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Dans son édito du 15/10/2025, Paul Sugy revient sur la main tendue du gouvernement de Sébastien Lecornu au Parti socialiste.

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Transcription
00:007h55, La Politique avec vous, Paul Sugy, journaliste Figaro. Bonjour Paul.
00:04Bonjour Romain.
00:05La suspension de la réforme des retraites, c'était le prix à payer pour convaincre les socialistes de ne pas censurer le gouvernement.
00:10Ce sont eux qui y tiennent les manettes désormais en France, les socialistes, Paul Sugy.
00:15Oui Romain, la Macronie est revenue à la case PS comme on retourne à la case départ.
00:19Alors on avait vu la geste macronienne comme un mouvement de disruption politique,
00:23un affranchissement des vieux dogmes socialistes sous l'égide desquels Emmanuel Macron avait pourtant commencé sa carrière militante.
00:278 ans plus tard, son bilan est celui-ci, hormis certes quelques réformes courageuses du droit du travail en tout début de premier mandat.
00:34Rien ou presque dans les excès de l'étatisme social-démocrate n'a été arrasé.
00:39Nous avons plus de fonctionnaires qu'avant, nous avons aussi beaucoup plus de dettes,
00:42nous avons toujours autant de prestations sociales, plus d'immigrés sur notre sol, à peu près autant d'impôts.
00:46Restait 7 réformes majeures, tant dans son symbole que par ses effets soulageants pour les comptes publics,
00:52le report de l'âge de départ à la retraite.
00:54En s'abordant cette seule réforme structurelle votée au cours du second quinquennat,
00:57celle qu'il avait pourtant opposée à la gauche pendant des mois de manifestations et de violences,
01:01le pouvoir macroniste brûle ses propres idoles pour plaire à ses nouveaux maîtres socialistes.
01:06Quand Sébastien Lecornu hier a prononcé les mots précis que lui avait dicté le parti socialiste quelques heures plus tôt,
01:12Olivier Faure, on l'a vu à l'antenne, s'est tourné vers ses amis pour confirmer avec eux la sentence.
01:17A chaque formule magique, il souriait.
01:18A la tribune, le ventriloque avait dit les termes.
01:22Puis Boris Vallot est monté à son tour et a salué dans son discours un signe, il a dit,
01:26comme un commencement de réparation.
01:28En contrebas, Sébastien Lecornu opinait du chef.
01:31Au pied des socialistes triomphants, le macronisme est allé à Canossa pour implorer la clémence,
01:36le pouce levé en l'air des députés socialistes,
01:38comme si les macronistes se repentaient d'avoir un temps trahi leur socialisme originel.
01:42Pendant ce temps à droite, Laurent Wauquiez a promis qu'il n'y aurait pas de censure pour ne pas provoquer une nouvelle instabilité.
01:48Oui, une semaine plus tard, je ne comprends toujours pas cette manœuvre des Républicains
01:50qui ont déstabilisé Sébastien Lecornu une première fois d'un simple tweet,
01:54mais qui plutôt que de capitaliser sur cette victoire,
01:56sont prêts désormais pour offrir la stabilité à tout prix et à avaler toutes les couleuvres.
02:00Et des archives qui ressortent en janvier, Laurent Wauquiez dans Le Parisien
02:03où Vincent Jambrun sur Public Sénat expliquait qu'il était irresponsable de suspendre la réforme des retraites,
02:08c'était leur ligne rouge.
02:09Aujourd'hui, ils sont prêts à revenir là-dessus.
02:11Le contraste est saisissant avec le Parti socialiste.
02:13Olivier Faure a obtenu, sans même se donner la peine d'entrer au gouvernement
02:16et sans contrepartie définitive, une concession préalable plus importante
02:20que tout ce qu'ont obtenu les Républicains en un an de participation au gouvernement.
02:24Alors, Laurent Wauquiez n'a promis ni censure préalable, ni même censure tout court.
02:28Et même si certaines voix aujourd'hui, chez les Républicains, s'élèvent pour pousser des députés à censurer quand même,
02:33Laurent Wauquiez, au fond, a avalisé le désastre qui se prépare.
02:35Comment est-ce que les militants de ce parti peuvent supporter que la droite soit la caution de cette pantalonnade ?
02:40Vous ne pensez pas que le plus urgent, c'est de faire adopter un budget avant tout ?
02:44C'est ce que disent, bien sûr, Laurent Wauquiez et ceux parmi les Républicains qui siègent au sein du gouvernement.
02:49Mais la stabilité dans laquelle ces gens-là veulent croire est en trompe-l'œil.
02:52D'abord, à l'heure où on se parle, la survie du gouvernement n'est pas acquise.
02:55Il y a déjà des voix chez les socialistes, certaines aussi chez les Républicains, qui promettent de désobéir aux consignes du parti.
03:00Donc on n'est pas certain que la censure ne soit pas votée demain.
03:02D'autre part, et quand même une censure préalable serait évitée,
03:05qui est-ce qui peut sincèrement croire que le chantage des socialistes va s'arrêter en si bon chemin ?
03:08Sébastien Lecornu leur fait une sorte de cadeau de bienvenue.
03:11Il n'a pas passé de marché avec eux.
03:13Vont suivre ensuite la taxe Zuckmane, le relèvement des barèmes d'impôts, la hausse des prestations sociales.
03:17Quand est-ce que les socialistes vont s'arrêter d'exiger des mesures supplémentaires ?
03:21Et où sera la ligne rouge de la droite ?
03:22Voilà la seule vraie question.
03:24Au fond, pendant ce temps, c'est le RN qui se frotte les mains.
03:26Déjà dans ces rangs, on entend, vous savez, ce vieux refrain,
03:28l'UMPS, cette coalition du centre-droit et du centre-gauche pour faire tenir le système.
03:32Est-ce que l'on peut complètement leur donner tort ce matin ?
03:34Bah non.
03:35C'est en tout cas mon sentiment.
03:36C'est votre sentiment, on l'avait compris, évidemment.
03:39Bien sûr.
03:39Merci beaucoup, merci beaucoup Paul Suji.
03:47Merci beaucoup.
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