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  • il y a 2 jours
À LA UNE / Sébastien Lecornu : « le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez »

Mardi 14 octobre 2025, lors de sa déclaration de politique générale devant les députés, Sébastien Lecornu a remis le Parlement au coeur de l'échiquier politique. Il a rappelé sa méthode à sept reprises : « Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez ». Il devait faire face à un auditoire hostile : le Rassemblement national et la France Insoumise avaient d'ores déjà décidé de censurer ce huitième gouvernement du second mandat d'Emmanuel Macron. Pour tenter de s'assurer le soutien des socialistes, le Premier ministre a annoncé une suspension de la réforme des retraites, satisfaisant ainsi l'une de leurs principales revendications. Sébastien Lecornu n'a pas pour autant renoncé aux exigences budgétaires, assurant que le déficit « devra être à moins de 5% du PIB », il a aussi promis un budget « dans les trois mois ». Le Premier ministre a souligné l'importance du débat et du vote à l'Assemblée, en réitérant son refus de l'article 49.3. Sébastien Lecornu ira-t-il au bout des « ruptures » qu'il a lui-même promises ?

Invités :
- Wally Bordas, journaliste politique au « Figaro »
- Stéphanie Dépierre, journaliste LCP
- John-Christopher Rolland, docteur en droit public, maître de conférences à l'université Paris Nanterre

Chroniques :
« les gagnants et les perdants du nouveau budget » par Fanny Guinochet

« Quelle histoire ! » : le grand oral des Premiers ministres par Laurent Guimier

LA QUESTION QUI FÂCHE / Gouvernement Sébastien Lecornu II : vous votez pour ?

Sébastien Lecornu s'est exprimé face aux députés, mardi 14 octobre à 15 heures, pour présenter la politique que son gouvernement entend mener. Au centre de cette déclaration de politique générale, une annonce aussi cruciale que surprise : la suspension de la réforme des retraites. Il a ainsi acquis le soutien provisoire des socialistes qui ont finalement annoncé ne pas censurer son gouvernement. Le Rassemblement National a quant à lui déposé une motion de censure mardi 14 octobre et a annoncé vouloir censurer « tous les gouvernements d'Emmanuel Macron », tout comme La France Insoumise. Les motions de censure déposées seront examinées jeudi 16 octobre à l'Assemblée nationale. Sébastien Lecornu a-t-il réussi son grand oral face aux députés ?

Invités :
- Gaëtan Dussausaye, député « Rassemblement National » des Vosges
- Océane Godard, députée socialiste de Côte d'Or
- Violette Spillebout, députée « Ensemble Pour la République » du Nord

« Chaque Voix compte », votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Adeline François, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:01...
00:00:14Bonsoir à tous et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP.
00:00:26Nous sommes ensemble pour une heure de décryptage et de débat en direct de l'Assemblée Nationale avec à mes côtés ce soir Fanny Guinochet, journaliste à France Info.
00:00:34Bonsoir Fanny.
00:00:35Bonsoir.
00:00:36Et Laurent Guimier, bonsoir.
00:00:37Bonsoir Adeline.
00:00:38C'est parti pour le sommaire avec à la une ce soir une déclaration de politique générale avec des mots particuliers.
00:00:45Les mots que le PS attendait pour ne pas censurer le nouveau gouvernement.
00:00:49Suspension dès l'automne de la réforme des retraites.
00:00:52Sébastien Lecornu les a prononcés ces mots.
00:00:53La non-censure est-elle garantie et à quel prix ?
00:00:57Eh bien on va en parler dans un premier temps avec Stéphanie Despierre, journaliste à LCP,
00:01:01John Christopher Roland, constitutionniste et maître de conférences à l'Université de Paris-Lantaire,
00:01:06et Wally Bordas, journaliste parlementaire au Figaro et auteur du livre Palais Bourbier qui vient de paraître chez Robert Laffont.
00:01:13Nous sommes également avec Yvan Ricordo, secrétaire général adjoint de la CFDT en charge des retraites.
00:01:18À suivre à 20h, quelle histoire avec Laurent Guimier ?
00:01:22Et à propos de ce discours, je vais vous parler un peu du style Lecornu, qui s'affine par les peu, par les cash,
00:01:27quitte à parler beaucoup de la présidentielle, ce qu'un Premier ministre ne fait jamais en pareilles circonstances.
00:01:31Et nous poursuivrons la discussion dans la deuxième partie de chaque voix compte, place à la question qui fâche,
00:01:36la survie du gouvernement Lecornu est-elle garantie ce soir ?
00:01:39On posera la question à Violette Spilbout, députée EPR du Nord, Océane Godard, députée socialiste de Côte d'Or,
00:01:45et Gaëtan Dussaucet, députée RN des Vosges.
00:01:48Nous attendons évidemment vos questions ou vos réflexions en flashant le QR code que vous voyez à l'écran.
00:01:53Voilà pour le menu du soir, installez-vous confortablement, chaque voix compte, c'est parti.
00:02:0130 minutes, la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu a donc duré 30 minutes, avec une anaphore.
00:02:12Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez, il l'a dit à cette reprise.
00:02:18Alors avant de parler du fond et d'entrer dans les détails, je voudrais d'abord avoir votre première impression ce soir à tous les trois.
00:02:24Comment avez-vous trouvé le Premier ministre sur la forme ?
00:02:26Sur la forme sobre, ouvert à la discussion et semblant vouloir laisser la place au débat parlementaire, tout simplement.
00:02:35Stéphanie Despierres, on a retrouvé le chaudron de l'hémicycle cet après-midi, ce Premier ministre.
00:02:39Et le contraste, c'était que Sébastien Lecornu, en effet, paraissait très calme, très carré, très clair,
00:02:45et qu'il savait, semble-t-il, vraiment où il allait et que jamais il ne s'est laissé emporter par ce chaudron.
00:02:50Wally Bordas, Sébastien Lecornu, c'est un taiseux.
00:02:52On sait que c'est quelqu'un qui n'aime pas s'exprimer en public. Est-ce que vous diriez qu'il a réussi ce baptême du feu ?
00:02:57Il n'aime pas s'exprimer en public, mais pourtant, il le fait très bien.
00:03:01C'était clair, c'était efficace, c'était sans fioriture et il est allé à l'essentiel, pour le coup.
00:03:06Alors, si vous n'avez pas suivi cette déclaration de politique générale et les réactions qui l'ont accompagnée,
00:03:10eh bien, c'est Marion Becker qui se charge de nous résumer cette journée en deux minutes pour comprendre.
00:03:15C'est le point de bascule, l'annonce tant attendue.
00:03:24Je proposerai au Parlement, dès cet automne, que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu'à l'élection présidentielle.
00:03:32Le Premier ministre assoit son socle et s'engage auprès des socialistes, sous les applaudissements de plusieurs députés de gauche,
00:03:39dont François Hollande et Olivier Faure, sous le regard, impassible et vigilant, du président du groupe socialiste, Boris Vallaud.
00:03:47C'est une fissure dans le dogme macroniste. Nous prenons cette situation pour une victoire,
00:03:52autant que pour un premier pas qui permet d'envisager les suivants, le blocage et l'abrogation.
00:03:58Avec cet engagement, la censure s'éloigne d'un fil seulement.
00:04:03La France insoumise et le Rassemblement national restent fermes.
00:04:07Dites-le-vous bien, monsieur le Premier ministre, nous ne sommes dupes de rien.
00:04:10Nous ne sommes pas achetables, nous ne sommes pas négociables,
00:04:15ni via la proportionnelle, ni via l'arrêt des horloges.
00:04:18Les insoumis proposent une voie de sortie de cette crise.
00:04:22Votre censure d'abord.
00:04:23Le vote d'une loi spéciale ensuite permettant de reconduire momentanément les budgets pour l'année à venir.
00:04:29Et puisque le compte à rebours du départ d'Emmanuel Macron est lancé,
00:04:33il faudra en passer par la démission ou la destitution du président.
00:04:37L'autre promesse de Sébastien Lecornu confirmée cet après-midi,
00:04:41c'est le renoncement au 49-3.
00:04:43Et la surprise, c'est ce retour au parlementarisme.
00:04:46Ce que je vous propose, c'est de trouver un chemin commun malgré les divergences.
00:04:51Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez.
00:04:56Là encore, c'est une rupture.
00:04:58Un tournant tant sur la forme que sur le fond pour redonner sa place au Parlement.
00:05:04Il a dit une autre chose très importante, Sébastien Lecornu, cet après-midi.
00:05:08Soit on change, soit on sera changé.
00:05:10Le dégagisme, c'est cela.
00:05:12Ceux qui s'agrippent aux postures disparaîtront.
00:05:15Wally Bordas, vous diriez que c'est une refondation ce soir de la pratique du pouvoir
00:05:19ou une impasse politique annoncée ?
00:05:21C'est une refondation risquée, en tout cas.
00:05:25Parce que se passer du 49-3 dans l'Assemblée nationale,
00:05:29séparé en trois que l'on connaît,
00:05:32c'est un risque inédit depuis qu'on a cette tripartition.
00:05:37Et ça va être...
00:05:39Les discussions budgétaires vont être très compliquées,
00:05:42vont être très serrées.
00:05:43Ça va être la foire aux amendements un petit peu foireux,
00:05:48avec probablement du Rassemblement national très mobilisé
00:05:52qui va arriver à faire voter certaines de ces mesures.
00:05:55Des insoumis très mobilisés, on a l'habitude de les voir en surnombre
00:05:58dans l'hémicycle lors des soirées budgétaires.
00:06:01Et au milieu des macronistes, qu'il va falloir,
00:06:04s'ils souhaitent éviter une hécatombe
00:06:07avec des amendements complètement fous, très mobilisés,
00:06:12ce qui n'a pas du tout été le cas ces dernières années.
00:06:15Stéphanie Despierre, vous avez passé l'après-midi
00:06:16dans la salle des quatre colonnes,
00:06:18avec les députés qui entraient et sortaient dans l'hémicycle.
00:06:21Est-ce que le discours de Sébastien Lecornu
00:06:23remet vraiment le Parlement au cœur de tout ?
00:06:26Oui, clairement.
00:06:28La censure semble écartée pour cette semaine,
00:06:31puisque, a priori, le PS ne la vote pas,
00:06:34même s'il y a quelques députés PS
00:06:36qui pourraient quand même la voter.
00:06:37Donc, le Parlement va être au centre du jeu,
00:06:39notamment parce que ça, c'est une première étape,
00:06:40qu'il n'y ait pas de censure cette semaine.
00:06:41Mais après, il y a tout le débat budgétaire qui commence.
00:06:44Et là, comme le disait Wally Bordas,
00:06:46ça va être long, ça va être compliqué.
00:06:48Et un député macroniste me disait,
00:06:50en fait, on a une première étape,
00:06:51mais la fin de l'histoire budgétaire,
00:06:53elle va être compliquée.
00:06:54Donc, on va voir ce qui se passe tout au long de l'automne
00:06:57et surtout ce qui se passe début décembre,
00:06:59au moment où le compte à rebours du 31 décembre
00:07:01pour avoir un budget sera déjà plus ou moins dans le rouge.
00:07:04Jean-Christopheur Roland,
00:07:05dans le renoncement au 49-3,
00:07:07est-ce qu'un budget peut vraiment être voté
00:07:09par le Parlement dans la configuration
00:07:12dans laquelle il est aujourd'hui ?
00:07:13Est-ce que vous, vous y croyez ?
00:07:15Alors, ça va dépendre.
00:07:18Comme la suite de votre question,
00:07:19c'était dans la configuration actuelle du Parlement,
00:07:21effectivement, ça me semble quand même difficilement tenable.
00:07:25Alors, il faut noter quand même
00:07:25qu'il y a d'autres instruments entre les mains du gouvernement,
00:07:27notamment le vote bloqué,
00:07:29qui peut permettre aussi d'avoir une certaine forme
00:07:31d'accélération sur le du lait.
00:07:33Mais pardon, quand le chef du gouvernement renonce au 49-3,
00:07:35d'une certaine façon, il renonce au vote bloqué
00:07:37ou ce n'est pas induit ?
00:07:37Ce n'est pas forcément induit.
00:07:40Ça l'est quand même dans la forme du discours
00:07:41qu'il a tenu aujourd'hui.
00:07:42Donc, on peut penser effectivement
00:07:43qu'il redonne vraiment la main au Parlement
00:07:45sur cette histoire.
00:07:47Puis, il va y avoir aussi la position du Sénat entre les deux
00:07:49parce que c'est une majorité LR.
00:07:50Et quand même, alors on en discutera tout à l'heure,
00:07:52donc je ne veux pas trop m'avancer sur ce point-là,
00:07:54c'est qu'on a quand même des députés LR
00:07:56qui ont accompagné la copie avec des arguments
00:07:59et des menaces apocalyptiques,
00:08:01et notamment sur la réforme des retraites,
00:08:03qui risquait d'entraîner la France dans sa chute.
00:08:06Là, on parle de 3 milliards simplement.
00:08:09Le chiffre est quand même assez grand.
00:08:12Pour l'IFRAP, ça sera 100 000 milliards.
00:08:13Mais il y a quand même quelque chose
00:08:16qui fait que, pour l'instant,
00:08:17l'équilibre est quand même éphémère.
00:08:19Il faudra, ça reste fragile.
00:08:21C'est entre les mains du Parlement.
00:08:23On voit que la dissolution fait peur.
00:08:25Ça, c'est une donnée aussi.
00:08:26On aura l'occasion, on pourra revenir dessus.
00:08:28Mais c'est difficile de faire des paris.
00:08:30En tout cas, il y a un ensoleillement.
00:08:31Pour l'instant, il y a une éclaircie.
00:08:32Mais Wally Bordas, vous connaissez par cœur
00:08:34les rouages et les petites discussions
00:08:37dans les coulisses du Palais Bourbon.
00:08:39Vous les racontez très bien dans Palais Bourbier, d'ailleurs.
00:08:41Vous imaginez un instant que cette Assemblée nationale
00:08:44que vous observez finement puisse s'entendre
00:08:47pour arriver à voter un budget
00:08:49avant le 31 décembre ?
00:08:51Franchement, ça me paraît extrêmement compliqué.
00:08:54Déjà parce qu'il va y avoir, je pense,
00:08:56beaucoup d'obstructions parlementaires,
00:08:58beaucoup de débats à rallonge.
00:09:00Donc, ça va prendre du temps.
00:09:02Ensuite, parce que la copie va être revue au Sénat,
00:09:05où la majorité sénatoriale
00:09:08n'est pas pour la suspension de la réforme des retraites,
00:09:11n'est pas pour l'augmentation des impôts et des taxes.
00:09:14Et ensuite, parce qu'il va y avoir cette fameuse potentielle
00:09:19commission mixte paritaire où sept députés, sept sénateurs
00:09:22vont se réunir pour tenter de trouver un accord.
00:09:25Et là, ça va être compliqué parce que, finalement,
00:09:28on a un accord de non-censure ou presque de non-dissolution,
00:09:33mais entre des personnes qui ne sont pas du tout d'accord
00:09:35sur que ce soit la fiscalité ou la suspension de la réforme des retraites.
00:09:39Donc, tout cela me paraît un équilibre très difficile à maintenir.
00:09:45Alors, arrivons à cette suspension de la réforme des retraites.
00:09:47D'abord, pour qu'on comprenne bien, Stéphanie Despierres,
00:09:50quelle est précisément l'option choisie par Sébastien Lecornu ?
00:09:53Parce qu'on savait que le Parti Socialiste attendait les mots magiques.
00:09:58Quelle est exactement la forme de suspension qu'il a décidée ?
00:10:02Alors, il a décidé ce que le PS demandait,
00:10:04c'est-à-dire la suspension immédiate de la réforme des retraites,
00:10:06c'est-à-dire que l'âge légal ne sera pas repoussé.
00:10:09On reste à 62 ans et 9 mois.
00:10:12Et il a aussi annoncé le gel.
00:10:14Vous savez, plus ça allait, plus le nombre de trimestres de cotisations
00:10:18allait être nécessaire.
00:10:20Ça, c'est l'accélération de la réforme touraine.
00:10:22Eh bien là, il a dit qu'il n'y aurait pas d'accélération de la réforme touraine.
00:10:25Donc, il s'engage à ce que d'ici 2027,
00:10:27et même jusqu'à janvier 2028,
00:10:30l'âge légal de départ à la retraite
00:10:32et le nombre de trimestres nécessaires pour partir à la retraite ne bougent pas.
00:10:35– Fanny Guinochet, pour qu'on comprenne bien,
00:10:37ça veut dire qu'on reste à 62 ans et 9 mois,
00:10:41âge de départ à la retraite aujourd'hui,
00:10:43jusqu'à la présidentielle ou au-delà ?
00:10:45– Ah ben, ça va être tout le débat.
00:10:46La question, c'est qu'il y aura une conférence sociale pour en parler.
00:10:48En tout cas, c'est comme ça qu'on comprend les choses.
00:10:51Elle n'est pas supprimée, cette réforme.
00:10:55– Elle est suspendue.
00:10:56– Telle qu'on la comprend,
00:10:57elle serait suspendue jusqu'à 2028.
00:11:02Donc ça veut dire que d'ici là, il y aura eu un débat présidentiel,
00:11:04sachant que Sébastien Lecornu ouvre aussi la porte
00:11:07à un autre système de retraite.
00:11:09Il l'a dit comme ça au détour d'une phrase,
00:11:11mais il a dit la retraite à point,
00:11:13est-ce qu'on reviendrait à une idée ?
00:11:15– Il a dit que ce n'est pas une suspension pour rien derrière.
00:11:18– Pour rien, voilà.
00:11:19Sous-entendu, à la rigueur, si on suspend
00:11:21et qu'on met en place un autre système
00:11:23que l'on juge plus équilibré,
00:11:24qui fait rentrer de l'argent dans les caisses,
00:11:26qui permet de sauver le système par répartition,
00:11:29pourquoi pas ?
00:11:30Il tend la main aux partenaires sociaux,
00:11:32maintenant on va voir si les partenaires sociaux
00:11:34sont capables de s'en saisir,
00:11:35sachant qu'il y a eu un conclat de retraite qui a échoué.
00:11:37– Ne bougez pas Fanny Guinochet,
00:11:39puisque nous sommes avec Yvan Ricordo,
00:11:42le secrétaire général adjoint de la CFDT
00:11:44en charge des retraites.
00:11:45Bonsoir et merci d'être en direct avec nous Yvan Ricordo.
00:11:48D'abord, comment vous avez réagi
00:11:49en entendant le Premier ministre
00:11:51prononcer ces fameux mots
00:11:53de la suspension de la réforme des retraites ?
00:11:55– Pour la CFDT, c'est très clair.
00:11:58Les mots qui ont été prononcés
00:12:00dans le discours de politique générale,
00:12:02c'est une vraie victoire syndicale,
00:12:03c'est une vraie victoire de la CFDT.
00:12:05Très concrètement, ça veut dire que chaque année,
00:12:07la situation de 700 000 salariés
00:12:09va être améliorée.
00:12:11Donc ça, c'est l'élément syndical,
00:12:13c'est l'avancée sociale concrète,
00:12:14puisqu'on va bloquer le compteur
00:12:16à 62 ans et 9 mois,
00:12:18jusqu'en 2028.
00:12:20Donc c'est le premier élément,
00:12:22le premier élément de satisfaction.
00:12:23Et le deuxième élément de satisfaction,
00:12:25c'est qu'il y a une forme de réparation
00:12:27de la blessure démocratique.
00:12:28Cette réforme-là,
00:12:29elle a été contestée dans la rue,
00:12:31elle a été adoptée au forceps,
00:12:32à l'Assemblée nationale.
00:12:34Or, désormais,
00:12:35on va pouvoir travailler
00:12:36un débat démocratique approfondi
00:12:39pour préparer les chances de 2027
00:12:41et regarder toutes les hypothèses possibles.
00:12:43– Alors, donc, le premier ministre
00:12:43a annoncé aussi une grande conférence sociale
00:12:46sur les retraites avec vous,
00:12:47les partenaires sociaux.
00:12:48C'est le retour du conclave ?
00:12:50– Non, ça ne sera sans doute pas
00:12:53le retour du conclave en tant que tel.
00:12:55Je pense qu'il y a deux problématiques
00:12:58qui sont posées dans le rendez-vous
00:13:00qui est devant nous.
00:13:01Le premier qui va très bien à la CFDT,
00:13:02c'est que c'est un rendez-vous
00:13:03qui parle à la fois des enjeux du travail
00:13:05et en même temps des questions de retraite.
00:13:08Donc on va pouvoir aborder les questions
00:13:09de carrière et de développement des carrières
00:13:12et de l'emploi des seniors
00:13:13jusqu'à la retraite.
00:13:14On va pouvoir parler de l'usure professionnelle
00:13:16et de la pénibilité.
00:13:18Et ensuite, on regardera
00:13:19comment on doit adapter
00:13:20le système de retraite.
00:13:21Donc ce n'est pas le même périmètre
00:13:23que ce qu'on a connu
00:13:24dans le cadre du conclave.
00:13:26Et en même temps,
00:13:27c'est aussi donner la responsabilité
00:13:28aux partenaires sociaux
00:13:29de voir comment on adapte
00:13:31le système par répartition.
00:13:33Et donc la CFDT s'inscrira
00:13:34dans cette discussion.
00:13:35Et la CFDT espère,
00:13:37dans le moment particulier
00:13:38dans lequel est notre pays,
00:13:39qu'il y a besoin d'un débat
00:13:41vraiment approfondi
00:13:42qui apaise
00:13:43et qui au moins
00:13:45ne retourne pas
00:13:46dans les blocages
00:13:46qu'on a connus
00:13:47sur les discussions
00:13:48sur les retraites
00:13:48et qu'on le fasse
00:13:49beaucoup mieux
00:13:50dans la période d'avenir.
00:13:51Les partenaires sociaux
00:13:52avaient moyennement apprécié
00:13:53au début de l'année
00:13:54les fameuses lettres de cadrage
00:13:55envoyées par François Bayrou
00:13:57avant le conclave.
00:13:58Est-ce que vous dites
00:13:58ce soir à Sébastien Lecornu
00:13:59« Ok, merci,
00:14:01laissez-nous faire ».
00:14:02Clairement, la CFDT
00:14:05l'a déjà dit
00:14:05au Premier ministre
00:14:06dans les premières réunions.
00:14:07Et d'ailleurs,
00:14:08on a eu une forme
00:14:09de réponse
00:14:10dans la réunion bilatérale
00:14:11qu'il y a eu avec la CFDT
00:14:13dans la réunion
00:14:13avec toutes les organisations syndicales
00:14:15où le Premier ministre
00:14:16s'est engagé
00:14:16à arrêter
00:14:17le système
00:14:18de lettres de cadrage
00:14:19où on a presque
00:14:20la solution négociation
00:14:21avant de commencer.
00:14:22C'est un peu
00:14:23votre 49.3 du conclave, ça ?
00:14:26Pas tout à fait,
00:14:27pas tout à fait quand même,
00:14:28il ne faut pas exagérer.
00:14:29Mais pour la CFDT,
00:14:31il y a un enjeu
00:14:31qui est très clair
00:14:32sur la future conférence
00:14:33travail et retraite,
00:14:34c'est qu'on passe
00:14:35par une étape
00:14:36de négociation
00:14:37entre partenaires sociaux
00:14:38sur la question
00:14:39de la méthode.
00:14:40Question de Fanny Guinochet.
00:14:41Est-ce que vous pensez
00:14:42que le patronat
00:14:44va jouer le jeu
00:14:45et va rentrer
00:14:45parce que c'est eux
00:14:46qui n'avaient pas très envie
00:14:48de parler
00:14:48ni retraite
00:14:49ni pénibilité ?
00:14:50Est-ce que vous pensez
00:14:51que le MEDEF
00:14:52notamment
00:14:52va jouer le jeu ?
00:14:55C'est une vraie question
00:14:57au vu de ce qui s'est passé
00:14:59au moment du conclave.
00:15:01Mais on s'aperçoit,
00:15:02je pense,
00:15:02ce soir,
00:15:03qu'il vaut mieux
00:15:04discuter entre partenaires sociaux,
00:15:06aller au bout
00:15:06de discussion
00:15:07et trouver une voie de compromis
00:15:08qui permet d'apaiser
00:15:09les enjeux
00:15:11sur l'ensemble des thèmes,
00:15:12que ce soit sur les retraites
00:15:13ou sur les autres,
00:15:14pour trouver
00:15:14le bon compromis
00:15:16entre un équilibre financier
00:15:17et des avancées sociales.
00:15:18La CLT était capable
00:15:19de faire ça
00:15:20pendant le conclave,
00:15:21on était un peu seuls,
00:15:22donc là,
00:15:23chaque organisation
00:15:24va être en responsabilité
00:15:25pour répondre
00:15:26oui ou non
00:15:27en tant que le coup.
00:15:28Mais en même temps,
00:15:28du côté patronal,
00:15:30on a aussi
00:15:30la petite musique
00:15:31de dire
00:15:31on gère très bien
00:15:33en tant que partenaires sociaux
00:15:34les retraites complémentaires.
00:15:35La GERCARCO.
00:15:36Ça ne suffit pas
00:15:36sur les retraites
00:15:37de l'Universaire,
00:15:37il faut aussi
00:15:38le faire
00:15:39sur les retraites de base.
00:15:41En tout cas,
00:15:41la CFDT est prête
00:15:42à relever ce défi.
00:15:43Ça pourrait finir comme ça
00:15:44ou Aliborda ?
00:15:45Est-ce que ce soit
00:15:45finalement les partenaires sociaux
00:15:47qui gèrent
00:15:47le régime des retraites
00:15:49comme ils le font
00:15:49avec la GERCARCO,
00:15:50par exemple ?
00:15:52Ça me paraît compliqué.
00:15:53Ça me paraît compliqué.
00:15:54Je pense que
00:15:55de toute façon,
00:15:57pour l'instant,
00:15:59tout semble suspendu
00:16:00à la prochaine présidentielle
00:16:01sur le sujet des retraites.
00:16:02C'est dans un an et demi
00:16:03donc pour les gens,
00:16:04ils ont besoin aussi
00:16:04que les choses bougent
00:16:05d'ici un an et demi.
00:16:06On ne va pas rester là
00:16:07sans rien faire
00:16:07jusqu'en 2027.
00:16:08J'ai l'impression
00:16:09que l'on tient,
00:16:10vous marquez un point,
00:16:12que l'on tient
00:16:12depuis un an et demi
00:16:13par l'inaction.
00:16:15Et pour le coup,
00:16:16que l'on tient
00:16:16en retardant l'échéance
00:16:18de la catastrophe
00:16:18qui va nous tomber dessus,
00:16:20ce fut le cas
00:16:21avec François Bayrou
00:16:22pendant 8 mois.
00:16:23Rappelez-vous,
00:16:24il a fait passer
00:16:25un budget
00:16:25en amadouant
00:16:28les socialistes
00:16:29mais en ne leur offrant
00:16:30pas grand-chose
00:16:31et ensuite,
00:16:31il n'a rien fait
00:16:32pendant 8 mois.
00:16:33Là,
00:16:34Sébastien Lecornu
00:16:35tente,
00:16:36avec cette suspension
00:16:37de la réforme des retraites,
00:16:38de faire passer son budget.
00:16:40Si ça passe,
00:16:42je pense que
00:16:42la stratégie
00:16:43sera probablement
00:16:44la même
00:16:44que sous François Bayrou,
00:16:45à savoir l'inaction.
00:16:47Fanny ?
00:16:47Les partenaires sociaux
00:16:48à l'origine géraient
00:16:49le régime des retraites.
00:16:51On l'a oublié,
00:16:52c'était il y a longtemps.
00:16:52Et c'est vrai
00:16:53que la gestion
00:16:53Agir Carco,
00:16:55donc les retraites complémentaires
00:16:56qui comptent
00:16:57dans le poids
00:16:57des pensions
00:16:59des Français,
00:17:00est plutôt
00:17:01une bonne gestion.
00:17:02C'est un régime
00:17:03où il y a des réserves,
00:17:05je parle sous le contrôle
00:17:05d'Yvan Ricordo,
00:17:06mais je crois que c'est
00:17:0780 milliards d'euros
00:17:08de réserves,
00:17:09ce qui fait rêver
00:17:10vis-à-vis
00:17:12du régime de base.
00:17:15Et le patronat,
00:17:15alors il peut avoir
00:17:16changé d'avis,
00:17:17mais a dit plusieurs fois,
00:17:18en tout cas Patrick Martin,
00:17:19que pourquoi pas
00:17:21une gestion,
00:17:21alors à condition
00:17:22qu'il n'y ait pas
00:17:22des lettres de cadrage
00:17:23et que le régime
00:17:24des retraites
00:17:25ne soit pas là
00:17:26pour absorber
00:17:27un certain nombre
00:17:28de décisions politiques,
00:17:30mais ce n'est pas
00:17:30complètement inenvisageable,
00:17:32sachant que les partenaires sociaux
00:17:33gèrent aussi
00:17:34l'assurance chômage,
00:17:37ils gèrent
00:17:37la branche
00:17:39sur les accidents
00:17:40du travail,
00:17:41donc il y a quand même
00:17:42une habitude,
00:17:43une gestion,
00:17:43et dans un moment de crise
00:17:44où on voit
00:17:45qu'aujourd'hui
00:17:46c'est bloqué,
00:17:46ça peut être
00:17:47peut-être une option,
00:17:48sachant qu'Emmanuel Macron
00:17:49n'avait jamais été
00:17:50très favorable
00:17:52parce que pour lui,
00:17:53les corps intermédiaires
00:17:54étaient réfractaires
00:17:56à toute réforme,
00:17:57c'est ce qui empêchait
00:17:58la France d'avancer.
00:17:59Yvan Ricordeau,
00:18:00est-ce que vous dites
00:18:01comme Sébastien Lecornu,
00:18:02la rupture,
00:18:02c'est de conclure ?
00:18:06Non, je ne pense pas
00:18:07que la CFDT
00:18:08puisse utiliser
00:18:09les mots
00:18:10de quelques responsables
00:18:11politiques que ce soit,
00:18:13en tout cas,
00:18:13la CFDT
00:18:14sur la question des retraites
00:18:15elle est prête
00:18:16à aborder
00:18:16les questions d'avenir
00:18:17pour préparer
00:18:18enfin une échéance
00:18:20présidentielle
00:18:20sur lesquelles
00:18:21il faut sortir
00:18:22de l'ornière
00:18:23en termes de débat
00:18:24et de perspective d'avenir
00:18:25sur les questions
00:18:25des retraites,
00:18:26c'est possible,
00:18:27en même temps,
00:18:28il faut aussi reconnaître
00:18:29que cet enjeu-là
00:18:30concerne aussi
00:18:31le secteur public.
00:18:32Donc ça ne peut pas être
00:18:33que les partenaires sociaux
00:18:34du secteur privé
00:18:35qui s'intéressent
00:18:36à la problématique
00:18:37et ensuite,
00:18:38pour reprendre
00:18:39les échanges
00:18:41qui étaient les vôtres
00:18:41sur le plateau,
00:18:42il y a une question
00:18:43des retraites
00:18:44qui pèsent un quart
00:18:45du budget public
00:18:47dans la période actuelle
00:18:48et donc il faut trouver
00:18:49une forme de discussion
00:18:49avec le Parlement
00:18:50qui semble,
00:18:51pour la CFDT,
00:18:52nécessaire.
00:18:53Merci en tout cas
00:18:53d'avoir été en direct
00:18:54avec nous ce soir,
00:18:55Yvan Ricordeau.
00:18:55On va maintenant entrer
00:18:56dans les détails
00:18:57du projet de budget
00:18:58mais avant cela,
00:18:59je voudrais vous faire
00:18:59entendre certaines réactions
00:19:00au discours de politique
00:19:01générale de Sébastien Lecornu.
00:19:02ça se passe cet après-midi
00:19:03dans un kiosque à journaux
00:19:05Vox Pop,
00:19:06signé Maït et Frémont
00:19:06et Eva Billion.
00:19:11Paris,
00:19:1214e arrondissement,
00:19:14les annonces
00:19:14du discours
00:19:15de politique générale
00:19:16ont ici
00:19:17été très suivies.
00:19:19Je trouve que c'est,
00:19:19à la rigueur,
00:19:20c'était peut-être
00:19:20la seule façon
00:19:21de trouver un deal
00:19:21avec l'EPS.
00:19:22C'est,
00:19:24disons que c'est
00:19:25une bonne démarche
00:19:26pour éviter
00:19:27le conflit immédiat.
00:19:28J'ai écouté
00:19:29pendant que j'étais
00:19:29dans le métro,
00:19:30j'ai vu qu'il allait,
00:19:31il demandait
00:19:32le gel
00:19:32pour la retraite.
00:19:35Simplement,
00:19:36ce que je ne comprends pas,
00:19:37c'est que tous les pays
00:19:38d'Europe
00:19:38sont passés
00:19:39à 64,
00:19:4065,
00:19:4067 ans,
00:19:42voire même 70.
00:19:43Pourquoi on arrivera
00:19:44à faire mieux ?
00:19:45Au kiosque à journaux
00:19:46du quartier,
00:19:47aussi,
00:19:48les annonces
00:19:48sont dans
00:19:49toutes les bouches
00:19:50et les esprits
00:19:51s'échauffent vite.
00:19:52Michel est le gérant
00:20:05de ce kiosque,
00:20:06lui,
00:20:06votre Assemblement
00:20:07national,
00:20:08et il n'est pas
00:20:09du tout satisfait
00:20:10du discours
00:20:11du Premier ministre.
00:20:13Ça ne sert à rien,
00:20:13on dialogue,
00:20:14on voit
00:20:15qu'on est en train
00:20:16de perdre du temps
00:20:17du pays,
00:20:18de l'autorité,
00:20:18de la sécurité,
00:20:19de tout.
00:20:20Mais ici,
00:20:21tous sont d'accord
00:20:22sur une chose.
00:20:23J'espère qu'il va y avoir
00:20:24un budget fondamental.
00:20:28Un budget
00:20:28qui semble désormais
00:20:29être sur de bons rails.
00:20:33Au moins,
00:20:34les Français
00:20:34ont-ils conscience
00:20:35de l'importance
00:20:36du moment
00:20:37pour le budget
00:20:38de la France
00:20:38en 2026 ?
00:20:39Ce n'est pas sûr
00:20:39qu'il y a un an,
00:20:40ils en avaient
00:20:40cette conscience aussi aiguë.
00:20:42Je vous voyez,
00:20:42vous agacer
00:20:43de Jean-Christophe Roland.
00:20:44Agacer, non.
00:20:45D'abord,
00:20:46je note quand même
00:20:46que c'est vraiment
00:20:47cette suspension
00:20:48de la réforme des retraites
00:20:49qui cristallise
00:20:50les réactions.
00:20:51D'ailleurs,
00:20:51qui cristallise
00:20:52les réactions
00:20:52à l'Assemblée nationale,
00:20:54à mon sens,
00:20:54ça peut être un piège.
00:20:55Un piège pour la gauche,
00:20:56un piège pour la droite.
00:20:58D'abord,
00:20:59cette suspension,
00:20:59elle va s'inscrire
00:21:00dans le projet de loi
00:21:01de financement
00:21:01de la sécurité sociale.
00:21:03Or,
00:21:03c'est ce même texte
00:21:04qui va contenir
00:21:05toutes les autres mesures
00:21:06dans le projet.
00:21:07Le doublement des franchises
00:21:08sur le médicament,
00:21:09médicament,
00:21:09d'autres mesures.
00:21:11Et donc,
00:21:11si la gauche,
00:21:12puisque le pouvoir
00:21:13est au Parlement,
00:21:14commence à amender
00:21:15des amendés,
00:21:16à condition d'ailleurs
00:21:17de lever le gage
00:21:18parce qu'en principe,
00:21:19le Parlement ne peut pas
00:21:20de sa propre initiative,
00:21:21si vous voulez,
00:21:22gréver des charges publiques.
00:21:23Eh bien,
00:21:23c'est la droite
00:21:24qui va se retrouver piégée
00:21:25parce que,
00:21:26encore une fois,
00:21:27c'est un parti
00:21:27qui a accompagné
00:21:28une certaine notion
00:21:28de la rigueur budgétaire,
00:21:29disait-il,
00:21:30et que c'était vital.
00:21:31Donc,
00:21:32à la fin des fins,
00:21:34vous avez un assèchement
00:21:35de la position
00:21:35du Parti Socialiste
00:21:36parce qu'il y a
00:21:37des élections municipales
00:21:38donc il va se retrouver
00:21:38isolé à gauche
00:21:39et vous avez aussi
00:21:40un reniement sensationnel
00:21:42des LR
00:21:43qui refusent la censure
00:21:44sur une copie
00:21:45qui,
00:21:46vraisemblablement,
00:21:47ne serait-ce que
00:21:48sur la suspension
00:21:48des retraites
00:21:49est quand même
00:21:50hallucinante
00:21:51d'un point de vue
00:21:51ce qui prouve
00:21:52que quand même
00:21:52la dissolution a des vertus.
00:21:53En tout cas,
00:21:53la menace
00:21:54de la dissolution
00:21:55peut avoir des vertus.
00:21:57Fanny,
00:21:57sur le projet de budget,
00:21:58il a donc été présenté
00:21:59ce matin
00:21:59en Conseil des ministres.
00:22:00On en a eu les grandes lignes.
00:22:01On va voir avec vous
00:22:02qui sont les gagnants
00:22:03et les perdants.
00:22:04Bon, allez,
00:22:04on commence avec les perdants
00:22:05comme ça,
00:22:05on finira avec les gagnants.
00:22:07Qui sont les perdants ?
00:22:08Les entreprises
00:22:09parce que certes,
00:22:09elles échappent,
00:22:10notamment les grandes entreprises,
00:22:11elles échappent à la taxe Zuckman
00:22:12mais elles ont quand même
00:22:15la taxation
00:22:16sur les grands groupes
00:22:17qui avaient été mis en place
00:22:19dans le budget 2025
00:22:20et qui est donc reconduite
00:22:22dans le budget 2026.
00:22:25Ça doit rapporter
00:22:264 milliards d'euros.
00:22:28C'est pour les grands groupes
00:22:28qui font plus d'un milliard d'euros
00:22:30de chiffre d'affaires.
00:22:31Donc ça,
00:22:31c'est une première chose.
00:22:32Les plus riches,
00:22:33évidemment,
00:22:34ils étaient dans l'œil du cyclone.
00:22:36Donc eux,
00:22:37ils ont droit
00:22:37à la contribution différenciée
00:22:39qu'avait mis en place
00:22:41Michel Barnier.
00:22:42Pour faire simple,
00:22:43c'est éviter,
00:22:44c'est un système
00:22:44qui les empêche
00:22:46d'avoir une optimisation fiscale
00:22:48et qu'ils payent
00:22:49au moins 20% d'impôts.
00:22:51Alors c'est pour ceux
00:22:52qui gagnent 250 000 euros
00:22:53annuels
00:22:55pour un célibataire,
00:22:56500 000 pour un couple.
00:22:57Il y a quelque chose
00:22:59qui arrive,
00:22:59on en a beaucoup parlé,
00:23:00les holdings patrimoniales,
00:23:02ce système qui permet
00:23:03à des maisons-mères
00:23:06de mettre de l'argent
00:23:06et de se payer en dividendes.
00:23:08Là,
00:23:08il y a un système
00:23:09d'anti-optimisation,
00:23:11ça doit rapporter
00:23:12quand même
00:23:13quelques millions d'euros.
00:23:14Et puis,
00:23:15il y a tous ceux
00:23:15qui payent des impôts,
00:23:16les Français
00:23:16qui payent des impôts
00:23:17sur le revenu
00:23:18parce que dans le texte
00:23:19de budget tel
00:23:20qu'il a été proposé aujourd'hui,
00:23:22il y a le gel
00:23:22du barème.
00:23:24Donc ça veut dire
00:23:24que pour tous ceux,
00:23:25ça veut dire des Français
00:23:26qui vont payer
00:23:27un peu plus d'impôts
00:23:28parce que le barème
00:23:29ne va pas suivre l'inflation.
00:23:31Et puis,
00:23:31il y a ceux
00:23:31qui vont rentrer,
00:23:33donc des Français
00:23:34qui vont rentrer dans l'impôt
00:23:35alors qu'ils ne le payaient pas avant.
00:23:37Ça,
00:23:37c'est forcément quelque chose
00:23:38qui sera corrigé
00:23:39par le Parlement ?
00:23:39Il y a aussi quelque chose
00:23:41qui sera peut-être
00:23:41un peu moins corrigé,
00:23:42Adeline,
00:23:42c'est la suppression
00:23:43de certaines niches fiscales.
00:23:44Alors,
00:23:45il y en a,
00:23:45j'ai regardé,
00:23:46il y en a 23
00:23:47sur les 474 qui existent.
00:23:49Ne me demandez pas les 23,
00:23:50ça serait trop long.
00:23:51Mais il y en a quelques-unes
00:23:52qui risquent d'être amendées
00:23:53comme par exemple
00:23:53la réduction
00:23:54pour les frais de scolarité
00:23:56des étudiants,
00:23:57ça a probablement
00:23:57ça a bougé.
00:23:58Une qui va faire
00:23:58beaucoup débat,
00:24:00c'est les 10%
00:24:01d'abattement
00:24:01sur les retraités
00:24:02qui doit être transformé
00:24:04en un forfait
00:24:05de 2000 euros
00:24:05par personne.
00:24:06D'ailleurs,
00:24:07au passage,
00:24:07les retraités
00:24:08sont plutôt perdants
00:24:09dans ce sujet,
00:24:10contrairement au précédent.
00:24:12Les perdants aussi,
00:24:12ce sont ceux,
00:24:13à l'heure où nous parlons,
00:24:15qui ont des allocations,
00:24:16que ce soit des allocations
00:24:17familiales,
00:24:17des minimums vieillesses,
00:24:20puisque dans le projet
00:24:22de budget de loi
00:24:22de la sécurité sociale,
00:24:23cette fois-ci,
00:24:24il y a un gel
00:24:25des prestations,
00:24:26donc pareil,
00:24:27qui ne seront pas revalorisées
00:24:28sur l'inflation,
00:24:29sachant que l'inflation
00:24:30cette année,
00:24:30c'est un petit 1%.
00:24:32Et puis,
00:24:33on en parlait tout à l'heure,
00:24:34globalement,
00:24:35tous les Français
00:24:35qui vont aller
00:24:36à la pharmacie,
00:24:37qui vont avoir besoin
00:24:37de soins,
00:24:38puisque là,
00:24:38il y a un doublement
00:24:39des franchises médicales,
00:24:40qui est une mesure
00:24:41extrêmement irritante
00:24:42pour les Français
00:24:42et notamment pour la gauche.
00:24:44Et les gagnants,
00:24:45alors ?
00:24:46Il y en a quelques-uns,
00:24:47quand même.
00:24:48Les petites entreprises,
00:24:49on a été étonnés,
00:24:50c'est sorti la semaine dernière,
00:24:51mais les petites entreprises,
00:24:52elles s'en sortent plutôt bien
00:24:53parce qu'elles ont une baisse
00:24:54de l'impôt de production.
00:24:55ça va surtout aider les TPE,
00:24:59les PME,
00:24:59qui sont très remontées actuellement.
00:25:02Il y a aussi les actifs,
00:25:03évidemment,
00:25:03on vient d'en parler,
00:25:04la suspension de la réforme
00:25:05des retraites,
00:25:06tous les actifs,
00:25:07a priori,
00:25:08devraient en bénéficier.
00:25:09Et encore plus,
00:25:10ceux qui se rapprochaient
00:25:11de l'échéance,
00:25:12ceux qui se disaient
00:25:13« je vais devoir faire
00:25:14plus de trimestres
00:25:15avant de pouvoir partir
00:25:16en 2027-2028 »,
00:25:17c'est bingo ce soir.
00:25:19Attention,
00:25:20le texte,
00:25:20pour l'instant,
00:25:21on va voir,
00:25:22on n'est qu'au début
00:25:23du parcours.
00:25:26Pareil,
00:25:26c'est le texte,
00:25:27il y a eu une petite phrase
00:25:28quand même
00:25:29de Sébastien Lecornu
00:25:30concernant la retraite
00:25:31des femmes.
00:25:32Et là,
00:25:32il a laissé entendre
00:25:33qu'il n'y avait pas besoin,
00:25:34il était inutile d'attendre.
00:25:35Et là,
00:25:35pour le coup,
00:25:36il y a un consensus
00:25:36dans la classe politique
00:25:38et à la fois
00:25:39du côté des partenaires sociaux,
00:25:42c'est-à-dire
00:25:42qu'améliorer
00:25:43la retraite des femmes
00:25:44qui ont eu des enfants,
00:25:45la réforme de une borne
00:25:46leur faisait vraiment
00:25:47perdre un certain nombre
00:25:49davantage.
00:25:50Donc,
00:25:50au lieu de prendre
00:25:50les 25 ans
00:25:51comme référence
00:25:53de leur carrière
00:25:54pour calculer
00:25:54leur pension,
00:25:55on prendrait
00:25:55les 23 ans
00:25:56et les 24 ans
00:25:57pour celles
00:25:58qui ont eu des enfants.
00:25:59Et puis,
00:25:59les grands gagnants,
00:26:00on avait tout à l'heure
00:26:01Yvan Ricordo
00:26:01qui nous parle de victoire,
00:26:03ce sont les syndicats.
00:26:03Ce soir,
00:26:04ils ont défilé
00:26:0414 fois,
00:26:0614 manifestations,
00:26:07ça fait 2 ans,
00:26:08ils ont réussi
00:26:09à se mettre d'accord
00:26:10pour faire front commun
00:26:11dans la rue
00:26:11une union syndicale,
00:26:12ils ont mobilisé
00:26:13les Français,
00:26:14ils ont eu de cesse
00:26:14de monter au créneau
00:26:15et ce soir,
00:26:16ils ont quelque chose
00:26:17que même fin août
00:26:19ou même il y a quelques semaines,
00:26:20ils n'attendaient même pas
00:26:21la suspension
00:26:22de cette réforme.
00:26:23Alors certes,
00:26:23ça n'est pas l'abrogation
00:26:24mais c'est quand même
00:26:25un clou dans le cercueil
00:26:27et notamment la CFDT,
00:26:30seul syndicat cité
00:26:31par Sébastien Lecornu
00:26:33dans son discours
00:26:33qui, elle,
00:26:34sort grande gagnante
00:26:36ce soir
00:26:36de ce discours.
00:26:38Je voudrais comprendre
00:26:39une chose
00:26:39Jean-Christopher Roland,
00:26:42il y aura
00:26:42cette conférence sociale
00:26:44sur les retraites
00:26:44a priori au printemps
00:26:45mais le projet
00:26:47de budget
00:26:47de la Sécu
00:26:48et le projet
00:26:48de budget
00:26:49de la France
00:26:49pour 2026
00:26:50doivent être votés
00:26:50avant le 31 décembre
00:26:51donc de quelle façon
00:26:53la suspension
00:26:54va s'inscrire
00:26:55dans ce budget ?
00:26:56Ce sera voté
00:26:57de cette façon-là ?
00:26:59Techniquement,
00:27:01comment ça se passe ?
00:27:01Parce que beaucoup
00:27:02de députés
00:27:02avaient un doute
00:27:03en sortant de l'hémicycle
00:27:04cet après-midi
00:27:05en disant,
00:27:06le RN a même dit
00:27:07qu'ils n'achetaient pas,
00:27:08qu'ils n'étaient pas dupes
00:27:09parce que sur le calendrier,
00:27:12en quoi ça consiste
00:27:13la suspension ?
00:27:14Ça consiste simplement,
00:27:15en tout cas,
00:27:16si c'est évidemment,
00:27:17on va rester prudent,
00:27:18si tout ça
00:27:18n'est pas détricoté
00:27:20par l'Assemblée nationale
00:27:21d'une manière
00:27:21ou d'une autre,
00:27:22c'est simplement
00:27:22d'inscrire dans le projet
00:27:23de loi de financement
00:27:24de la Sécurité sociale
00:27:25que l'âge limite
00:27:27de départ à la retraite
00:27:28est de 62 ans et 9 mois.
00:27:29Alors,
00:27:29j'avais un petit débat
00:27:30avec moi-même tout à l'heure
00:27:31de savoir
00:27:31si est-ce que c'était
00:27:32voter fin décembre,
00:27:34on ne gagnait pas
00:27:34trois mois de plus
00:27:35et que c'était 63 ans
00:27:36avec le temps qui passe
00:27:38et ensuite de maintenir
00:27:39le deuxième paramétrage
00:27:41qui est les 170 trimestres
00:27:44de cotisation
00:27:44qui représentent quand même
00:27:4542 années et demie de travail.
00:27:47Il faut bien se rendre compte
00:27:48que pour partir à 63 ans,
00:27:49il faudrait avoir commencé
00:27:50à travailler à 20 ans
00:27:52et 6 mois.
00:27:53Donc, ça aussi,
00:27:53ça sera à nouveau négocié.
00:27:55Et ensuite,
00:27:55la conférence sociale
00:27:56qui aura lieu après,
00:27:57en principe,
00:27:57si le budget est adopté,
00:27:59finalement,
00:28:00peut-être,
00:28:00c'est une optique
00:28:01pour enfin mettre le débat,
00:28:04le vrai débat de la retraite
00:28:05puisque, remis au calandre,
00:28:071er janvier 2028,
00:28:08ça laisse un peu de temps
00:28:09sur ce qu'on veut faire
00:28:10de la deuxième belle partie
00:28:12de la vie.
00:28:12Est-ce que c'est quelque chose
00:28:13qu'on doit rentabiliser
00:28:15parce que l'espérance de vie augmente
00:28:16ou est-ce qu'il y a d'autres moyens
00:28:18de financer le modèle social ?
00:28:20Ça va être discuté
00:28:21dès demain à l'Assemblée nationale
00:28:23et notamment par l'augmentation
00:28:25de certaines recettes.
00:28:26Donc, je pense que peut-être
00:28:27que la conférence sociale,
00:28:28même si c'est un peu flou aujourd'hui,
00:28:30ça sera sur ces pistes-là.
00:28:31Vous y voyez moins flou,
00:28:32Stéphanie Despierre, vous ?
00:28:33Alors, c'est vrai que c'est pas clair
00:28:35comment le texte va être modifié.
00:28:38Au groupe PS, on nous dit
00:28:39qu'ils ont eu des garanties
00:28:40depuis le discours de Sébastien Lecornu
00:28:42sur le fait que ce sera un amendement
00:28:44dans le projet de loi de finances
00:28:45de la sécurité sociale.
00:28:47Donc, ils sont rassurés,
00:28:48même si, a priori, ils n'étaient pas inquiets.
00:28:49Ils estimaient que, voilà,
00:28:50cette déclaration de Sébastien Lecornu
00:28:52devant toute l'Assemblée nationale
00:28:54était un engagement extrêmement fort.
00:28:56Après, il faut faire attention
00:28:59à la manière dont va se dérouler
00:29:00cette discussion budgétaire
00:29:01puisque le PS a aussi dit
00:29:02que le budget a été insuffisant
00:29:04et insupportable.
00:29:05Donc, ils veulent retoucher
00:29:06de manière globale ce projet-là.
00:29:08Laurent ?
00:29:08Ce qui est frappant,
00:29:09vous le disiez,
00:29:10mais la façon dont on décrit les choses,
00:29:12c'est que cette conférence,
00:29:13en fait, c'est un débat
00:29:14d'élection présidentielle.
00:29:15On est vraiment sur quelque chose de fond
00:29:17et on se demande
00:29:18comment ça va se jouer aussi
00:29:19avec des municipales
00:29:20et une présidentielle qui arrive.
00:29:21Ou alors, c'est un apéritif.
00:29:23Oui, en fait, d'abord,
00:29:24je pense que ce que Sébastien Lecornu
00:29:26a bien compris, à mon sens,
00:29:27c'est que la façon dont les syndicats
00:29:29ont été traités au moment du conclave
00:29:31sur les retraites par François Béroux,
00:29:33c'est-à-dire que vous avez le droit
00:29:34de débattre à partir simplement
00:29:35de la couleur des pots de fleurs
00:29:36parce que sinon, le reste,
00:29:38c'est intangible,
00:29:39c'est quelque chose qui a été mal vécu.
00:29:40Et je vous l'avais souligné
00:29:41et je suis entièrement d'accord,
00:29:42c'est qu'aujourd'hui,
00:29:43c'est même la CFDT
00:29:43qui tire le mieux son épingle du jeu,
00:29:45dont le Parti Socialiste
00:29:46peut être le relais, d'ailleurs,
00:29:47dans les débats parlementaires
00:29:49qui vont avoir lieu.
00:29:49Donc, c'est un peu du gagnant-gagnant.
00:29:51Mais je suis assez aussi d'accord
00:29:52avec la complicité.
00:29:54Chaque voix compte à l'Assemblée aujourd'hui.
00:29:56Chaque jour, on se dit
00:29:57qu'on a tellement bien fait
00:29:58de s'appeler comme ça.
00:29:59Mais c'est à mesure qu'on va gauchifier,
00:30:01si vous voulez,
00:30:02pardonnez-moi le néologisme,
00:30:03le budget,
00:30:04que la droite va peut-être aussi
00:30:05vouloir en redroitiser.
00:30:06Donc, on est quand même
00:30:07sur quelque chose qui tangue.
00:30:08Ce qui va être intéressant,
00:30:09c'est ce que vous disiez,
00:30:10c'est que ça va être,
00:30:11pour suspendre cette réforme,
00:30:12il faut que ce soit dans le projet de loi
00:30:13de la Sécurité sociale.
00:30:14Donc, ça veut dire que
00:30:15s'il y a d'autres mesures
00:30:16qui ne plaisent pas,
00:30:18ceux qui censureront,
00:30:19ils diront,
00:30:20devant les électeurs français,
00:30:21on a fait tomber
00:30:22le projet de loi
00:30:23de la Sécurité sociale
00:30:24qui contenait l'abrogation,
00:30:25enfin, en tout cas,
00:30:26la suspension à 63 ans
00:30:28ou 62 ans et 9 mois.
00:30:31C'est compliqué,
00:30:31devant les électeurs,
00:30:32d'aller dire,
00:30:32écoutez, pour des mesures
00:30:33de franchise médicale
00:30:34ou pour des mesures de...
00:30:36J'ai le dépensant, quand même.
00:30:37D'ailleurs, le Parti socialiste
00:30:39dit que c'est une première victoire.
00:30:40Oui.
00:30:41Quand vous dites une première victoire,
00:30:42ça en appelle d'autres.
00:30:43Oui, mais c'est quand même
00:30:44une énorme victoire
00:30:45et toutes les autres...
00:30:47Avant de la bazarder.
00:30:48Toutes les autres mesures,
00:30:50on dira,
00:30:50ben non, regardez,
00:30:52ça ne fonctionnait pas pour nous
00:30:54le doublement des franchises,
00:30:56ça ne fonctionnait pas pour nous
00:30:57le gel des prestations.
00:30:59Du coup,
00:31:00on fait partir les 63 ans
00:31:02ou en tout cas,
00:31:02la suspension de la réforme
00:31:04dont on s'en bat tellement
00:31:05et l'opinion publique
00:31:06est contre cette réforme.
00:31:07Avec le débat,
00:31:08c'est très compliqué
00:31:09pour les députés.
00:31:11Mais Wally Bordas,
00:31:12est-ce que pour autant
00:31:12vous diriez ce soir
00:31:13que le risque de censure
00:31:14s'éloigne ?
00:31:15Je dirais qu'il s'éloigne
00:31:17pour un temps,
00:31:18pour quelques semaines,
00:31:20parce qu'il y a quand même
00:31:22beaucoup d'éléments
00:31:22d'incertitude
00:31:24dans tout ce qui va se passer.
00:31:25Alors certes,
00:31:26là, on a dit,
00:31:27il est une non-censure,
00:31:28une non-dissolution,
00:31:30mais les débats
00:31:32vont être très tumultueux,
00:31:34je pense.
00:31:35Et vous faisiez tout à l'heure
00:31:37référence à l'abrogation
00:31:40de la réforme des retraites.
00:31:40ce qui pourrait se passer
00:31:41aussi pendant les débats,
00:31:43c'est qu'une majorité
00:31:45des députés
00:31:46tentent de transformer
00:31:48cet amendement
00:31:49de suspension
00:31:49de la réforme des retraites
00:31:51en amendement d'abrogation
00:31:52de la réforme des retraites.
00:31:53Alors, pour que le public
00:31:53comprenne bien,
00:31:54ce serait quoi la différence ?
00:31:55La différence,
00:31:56c'est que contrairement
00:31:57à la suspension
00:31:58qui serait seulement temporaire,
00:32:00l'abrogation serait
00:32:01la fin pure et simple
00:32:02de cette réforme des retraites.
00:32:04Et là, on reviendrait
00:32:05à quel âge de départ ?
00:32:06On reviendrait à 62 ans,
00:32:08comme c'était le cas précédemment.
00:32:10Et pour le coup,
00:32:12il y a une majorité
00:32:13à l'Assemblée nationale
00:32:14pour l'abrogation
00:32:14de la réforme des retraites
00:32:15qui va du Rassemblement national
00:32:17à la France insoumise
00:32:19et en passant
00:32:19par le Parti socialiste.
00:32:20Donc, le Parti socialiste
00:32:21va être un peu pivot.
00:32:22Est-ce qu'ils vont respecter
00:32:23le deal qu'ils ont
00:32:24avec les macronistes
00:32:26et finalement la droite ?
00:32:27Ou est-ce qu'ils vont avoir
00:32:28les yeux plus gros que le ventre
00:32:29et tenter d'aller chercher
00:32:31une abrogation ?
00:32:32Franchement, j'ai l'impression
00:32:34que tout est possible
00:32:34pendant ce débat.
00:32:36Stéphanie, on rappelle
00:32:37que deux motions de censure
00:32:38ont été déposées par LFI
00:32:39et par la coalition RN-UDR.
00:32:41Elles seront toutes les deux
00:32:42examinées jeudi matin
00:32:43à partir de 9h.
00:32:44Chaque voix compte.
00:32:46Où en est le compteur ce soir ?
00:32:48Alors, a priori,
00:32:49elles ne passeront pas
00:32:50justement parce qu'il fallait
00:32:51qu'il aurait fallu
00:32:53que 25 députés socialistes
00:32:55se joignent à cette censure
00:32:56pour que le gouvernement
00:32:56Sébastien Lecornu tombe.
00:32:58Là, on l'a bien compris,
00:32:59il y en aura moins.
00:33:00Alors, il y en aura
00:33:01peut-être quelques-uns,
00:33:02mais en tout cas,
00:33:03pas 25.
00:33:04C'est ce que nous assurent
00:33:05tous les socialistes
00:33:06au groupe ce soir.
00:33:08Donc, a priori,
00:33:09les deux motions de censure
00:33:11ne seront pas en mesure
00:33:13d'être adoptées,
00:33:14de faire chuter le gouvernement.
00:33:15On avait aussi
00:33:15une petite incertitude
00:33:16sur les députés
00:33:18du groupe Lyot
00:33:19qui auraient pu venir
00:33:20en renfort
00:33:21du groupe PS
00:33:22pour faire tomber
00:33:23Sébastien Lecornu.
00:33:25Et ce soir,
00:33:25le groupe Lyot dit
00:33:25que plus personne,
00:33:26ils sont 23,
00:33:27dans le groupe
00:33:28ne votera la censure.
00:33:29Est-ce que Sébastien Lecornu,
00:33:31il a réussi à retourner
00:33:32une partie
00:33:33de cette Assemblée nationale ?
00:33:34Ce matin,
00:33:34on se disait
00:33:35que ça allait se jouer
00:33:36à une vingtaine de voix.
00:33:37Finalement, ce soir,
00:33:38on est à plutôt 24, 25.
00:33:40Alors, moi,
00:33:41je pense que la clé,
00:33:42d'abord,
00:33:42on a eu ce discours
00:33:43assez hallucinant
00:33:44du président de la République
00:33:45sur les responsabilités
00:33:46qu'il renvoyait aux parlementaires
00:33:48et la deuxième détente
00:33:49du discours
00:33:49qui a été,
00:33:50de toute façon,
00:33:51si le gouvernement
00:33:51est censuré...
00:33:52Vous parlez du discours
00:33:53du Premier ministre ?
00:33:54Du président de la République
00:33:54quand il était
00:33:55à Charmelchec
00:33:56et qu'il dit...
00:33:56Ah oui, au pied de l'avion.
00:33:57Voilà, si censure il y a,
00:33:59il y aura dissolution.
00:34:01Il l'a redit ce matin
00:34:01en Conseil des ministres.
00:34:02Les motions de censure
00:34:03sont des motions de dissolution
00:34:04et doivent être vues comme telles.
00:34:06Autrement dit,
00:34:07il dissoudra en cas de censure.
00:34:08Et il a lâché la bombe
00:34:09et une fois que la bombe est lâchée,
00:34:10si vous voulez,
00:34:11les postures,
00:34:11ce qui explique...
00:34:13Alors attention,
00:34:13ce n'est pas un jugement négatif
00:34:15que je vais porter
00:34:16sur notamment
00:34:17les Républicains
00:34:17ou le Parti Socialiste.
00:34:19Il y a cet élan...
00:34:21Enfin, c'est deux élans
00:34:21contradictoires,
00:34:22si vous voulez,
00:34:22entre cette volonté
00:34:23de stabilité d'un côté
00:34:24et de l'autre,
00:34:25le maintien de sa posture idéologique.
00:34:27Mais c'est pour ça
00:34:28qu'en fait,
00:34:28ils vont,
00:34:29pardonnez-moi l'expression,
00:34:30mais ils laissaient probablement
00:34:31tous les deux des plumes à la fin.
00:34:32Parce que vous ne pouvez pas
00:34:34faire croire aux gens
00:34:35que c'est le chaos
00:34:36ou la vérité,
00:34:38c'est-à-dire vraiment
00:34:39les économies drastiques.
00:34:40Et tout d'un coup,
00:34:41ils renonçaient par crainte,
00:34:42ou en tout cas,
00:34:42ce qui pourrait être interprété
00:34:43comme une crainte de la dissolution.
00:34:45Mais force,
00:34:45c'est de constater
00:34:46que depuis que le mot dissolution
00:34:47a été lâché ce matin
00:34:48au Conseil des ministres...
00:34:49Tout le monde est rentré.
00:34:50Tout le monde est rentré.
00:34:51Voilà, exactement.
00:34:52Parce que quand c'était
00:34:53François Béroud,
00:34:54Michel Barnier,
00:34:56il n'y avait pas de risque.
00:34:56Vous pouvez renverser le gouvernement.
00:34:59Parce que le calendrier,
00:35:00il fallait attendre un an
00:35:00pour pouvoir redissoudre.
00:35:01Exactement.
00:35:03C'est quand même...
00:35:04Moi, je pense que sur le plan
00:35:05de la parole politique
00:35:05et de sa posture,
00:35:06ça va laisser des traces
00:35:10et ils chiffrent la dissolution,
00:35:11par exemple,
00:35:12à 10 milliards d'euros.
00:35:13Je ne savais pas
00:35:14que la démocratie avait un prix,
00:35:15appelait les gens à voter,
00:35:16normalement.
00:35:16Comment c'est calculé ça,
00:35:17d'ailleurs, Fanny ?
00:35:18C'est calculé très simplement.
00:35:20Alors, il y a le coût des élections,
00:35:22mais c'est des millions d'euros,
00:35:23ce n'est pas grand-chose.
00:35:24Mais c'est surtout le fait
00:35:26de ne pas avoir pris des mesures,
00:35:28d'avoir eu une loi spéciale,
00:35:29d'avoir eu une instabilité politique
00:35:32qui fait monter,
00:35:32qui inquiète nos créanciers,
00:35:35qui fait monter les taux d'intérêt.
00:35:36Et donc, notre dette,
00:35:37qui est quand même 116% du PIB,
00:35:39je le rappelle,
00:35:40c'est quand même des chiffres astronomiques.
00:35:41On est les très mauvais de la classe
00:35:43en Europe, je m'en étrangle.
00:35:46Vous voyez ?
00:35:47C'est quand même ça,
00:35:50le coût qui est très,
00:35:51sans compter la réputation de la France,
00:35:53la voix de la France.
00:35:54Je vais apporter de l'eau à votre moulin,
00:35:56puisqu'on a appris juste avant
00:35:57le début de cette émission
00:35:57que les taux d'emprunt de la France
00:35:59avaient reculé sur les marchés
00:36:00après l'annonce de la suspension
00:36:02de la réforme des retraites.
00:36:03On est passé de 3,47% à 3,41%.
00:36:06Oui, mais les marchés,
00:36:08quelque part, ils se préparent,
00:36:09mais on a aussi appris juste avant
00:36:10cette émission,
00:36:12que la France allait,
00:36:13alors je n'ai plus le chiffre en tête
00:36:15tellement il est astronomique,
00:36:16mais emprunter...
00:36:20Jamais la France...
00:36:22300 milliards, je crois.
00:36:22Oui, c'est quelque chose...
00:36:23310, même, je crois.
00:36:25J'essaie de le chercher.
00:36:26Mais c'est plus de 300 milliards cette année
00:36:28et c'est un record historique.
00:36:31Donc, même si vous avez un petit taux d'emprunt
00:36:33qui baisse, même,
00:36:35ou de 2% qui augmente,
00:36:36vous les sentez passer
00:36:37sur les 300 milliards
00:36:38que l'on emprunte cette année.
00:36:40Mais moi, si je peux juste...
00:36:41J'en dis ce qu'on vient pas,
00:36:43le souci qui me vient en tête,
00:36:45c'est sur le plan démocratique.
00:36:47La réalité, c'est celle que vous décrivez,
00:36:48je suis entièrement d'accord,
00:36:49mais on devrait un jour se poser la question
00:36:51de savoir pourquoi
00:36:51ce sont les marchés financiers
00:36:53qui peuvent avoir cette influence
00:36:54sur notre démocratie,
00:36:56parce que, encore une fois,
00:36:56ce n'est qu'un instrument démocratique,
00:36:58alors qu'il y a eu un résultat,
00:36:59pour Emmanuel Macron,
00:37:00peu flatteur,
00:37:01mais qui reste encore
00:37:02un appel au peuple, en réalité.
00:37:03Mais il n'y a pas que les marchés financiers.
00:37:05Il n'y a pas que les marchés financiers.
00:37:06Le fait de ne pas prendre de mesures,
00:37:07le fait de reconduire des mesures
00:37:09sur l'inflation
00:37:10et de ne pas avoir même...
00:37:13C'est ça qui est terrible,
00:37:14c'est que, quelque part,
00:37:15on n'a plus la main sur le budget.
00:37:18Wally Bordas,
00:37:18il y a une séance de questions
00:37:19au gouvernement demain.
00:37:20Ce sera la première depuis le 8 juillet.
00:37:23À quoi va-t-elle ressembler ?
00:37:24Ça nous a manqué, quand même.
00:37:26Ah, avouez, ça vous a manqué.
00:37:28On va voir beaucoup de petits nouveaux.
00:37:30Donc, ça va être...
00:37:31Ça va être intéressant à observer.
00:37:35Et je pense qu'on va faire
00:37:37une sorte de remake
00:37:38de ce qui s'est passé aujourd'hui
00:37:40avec pas mal de questions,
00:37:41à mon avis,
00:37:42sur ce qui a été dit aujourd'hui
00:37:43et notamment sur la réforme des retraites.
00:37:47Je voulais revenir
00:37:48sur ce que vous disiez tout à l'heure
00:37:49sur les contradictions des Républicains
00:37:51qui vont être sûrement énormément soulignées
00:37:55ces prochains jours.
00:37:57Moi, je ne suis pas tant étonné que ça
00:37:59du fait qu'ils acquiescent, finalement,
00:38:04la suspension de la réforme des retraites.
00:38:06Il y a, vous soulignez peut-être,
00:38:08la peur de la dissolution
00:38:09et de perdre son poste, certes.
00:38:11Mais il y a aussi,
00:38:12chez beaucoup des députés républicains,
00:38:17tout simplement le fait
00:38:18qu'ils n'étaient pas favorables
00:38:19à cette réforme.
00:38:20Il y en a 19 qui avaient voté
00:38:21la censure du gouvernement Borne
00:38:23en 2023.
00:38:25Une grande partie d'entre eux
00:38:26sont élus dans des territoires
00:38:28très ruraux
00:38:29où les gens sont majoritairement
00:38:30opposés à la réforme des retraites.
00:38:32Donc, ceci explique aussi
00:38:33peut-être cela.
00:38:34Merci en tout cas à tous les trois.
00:38:36Nous vivrons évidemment ensemble,
00:38:38Stéphanie Despierre,
00:38:38cette première séance de questions
00:38:40au gouvernement demain après-midi.
00:38:41La première depuis le 8 juillet.
00:38:43Je veux dire que Stéphanie,
00:38:43aussi, elle trépigne d'impatience.
00:38:47Merci à tous les trois
00:38:48d'être venus ce soir
00:38:48sur le plateau de chaque voix compte.
00:38:50On poursuit ce débat
00:38:51dans un instant
00:38:52dans la question qui fâche.
00:38:53Tombera ?
00:38:54Tombera pas ?
00:38:54Quelles sont les chances de survie
00:38:55ce soir du gouvernement Lecornu ?
00:38:57On va en parler avec trois députés
00:38:58dans un instant.
00:38:59Ils vont s'installer.
00:39:00Mais avant cela,
00:39:01c'est quelle histoire ?
00:39:02Et c'est Laurent Guimier.
00:39:10Je peux vous dire que lui aussi
00:39:11s'est régalé aujourd'hui.
00:39:12Discours de politique générale
00:39:14de Sébastien Lecornu.
00:39:15Évidemment, Laurent,
00:39:16rien ne vous a échappé.
00:39:17Vous avez choisi
00:39:18de le décortiquer pour nous ce soir.
00:39:19Oui, parce qu'un discours de politique
00:39:20général, il faut le dire,
00:39:22ça imprime toujours un style,
00:39:23une attitude,
00:39:24l'impression qu'on veut laisser
00:39:25quand on est Premier ministre.
00:39:27Et puis ensuite,
00:39:27parce que Sébastien Lecornu
00:39:28lui-même n'a cessé
00:39:29d'invoquer la rupture
00:39:30depuis qu'il est à Matignon.
00:39:31Et il faut toujours rappeler
00:39:32qu'on n'a jamais deux fois
00:39:33l'occasion de faire
00:39:33une bonne première impression.
00:39:35Ça, c'est vrai.
00:39:35Donc, au-delà du fond,
00:39:37dont on parle depuis le début
00:39:38de cette émission,
00:39:38quels sont les signaux
00:39:40envoyés, selon vous,
00:39:41par le Premier ministre ?
00:39:42Alors, premier signal,
00:39:43et ça, ça n'a pas varié
00:39:44depuis sa nomination
00:39:44il y a 35 jours,
00:39:46Sébastien Lecornu parle peu,
00:39:47une interview télé,
00:39:49quelques prises de parole,
00:39:50mais économie de mots.
00:39:53J'ai comparé le discours
00:39:53de cet après-midi
00:39:54avec les 28 précédents
00:39:56depuis 1959.
00:39:57Je vous reconnais bien là.
00:39:58Eh bien, Sébastien Lecornu
00:39:59est sur le podium.
00:40:01Troisième, plus bref discours
00:40:02de politique générale
00:40:03de la cinquième,
00:40:04après Maurice Couve de Murville,
00:40:0568, et Georges Pompidou,
00:40:06en 62.
00:40:08Et surtout,
00:40:09c'est pour ça qu'il faut le dire,
00:40:10il y a une rupture
00:40:10avec les deux derniers
00:40:11premiers ministres
00:40:12qui figurent parmi
00:40:13les plus bavards.
00:40:14Son discours est deux fois
00:40:15plus court que celui
00:40:15de François Bayrou
00:40:16et presque trois fois plus court
00:40:18que celui de Gabriel Attal.
00:40:19Donc là, on est dans
00:40:20la durée des discours.
00:40:21OK, mais est-ce que
00:40:21vous avez identifié
00:40:23un style Lecornu
00:40:25au fil de cette déclaration ?
00:40:26Alors, au-delà de la concision,
00:40:27je crois que le Premier ministre
00:40:28veut entonner un récit,
00:40:29un seul,
00:40:30à l'adresse des parlementaires
00:40:31et des Français,
00:40:33les deux,
00:40:33attachez vos ceintures,
00:40:34on va crever tous les abcès.
00:40:36Alors d'abord,
00:40:36il laisse les clés
00:40:37aux parlementaires,
00:40:38ça, on en a beaucoup parlé,
00:40:39à cette reprise,
00:40:40on l'a dit tout à l'heure,
00:40:41ce fameux triptyque,
00:40:42le gouvernement propose,
00:40:43en débat, vous votez,
00:40:45mais je crois qu'il y a
00:40:45un autre indice
00:40:46du déplacement
00:40:46du centre de gravité.
00:40:48Combien de fois
00:40:48Sébastien Lecornu
00:40:49évoque-t-il,
00:40:51cite-t-il le président
00:40:52de la République
00:40:52dans son discours ?
00:40:54Deux fois seulement.
00:40:55C'est très très peu,
00:40:56même pour un discours
00:40:57très court.
00:40:58À titre de comparaison,
00:40:59Gabriel Attal
00:40:59avait cité 19 fois
00:41:01le chef de l'État
00:41:02lors de son discours
00:41:02de politique générale.
00:41:03Ça, c'est pour les parlementaires,
00:41:04mais quels abcès
00:41:05veut-il crever
00:41:06avec les Français ?
00:41:07Alors, au début de son discours,
00:41:08quand il évoque
00:41:09les convulsions du monde,
00:41:11soit on les subit,
00:41:12soit on les utilise,
00:41:13soit on change,
00:41:14soit on sera changé,
00:41:15c'est plutôt très cash,
00:41:17plus cash
00:41:17que dans les autres discours
00:41:18et ça rappelle,
00:41:19alors attention,
00:41:20toute proportion gardée,
00:41:21la nouvelle société
00:41:22et l'invitation
00:41:23à décoincer
00:41:24la société de Chaban
00:41:25en 69.
00:41:26Notre société nouvelle
00:41:28aura tout d'abord
00:41:29le visage
00:41:30de la jeunesse.
00:41:32La vague démographique
00:41:34des 25 dernières années
00:41:36nous offre
00:41:37une chance unique
00:41:38de rajeunissement.
00:41:40En outre,
00:41:41l'éclosion des talents
00:41:42est souvent plus précoce
00:41:44aujourd'hui
00:41:45qu'il y a un siècle.
00:41:46Alors évidemment,
00:41:47l'ambiance est très différente,
00:41:49mais si je reprends
00:41:50le discours de Sébastien Lecornu,
00:41:51un discours bref,
00:41:52un monde qui ne nous attend pas
00:41:53pour tourner,
00:41:54comme il l'a dit,
00:41:54et puis une allusion
00:41:55en fin de discours
00:41:56à ces puissances étrangères
00:41:57qui se réjouiraient
00:41:58d'une panne budgétaire
00:41:59de la France,
00:42:01tout cela,
00:42:01ça forme un tout.
00:42:02C'est gris,
00:42:03c'est douloureux,
00:42:04c'est un pur discours
00:42:05de crise.
00:42:06Par comparaison,
00:42:07et je me le suis permis,
00:42:10c'est l'exact contraire
00:42:11d'un discours
00:42:11de politique générale
00:42:12resté très célèbre,
00:42:14et pour vous donner
00:42:14l'inversion des polarités,
00:42:16si je puis dire,
00:42:17Rocard 88,
00:42:18qui lui faisait des rêves
00:42:19au début du deuxième septennat,
00:42:21Mitterrand.
00:42:22Je rêve
00:42:23d'un pays
00:42:26où l'on se parle à nouveau.
00:42:29Je rêve
00:42:30de villes
00:42:31où les tensions
00:42:32soient moindres.
00:42:34Je rêve
00:42:34d'une politique
00:42:35où l'on soit
00:42:36attentif
00:42:37à ce qui est dit
00:42:38plutôt qu'à
00:42:39qui le dit.
00:42:41Je rêve
00:42:41tout simplement
00:42:42d'un pays ambitieux
00:42:44dont tous les habitants
00:42:46redécouvrent
00:42:46le sens du dialogue.
00:42:48Pourquoi pas
00:42:48de la fête
00:42:49et de la liberté ?
00:42:51Voilà,
00:42:52là aussi,
00:42:53autre ambiance,
00:42:54autre époque,
00:42:54et puis autre phase
00:42:55dans le quinquennat
00:42:56ou dans le mandat
00:42:57puisque c'était le début
00:42:58du second septennat.
00:42:59Là,
00:42:59on est plutôt
00:42:59à la fin du quinquennat.
00:43:00On a retrouvé
00:43:01le sens de la fête depuis,
00:43:02mais vous n'avez trouvé
00:43:02aucun coin de ciel bleu
00:43:03dans le discours
00:43:04de Sébastien Lecornu ?
00:43:05Non,
00:43:05et c'est volontaire
00:43:06dans le discours
00:43:07de Sébastien Lecornu.
00:43:09En fait,
00:43:09il y a un dernier abcès
00:43:11qui est crevé.
00:43:11Il évoque à sept reprises
00:43:13la campagne présidentielle,
00:43:15la future campagne présidentielle,
00:43:17ce qui ne s'était jamais produit
00:43:18dans un discours
00:43:18de politique général.
00:43:20Alors,
00:43:21même si plein de députés
00:43:22ont fait leurs petites photos
00:43:23perso,
00:43:23je ne sais pas si les députés
00:43:24qui arrivent l'ont fait aussi
00:43:25sur les réseaux sociaux
00:43:26pour dire j'y étais.
00:43:29En tout cas,
00:43:29ils ne se sont pas privés.
00:43:31On sent déjà
00:43:32que tout le monde
00:43:32a un tout petit peu
00:43:33la tête ailleurs.
00:43:342027,
00:43:34c'est déjà demain,
00:43:36y compris pour le Premier ministre
00:43:38et ça,
00:43:38ça sera peut-être
00:43:39un problème pour lui aussi.
00:43:40Ah,
00:43:40eh bien,
00:43:41on va continuer d'en parler
00:43:42dans un instant
00:43:43avec la question qui fâche.
00:43:51Et j'accueille sur le plateau
00:43:53Océane Godard,
00:43:54députée socialiste
00:43:55de Côte d'Or.
00:43:56Bonsoir.
00:43:57À vos côtés,
00:43:57Violette Spilbout,
00:43:58députée EPR du Nord.
00:43:59Bonsoir.
00:44:00Bonsoir.
00:44:00Et Gaëtan Dussaucet,
00:44:02députée Rassemblement National
00:44:03des Vosges.
00:44:03Merci à tous les trois
00:44:04d'être là.
00:44:05Pour la première fois
00:44:05depuis 1958,
00:44:07un Premier ministre
00:44:07promet donc de gouverner
00:44:08sans recourir au 49-3.
00:44:11Sébastien Lecornu
00:44:11a ouvert cet après-midi
00:44:12une séquence politique
00:44:13inédite sous la Ve République,
00:44:16une séquence de co-construction
00:44:17qu'il a résumée
00:44:18par une anaphore
00:44:19que l'on a entendue
00:44:20à sept reprises
00:44:21dans sa déclaration.
00:44:22Ce que je vous propose,
00:44:25c'est de trouver
00:44:25un chemin commun
00:44:26malgré les divergences.
00:44:28Le gouvernement proposera,
00:44:30nous débattrons,
00:44:32vous voterez.
00:44:32Le gouvernement proposera,
00:44:34nous débattrons,
00:44:35vous voterez.
00:44:37Dans les deux chambres,
00:44:38le gouvernement proposera,
00:44:40nous débattrons,
00:44:41vous voterez.
00:44:42Et à la fin,
00:44:43vous voterez.
00:44:44Le gouvernement proposera,
00:44:46nous débattrons
00:44:47et vous voterez.
00:44:50Violette Spilbout,
00:44:51cet après-midi,
00:44:52Bruno Retailleau
00:44:53a fait un commentaire
00:44:54sur le discours
00:44:55Sébastien Lecornu
00:44:56vous accusant d'être l'otage,
00:44:57accusant Sébastien Lecornu
00:44:59d'être l'otage des socialistes.
00:45:00Est-ce que ce soir,
00:45:01vous vous sentez otage
00:45:02des socialistes ?
00:45:03Je me sens extrêmement libre
00:45:05et assez fière aussi
00:45:06parce que dans la situation actuelle,
00:45:09depuis le début du mois de septembre,
00:45:11arriver à aujourd'hui
00:45:12avoir un accord,
00:45:14un compromis
00:45:15qui était tant attendu
00:45:16d'une grande partie des Français,
00:45:17peut-être pas tous,
00:45:18certains souhaitaient absolument
00:45:19la dissolution,
00:45:21mais en tout cas,
00:45:22j'ai trouvé qu'à la fois
00:45:25dans le discours du Premier ministre,
00:45:26très simple,
00:45:27très sincère,
00:45:27qui disait les choses
00:45:29que beaucoup de gens pensaient,
00:45:31y compris sur les deux temporalités,
00:45:33celle de la crise de la France aujourd'hui
00:45:34et celle de la campagne présidentielle demain,
00:45:37eh bien,
00:45:37on a retrouvé un peu d'espoir,
00:45:40un peu d'apaisement.
00:45:42Alors peut-être,
00:45:42et ça sera l'objet du débat,
00:45:44je crois,
00:45:44ça peut être extrêmement temporaire
00:45:46parce que va s'ouvrir
00:45:47ce débat parlementaire,
00:45:48il va être complexe
00:45:49sur chacune des lignes budgétaires.
00:45:51Mais on va avoir
00:45:52toute notre place
00:45:53de parlementaire,
00:45:54les groupes politiques
00:45:54vont pouvoir s'exprimer,
00:45:56on va pouvoir dialoguer aussi
00:45:57avec des électeurs
00:45:58qui veulent pouvoir peser
00:45:59dans ce débat.
00:46:00Donc,
00:46:01on est à un moment quand même
00:46:02où il y a un rebond
00:46:03et un rebond
00:46:04qui reste assez humble,
00:46:06je trouve,
00:46:07dans la posture
00:46:07du Premier ministre aujourd'hui.
00:46:09Gaëtan Dussault,
00:46:10est-ce que le Rassemblement
00:46:10national est prêt
00:46:11à emprunter
00:46:12ce chemin parlementaire ?
00:46:13En fait,
00:46:14ce n'est pas la véritable question
00:46:15qu'il faut poser.
00:46:16Je vous pose les questions
00:46:17que je veux,
00:46:18permettez-moi,
00:46:18vous donnez les réponses
00:46:19que vous voulez.
00:46:20de poser vos questions,
00:46:21bien évidemment,
00:46:21mais évidemment,
00:46:22j'aurai aussi mes propres réponses.
00:46:24En fait,
00:46:24en réalité,
00:46:25ce à quoi on a assisté
00:46:26cet après-midi
00:46:27et l'alerte
00:46:29que nous lançons,
00:46:30nous,
00:46:30dès à présent,
00:46:31c'est de dire
00:46:31que cette espèce
00:46:33d'exercice
00:46:33qui a été fait,
00:46:34qui était d'ailleurs
00:46:34une surprise en réalité
00:46:36pour personne,
00:46:37finalement,
00:46:38toutes les pseudo-annonces
00:46:40qui ont été faites
00:46:41par le Premier ministre
00:46:42Sébastien Lecornu
00:46:43étaient évidemment attendues
00:46:44et disent bien une chose,
00:46:45c'est que le Parti socialiste
00:46:46a, durant des jours,
00:46:48menti aux Français
00:46:49en leur faisant croire
00:46:50qu'il n'y avait pas
00:46:51d'accord de non-censure,
00:46:52qu'il n'y avait pas
00:46:53de contrat de non-censure.
00:46:55Tout ce qui a été demandé
00:46:56par le Parti socialiste
00:46:57était dans, finalement,
00:46:59la liste des annonces
00:47:00du Premier ministre.
00:47:01Donc, comme vous croyez,
00:47:02ils savent évidemment
00:47:03discuter entre eux
00:47:04lorsqu'il s'agit
00:47:04de sauver leur place.
00:47:06Là où on alerte désormais,
00:47:08c'est que cette espèce
00:47:09de refrain
00:47:10qui vient habituellement
00:47:11avec les Premiers ministres,
00:47:12qui consiste à dire
00:47:12on change de méthode,
00:47:13cette fois on a compris,
00:47:14il n'y a pas de majorité,
00:47:16donc on va faire des compromis,
00:47:17on va travailler, etc.
00:47:19Barnier l'a fait,
00:47:19il est tombé.
00:47:20Bayrou l'a fait,
00:47:21il est tombé.
00:47:22Le Cornu le fait,
00:47:23il tombera aussi.
00:47:24Parce qu'on sait
00:47:25qu'à la fin des fins,
00:47:26et on pourra certainement
00:47:27revenir sur la suspension
00:47:28des retraites par la suite,
00:47:29mais on sait qu'à la fin des fins,
00:47:30le parcours naturel
00:47:32et classique d'un PLF,
00:47:34c'est certes d'être discuté
00:47:35et amendé à l'Assemblée nationale,
00:47:37mais aussi d'être discuté
00:47:38et amendé au Sénat.
00:47:40Où là, pour le coup,
00:47:41la configuration politique
00:47:42est tout autre.
00:47:42Et à la fin des fins,
00:47:43c'est en commission mixte paritaire.
00:47:45Et dans laquelle,
00:47:46dans cette commission mixte paritaire,
00:47:47c'est le bloc central
00:47:48avec le soutien des LR
00:47:49qui a la majorité.
00:47:51Donc,
00:47:52quelles que soient
00:47:53les avancées
00:47:54que les socialistes
00:47:55pourraient faire croire
00:47:56obtenir durant les discussions
00:47:57à l'Assemblée nationale,
00:47:59si ça ne correspond pas
00:48:00à la feuille de route
00:48:01des macronistes
00:48:02à la fin des fins,
00:48:03ça tombera
00:48:03en commission mixte paritaire.
00:48:04Mais est-ce que vous avez
00:48:06l'intention de participer
00:48:07à ce débat ?
00:48:07Le Rassemblement national
00:48:09avait posé une motion de censure
00:48:10qui va être examinée
00:48:12jeudi matin à 9h.
00:48:13Marine Le Pen estime
00:48:14qu'il manque une poignée de voix
00:48:15pour censurer.
00:48:17Combien d'ailleurs ce soir
00:48:18selon vos calculs à vous ?
00:48:19Je n'en sais rien.
00:48:20C'est aux républicains
00:48:21et aux députés socialistes
00:48:22de nous le dire.
00:48:23Nous, ce que nous disons,
00:48:24c'est que dans la configuration actuelle,
00:48:26on ne pourra pas avancer
00:48:27dans l'intérêt du pays.
00:48:28Et il suffit de voir
00:48:29la première copie budgétaire
00:48:30budgétaire du gouvernement,
00:48:31si vous me le permettez.
00:48:33Si on regarde
00:48:33la première copie budgétaire
00:48:35du gouvernement,
00:48:35on parle de quoi ?
00:48:36De toutes les vieilles recettes
00:48:37macronistes qui sont utilisées
00:48:38maintenant depuis 8 ans.
00:48:39Si on ne s'attaque pas
00:48:40aux dépenses de l'État
00:48:40qui vont augmenter
00:48:41de 28 milliards d'euros
00:48:42en 2026,
00:48:43on augmente les efforts fiscaux
00:48:45sur les retraités
00:48:46dont on veut désindexer
00:48:47les pensions de retraite
00:48:48partiellement,
00:48:49sur les travailleurs
00:48:50dont on veut geler le barème
00:48:51sur l'impôt sur le revenu,
00:48:52même maintenant
00:48:53sur les jobs étudiants.
00:48:54Mais convenez que pour le moment
00:48:55rien n'est fait
00:48:55puisque le débat sera au Parlement.
00:49:00Sébastien Lecornu l'a dit.
00:49:01Avant que le débat
00:49:02n'arrive au Parlement,
00:49:03vous n'êtes sans savoir
00:49:03qu'il y a une motion de censure.
00:49:05Nous nous pensons
00:49:05que dans la configuration actuelle,
00:49:07si on veut pouvoir agir
00:49:08et mener les grandes réformes
00:49:09structurelles dans nos pays,
00:49:10il y a besoin
00:49:10parce qu'à l'heure
00:49:11où nous nous parlons,
00:49:12en septembre,
00:49:12rien que durant le mois de septembre,
00:49:14ce sont 6 000 PME
00:49:15qui ont fait faillite
00:49:16dans notre pays.
00:49:17On ne peut pas continuer
00:49:18à être dans un immobilisme parlementaire
00:49:19et à être dans le statu quo
00:49:20où on essaye en fait
00:49:21de faire de briques et de broques,
00:49:23des toutes petites avancées
00:49:24par-ci, par-là
00:49:30qui ont peur de retourner
00:49:30aux élections.
00:49:31Nous, on n'a pas peur
00:49:32de retourner aux élections.
00:49:33Je vais poser la question
00:49:34à aussi à Anne Godard.
00:49:35Vous avez peur d'une dissolution ?
00:49:36Vous avez peur de retourner
00:49:37devant les électeurs ?
00:49:38Écoutez, je crois que
00:49:39l'heure n'est pas à la peur.
00:49:42L'heure est à la responsabilité
00:49:43et c'est ce que nous demandent
00:49:45les Françaises et les Français.
00:49:46On a vécu une année
00:49:47quand même extrêmement compliquée.
00:49:50À présent, je crois
00:49:52qu'on a des signaux aujourd'hui.
00:49:54On a eu des signaux positifs
00:49:55de la part du Premier ministre
00:49:58qui assument, en tout cas,
00:50:01de vouloir suspendre
00:50:03la réforme des retraites,
00:50:05qui assument aussi
00:50:06de vouloir ouvrir
00:50:08le débat budgétaire
00:50:10et qu'il y ait,
00:50:12et c'est ce que le Parti socialiste
00:50:13appelait de ses voeux,
00:50:14qu'il y ait un travail
00:50:15texte par texte,
00:50:16une négociation texte par texte
00:50:18et c'est comme ça aussi
00:50:19qu'on incarne le compromis.
00:50:21Et encore une fois,
00:50:22ce n'est pas une victoire
00:50:23pour le Parti socialiste,
00:50:24c'est une victoire
00:50:25pour le pays,
00:50:25pour les Françaises
00:50:26et les Français
00:50:26dans un contexte
00:50:28où, pardon,
00:50:29mais d'un point de vue géopolitique,
00:50:31il y a quand même
00:50:31quelques fragilités,
00:50:33sensibilités,
00:50:35pour ne pas dire
00:50:35une situation grave
00:50:37et nous avons
00:50:38une crise politique
00:50:40dans notre pays
00:50:41qui impose aussi
00:50:43de nous élever
00:50:44et de sortir aussi
00:50:46des vieux réflexes
00:50:49politiciens
00:50:50et je crois
00:50:50que c'est ce qui nous est demandé
00:50:51par les Françaises
00:50:52et les Français,
00:50:53par les entreprises
00:50:53qui ont besoin de visibilité,
00:50:55par les collectivités
00:50:56qui attendent aussi
00:50:57pour construire un budget
00:50:58et donc mener à bien
00:50:59des projets
00:51:00dans leur territoire
00:51:01pour répondre aussi
00:51:03à leurs concitoyens
00:51:04et puis, bien évidemment,
00:51:06pour rassurer aussi
00:51:07parce qu'on a besoin aussi
00:51:08de rassurer le pays,
00:51:10de rassurer les Françaises
00:51:11et les Français
00:51:11et aussi redonner
00:51:13un petit peu confiance
00:51:14en la parole politique
00:51:16et je crois qu'en ce sens,
00:51:17la journée qui vient
00:51:18de se dérouler
00:51:19répond aussi
00:51:22à ces enjeux-là.
00:51:23Violette Spilboud,
00:51:24sur la suspension
00:51:25de la réforme des retraites,
00:51:26est-ce que
00:51:27dans votre camp
00:51:29et dans le camp
00:51:29on va dire
00:51:30du socle commun
00:51:31si cette expression
00:51:33existe encore,
00:51:34est-ce que certains
00:51:35ont mangé leur chapeau
00:51:36en se disant
00:51:37si c'est le prix
00:51:38de la stabilité du pays,
00:51:40alors oui,
00:51:40suspendons cette réforme
00:51:41des retraites,
00:51:42ça coûtera moins cher
00:51:43qu'une dissolution.
00:51:43Déjà, c'était déjà
00:51:44dans l'ère du débat
00:51:46depuis quelques jours,
00:51:47même quelques semaines,
00:51:49il y avait des discussions
00:51:50parfois assez âpres
00:51:51entre nous
00:51:51en réunion de groupe
00:51:53je trouve qu'on est arrivé
00:51:55à un point de maturité
00:51:56justement du débat
00:51:57et des négociations
00:51:58de Sébastien Lecornu
00:52:00un,
00:52:01et puis deux
00:52:01avec les syndicats
00:52:02et les partis politiques
00:52:03qui nous ont amenés
00:52:04à tous considérer,
00:52:06en tout cas la grande majorité
00:52:07d'entre nous,
00:52:07je crois que je peux le dire,
00:52:09que c'est une suspension
00:52:10qui était la ligne
00:52:12sur laquelle nous devions céder
00:52:13pour obtenir un compromis.
00:52:15Et moi,
00:52:15certains disent
00:52:16c'est un renoncement,
00:52:17un recul, etc.
00:52:18Oui, ils peuvent dire ça en fait.
00:52:20Moi, ça ne me gêne pas du tout.
00:52:21Un vrai compromis,
00:52:22il faut vraiment savoir renoncer
00:52:23à certaines lignes
00:52:25auxquelles on tenait.
00:52:26Et effectivement,
00:52:27moi, j'ai été porte-parole
00:52:28de la réforme des retraites
00:52:29pendant toute sa négociation
00:52:30extrêmement douloureusement.
00:52:32J'ai porté,
00:52:33et je crois toujours,
00:52:34que c'est une réforme
00:52:35qui est nécessaire
00:52:36pour le pays,
00:52:36mais je n'ai pas entendu
00:52:37chez Sébastien Lecornu
00:52:39l'abandon
00:52:39d'une nécessaire réforme
00:52:41des retraites.
00:52:41j'ai entendu
00:52:42qu'il avait pris en considération
00:52:45la blessure démocratique
00:52:46qui sont des mots
00:52:47qui ont été repris
00:52:48par le Parti Socialiste
00:52:48mais qui sont
00:52:49ce que tous les gens pensent
00:52:50globalement,
00:52:51quelles que soient
00:52:52les catégories
00:52:52socio-professionnelles.
00:52:54Et dans tous les territoires,
00:52:55moi, je l'entends
00:52:56dans ma circonscription
00:52:57très régulièrement,
00:52:59ce moment de 2023,
00:53:00ça a été une vraie fracture
00:53:01avec le pouvoir
00:53:02et donc,
00:53:03il faut réparer ça
00:53:04et ça se répare
00:53:05peut-être par cette conférence
00:53:07sociale
00:53:08qui doit se mener
00:53:09d'ici à la présidentielle
00:53:10et puis sur un projet
00:53:11présidentiel
00:53:12qui fera choisir
00:53:14à nouveau les Français.
00:53:15J'ai entendu ce matin
00:53:16notre économiste
00:53:17prix Nobel
00:53:18qui a conseillé
00:53:20Emmanuel Macron
00:53:20sur l'économie
00:53:21et ce matin,
00:53:22lui-même a dit
00:53:22très sereinement
00:53:24que oui,
00:53:25il fallait
00:53:26qu'on suspende
00:53:27pendant un an et demi
00:53:28et qu'on ait un débat
00:53:29dans un autre cadre
00:53:30que celui
00:53:31qu'on a aujourd'hui.
00:53:32Laurent ?
00:53:33Donc d'un mot,
00:53:34ça veut dire que
00:53:34si c'était à refaire,
00:53:35vous ne le referiez pas
00:53:36du tout de la même façon
00:53:37cette réforme ?
00:53:38Moi, de toute façon,
00:53:39j'étais...
00:53:40Quand j'en ai discuté
00:53:40aujourd'hui avec mes collègues
00:53:41députés,
00:53:42on s'est beaucoup dit
00:53:43qu'on était nombreux
00:53:44à ne pas être d'accord
00:53:46avec le 49-3 de 2023.
00:53:48Souvenons-nous du débat,
00:53:49on s'est battus
00:53:49pour les arguments,
00:53:50on est venus débattre
00:53:52avec les journalistes,
00:53:53débattre avec les autres
00:53:53parties politiques
00:53:54et on voulait aller au vote
00:53:57et il y a eu un choix
00:53:58pour quelques votes
00:53:59parce que ce vote
00:54:00n'était pas sûr
00:54:01de faire un 49-3
00:54:02et on est nombreux
00:54:03à ne pas avoir
00:54:04accepté ce geste
00:54:07parce que ça a été
00:54:08un moment de fracture
00:54:09très forte de la confiance
00:54:10y compris au sein même
00:54:11de nos mouvements politiques
00:54:13où on a eu des échanges,
00:54:15je me souviens,
00:54:15avec les sympathisants,
00:54:16les militants,
00:54:16les électeurs
00:54:17qui étaient dans
00:54:18la forte incompréhension
00:54:19et donc je crois
00:54:21qu'aujourd'hui,
00:54:21un Premier ministre
00:54:22qui dit
00:54:22je n'utiliserai pas
00:54:23le 49-3,
00:54:24c'est très nouveau,
00:54:24c'est très risqué aussi
00:54:26mais c'est un geste
00:54:27de confiance
00:54:28et de considération
00:54:29envers à la fois
00:54:30les parlementaires
00:54:31et quelque part
00:54:32tous les électeurs
00:54:32Vous dites que c'est très risqué
00:54:34parce qu'on va avoir
00:54:36une motion de censure
00:54:36par semaine ?
00:54:38J'en sais rien.
00:54:40J'en sais rien.
00:54:41Non et je rebondis
00:54:43sur ce qui vient d'être
00:54:44dire sur la réforme
00:54:44des retraites
00:54:45parce que ce n'est pas
00:54:46anodin là
00:54:46ce qui se passe
00:54:47sur la suspension
00:54:48c'est-à-dire que
00:54:49je rejoins complètement
00:54:50on a parlé
00:54:50les socialistes
00:54:51ont parlé de blessures
00:54:52démocratiques
00:54:52Pierre-Rosan Vallon
00:54:53parle à juste titre
00:54:54du fait que cette réforme
00:54:56des retraites en 2023
00:54:57elle a cristallisé
00:54:58ce qu'il appelle
00:54:59l'esprit de la démocratie
00:55:00qui a été
00:55:01complètement abîmée
00:55:02c'est à ce moment-là
00:55:03aussi qu'il y a eu
00:55:04un divorce
00:55:05je vais le dire
00:55:06comme cela
00:55:06entre le pouvoir
00:55:07et le peuple
00:55:08parce que la posture
00:55:09du président de la république
00:55:10à ce moment-là
00:55:11a été absolument
00:55:12il n'a pas été
00:55:15à l'écoute
00:55:15cette réforme
00:55:18était inique
00:55:19et il a été
00:55:20sourd
00:55:21à ce que les françaises
00:55:22et les français
00:55:22ont exprimé
00:55:23ce que les syndicats
00:55:24ont exprimé
00:55:24ce que les corps
00:55:25intermédiaires
00:55:26de manière générale
00:55:27donc ça a été
00:55:27extrêmement douloureux
00:55:29et je crois
00:55:30qu'on le paye
00:55:31aujourd'hui
00:55:31quand on parle
00:55:32de confiance
00:55:33rompue aussi
00:55:34dans la parole politique
00:55:35ça c'est le premier point
00:55:36et le deuxième point
00:55:37suspendre la réforme
00:55:38des retraites
00:55:39ce qui a été annoncé
00:55:40très concrètement
00:55:41ça veut dire
00:55:42que plus de 3,5 millions
00:55:44de personnes
00:55:45concernées
00:55:46par cette suspension
00:55:47de la réforme
00:55:48et bien
00:55:49vont pouvoir
00:55:50arrêter
00:55:51de travailler
00:55:52Gaëtan Dussault
00:55:52donc
00:55:53c'est très concrètement
00:55:55ça touche
00:55:57des françaises
00:55:58et des français
00:55:58concernés
00:55:59par cette annonce
00:56:00
00:56:01et je crois
00:56:02que c'est pas anodin
00:56:03quand même
00:56:03de pouvoir
00:56:04poser leur la question
00:56:06ils vont pas
00:56:06vous dire
00:56:07que c'est faux
00:56:07alors d'abord
00:56:08la première chose
00:56:09qui est fausse
00:56:09c'est les chiffres
00:56:10que vous avancez
00:56:11c'est pas 3,5 millions
00:56:12de français
00:56:13qui vont être touchés
00:56:14par cette suspension
00:56:15il s'agit non pas
00:56:16d'une suspension
00:56:16c'est à dire
00:56:17qu'on n'en revient pas
00:56:18sur l'âge légal
00:56:18de départ à la retraite
00:56:19on reporte uniquement
00:56:20à 2027
00:56:21l'application
00:56:23de cet âge légal
00:56:25de départ
00:56:25à la retraite
00:56:26donc en réalité
00:56:27c'est entre 700
00:56:28et 800 000 français
00:56:29qui vont y toucher
00:56:30l'économie
00:56:31c'est à dire
00:56:31plus ou moins l'argent
00:56:32qu'on va rendre aux français
00:56:33c'est de 300 à 500 millions
00:56:35d'euros d'ici 2027
00:56:36quant au même moment
00:56:37pour 2026
00:56:39c'est 3,8 milliards d'euros
00:56:41que l'on va faire peser
00:56:42sur l'intégralité
00:56:43des retraités français
00:56:44quel que soit leur revenu
00:56:45du fait du gel
00:56:46des pensions de retraite
00:56:47je demande sur les chiffres
00:56:49pour l'arbitrage
00:56:49de Fanny Guinochet
00:56:50maintenant si vous me permettez
00:56:51juste
00:56:51bon allez-y
00:56:52je vous en prie
00:56:53je finis
00:56:53c'est vrai que la question
00:56:55qui se pose
00:56:56enfin qu'on voit
00:56:56c'est que
00:56:57les retraités
00:56:58aujourd'hui
00:56:59ils sont favorables
00:57:00c'est les seuls
00:57:00à être favorables
00:57:02à une réforme des retraites
00:57:03avec un décalage de l'âge
00:57:04ils ne sont pas concernés
00:57:05mais ils se disent
00:57:06au moins
00:57:07au moins
00:57:08notre système
00:57:09et nos pensions
00:57:10elles ne vont pas baisser
00:57:10parce que c'est vrai
00:57:11qu'il faut quand même
00:57:12trouver l'argent
00:57:13et que le risque
00:57:14c'est une baisse
00:57:15des pensions
00:57:16la question
00:57:17autant on voit
00:57:18du côté
00:57:18des socialistes
00:57:21du côté
00:57:21du socle commun
00:57:22même si
00:57:23on ne sait plus trop
00:57:23comment il faut l'appeler
00:57:24et il y a eu des débats
00:57:26côté RN
00:57:27quelle est la position
00:57:29concernant les retraites
00:57:31est-ce que pour vous
00:57:32c'est une bonne nouvelle
00:57:33cette suspension
00:57:34à 63 ans
00:57:35je préfère 100 000 fois
00:57:36la suspension
00:57:37à l'application
00:57:38mais moi ce que je propose
00:57:39est de 100 000 fois mieux
00:57:40c'est que nous faisons tomber
00:57:41le gouvernement
00:57:42jeudi prochain
00:57:42nous partons sur de nouvelles
00:57:44élections législatives
00:57:45et là on pourra mettre en place
00:57:46non pas seulement
00:57:47la suspension
00:57:48de la réforme des retraites
00:57:49d'Elisabeth Borne
00:57:50qui est profondément
00:57:51injuste socialement
00:57:52et inefficace financièrement
00:57:53et nous ferons
00:57:54notre propre réforme
00:57:55des retraites
00:57:56qu'on a suffisamment défendue
00:57:57mais j'aimerais juste revenir
00:57:58attendez pas
00:58:00pas tranquille question
00:58:00en même temps
00:58:01s'il vous plaît
00:58:02juste pour que ce soit clair
00:58:03vous êtes d'accord
00:58:03je vais vous dire pourquoi
00:58:04je ne suis pas d'accord
00:58:05avec la suspension
00:58:06de la réforme des retraites
00:58:07j'ai compris votre question
00:58:08donc je vais y répondre
00:58:08immédiatement
00:58:09vous êtes d'accord
00:58:09vous êtes d'accord
00:58:12avec la suspension
00:58:13de la réforme des retraites
00:58:15mais vous allez
00:58:16censurer cette décision
00:58:18parce qu'on peut faire mieux
00:58:19c'est à dire qu'on peut
00:58:20abroger intégralement
00:58:21la réforme des retraites
00:58:22ce qui sera 100 000 fois mieux
00:58:23mais je vais vous dire
00:58:24mais vous pouvez déposer
00:58:25un amendement pour la brouche
00:58:26je vais vous dire
00:58:27on peut répondre à la question
00:58:29ou vous allez tous la poser
00:58:30cinq fois de suite
00:58:30alors je vous le dis
00:58:32très simplement
00:58:33et très sagement
00:58:34qu'en réalité
00:58:35la suspension
00:58:36de la réforme des retraites
00:58:37pour qu'elle puisse être adoptée
00:58:38puisqu'apparemment
00:58:39les socialistes ont annoncé
00:58:40qu'il y avait un amendement
00:58:41de gouvernement
00:58:41que vous aviez la garantie
00:58:42qu'il y ait un amendement
00:58:43du gouvernement
00:58:44qui sera intégré au PLFSS
00:58:46pour parvenir à cette suspension
00:58:47mais vous n'êtes sans savoir
00:58:48que pour que cette suspension
00:58:50et donc cet article
00:58:50qui sera ajouté
00:58:51par le gouvernement
00:58:52dans les discussions
00:58:53sur notre projet
00:58:54c'est le loi de financement
00:58:54de la sécurité sociale
00:58:55ça veut dire que c'est
00:58:56l'intégralité du PLFSS
00:58:58qu'il faut voter
00:58:58et est-ce que vous
00:58:59vous allez accepter
00:59:00de voter à ce moment-là
00:59:01le doublement des franchises
00:59:02sur les médicaments
00:59:03mais je vous pose la question
00:59:04c'est le combat qui va se faire
00:59:05donc en fait
00:59:06vous êtes en train
00:59:06de vous faire rouler
00:59:07dans la farine
00:59:07c'est-à-dire qu'au nom
00:59:08de la suspension
00:59:09vous n'êtes pas courageux
00:59:11vous n'êtes pas courageux
00:59:12vous ne voulez pas rentrer
00:59:13aux Français
00:59:13de donner un an d'avance
00:59:14à l'alternat
00:59:15c'est surtout de respecter
00:59:16la démocratie
00:59:16puisque c'est ça
00:59:17qui est important
00:59:17vous abandonnez le navire
00:59:18enfin là je crois
00:59:19c'est un compromis
00:59:20entre plusieurs groupes politiques
00:59:21c'est la déptique
00:59:22il y a juste un gros problème
00:59:22si vous vous connaissez
00:59:23dans un panique
00:59:25juste une chose
00:59:26vous la réforme pure
00:59:28que vous souhaitez
00:59:29c'est quoi ?
00:59:30c'est le retour à 62 ans
00:59:31c'est le retour à 60 ans
00:59:33je peux vous refaire très rapidement
00:59:34si vous voulez
00:59:34la réforme des retraites
00:59:35qu'on a proposée
00:59:36on propose de mettre
00:59:37le paquet sur les carrières longues
00:59:38les carrières les plus pénibles
00:59:39physiquement
00:59:39et psychologiquement
00:59:41donc pour tous ceux
00:59:42qui auront commencé à travailler
00:59:43avant 20 ans
00:59:43ils pourront partir à la retraite
00:59:44à 60 ans
00:59:45avec 40 annuités
00:59:46ce qui est largement le cas
00:59:48et ensuite
00:59:49c'est un système progressif
00:59:51où on remonte jusqu'à
00:59:5242,5 annuités
00:59:53c'est-à-dire qu'en plus de ça
00:59:54on revient en partie
00:59:55sur la réforme touraine
00:59:56qui était une réforme socialiste
00:59:57qui avait vu le nombre
00:59:58de trimestres de cotisation
00:59:59augmenter
01:00:00mais voyez-vous
01:00:01moi je me mets à la place
01:00:01des français qui nous regardent
01:00:02et qui regardent
01:00:03toute l'actualité parlementaire
01:00:04de ces derniers jours
01:00:05et je me dis
01:00:05mais le problème moral
01:00:07et éthique dans notre pays
01:00:07est considérable
01:00:08c'est-à-dire que ça fait
01:00:10deux ans
01:00:10ça fait deux ans
01:00:11qu'on répète à tout le monde
01:00:12que cette réforme
01:00:13elle est injuste
01:00:15elle est brutale
01:00:15elle est inefficace
01:00:17qu'on vous disiez
01:00:18s'il vous plaît
01:00:19revenez dessus
01:00:19parce qu'on est en train
01:00:20de parler
01:00:21vous faites souffrir
01:00:22des français
01:00:22notamment par exemple
01:00:24tiens allez
01:00:24des égoutiers
01:00:25les égoutiers
01:00:26leur espérance de vie
01:00:26c'est 64 ans
01:00:27quand vous augmentez
01:00:28de deux ans
01:00:29en moyenne
01:00:30quand vous augmentez
01:00:31de deux ans
01:00:31l'âge légal
01:00:32le départ à la retraite
01:00:33c'est deux ans
01:00:34de vie à la retraite
01:00:35c'est deux ans
01:00:35à passer avec ces enfants
01:00:36avec ces petits-enfants
01:00:38que vous privez
01:00:39à des français
01:00:39qui travaillent
01:00:40quand on avance
01:00:44ces arguments
01:00:45qui reposent
01:00:46sur quelque chose
01:00:46de profondément humain
01:00:48qui devrait vous toucher
01:00:48vous aussi
01:00:49vous n'êtes pas quelqu'un
01:00:50avec un coeur de pierre
01:00:51bien là
01:00:51il n'y avait personne
01:00:52pour nous répondre
01:00:52mais par contre
01:00:53quand il s'agit
01:00:53d'éviter à tout prix
01:00:54les élections
01:00:55de sauver la place
01:00:56d'Emmanuel Macron
01:00:57et de permettre
01:00:57à la politique
01:00:58d'Emmanuel Macron
01:00:59de se poursuivre
01:00:59et bien là
01:01:00vous vous êtes précipité
01:01:01pour aller négocier
01:01:01vous savez qu'une dissolution
01:01:02ne fera pas partir
01:01:03Emmanuel Macron
01:01:04de l'Elysée
01:01:05vous reparlez d'Emmanuel Macron
01:01:07mais une dissolution
01:01:08ne ferait pas partir
01:01:09le président de la République
01:01:10et surtout
01:01:10elle ralentirait le pays
01:01:11je crois aussi
01:01:12que vous assumez
01:01:13vous assumez
01:01:14aujourd'hui ce soir
01:01:15de dire
01:01:15c'est deux signes négatifs
01:01:16c'est deux signes négatifs
01:01:17une dissolution
01:01:18c'est d'abord
01:01:19l'instabilité du pays
01:01:20vis-à-vis de tous
01:01:21nos partenaires européens
01:01:23de ceux qui
01:01:23c'est l'instabilité du pays
01:01:25l'instabilité économique
01:01:26ne pas avoir de budget
01:01:27et la deuxième chose
01:01:28une dissolution
01:01:29c'est à nouveau
01:01:30plusieurs mois de perdu
01:01:32alors qu'on a
01:01:33par exemple
01:01:34vous parliez
01:01:34d'économie de la dépense publique
01:01:36un projet de loi
01:01:37de lutte contre la fraude
01:01:38fiscale, sociale
01:01:39qui est prêt
01:01:40et que le gouvernement
01:01:41va nous soumettre
01:01:41on a un projet de loi
01:01:43sur l'équipement supplémentaire
01:01:45des polices municipales
01:01:46pour qu'elle puisse
01:01:46être plus efficace
01:01:47pour les maires
01:01:48et les élus locaux
01:01:49et tout ça
01:01:50avec votre dissolution
01:01:50justement
01:01:52avec votre dissolution
01:01:53ça va être encore pire
01:01:54et ça va être
01:01:55quatre mois de perdu
01:01:56ce qu'on retient
01:01:58c'est l'injonction paradoxale
01:02:00c'est à dire qu'en plus
01:02:00vous nous parlez
01:02:01de problèmes éthiques
01:02:03et morales
01:02:04enfin pardon
01:02:05venant d'un parti
01:02:06qui a quelques sujets
01:02:07avec la justice
01:02:08qui veut la dissolution
01:02:10voire la dissolution
01:02:11voire la démission
01:02:12pour pouvoir faire passer
01:02:15sa loi d'amnistie
01:02:16pour sauver Marine Le Pen
01:02:17parce qu'il faut quand même
01:02:18se dire les choses
01:02:19c'est ça l'enjeu
01:02:20c'est ça l'enjeu
01:02:21d'un seul coup
01:02:21vous sortez la censure
01:02:22vous êtes pour la censure
01:02:23vous êtes pour la dissolution
01:02:23vous êtes pour l'exception
01:02:24vous allez voir les étudiants
01:02:26Gaëtan Dussausse
01:02:27aujourd'hui
01:02:27les macronistes
01:02:28veulent imposer
01:02:29le job étudiant
01:02:30vous irez voir
01:02:30les étudiants
01:02:31vous irez voir
01:02:31les jeunes français
01:02:32vous leur expliquerez
01:02:33pourquoi demain
01:02:33on fiscalisera
01:02:35les jobs étudiants
01:02:35Gaëtan Dussausse
01:02:38projetons-nous
01:02:40dans la matinée
01:02:40de jeudi
01:02:41au cas où
01:02:42votre motion de censure
01:02:42soit rejetée
01:02:43ou celle d'un autre
01:02:45je ne suis pas séquée
01:02:45ou celle de la France insoumise
01:02:47j'en conviens
01:02:48il y en a deux
01:02:49jeudi matin
01:02:50c'est la vôtre en premier
01:02:51si votre motion est rejetée
01:02:54est-ce que vous acceptez
01:02:55la méthode
01:02:56le corps nu
01:02:57de co-construction
01:02:58de travail parlementaire
01:02:59de le gouvernement propose
01:03:01nous débattons
01:03:02vous voterez
01:03:03je ne fais pas
01:03:05de politique fiction
01:03:06et moi ma priorité
01:03:07c'est d'abord
01:03:08de convaincre
01:03:08mes collègues parlementaires
01:03:10de la nécessité
01:03:11de censurer ce gouvernement
01:03:12et d'empêcher
01:03:13un budget injuste
01:03:14d'être appliqué
01:03:15dans notre pays
01:03:16donc ça c'est ma priorité
01:03:17numéro une
01:03:18mais par exemple
01:03:18vous faites de la politique fiction
01:03:19quand vous imaginez
01:03:20que la dissolution
01:03:21vous permettrait
01:03:21d'être majoritaire
01:03:22à l'Assemblée nationale
01:03:23après des élections législatives
01:03:24pardon je n'ai pas entendu
01:03:25ce que vous dites
01:03:25est-ce que ce n'est pas
01:03:26de la politique fiction
01:03:27d'imaginer que vous seriez
01:03:28majoritaire à l'Assemblée nationale
01:03:29après des élections législatives
01:03:31anticipées
01:03:32mais pareil
01:03:33ça c'est de notre boulot
01:03:34de convaincre les français
01:03:35et nous contrairement
01:03:36à l'intégralité
01:03:37des partis politiques
01:03:37nous avons confiance
01:03:39dans la sagesse
01:03:39et la sagacité
01:03:40du peuple français
01:03:41nous on n'a pas peur
01:03:42de demander son avis
01:03:42au peuple français
01:03:43nous on n'a pas peur
01:03:44de leur donner la possibilité
01:03:45et je veux dire
01:03:46ce n'est pas un caprice
01:03:47du Rassemblement national
01:03:48c'est ce qui implique
01:03:49le respect des institutions
01:03:50et notamment de ce texte fondamental
01:03:52qu'est la constitution
01:03:52de la Vème République
01:03:53en cas de blocage institutionnel
01:03:55lorsque vous n'avez pas
01:03:56de majorité
01:03:57lorsque le pays est à l'arrêt
01:03:58parce que ce n'est pas
01:04:00une censure
01:04:01qui met le pays à l'arrêt
01:04:02ce n'est pas des élections
01:04:03qui mettent le pays à l'arrêt
01:04:04c'est l'incapacité
01:04:06d'avoir des majorités
01:04:06parce que tous les partis
01:04:07se sont mis d'accord hier
01:04:08avec un seul projet
01:04:09parce qu'on est entré
01:04:10dans une ère de tripartition
01:04:11peut-être aussi
01:04:12mais ils n'ont pas mis en place
01:04:12un projet alternatif
01:04:13de l'autre côté
01:04:14nous notre boulot
01:04:15c'est de dire aux français
01:04:16si demain on retourne
01:04:17à des élections
01:04:17si demain on retourne aux jeunes
01:04:19vous avez la possibilité
01:04:20de donner un an d'avance
01:04:21à l'alternance
01:04:22et de nous donner
01:04:22une majorité absolue
01:04:23qui nous permettra en effet
01:04:25de mettre en place
01:04:26des grandes réformes
01:04:26qui sont attendues
01:04:27et largement plébiscitées
01:04:28Violette Spilboot
01:04:29Moi je crois qu'il faut
01:04:30plutôt se préparer
01:04:30au travail en commission
01:04:31en réalité
01:04:32moi je fais partie
01:04:33de la commission culture
01:04:34et éducation
01:04:35on va avoir le budget
01:04:35de l'éducation nationale
01:04:36le budget de la culture
01:04:38du mouvement associatif
01:04:39on avait samedi à Lille
01:04:40et partout en France
01:04:41les manifestations
01:04:43du mouvement associatif
01:04:44notamment les centres sociaux
01:04:45maisons de quartier
01:04:46qui ont des inquiétudes
01:04:48sur les arbitrages budgétaires
01:04:49donc je partage peut-être
01:04:50une chose avec vous
01:04:51vous avez dit
01:04:51il y a une inquiétude
01:04:52sur ce budget
01:04:53qui pourrait être injuste
01:04:54vous l'avez qualifié d'injuste
01:04:56bien sûr on va tous
01:04:57être inquiets de ça
01:04:57et donc ça va être
01:04:59le travail des groupes parlementaires
01:05:00de défendre les priorités
01:05:03soutien au mouvement associatif
01:05:04soutien à l'enseignement
01:05:05à l'éducation
01:05:06à la sécurité
01:05:07et peut-être aussi
01:05:08de soutenir
01:05:09la baisse de dépenses
01:05:10de l'état
01:05:10sur un certain nombre de lignes
01:05:12y compris peut-être
01:05:13les fraudes
01:05:14aux dépenses de santé
01:05:15par exemple
01:05:16sur lesquelles on pourra
01:05:16être d'accord
01:05:17ou la réduction des agences
01:05:18où on pourra être d'accord
01:05:19et je pense qu'il y a
01:05:20des amendements
01:05:21qui seront proposés
01:05:23enfin validés
01:05:23par le gouvernement
01:05:24et d'autres
01:05:25où peut-être
01:05:25les groupes politiques
01:05:26seront d'accord
01:05:26et qui n'auront pas été
01:05:27proposés par le gouvernement
01:05:28mais il faut rentrer
01:05:29dans le débat
01:05:30et je crois que
01:05:31c'est plutôt à ça
01:05:31qu'il faut se préparer
01:05:32aujourd'hui
01:05:32parce que
01:05:33les acteurs
01:05:36de la société civile
01:05:37viennent nous voir
01:05:38les médecins
01:05:39les infirmiers
01:05:41dans le domaine
01:05:41de la santé
01:05:42je parlais des acteurs
01:05:43associatifs tout à l'heure
01:05:44pour faire valoir
01:05:45leurs amendements
01:05:46et leur préservation
01:05:48de droits
01:05:49au sein de ce budget
01:05:49donc on aura
01:05:50un débat sain
01:05:51et bien on a hâte de voir ça
01:05:53merci en tout cas
01:05:54à tous les trois
01:05:55d'être venus en débattre
01:05:56ce soir sur le plateau
01:05:57de chaque voix compte
01:05:58demain
01:05:59question au gouvernement
01:06:00j'espère que vous serez là
01:06:01à 19h30 pour chaque voix compte
01:06:02nous on sera là
01:06:03merci à tous les trois
01:06:04merci à vous
01:06:05de nous avoir suivis
01:06:06cette émission est rediffusée
01:06:07à 23h30
01:06:08et en replay
01:06:08sur le site lcp.fr
01:06:10dans un instant
01:06:11c'est Débat Doc
01:06:11vous retrouvez Jean-Pierre Gratien
01:06:13moi je vous dis à demain
01:06:14excellente soirée
01:06:15sur LCP Canal 8
01:06:16merci
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