lorsqu'il était en Afrique du Sud,
17:15c'est un journal, on voit qu'il dit,
17:18c'est par l'écriture que je vais réhabiliter les vrais faits,
17:22je vais dire des choses qui s'en faussent, etc.
17:24Et pour lui, l'écriture, c'est aussi un combat.
17:26Donc, il agit avec l'écriture.
17:30Mais, bien sûr, si effectivement,
17:32parce que ça a été dit par un de ses biographes
17:33qu'il était aussi bon avec la plume qu'avec l'épée,
17:36s'il était bon avec la plume,
17:39l'épée lui manquait.
17:43Donc, quand il a appris qu'il y avait cette guerre des bourgs,
17:45entre les bourgs, vous l'avez bien expliqué,
17:47et l'Empire britannique, il dit, j'y vais.
17:51– Une petite incise, rapidement,
17:52il a une vie de famille, il est marié ?
17:53– Alors oui, il est marié,
17:55mais je dirais qu'il était marié
17:57parce que son épouse décède assez tôt.
17:59– Oui.
17:59– Ça a très fortement marqué.
18:01Et il a une fille, voilà.
18:04Donc, il a une fille Simone.
18:05Donc, ce qu'on constate, si vous voulez,
18:08c'est que sa vie familiale,
18:10ce n'est pas un père de famille.
18:13– Oui, il est plutôt libre.
18:16Alors donc, maintenant, pour situer nos téléspectateurs,
18:19qu'est-ce que c'est exactement cette guerre des bourgs ?
18:22Alors, on dit des bourgs, mais c'est écrit B-O-E-R-S.
18:25– Oui, c'est ça.
18:25– Bourg.
18:27Et qui sont ces bourgs, d'abord ?
18:30Et comment cette guerre a éclaté à la fin du 19ème ?
18:33– Alors, les bourgs, ce sont des collants hollandais, allemands,
18:37mais il y avait aussi des Français.
18:39Puisque Villebois-Maroc dira, ici coule aussi du sang français.
18:42Ça veut dire qu'il y a eu des Français qui sont venus
18:44après l'évocation de Nantes.
18:46Ils ont rejoint cette région d'Afrique du Sud.
18:49Donc, ce sont des bourgs, ce sont des collants.
18:51Ce sont surtout des gens qui sont des paysans, des fermiers.
18:55Ce sont des bourgeurs, dans leur langue, bourgeurs, bourgs, voilà.
18:59Donc, c'est comme ça qu'on les appelle maintenant.
19:01Et je dirais, ils menaient une vie d'élevage, enfin d'éleveurs.
19:07En même temps, c'était quand même une compagnie hollandaise des Indes orientales.
19:11C'est-à-dire que c'était un passage au Cap qui permettait de ravitailler en eau,
19:15en nourriture les bateaux qui allaient en Inde.
19:16Je dirais qu'ils étaient relativement tranquilles,
19:20sauf qu'à un moment donné, ces gens-là empêchaient les Britanniques
19:26d'avoir une suprématie totale, en tout cas, sur l'Afrique du Sud.
19:31Donc, les Britanniques sont venus.
19:33Et puis, peut-être que les Britanniques ont imposé leurs lois.
19:37Donc, ils se sont montrés assez autoritaires,
19:40si bien que les gens qui étaient là dans le sud de l'Afrique du Sud
19:44se sont dit que ce n'est plus possible.
19:46Donc, ils se sont remontés.
19:49Donc, ça a été ce qu'on appelle le Grand Trek, en 1835-1836.
19:52Ils se sont remontés vers le nord.
19:55Ils ont passé les rivières Val et Orange,
19:58d'où le nom de l'État du Transval, l'État libre d'Orange.
20:02Donc, ils ont créé deux États.
20:04Ils pensaient être tranquilles.
20:07Ils pensaient être tranquilles.
20:08Donc, c'était en 1835-1836.
20:10Sauf que les Britanniques se sont dit, on monte aussi.
20:14Donc, ils ont été, si vous voulez, suivis de près par les Britanniques.
20:17Et donc, ça s'est passé entre 1835-1836.
20:23Et dès déjà 1848, il y a eu un premier combat entre ces bourgs et les Britanniques en 1848.
20:34Et puis, tout s'est compliqué lorsqu'on a découvert que dans ces États,
20:37il y avait des diamants à Alain Perlet et il y avait aussi de l'or dans une petite troupe perdue
20:44qui s'appelle Chouannesbourg.
20:45Et là, il y a donc des diamants.
20:48Ce qui fait qu'il y a eu une multitude d'aventuriers
20:52qui sont venus à la recherche, si vous voulez, de la fortune.
20:57Et ça compliquait les choses parce que les Britanniques se sont aidés de ces gens-là
21:02pour effectivement faire en sorte que l'État,
21:06les États de Transvaal et les talibes d'Orange,
21:09cèdent des, comment dirais-je,
21:13pas des privilèges, mais essaient d'intégrer cette population-là
21:16dans la population bourgs,
21:18en reconnaissant que ce ne sont pas des étrangers, mais que ce sont des bourgs.
21:22Donc il y a toute une histoire sur la durée de temps
21:24qu'il fallait passer en terre sud-africaine
21:27pour être considérée comme un bourg, etc.
21:29Alors l'État disait, l'État bourg disait 14 ans,
21:33les Britanniques disaient non, il faut réduire.
21:35Enfin c'était un peu compliqué, mais tout était prétexte effectivement
21:37pour que les Britanniques poussent les bourgs
21:41à accepter la présence anglaise,
21:49sachant que pourtant, les Anglais avaient reconnu
21:53les talibes d'Orange et les talibes de Transvaal
21:55dans les années 1852-1851.
21:56– Les talibes, c'était des républiques ?
21:58– Oui, oui, tout à fait.
22:00Donc bon, les Britanniques ont dit,
22:02vous êtes indépendants, etc.
22:04Mais déjà en 1877, il y a eu une annexion,
22:10vous voyez, donc ils n'étaient pas totalement liés
22:13puisque la présence britannique était pesante.
22:15Donc il y a eu 1848, 1817, il y a eu annexion,
22:211880, il y a eu une guerre qui n'a pas été très longtemps
22:24mais qui a permis effectivement au bourg de dire
22:27bon, ça a assez de votre présence
22:29puisqu'on était annexés en 1877.
22:32Donc vous voyez, c'était assez, pas compliqué,
22:34mais il y avait une pression assez constante
22:37de la part des Britanniques sur ces deux États.
22:39– Et les grandes puissances, enfin la France,
22:42comment réagit-elle à ce conflit ?
22:46– Alors, en France, il y a l'État
22:49qui veut être neutre par rapport à ça
22:53parce que les États se sont répartis, les colonies,
22:56chacun avait des intérêts, la France…
22:58– Il y a eu des métiers avec l'Angleterre.
22:59– Voilà, c'est ça.
23:00Donc chacun s'est réparti le territoire,
23:01donc on va dire, on ne va pas embêter les Anglais,
23:03c'est leur domaine, nous on s'occupe de la Chérie,
23:05de la Tunisie, du Maroc, par exemple, pour la France.
23:07Mais ce qui est important, c'est que les Français,
23:09les relations françaises n'étaient pas d'accord avec ça.
23:12– D'accord ?
23:13Elles considéraient que…
23:14Bon, c'était une époque où les Français étaient anglophobes,
23:19on a passé à la périphérie d'Albion, vous voyez, bon.
23:22Et donc, du coup, il y avait tout un élan populaire
23:26pour la cause des bourgs,
23:27mais ce n'était pas du tout la théorie,
23:30la politique de l'État.
23:32– Donc les journaux français se faisaient l'écho.
23:34– Oui, c'est ça.
23:35Donc les journaux ont bien effectivement relayé tout ça
23:37et s'en fait l'écho.
23:38Donc il y avait la position officielle,
23:42la position officielle.
23:43Et entre-temps, il y a eu la période de fachodin,
23:45on parle de fachodin, mais c'est vrai qu'en…
23:47– Oui, une humiliation.
23:48– Une humiliation, parce que bon,
23:50le capitaine marchand prend fachodin
23:52et est obligé, trois ou quatre jours après,
23:53ou trois semaines après, je ne sais plus,
23:55de dire, bon, monsieur les Anglais,
23:57servez-vous, puisque bon, au niveau,
23:59en haut lieu, vous avez mis d'accord,
24:01donc voilà, donc ils repartent.
24:02Et là, ça n'a pas été accepté
24:04comme il fallait par la population française.
24:05– Et donc, revenons à Villebois-Mareuil.
24:08Donc, comme tout le monde, il lit les journaux,
24:10il est informé de ce qui se passe en Afrique du Sud.
24:13Il est sûrement un petit peu anglophobe également.
24:18Est-ce qu'on a des courriers ?
24:20Est-ce qu'il explique sa décision ?
24:21Qu'est-ce qui le pousse à partir ?
24:24– Alors, ce qu'il pousse à partir,
24:26j'ai déjà évoqué, c'est,
24:27je ne veux pas mourir dans des pantoufles,
24:29je suis un combattant.
24:31Deuxièmement, ce qui le pousse,
24:32c'est qu'il veut redonner à l'armée française,
24:34même s'il n'est pas mandaté par l'armée française,
24:37un aura qu'elle avait perdu.
24:40– Oui, il y avait un effet de 70.
24:42– Oui, c'est ça.
24:43Donc, il veut faire en sorte de montrer l'exemple
24:46en disant, quand je vais là-bas,
24:48je travaille pour la France.
24:50C'est déjà ça, je travaille pour la France.
24:51Puis après, il y avait effectivement cette cause populaire.
24:54Donc, il y avait au moins trois raisons.
24:57Et lui, il dit, moi, j'y vais, quoi.
24:59Donc, il y a ces trois raisons-là.
25:02– Il n'est pas animé, forcément ?
25:03Est-ce que la cause des bourgs lui tient à cœur également ?
25:07– La cause…
25:08– L'idée de liberté…
25:09– De justice, de liberté, oui.
25:10En plus, c'est quand même le…
25:13Comment dirais-je, les Britanniques qui sont là,
25:15il y a eu le fachodat avant, tout ça.
25:16Bon, tout ça fait qu'il y a un certain faisceau d'éléments
25:21qui fait qu'il se décide, quoi.
25:24– Alors, comment il s'organise ?
25:25Il a déjà des réseaux ?
25:27– Il avait déjà un contact…
25:29– Déjà, la région est contrôlée par les Britanniques.
25:32– Oui, il dit ça.
25:33Alors, ce cas, c'est qu'il a un premier contact
25:36avec un très proche de Gruger,
25:38qui était le président du Transval.
25:39Il avait déjà un contact avec cet homme-là,
25:40qui lui a dit, ça serait bien, effectivement,
25:42si vous veniez, etc.
25:43Mais après, ça n'a pas été simple,
25:44parce que les Britanniques surveillaient de très près
25:46l'arrivée de ces volontaires en terre sud-africaine.
25:50Parce qu'ils jugeaient que ce n'était pas opportuns qui viennent,
25:53ça les embêtait, etc.
25:54Donc, c'était sous surveillance.
25:55Et le gouvernement arrive au Mozambique,
25:58dans un port-le-grand-menceau-marquès.
26:00Il arrive là, mais il a eu chaud au reste,
26:02si on peut dire familièrement,
26:02parce que les bateaux britanniques interceptaient
26:06tout bateau qui transportait des volontaires.
26:10Donc, lui, il change plusieurs fois de bateau,
26:12il arrive, mais au large du Mozambique,
26:14il a failli, effectivement, être pris.
26:16Donc, voilà.
26:17– Alors, vous parlez de bateaux qui transportaient des volontaires.
26:19Donc, est-ce qu'il y avait beaucoup de volontaires européens ?
26:21– Alors, ça s'est fait petit à petit.
26:22Il y en a eu, effectivement.
26:24Puisqu'on va voir tout à l'heure, ça a le temps,
26:26que Villebois-Marra, il va créer une légion étrangère.
26:30– Oui, c'est ça, oui.
26:30– En terre sud-africaine.
26:31C'est-à-dire qu'il y a, effectivement…
26:32Mais ces gens-là, ils montaient à bord, si vous voulez,
26:35comme de simples passagers, ils n'arrivaient pas là comme des soldats, etc.
26:39Donc, vous voyez, ils passaient anonymes.
26:41Une fois que c'était sur la terre sud-africaine, c'était des soldats.
26:45– Et alors, donc, il rejoint, comment ça se passe ?
26:47Il rejoint directement l'état-major de Kroger.
26:51– Alors, quel est l'état de l'armée Bourg ?
26:54Elle s'organise comment, cette armée ?
26:55– Alors, l'armée Bourg, si vous voulez, ce n'est pas une armée de soldats, de métiers.
26:59Ce sont des paysans qui prennent des armes.
27:01Alors, je fais une comparaison avec les Vendéens,
27:04qui en 1793 prennent des armes, mais ce ne sont que des paysans.
27:08Ce sont des bons tireurs, ce sont des chasseurs, etc.
27:10Donc, ils savent tirer, mais ce ne sont pas des soldats.
27:13Ils n'ont pas d'uniforme, ils ont le cheval qu'ils ont habituellement,
27:16la tenue qu'ils ont habituellement.
27:18Ce n'est pas une armée organisée.
27:19Alors qu'en face, c'est une armée organisée.
27:22Et c'est là qu'effectivement, on s'étonne,
27:25mais encore une fois, on a plusieurs exemples dans l'histoire,
27:28où des petits peuples réussissent à tenir tête, si vous voulez,
27:33sur le terrain à des armées organisées.
27:36Et c'est vrai que ça marche très bien.
27:37– Et ils mènent une guerre, c'est frontale, ou c'est de la guérilla ?
27:40– Alors, il y a eu des guerres frontales, si vous voulez.
27:46En prenant l'exemple de Colenzo, là, Villebois-Maroye, il assiste effectivement
27:51en décembre 1799, il arrive en novembre 1899,
27:58et donc en décembre 1899, le 15 décembre, c'est la bataille de Colenzo,
28:05et effectivement, c'est une bataille.
28:06– Lui, il a eu l'intelligence de dire, donc, au général Botta,
28:12de faire attention, parce que quand même, on a dit que c'est un stratège,
28:15de privilégier un coin qui va permettre effectivement de s'en sortir,
28:19ce qu'il fait, il gagne, il gagne.
28:21Mais c'est un combat frontal, là, un combat frontal.
28:23Il y a beaucoup de morts parmi les Britanniques, très peu,
28:28parce qu'ils bouffent très attention à leur perte d'orbes,
28:30parce qu'ils n'étaient pas nombreux, il ne fallait pas en perdre beaucoup.
28:32– Je voudrais citer un petit texte que je trouve extraordinaire,
28:36écrit par un Anglais, sur la façon dont les bourgs font la guerre.
28:41Les bourgs font la guerre comme des gentlemen qui ont des loisirs.
28:44Le dimanche est toujours un saint jour, un jour de repos.
28:47En semaine, il commence rarement avant l'heure du déjeuner.
28:50Et enfin, il vous tire rarement dessus après le thé,
28:52et jamais quand il pleut.
28:54Ça me fait penser, on en parlait lorsque j'ai préparé l'émission,
28:56à l'astérix chez les Bretons, avec les Anglais qui interrompent.
29:00– Oui, c'est ça.
29:01– Lorsque le brouillard tombe, c'est l'heure du déjeuner.
29:02– Ce ne sont pas des militaires,
29:04ce ne sont pas des soldats dans une armée organisée.
29:08Et puis ce sont aussi des gens très croyants,
29:11ils sont très religieux, ils lisent la Bible,
29:14c'est pour ça que le dimanche, c'est sacré, c'est un jour saint.
29:17Kruger, qui est le président du Transval,
29:19n'hésite pas à dire le bénédicité quand il est chez lui, évidemment,
29:23mais aussi à l'extérieur, parce que Kruger va voyager
29:25pour défendre la cause des bourgs,
29:27et quand il sera invité, je crois que c'est en Allemagne,
29:29à un coup d'un repas, avant de commencer le repas,
29:32il doit l'autorisation de dire le bénédicité.
29:34Donc vous voyez, c'est pour ça que le dimanche,
29:35hop, c'est le sacro-saint, on ne fait pas la guerre.
29:38– Alors j'imagine que Villebois-Mareuil,
29:40quand il arrive là, ça a dû le faire bouillir.
29:42– Oui, tout à fait, tout à fait, parce que pour lui,
29:44il considère que ce sont quand même des bons soldats
29:47quand ils sont au combat, mais ils ne profitent pas
29:49de leur victoire, au lieu que ce soit une victoire totale,
29:53bon, ils gagnent la bataille, mais ça s'arrête là.
29:56Si bien qu'à un moment donné, il y a des villes
29:58qui sont tenues par les Britanniques,
30:00qui vont être assiégées, mais assiégées,
30:02c'est-à-dire qu'on les regarde, on attend, voilà.
30:04Et pendant ce temps-là, les Britanniques font rentrer
30:06des renforts, c'est ça le problème.
30:07Donc, Villebois-Mareuil arrive, il dit,
30:09mais bon, ce n'est pas ça, il faut quand même attaquer.
30:11Donc, à la limite, ils sont plus à la défensive
30:14qu'à l'attaque.
30:15Alors qu'à un moment donné, il faut oser, il faut y aller.
30:17Donc, il dit des choses, il fait des rapports, il explique.
30:20Et il a l'oreille du... Quel est le général-chef des...
30:22Joubert.
30:23Joubert, d'origine française.
30:25Oui, mais évidemment, il y a des noms français, tout à fait.
30:28Et donc, est-ce qu'il est écouté ?
30:30Est-ce qu'il fait des propositions ?
30:32En gros, pour l'instant, il a un rôle de conseiller militaire.
30:35Oui, conseiller militaire.
30:35Ce qui est intéressant à savoir, c'est que
30:37quand à Colenso, la bataille est vraiment
30:40perdue par les Britanniques d'une manière
30:43quand même assez forte, les Britanniques vont dire
30:45c'est grâce à Villebois-Mareuil.
30:46D'accord ? On va dire que c'est
30:48le Lafayette de l'Afrique australe.
30:51Les journaux ont titré ça.
30:52Mais donc, il donne des conseils.
30:54Botta, le général Botta, tenu compte
30:56pour la bataille de Colenso, mais les autres, non.
30:59On ne l'écoute pas.
31:00On dit qu'on les connaît, les Britanniques,
31:01depuis le temps qu'on les fréquente, etc.
31:03Mais lui, il boue parce que, comme je le dis, il avale des couleurs,
31:05parce qu'il donne des conseils, il va sur le terrain.
31:08Parce que les bourses ne sont pas des tacticiens,
31:10ils ne vont pas voir ce qui se passe sur le terrain, etc.
31:11Ils agissent comme ça, mais ils ne prennent pas
31:13l'ampleur de la situation, si vous voulez, matérielle,
31:17géographique, etc.
31:19Il a d'ailleurs une phrase,
31:20Villebois-Mareuil, il a d'ailleurs une phrase
31:21assez sévère sur les bourses. Il dit
31:23« Le bours ne connaîtra jamais les pommes de terre frites
31:25parce qu'il lui faudra tenir la poêle
31:27et les faire sauter, ce qui occasionne une fatigue
31:30et une décision. »
31:31C'est ça.
31:31Il ne tient pas forcément en grande estime.
31:33Non, non.
31:34Là, il est dur parce qu'il range son frein.
31:37À un moment donné, quand il arrive, il dit
31:39« Le colosse a les pieds d'argile »
31:41quand il constate la situation.
31:42Mais petit à petit, il va dire « C'est fichu. »
31:45Il va dire « C'est fichu. »
31:46La cause est gagnée par les Britanniques
31:48parce qu'on n'agit pas quand il faut,
31:52au moment où il faut, avec la dernière version qu'il faut.
31:54Il y a trop d'attente, trop de réflexion.
31:56On cherche le consensus parmi les bourgs.
31:58On perd du temps.
31:59Pendant ce temps-là, les autres se renforcent,
32:01préparent effectivement leurs attaques, etc.
32:03Donc concrètement, qu'est-ce qu'il fait ?
32:05Il dit « Il faut y aller ».
32:06Et donc, il va créer…
32:08Alors moi, j'avais noté, vous m'avez parlé
32:09d'une forme de légion étrangère sud-africaine.
32:13J'avais noté, moi, le French Corp.
32:15Oui.
32:16Donc, c'était…
32:17Le French Corp.
32:18Ce qui est là, c'est qu'il s'entoure effectivement de Français,
32:21mais il n'y a pas encore, si vous voulez…
32:24Ça sera qu'en mars 1900,
32:26qu'on va le nommer « Général ».
32:28Des bourgs.
32:29C'est-à-dire qu'on va dire « Vas-y ».
32:30Donc, il est arrivé en novembre 1899.
32:34Il faut attendre mars 1900 pour qu'on lui dise « Bon, allez-y ».
32:39Et donc, quand on lui dit « Allez-y »,
32:42il va être « Général ».
32:42Il dit « Me voilà, Général africain ».
32:44Donc, il va pouvoir, effectivement, constituer une armée composée,
32:50si je peux dire, ou composée, si vous voulez,
32:53de différents pays européens, mais aussi, je crois que les États-Unis,
32:57il y a les Canadiens, etc., qui viennent.
32:58Donc, il y a cette armée.
32:59Mais le problème, c'est que cette armée, elle n'est pas regroupée.
33:03Elle est sur tout le territoire.
33:05Donc, il faudrait que cette armée puisse se réunir, s'assembler.
33:10Et donc, c'est ça qui, effectivement, c'est cette légion étrangère qui crée.
33:14Mais Bilbois-Mareuil, il est général en mars,
33:17donc juste un peu avant son 53e anniversaire du général,
33:23il meurt le 5 avril.
33:24Donc, quelle a été l'action qu'il a pu faire avec cette armée ?
33:30Elle est quasiment nulle.
33:32Alors, cette armée était composée, donc, il y avait beaucoup de volontaires français,
33:34le French Corps ?
33:35Oui, puisque ses bras droits, c'était des dé-français.
33:39Il avait aussi, donc, un commandant qui était avec lui, qui était russe.
33:44Mais ce qu'il y a, c'est qu'autour de lui,
33:46il n'avait pas une armée, si vous voulez, forte.
33:49Et puis, Bilbois-Mareuil, qui est un stratège,
33:52qui aime prendre des décisions après une réflexion,
33:55après avoir vu le terrain,
33:57après avoir analysé tous les éléments, etc., avant d'attaquer,
34:00il a confondu vitesse et précipitation, comme je dis familièrement,
34:03parce qu'il a voulu l'attaquer pour montrer au généraux Bourg
34:08qu'il fallait y aller.
34:10Et c'est là qu'il est allé trop vite en besogne.
34:12Il n'avait pas suffisamment travaillé avec son armée,
34:15il n'avait pas suffisamment formé ses hommes.
34:17Il y avait aussi parmi eux des Hollandais,
34:20qui étaient bien dans la parade,
34:22mais qui, au combat, n'avaient pas du tout le comportement
34:27qu'on attendait d'eux,
34:28si bien qu'il n'était pas suffisamment, je dirais, fort pour attaquer,
34:31mais il veut quand même attaquer.
34:33Alors justement, vous allez nous raconter les circonstances de sa mort.
34:37Il se prépare à une bataille, il se prépare à attaquer,
34:39ou il est attaqué ?
34:40Alors, ce qu'il y a, c'est que c'est lui qui va attaquer,
34:42puisque lui, il a dit, il faut passer à l'offensive.
34:44Non, je vais attaquer.
34:46Bon, ça fait déjà un petit moment qu'il voulait attaquer,
34:48mais comme il n'avait pas les mains libres,
34:49il ne pouvait pas faire.
34:50Là, il peut, parce qu'en général, il va attaquer.
34:52Donc, il va attaquer une région,
34:56Boshoff, là, il va mourir.
34:58Alors, parce que, en fin de compte,
34:59on ne sait pas trop pourquoi il va attaquer.
35:02Alors, on se dit, est-ce qu'il va attaquer parce qu'il veut supprimer,
35:04enfin, faire sauter la ligne ferroviaire,
35:06parce que les Anglais sont toujours près des lignes ferroviaires
35:08pour un attaillement, etc.
35:10Ce qui va au Cap à Camberley,
35:11donc, une ville des talibs d'Orange,
35:16est-ce qu'il veut, effectivement, peut-être regarder de très près ce qui se passe,
35:19puisqu'on le connaît comme étant quelqu'un qui va sur le terrain,
35:21qui veut examiner, etc.
35:23Ou est-ce qu'il veut vraiment attaquer la ville de Boshoff ?
35:26Donc, on ne sait pas trop.
35:27Mais, en fin de compte, il va partir pour Boshoff.
35:29– Oui.
35:30– D'accord.
35:30– Donc, il est prévu une attaque, je dirais, de nuit,
35:34ou petit matin, par surprise.
35:37Donc, il part avec ses hommes le 4 avril,
35:40pour que l'attaque se fasse le 5 avril.
35:42Et ce qu'il y a, c'est qu'il va perdre un temps fou,
35:45puisqu'il va se perdre.
35:47Les bourgs n'ont pas la notion de carte,
35:49et quand ils en ont eu une à perdre,
35:50donc ça tourne un peu en rang,
35:51ils se rendent compte qu'il a perdu du temps,
35:54et que son projet tombe à l'eau.
35:57Alors, bon, il dit, tout le monde est fatigué,
35:59on va se reposer, donc,
36:01il se met sur un territoire,
36:02il dit, quelqu'un qui passe par là,
36:04une fermière lui dit, attention,
36:05il y a des Britanniques qui passent,
36:06allez ailleurs.
36:07Donc, il va ailleurs, près des…
36:09là-bas, ça s'appelle des copches,
36:11des petits massifs rocheux.
36:13Donc, il se met là, il peut se reposer,
36:16et qu'est-ce qu'on voit ?
36:17On voit partir quelqu'un,
36:18qui part, effectivement, à cheval.
36:22Et cette personne-là,
36:22on ne sait pas trop si c'est le fermier du coin,
36:25ou si c'est un des indigènes
36:27qui était dans la compagnie,
36:30avec lui, qui part.
36:33Enfin, quoi qu'il en soit,
36:34le temps d'aller à Beauchamp
36:35et de revenir, ça fait deux heures,
36:36et là, il y en a déjà 200 ou 300 Britanniques
36:40qui vont vers lui.
36:41Donc, il se voit, donc, pris au piège.
36:44Ses chevaux ne sont pas à côté,
36:46parce qu'ils les avaient mis en pâture.
36:47Donc, il voit qu'effectivement,
36:49il est dans un guet-tapant.
36:50Donc, il va dire à ses hommes
36:52de monter vers les massifs rocheux
36:55et de se battre.
36:57Donc, il se bat courageusement,
36:59mais petit à petit,
37:01les Britanniques vont venir
37:02avec un an de centaines...
37:04Ils sont combien ?
37:05Ça va jusqu'à 2000.
37:082000 Britanniques qui vont le prendre au piège,
37:10qui vont l'encercler avec un an, etc.
37:13Donc, lui, il tient ses hommes.
37:15Les Hollandais, ils veulent effectivement arrêter,
37:17parce que déjà, ils sont venus un peu
37:18à contre-cœur dans cette histoire-là.
37:20Donc, il lève le drapeau blanc.
37:22Lui, il dit, il faut baisser le drapeau blanc
37:23et il faut se battre.
37:24Tant qu'il encourage, il va, il vient
37:25pour que les hommes soient aussi galvanisés
37:27par sa présence et par son comportement.
37:31Et malheureusement, il trouve la mort.
37:34Donc, il est tué.
37:36Là, bon, on ne va pas finir la guerre des bournes.
37:40Donc, il est tué.
37:43Son corps est récupéré par les Britanniques.
37:45Il était connu des Britanniques ?
37:46Oui, il était connu des Britanniques.
37:47On savait qui il était, puisque, donc,
37:50ce qui est intéressant, c'est, bon,
37:51je ne sais pas si on parlera des conditions de sa mort,
37:52je dis qu'il est mort, parce qu'on a le temps,
37:54on verra un peu comment il est mort.
37:55Mais ce cas, c'est que les Britanniques
37:56ont un comportement remarquable.
37:58Ils ont reconnu la bravoure de cet homme.
38:00Donc, Métuel, le général britannique, anglais,
38:05va tenir à payer sa pierre tambale.
38:08Il paye sa pierre tambale.
38:09Il a les honneurs de son armée.
38:14Et il a des prières catholiques qui sont dites,
38:16parce que c'est un grand croyant,
38:18par son aide de camp de Breda.
38:21Donc, il est reconnu.
38:23Il y a même un général, dont le nom m'échappe,
38:26qui va prendre son cheval,
38:27qui va l'emmener en Angleterre,
38:28qui va s'occuper de son cheval.
38:30Et quand le cheval va mourir,
38:32on va mettre, enfin, on va dresser un monument
38:34en l'honneur de ce cheval.
38:36Vous parliez des circonstances de sa mort.
38:39Je reviens dessus.
38:41Elles ne sont pas claires, les circonstances de sa mort ?
38:42C'est-à-dire que partout,
38:44parce qu'après, il y a eu des images d'épinales
38:46où on le voit, on se voit une balle,
38:47elle s'écrouler en arrière, etc.
38:49Et en fin de compte, on va se rendre compte
38:50que c'est une mort un peu plus,
38:53pas banale, mais moins héroïque, si vous voulez.
38:55C'est qu'un éclat d'obus,
38:56elle va le terrasser,
38:58le clat d'obus va frapper son dos
38:59et il va tomber.
39:01Lui qui veut voir la mort en face,
39:02la mort va lui venir de derrière.
39:04C'est ça qu'il y a.
39:06Et est-ce que sa mort a un grand retentissement en France ?
39:10Oui, c'est là que c'est étonnant.
39:12Ces aventures étaient suivies en France par les gazettes ?
39:14Oui, c'était suivi.
39:16On était fou la cause des bourgs
39:18et quand on a appris le drame,
39:20les gens n'en venaient pas.
39:23On s'est dit que ce n'était pas normal, etc.
39:24C'est pour ça que vous avez dit tout à l'heure
39:2680 rues qui portent le nom de Vitebois-Marrois.
39:28Très rapidement, parce qu'on a regardé,
39:30effectivement, dans les 4 ou 5 années
39:32qui ont suivi sa mort, on baptise les rues.
39:34Oui, on baptise les rues, Vitebois-Marrois.
39:36Et on écrit des livres.
39:37On ne peut pas trop le lire,
39:38sinon elles vont être déboulonnées.
39:40Il y a des biographies qui sortent.
39:44Je crois que 2 ans après sa mort,
39:46enfin, dans les 2 années après sa mort,
39:47il y a 4 livres qui sortent sur Vitebois-Marrois.
39:51C'est vrai qu'il avait un réseau.
39:53Il n'était pas quand même inconnu des gens.
39:55Parce qu'il a fait des choses.
39:59Mais c'est vrai que c'était quand même étonnant.
40:02Mais encore une fois, il faudrait être dans le contexte
40:05pour qu'il y ait effectivement son nom sur 80 villes de France.
40:09Que ce soit Paris, Rennes, Nancy,
40:12Nantes, bien sûr, Nice.
40:15– Il y en a eu, Aubervilliers.
40:16– Aubervilliers, Courbevoie.
40:18– Et il est toujours enterré en Afrique du Sud ?
40:23– Oui, toujours, parce que quand il est mort,
40:24son frère Christian a dit,
40:25je vais chercher le corps de mon frère.
40:27Mais dans son testament, car il a fait un testament,
40:29il sait bien qu'il pouvait mourir, évidemment.
40:31Il dit, je veux être enterré là où je tombe.
40:34Tant qu'il a été enterré, effectivement, en terre sud-africaine.
40:36– Et quelle est sa mémoire aujourd'hui en Afrique du Sud ?
40:40– Il a un monument, est-ce qu'il a des rues ?
40:42– Oui, je ne sais pas s'il a des rues.
40:44Mais ce qu'il y a, c'est qu'on a regroupé.
40:46Parce que quand il a été enterré,
40:47il a été enterré dans un cimetière de Beauchef.
40:49Et après, tous les héros bourgs dans Villebois-Mareuil,
40:54leurs dépouilles ont été à Marguen-Fontaine,
40:56ils ont fait un mémorial.
40:59Et donc, on a transporté avec soin son corps.
41:04Et étonnamment, il y a des gens encore
41:06qui savent qui c'était Villebois-Mareuil.
41:11Et quand il y a des Français qui vont en terre sud-africaine,
41:14certains rappellent.
41:16– Et est-ce que vous pensez que Villebois-Mareuil
41:20est aussi une illustration de tous ces soldats,
41:24je ne veux pas employer le terme de soldats perdus,
41:26je n'aime pas, mais tous ces volontaires
41:28qui sont partis combattre, donc en Afrique du Sud,
41:29mais il y en a qui sont partis combattre ailleurs dans le monde.
41:33Il y a eu une vague comme ça de soldats ?
41:35– À cette époque, oui.
41:38À cette époque, oui.
41:39Je disais ça aussi à quelqu'un qui m'a interviewé.
41:43Quelquefois, quand on voit certains films,
41:46il y a des allusions qui sont faites
41:48sur ce genre de volontaires qui partent comme ça.
41:51Et on ne fait pas le lien, parce qu'on dit, bon…
41:53– On peut parler des oeufs pontificaux.
41:55– Oui, c'est ça.
41:56On voit effectivement, en particulier pour la guerre des bourgs,
41:58on voit qu'il y a des gens qui partent comme ça.
42:00– Vous parliez de quatre livres qui sont parus après sa mort.
42:07Quelles sources avez-vous utilisé, j'imagine, que vous avez utilisé ces…
42:10– J'ai utilisé les sources que j'ai pu avoir, c'est-à-dire que dans un premier temps,
42:13il y a eu le livre de Félix, un séstant biographe.
42:18C'est un livre qui est très intéressant, parce que très détaillé, etc.
42:22Il y a eu aussi un livre d'une dame qui est d'origine britannique aussi,
42:28puisqu'elle porte un anglais, Kenney.
42:30Il y a eu aussi, donc, Bernard Lugan, qui est un spécialiste de l'Afrique,
42:37et en particulier, donc, il y a eu, je le mets dans le livre,
42:40la bonne idée de reproduire le journal de campagne,
42:43parce que beaucoup de mes citations viennent de Villebois-Mareuil,
42:49de son carnet de campagne.
42:50Mais c'est grâce à Bernard Lugan qu'on a réussi à avoir son carnet de campagne.
42:55Il y a aussi, donc, j'avais un écrivain qui,
43:02enfin, c'est un historien du Périgord, parce que Villebois-Mareuil était du Périgord,
43:06qui avait écrit sur lui, avec qui je lui ai des entretiens,
43:08mais la personne était âgée, je n'ai plus de contact avec lui,
43:11qui avait écrit aussi quelque chose sur lui,
43:13et c'est lui qui est dans, j'ai pris une citation dans mon livre, là.
43:17Et puis, donc, il y a un historien local aussi à Grand-Bouère
43:20qui a bien relaté les événements qui ont eu lieu, donc, juste en juillet,
43:24en juillet 1900, il y a eu déjà un événement dans la commune.
43:29Bon, c'est vrai que le frère de Villebois-Mareuil, Christian de Villebois-Mareuil,
43:31il était maire de cette commune, mais c'est vrai qu'il y a un retentissement important.
43:35À Paris, il y a eu, à Notre-Dame, il y a eu une messe avec 10 000 personnes,
43:41et à Grand-Bouère, là où était donc la maison familiale de Villebois-Mareuil,
43:46enfin de son frère en tout cas, il y a eu 15 000 personnes.
43:49Il a fallu mettre en place des trains supplémentaires.
43:52– Oui, c'est ça.
43:52– Oui, c'est ça.
43:54Donc, vous voyez, c'était quand même un événement, dès le mois de juillet.
43:58– Eh bien, écoutez, Christian Gavès, merci infiniment.
44:01Maintenant, j'espère que nos téléspectateurs, lorsqu'ils passeront dans une rue Villebois-Mareuil,
44:06sauront de quoi ça parle.
44:08Je rappelle votre ouvrage, Villebois-Mareuil, un héros de la guerre des bourges,
44:12c'est via Romana.
44:13– Voilà, et puis donc, je fais une dédicace.
44:15– J'avais noté ça, donc je vous laisse l'annoncer.
44:19– Écoutez, donc, le comptoir des monastères, là, 33 rue Galande, à Paris,
44:24eh bien, je cite mon livre, le 18 octobre, de 15h à 18h.
44:28– Voilà, donc, 33 rue Galande, c'est dans le cinquième arrondissement de Paris,
44:33c'est en gros métro, c'est vers Saint-Michel, entre Saint-Michel et Maubert Mutualité,
44:38donc le comptoir des monastères, le 18 octobre, de 15h à 18h.
44:43– Et moi, je vous remercie, vous êtes intéressé à Villebois-Mareuil,
44:46ça permet de sortir de l'oubli.
44:48– Exactement, c'était Passé-présent, l'émission historique de TVL,
44:52réalisée en partenariat avec la revue d'Histoire européenne.
44:56Avant de nous quitter, n'oubliez pas, bien sûr,
44:58de cliquer sur le pouce levé sous la vidéo
44:59et de vous abonner à notre chaîne YouTube.
45:02Merci et à bientôt.
45:04– Sous-titrage ST' 501
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