A l’appel de la Confédération paysanne, une cinquantaine d’organisations ont manifesté le 14 octobre à Paris contre la signature de l’accord UE-Mercosur, dénonçant une nouvelle fois ses conséquences « délétères » sur les agriculteurs français et européens.
00:00Une nouvelle parce que c'est en fait la dernière ligne droite, si aujourd'hui on ne manifeste pas, ça va passer.
00:17On n'a plus aucune confiance dans ce gouvernement qui est un gouvernement quand même avec une grosse perte de confiance de la part des citoyens et citoyennes,
00:25et entre autres des paysans et des paysannes. Et pour nous, là, c'est maintenant qu'il faut vraiment y aller.
00:31Ça fait 25 ans que cet accord est en négociation, ce n'est pas pour rien.
00:34C'est que clairement, cet accord, il va être hyper délétère pour le monde paysan en France, mais en général pour les paysans aussi de l'autre côté de l'accord en Amérique latine.
00:47Là, il faut qu'on mette la pression. C'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, on appelle à un front large.
00:51Il y a 50 organisations de la société civile, syndicats de salariés, associations environnementalistes, associations de solidarité internationale,
00:59d'autres organisations paysannes aussi qui sont là aujourd'hui, parce que Macron ne doit pas lâcher.
01:04Il nous a fait la promesse lors du Salon de l'agriculture qu'il ne lâcherait pas. Il faut qu'il tienne ses promesses.
01:09Là, on a très, très peur. On voit bien que la Commission européenne sort des clauses de sauvegarde, des fausses solutions comme ça, du chapeau,
01:16pour essayer de calmer les inquiétudes. En fait, l'accord, il est toujours le même.
01:20Il est hyper dangereux pour l'agriculture française.
01:28Les clauses de sauvegarde, en fait, c'est des fausses mesures.
01:30C'est des mesures qui peuvent être utilisées ailleurs, par ailleurs, et qui sont efficaces.
01:34Mais là, ce sont des mesures uniquement conjoncturelles, temporaires, qui ne régleront rien à l'accord.
01:39L'accord, il reste le même. Ça n'a pas bougé.
01:41Pour nous, si on signe cet accord, déjà, plein de filières agricoles françaises vont se casser la figure,
01:48parce qu'à chaque fois, c'est les prix qui vont être tirés vers le bas.
01:51On ne peut pas être concurrentiel face à des pays où le revenu moyen est d'un euro par jour.
01:56On ne peut pas accepter d'importer de la déforestation, des OGM, des pesticides interdits.
02:02Par exemple, au Brésil, actuellement, sur les 178 molécules, substances actives autorisées sur le maïs au Brésil,
02:12138 sont interdits en France.
02:14Signer cet accord, en fait, c'est importer tout ça.
02:17C'est importer de la viande qui est nourrie aux hormones de croissance, ce qui est interdit en France depuis des années.
02:24Il y a aussi des filières en Amérique latine qui utilisent des farines animales.
02:27Quand on voit le scandale que la vache folle a été ici, en France et en Europe, on ne peut pas accepter ça.
02:33Et malheureusement, on n'en parle jamais.
02:35Clairement, ce qu'on entend, c'est de la langue de bois.
02:38Il faut vraiment, vraiment, vraiment que les citoyens et citoyennes nous retrouvent dans ce combat,
02:42parce que c'est une histoire, c'est l'alimentation, c'est l'affaire de tous et toutes.
02:46Et si tout le monde nous a rejoints sur du plomb, il faut qu'ils nous rejoignent contre l'accord du Narcosour.
02:51Depuis, dans l'histoire de la Confédération Paysanne, les tracteurs sont montés plusieurs fois à Paris.
03:03Déjà à l'époque, contre l'extension du camp militaire de l'Arzac, il y avait des tracteurs.
03:08En fait, non, non, nous, on est aussi paysannes et paysans avec des tracteurs,
03:11peut-être moins gros, moins beaux, moins rutilants que certains.
03:14Mais si, si, pour nous, c'est important de montrer que les paysannes et paysans,
03:18on est contre cette vision-là du monde, à savoir être ultra compétitifs sur les marchés mondiaux.
03:25Ça, c'est une hérésie pour nous.
03:26En fait, pour nous, notre gros combat, c'est le combat pour la souveraineté alimentaire, la vraie,
03:31c'est-à-dire, à savoir, le droit des peuples de décider de son agriculture et de son alimentation.
03:36Et clairement, le peuple français, le peuple européen, les peuples européens ne veulent pas
03:40que ces accords de libre-échange qui détruisent et la planète,
03:43et les conditions de travail, les travailleurs et les travailleuses et le monde paysan.
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