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  • il y a 4 semaines
Dans « LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec Radio Classique et Challenges, Francis Letellier reçoit le député du groupe "Ecologiste et Social" de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière.

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Transcription
00:00:00L'Assemblée nationale a donné le top départ aujourd'hui du marathon des débats budgétaires.
00:00:0431 milliards à trouver pour 2026, c'est l'objectif du gouvernement.
00:00:08Une idée fait l'unanimité à gauche pour trouver de l'argent, la taxe Zuckmann pour cibler les riches.
00:00:12Elle était dans le programme du NFP dont Alexis Corbière est l'un des représentants.
00:00:15Le NFP s'est divisé sur la censure contre le gouvernement Lecornu.
00:00:19À part le PS, les groupes écologistes et social, communistes et insoumis l'ont voté, le noyau dur de l'Union de la Gauche.
00:00:25Alexis Corbière, député de Sainte-Saint-Denis, élu du groupe écologiste et social et l'invité de LCP, l'indicé politique.
00:00:49Bonsoir et merci d'être avec nous comme chaque lundi pour l'indicé politique sur LCP.
00:00:53Bonsoir Alexis Corbière.
00:00:54Vous êtes sur ce plateau.
00:00:56Je ne suis pas seul pour vous interroger ce soir.
00:00:59Vous les voyez en face de moi.
00:01:00Laurie-Anne Toulemont, bonsoir de Radio Classique.
00:01:03Bonsoir Clément Méric de LCP.
00:01:05Bonsoir Gaël Mack de Chalange.
00:01:07Bonsoir.
00:01:08Ravie de vous retrouver tous et ravi de vous retrouver aussi Hugo Couturier, Hugo Uperchoir sur la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale
00:01:14sur laquelle vous pouvez intervenir tout au long de cette émission.
00:01:17Avec vous Alexis Corbière, on va bien sûr évoquer le budget 2026.
00:01:20J'en parlais tout à l'heure.
00:01:21Y a-t-il des économies à faire ou y a-t-il d'autres sources de financement à trouver ?
00:01:25Lesquelles, à part la taxe Zuckman dont on a parlé ?
00:01:28La gauche, combien de divisions sont-elles insurmontables ?
00:01:31On se souvient que vous avez rompu avec Jean-Luc Mélenchon et créé un nouveau mouvement baptisé l'après.
00:01:36Et tout à l'heure, un invité nous rejoindra en fin d'émission pour parler avec vous de sécurité.
00:01:41La délinquance qui explose, les narcotrafics, les influences étrangères, c'est ce qui, aux yeux de Thibaut de Montbrial, qui nous rejoindra sur le plateau,
00:01:50fait que la France s'expose au désordre.
00:01:53Et il débattra de cela avec vous tout à l'heure.
00:01:55Mais d'abord, on va parler d'un ancien président de la République qui va aller en prison demain.
00:02:00C'est du jamais vu.
00:02:01Il sera incarcéré à la prison de la santé dans le quartier réservé aux personnalités à l'égard des autres détenus.
00:02:06Nicolas Sarkozy va donc être incarcéré un mois après sa condamnation à 5 ans d'emprisonnement pour association de malfaiteurs
00:02:13dans le cadre du financement illégal de sa campagne de 2007 qui aurait été financée par des fonds libyens.
00:02:18Ses avocats vont déposer une demande de remise en liberté.
00:02:21On a appris aujourd'hui que Nicolas Sarkozy avait été reçu en tête-à-tête vendredi à l'Elysée par Emmanuel Macron.
00:02:28Et ce matin, sur France Inter, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a indiqué qu'il ira personnellement lui rendre visite.
00:02:34Je irai le voir d'ailleurs en prison. Comme garde des Sceaux, j'irai m'inquiéter.
00:02:38Vous irrez voir Nicolas Sarkozy en prison ?
00:02:39Je m'inquiéterai de ses conditions de sécurité si Nicolas Sarkozy demain...
00:02:43Vous irrez le voir au parloir pour discuter avec lui comme vous êtes allé dans son bureau ?
00:02:46Le ministre de la Justice peut aller voir n'importe quelle prison et n'importe quel détenu quand il le souhaite.
00:02:50C'est parce qu'il doit garantir le bon fonctionnement du service public comme je le fais.
00:02:53Vous n'y allez pas spécialement pour d'autres.
00:02:55J'y vais trois fois par semaine.
00:02:57Alexis Corbière, Gérald Darmanin ira voir Nicolas Sarkozy en prison.
00:03:01C'est normal pour vous ? C'est peut-être lié au rang aussi de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République ?
00:03:07Écoutez, je vais répondre à votre question en reprenant mon bâton de pèlerin dans ce sujet que je porte.
00:03:11Il faut que nous rentrions dans une nouvelle époque de l'abolition, l'abolition de la monarchie présidentielle.
00:03:17Il faut sortir de notre vie politique cette idée qu'il y aurait un statut particulier pour des gens, un élu particulier, le président de la République,
00:03:24qui serait une personne sacrée, dotée de nombreux pouvoirs.
00:03:27C'est un des sujets d'ailleurs auxquels nous avons été confrontés et auxquels encore on est confrontés.
00:03:31Je pense que le président de la République abuse des pouvoirs de la Ve République pour maintenir M. Lecornu.
00:03:35On y reviendra.
00:03:36Et là, c'est quand même singulier que quand la justice passe, d'un seul coup, on a l'impression que ce n'est pas un citoyen comme un autre.
00:03:41C'est quelqu'un de très particulier, un personnage sacré, qui devrait amener quand même à ce que le ministre de la Justice aille lui rendre visite.
00:03:48Alors, pourquoi pas ? Mais je veux dire, combien, vous savez, dans ma circonscription, en Seine-Saint-Denis, de gens vont en prison ?
00:03:53Alors, pourquoi pas, vous dites quand même ?
00:03:55Pardon ?
00:03:55Vous dites quand même, pourquoi pas ?
00:03:56Non, ça me choque.
00:03:57Ça me choque parce que M. Darmanin, quoi qu'il en dise, ne se rend pas dans les prisons de France pour aller visiter la situation dans laquelle les gens sont détenus.
00:04:04Nous sommes une situation de surpopulation carcérale, vous le savez sans doute.
00:04:08Et lui aussi, Gérard Darmanin.
00:04:09Oui, d'accord, mais enfin, moi j'ai des habitants de ma circonscription, des jeunes gens, souvent face auxquels la justice est sévère en vérité.
00:04:16Car ce qu'on découvre, c'est que la justice, contrairement aux discours portés par certaines familles politiques, notamment celle de M. Sarkozy, la justice n'est pas laxiste, elle est sévère.
00:04:24Ce qui amène à ce que M. Sarkozy, aujourd'hui, est en prison, c'est des choses graves.
00:04:27Une fois que j'ai dit ça, moi, sur le plan personnel, je ne prends aucun plaisir à voir les gens en prison, même si j'ai une opinion, vous vous en doutez sur M. Sarkozy,
00:04:35et je peux comprendre, enfin, je vois des gens qui lui sont très proches, qui s'indignent, mais là, on est en train, en quelque sorte, d'avoir quelque chose d'une attitude qui n'est pas républicaine.
00:04:43– Sauf qu'Emmanuel Macron, lui, il dit que c'est normal de recevoir ce Nicolas Sarkozy à l'Élysée en tant qu'ancien président de la République.
00:04:49– Non, mais on a bien compris, là, il ne le reçoit pas en tant qu'ancien président de la République.
00:04:53Il le reçoit à la veille de l'entrée d'un ancien président de la République en détention, pour envoyer le signal, en quelque sorte, que c'est quelqu'un de très important.
00:05:01Enfin, je veux dire, on comprend bien que là, il y a un abus de pouvoir présidentiel.
00:05:04M. Macron ne devrait pas faire ça.
00:05:05– Dans cette affaire, il y a un abus de pouvoir présidentiel.
00:05:06– Bien sûr, qu'est-ce que c'est que c'est ? Vous savez quoi ? C'est malgré tout une pression qui était exercée vis-à-vis de la justice.
00:05:13C'est une pression qui est exercée vis-à-vis des gardiens en disant, lui, il a un statut particulier, surveillez-le.
00:05:18Alors que, bien sûr, il doit être surveillé de manière particulière, cela va de soi, car il est hors de question que M. Sarkozy ait le moindre ennui en prison.
00:05:24Mais ce que je souhaite, ce que voient des milliers de nos concitoyens, c'est que le statut, la situation n'est pas la même.
00:05:31– Cependant, un ancien président de la République en prison, je disais, c'est inédit, sur notre cinquième République, c'est inédit tout court.
00:05:36– M. Sarkozy est inédit.
00:05:36– Ça prouve que la justice est indépendante, par exemple.
00:05:38– Voilà. Non, mais moi, je le prends comme ça.
00:05:40– Félicitons-nous, c'est plutôt pas mal.
00:05:42– Oui, mais je veux dire, que la justice soit indépendante, on peut discuter d'ailleurs qu'elle manque de moyens, qu'elle est souvent, par ailleurs,
00:05:48ça ne veut pas dire qu'elle est parfaite, on doit pouvoir garder le droit de la critiquer.
00:05:52Et j'observe que, bien souvent, il y a une dimension, vous me permettez l'expression un peu triviale, une justice de classe, parfois.
00:05:57Les personnes modestes sont particulièrement condamnées, la justice est rude.
00:06:01Mais là, on a à faire quelque chose dans lequel il a pris énormément de temps, qu'on ne se raconte pas.
00:06:06Mais ce n'est pas de la justice expéditive, ça a pris énormément de temps.
00:06:08C'est un dossier qui date, attendez, de fait, avant même que M. Sarkozy soit président de la République.
00:06:13– Oui, mais c'est une compagnie électorale.
00:06:14– Nous sommes en 2025, ça va faire 19 ans que cette affaire existe.
00:06:18Il faut féliciter la presse aussi, nombre de journalistes qui ont enquêté longuement, dans des conditions très difficiles.
00:06:24Et la justice… – Et Médiapart en particulier.
00:06:25– Et Médiapart en particulier, et Fabrice Arfi en tout particulier, par exemple.
00:06:29– Juste, ça repose quand même la question de l'exécution provisoire, qui concerne aussi, dans une autre affaire, Marine Le Pen,
00:06:33et qui s'applique avant que les recours de justice soient tous épuisés.
00:06:38Pour vous, est-ce qu'il faut revoir la loi sur l'exécution provisoire ?
00:06:42– On peut discuter de cette affaire, mais moi je trouve scandaleux qu'on en discute
00:06:45lorsque c'est Mme Le Pen ou M. Sarkozy qui sont disés.
00:06:47– Non, mais sur le fond, est-ce qu'il faut revoir ?
00:06:48– Oui, mais sur le fond, moi ce que j'observe, là encore, comme élu de Saint-Saint-Denis,
00:06:52c'est comment une famille vient de me voir avec des gens qui partent en prison avant même d'être jugés.
00:06:56J'aurais dû réviser mes chiffres, combien de gens sont actuellement dans des centres pénitentiaires
00:07:00qui ne sont même pas jugés, même pas jugés, d'accord ?
00:07:03Donc ça, ça devrait nous indigner.
00:07:05Et moi je n'accepte pas l'idée que quand c'est des puissants qui se retrouvent face à la justice,
00:07:09d'un seul coup, on en vient soit à la mettre en cause,
00:07:10parce que j'ai vu quand même des gens, y compris M. Sarkozy lui-même,
00:07:13avoir des paroles qui ne sont pas acceptables de la part d'un ancien président de la République,
00:07:17et on voit bien comment se déroule un tapis rouge d'un seul coup de personnalité
00:07:20qui vient de dire, celui-là il est des nôtres, c'est notre ami,
00:07:22donc on est quand même choqué qu'il arrive en prison,
00:07:24et on ira le voir pour vérifier que ça se passe bien.
00:07:26Ce qu'ils ne font pas pour le commun des mortels.
00:07:28C'est un principe révolutionnaire fondamental.
00:07:32Libre et égaux en droit.
00:07:33Les hommes naissent libre et égaux en droit.
00:07:35Et vous êtes allé vite sur un sujet, c'est qu'il est temps d'en finir avec la fonction présidentielle.
00:07:39Car ce qui nous rend fou dans cette histoire, c'est l'idée qu'un ancien président de la République arrive là,
00:07:44je crois que ça doit être utilisé, et j'en conclue, pédagogiquement à l'inverse,
00:07:47de dire, il faut arrêter cette fonction sacrée,
00:07:49héritée en 58 d'un moment particulier, d'un coup de force sur nos institutions,
00:07:53avec un personnage particulier qui était le général de Gaulle,
00:07:55mais cette 5ème République, elle pourrit,
00:07:57il est temps de passer à une 6ème République parlementaire,
00:07:59où on n'aura plus des personnages comme ça à dimension sacrée.
00:08:02On va parler d'une autre institution, vous avez remarqué, vous le savez,
00:08:04le Louvre est fermé jusqu'à mercredi.
00:08:05La décision a été prise après le vol incroyable,
00:08:07hier matin, en plein jour, face à la Seine, une rue passante,
00:08:10dans la galerie Apollon.
00:08:11En quelques minutes, 8 pièces d'une valeur patrimoniale inestimable
00:08:15ont été dérobées par 4 malfaiteurs,
00:08:16notamment le diadème d'Eugénie, qui compte près de 2000 diamants,
00:08:20et puis d'autres colliers de saphir, de diamants,
00:08:21du travail d'orfèvre, pourrait-on dire,
00:08:24en tout cas de malfaiteurs bien organisés.
00:08:26Ces cambriélages sont devenus une affaire politique.
00:08:28Et, avant d'aller plus loin avec mes confrères et consœurs,
00:08:31le nouveau président de votre commission des affaires culturelles
00:08:33et de l'éducation, le républicain Alexandre Portier,
00:08:36va proposer la création d'une commission d'enquête parlementaire
00:08:39sur ce qui s'est passé, et plus globalement peut-être aussi.
00:08:42Est-ce que vous y êtes favorable, et pour faire quoi ?
00:08:43– Alors, avec les éléments dont je dispose aujourd'hui,
00:08:45moi je suis plutôt favorable, ce sujet nous intéresse.
00:08:47– Favorable à quoi ?
00:08:48– À ce qu'il y ait une commission d'enquête
00:08:49et que les députés se saisissent du sujet,
00:08:52notamment de la sécurité des musées,
00:08:53et en particulier du Louvre, pour comprendre ce qui a eu lieu.
00:08:56Parce que comme spectateur, hier, j'étais comme vous,
00:08:58sans doute sidéré de ce spectacle,
00:09:00à la fois d'un professionnalisme et d'une forme un peu d'amateurisme,
00:09:04enfin quand même, une échelle de déménagement,
00:09:06on rentre par une porte, on prend des objets.
00:09:08– Alors, il y a quelque chose sur lequel…
00:09:10– Vous vous êtes fait voir, mais vous vous attendez quoi
00:09:12d'une éventuelle commission d'enquête ?
00:09:13– Que la représentation nationale puisse comprendre
00:09:15comment fonctionne la sécurité, par exemple, au Louvre,
00:09:18comment sont protégés ces objets de grande valeur.
00:09:20Par exemple, le 16 juin dernier,
00:09:22les organisations syndicales de personnel du Louvre
00:09:24avaient manifesté en disant qu'il y a près de 200 postes
00:09:26qui ont été supprimés dernièrement.
00:09:28Eux, ils protestaient sur leurs conditions de travail dégradées
00:09:30et aussi sur la sécurité des musées.
00:09:31– Vous voudriez entendre qui dans cette commission d'enquête ?
00:09:35– Pardon ?
00:09:35– Ah bah tout le monde, la ministre, les personnels,
00:09:37la directrice du musée, des responsables de la sécurité,
00:09:40voire éventuellement d'autres responsables
00:09:41de musées internationaux pour voir comment ça se passe.
00:09:43Enfin, je veux dire, c'est un sujet qui est passionnant.
00:09:45Je tiens à dire une chose, c'est que voler un musée,
00:09:48c'est voler le peuple.
00:09:49Voler un objet dans un musée, c'est voler le peuple.
00:09:51C'est une idée profondément, là aussi,
00:09:52j'évoquais tout à la Révolution française,
00:09:54que ce soit l'abbé Grégoire, Jacques-Louis-David,
00:09:56ce sont les révolutionnaires de 1993
00:09:58qui vont faire du musée du Louvre.
00:10:01J'ai lu le tweet que vous avez posté sur X hier
00:10:05et vous avez réagi sur un ton très personnel.
00:10:08Qu'est-ce qui vous a touché comme ça, personnellement,
00:10:11dans ce braquage de bijoux impériaux ?
00:10:13– Déjà, peut-être que mon tweet, d'ailleurs,
00:10:16je ne sais pas s'il a été bien compris,
00:10:17voler quelque chose dans un musée,
00:10:19c'est privatiser quelque chose qui nous appartient à tous.
00:10:21Moi, je n'aime pas cette idée que des gens pensent,
00:10:23de manière générale, le vol est scandaleux,
00:10:25mais là, c'est notre patrimoine.
00:10:27On peut, un dimanche après-midi, une journée de la semaine,
00:10:29aller voir des choses qui, normalement, appartenaient
00:10:31à l'aristocratie, à la noblesse,
00:10:32et c'est une grande idée républicaine de dire
00:10:34que ça nous appartient à tous.
00:10:35Donc, on se sent volé.
00:10:36Après, on est quand même, le mot fasciner était peut-être maladroit,
00:10:39mais sidéré par quelque chose dont on a l'impression
00:10:41que ça sort d'une série, d'un film,
00:10:44parce qu'on est dans un des musées,
00:10:46à travers Da Vinci Code ou d'autres choses,
00:10:48qui évoquent beaucoup dans la fiction.
00:10:51Et puis, pour terminer, ce que j'étais en train de développer,
00:10:53c'est-à-dire que l'idée des musées
00:10:54est une idée révolutionnaire.
00:10:56– C'est l'ancien prof d'histoire ?
00:10:57– Oui, c'est le comité de salut public de 1793
00:11:00qui prend la décision que l'ancien Château-Royal
00:11:02va accueillir des collections.
00:11:03C'est Jacques-Louis David, le grand peintre David notamment,
00:11:06qui sera un des précurseurs, avec l'abbé Grégoire,
00:11:08qui va fonder le Conseil national des arts et métiers,
00:11:10le CNAM.
00:11:11C'est une idée qu'il y a des choses
00:11:12qui doivent être mises en commun,
00:11:15et donc, il faut les préserver.
00:11:16Et on est dans une logique aujourd'hui
00:11:18où souvent, il y a des musées plutôt privés.
00:11:20Le Louvre est un musée public,
00:11:21mais il faut que le service public,
00:11:23t'as puissance publique, l'argent public, l'aide à l'ambiance.
00:11:25– Pour en revenir à la question des responsabilités,
00:11:27il y a Gérald Darmanin qui a réagi,
00:11:28le garde des Sceaux ce matin, en disant
00:11:29« nous avons failli ».
00:11:30Il a employé ce « nous ».
00:11:32Qui est derrière ce « nous » selon vous ?
00:11:34Est-ce que ce sont des responsabilités individuelles,
00:11:37politiques, gouvernementales ?
00:11:38– Là, c'est pour ça que,
00:11:39comme beaucoup de commentaires ont eu lieu,
00:11:40s'il pouvait y avoir une commission d'enquête,
00:11:42je serais plus armé pour vous répondre à ça.
00:11:45Parce que moi, à ce stade,
00:11:46qui c'est qui a failli ?
00:11:47Est-ce qu'il y a une erreur du personnel ?
00:11:48– Pour l'instant, vous ne voulez incriminer personne ?
00:11:49– Je veux dire, franchement,
00:11:51ce serait un commentaire superficiel.
00:11:52L'impression que ça donne, vu de l'extérieur,
00:11:54c'est que ça semble quand même assez facile,
00:11:56ce qui a eu lieu,
00:11:57et que c'est un peu sidérant
00:11:58que, de manière aussi facile,
00:12:00on puisse dérober des choses d'une telle valeur.
00:12:02Pourquoi est-ce possible ?
00:12:03Là, ça reste à discuter, à élaborer,
00:12:06et peut-être que le parlementaire que je suis là encore,
00:12:07au terme de cette commission d'enquête,
00:12:09pourra vous dire des choses plus intéressantes.
00:12:09– À laquelle vous participeriez si elle est faite ?
00:12:11– Oui, moi, en plus, j'aime l'histoire.
00:12:13– Donc vous y participeriez ?
00:12:14J'aimerais, telle qu'elle est présentée, on va voir.
00:12:16– On a vu que nos confrères de France Info
00:12:17ont eu entre les mains le pré-rapport de la Cour des comptes
00:12:20qui doit sortir dans quelques semaines
00:12:21et qui est consacré justement à cela
00:12:23et qui pointe des retards considérables
00:12:25sur les mises aux normes des installations techniques
00:12:27du musée du Louvre.
00:12:28Pas de caméras de surveillance
00:12:29dans de très nombreuses salles du musée.
00:12:31Est-ce que, pour vous,
00:12:32c'est dû à un manque de moyens global
00:12:34de la politique culturelle
00:12:36qui est menée en France depuis plusieurs années
00:12:37ou est-ce que c'est la responsabilité
00:12:38de la direction du musée qui est engagée ?
00:12:40– Là où je suis, au stade où je vous parle,
00:12:43je pense qu'il y a un problème de moyens.
00:12:45J'étais allé aux côtés des personnels CGT,
00:12:47Sud, notamment des personnels,
00:12:50des salariés du musée du Louvre
00:12:51qui manifestaient, je le répète,
00:12:52c'était au mois de juin.
00:12:54Eux, pointaient l'absence de moyens.
00:12:55Il va de soi que quand il y a moins de personnel,
00:12:57eh bien ça a des conséquences.
00:12:59Et eux, ils alertaient,
00:13:00ils n'imaginaient pas sans doute
00:13:01un cambriolage de telle dimension.
00:13:02Mais il faut écouter les oragnations syndicales
00:13:04et les salariés quand ils se mobilisent.
00:13:06Quand les gens font la grève,
00:13:07c'est souvent pour défendre
00:13:07non seulement leurs conditions de travail,
00:13:09mais pour défendre aussi des services publics
00:13:10comme bien communs.
00:13:11Donc, à l'heure où j'en suis,
00:13:13à mon avis, il y a une dialectique
00:13:14entre des problèmes de direction
00:13:16qui accompagnent souvent
00:13:16des politiques d'austérité.
00:13:18Madame Dati, hier,
00:13:18qui occupait les plateaux télé,
00:13:20elle est pour 200 millions de moins
00:13:21dans la culture.
00:13:22Et donc, des moyens moins
00:13:23pour ce genre d'établissement.
00:13:24L'Orient.
00:13:25Il y a une part de responsabilité.
00:13:27Pour augmenter les moyens,
00:13:28il faut plus de sécurité,
00:13:30donc plus de moyens.
00:13:31En janvier dernier,
00:13:32Emmanuel Macron avait évoqué l'hypothèse
00:13:34d'un billet spécifique
00:13:36pour visiter la Joconde,
00:13:37ce qui impliquerait
00:13:38d'augmenter le prix du billet global
00:13:39de la visite.
00:13:40Est-ce que c'est une piste
00:13:41que vous retenez ?
00:13:42Toutes les pistes qui consistent
00:13:43à dire des choses
00:13:44qui étaient quand même
00:13:45peu chères,
00:13:48à la portée de tous,
00:13:49que ça va coûter plus cher,
00:13:50a priori, ne me séduisent pas.
00:13:52Parce que nécessairement,
00:13:52c'est une forme...
00:13:53Tout à l'heure, j'évoquais
00:13:53une privatisation de la culture.
00:13:55Alors, on va cibler
00:13:56des touristes étrangers
00:13:58à fort pouvoir d'achat
00:13:59qui vont venir, etc.
00:14:00Moi, j'ai une autre idée du musée.
00:14:02Tout à l'heure, j'évoquais
00:14:03les grands anciens
00:14:04et l'idée révolutionnaire.
00:14:05Le musée, il doit être accessible
00:14:06à tous, autant que possible.
00:14:08Donc, gratuit.
00:14:08Il faut aussi des politiques...
00:14:09Donc, gratuit.
00:14:11Tendre vers la gratuité.
00:14:12Gratuit, pourquoi pas.
00:14:13Mais là encore,
00:14:14l'expérience nous montre,
00:14:15je suis en train de dériver un peu,
00:14:16qu'il ne suffit pas
00:14:17que les musées soient gratuits
00:14:18pour que les gens y aillent.
00:14:20Et en particulier,
00:14:20on sait très bien
00:14:21qu'il y a souvent
00:14:21des milieux sociaux
00:14:23qui n'ont aucune habitude
00:14:23d'aller au musée.
00:14:24Il faut aussi des politiques culturelles,
00:14:25l'éducation nationale, etc.
00:14:27qui permettent
00:14:28à ce que les gens
00:14:28aillent dans ces musées.
00:14:29Mais accessible à tous,
00:14:30c'est maligne.
00:14:31Après ce cambriolage,
00:14:32est-ce qu'on doit en conclure
00:14:33qu'il faut plus d'argent
00:14:38bien sûr, c'est le combat
00:14:40que je mènerai.
00:14:40Plus de moyens
00:14:41pour la culture,
00:14:42pour le service public,
00:14:43pour la solidarité,
00:14:44pour l'emploi.
00:14:45On en parlera tout à l'heure.
00:14:45Là, c'est un budget
00:14:46que je peux résumer en deux mots.
00:14:47C'est plus d'inégalités
00:14:49et plus d'armement.
00:14:50Quand même un projet de société
00:14:51pas très enthousiasmant.
00:14:53Hugo ?
00:14:54Oui, M. Corbière,
00:14:55il y a une question
00:14:56sur le thème
00:14:56de ce que vous venez d'évoquer
00:14:57de Tranche,
00:14:58qui dit patrimoine
00:14:58qui appartient à tous,
00:14:59mais l'entrée est loin d'être gratuite.
00:15:01Quelle proposition avez-vous
00:15:02pour préserver les musées,
00:15:04leur personnel,
00:15:05les œuvres,
00:15:05tout en favorisant leur accès ?
00:15:07Vous dites tant vers la gratuité,
00:15:09mais du coup,
00:15:09comment on finance
00:15:10en préservant le service
00:15:12et les salariés ?
00:15:14Je vais être honnête,
00:15:15au vu de la bagarre budgétaire
00:15:16qui vient,
00:15:16notre priorité n'est pas
00:15:18de donner les moyens
00:15:19d'aller vers la gratuité
00:15:20tel qu'on le souhaiterait.
00:15:21Déjà, non augmentation des prix.
00:15:23Mais surtout, moi,
00:15:23ce qui m'intéresse,
00:15:24et là, c'est le prof d'histoire
00:15:25qui est le professeur d'histoire
00:15:26qui parle,
00:15:27il faut des politiques,
00:15:28à travers notamment
00:15:29l'éducation nationale,
00:15:30qui fassent en sorte
00:15:31que les milieux
00:15:31les plus défavorisés
00:15:32aillent vers la culture.
00:15:34Ça, il ne suffit pas
00:15:34qu'on ait des musées prestigieux,
00:15:36il faut qu'il y ait
00:15:36tout ce maillage associatif,
00:15:39notamment de l'éducation nationale
00:15:40qui le permettent.
00:15:41Et j'observe que trop souvent,
00:15:42vous savez,
00:15:42l'année dernière,
00:15:42c'était le pass culture
00:15:44qui avait été diminué
00:15:45et les professeurs,
00:15:46professeurs de français,
00:15:47professeurs d'histoire,
00:15:48avaient moins de moyens
00:15:49pour faire des sorties.
00:15:50Et souvent, ces sorties,
00:15:51c'était des sorties
00:15:51pour aller vers les musées.
00:15:52Moi, je ne souhaite pas non plus
00:15:53des musées qui soient ouverts
00:15:54seulement aux gens
00:15:56qui viennent des Etats-Unis,
00:15:57aux oligarques russes
00:15:58et à des grands fortunés
00:15:59venus des Émirats arabes unis.
00:16:01Ça, ce n'est pas mon projet.
00:16:02Donc, je suis pour
00:16:03que ça reste un service public.
00:16:04Comme ça fait partie du budget,
00:16:05on va parler du budget, justement.
00:16:06Il y a une semaine tout juste,
00:16:07le gouvernement Lecornu 2
00:16:08était à peine constitué.
00:16:09Et une semaine après,
00:16:10nous y sommes.
00:16:11Voici le Premier ministre
00:16:12plongé dans le grand bain
00:16:13du débat budgétaire
00:16:14qui va durer des semaines.
00:16:15Ce matin, en commission,
00:16:16sous la présidence d'Éric Coquerel,
00:16:17les oppositions ont pris la main
00:16:19en faisant passer des amendements
00:16:20contre l'avis du gouvernement.
00:16:22Mais Éric Coquerel, lui,
00:16:23il estime que le budget
00:16:25ne sera pas forcément de gauche
00:16:26à l'arrivée.
00:16:27La dernière, je disais
00:16:28qu'on pouvait faire
00:16:28un budget NFP compatible.
00:16:30Cette année, j'ai dit
00:16:31que j'en doutais fortement
00:16:32parce que, notamment,
00:16:33le Rassemblement national
00:16:33avait un discours
00:16:35plus néolibéral, on va dire.
00:16:36C'est-à-dire,
00:16:37moins enclin à taxer davantage
00:16:39les ultra-riches,
00:16:40notamment.
00:16:43Je crois qu'on s'achemine vers ça.
00:16:46Gaëlle ?
00:16:47Alors, déjà,
00:16:48en termes de cadre
00:16:49sur le chiffrage.
00:16:51Ils disent qu'il faut
00:16:51un resserrement budgétaire
00:16:53aux alentours de 30 milliards.
00:16:55On apprend même peut-être
00:16:5538 milliards
00:16:56si on compte
00:16:58l'augmentation
00:16:59de la charge de la dette.
00:17:00Le budget de François Bayrou,
00:17:02c'était 44 milliards.
00:17:0338 milliards,
00:17:03pour vous,
00:17:04c'est nécessaire
00:17:05de faire un effort
00:17:06de 38 milliards,
00:17:07que ce soit en augmentation
00:17:08d'impôts ou en baisse
00:17:08de dépenses ?
00:17:09Est-ce que c'est le bon chiffre
00:17:10ou est-ce que c'est trop,
00:17:11pas assez ?
00:17:12Moi, j'en suis resté
00:17:13à ce que ce soit un budget
00:17:14de 41 milliards d'économies
00:17:15dont 17 milliards
00:17:16de coupes budgétaires.
00:17:18Je ne sais pas
00:17:19ce que vous évoquez,
00:17:20mais...
00:17:21Alors, que les choses soient claires,
00:17:22qu'on fasse baisser
00:17:23notre dette,
00:17:24moi, je suis favorable
00:17:26parce qu'il y a
00:17:26une dette aujourd'hui
00:17:28qui peut nous poser
00:17:28quelques problèmes.
00:17:29Maintenant, il faut s'interroger
00:17:30de comment on en est arrivé là.
00:17:32Pourquoi aujourd'hui
00:17:32la dette
00:17:33prend cette dimension ?
00:17:35Pourquoi elle a été
00:17:36multipliée par trois
00:17:36ou plus encore
00:17:37depuis qu'Emmanuel Macron est là ?
00:17:38C'est qu'il y a eu
00:17:39des politiques publiques
00:17:40qui ont été menées
00:17:41énergiquement
00:17:42par Emmanuel Macron
00:17:43pour baisser
00:17:44les recettes de l'État.
00:17:46Quand vous voyez
00:17:46qu'en 2017,
00:17:4791% de la TVA,
00:17:50du fruit de la TVA
00:17:51était organisé,
00:17:52notamment pour financer
00:17:53nos services publics
00:17:54dont nous venons de parler
00:17:55et qu'aujourd'hui,
00:17:56c'est seulement 42%
00:17:57de la TVA
00:17:57qui va vers
00:17:59les services publics.
00:18:00Le reste, notamment,
00:18:01sert à combler,
00:18:02si je puis dire,
00:18:03l'ensemble des baisses
00:18:04et des exonérations
00:18:04de cotisations,
00:18:05notamment pour les entreprises.
00:18:07Donc, on a appauvri l'État,
00:18:08on a creusé la dette.
00:18:10Donc, il y a le déficit
00:18:11augmenté,
00:18:12non pas parce que
00:18:12nous venons passer
00:18:13les dernières années
00:18:14à une gabegerie
00:18:15de dépenses de moyens
00:18:15d'un pays de cocagne
00:18:16où la cistana a explosé.
00:18:18Certains disent ça.
00:18:19C'est que nous avons réduit
00:18:20les moyens de l'État.
00:18:22Donc, en gros,
00:18:22le chiffrage, vous irait,
00:18:24mais par contre,
00:18:24vous voulez...
00:18:25Non, mais il faut...
00:18:26Il y a des moyens
00:18:27de faire des recettes nouvelles
00:18:29qui doivent être déployées.
00:18:31Et augmenter les impôts.
00:18:32Qui doivent être déployées.
00:18:32Alors, qui doivent être déployées,
00:18:34notamment pour créer
00:18:36les conditions
00:18:36qu'on ait un État
00:18:38qui continue à jouer sa mission
00:18:39et il y a un investissement.
00:18:41J'ai envie de dire un peu
00:18:42que c'est comme le cholestérol.
00:18:43Il y a de la bonne
00:18:43et mauvaise dette.
00:18:44Si vous remboursez
00:18:45à des créanciers,
00:18:46ce n'est pas forcément
00:18:47de la bonne dette.
00:18:47Si vous investissez,
00:18:49notamment, tout à l'heure,
00:18:50j'évoquais la culture,
00:18:51l'éducation, la recherche.
00:18:53Là, vous faites des choses.
00:18:54Vous vous tournez vers l'avenir.
00:18:55Vous projetez votre pays
00:18:56et vous investissez.
00:18:57On a une dette
00:18:58à 115% du PIB.
00:19:00On a les agences de notation
00:19:02qui nous dégradent tous les mois.
00:19:04Je ne suis pas sûre
00:19:04que les investisseurs
00:19:05et les marchés financiers
00:19:06soient sensibles à...
00:19:07J'entends bien.
00:19:07Comme vous avez suivi le débat
00:19:08pendant l'année dernière,
00:19:09quand nous avons mené
00:19:09le débat budgétaire,
00:19:10nous avions réussi
00:19:11à avoir un budget
00:19:12qui réalisait 53%
00:19:14de remboursement
00:19:16qui était positif
00:19:18de 53 milliards.
00:19:19Et qui, l'année dernière,
00:19:22c'était Michel Barnier ?
00:19:23Les premiers ministres
00:19:24vont vite.
00:19:24Nous l'avaient interdit
00:19:26par 49,3.
00:19:27Nous sommes, nous,
00:19:27du côté de ceux
00:19:28qui permettent des recettes nouvelles
00:19:29et de faire reculer le déficit.
00:19:31Le problème,
00:19:31c'est qu'immédiatement,
00:19:32certains mettent les bras au ciel.
00:19:33C'est peut-être votre cas
00:19:34en disant,
00:19:34mais ce que vous nous proposez,
00:19:36c'est non pas
00:19:37d'augmenter les impôts
00:19:38car ceux qui nous regardent
00:19:38ne seront pas concernés,
00:19:39mais c'est de faire en sorte...
00:19:40Non, mais c'est le sujet.
00:19:43Donc, en gros,
00:19:44votre sujet,
00:19:44c'est de dire,
00:19:45oui, nous aussi,
00:19:46on veut faire reculer le déficit,
00:19:47mais pas par le biais
00:19:48de baisse de dépenses publiques
00:19:50qui affecteraient
00:19:51des services publics,
00:19:51mais par le biais
00:19:52d'augmentation d'impôts
00:19:54qui ne concernerait
00:19:54peut-être pas tout le monde,
00:19:55mais quelques personnes,
00:19:56en tout cas,
00:19:56ou quelques entreprises.
00:19:58Quand, par exemple,
00:19:58ce qu'il y avait
00:19:59de passionnant
00:19:59et de pédagogique
00:20:00dans le débat
00:20:00autour de la taxe,
00:20:01Zuckman,
00:20:02c'est l'idée
00:20:03que 1 800 personnes
00:20:04qui ont vu leur fortune
00:20:05augmenter de manière
00:20:06exponentielle ces derniers temps
00:20:07devraient pouvoir,
00:20:08et devraient même
00:20:09nous le demander,
00:20:10d'ailleurs,
00:20:10qu'il y ait une fiscalité
00:20:11qui permette
00:20:11qu'il soit davantage sollicité
00:20:13et que ça nous pouvait faire
00:20:14rentrer dans les caisses
00:20:15de l'État
00:20:1521 milliards.
00:20:17Ce chiffrage est quand même
00:20:18fait un porte-à-caution.
00:20:22Par qui ?
00:20:23Ce que je veux dire,
00:20:24c'est que pour le moment,
00:20:24cette taxe n'a jamais été mise.
00:20:25Tout porte-à-caution, Madame.
00:20:26Elle n'a jamais été mise en œuvre.
00:20:27J'entends bien.
00:20:28Alors, si vous voulez,
00:20:29mais avec beaucoup de respect,
00:20:31tout porte-à-caution.
00:20:32La politique d'Emmanuel Macron,
00:20:34qui était censée être
00:20:34le Mozart de la finance,
00:20:35nous a envoyé dans le décor.
00:20:37Donc, admettez
00:20:38que c'est une science sociale,
00:20:39l'économie.
00:20:40Là, il y a une proposition.
00:20:41On peut toujours trouver
00:20:41des gens qui vont dire
00:20:42que ça prête à caution
00:20:44et même des gens,
00:20:45parfois,
00:20:45qui sont un peu liés
00:20:46aux 1 800 personnes
00:20:47qui vont être sollicitées.
00:20:48Moi, je veux bien.
00:20:49Maintenant, j'observe
00:20:49que soit on laisse faire
00:20:50cette accumulation de richesses
00:20:52par une minorité,
00:20:53vous travaillez pour le journal Challenge,
00:20:54je l'achète une fois par an
00:20:55quand vous faites,
00:20:56notamment,
00:20:56le fabuleux dossier
00:20:57sur les fortunes
00:20:59et la manière exponentielle.
00:21:00C'est le plus vendu,
00:21:00je crois, d'ailleurs.
00:21:01C'est le plus vendu.
00:21:01On nous dit dans un article
00:21:04qui est passionnant
00:21:05que la France,
00:21:06du point de vue des publicités,
00:21:08la France,
00:21:08le mot m'avait amusé,
00:21:09serait un richistan,
00:21:10d'accord ?
00:21:11Un lieu dans un paradis fiscal.
00:21:13Bon, ça doit quand même
00:21:13nous interroger
00:21:14quand on voit
00:21:15qu'on a aujourd'hui
00:21:1610% de la population
00:21:17qui est passée
00:21:17sous le seuil de pauvreté.
00:21:19Donc, il faut,
00:21:19comme républicain,
00:21:21corriger ça par l'un.
00:21:21Il faut aussi corriger ailleurs.
00:21:23Voilà.
00:21:23Et au-delà de cette taxe Zuckmane,
00:21:24vous voulez aussi revenir
00:21:25sur les aides aux entreprises,
00:21:27par exemple,
00:21:27ou vous voulez remettre
00:21:29des taxes sur les entreprises
00:21:30puisque ce que vous dites,
00:21:32c'est que c'est Emmanuel Macron
00:21:33qui nous a envoyés
00:21:34dans le décor
00:21:35et sa politique de l'offre
00:21:36étaient aussi,
00:21:38en grande partie,
00:21:39consistaient à baisser
00:21:39un certain nombre
00:21:40de prélèvements
00:21:40sur les entreprises.
00:21:41Vous venez revenir là-dessus ?
00:21:42Par exemple,
00:21:43c'est le rapport
00:21:43de Fabien Guay
00:21:44qui a fait beaucoup parler
00:21:45quand il nous dit
00:21:45qu'il y a 217 milliards...
00:21:47Je crois que c'est 211,
00:21:48on n'est plus à 7 milliards.
00:21:49Non, oui, voilà,
00:21:50ce que j'allais dire.
00:21:51Mettons d'accord,
00:21:51plus de 200 milliards...
00:21:52Mais bon, là encore,
00:21:52le chiffrage,
00:21:53c'est vert.
00:21:54Alors,
00:21:55l'Institut des politiques publiques
00:21:56nous dit,
00:21:57ce n'est pas 211,
00:21:58je crois que c'est 110,
00:21:59110 milliards.
00:22:00D'accord ?
00:22:00C'est des prêts
00:22:01qui sont ensuite remboursés.
00:22:02Oui, oui.
00:22:02Mais la question,
00:22:03c'est à voir...
00:22:03Est-ce qu'il faut revoir
00:22:04les aides aux entreprises ?
00:22:05Oui, oui.
00:22:06Et quand je dis ça,
00:22:07je ne dis pas...
00:22:07Est-ce qu'il faut les supprimer ?
00:22:08Et pour qui ?
00:22:08Alors, voilà,
00:22:09là où il y a,
00:22:09c'est l'art de la nuance,
00:22:10on n'est pas obligé de dire
00:22:11qu'on va tout supprimer.
00:22:12Moi, il y a indiscutablement
00:22:13un tissu économique,
00:22:14TPE, PME,
00:22:15qu'il faut aider.
00:22:16Maintenant,
00:22:16il y a toute une série
00:22:17de grands groupes,
00:22:17on les connaît,
00:22:18qui, eux, profitent
00:22:18de ces politiques,
00:22:19souvent sans aucun conditionnement
00:22:22social, environnemental,
00:22:23et voire même, parfois,
00:22:24en font des plans de licenciement
00:22:26et on s'aperçoit aussi,
00:22:27grâce à Challenge,
00:22:27qu'ils reversent
00:22:28les dividendes
00:22:29à leurs actionnaires
00:22:29de manière, là aussi,
00:22:31tout à fait exponentielle
00:22:32et en progression.
00:22:33Donc, on est quand même
00:22:34en droit de se dire
00:22:34est-ce que l'argent public
00:22:35doit servir à des groupes
00:22:37pour reverser
00:22:37des dividendes
00:22:38plus importants
00:22:39à leurs actionnaires ?
00:22:40Les actionnaires
00:22:41auront besoin de ces actions
00:22:42pour payer la taxe du Kman,
00:22:43à l'un de ces dividendes.
00:22:44Mais en dehors de ça...
00:22:45Non, madame.
00:22:45Si, si, en dehors de ça...
00:22:47Les actionnaires de ces groupes
00:22:48ne font pas partie
00:22:48des 1 800 personnes
00:22:50qui ont un patrimoine personnel
00:22:51de plus de 100 millions.
00:22:52Et de toute manière,
00:22:52je ne pleurerai pas
00:22:53sur le sort de gens
00:22:54qui ont plus de 100 millions
00:22:55de patrimoine...
00:22:55Mais ce sont quand même
00:22:56des actionnaires d'entreprise.
00:22:58Mais au-delà de ça,
00:22:59je veux dire simplement...
00:23:00J'entends, mais en quoi
00:23:00c'est un argument
00:23:01qui remet en cause
00:23:01le raisonnement du fait
00:23:02qu'il faut une fiscalité
00:23:03plus juste ?
00:23:04Mais ces entreprises,
00:23:05ce que je veux dire,
00:23:06c'est que malgré ces aides,
00:23:07elles disent qu'elles restent
00:23:08plus prélevées
00:23:09que leurs voisines
00:23:10en Allemagne,
00:23:11en Espagne,
00:23:12en Italie...
00:23:13Elle disait challenge,
00:23:14ce n'est pas ce que nous dit challenge.
00:23:15Si, si, si.
00:23:16Ah non, challenge,
00:23:17justement,
00:23:17je donne la parole
00:23:18à des gens qui disent
00:23:18que c'est un paradis...
00:23:19Non, mais je vous taquine.
00:23:20Mais que c'est un paradis fiscal
00:23:21et que contrairement
00:23:22aux apparences,
00:23:23aujourd'hui, vous avez...
00:23:24Non, mais les entreprises,
00:23:25elles, ce qu'elles disent,
00:23:26elles ne disent pas
00:23:26qu'on est dans un paradis fiscal.
00:23:28Il y a les milliardaires
00:23:28d'un côté des entreprises...
00:23:29Chère madame,
00:23:29les entreprises,
00:23:30je ne sais pas
00:23:30ce que ça veut dire.
00:23:31Je connais des grands groupes
00:23:32au CAC 40,
00:23:33je connais des petits entrepreneurs
00:23:34qui sont utiles,
00:23:36je connais des gens,
00:23:36la grande majorité
00:23:37des entrepreneurs, d'ailleurs,
00:23:38sont des gens
00:23:39qui ne cherchent pas
00:23:39à accumuler des richesses,
00:23:41mais à produire,
00:23:42à améliorer leur pays, etc.
00:23:44Vous aimeriez faire
00:23:45un ménage dans ses ailes.
00:23:46Il faut conditionner au minimum.
00:23:48On va revenir
00:23:48sur ce débat important
00:23:50qui est la contribution
00:23:51des plus riches
00:23:52à cet effort
00:23:52qui est demandé à tous.
00:23:54Vous le disiez,
00:23:55la gauche réclame
00:23:55cette taxe Zuckman.
00:23:56Le gouvernement, lui,
00:23:57propose une taxe
00:23:58sur les holdings patrimoniales
00:24:00des grandes fortunes.
00:24:01Est-ce que vous êtes prêts
00:24:01à partir de cette proposition
00:24:02du gouvernement
00:24:03pour l'améliorer
00:24:05à vos yeux ?
00:24:06Non, mais ça,
00:24:07vous savez,
00:24:07quand on était jeunes,
00:24:08il y avait une boisson
00:24:09qui s'appelait Canada Dry.
00:24:10Ça a le goût
00:24:10à l'alcool du whisky,
00:24:11mais ça n'en est pas.
00:24:12C'est pareil.
00:24:13Vous pouvez rajouter de l'alcool,
00:24:14si vous voulez.
00:24:16Oui, bon, alors,
00:24:17on va rajouter.
00:24:18Il y a un rapport de force
00:24:18qui s'engage.
00:24:19Voilà, de ce point de vue-là,
00:24:20vous avez raison.
00:24:21Non, déjà, une chose.
00:24:22Il y avait un point positif
00:24:23dans la manière
00:24:23dont M. Bayrou avait pris le débat,
00:24:25moi, j'avais trouvé fin août,
00:24:26c'est de mener la discussion
00:24:27sur qui doit payer.
00:24:29Il y avait un débat fiscal
00:24:30dans le pays
00:24:31qui était passionnant
00:24:31parce qu'on est au cœur
00:24:32de la politique.
00:24:33Qu'est-ce qu'un député,
00:24:34j'arrête pas de faire
00:24:34le prof d'histoire
00:24:35depuis tout à l'heure,
00:24:36c'est d'abord,
00:24:36on discute de l'impôt,
00:24:38sinon, après,
00:24:39bon, donc,
00:24:40c'était intéressant
00:24:41et derrière la taxe Zuckman,
00:24:42c'était l'idée
00:24:42que les gens réalisaient,
00:24:44il y a une fiscalité
00:24:45qui est injuste
00:24:45pour les plus puissants.
00:24:46Certains me disent,
00:24:47mais non, vous exagérez,
00:24:48d'autres me disent,
00:24:48et là, c'est un débat
00:24:49qui est passionnant.
00:24:50Ce que je veux dire,
00:24:51c'est que va s'ouvrir
00:24:52la discussion,
00:24:53mais ce que fait
00:24:53M. Lecornu,
00:24:54qui ne peut pas éviter
00:24:54le débat sur la fiscalité
00:24:56des plus riches,
00:24:57met en place actuellement
00:24:58une taxe qui rate
00:24:59à côté de la cible.
00:25:00Nous, nous proposions
00:25:00une taxe Zuckman
00:25:01qui permettait de rapporter
00:25:0221 milliards.
00:25:03Là, si j'ai bien compris,
00:25:04c'est 2 à 3 milliards
00:25:05que cela peut rapporter.
00:25:08800 millions à 1 milliard,
00:25:09à priori.
00:25:09Bon, alors, vous voyez,
00:25:10j'étais même trop radical
00:25:11et trop à gauche.
00:25:12Vous êtes plus...
00:25:13Donc, moi, je ne suis pas là.
00:25:14Mon problème n'est pas
00:25:15de me faire plaisir
00:25:16à fouetter des gens
00:25:17pour le bonheur
00:25:18de les voir fouetter.
00:25:19C'est que ça rapporte
00:25:20dans les caisses de l'État.
00:25:20Mais il va falloir qu'il y ait un compromis
00:25:21à un moment.
00:25:21C'est tout l'enjeu
00:25:22de ce débat budgétaire.
00:25:23Si on vous propose une taxe
00:25:24qui porte sur l'ensemble
00:25:25du patrimoine financier
00:25:26des personnes les plus riches
00:25:27en France,
00:25:28à l'exclusion
00:25:29des biens professionnels,
00:25:30si on y ajoute
00:25:31les œuvres d'art,
00:25:32y compris celles
00:25:33qui sont détenues
00:25:33depuis plus de 10 ans,
00:25:35et si enfin,
00:25:36on ajoute à tout cela
00:25:37le patrimoine immobilier
00:25:38à l'exception
00:25:39de la résidence principale,
00:25:41est-ce que vous votez ça ?
00:25:42Est-ce que vous le votez ?
00:25:44Il y a une dimension technique
00:25:45à tout ça,
00:25:46auquel je dis
00:25:46qu'est-ce que ça rapporte ?
00:25:48Quel est le pourcentage
00:25:49de 3 milliards d'euros ?
00:25:50Quel est le pourcentage
00:25:51d'imposition
00:25:52que ça permet
00:25:52de faire revenir
00:25:53dans les caisses ?
00:25:54Cet argent,
00:25:54je ne le veux pas pour moi.
00:25:55Je suis en train de dire
00:25:56que notre pays
00:25:56est en train de voir
00:25:57se creuser les inégalités.
00:25:58Est-ce que ce que je vais vous décrire
00:25:59ne serait pas un progrès
00:26:01pour vous aux yeux
00:26:02de la gauche ?
00:26:02Mais ça peut être
00:26:03des pistes intéressantes.
00:26:05Mais je ne suis pas en train
00:26:05de faire le marchand tapis.
00:26:07Je vous dis seulement que...
00:26:08Parce que ce que je vous ai décrit,
00:26:09c'est ce que propose
00:26:10le Rassemblement National.
00:26:11Oui, mais le Rassemblement National
00:26:13ne s'est pas fait connaître...
00:26:14Avec qui allez-vous travailler
00:26:15dans ce débat parlementaire
00:26:17pour obtenir des avancées
00:26:19dans vos combats à vous de gauche ?
00:26:21Le Rassemblement National
00:26:22est contre la taxe Juckmann,
00:26:24par exemple.
00:26:25Donc ne vendez pas...
00:26:26Je sais bien
00:26:26que ce n'est pas votre but.
00:26:27Le Rassemblement National
00:26:28ne souhaite pas
00:26:29que les principales fortunes
00:26:30de ce pays
00:26:30soient davantage taxées.
00:26:31Ce n'est pas vrai.
00:26:32Mais la gauche seule
00:26:33ne fera rien passer
00:26:34dans ce débat budgétaire.
00:26:36D'accord.
00:26:36Je dis de toute manière,
00:26:37au-delà de ce qui se passera
00:26:38dans cet hémicycle,
00:26:39que dans le pays,
00:26:40les gens comme moi
00:26:40sont ultra majoritaires.
00:26:42Tout le monde,
00:26:42tout le monde,
00:26:4370% de la population
00:26:44en liste d'études,
00:26:45d'opinion,
00:26:46pense qu'il faut en finir
00:26:47avec les inégalités
00:26:48et qu'il est hors de question
00:26:49que votre vieille maman,
00:26:51pardon de parler comme ça,
00:26:52je ne sais pas
00:26:52si elle est encore de ce monde,
00:26:53paye davantage plus cher
00:26:55les médicaments
00:26:55et que les plus grandes fortunes
00:26:56de ce pays
00:26:57ne voient pas la fiscalité rehaussée.
00:26:59Parce que derrière
00:26:59tous ces arguments,
00:27:00ce qui moi m'a choqué,
00:27:01et vous aussi sans doute,
00:27:02je le dis sur un ton quand même,
00:27:03c'est que si on remet en cause,
00:27:05on augmente la franchise
00:27:06sur les soins médicaux,
00:27:07sur les médicaments
00:27:08et que quand on est atteint
00:27:10d'une ALD,
00:27:11d'une maladie à longue durée,
00:27:12on va davantage vous faire payer.
00:27:13Ça c'est scandaleux.
00:27:14Ça c'est scandaleux.
00:27:15Sans prendre aux personnes âgées
00:27:16ou malades
00:27:17et expliquer que
00:27:18ceux qui sont les plus fortunés,
00:27:19on va trouver autant de combines
00:27:20et de chemins sinueux
00:27:22pour faire en sorte
00:27:23qu'ils ne participent pas
00:27:24davantage à l'effort fiscal.
00:27:25– La taxe Zuckman
00:27:26pour le Parti Socialiste,
00:27:27ça ne semble plus être un totem.
00:27:30Si c'est une autre taxe
00:27:31qui rapporterait à peu près autant,
00:27:33ça pourrait leur convenir.
00:27:34Est-ce que vous,
00:27:34ça vous convient ?
00:27:35– Non mais si,
00:27:36personne ne joue sur les mots.
00:27:37Elle s'appelle Zuckman
00:27:38et j'ai même entendu
00:27:39M. Gabriel Zuckman
00:27:40dire qu'il faudrait l'appeler
00:27:41« Taxe Bernard Arnault ».
00:27:42Donc si le débat,
00:27:43c'est de dire
00:27:44le problème,
00:27:45ce n'est pas tellement le nom,
00:27:46c'est qu'est-ce qu'on fait,
00:27:47c'est de quelle manière
00:27:48on a une assiette,
00:27:49c'est le débat que vous me posiez,
00:27:50j'y ai répondu peut-être
00:27:51de manière trop brutale,
00:27:52mais quelle est l'assiette
00:27:52sur laquelle on fait reposer
00:27:53une fiscalité
00:27:54qui permet qu'il n'y ait pas
00:27:56un effet,
00:27:57ce que nous dit Gabriel Zuckman,
00:27:58c'est-à-dire que l'impôt monte,
00:28:01évidemment,
00:28:01selon leur fortune,
00:28:02mais les ultra-riches,
00:28:03eux, voient leur fiscalité baisser.
00:28:05Il y a un effet comme ça
00:28:05qui est quand même
00:28:06et techniquement,
00:28:07bon, ça devrait nous interpeller
00:28:08parce que ça permet,
00:28:09déjà,
00:28:10il y a…
00:28:10Donc votre question
00:28:11sur le Parti Socialiste,
00:28:12que moi j'écoute attentivement,
00:28:14ils ont dit qu'au cours
00:28:14du débat budgétaire,
00:28:16ils vont chercher
00:28:16à réintroduire
00:28:17une taxe type Zuckman
00:28:18qui permet d'augmenter
00:28:20les recettes de l'État,
00:28:2120 milliards,
00:28:22on l'espère.
00:28:22Donc ils vont mener
00:28:23cette bataille,
00:28:23du moins,
00:28:24parce qu'on sera à leur côté.
00:28:25Mais c'est que eux,
00:28:26le Parti Socialiste,
00:28:27est dans une démarche
00:28:28de négociation
00:28:28avec le gouvernement,
00:28:30ce qui lui vaut
00:28:30des attaques
00:28:31de la France Insoumise,
00:28:32qui est dans l'opposition frontale.
00:28:34Comment vous,
00:28:34vous vous positionnez ?
00:28:35Est-ce que vous négociez aussi ?
00:28:37Alors, là,
00:28:37on rentre dans la partie
00:28:38qui était sensible
00:28:40de ces derniers jours.
00:28:41Cette fois-ci,
00:28:42nous parlons tactique
00:28:43et stratégie.
00:28:46les socialistes,
00:28:47les écologistes,
00:28:47les communistes,
00:28:48les insoumis,
00:28:49on a fondé
00:28:49le nouveau Front Populaire.
00:28:52Je ne reviens pas
00:28:52sur le statut particulier.
00:28:55Moi, je suis un homme
00:28:56d'union.
00:28:57Pourquoi ?
00:28:57Parce que je pense
00:28:58que politiquement,
00:28:59ce qui se passe dans le pays
00:28:59doit être vu avec...
00:29:00Donc, pour répondre à la question,
00:29:02est-ce que le Parti Socialiste
00:29:03qui négocie avec le gouvernement,
00:29:04ça vous va ?
00:29:05Ou est-ce qu'il vous dit,
00:29:06au contraire,
00:29:06il faut une opposition frontale ?
00:29:07Ce que j'essayais,
00:29:08pardon d'être un peu lent,
00:29:08c'est qu'il y a un désaccord,
00:29:10j'ai eu un désaccord tactique
00:29:11avec le Parti Socialiste.
00:29:12Je pense qu'il fallait
00:29:13voter la censure
00:29:13car ce budget qui arrive
00:29:15est un mauvais budget
00:29:16qui va faire mal
00:29:17au milieu populaire.
00:29:18Mais il peut se discuter
00:29:19dans la Sommelle
00:29:19et qu'il n'y aura pas
00:29:20de 49.3.
00:29:21Les socialistes disent
00:29:22on va ne pas voter la censure
00:29:24car nous avons obtenu
00:29:25un engagement
00:29:26de la part du Premier ministre
00:29:27de suspendre
00:29:28la réforme des retraites
00:29:29jusqu'à la prochaine
00:29:30élection présidentielle.
00:29:31Comme je suis un garçon ouvert,
00:29:33pas si brutal et borné
00:29:34que ce que j'en ai l'air,
00:29:35je dis attention,
00:29:36il y a une discussion
00:29:37très technique,
00:29:37allons-nous pouvoir la voir
00:29:38cher M. Letellier,
00:29:39qui est de dire
00:29:40comment techniquement,
00:29:41d'un point de vue logistique,
00:29:43comment ça se passe ?
00:29:44Et là, à travers vous,
00:29:46je dis à mes amis socialistes,
00:29:47l'affaire n'est pas très claire
00:29:48parce que mardi dernier
00:29:50à l'Assemblée nationale,
00:29:51Maude Bréjon,
00:29:52la porte-parole du gouvernement,
00:29:53dit ce sera peut-être une loi
00:29:54ou éventuellement un amendement.
00:29:56Après M. Lecornu
00:29:57prend la parole
00:29:57et il nous dit
00:29:57c'est un amendement.
00:29:58Quel est le problème ?
00:29:59J'essaie que les gens
00:30:00nous suivent
00:30:01ne soient pas perdus.
00:30:01C'est que si c'est
00:30:02un amendement
00:30:03au cours du débat,
00:30:05cela signe
00:30:05et qu'il est intégré,
00:30:06encore faut-il
00:30:06qu'il soit intégré,
00:30:07il faut ensuite
00:30:11accepter l'intégration
00:30:12de cet amendement,
00:30:13vote la totalité du budget
00:30:14pour qu'il passe.
00:30:15C'est la raison
00:30:16pour laquelle je réclame.
00:30:17Après,
00:30:18comme l'a fait
00:30:18le constitutionnaliste
00:30:19Benjamin Morel,
00:30:20j'ai vu qu'Éric Coqueret,
00:30:21président de la commission
00:30:21des finances,
00:30:22l'a repris,
00:30:23même le RN
00:30:23puisque vous tenez
00:30:24à ce qu'on les cite.
00:30:25Tout le monde,
00:30:25il faudrait une lettre rectificative.
00:30:27On va y venir.
00:30:28Pour rentrer la discussion.
00:30:29Ce que je suis en train
00:30:30de vous dire,
00:30:30ce n'est pas une manière
00:30:31d'évoquer la question.
00:30:32Moi, je veux bien
00:30:32faire de la tactique
00:30:34mais à condition
00:30:34qu'on ne se fasse pas
00:30:35flouer à l'arrivée.
00:30:36On va y revenir.
00:30:38Le PS est habile
00:30:39mais le cornu
00:30:39est aussi un gros malin.
00:30:41Et donc,
00:30:41qui va gagner dans l'histoire ?
00:30:42Ce sera le PS
00:30:43ou le cornu ?
00:30:44Moi, je souhaite
00:30:44que ce soit le peuple
00:30:44qui gagne.
00:30:45Oui, vous souhaitiez.
00:30:45Mais vous dites
00:30:46le PS et le cornu.
00:30:47Qui va gagner d'après vous ?
00:30:48C'est une bagarre à mener.
00:30:49À ce stade, je le répète.
00:30:49Mais qui va gagner ?
00:30:50On est un pari ?
00:30:52On verra.
00:30:53Moi, je pense
00:30:53c'est prendre un risque
00:30:54pour lequel j'ai voté la censure
00:30:55car je pense
00:30:55que les choses
00:30:56ne sont pas bien positionnées.
00:30:57Mais je ne veux pas
00:30:57être trivial.
00:30:59Les socialistes nous disent
00:31:00qu'on va se bagarrer
00:31:01dans l'hémicycle,
00:31:02qu'on va remporter des victoires.
00:31:02Donc vous leur dites
00:31:03prouvez que vous êtes fort.
00:31:05Prouvez que vous y arrivez.
00:31:06D'abord,
00:31:06et là, à travers vous,
00:31:07je parle à Olivier Faure
00:31:08et à Boris Vallaud,
00:31:09exigez,
00:31:10je crois qu'ils l'ont peut-être fait,
00:31:11une lettre rectificative.
00:31:12C'est une bonne idée.
00:31:13Parce qu'on va juger
00:31:14à partir ou pas
00:31:15de la lettre rectificative
00:31:16de la censéalité
00:31:17de M. Lecornu.
00:31:18Parce que s'il fait
00:31:19une lettre rectificative,
00:31:20alors on peut avoir
00:31:26au bout du bout
00:31:27si ce budget est imposé
00:31:28par ordonnance,
00:31:29parce que c'est peut-être
00:31:30ce qui risque d'avoir lieu,
00:31:31il restera quand même
00:31:32la suspension de la réforme.
00:31:33Alors juste,
00:31:34on va rappeler quand même
00:31:35que c'est un peu trop technique.
00:31:36Non, c'est pas que vous soyez long,
00:31:37c'est que le temps passe vite.
00:31:38Mais Sébastien Lecornu
00:31:39a accepté de mettre en débat
00:31:40donc la suspension
00:31:41de la retraite à 64 ans.
00:31:42C'était lors de sa déclaration
00:31:43de politique générale
00:31:44il y a une semaine tout juste.
00:31:46J'ai toujours indiqué
00:31:47que l'avenir de nos retraites
00:31:48serait au cœur
00:31:49de la prochaine campagne présidentielle.
00:31:51Mais nous devons entendre
00:31:52que ce débat
00:31:53est demandé dès maintenant
00:31:55par des forces politiques
00:31:57et syndicales légitimes.
00:31:59C'est pourquoi
00:31:59je proposerai au Parlement
00:32:01dès cet automne
00:32:02que nous suspendions
00:32:03la réforme de 2023
00:32:04sur les retraites
00:32:05jusqu'à l'élection présidentielle.
00:32:07Aucun relèvement de l'âge
00:32:09n'interviendra
00:32:10à partir de maintenant
00:32:11jusqu'à janvier 2028
00:32:13comme l'avait précisément
00:32:15demandé la CFDT.
00:32:17En complément,
00:32:19la durée d'assurance
00:32:20sera elle aussi suspendue
00:32:21et restera à 170 trimestres
00:32:24jusqu'à janvier 2028.
00:32:27Rapidement,
00:32:28avant de passer la parole
00:32:29à Clément,
00:32:29est-ce que vous pensez
00:32:30que vous obtiendrez
00:32:30cette suspension des retraites ?
00:32:33Moi, je suis contre
00:32:34la réforme des retraites.
00:32:35Je ne suis pas méprisant.
00:32:36Ce n'est pas rien
00:32:37pour des salariés.
00:32:39Est-ce que vous pensez
00:32:39que vous obtiendrez
00:32:40cette suspension ?
00:32:40Si on l'obtenait,
00:32:42ce serait un petit bouger.
00:32:43C'est toujours ça de prix
00:32:43pour des salariés,
00:32:44300 000, 600 000 salariés.
00:32:45Mais il faut des conditions.
00:32:46Mais j'ai peur,
00:32:47on a été là dans la conversation,
00:32:49qu'à l'arrivée,
00:32:50ce soit un piège
00:32:51dans lequel Lecornu,
00:32:52qui était un gros malin,
00:32:54nous oblige,
00:32:54oblige ceux qui sont
00:32:55dans cette démarche
00:32:56de tout voter.
00:32:56Et moi,
00:32:57vous ne me verrez jamais voter
00:32:58un budget qui veut ponctionner
00:33:0017 milliards sur les services publics
00:33:01qui veut augmenter
00:33:02le prix des médicaments.
00:33:02On va revenir sur l'enjeu
00:33:04de cette lettre rectificative
00:33:06que vous avez évoquée
00:33:07et qui permettrait d'inscrire
00:33:08dans le marbre du budget
00:33:09de la sécurité sociale
00:33:10la suspension de la réforme
00:33:11des retraites.
00:33:13Si Sébastien Lecornu refuse,
00:33:14comment interpréteriez-vous cela ?
00:33:18Que le piège,
00:33:19la mâchoire du piège
00:33:20s'est refermée.
00:33:21Vous en voudriez au PS ?
00:33:22De vous avoir mis,
00:33:23vous aussi,
00:33:24toute la gauche
00:33:24dans cette situation-là ?
00:33:25Ce qui fait ma singularité,
00:33:27je sais que je parle beaucoup,
00:33:28mais c'est que malgré
00:33:29ce désaccord tactique,
00:33:30je ne souhaite pas
00:33:31que nous donnions
00:33:32une double victoire
00:33:33à Emmanuel Macron
00:33:34et les siens.
00:33:34C'est-à-dire une première victoire
00:33:35où il aurait fait passer
00:33:36un budget,
00:33:37il aurait évité la censure
00:33:39et la deuxième victoire
00:33:39de notre division.
00:33:41Parce que ce qui est en train
00:33:41d'avoir lieu politiquement aujourd'hui,
00:33:43c'est ce qu'on appelle
00:33:44dans le jargon
00:33:44l'union des droites.
00:33:46Le fait que la droite,
00:33:47historiquement issue du gaullisme,
00:33:48s'apprête au second tour au moins
00:33:50à voter pour des candidats
00:33:51d'extra-droite
00:33:51face à la gauche.
00:33:52Et ça,
00:33:53ça m'amène à un moment
00:33:54où peut-être que j'apparais
00:33:55comme le naïf de service,
00:33:56mais de dire
00:33:57que ce n'est pas le moment
00:33:57d'en sur-rajouter,
00:33:58à dire toi tu es un traite,
00:33:59toi tu es machin,
00:34:00toi tu es inutile.
00:34:01Sauf qu'il va falloir
00:34:02que vous choisissiez votre camp
00:34:03à un moment.
00:34:04Pourquoi ?
00:34:05Ben si.
00:34:05Mon camp c'est l'union.
00:34:06Non mais pourquoi ?
00:34:06Vous l'avez dit tout à l'heure.
00:34:07Soit vous votez par exemple
00:34:09la fin de la réforme
00:34:11mais vous votez en même temps
00:34:13le budget de la Sécu,
00:34:14moi je prends les paris
00:34:16que mes camarades socialistes,
00:34:18s'ils voient
00:34:19qu'ils n'ont pas obtenu
00:34:19la suspension,
00:34:20ils voteront contre ce budget,
00:34:22nous irons vers une censure
00:34:23et peut-être même
00:34:23une dissolution
00:34:24puisque c'est ça
00:34:25que nous met sous la gorge
00:34:25le président de la République.
00:34:26Là les yeux dans les yeux,
00:34:27je pense que les socialistes
00:34:28ne trembleront pas
00:34:29à la veille des municipales,
00:34:31ils n'apparaîtront pas
00:34:32comme ceux
00:34:32qui ont imposé
00:34:33un mauvais budget
00:34:34en ne remportant même pas
00:34:35la victoire sur la suspension.
00:34:36Je n'ai pas de doute là-dessus.
00:34:37Je serais surpris.
00:34:38Ce ne sont pas non plus
00:34:39des imbéciles les socialistes.
00:34:40Ils pensent
00:34:41et ça se discute.
00:34:42Moi je pense
00:34:43qu'on peut obtenir plus
00:34:43qu'obtenir déjà
00:34:44une suspension
00:34:45six mois
00:34:46plus tôt
00:34:49pour partir à la retraite.
00:34:50C'est déjà
00:34:50une petite victoire.
00:34:52Ça se discute.
00:34:53Est-ce que globalement
00:34:54vous pensez
00:34:55qu'il peut y avoir
00:34:55une réforme juste des retraites
00:34:56parce qu'il y a
00:34:57un vieillissement de la population,
00:34:59il y a une augmentation
00:34:59de l'espérance de vie,
00:35:00tous les autres pays européens
00:35:02sont en train de passer
00:35:02à 67 ans.
00:35:04Nous on va peut-être
00:35:05rester à 63,
00:35:06voire on veut remonter
00:35:07à 62.
00:35:07Est-ce qu'à un moment
00:35:08il y aurait une réforme
00:35:10qui vous paraîtrait juste ?
00:35:11Par exemple la retraite à point
00:35:12que propose la SFDT.
00:35:13Est-ce que c'est un projet
00:35:15qui peut vous intéresser ?
00:35:16On reprend la discussion
00:35:17sur la réforme des retraites.
00:35:19Moi je pense
00:35:19à ce que nous disaient
00:35:20certains économistes
00:35:21et notamment
00:35:22M. Michael Zemmour
00:35:23qui suffiraient
00:35:24d'une augmentation
00:35:24de 2% des cotisations,
00:35:261% pour les salariés,
00:35:271% pour le patronat
00:35:28pour qu'on puisse avoir
00:35:29des recettes supérieures
00:35:30et maintenir
00:35:31notre système de retraite.
00:35:31C'est une sorte de préférence
00:35:33pour les vieux.
00:35:34Pourquoi madame ?
00:35:35Parce que ce système
00:35:36en fait on fait peser
00:35:39plus de cotisations
00:35:39sur les actifs,
00:35:40les entreprises
00:35:41et les salariés actifs
00:35:42et je veux dire
00:35:44en France
00:35:44on dépense déjà
00:35:4614% de notre PIB
00:35:47pour les retraites.
00:35:48C'est assez stable.
00:35:48C'est assez stable.
00:35:49Oui mais c'est bon ailleurs.
00:35:50C'est bien,
00:35:50ça n'a pas explosé.
00:35:52Non mais après
00:35:52c'est le type de modèle
00:35:53de société.
00:35:54Je vais vous dire une chose,
00:35:55vous faites un métier
00:35:55qui est intéressant
00:35:56et sans doute,
00:35:58peut-être que vous me trouverez
00:35:58méprisant,
00:35:59votre corps n'est pas usé
00:36:00comme beaucoup de gens.
00:36:01Moi je pense qu'effectivement
00:36:02vous savez au bout
00:36:03de 41-42 ans
00:36:04quand vous avez commencé
00:36:05à travailler
00:36:05depuis l'âge de 18-20 ans
00:36:08vous êtes fatigué.
00:36:09C'est quoi le problème ?
00:36:10Le meilleur défenseur
00:36:11ou plutôt le meilleur
00:36:12pourfondeur
00:36:13de la réforme
00:36:14des retraites
00:36:14c'est Emmanuel Macron
00:36:16en 2019.
00:36:17Rappelez-vous
00:36:17lors du débat,
00:36:19du grand débat
00:36:19suite au moment
00:36:20des gilets jaunes.
00:36:20Il disait rallonger
00:36:21l'âge de départ
00:36:24à la retraite,
00:36:24le pousser jusqu'à 64 ans
00:36:26ce n'est pas juste.
00:36:27Pourquoi ?
00:36:27Parce que nous avons
00:36:28le taux de sous-emploi
00:36:30des seniors
00:36:31autour de 55 ans
00:36:32le plus important en France.
00:36:33Mais il recule justement
00:36:34maintenant
00:36:34parce qu'on a allongé
00:36:36à votre âge de départ.
00:36:37Peanuts, peanuts.
00:36:38Cela dit,
00:36:38donc vous,
00:36:39votre réforme en gros
00:36:40c'est augmenter les cotisations.
00:36:41C'est ça la réforme
00:36:42que vous proposez
00:36:43pour maintenir l'équilibre du système.
00:36:43C'est une première piste
00:36:44mais il ne faut pas faire peur
00:36:45et ne pas faire les épouvantages
00:36:47à moins d'eau.
00:36:47Vous savez,
00:36:48la productivité des travailleurs français
00:36:49elle est plus élevée
00:36:49plus élevée que d'autres pays d'Europe.
00:36:51Elle baisse la productivité.
00:36:52Non, non, non.
00:36:53La productivité en...
00:36:54Non, non, non.
00:36:54Elle est indiscutamment plus importante
00:36:56que les années 50-60
00:36:58quand le système de retraite
00:36:59a été mis en place.
00:37:00D'accord.
00:37:00Mais on n'a plus
00:37:01le même nombre de cotisants
00:37:02pour le nombre de retraités.
00:37:03Vous avez donné un chiffre d'or.
00:37:04Notre pourcentage,
00:37:05notre part du PIB
00:37:06consacré à la retraite
00:37:07n'a pas explosé.
00:37:08Donc, au bout d'un,
00:37:09on agite des chiffres
00:37:10devant les gens.
00:37:11Je ne dis pas
00:37:11qu'il n'y a pas de problème.
00:37:12Je suppose qu'on travaille tous
00:37:14et d'ailleurs,
00:37:14il y a une politique souvent
00:37:15du chômage
00:37:16qui a été menée
00:37:16par certaines entreprises
00:37:17qu'il faut combattre.
00:37:18On a accepté
00:37:19la désindustrialisation du pays.
00:37:20Il y a eu des choix économiques
00:37:21qui ont été faits
00:37:22par aujourd'hui.
00:37:23Ceux qui se veulent,
00:37:24qui sont souvent
00:37:25à la tête du pays,
00:37:26désindustrialisés.
00:37:27Notre économie,
00:37:28nos entreprises sont parties.
00:37:29Tout ça,
00:37:29ça nous a pesé très fort aussi
00:37:30sur le système de retraite.
00:37:32Donc, retraite à point ?
00:37:34Là, vous lancez une discussion.
00:37:36Non, je ne suis pas favorable
00:37:37à la retraite à point
00:37:38qui risque d'être
00:37:39particulièrement défavorable
00:37:41pour beaucoup de salariés.
00:37:42Mais là, si vous voulez,
00:37:42on peut consacrer une émission
00:37:43sur la retraite à point.
00:37:44Moi, je suis pour qu'on reste
00:37:45sur notre système actuel
00:37:47de retraite
00:37:47et indiscutamment,
00:37:49arrêter les exonérations
00:37:50aussi de cotisations
00:37:50qui ont eu lieu.
00:37:51Toutes ces politiques
00:37:52que je décrivais tout à l'heure,
00:37:53il y a eu aussi
00:37:53des exonérations de cotisations.
00:37:55Quand vous supprimez
00:37:56les cotisations
00:37:57sur le SMIC,
00:37:58par exemple,
00:37:59pour les entreprises,
00:38:00c'est autant de recettes
00:38:01en moins
00:38:01pour notre système de retraite.
00:38:02C'est nécessaire
00:38:03pour avoir un coût
00:38:04du travail correct.
00:38:05Non, pas du tout.
00:38:06Ça a un effet
00:38:07de SMIC-ardisation
00:38:07et ça amène à ce que
00:38:08des entreprises...
00:38:09Quand vous évoquez
00:38:10le Rassemblement national,
00:38:10un des grands désaccords,
00:38:11eux, ils veulent augmenter
00:38:12le SMIC en baissant,
00:38:13en supprimant la part
00:38:15de salaire indirect.
00:38:15Les cotisations,
00:38:16ils appauvrissent
00:38:17le système de retraite.
00:38:18Le salaire indirect,
00:38:19les cotisations,
00:38:20c'est une part du salaire.
00:38:21Oui, M. Corbière,
00:38:22il y a une autre question.
00:38:24Que pense-t-il
00:38:24de la rupture
00:38:25entre le PS et l'FC
00:38:26sur fond de suspension
00:38:27de la réforme des retraites ?
00:38:28Pense-t-il qu'un retour
00:38:29à une union possible
00:38:30dès les prochaines élections
00:38:31nationales est possible ?
00:38:32C'est vrai que même
00:38:32ces derniers temps,
00:38:33on a vu des réunions
00:38:35de gauche sans le PS
00:38:36mais avec LFI,
00:38:37de LFI sans le PS
00:38:39ou même vous,
00:38:39parfois, vous étiez convié
00:38:40ou pas à l'après.
00:38:42Est-ce que vous pensez
00:38:42qu'une union est possible
00:38:43vu l'ambiance qu'il y a
00:38:44à gauche actuellement ?
00:38:45Je dis que l'union
00:38:46est nécessaire.
00:38:47Oui, mais...
00:38:47Parce qu'elle est possible.
00:38:49Le propre de la politique,
00:38:50c'est peut-être
00:38:50que je n'y arriverai pas.
00:38:52Et peut-être qu'à l'heure
00:38:52où le Rassemblement national
00:38:53est en train de 35 ou 40 %,
00:38:55à l'heure où la droite
00:38:59préfère faire barrage à la gauche
00:39:01si une candidate socialiste
00:39:02est votée pour le candidat
00:39:03d'extrême droite,
00:39:04dans ce moment-là,
00:39:05la gauche fasse les unir ?
00:39:06Bonjour les grands stratèges.
00:39:07On ne gagnera pas comme ça.
00:39:08C'est un nom pour lequel.
00:39:09Il faut continuer à se battre.
00:39:10Maintenant, moi,
00:39:11j'ai l'expérience,
00:39:11je suis encore le malin,
00:39:12le prof d'histoire,
00:39:13dans les années 70.
00:39:14Mais quand le PS et le PC
00:39:15ont fait l'union,
00:39:16ils continuaient souvent
00:39:17de ne pas être toujours d'accord,
00:39:18de ne pas voter les mêmes choses
00:39:18sur l'Europe,
00:39:19sur le rapport à l'international.
00:39:21Il ne faut pas non plus se dire
00:39:22qu'on doit être tout le temps
00:39:23et voter tout exactement pareil.
00:39:29commune.
00:39:30Et s'il y a une élection présidentielle...
00:39:32Il existe toujours le NFP ?
00:39:33Il est soumis à des tensions,
00:39:35évidemment.
00:39:35Mais est-ce qu'il existe toujours ?
00:39:36Mais l'union est en combat.
00:39:37De mon point de vue,
00:39:38dans mon cœur,
00:39:38il existe toujours.
00:39:39Il faut le faire vivre.
00:39:40Et il faut une candidature
00:39:41commune à l'élection présidentielle.
00:39:41On avance six minutes,
00:39:42une question chacun.
00:39:43Est-ce que ce n'est pas trop tard ?
00:39:45Est-ce que les divisions
00:39:45ne sont pas trop fortes
00:39:46pour s'unir,
00:39:47comme en 2022, en 2024,
00:39:49à chaque fois dans l'urgence ?
00:39:50Non, ce n'est pas trop tard.
00:39:51En 2024,
00:39:52quand le nouveau Front populaire
00:39:53a été fondé,
00:39:54Emmanuel Macron a dissous
00:39:59Glucksmann ou des amis de Glucksmann
00:40:01traitaient la France insoumise
00:40:02d'antisémite
00:40:02et la France insoumise
00:40:03traitaient Glucksmann
00:40:04de génocidaire.
00:40:05Il n'y a pas pire comme insulte.
00:40:06Et bien pourtant,
00:40:07face à la menace d'extrême droite,
00:40:08la gauche s'est rassemblée.
00:40:09La gauche,
00:40:10si elle est fidèle à son histoire,
00:40:11mais elle peut basculer
00:40:12dans du gauchisme
00:40:12ou de la stupidité,
00:40:14elle s'unira
00:40:15face à notre adversaire
00:40:16le plus important.
00:40:17Si nous ne faisons pas ça,
00:40:18nous ne serons pas à la hauteur.
00:40:18Mais j'insiste,
00:40:19si j'ai le temps de le dire,
00:40:20pas seulement sur des législatives,
00:40:21sur une élection présidentielle.
00:40:23Ce qui m'a fâché
00:40:23avec mes anciens amis,
00:40:25c'est que je pense
00:40:25qu'il faut un candidat commun
00:40:26à l'élection présidentielle
00:40:27pour s'assurer
00:40:28de notre second tour.
00:40:29Il était question des primaires autrefois.
00:40:31Oui, dans un livre,
00:40:32il y a près de 10 ans,
00:40:33vous écriviez que la primaire
00:40:35était un piège,
00:40:36une confiscation de la démocratie.
00:40:38Est-ce que vous avez changé d'avis depuis ?
00:40:39Mon livre,
00:40:40qu'est-ce qu'il disait ?
00:40:41C'est qu'en 2016,
00:40:42donc ça fait il y a 9 ans,
00:40:44que lorsqu'il s'agissait
00:40:45de faire une primaire
00:40:45avec Manuel Valls,
00:40:47qui était Premier ministre,
00:40:48d'accord,
00:40:49de François Hollande
00:40:51et qu'ils mettent
00:40:52Jean-Luc Mélenchon
00:40:53dans un moment
00:40:53où il n'y avait pas encore eu
00:40:54Marine Le Pen
00:40:55au second tour
00:40:55de l'élection présidentielle.
00:40:56Là, ça fait deux fois
00:40:57qu'elle est au second tour.
00:40:58Oui, je pensais qu'au premier tour,
00:41:00nous pouvions nous permettre
00:41:00d'avoir des candidats
00:41:01qui portaient des projets différents
00:41:03parce que je ne voyais pas
00:41:04la dynamique,
00:41:04du moins c'était difficile à imaginer,
00:41:06de l'extrême droite.
00:41:07Donc à l'époque,
00:41:08je n'étais pas favorable
00:41:08à des primaires.
00:41:09Mais je vais vous dire,
00:41:10quand on fait de la politique,
00:41:11la stratégie,
00:41:11c'est pas un catéchisme
00:41:14qu'on récite
00:41:14à travers les siècles.
00:41:15La stratégie correspond
00:41:16au moment politique.
00:41:17À travers vous,
00:41:18je réponds à mes amis insoumis.
00:41:19Ça fait deux fois
00:41:20que la candidate d'extrême droite
00:41:21est au second tour.
00:41:22Elle progresse de telle façon
00:41:23mécaniquement
00:41:24que la prochaine fois,
00:41:25elle ou son remplaçant,
00:41:26M. Bardella,
00:41:27peut remporter
00:41:28l'élection présidentielle.
00:41:29Nous devons, nous,
00:41:30dans un moment où,
00:41:31à l'époque,
00:41:31quand j'avais écrit mon bouquin,
00:41:32la gauche rassemblée
00:41:33faisait 44%.
00:41:34Aujourd'hui,
00:41:35elle est à 28%.
00:41:36Donc ce que je dis,
00:41:37moi,
00:41:38les amis disent que j'aurais
00:41:39soi-disant trahi,
00:41:40ce que je dis,
00:41:40c'est qu'il faut comprendre
00:41:42le moment politique.
00:41:42Être révolutionnaire,
00:41:43ce n'est pas une fois de plus
00:41:44répéter les mêmes phrases
00:41:45tout le temps.
00:41:46Dans ce moment,
00:41:46l'unité est une exigence.
00:41:48Donc tous ceux
00:41:48qui viennent m'expliquer
00:41:49qu'un tel est un traître,
00:41:50que je ne lui parlerai plus jamais,
00:41:52sont des idiots utiles
00:41:53à Macron ou à l'extrême droite.
00:41:54– Clément,
00:41:55on a bien entendu
00:41:55votre discours sur l'unité.
00:41:56Vous souhaitez des candidatures
00:41:57communes de toute la gauche
00:41:59en cas d'élection.
00:42:00Sauf que,
00:42:01Olivier Faure,
00:42:01de son côté,
00:42:02a été très clair.
00:42:03Pour le PS,
00:42:03il n'y aura pas
00:42:04de candidature commune
00:42:05avec LFI,
00:42:07que ce soit au municipal
00:42:07ou aux prochaines législatives.
00:42:10Je veux bien
00:42:10que l'union de la gauche
00:42:10soit un combat,
00:42:12mais à un moment,
00:42:12il y a un principe de réalité.
00:42:13Le PS est clair.
00:42:14Il a tranché ce débat.
00:42:15– On verra.
00:42:16Je ne suis pas d'accord
00:42:17avec Olivier Faure,
00:42:18qui est un ami aussi.
00:42:18Je ne suis pas d'accord
00:42:19avec les Insoumis
00:42:20quand ils font chanter
00:42:21à leur université d'été
00:42:22« Tout le monde déteste le PS ».
00:42:23Je vois bien
00:42:23que j'ai une attitude
00:42:24un peu singulière
00:42:25et on peut hausser les épaules
00:42:26en rigolant,
00:42:27en me regardant.
00:42:28Mais je continue
00:42:28à me battre.
00:42:29Si on veut l'unité,
00:42:29il faut des unitaires.
00:42:30Je dis à Olivier Faure,
00:42:31ça n'est pas raisonnable.
00:42:31– Mais il y a un moment
00:42:32où vous allez devoir
00:42:32choisir entre les deux.
00:42:33– On verra.
00:42:34– Si la situation reste comme ça.
00:42:35– Moi, vous savez,
00:42:36je suis peu de choses.
00:42:37Vous verrez que ces appareils politiques
00:42:38peut-être sont amenés
00:42:39à se rassembler
00:42:40après s'être beaucoup
00:42:41dit des mots
00:42:42et des noms d'oiseaux.
00:42:43– Rassemblement au second tour,
00:42:44a dit Olivier Faure.
00:42:45– Alors, ce serait déjà pas mal
00:42:46si c'est rassemblement au second tour
00:42:47et si on avait la discussion
00:42:49pour voir où est-ce que
00:42:50le fait d'être divisé au premier tour
00:42:51pour empêcher
00:42:52qu'il y ait un candidat de gauche
00:42:53au second tour.
00:42:53Moi, je suis pour avoir
00:42:54cette discussion.
00:42:55Donc, on peut peut-être avoir
00:42:55un label commun,
00:42:57moins puissant que la dernière fois,
00:42:58mais qui permet
00:42:59qu'on ne s'affronte pas
00:43:00trop au premier
00:43:01pour se rassembler au second.
00:43:02Se rassembler déjà au second tour
00:43:04par rapport à des choses
00:43:04très très violentes que j'entends,
00:43:06c'est déjà pas mal.
00:43:06Mais moi, je suis pour qu'on se rassemble
00:43:07dès le premier tour.
00:43:08– Alors, se rassembler, d'accord.
00:43:08– Et aussi,
00:43:10si au premier tour,
00:43:11vous avez le choix
00:43:11entre une liste menée par le PS
00:43:13ou une liste menée par LFI,
00:43:15vous choisissez quoi ?
00:43:16– Déjà, il y a la question du programme,
00:43:18mais ça ne se passera pas
00:43:18comme des listes menées par…
00:43:20– Ou listes ou candidats,
00:43:21des binômes, je ne sais pas.
00:43:22– Moi, par ailleurs,
00:43:23si je regarde le spectacle…
00:43:24– Vous préférez faire cause commune
00:43:26avec le PS ou avec LFI ?
00:43:27– Mais à ce stade,
00:43:28la réponse viendra à mon donné,
00:43:30mais à ce stade,
00:43:30je ne veux pas poser le débat comme ça.
00:43:32Je suis justement équidistant,
00:43:33si je puis dire,
00:43:34par rapport à toutes ces forces,
00:43:35en leur disant,
00:43:35quel que soit ce que vous pensez de moi,
00:43:37Alexis Corbière,
00:43:37je vous dis qu'il faut se rassembler.
00:43:38Sinon, ce n'est pas aucun des deux
00:43:40qui va gagner,
00:43:40c'est l'extrême droite.
00:43:41Les amis de Jean-Luc Pélanchon
00:43:42qui pensent que Jean-Luc va gagner,
00:43:43je dis, les copains,
00:43:44ce n'est pas ce que je vois
00:43:45s'ils ne sont pas rassemblés.
00:43:46Le PS qui pense que le grand PS
00:43:47est de retour
00:43:48et qu'il va gagner tout seul,
00:43:49lui non plus,
00:43:49ne correspond pas à ce que je vois.
00:43:51Donc, il faut qu'on travaille à ça.
00:43:54Ce n'est pas simple.
00:43:55– Vous-même,
00:43:56vous comptez vous représenter
00:43:57à votre poste de député
00:43:59de la Seine-Saint-Denis
00:43:59et est-ce que vous craignez
00:44:01d'avoir un candidat LFI
00:44:03ou PS en face de vous ?
00:44:04– Vous représentez en Seine-Saint-Denis
00:44:06si ça se présente.
00:44:06– Vous allez vous représenter ?
00:44:07– Je ne sais pas,
00:44:09là, s'il y avait une dissolution
00:44:10qui arrivait,
00:44:11oui, je me représenterais.
00:44:12– Mais sinon ?
00:44:13– Là, oui.
00:44:14– Non, mais c'est…
00:44:15– En 2027.
00:44:16– C'est bizarre,
00:44:17parce qu'en général,
00:44:17un député dit
00:44:18oui, j'y retourne, quoi.
00:44:19– Ça commence,
00:44:19ça fera 10 ans que j'y suis.
00:44:22Enfin, bon,
00:44:23c'est pas plus engagé que ça, quoi.
00:44:26– Pardon ?
00:44:26– Vous n'êtes pas plus…
00:44:27– Si, si, non,
00:44:27mais moi, je continue,
00:44:28vous savez,
00:44:28je suis militant depuis 17 ans,
00:44:30donc je continue à faire de la politique.
00:44:31– Vous craignez que,
00:44:32enfin, localement,
00:44:34il pourrait y avoir un…
00:44:34– La dernière fois,
00:44:35une candidate et les filles face à moi.
00:44:38Ça a été terrible, terrible.
00:44:40Pas politiquement,
00:44:41mais humainement.
00:44:42– C'est ce qui pourrait vous empêcher
00:44:43d'y retourner ?
00:44:43– Non, non, pas du tout.
00:44:44Si c'est ça,
00:44:44à contrer, j'y vais.
00:44:45Il n'y a pas de problème.
00:44:46Je ne laisserai pas faire ça.
00:44:47Je ne laisserai pas faire ça.
00:44:48Parce que je pense que ce n'est pas bien.
00:44:50Mais surtout,
00:44:51qu'est-ce qu'il y avait de pas bien ?
00:44:52Ça a dû mobiliser
00:44:53de 250 à 300 militants
00:44:55dans une circonscription ultra à gauche
00:44:56qui se sont affrontés.
00:44:58J'ai gagné au final,
00:44:59et nettement.
00:45:00Mais surtout,
00:45:00je pense,
00:45:01une femme qui s'appelle Rachel Keke,
00:45:03qui était députée
00:45:04dans le Val-de-Marne,
00:45:04femme de ménage,
00:45:05qui, elle, a perdu
00:45:06face à M. Jean-Brun,
00:45:07et elle aurait dû gagner…
00:45:08– Qui est devenue ministre.
00:45:08– Et tous ces militants de gauche
00:45:10qui sont venus s'affronter,
00:45:11à s'insulter,
00:45:11à dire que j'étais le pire des hommes
00:45:12ou des sottises,
00:45:13auraient dû aller aider
00:45:14là où on avait besoin
00:45:15de militants
00:45:16pour aider
00:45:17sur des candidatures importantes.
00:45:19Le débat fratricide à gauche,
00:45:20il a un coût.
00:45:21– Bien sûr.
00:45:22– Et c'est nos adversaires
00:45:23qui en profitent.
00:45:24– Mais je note que vous n'êtes pas sûr
00:45:25de repartir dans cette famille.
00:45:26– Allez, si,
00:45:27je suis sûr de repartir.
00:45:28Faites passer le message.
00:45:28– Ah bon,
00:45:29je ne sais pas.
00:45:29– Non, mais je veux dire…
00:45:31– Je suis de comprendre, juste.
00:45:32– Non, vous avez raison.
00:45:33Moi, j'ai un problème,
00:45:33c'est peut-être un truc
00:45:34d'une intériorisation
00:45:35un peu grotesque
00:45:36de dire tout le temps
00:45:37que je suis candidat,
00:45:37je suis candidat.
00:45:38Moi, je milite
00:45:39avec des copains localement
00:45:40et des copines
00:45:41et on voit…
00:45:42– C'est eux qui décideront.
00:45:43– Non, mais collectivement,
00:45:44qu'on discute,
00:45:45qu'on discute.
00:45:46Ma pente naturelle,
00:45:47c'est plutôt dire
00:45:47que je suis un nouveau candidat,
00:45:48en particulier
00:45:49s'il y avait une dissolution.
00:45:50Mais je veux dire,
00:45:50la vie militante…
00:45:51Moi, je suis prof d'histoire
00:45:52pendant 21 ans.
00:45:53Ça n'est pas mon métier, député.
00:45:54– Vous avez bon espoir
00:45:55qu'il n'y ait pas de nouveau
00:45:56un candidat de gauche
00:45:58en face de vous ?
00:45:59– Je préférais qu'on arrête
00:46:00les débats fratricides incompréhensibles
00:46:01pour le grand nombre.
00:46:02– Quitte à ce que vous vous retiriez, justement,
00:46:04pour ne pas ce qu'on va faire.
00:46:05– Non, non, non, moi, je ne participerai pas
00:46:06un truc où je me retire avec des gens
00:46:08qui viennent me faire peur.
00:46:09Et le signal qui a été envoyé
00:46:10par mon élection
00:46:10dans une circonscription
00:46:11où Jean-Luc Mélenchon faisait 55%.
00:46:13C'est que la candidate mélenchionniste
00:46:14a perdu.
00:46:15Donc Jean-Luc et les amis
00:46:16devraient comprendre
00:46:16pourquoi l'électorat mélenchionniste
00:46:18a voté pour moi.
00:46:19Parce qu'ils n'ont pas accepté
00:46:20ces méthodes.
00:46:20– Implantation locale aussi.
00:46:21– Parce qu'il n'y a pas de changement.
00:46:23– Implantation locale aussi, sûrement.
00:46:24– Non, ce n'était pas seulement ça.
00:46:26Il n'y a pas de sixième république.
00:46:27– Pour vous, c'était un message ?
00:46:28– C'est un message très clair.
00:46:30C'est que les gens veulent
00:46:31la fidélité au programme de l'insoumission,
00:46:33mais avec un fonctionnement démocratique.
00:46:34– L'Orient, ce que moi j'essaie d'incarner
00:46:36avec mes amis de l'après.
00:46:38– En mars prochain,
00:46:39la bataille va faire rage aussi.
00:46:41Une bataille interne entre la gauche
00:46:43avec la France insoumise
00:46:44qui veut s'imposer en Seine-Saint-Denis,
00:46:45notamment dans votre circonscription,
00:46:47contre l'EPS, contre les communistes.
00:46:50Quel camp vous choisissez, vous ?
00:46:52– Ah ben là, franchement,
00:46:55Montreuil, c'est une des plus grandes villes communistes.
00:46:58Quel intérêt les insoumis ont à présenter
00:47:00une liste contre le dernier maire communiste,
00:47:02Patrice Blessa, qui fait un formidable travail.
00:47:03Je suis du côté de l'Union,
00:47:05je soutiendrai Patrice Bessac indiscutablement,
00:47:07il y a une liste écolo, communiste, socialiste.
00:47:10– C'est celle que vous soutiendrez ?
00:47:11– Évidemment, qu'est-ce que c'est que cette histoire
00:47:13de s'affronter, à expliquer que pas assez à gauche,
00:47:16c'est une ville populaire,
00:47:17ils mènent une politique de mixité sociale.
00:47:19Je ne dis pas que c'est parfait,
00:47:20mais je veux dire, il faut aider,
00:47:21c'est même une ville exemplaire de ce point de vue-là.
00:47:24Cette espèce de petite bataille qui consiste à dire
00:47:26toujours plus à gauche pour aller faire quoi,
00:47:28s'affronter, mobiliser des militants,
00:47:30pendant que, je le répète,
00:47:30il y a des villes où on peut aller aider,
00:47:32des villes actuellement de droite ou d'extrême droite.
00:47:34Je suis originaire de Béziers,
00:47:35je préférais qu'on aille à Béziers faire un tour
00:47:36pour éventuellement remplacer M. Ménard.
00:47:38– Vous pourriez peut-être être candidat à Béziers, tiens, en fait ?
00:47:40– Vous m'envoyez partout.
00:47:41– Non, je ne sais pas, c'est vous qui dites, c'est vous qui dites.
00:47:42– L'Oréal.
00:47:43– C'est cette ville au cœur.
00:47:44Donc, unité et soutien au maire sortant de gauche.
00:47:47– Vous l'avez évoqué plusieurs fois,
00:47:49est-ce que votre rupture avec Jean-Luc Mélenchon est définitive ?
00:47:53– La politique, c'est, quand on se bat pour l'Union,
00:47:56je suis pour qu'avec le mouvement insoumis,
00:47:59nous trouvions les conditions d'union pour comprendre…
00:48:02– Avec le mouvement, pas la personne.
00:48:03– La rupture personnelle.
00:48:05– Jean-Luc Mélenchon a été plus que mon ami pendant 30 ans.
00:48:08Vous comprendrez que la manière dont il s'est comporté vis-à-vis de moi,
00:48:11et dont le dernier message d'ailleurs était un message qui disait
00:48:14« ne m'adresse plus jamais la parole,
00:48:15amène à ce que je vais respecter sa volonté ».
00:48:17Je le regrette et je pense que ce n'est pas bien de faire ça.
00:48:19– Mais s'il vous dit, tiens, je veux bien reparler avec vous,
00:48:21vous reparler avec lui.
00:48:21– Mais si c'est nécessaire pour notre combat général,
00:48:24je ne suis pas un enfant, je ne vais pas dire
00:48:26« non, je ne t'adresse pas la parole, ce n'est pas mon problème ».
00:48:28Mais attention, je resterai vigilant à ce qu'il n'y a pas
00:48:31de grand changement de société
00:48:32s'il n'est pas conduit par un processus démocratique.
00:48:35Voilà, il y a une chanson que Jean-Luc Mélenchon aime bien,
00:48:37c'est l'international, et il y a ce couplet qui dit
00:48:39« ni Dieu, ni César, ni Tribun ».
00:48:41Et ça, on doit se l'appliquer à chacun.
00:48:42– Alors, il est quoi ?
00:48:43– Il est Dieu, César ou Tribun ?
00:48:44– Pardon ?
00:48:44– Il est Dieu, César ou Tribun ?
00:48:45– Je pense qu'à un moment donné, on a le droit de dire…
00:48:47– Mais il est Dieu, César ou Tribun ?
00:48:49– Je tacline, mais on a le droit de dire à Jean-Luc Mélenchon
00:48:51quand on a essayé de son compagnon pendant 30 ans
00:48:53que sa stratégie n'est pas nécessairement la meilleure
00:48:55pour la présence, celle qui vient sans être immédiatement exclu.
00:48:57– Tout le monde dit qu'il est Tribun, tout le monde est d'accord ?
00:48:59– Ah mais magnifique Tribun, si c'est ça.
00:49:00– Il est Dieu ou César ?
00:49:01– Non, il n'est pas Dieu, ça c'est clair.
00:49:02– Il est César alors ?
00:49:03– Non, mais…
00:49:04– Attention, parce que César…
00:49:05– Bon, je n'aurais pas dû faire cette citation.
00:49:06– Ah oui ?
00:49:07– Ce que je veux dire, c'est que…
00:49:09ce que je veux dire à travers vous,
00:49:10en plus je sais que vous l'interviewiez
00:49:12et que vous l'appréciez comme homme politique,
00:49:15Jean-Luc Mélenchon a énormément de qualité,
00:49:17c'est un magnifique Tribun.
00:49:18Maintenant, on doit pouvoir, dans un mouvement,
00:49:21le critiquer, remettre en cause sa stratégie
00:49:23sans être immédiatement exclu, voilà.
00:49:25– C'est un Tribun ?
00:49:27– Bon, on ne va pas y rendre.
00:49:28– Allez, on y va, passez-t-il là.
00:49:29– Rapidement, aux journées d'été de la presse
00:49:31à chanter ni Dieu, ni César, ni Mélenchon,
00:49:33j'y étais confirmé.
00:49:33– Non, ça c'est con, c'est pas cette phrase,
00:49:35non, non, jamais, jamais.
00:49:36– Pas vous, en avance.
00:49:38– Mais vos militants, bref, oui, on a fêté,
00:49:40on a commémoré plutôt la semaine dernière
00:49:42les 5 ans de l'attentat contre Samuel Paty,
00:49:44vous avez parlé de votre rôle de prof,
00:49:46c'est quoi le rôle des profs pour vous maintenant ?
00:49:48Qu'est-ce que ça symbole de tout faire ?
00:49:49– De continuer à faire le boulot que faisait Samuel Paty,
00:49:51j'ai vu un documentaire, je ne suis pas sûr
00:49:52sur quelle chaîne, c'était chez vous ou ailleurs,
00:49:53très émouvant sur le travail qu'il a fait,
00:49:57sa séquence pédagogique, comment il essaie de mener ça,
00:50:01et comment par ailleurs, la jeune fille
00:50:03qui a lancé le mécanisme qui a amené
00:50:05après à ce que le criminel, l'islamiste,
00:50:07vient de l'assassiner, elle n'avait même pas participé
00:50:09à son cours, bon, donc, moi juste,
00:50:11j'ai pensé à ce moment-là comment,
00:50:12quand on est prof, souvent en banlieue,
00:50:14c'est difficile d'enseigner la laïcité,
00:50:16la liberté, là aussi, d'expression,
00:50:18et il faut aider les profs à faire ce boulot
00:50:20et pas les laisser tout seuls en première ligne.
00:50:22– Dans deux minutes, vous allez pouvoir débattre
00:50:23avec l'invité face à vous, qui va nous rejoindre
00:50:25sur le plateau, il prône un retour d'autorité
00:50:27dans une France qui, dit-il, sombre dans le chaos,
00:50:30c'est le titre de sa thèse,
00:50:31Marco Pommier nous le présente.
00:50:34– Face à vous, Alexis Corbière,
00:50:36un spécialiste des questions de sécurité.
00:50:38– Nous sommes en train de devenir une société
00:50:42où la violence devient le mode de régulation du conflit,
00:50:47devient le mode de l'expression de la frustration.
00:50:50– Avocat au barreau de Paris,
00:50:52spécialisé dans la défense des forces de sécurité
00:50:55et des victimes du terrorisme,
00:50:57président fondateur d'un think tank,
00:50:59le centre de réflexion sur la sécurité intérieure,
00:51:02ancien candidat LR aux législatives de 2022.
00:51:06Son actu, c'est ce livre,
00:51:08« Le choc ou la chute ? »
00:51:10Notre invité tire la sonnette d'alarme.
00:51:12Délinquance, narcotrafic, antisémitisme,
00:51:15perte d'autorité,
00:51:17nous serions au bord d'une rupture sécuritaire.
00:51:20– Une agression toutes les trois minutes,
00:51:2240 attaques au couteau chaque jour,
00:51:24ces chiffres qui claquent comme des gifles,
00:51:26disent la brutalité du réel.
00:51:27– Une urgence particulière selon notre invité,
00:51:31la violence des mineurs.
00:51:33– L'enjeu consiste à apprendre la frustration aux mineurs.
00:51:37Si le jeune délinquant n'est pas puni,
00:51:38pourquoi suivrait-il les règles ?
00:51:40– Et quand la gauche parle de violence policière,
00:51:43lui a un avis bien tranché.
00:51:45– Parler de violence policière évoque un usage abusif
00:51:47systémique de la violence, ce qui est faux.
00:51:50– Face à vous, Thibaut de Montbrial.
00:51:52– Thibaut de Montbrial nous a rejoint sur ce plateau.
00:51:55Bonsoir. – Bonsoir.
00:51:56– Merci d'être avec nous.
00:51:57Donc face à vous, Alexis Corbière,
00:51:58vous allez lui dire en quelques secondes
00:52:00l'image que vous avez de la France aujourd'hui.
00:52:02Parce que le titre de votre livre,
00:52:03« Le choc ou la chute aux éditions de l'Observatoire »,
00:52:05quand on voit ça, on se dit
00:52:06« Mais la France, c'est catastrophique, quoi ».
00:52:08Quelle vision vous avez de la France aujourd'hui ?
00:52:10– La France aujourd'hui est un pays qui est hyper fracturé.
00:52:15L'enjeu des années qui viennent, c'est de retrouver un socle sur lequel on reconstruise une société
00:52:22qui de nouveau est envie de vivre ensemble, ce qui aujourd'hui n'est plus le cas.
00:52:27Le vivre ensemble est devenu un slogan que les partis se balancent à la tête les uns les autres,
00:52:32mais qui en pratique aujourd'hui ne correspond plus à la réalité.
00:52:34Nous sommes un pays hyper fracturé,
00:52:38un pays où la violence a explosé en particulier depuis une dizaine d'années.
00:52:42Je cite tous les chiffres officiels des différents ministères.
00:52:46Je raconte aussi les 18 mois que je viens de passer à parcourir le pays
00:52:51comme président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:52:54J'ai fait 31 réunions publiques, j'ai vu plus de 5000 personnes, beaucoup d'élus locaux.
00:52:57Je vous confesse que c'est plutôt des gens qui sont sur l'arc entre Renaissance et la droite.
00:53:02Mais tous me font part d'une double inquiétude.
00:53:05C'est une rupture entre Paris et la province et une rupture entre le peuple et ses élites.
00:53:12Comment vous y répondez, Alexis Corbière ?
00:53:14Déjà, quelle est la question ?
00:53:15La rupture !
00:53:17La rupture entre Paris et la province et entre le peuple et les élites.
00:53:20Oui, non, mais ce n'est pas seulement entre Paris et la province.
00:53:22Il y a une colère populaire très forte sur beaucoup de sujets.
00:53:24Pourquoi prendre le thème de la sécurité séparément de tous les autres ?
00:53:27La police, c'est un service public et on a le droit de discuter de ce service public,
00:53:31de considérer qu'il est dégradé en raison de politiques libérales qui ont été menées.
00:53:35Moins de moyens, moins de moyens pour la police par exemple.
00:53:37Vous êtes l'air, mais quand il y avait M. Sarkozy qui était président de la République,
00:53:41il a supprimé des postes de police.
00:53:42Moi, le commissariat des Lilas, je suis député de Bagnolet.
00:53:45Déjà, dans ma ville, qui est un des hauts lieux, si vous connaissez ça,
00:53:48on appelle ça un four où il y a de la drogue qui est vendue,
00:53:50il n'y a même pas un commissariat de plein exercice.
00:53:51Il y avait une antenne de police qui a été détruite, elle n'est toujours pas reconstruite.
00:53:54Donc, il faut aller au commissariat des Lilas, ce n'est pas simple pour les gens.
00:53:56Et là-bas, les policiers, que je connais très bien, ils travaillent dans des préfas,
00:53:59les voitures ne fonctionnent pas bien et ils font ce qu'ils peuvent
00:54:01avec des moyens qui leur sont réduits.
00:54:03Donc, c'est un service public qui a été dégradé
00:54:05et quand on donne moins de moyens aux services publics,
00:54:07moins pour l'hôpital, moins pour les profs, moins pour les policiers,
00:54:10ils travaillent dans des conditions difficiles.
00:54:12Donc ça, c'est facile de dire, vu de loin,
00:54:14il y aurait les laxistes, la province...
00:54:16Non, c'est des politiques qui ont été menées,
00:54:19qui ont été théorisées
00:54:20et qui est aussi l'objet du débat budgétaire qu'on va avoir.
00:54:23Si vous le m'avez dit, elle vous répond.
00:54:23Non, c'est un coup, ça a des conséquences.
00:54:26Je suis très à l'aise avec vous, moi, je n'ai pas de carte politique.
00:54:28Non, non, pardon.
00:54:29Non, mais c'est vrai.
00:54:30Non, mais je vous connais, je ne vous inquiétez pas.
00:54:31Je n'ai pas de carte politique,
00:54:32non, mais c'est pour ceux qui nous regardent.
00:54:33Je n'ai pas de carte politique et je ne suis pas dans une posture politique.
00:54:37J'ai écrit ce livre parce que les questions de sécurité intérieure
00:54:39et de justice sont des questions que je connais très bien,
00:54:42où ils travaillent.
00:54:42Et elles sont oubliées, vous pensez.
00:54:44Non, mais attendez, j'ai quand même essayé
00:54:46de dire quelque chose.
00:54:48Sur la police, aujourd'hui,
00:54:51prenons le cas, puisque ça a été dit
00:54:52dans votre petit reportage, allons au cœur du sujet,
00:54:55sur une chose qui est dénoncée régulièrement
00:54:57par un certain nombre de gens de la France insoumise
00:54:58qui seraient les violences policières.
00:55:00Moi, je ne dis pas qu'il n'y a pas de temps en temps
00:55:02un excès dans l'usage de la force.
00:55:04Je dis qu'il faut faire très attention aux mots
00:55:06et qu'aujourd'hui, il n'y a pas de violences policières
00:55:09puisque la police a le monopole de l'usage de la force.
00:55:12Ce qu'il peut y avoir de temps en temps,
00:55:14ce sont des violences policières illégitimes.
00:55:16Mais, et ça, c'est un point essentiel,
00:55:18en pratique aujourd'hui sur le terrain,
00:55:20et c'est une des raisons de l'effondrement de l'autorité,
00:55:21la police et la gendarmerie se censurent.
00:55:24C'est-à-dire que quand vous prenez l'ensemble
00:55:25des actions de police de vive force
00:55:27qui sont rendues nécessaires par la délinquance
00:55:30qui se déroule, les policiers et les gendarmes
00:55:33se censurent. Ils sont en dessous
00:55:35du niveau de ce qui serait en droit d'utiliser.
00:55:38Déjà, vous êtes meilleur spécialiste que moi,
00:55:39mais police et gendarmerie,
00:55:41je ne mettrais pas exactement sur le même plan.
00:55:43L'usage des techniques de gendarmerie
00:55:45ne sont pas exactement les mêmes que celles de la police nationale.
00:55:48Nous avons un sujet, je me suis sur les mots,
00:55:49mais allons au fond, qui est, je crois,
00:55:51c'est 14 personnes qui ont perdu la vie
00:55:52à l'occasion d'un contrôle de police ces derniers temps,
00:55:54alors que si on le compare à un pays comparable,
00:55:56par exemple l'Allemagne, c'est une seule personne.
00:55:58Pour quelle raison ?
00:55:58En France, il y a un usage de la part de la police
00:56:00lorsqu'ils ont peur, lorsque leur vie est mise en danger.
00:56:03Lorsque leur vie est mise en danger.
00:56:04D'accord, oui, mais...
00:56:0512 sur 14, c'est des cas qui ont été classés sans doute.
00:56:07Mais je ne crois pas que dans les autres pays,
00:56:08il n'y ait, comment dirais-je,
00:56:09personne qui ne force jamais un barrage, etc.
00:56:11Donc on a quelque chose qui doit nous interroger
00:56:13sur le fait qu'il y a un usage des armes à feu,
00:56:15il y a une doctrine de police,
00:56:17et comme souvent, quand on regarde, en plus,
00:56:19le cas, vous allez trouver que...
00:56:21Mais les personnes qui perdent la vie
00:56:23sont généralement, sociologiquement,
00:56:25dans l'âge, dans l'origine,
00:56:26quelque chose d'assez ciblé.
00:56:27Souvent des jeunes, issus de l'immigration,
00:56:29issus des quartiers populaires.
00:56:30– C'est le profil, c'est le miroir de la délinquance.
00:56:33– Ça peut se discuter, tout ça.
00:56:35On peut discuter du fait que, peut-être,
00:56:37en raison de la formation aussi,
00:56:38les policiers utilisent les armes à feu
00:56:40quand il y a un certain type de délinquance.
00:56:42Moi, je vais vous donner une explication,
00:56:44vous savez, bien souvent, je vois les policiers,
00:56:47et en plus, je les aime bien, quelque part,
00:56:48je discute avec eux,
00:56:49c'est que c'est souvent des gens de province
00:56:51qui arrivent en région Île-de-France,
00:56:52qui ne connaissent pas bien,
00:56:53qui ont un rapport un peu extérieur
00:56:55vis-à-vis de la population,
00:56:56qui ont un regard sur cette jeunesse,
00:56:58notamment issue des quartiers populaires,
00:57:00qui vivent de manière hostile.
00:57:01Et à l'inverse, il y a aussi une culture,
00:57:03parfois dans cette jeunesse,
00:57:05d'hostilité vis-à-vis de la police.
00:57:06Donc on doit travailler à ce que tous les gens se reparlent.
00:57:09Et non pas d'aller vers un tout sécuritaire
00:57:11qui consiste à dire, on va rentrer dans le tas,
00:57:12on va taper dur,
00:57:13et quand il y a une jeune fille
00:57:14qui prend une balle dans la tête...
00:57:15– Non mais Thibaut de Montréal a d'autres propositions.
00:57:17– Je n'ai pas dit ça, moi, ce que je pense,
00:57:18c'est qu'il faut rétablir d'une manière générale
00:57:20l'autorité et l'ordre dans ce pays
00:57:22pour faire repartir le cercle républicain
00:57:25de manière vertueuse.
00:57:25– Comment on fait ?
00:57:26– Pourquoi ? Aujourd'hui, vous avez été prof d'histoire géo.
00:57:30Moi, je salue les profs
00:57:31et je salue votre engagement comme prof.
00:57:33Aujourd'hui, les profs ont peur,
00:57:35les gens dans les hôpitaux ont peur,
00:57:36les gens ont peur, les élus n'en parlons pas,
00:57:38parce qu'il y a des agressions partout.
00:57:40Pourquoi ? Parce que la délinquance,
00:57:42quelle qu'elle soit, pense, à tort ou à raison,
00:57:44mais pense que l'État est en train de faillir.
00:57:46Il faut faire repartir le cercle républicain
00:57:48dans l'autre sens.
00:57:49– On est d'accord.
00:57:49– Ça, c'est la base des contrats sociaux, vous voulez dire.
00:57:51– Pardon ?
00:57:51– En clair, il ne risque rien, c'est ça.
00:57:53– C'est ce qu'il pense, il aura raison dans les détails.
00:57:55– Oui, mais bon.
00:57:56– Mais il faut faire, il faut aujourd'hui
00:57:58que la peur change de camp.
00:57:59Et une fois qu'on aura rétabli l'ordre républicain,
00:58:02on pourra reconstruire des raisons de vivre ensemble
00:58:04par l'éducation et la culture.
00:58:04– Je laisse Alexis Corbière répondre et après…
00:58:06– Et la jeunesse, et vous parliez tout à l'heure
00:58:08des jeunes des quartiers, moi je leur tends la main
00:58:10dans ce livre et je dis à ceux qui sont pris
00:58:12en étau entre les islamistes et les narco-trafiquants
00:58:15de jouer le rôle de la République,
00:58:17de devenir eux-mêmes profs,
00:58:19de devenir militaires, policiers, etc.
00:58:21et de s'engager pour la France.
00:58:22Mais pour ça, il faut leur donner envie.
00:58:24– Il faut leur donner envie.
00:58:25– Je vais revenir sur un concept que vous développez.
00:58:26– Il y a beaucoup de sujets dans le sujet.
00:58:28– Oui, mais le problème, c'est qu'on a 10 minutes.
00:58:30– Je suis d'accord.
00:58:30– Moi, mon truc, c'est qu'il faut commencer
00:58:33par rétablir l'ordre, sinon on va à la catastrophe.
00:58:35– Bon, déjà, rétablir l'ordre républicain,
00:58:37en France règne l'ordre républicain,
00:58:38y compris en Seine-Saint-Denis, ne racontons pas d'histoires,
00:58:40c'est pas vrai qu'on est agressé tous les 4 matins,
00:58:42ce n'est pas exact, n'ayons pas cette vision, d'accord ?
00:58:45– Il y a des choses inacceptables.
00:58:45– Il y a une agression toutes les 3 minutes en France.
00:58:46– Oui, mais ce qu'on appelle agression, là encore,
00:58:48y compris il y a moins de crimes qui ont lieu aujourd'hui que ce que…
00:58:52– Mais ça, ce n'est pas vrai, par exemple.
00:58:53Ça, ce n'est pas vrai.
00:58:54– D'accord.
00:58:54– Depuis 15 ans, le nombre de crimes et de tentatives d'homicide
00:58:57a doublé, voilà.
00:58:58Et un homicide, c'est une tentative qui a réussi.
00:59:02Vous savez que le SAMU…
00:59:03– Je ne pensais pas qu'on débattrait, je vérifierais.
00:59:05Mais moi, ce que j'avais observé, c'est qu'il est vrai
00:59:08qu'il y a des personnes de plus en plus jeunes
00:59:10qui utilisent, par exemple, des armes,
00:59:15des gens qui ont perdu la vie dans des rixes où on met des coups de couteau.
00:59:17Ça, c'est un sujet.
00:59:18Par contre, de manière plus générale,
00:59:19mais là encore, on ne découvre pas les Apaches à Paris,
00:59:23il y a toujours eu de la violence, des coups de surin, etc.
00:59:25Mais il y a un sujet.
00:59:26Mais ce que je veux dire, c'est que la question de la sécurité
00:59:28doit être pensée dans son ensemble.
00:59:30Ce que je vous reproche, pour faire simple et avoir un sujet de discorde,
00:59:33c'est que vous abordez souvent de manière trop sécuritaire
00:59:36en oubliant que toute une série de choses qui existaient dans les quartiers,
00:59:39l'éducation, culture, associations, ont été réduites à peu de choses.
00:59:43Et bien souvent, après, on n'a qu'un rapport sécuritaire.
00:59:46Et même la police, quand on discute avec eux,
00:59:48les flics, pour parler simplement, nous disent
00:59:49« Nous, on ne peut pas régler tous les problèmes. »
00:59:52Un mot, un mot.
00:59:52Mais non, je ne pensais pas qu'on va se trouver d'accord.
00:59:55Moi, je suis d'accord avec vous.
00:59:56Je pense qu'il faut que la police puisse à nouveau, sereinement,
00:59:59c'est tout le mot, c'est sereinement,
01:00:02piétonner dans les quartiers
01:00:03et que ce qu'on peut appeler la police de sécurité du quotidien
01:00:06ou trouver un autre mot,
01:00:08mais que ça, c'est quelque chose qu'il faut rétablir.
01:00:09Mais pour ça, il faut d'abord
01:00:11qu'il y ait un minimum de nettoyage qui soit fait.
01:00:13Il faut qu'aujourd'hui, les quartiers...
01:00:15Ça veut dire qu'il faut que les quartiers
01:00:16ne soient plus laissés aux mains des délinquants.
01:00:18C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:00:19les populations les plus défavorisées...
01:00:20Donc, une fois qu'on a dit ça...
01:00:21Vous répondez, vous répondez.
01:00:22Il y a un jeune qui a pris en bas de chez moi,
01:00:24enfin, pas en bas de chez moi, dans la capsulerie,
01:00:26qui s'est fait assassiner il n'y a pas longtemps.
01:00:27Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
01:00:28OK.
01:00:28Eh bien, je pense...
01:00:28Alors, je vais vous dire, moi,
01:00:29quand je discute avec les policiers,
01:00:30c'est que c'est des trafics...
01:00:31Je ne me pose pas de questions en faisant la réponse.
01:00:32Pardon, non, mais moi, ce qu'ils me disent,
01:00:33vous confirmez si c'est une sottise,
01:00:35c'est que c'est des trafics internationaux.
01:00:37Mais bien sûr.
01:00:37C'est un énorme business.
01:00:38C'est qu'on va dire le nom.
01:00:39Il y a certains pays, comme le Maroc, par exemple,
01:00:41auxquels nous entretenons des relations tout à fait cordiales,
01:00:43où on sait très bien qu'il y a beaucoup de drogue
01:00:45qui vient de ce pays-là.
01:00:46Est-ce que vraiment,
01:00:47ce n'est pas les flics de quartier
01:00:48qui vont régler ce problème-là ?
01:00:50Est-ce qu'on entretient une situation dans les quartiers
01:00:52où on continue à dire que c'est la violence ?
01:00:53Mais on ne touche pas vraiment...
01:00:54Conclusion.
01:00:55J'ai un scoop pour vous.
01:00:56Vous êtes d'accord.
01:00:57Vous allez adorer mon livre.
01:00:58Vous allez adorer mon livre.
01:00:59Parce que j'aborde de façon beaucoup plus complexe
01:01:01que ce que vous caricaturez
01:01:02tout un tas de problèmes
01:01:03dont je pense qu'encore une fois,
01:01:07ils doivent être résolus en se retroussant les manches.
01:01:09Bien sûr que le trafic internationale de stupéfiants,
01:01:11c'est le problème principal.
01:01:12Mais n'empêche qu'en bout de chaîne,
01:01:13les premiers qui trinquent,
01:01:14ce sont les plus défavorisés.
01:01:15Et je vais vous dire,
01:01:16la sécurité, en réalité,
01:01:17c'est une politique sociale.
01:01:19C'est une politique sociale, la sécurité ?
01:01:22Ça doit être vécu comme tel.
01:01:24Un tout, et pour trouver un sujet de désaccord,
01:01:26un tout, qu'on a le droit aussi,
01:01:28pour l'améliorer, de le critiquer,
01:01:29sans être traité immédiatement d'antiflique.
01:01:30Mais je le critique.
01:01:31On n'est pas assez vite sur le sujet
01:01:32quand, par exemple,
01:01:33je pense à une jeune fille qui s'appelait Inès,
01:01:35parce que c'est aussi une prénom de mes enfants
01:01:37qui a eu le même âge,
01:01:37qui prend une balle dans la tête
01:01:38parce qu'un samedi soir,
01:01:40la personne alcoolisée qui a pris le volant,
01:01:42le mec qui l'a pris force un barrage de police,
01:01:44que les flics tirent
01:01:44et que la jeune fille prend une balle dans la tête,
01:01:46ça n'est pas tolérable.
01:01:52Je vais lui offrir mon exemplaire.
01:01:54Merci Thibault de Montbrial
01:01:55d'être venu sur le plateau
01:01:56pour échanger pendant quelques minutes
01:01:57d'Alexis Corbière.
01:01:58Vous savez que c'est une belle journée,
01:01:59demain, un bel anniversaire.
01:02:01Ce sera le 80e anniversaire
01:02:02des premières femmes élues députées
01:02:04à l'Assemblée nationale.
01:02:05Il y aura une plaque qui va être dévoilée.
01:02:06J'imagine que ça vous touche,
01:02:07vous en tant qu'historien.
01:02:08Et ce soir, sur LCP,
01:02:09soirée spéciale avec un documentaire
01:02:10de Céline Crespi.
01:02:12Femmes à l'Assemblée
01:02:13à découvrir dans des baboques
01:02:15avec Jean-Pierre Garcien.
01:02:16Vraiment, deux secondes.
01:02:16Je pense à Jacqueline Chonavelle.
01:02:18Elle a 101 ans.
01:02:19C'était l'ancienne maire de Bagnolet.
01:02:20Première femme d'une commune
01:02:21de plus de 35 000 habitants.
01:02:22Vice-présidente aussi
01:02:23de l'Assemblée nationale.
01:02:24Peut-être qu'elle me regarde.
01:02:24Madame Chonavelle,
01:02:25toujours là, dans un EHPAD de Bagnolet
01:02:27et qui a ouvert la voie
01:02:28de toutes ces femmes.
01:02:29Une militante communiste.
01:02:29Merci Alexis Corbière
01:02:30d'avoir été avec nous
01:02:31dans l'indicé politique sur LCP.
01:02:33Bonne soirée à tous
01:02:33sur la chaîne parlementaire
01:02:34et à lundi.
01:02:35Sous-titrage Société Radio-Canada
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