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  • il y a 2 mois
Le 21 octobre 1945, des femmes faisaient pour la première fois leur entrée à l'Assemblée nationale. Un droit obtenu dans la foulée de celui de voter, accordé à la Libération. La France fut d'ailleurs parmi les dernières nations européennes à reconnaître aux femmes leurs droits politiques. Mais 80 ans après, elles ne sont guère plus d'un tiers des députés, loin derrière Cuba, les Emirats arabes unis, le Mexique, la Suède ou l'Espagne.
Durant des décennies, la présence des femmes n'a été qu'anecdotique. Songeons seulement qu'au moment où Simone Veil se bat pour faire adopter la loi qui autorise l'IVG, elles ne sont que 19 femmes à siéger à l'Assemblée, et que dans les années 1980, 95% des députés seront encore des hommes !
Des premières députées à l'Assemblée, dont le présentateur de l'ORTF ne se donne pas la peine de citer le nom, en passant par une Edith Cresson traitée de Pompadour par des députés de droite, jusqu'à une Cécile Duflot sifflée pour avoir porté une robe à fleurs, retour sur ces épisodes qui marquent un temps où le sexisme s'exprimait sans vergogne...
Aujourd'hui, malgré une loi instaurant la parité votée il y a 25 ans, bien qu'une présidente siège au perchoir de l'Assemblée nationale, les femmes ne jouent pas tout à fait à part égale avec ces messieurs, notamment à travers le temps de parole, les postes auxquels elles accèdent et la place dans le parti qu'on veut bien leur laisser... Ce documentaire propose une plongée en archives et en situation dans un univers parfois impitoyable pour les femmes.

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Transcription
00:00Elle a 32 ans en 1945 et en ce 21 octobre, sa vie va basculer.
00:08Elle sait que depuis toujours, la femme n'est pas l'égale de l'homme.
00:12Même la Révolution française et son héritage ont nié son droit de vote.
00:18Elle a pourtant fait tourner la France durant la Première Guerre mondiale.
00:23Mais cela n'a pas suffi.
00:24C'est son engagement dans la Résistance qui a changé la donne.
00:31Aujourd'hui, elle va enfin pouvoir voter.
00:35Pour la première fois, elle va choisir ses représentants à l'Assemblée nationale.
00:40Et même élire des femmes.
00:47Elle rêve d'une Assemblée nationale qui donnerait enfin toute leur place aux femmes.
00:53D'une société égalitaire.
00:56Elle rêve.
00:57Mais peut-elle imaginer qu'il faudra près de 80 ans avant qu'une femme prenne la tête de l'Assemblée ?
01:03Et qu'entre-temps, celles qui auront briguer des postes d'importance ressortiront marquées au fer rouge
01:12par la violence du combat politique et son sexisme ?
01:1680 ans d'une lutte qui résonne encore chaque jour dans l'hémicycle
01:23et dans les lieux de pouvoir de notre République.
01:26Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de ça.
01:47En ce 16 novembre 1945, elle vient voir pleines d'espoir les 33 premières femmes élues à l'Assemblée nationale.
02:11Une résurrection, celle du Palais Bourbon.
02:21Et une naissance, celle de la Quatrième République.
02:25Voici l'Assemblée constituante.
02:27M. Francisque Guet est un des chefs du MRP qui compte de nombreuses femmes députées
02:33et dont M. Maurice Schumann est le porte-parole, M. Tixier et ses fillots.
02:39Dans la Cour du Palais, M. Édouard Herriot, président du Parti Radical, M. Louis Marin.
02:44Et puis des femmes, des communistes et des socialistes.
02:47On sent presque la gêne quand il est commentateur, il ne sait pas trop comment faire.
02:54Alors lui aussi, j'imagine qu'il veut être politiquement correct.
02:59Mais il y a des femmes, il y a des femmes.
03:01Ces femmes députées d'il y a 80 ans, j'ai un immense respect pour elles parce qu'il fallait quand même...
03:07Je pense qu'elles ont dû serrer les dents beaucoup, beaucoup, beaucoup.
03:10Dans la Nouvelle-France de l'après-guerre, permettre aux femmes de voter et d'être élues députées s'est imposé.
03:25Pourtant, à l'origine, ce n'était pas vraiment dans l'ADN de l'homme du 18 juin.
03:33Quant au général de Gaulle, on sait par ses conseillers qu'il ne voulait pas de femmes dans la Réspublica.
03:38À ses yeux, les femmes étaient un agent déstabilisateur du corps politique.
03:46Elles apportaient des facteurs passionnels qui pouvaient dissoudre les relations de travail.
03:52Enfin, c'était sa vision des femmes.
03:56Parmi les premières femmes élues députées, la plupart ont un parcours exceptionnel.
04:02Pourtant, qui est capable de citer le nom ne serait-ce que d'une de ces femmes ?
04:08Elles ont totalement été oubliées par l'histoire.
04:14La journaliste, Elodie Fonte, elle, est en quête de détails sur ses députés.
04:20Elle apprend à les connaître pour une BD qu'elle veut leur consacrer.
04:24Et elle découvre que, bien avant d'être élue, toutes ces femmes se sont engagées politiquement.
04:31Elles ont toutes été dans la Résistance.
04:35Parmi les femmes qui sont élues pour le Parti communiste, un tiers d'entre elles ont été déportées.
04:42La plupart à Ravensbrück.
04:44Donc, elles se connaissent de Ravensbrück.
04:45Je dois dire que, moi, c'est une image qui m'émeut à chaque fois que j'y pense.
04:50D'imaginer que six mois auparavant, elles sont à Ravensbrück.
04:55Elles y sont encore, puisqu'elles ont été libérées à la toute fin, évidemment.
04:58Et quelques semaines plus tard, elles sont ensemble dans l'hémicycle.
05:02Je trouve que c'est un symbole de résilience, évidemment, mais aussi d'engagement.
05:08Jusqu'au bout, du bout des ongles.
05:10– Certaines auront des carrières politiques éclaires.
05:16– Denise Bastide, elle a 28 ans.
05:18Elle est communiste.
05:19C'est une femme qui milite vraiment, qui est sur le terrain, qui est très engagée.
05:25Et forcément, qu'elle est qualifiée de violente, d'hystérique, d'ingérable.
05:33De devenir députée en 1945, c'est être hors du cadre.
05:38C'est-à-dire, c'est quand même ne pas faire ce que l'on attend des femmes à l'époque.
05:47À savoir, faire des enfants et être chez elles.
05:49On leur dit aussi, surtout, occupez-vous bien de vos maris.
05:54Ça a été très difficile pour eux.
05:55Et donc maintenant, laissez-les être des chefs de famille.
06:00Et vous, soyez soumises à eux, parce qu'ils en ont besoin.
06:04D'autres auront des carrières politiques plus longues.
06:08Mais à quel prix ?
06:10– Marie-Madeleine Dienesch, c'est une bretonne.
06:13Et elle, elle a une longévité extraordinaire,
06:16puisqu'elle va être élue jusqu'en 1981, quasiment sans interruption.
06:21Et donc, c'est extraordinaire, c'est toujours le record.
06:25Et elle, elle dit, pour durer en politique,
06:27il faut faire ce que les hommes attendent, c'est-à-dire profil bas.
06:31– Germaine Poinceau-Chapuis, elle, accédera même à de plus hautes fonctions.
06:39– Elle est la première femme ministre.
06:42Elle est vraiment présentée comme Germaine Poinceau-Chapuis,
06:46mère de deux enfants, mère aimante,
06:49qui n'hésite pas à prendre ses enfants dans ses bras.
06:53Les articles la présentent comme ça, avant même de la présenter comme ministre,
06:56comme s'il fallait vraiment dire, attendez, c'est vraiment une femme.
07:01Et à l'époque, elle ne peut pas envisager la femme autrement que comme mère.
07:05– Elle est à Paris, en 1947.
07:09J'ai adoré ma mère, évidemment, et très très fière.
07:11Et puis les années passant, je l'ai été de plus en plus.
07:16De plus en plus.
07:19– Bachelière à 16 ans, Germaine Poinceau-Chapuis étudie le droit à Aix-en-Provence
07:25et passe le barreau, à 20 ans seulement.
07:28– Elle a été dans les toutes premières avocates.
07:33Elle a beaucoup aimé ce métier d'avocat.
07:37Dès l'âge de 17 ans, elle a donné des cours déjà à des jeunes filles de droit,
07:44sur leurs droits.
07:45Pendant la guerre, ma mère créait une filière pour, quand il y a des évasions,
07:51quand il y a des gens qui arrivent à s'évader du camp d'Émile,
07:54pour arriver à les accueillir dans deux, trois maisons à Marseille, dont la sienne,
07:59où les gens peuvent se changer, repartir avec des cartes d'identité.
08:03Voilà.
08:03On entre dans la clandestinité.
08:06Je sais qu'elle a caché des juifs, il ne faut pas être justice à Marseille.
08:10Avec un tribunal qui était composé de magistrats qui avaient prêté serment à Pétain.
08:16À la Libération, on vient la chercher pour être la candidate à Marseille du MRP,
08:24le parti de centre-droit.
08:26Deux ans plus tard, elle devient la première femme ministre.
08:30Mais elle ne restera que dix mois en place,
08:34devant renier, malgré elle, un accord politique fait avec les socialistes.
08:40Elle sert de fusible à Robert Schuman.
08:42Quelquefois, quand même, on a utilisé le fait que ce soit une femme
08:47pour aller là où personne ne voulait aller.
08:51Notamment pour aller porter la parole du MRP contre Pierre Ménès-France.
08:59Et ça, je sais qu'elle en a souffert parce que personne ne voulait y aller.
09:03Donc elle a été obligée de le faire.
09:05Vacherie, qui a coûté quand même sa place au gouvernement à ma mère,
09:11a terminé sa carrière, parce que les socialistes et les radicaux ont dit qu'on a été trahis.
09:16On avait eu confiance en Germaine Poinceau-Chapuy.
09:20C'est terminé.
09:22On ne refera pas de gouvernement avec une femme.
09:26Peut-être pour ça que la suivante n'a été que Simone Veil 30 ans après.
09:30On a desserré le collier du servage, mais on en a toujours la marque autour du cou.
09:41On a été cantonnés pendant des millénaires dans un rôle strictement de reproduction,
09:48dans un rôle éminemment sexualisé, dans un rôle de servante,
09:52dans un rôle de ventre qui fournissent les ouvriers de la machine à produire
09:59et les soldats de la machine guerrière.
10:03C'était notre rôle.
10:07Preuve que cette vision domine.
10:11En 1958, dans la première émission politique de la télévision française,
10:16voici comment le journaliste vedette présente les choses.
10:22Les femmes, qu'ont-elles à voir avec la politique ?
10:26Ne faudrait-elles pas mieux de s'occuper de leur mari ou de leurs enfants ?
10:30Leur place est-elle au Parlement,
10:33alors que tant d'autres travaux pourraient mettre en valeur leur qualité naturelle ?
10:38Elles se disent brimées par une législation faite par les hommes.
10:42Mais n'est-ce pas abusé ?
10:46Nous sommes en 1958.
10:50Durant toute la Quatrième République,
10:53elle a vu le nombre de députés femmes osciller entre 19 et 42.
10:59Toutes ont œuvré pour la reconstruction et l'aide aux enfants, aux familles.
11:04Mais en cette année 58,
11:06le général de Gaulle veut changer la Constitution.
11:10Elle espère voir plus de femmes à l'Assemblée
11:13pour faire avancer leurs droits dans la société.
11:16Et pour cause, elles sont encore sous la tutelle de leur mari,
11:20obligées de demander leur autorisation pour travailler, entre autres.
11:25Mais elle va être déçue.
11:36Le début de la Cinquième République a sorti les femmes de l'Assemblée nationale.
11:42Elles sont huites pendant plusieurs années.
11:44Et il faut voir que c'est le cas à l'Assemblée nationale.
11:48C'est le cas dans toutes les autres institutions politiques françaises.
11:541960, 15 ans après avoir obtenu le droit de vote et le droit d'être élue,
12:00les femmes sont moins de 1,5% des députés.
12:04Il semblerait plutôt tel que des enfants qui ont réclamé à grand cri un jouet
12:18et qui l'ayant obtenu le jettent quelques temps plus tard.
12:20Il semble en effet qu'elles n'ont pas, elles n'ont pas pour la plupart,
12:25accepté de prendre un rôle réellement politique en France.
12:31Elles étaient en effet en 1946-38 à la Chambre des députés.
12:36Aujourd'hui, elles ne sont plus que 7.
12:38Alors pourquoi ce désintéressement des Françaises pour la vie politique de leur pays,
12:42elles qui représentent 53% de l'électorat
12:45et qui pourraient donc dicter à elles seules les orientations essentielles de l'État ?
12:50En réalité, la cause de cette sous-représentation est institutionnelle.
12:55La Ve République a écarté les femmes.
12:59En 1958, on abandonne le système grosso modo proportionnel de la Ve République
13:04pour le scrutin majoritaire.
13:07A la proportionnelle, les parties présentent par nature des listes.
13:11Et donc, il est facile de mettre une femme en deuxième ou en troisième ou en quatrième position.
13:16Il est rarissime qu'une femme soit tête de liste sous la quatrième République.
13:20Voilà.
13:21Au scrutin uninominal, eh bien, on n'y a qu'un candidat.
13:24Mais très rares ont été les circonscriptions gagnables
13:28où une femme était la candidate investie par un parti sérieux.
13:33C'est un mode de scrutin qui favorise le notable en place,
13:37à savoir le député sortant, qui souvent cumule avec la fonction de maire
13:43ou de conseiller départemental,
13:46donc qui tient la circonscription, qui tient son territoire.
13:50Et par conséquent, les partis politiques font un calcul
13:53qui fait qu'il faut mieux réinvestir le notable, le sortant,
13:58plutôt que de choisir une néophyte
13:59qui aura moins de chances d'emporter le combat électoral.
14:02En France, c'est comme...
14:04La politique, ça a quelque chose de sacré.
14:06Longtemps, c'est resté...
14:08La politique a été considérée comme un territoire réservé aux hommes.
14:12Ça remonte à nous, à la loi Salik.
14:14Donc, il y a tout un héritage historique en France
14:19qui a organisé ses pesanteurs.
14:22Et puis, il faut dire aussi que le combat électoral,
14:25c'est quand même le maximum de la misogynie et du sexisme.
14:28Et ça le reste.
14:29Lors de ces années-là,
14:37le fait que les femmes siègent à l'Assemblée nationale
14:40n'a pas changé grand-chose à leur statut,
14:43au sein de la société ou au sein de leur couple.
14:47La femme reste inféodée à son mari,
14:50comme l'avait décidé le code civil de Napoléon en 1804.
14:55Pendant toutes ces années 40, 50, 60,
15:02on est encore sur ce schéma
15:05de l'homme qui dirige la famille.
15:09Et on attend 20 ans, 1965,
15:11pour qu'il y ait un premier grand texte de loi
15:13qui mette plus d'égalité entre les femmes et les hommes
15:17à travers cette réforme des statuts matrimoniaux
15:19qui font que la femme mariée arrête d'être soumise à son mari
15:22pour beaucoup d'actes de sa vie quotidienne.
15:25Et c'est quand même incroyable d'avoir dû attendre ce moment-là.
15:29Ce projet de loi de 1965
15:32est insufflé par le garde des Sceaux du gouvernement Pompidou,
15:36un homme.
15:37Grâce à ce texte,
15:39les femmes obtiennent le droit de posséder un chéquier
15:41ou de travailler sans l'accord de leur mari.
15:45Mais pas question de remettre en cause
15:46complètement la société patriarcale.
15:49À l'Assemblée,
15:51certaines députées communistes veulent aller plus loin,
15:54celles de droite,
15:55pas forcément.
15:56Je trouve qu'il y a déjà une grande amélioration.
15:58Cependant, nous avions déposé un amendement
16:01pour aller plus loin
16:02et pour qu'il y ait la complète égalité entre les époux.
16:07Que l'article 213 soit modifié
16:11et qu'il ne porte plus cette phrase
16:13« le mari est le chef de la famille ».
16:14Les liens qui unissent les époux
16:16constituent la base même de la famille
16:17et sont indispensables à une union solide.
16:20Donc, dans une société humaine,
16:22il faut une direction et une seule tête,
16:24comme le disait tout à l'heure Pierre Pasquini.
16:26Et pourquoi ne serait-ce pas à celui
16:28à qui nous confions la joie
16:30de partager notre existence,
16:32pourquoi ne lui conférions-nous pas
16:33l'honneur de diriger notre foyer ?
16:36Quand Lucien Neuwirth
16:37fait voter en 1967
16:39l'une des lois de l'époque
16:40les plus importantes pour les femmes,
16:43la légalisation de la pilule,
16:45les décrets d'application
16:46ne sont pas publiés.
16:49Nous nous sommes heurtés
16:51pour l'application de cette loi.
16:53Un état d'esprit conservateur, rétrograde.
16:57Je dirais aussi un manque de clairvoyance,
17:00de discernement et peut-être de générosité.
17:02C'est Marie-Madeleine Dienesch,
17:04cette députée élue dès 1945,
17:07devenue secrétaire d'État,
17:10qui va freiner la mise en place concrète
17:12de cette loi majeure pour les femmes.
17:15Marie-Madeleine Dienesch,
17:16qui est pour la citoyenneté des femmes,
17:18mais totalement contre la pilule
17:19et tout ce qui pourrait s'apparenter
17:21à une forme de libération sexuelle,
17:22et qui va bloquer jusqu'en 1972
17:25quelque chose qui pourtant est devenu légal,
17:28c'est-à-dire la commercialisation de la pilule.
17:30Avec tout l'acharnement de leur jeunesse
17:32et de leurs convictions,
17:33c'est une véritable bataille
17:34qui va durer 4 heures.
17:36Quand éclatent les événements de mai 68,
17:39le monde politique semble toujours à la traîne
17:42face à une société qui change.
17:45C'est l'affrontement.
17:46Les enfants du baby-boom,
17:49la génération Sylvie Vartan et salue les copains,
17:52devient adulte et aspire à plus de liberté.
17:57Mais cela ne va pas déboucher sur une féminisation
18:01ou un renouvellement à l'Assemblée nationale.
18:07Quand la nuit vient, la violence atteint son paroxys.
18:10La manifestation fera 6 ans blessés.
18:12Il y aura 422 arrestations dans 31 maintenues.
18:16Le mouvement de 1968,
18:18contrairement à ce que l'on dit souvent,
18:19c'est un mouvement essentiellement masculin.
18:21Il y a des femmes dans la rue,
18:22mais les dirigeants sont tous des hommes.
18:24Par ailleurs, les législatives qui ont lieu
18:25après mai 68, suite à une dissolution,
18:28se traduisent par un regain du gaullisme
18:31et des alliés du gaullisme,
18:32un retour au calme et à l'ordre.
18:35Et donc là, c'est une Assemblée
18:36assez peu féminisée
18:37et les candidates de gauche sont laminées.
18:421974,
18:47elle est désormais une femme active.
18:50Elle travaille.
18:51Certaines de ses amies ont fait des études.
18:54Elle goûte au plaisir de la société de consommation.
18:57Elle veut être indépendante.
18:59La France change.
19:02Le président Pompidou vient de mourir.
19:04Et dans un mois,
19:05une nouvelle élection présidentielle s'annonce.
19:10Elle compte beaucoup sur le candidat socialiste Mitterrand
19:13ou même sur le libéral Giscard d'Estaing
19:17pour entendre les voix des femmes.
19:19Les conservateurs
19:21paraissent en perte de vitesse.
19:28Elle se dit
19:29que ces années 70
19:31vont être plus faciles
19:33pour les femmes.
19:34Le 19 mai 1974,
19:55c'est finalement Valéry Giscard d'Estaing
19:57qui arrive à l'Elysée.
19:58Avec lui,
20:01le pays prend des couleurs.
20:03La France entre dans la modernité.
20:06Et les femmes
20:07ne comptent pas rester spectatrices
20:09de cette mutation.
20:11C'est moi
20:12qui conduirai le changement.
20:15Et ce changement
20:16passe par les femmes.
20:18Il a bien compris
20:19ce qui s'était passé en 68.
20:22Il met des femmes à la barre
20:23suivant l'expression de l'époque.
20:24c'est-à-dire
20:25le premier gouvernement
20:26comprend trois femmes,
20:29ce qui est quand même
20:29inédit pour l'époque,
20:31dont un ministère
20:32de plein exercice
20:33confié à Simone Veil,
20:35ministre de la Santé.
20:36Giscard va nommer
20:38pour la première fois
20:39une femme
20:40ministre de la condition féminine.
20:44Ça veut dire que là,
20:46il y a la reconnaissance
20:48de questions spécifiques
20:50aux femmes
20:52et à l'égalité
20:52entre les femmes et les hommes.
20:54Et pour cause,
20:57dans la rue,
20:58depuis le début
20:59des années 70,
21:01le MLF,
21:02le mouvement
21:02de libération
21:03des femmes,
21:04se fait entendre.
21:06Environ 2000 femmes,
21:07souvent jeunes,
21:08quelquefois plus âgées,
21:09défilent de la République
21:10à la Nation
21:11à l'appel du MLF.
21:13Mot d'ordre central,
21:14brisé, je cite,
21:16les chaînes de l'esclavage
21:17qui depuis toujours
21:18réduisent à une condition
21:19inférieure la femme.
21:21Chaque fois qu'on parle
21:22du MLF,
21:22on dit qu'on est
21:23contre les hommes.
21:23Vous parlez de ceci,
21:26c'est pas vrai.
21:26On est pour les femmes,
21:27on est absolument,
21:28de toute façon,
21:29la moitié des bonnes femmes,
21:30elles vivent avec un bonhomme.
21:31Donc,
21:31je ne vois pas pourquoi
21:31on serait contre les hommes.
21:34Celle que l'on prend
21:34pour les descendantes
21:36des suffragettes
21:37revendique en fait,
21:39surtout,
21:40la libération sexuelle.
21:40C'est le propre,
21:48un peu du MLF français.
21:49Il voulait des changements
21:51radicaux,
21:51mais il récusait
21:53les élections,
21:54les partis,
21:54les institutions
21:55et il n'a pas réclamé
21:56le pouvoir politique
21:58au moment où le MLF
21:59était fort,
22:00au moment où les femmes
22:01défilaient dans la rue.
22:02Le MLF n'a pas fait pression
22:06sur les partis politiques
22:08pour féminiser
22:09les investitures
22:10aux élections
22:10et ce refus
22:12du parlementarisme
22:13explique
22:14le retard de la France
22:15par rapport
22:15aux pays européens
22:17qui toutes féminisent
22:19leur parlement
22:20alors que la France
22:21reste très en retard
22:23dans le palmarès
22:24européen
22:25et même mondial
22:25à cette époque.
22:26Quand Simone Veil
22:27présente sa loi
22:28pour légaliser l'IVG,
22:31elles ne sont que
22:32neuf députées
22:33à l'Assemblée.
22:34Je voudrais tout d'abord
22:35vous faire partager
22:35une conviction de femme.
22:37Je m'excuse
22:38de le faire devant
22:39cette assemblée
22:39presque exclusivement
22:40composée d'hommes.
22:42Aucune femme
22:43ne recourt
22:43de gaieté de cœur
22:44à l'avortement.
22:46Il suffit
22:46d'écouter les femmes.
22:50Elle a une dignité
22:51incroyable
22:52pour porter
22:54un combat
22:56de liberté
22:57pour les femmes
22:58et je trouve
22:59que c'est
22:59une image formidable.
23:01C'était un monde
23:02vraiment d'hommes
23:03qui était fait
23:04pour les hommes.
23:05Ils n'avaient jamais
23:05été habitués
23:06à parler qu'entre hommes
23:07à la buvette,
23:09au restaurant.
23:10Les femmes
23:10n'existaient pas.
23:12L'Assemblée nationale
23:13était censée
23:14être représentative
23:16de la nation
23:17et n'était composée
23:18que d'hommes.
23:21Aujourd'hui encore,
23:23ce moment demeure
23:23le symbole
23:24de la victoire
23:25d'une femme
23:26dans cette Assemblée
23:28très masculine.
23:39Avec l'arrivée
23:41de François Mitterrand
23:42en 1981,
23:44la vague rose
23:45entraîne
23:45un élan d'espoir
23:47pour la féminisation
23:48de l'Assemblée nationale.
23:50Mais finalement,
23:59c'est un peu
23:59la même histoire
24:01qu'avec Giscard d'Estaing.
24:07Depuis Giscard,
24:08le président de la République,
24:10et c'est le cas
24:11sous Mitterrand,
24:12fait en sorte
24:13de féminiser
24:14le gouvernement
24:14et il y a un décalage
24:16avec l'Assemblée nationale
24:17qui est beaucoup
24:18moins féminisé
24:19que l'exécutif.
24:20En 1981,
24:21aux législatives
24:23sont élus
24:2335 femmes
24:24gauche et droite
24:24confondues.
24:25On n'est toujours pas
24:26aux 43 femmes
24:27de 1946.
24:29On n'a toujours pas
24:30retrouvé ce niveau-là.
24:31Et on se dit
24:31que finalement,
24:32les femmes
24:33ne sont pas légitimes
24:34parce qu'elles sont
24:34nommées par des hommes
24:35et elles n'ont pas
24:36de légitimité démocratique
24:38puisqu'elles sont
24:39très faiblement élues.
24:41Donc c'est là
24:41où le bas blesse.
24:43Jusqu'à présent,
24:44Madame le Premier Ministre
24:45n'a pas été très bavarde.
24:48Pas de déclaration
24:49cette nuit à une heure
24:50lorsqu'elle est rentrée
24:51chez elle.
24:51Pas plus ce matin
24:52à 9h
24:53lorsqu'elle a quitté
24:54son domicile.
24:56Paroxysme
24:57de la misogynie
24:58en politique.
25:00Quand Edith Cresson
25:01est nommée à Matignon
25:02une première
25:03pour une femme
25:04en France,
25:05les journalistes
25:06commentent
25:06ses tenues vestimentaires
25:08avant la composition
25:09de son gouvernement.
25:11Edith Cresson
25:12tailleur beige
25:13foulard de soie
25:14pas un mois
25:15à la sortie
25:15le ton est donné.
25:18Et à l'Assemblée nationale
25:19les procès
25:20en illégitimité
25:22pleuvent.
25:24Là vraiment
25:24on est dans un système
25:25incroyablement monarchique
25:27regardez le parcours
25:27de Madame de Pompadour
25:28regardez le parcours
25:30d'Edith Cresson
25:31il y a un parallélisme
25:32certain.
25:34Le message sous-jacent
25:35c'était de dire
25:36que c'était la maîtresse
25:37du président de la République
25:38et que c'était pour ça
25:39qu'elle était là
25:40et certainement pas
25:40pour ses compétences
25:41donc c'est assez extravagant.
25:44C'était toujours
25:45mais à qui doit-elle
25:46cette réussite ?
25:48Des questions
25:49qui ne se posaient
25:49pas entre eux
25:50mais qui se posaient
25:51dès qu'une femme
25:51arrivait dans un orbite.
25:53Nous étions absolument
25:54indignés
25:55et écoeurés
25:56de voir aussi
25:58comment le bébé
25:58traiterait Mme Cresson.
26:00Edith
26:01à ma porte
26:02Elle était représentée
26:07comme une panthère
26:08en train de
26:09se traîner
26:11au pied
26:11de François Mitterrand.
26:13Edith
26:13dis-lui
26:14que tu n'es pas
26:15mon perroquet
26:15oui absolument
26:17je ne suis pas
26:17son perroquet
26:18C'est absolument injurieux
26:20c'est d'un sexisme
26:22épouvantable.
26:22Son discours
26:24de politique générale
26:26devant les députés
26:27tourne
26:28à la séance
26:28de bizutage
26:30le brouhaha
26:37tentant
26:37de couvrir
26:38sa voix
26:39Elle s'était plantée
26:49dans son discours
26:50inaugural
26:51ça arrive à des hommes
26:53de se planter
26:53Elle n'avait pas été
26:54très bonne
26:55Un ministre
26:56très capé
26:59très huppé
27:00du RPR
27:00m'a dit
27:01alors vous les femmes
27:02vous êtes contentes
27:03de vous ?
27:05Un homme se plante
27:06on ne va pas dire
27:07c'est la masculinité
27:08qui s'est plantée
27:10mais quand une femme
27:11se plante
27:12elle se plante
27:13parce qu'elle est une femme
27:14et ça c'est intolérable
27:16C'est une belle femme
27:18aussi
27:18avec une belle chevelure
27:20rousse
27:20donc ça inspire
27:22des commentaires
27:23qui n'auraient pas cours
27:24avec un homme
27:26évidemment
27:26On oscille toujours
27:27entre deux extrêmes
27:28la femme fatale
27:30la prostituée
27:30ou alors la chaisière
27:32la vieille fille
27:33et dans les deux cas
27:33on se moque
27:34on rit
27:35et on oublie complètement
27:36toute la vie militante
27:38et toute la ferveur
27:39de l'engagement
27:39qui existe
27:40chez ces femmes
27:42C'est la mère
27:42ou la pute
27:43pas loin
27:44Les années Chirac
27:49sont marquées
27:50par l'épisode
27:51des jupettes
27:51ces douze femmes
27:52du gouvernement jupé
27:54mais vite remerciées
27:55Rien de mieux à l'assemblée
27:58En 1995
28:00les femmes ne représentent
28:02que 6% des députés
28:04et le fossé devient si grand
28:06avec la société civile
28:08que même si elles ne sont
28:10qu'une poignée
28:11il faut les montrer
28:12à tout prix
28:13Combien de fois
28:15au cours de réunion
28:16du RPR
28:18tout d'un coup
28:19les types se rendaient compte
28:20qu'il y avait des hommes
28:21à la tribune
28:23Roselyne
28:24viens donc
28:25Je servais de potiche décorative
28:27avec quelques autres
28:29Nous sommes en 1995
28:38Elle est maintenant cadre
28:40dans une grande entreprise
28:42D'ailleurs dans la société
28:44les femmes ont de plus en plus
28:46accès aux métiers
28:47à responsabilité
28:48Elle a le sentiment
28:50que décidément
28:52le monde politique
28:53est un monde hors sol
28:54où trop peu de femmes
28:56ont une place
28:58Faute d'avancer
29:06le 6 juin 1996
29:0910 anciennes ministres
29:10et députées
29:11passent à l'action
29:12Elle propose
29:13la méthode forte
29:14l'instauration
29:16de quotas de femmes
29:17lors des élections
29:18et le débat
29:19s'impose dans les médias
29:20Maintenant ça suffit
29:22Nous sommes le tiers état
29:24de la république
29:24Nous sommes dans une...
29:25Oui
29:25Et vous n'en sortirez
29:26qu'à la force de baïonnais
29:27Et nous n'en sortirons
29:28que par la force
29:29Exactement
29:29On n'est pas là
29:30pour défendre une cause
29:31féministe
29:32et pour placer des femmes
29:34On est là simplement
29:35parce qu'on considère
29:36aujourd'hui
29:37que la société
29:37est bloquée
29:39figée
29:40et elle est figée
29:40pour une raison
29:41une des raisons simples
29:4250% de l'activité
29:45de cette société
29:45est soutenue par des femmes
29:46et dans le même temps
29:48la règle du jeu
29:48est installée
29:49par 95% d'hommes
29:51Moi j'étais
29:52de cette génération
29:53de filles
29:54où quand j'avais
29:5517-18 ans
29:56en fait
29:56je n'étais pas
29:56pour la parité
29:57Je trouvais
29:58que ce n'était pas normal
29:58que je voulais réussir
30:00et que ce ne soit pas
30:02parce que j'étais une femme
30:03J'étais très influencée
30:04par ce discours-là
30:05et qui est
30:07en fait
30:08la pire des erreurs
30:09parce que
30:09sans la parité
30:10je ne serais pas là
30:11et des tonnes de femmes
30:12ne seraient pas là
30:13Je me souviens
30:14que Pasqua
30:15qui était quand même
30:15incroyablement drôle
30:17et truculent
30:18Lorsqu'il a vu
30:19les femmes arriver
30:20il s'est retourné
30:20vers les hommes
30:21et il leur a dit
30:22vous avez bien compris
30:23que si on vote
30:24la loi sur la parité
30:25il faudra laisser
30:26vos places à des femmes
30:27Et à ce moment-là
30:29il y a eu un blanc
30:30Il y a eu un blanc
30:32Sa première réaction
30:33c'était
30:33bon ben
30:34qui va se sacrifier
30:35pour les laisser arriver
30:36les péronnelles
30:37Pour imposer la parité
30:40il faut l'arrivée
30:41de Lionel Jospin
30:42Premier ministre
30:43un changement
30:44dans la constitution
30:45et beaucoup de travail
30:47Cette fois
30:48les femmes ont fait bloc
30:50au-delà des clivages politiques
30:52Je voudrais saluer également
30:56Gisèle Halimi
30:57et Roselyne Bachelot
30:59dont les travaux
31:01au sein de l'observatoire
31:02de la parité
31:03ont débouché
31:04sur la révision constitutionnelle
31:06à laquelle nous travaillons
31:07aujourd'hui
31:08C'est un bon souvenir
31:10c'est tellement rare
31:11en politique
31:12de recevoir l'hommage
31:13en particulier
31:14d'un adversaire
31:16d'un opposant
31:17enfin
31:17qui à ce moment-là
31:18est dans la majorité
31:19que je veux saluer
31:20Elisabeth Guigou
31:21pour son élégance
31:22ceux qui sont pour
31:25ceux qui sont contre
31:29la loi
31:33la grande loi
31:36la grande loi
31:38tendante à favoriser
31:39l'égal accès
31:40des femmes et des hommes
31:41aux mandats électoraux
31:42et aux fonctions électives
31:44est adoptée
31:45définitivement
31:46Après des allers-retours
31:49avec le Sénat
31:49après 4 ans de travail
31:51le 6 juin 2000
31:53la loi sur la parité
31:55est promulguée
31:56Cette loi prévoit deux choses
31:59premièrement
32:00la parité est obligatoire
32:02pour les partis politiques
32:03pour les scrutins de liste
32:05les partis ne peuvent pas
32:06s'y soustraire
32:07et deuxièmement
32:08pour le scrutin
32:08uninominal majoritaire
32:10à deux tours
32:11pour les législatives
32:13les partis peuvent passer outre
32:15mais s'ils ne présentent pas
32:1750% de femmes
32:18ils ont des sanctions financières
32:21Le problème c'est que
32:22les partis ont préféré payer
32:23ils ont préféré payer
32:25plutôt que proposer
32:26des postes à des femmes
32:27donc voilà
32:29et on en est encore là
32:30La loi n'a pas eu
32:35les effets escomptés
32:36pour les législatives
32:37de 2002
32:38et celles de 2007
32:39Mauvais élève
32:43les partis de droite
32:44ont préféré perdre
32:46près d'un quart
32:47de leur financement public
32:48plutôt que de présenter
32:50autant de femmes
32:51que d'hommes
32:52sans compter
32:54que
32:54quels que soient
32:55les partis
32:55candidats
32:57et candidates
32:57ne sont pas logés
32:59à la même enseigne
33:00À ce moment-là
33:02les circonscriptions
33:02réputées
33:03faciles
33:04étaient
33:06très régulièrement
33:07attribuées à des hommes
33:08Ce qui était proposé
33:09aux femmes
33:10et pire
33:11réservées femmes
33:12c'était évidemment
33:13les terres de conquête
33:15Vous vous en avez été
33:17l'exemple en fait
33:18dans votre circo
33:19Oui oui oui
33:20moi j'ai été
33:20la première femme députée
33:22de la 8ème circonscription
33:23de Paris
33:23de l'histoire
33:23de la 5ème république
33:25j'en suis très fière
33:25et cette circonscription
33:26avait toujours été
33:27à droite
33:28Donc
33:29elle n'était pas
33:30réputée gagnable
33:31par la gauche
33:32donc elle avait été
33:32réservée femme
33:33Mais je l'ai gagnée
33:36Fin 2006
33:40Ségolène Royal
33:42est en lice
33:42pour les primaires
33:43socialistes
33:44en vue de la présidentielle
33:45de 2007
33:46Mais là encore
33:48le sexisme
33:49est au rendez-vous
33:50Vous entendez
33:54l'un des deux
33:54compétiteurs
33:55dire
33:56à la fin du débat
33:58sur l'international
33:59elle aurait mieux fait
34:01de rester chez elle
34:02au lieu de lire
34:03ses fiches cuisine
34:04Ségolène Royal
34:06elle a été victime
34:08de critiques
34:09alors y compris
34:10de la part
34:11de ses camarades
34:12de parti
34:12on se souvient
34:13de la remarque
34:14émanant de Fabius
34:16mais qui va garder
34:17les enfants
34:18puisque Ségolène Royal
34:19est mère de trois enfants
34:21et elle a été
34:23elle-même aussi
34:24victime
34:24d'un procès
34:25en incompétence
34:26et elle a même
34:27été qualifiée
34:28de bécassine
34:29de la politique
34:30Ségolène Royal
34:32première femme
34:33à être qualifiée
34:34au second tour
34:35de la présidentielle
34:36se voit renvoyée
34:37à la vieille idée
34:38que les femmes
34:39ne seraient pas
34:39psychologiquement stables
34:41pour exercer
34:42les plus hautes fonctions
34:43je suis très en colère
34:45et les parents
34:46et les familles
34:46qui vous en
34:47calmez-vous
34:47non je ne me calmerai pas
34:49ne montrez pas du doigt
34:49avec cet index pointé
34:51parce que franchement
34:52non je ne me calmerai pas
34:54non je ne me calmerai pas
34:55je ne me calmerai pas
34:56pour être président de la république
34:57il faut être calme
34:58non pas quand il y a
34:59des injustices
35:00et ce côté encore
35:01où on va attribuer aux femmes
35:03une espèce d'instabilité
35:05psychologique
35:05bah oui
35:06mais on n'est pas sorti
35:07effectivement
35:07de la vision
35:08qu'avait De Gaulle
35:09femme
35:10élément déstabilisateur
35:12qui apporte les passions
35:13les divisions
35:142012
35:18François Hollande
35:19devient président
35:20de la république
35:21pour les législatives
35:23qui suivent
35:24les femmes vont être
35:25plus nombreuses
35:26155
35:27plus d'un quart
35:29des députés
35:29les premiers effets
35:31de la loi sur la parité
35:32sans doute
35:33et un premier changement
35:35de mentalité
35:36pourtant
35:39au sein de l'hémicycle
35:40une forme de bâclage
35:42s'impose
35:42les incidents misogynes
35:44continuent
35:45à commencer
35:46par le refus
35:47de certains
35:47de féminiser
35:48les titres
35:49le 129
35:53monsieur Aubert
35:54merci madame
35:56j'en profite
35:57en introduction
35:58puisque vous m'avez
35:59non madame
35:59ça va pas non plus
36:00vous m'avez menacé
36:00non non non non
36:01attendez
36:02monsieur Aubert
36:02vous n'avez plus la parole
36:03soit vous respectez
36:05la présidence de séance
36:07soit il y a un problème
36:08mais je respecte
36:09donc c'est madame la présidente
36:10j'utilise les termes
36:12de l'académie française
36:13rappel à l'ordre
36:14avec inscription au procès
36:15verbal
36:15faites un rappel à l'ordre
36:16madame la présidente
36:18avec inscription au procès
36:19verbal
36:19vous aurez été prévenu
36:20je vais vous dire pourquoi
36:21parce que
36:23moi j'applique les règles
36:23de l'académie française
36:24qui veulent que
36:25la madame la présidente
36:26c'est la femme du président
36:27non mais le règlement
36:28de l'assemblée
36:29c'est le règlement
36:30de l'assemblée nationale
36:31mais si vous montrez
36:32que dans le règlement
36:33de l'assemblée
36:33on fait un réunion
36:34avec inscription
36:36un rappel à l'ordre
36:36avec inscription au procès
36:38verbal
36:38voilà
36:39et si vous voulez
36:40ça peut aller plus loin
36:41oui
36:42c'est en plus
36:45si vous voulez
36:46ça peut aller plus loin
36:47c'est bien
36:48mais c'est à la fois drôle
36:54et navrant en fait
36:57navrant de ce que ça révèle
36:58des résistances
37:00le langage
37:00ça véhicule
37:01une représentation du monde
37:03vraiment
37:04donc
37:05expulser le féminin
37:08qui est
37:10dans la langue française
37:11il y a du masculin
37:12et du féminin
37:13il n'y a aucune raison
37:14de dire madame le président
37:16à part
37:17la volonté
37:18de perpétuer
37:20un ordre
37:20social
37:21qui relègue les femmes
37:23en seconde catégorie
37:24de même
37:27alors que l'écologiste
37:28Dominique Massono
37:29s'exprime
37:30sur la réforme
37:31des retraites
37:32des députés
37:33de droite
37:34se sentent
37:35poussés des ailes
37:36telles des coques
37:38mais il est nécessaire
37:39de voir au-delà
37:40de ce critère
37:41l'espérance de vie
37:42en bonne santé
37:43notamment
37:43oh ça suffit là
37:45mais qu'est-ce qui se fait ça
37:46enfin
37:46arrêtez quoi
37:47je suis pas une poule
37:48c'est bon
37:49il y a des comportements
37:51incroyables
37:51la durée moyenne
37:51de cotisation
37:52est de 35 ans
37:53pour les femmes
37:54et nous demandons
37:55sa suppression
37:55merci
37:56merci
37:57mes chers collègues
37:58avant de poursuivre
37:59les travaux
37:59il y a des choses
38:01dans cet hémicycle
38:02que je n'accepterai
38:03jamais
38:03que quelques parlementaires
38:05essayent de se transformer
38:07en oiseau
38:07lorsqu'il y a un parlementaire
38:09qui s'exprime
38:10ce n'est pas acceptable
38:11on n'aurait jamais fait
38:12cote cote cote
38:13pour déstabiliser un homme
38:15ça veut pas dire
38:16qu'il n'y a pas
38:16de tentative
38:18de déstabilisation
38:19quand un orateur
38:20s'exprime
38:20par d'autres députés
38:22on a tout le temps
38:23mais c'est pas
38:25le même genre de choses
38:26il n'y a pas de commentaire
38:27sur les vêtements
38:28Madame Cécile Duflo
38:29ministre de l'égalité
38:30des territoires
38:31c'est à cause d'une robe
38:32que certains députés
38:33se mettent
38:34à siffler
38:35ce jour de 2012
38:36Monsieur le Président
38:38Allez écoutez
38:38Mesdames et Messieurs les députés
38:41mais surtout Messieurs
38:42visiblement
38:42Monsieur le député
38:44Fromantin
38:44Je voudrais vous indiquer
38:49j'ai beaucoup d'empathie
38:50pour cette personne
38:51qui est moi
38:51mais parce qu'en fait
38:53en vrai là
38:54au troisième rang
38:55il y a un des députés
38:56qui dit
38:56allez vas-y
38:57enlève les boutons
38:58donc une femme poétique
38:59puissante
39:00en robe
39:01il sifflait
39:03c'était le moyen
39:03de mettre le truc
39:05à distance
39:05de me ramener
39:06au rang de femme
39:06et de gérer
39:08leur propre malaise
39:09je pense que c'est ça
39:10le moment où j'ai le plus mal vécu
39:14c'est mon départ du gouvernement
39:16vraiment là
39:18c'était un déferlement
39:19de commentaires sexistes
39:21c'était une décision politique
39:22extrêmement sérieuse
39:25une décision politique
39:26on peut dire courageuse
39:27il n'y a pas beaucoup de gens
39:27qui quittent un gouvernement
39:28quand on leur propose
39:29un pont d'or
39:31et la lecture
39:32c'était
39:32limite
39:33elle a ses règles
39:33l'amoureuse déçue
39:34de François Hollande
39:35Cécile Duflopic
39:37sa crise
39:38et là je me suis dit
39:40waouh
39:41waouh
39:42et
39:42deux mois après
39:43Montebourg
39:44et Benoît Hamon partent
39:46franchement
39:47de manière un peu médiocre
39:48après la cuvée du redressement
39:49etc
39:50et on explique
39:51qu'ils posent
39:51un grand acte politique
39:52et là je me suis dit
39:53eh ben
39:54je vais lui envoyer
39:55une bonne bouteille
39:56de la cuvée du redressement
39:57au président
39:58je sais
39:59je suis bien embêté
40:00oui je connais
40:00en quoi c'est sexy
40:01c'est à dire
40:01que les mêmes actions
40:02fait par un homme
40:04ou par une femme
40:04c'est pas jugé
40:05de la même manière
40:05ça c'est sexiste
40:07c'est à dire
40:07vous faites les mêmes actions
40:08si vous êtes un homme
40:09c'est du courage poétique
40:09si vous êtes une femme
40:11c'est un caprice
40:11présidentielle de 2017
40:15l'élection
40:16du dégagisme
40:17des vieux partis
40:18sortons-les
40:21elle
40:22comme la société française
40:24veut du changement
40:25le candidat
40:26Emmanuel Macron
40:27incarne
40:28une nouvelle génération
40:29et elle espère
40:30que s'il devient président
40:32son arrivée au pouvoir
40:33rimera
40:34avec féminisation
40:36et c'est bien
40:37ce qui va se passer
40:38Emmanuel Macron élu
40:46224 femmes
40:48vont entrer
40:49à l'assemblée
40:5039%
40:52des 577 députés
40:54un record
40:55elles sont surtout
40:57issues
40:57d'en marche
40:58c'est grâce
41:01à l'arrivée
41:01en masse
41:02de néophytes
41:03en politique
41:03que les femmes
41:04ont pu faire
41:05leur place
41:06à l'assemblée
41:07le groupe
41:09de la république
41:10en marche
41:11à l'époque
41:11le parti
41:11d'Emmanuel Macron
41:12était constitué
41:13à 90%
41:14de personnes
41:16qui n'avaient
41:16jamais été députées
41:17ce renouvellement
41:18très puissant
41:19permettait
41:20de rebattre les cartes
41:21en quelque sorte
41:22et de permettre
41:23à des femmes
41:24d'être
41:25non seulement candidats
41:26mais ensuite élues
41:26en 2017
41:27on est le premier
41:28parlement du non-cumul
41:29donc il y a des places
41:30qui se libèrent
41:31et ces places
41:32elles sont prises
41:33par des femmes
41:33donc je pense
41:34que le non-cumul
41:35a eu un effet
41:36majeur
41:37pour la place
41:38des femmes
41:38en politique
41:39et ce n'est pas
41:40un hasard
41:41si les femmes
41:41ont été aussi
41:42nombreuses
41:43chez En Marche
41:44durant la campagne
41:45le futur président
41:47a fait preuve
41:47d'un fort volontarisme
41:49en la matière
41:50si nous ne sommes pas
41:55vigilants
41:56exigeants
41:56je vous le dis
41:57on va investir
41:5970%
42:01d'hommes
42:01aux législatives
42:03on aura
42:04des femmes
42:05prétextes
42:06formidablement
42:07décoratives
42:08donc oui
42:09nous allons
42:10renouveler
42:10oui
42:11nous allons
42:12émanciper
42:13pourtant
42:18dans un premier temps
42:20le nouveau parti
42:21d'Emmanuel Macron
42:22reçoit peu de propositions
42:24de candidatures
42:25alors
42:25En Marche
42:26va lancer
42:27un deuxième appel
42:28et faire du coaching
42:29spécial femmes
42:31un peu partout
42:31dans des cafés
42:32en France
42:33pour les convaincre
42:35de tenter leur chance
42:36si on fait le calcul
42:38il y aura 130 femmes
42:39non professionnelles
42:40qui pourront saisir
42:41cette chance
42:42il faut y aller
42:42il faut pas se poser de questions
42:43il faut y aller
42:44on va les ringardiser en fait
42:45parce que je pense
42:47que c'est un milieu
42:47qui est un peu sclérosé
42:48et qui est un peu
42:49en fait
42:50en dehors des réalités
42:52et que la société civile
42:53est en avance sur eux
42:54et la volonté politique
42:56se traduit dans les faits
42:58j'ai un peu honte de ça
43:00mais moi je fais partie
43:01du deuxième appel
43:02je m'étais dit
43:02c'est trop jeune
43:03etc
43:03et en fait c'est au deuxième appel
43:04d'Emmanuel Macron
43:05que je me suis dit
43:06c'est ridicule en fait
43:07tout ça
43:07et je dois dire que
43:08dans mes amis militants
43:10en fait
43:11tout le monde me dit
43:11c'est assez naturel
43:12que ce soit toi
43:13t'as déjà fait
43:14plusieurs petites expériences
43:16t'aimes ça
43:16t'as pas d'enfant
43:17t'as pas d'emprunt
43:17t'es assez libre
43:19à partir de 2017
43:22les femmes députées
43:23nouvellement élues
43:24comptent bien faire
43:25leur place
43:26au sein de l'Assemblée
43:27au-delà même
43:28de ce que certains
43:30imaginaient
43:31Madame Yaël
43:33Brun-Pivet
43:34242
43:36Le 28 juin 2022
43:40Yaël Brun-Pivet
43:41devient la première femme
43:43à se hisser au perchoir
43:45et c'est inédit
43:47dans l'histoire de France
43:48le quatrième personnage
43:50de l'Etat
43:51n'est pas un homme
43:52Mes chers collègues
44:09qu'il est long
44:10et sinueux
44:11le chemin de l'égalité
44:13entre les hommes
44:13et les femmes
44:14Aujourd'hui encore
44:18la députée des Evelynes
44:19a la conviction
44:20que son élection
44:21représente
44:22quelque chose
44:24de plus grand qu'elle
44:25pour la démocratie
44:26Vous avez vraiment
44:29le sentiment
44:30que vous êtes en train
44:32d'écrire une page
44:33de l'histoire
44:33de notre République
44:35en devenant la première
44:36On s'inscrit vraiment
44:37dans la lignée
44:38de toutes ces femmes
44:39de toutes ces pionnières
44:40qui ont conquis des droits
44:41qui ont
44:42par leur audace
44:44par leur ténacité
44:45avec leur tempérament
44:46réussi à faire tomber
44:47les murs
44:48et là
44:49on a tous conscience
44:50je crois
44:51qu'on vient de faire tomber
44:52un mur de plus
44:53et donc c'est très émouvant
44:55et c'est un grand moment
44:56qu'on savoure
44:57je crois collectivement
44:58Pour faire tomber ce mur
45:00elle a dû s'imposer
45:02L'Elysée avait un autre nom
45:04en tête pour le poste
45:05celui d'un homme
45:06Si le candidat Macron
45:08encourageait les femmes
45:10il ne les imaginait pas
45:11forcément au premier plan
45:13C'est la plus belle vue
45:17de notre République
45:19Une situation
45:20de déjà vu
45:225 ans plus tôt
45:23en 2017
45:24Yael Brown-Pivet
45:26est choisie par son camp
45:27pour briller
45:28la présidence
45:29de la prestigieuse
45:30commission des lois
45:31mais elle reçoit
45:32un appel téléphonique
45:34d'Alexis Coller
45:35le secrétaire général
45:36de l'Elysée
45:37qui lui demande
45:38de renoncer
45:39J'ai quelqu'un
45:41de l'exécutif
45:42qui vient m'expliquer
45:43que c'est pas une bonne idée
45:45de briguer la présidence
45:47de la commission des lois
45:48parce que je ne saurais pas faire
45:50parce que je n'ai pas d'expérience
45:51parce que j'ai une famille
45:53parce que je n'aurai pas le temps
45:55et donc parce que la commission des lois
45:57c'est sérieux
45:58et c'est très chronophage
45:59Elle refuse de s'exécuter
46:02et est élue présidente
46:03de la commission des lois
46:05La génération de femmes députées
46:07arrivées en 2017
46:09n'a plus de complexe
46:10Autant je trouve que c'est aussi
46:12aux femmes à un moment
46:13de considérer
46:14que c'est à elles
46:15de pousser le plafond de verre
46:16si elles estiment qu'il y en a un
46:17enfin je veux dire
46:18moi voilà
46:20j'ai été députée
46:22deux ans après
46:22j'ai été première vice-présidente
46:24de Gilles Lejean
46:25puis j'ai été vice-présidente
46:25de Christophe Castaner
46:27je me suis occupée
46:28des niches parlementaires
46:28je me suis occupée
46:29du porte-parole
46:30personne ne m'a jamais dit
46:31t'es une femme
46:32tu sais pas
46:32mais par contre
46:33j'ai demandé
46:33Les femmes
46:36assument leurs ambitions
46:37mais sont-elles
46:39l'égal de l'homme
46:40lors des débats
46:41à l'Assemblée ?
46:42Prennent-elles autant
46:43la parole
46:44que ces messieurs
46:45au sein de l'hémicycle ?
46:47On est dans un flou absolu
46:49Je me permets aujourd'hui
46:50d'insister un petit peu
46:51En 2022
46:52ce chercheur
46:53a voulu répondre
46:54à cette question
46:55il a compté
46:56le nombre de mots
46:57prononcés par des députés
46:59en fonction de leur genre
47:01et les résultats
47:02sont saisissants
47:03J'avais trouvé
47:04qu'il parlait en moyenne
47:05chaque homme
47:05parlait en moyenne
47:0640% de plus
47:07qu'une députée femme
47:09Un député homme
47:10en moyenne
47:10interrompait
47:12deux fois plus
47:13le discours
47:15qu'une députée femme
47:16C'est pas très étonnant
47:17vu la société
47:18dans laquelle on est
47:19mais en même temps
47:20je pensais pas
47:20que c'était
47:21si important
47:22et si marqué
47:22j'essayais vraiment
47:23de voir s'il y avait pas
47:24d'autres raisons
47:26qui pouvaient expliquer ça
47:26si peut-être que
47:27les femmes
47:29étaient moins présentes
47:31en fait
47:31non
47:31elles sont autant présentes
47:32peut-être qu'elles
47:33proposent moins d'amendements
47:34sont moins rapporteuses
47:35parce que les rapporteurs
47:36sur les textes parlent beaucoup
47:37et en fait non
47:38ça pouvait pas expliquer
47:39donc en fait
47:40moi j'étais surpris
47:41que ça soit autant marqué
47:43Les députés hommes
47:44parlent donc
47:4540% de plus
47:47et interrompent
47:48deux fois plus
47:49que les députés femmes
47:50Madame Panot
47:51et dans ces interruptions
47:52se glissent encore
47:53des insultes sexistes
47:55ce 2 février 2021
47:57Mathilde Panot
47:59se fait traiter
47:59de poissonnière
48:01et de folle
48:03Allez
48:04mes chers collègues
48:05on va continuer
48:06il y a encore
48:07deux orateurs
48:08on va les écouter
48:09et ensuite
48:09on procédera au vote
48:10Il me tient à coeur
48:14de ne pas laisser passer
48:15ce qui s'est passé
48:17tout à l'heure
48:17un député
48:18de la république
48:19en marche
48:20s'est permis
48:21de prononcer
48:22une insulte sexiste
48:23à mon égard
48:24je crois
48:24qu'il est important
48:26que notre assemblée
48:27ne laisse pas passer
48:28ce genre de sexisme
48:30parce que nous
48:31femmes parlementaires
48:32ne sommes pas ici
48:32dans cet hémicycle
48:33pour se faire insulter
48:34et je l'avais déjà dit
48:36lorsque une députée
48:37de la république
48:37en marche
48:38avait été
48:39à son encontre
48:40on avait bêlé
48:41à son encontre
48:42lorsqu'elle avait parlé
48:43là aussi
48:44j'avais défendu
48:44cette collègue
48:45la république en marche
48:45et je défendrai
48:46chacune des collègues
48:47parlementaires
48:48qui sera victime
48:49de sexisme
48:50parce que le sexisme
48:51n'a sa place
48:52ni à l'assemblée
48:53ni ailleurs
48:54Madame Bateau
48:54on a compris
48:55Monsieur Corbière
48:55Panot
48:56je m'appelle Panot
48:57Monsieur le Président
48:57mais attendez
48:58Madame Bateau
48:59il reste une minute
49:01Madame Bateau
49:03je poursuis
49:04voilà
49:05avec plaisir
49:07les femmes
49:09sont encore
49:10malmenées
49:11au sein de l'hémicycle
49:12et même
49:13au plus haut sommet
49:14de l'état
49:15quand Elisabeth Borne
49:17a été nommée
49:17première ministre
49:18pour la deuxième fois
49:19de l'histoire de France
49:21elle savait que son genre
49:22lui donnait
49:23une responsabilité
49:24toute particulière
49:26Je suis évidemment
49:29très émue ce soir
49:31et je ne peux pas
49:32m'empêcher
49:32d'avoir une pensée
49:33pour la première femme
49:35qui a occupé
49:36ses fonctions
49:37Edith Cresson
49:39et peut-être
49:40je voudrais
49:41dédier
49:42cette nomination
49:44à toutes les petites filles
49:46en leur disant
49:47allez au bout
49:48de vos rêves
49:49et rien
49:50ne doit
49:51freiner le combat
49:52pour la place
49:53des femmes
49:54dans notre société
49:55C'est important
50:03d'être intraitable
50:04avec le sexisme
50:05et vous voyez
50:07moi je ne peux pas
50:08m'empêcher
50:08de constater
50:10que
50:11quand je montais
50:13à la tribune
50:14de l'Assemblée
50:14pour des 49-3
50:16pour des motions
50:17de censure
50:18il y avait plus
50:19de brouhards
50:20que pour mes successeurs
50:21aussi
50:26sur le fondement
50:27de l'article 49
50:29alinéa 3
50:30de la Constitution
50:31j'engage
50:32la responsabilité
50:34de mon gouvernement
50:35sur l'ensemble
50:36du projet
50:37de loi de financement
50:38rectificatif
50:39de la sécurité sociale
50:41pour 2023
50:42moi ça m'a frappé
50:43quand j'ai pu voir
50:44les débats
50:45de la motion de censure
50:47contre Michel Barnier
50:48vous voyez
50:49c'était
50:49il n'y avait pas
50:50l'ambiance
50:51que moi j'ai pu vivre
50:52à l'Assemblée
50:53je pense que
50:54les députés
50:55chahutent plus
50:56les femmes
50:56ou osent moins
50:57avec les hommes
50:58je pense qu'il y a
51:00quand même
51:01quelque chose
51:01à surveiller
51:02en 2024
51:06la part des femmes
51:07à l'Assemblée
51:08est retombée
51:09à 36%
51:10un recul
51:11dû en partie
51:12à la progression
51:13du Rassemblement
51:14national
51:15et des parties
51:15de droite
51:16beaucoup moins
51:16féminisées
51:17la parité
51:19semble à l'arrêt
51:20on a dit de vous
51:23des choses
51:23oui que je tournais
51:25dans des films pornographiques
51:27ce qui faisait rire
51:28aux larmes
51:28mes copains
51:29c'est à dire
51:30qu'il n'y avait pas
51:30que des bourrins
51:31il y avait des vrais bourrins
51:32Charles Pasqua
51:33commençait toujours
51:34en disant
51:34alors
51:35bonjour Françoise
51:36alors comment va papa
51:37comment va maman
51:38j'avais envie de dire
51:39attends je suis pas un bébé
51:41la question qui m'agace
51:42le plus revanche
51:42c'est
51:43mais ça va
51:44vous arrivez
51:45à vous occuper
51:45de vos enfants
51:46j'ai envie de dire
51:46ils ont un père
51:47donc c'est merveilleux
51:47j'espère de mon vivant
51:49voir une femme présidente
51:51de la république
51:51j'espère qu'elle sera de gauche
51:54qu'il est doux
51:59le miel de la vengeance
52:00so
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