"C'est un film qui passe à côté de tout ce qu'il essaie de faire" pour A Big Bold Beautiful Journey

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Transcript

00:00A Big Boy, Beautiful Journey, Margot Robbie et Colin Farrell s'embarquent dans une aventure temporelle

00:05avec le réalisateur d'After Young, l'américain Kogonada.

00:10Est-ce que vous étiez heureuse dans ce road trip, Sophie ?

00:12Dites toute la vérité, rien que la vérité.

00:15J'aurais voulu être heureuse. Je ne l'attendais, ce film.

00:18J'avais envie de l'aimer. Des fois, on a tellement envie de l'aimer qu'on l'aime un peu.

00:23Je l'aime juste un petit peu, parce que vraiment, il fallait que je l'aime un peu.

00:27Kogonada, c'est un réalisateur, vraiment ce qu'on appelle un réalisateur indépendant,

00:32avec un cinéma très particulier. Il avait fait Columbus, qui est, si vous connaissez aujourd'hui le cinéma de Céline Song,

00:38on est un peu sur cette mélancolie très lente, très hearty.

00:42Et puis après, il avait fait After Young, qui est un voyage vers le deuil dans un futur proche, qui est brisqueur.

00:51Et là, je me dis, OK, on a un scénario qui se veut un peu Kaufman-ish, très Eternal Sunshine.

00:58On a Colleen Farrell qui avait déjà joué dans After Young.

01:01Je me dis, allez, ça va le faire, ça peut le faire.

01:06Et je vais vous montrer avec quelques images ce qui a fait descendre la mayonnaise.

01:10Oh, wow.

01:19Oh, my God, let's be fucking kidding me.

01:23Oh, Jesus Christ.

01:25Hi, David.

01:26David, what are you doing?

01:28You're late, come on.

01:29No, no, no, you're dead.

01:30What?

01:30You're dead?

01:31I was at your funeral, and it's four years from now.

01:33I mean, look, maybe I was wrong, but get your pancreas checked, will you?

01:36I don't know what kind of pre-show routine you're doing here, but there's no time.

01:40And the curtain's in half an hour, half hour, everyone.

01:42Mr. Nelson, how old am I?

01:43You're 15.

01:45I'm 15.

01:46Cool.

01:46How old am I?

01:48I don't know, 40.

01:49I'm going to kill you today.

01:50You've got four years from now.

01:53Alors, c'est déjà, Kogonada, il a voulu un code couleur très précis.

01:58Il a voulu le bleu pour lui, le rouge pour elle, le jaune pour eux.

02:01Et en fait, quand on rentre dans ce lycée, donc déjà, on rentre par la porte du réalisme magique,

02:05qui est le postulat et le concept du film, puisque c'est un film à concept,

02:08qui nous dit qu'il faut faire la paix avec son passé pour pouvoir construire une relation.

02:14C'est bien vrai.

02:15Et c'est très joli et c'est très vrai, mais malheureusement, c'est pas incarné.

02:17Et là, donc, il rentre dans ce lycée, on pourrait se dire, donc, la porte est bleue, c'est son passé à lui.

02:21Et puis, en fait, sur le sol, il y a des petites touches de rouge.

02:24Et puis, il y a une espèce de jaune passé, un peu coquille d'œufs, qui, en fait, finalement, dit que c'est leur voyage à eux qui commence.

02:31Et en fait, moi, j'ai envie d'aimer tout ça.

02:33J'ai envie de voir tous les petits moments de symboles.

02:36Sauf qu'en fait, c'est un film qu'on ne peut que comparer à d'autres films.

02:39On ne peut que le comparer à Eternal Sunshine, à A Laf of Chuck, à Palm Springs,

02:43qu'à des films à conceptions jamais nous connaître.

02:44Surtout, on a entendu hurler dans le cinéma Arthur, qui s'insurgeait.

02:48Il a dit, non, laissez-moi sortir.

02:50Non, justement, moi, j'ai passé une séance incroyable.

02:52J'étais dans un état de sidération jouissive face au film qui, à mon avis,

02:55passe à côté d'à peu près tout ce qu'il essaie de faire.

02:57Mais il y a un côté, il faut le voir pour le croire, quoi.

02:59Pour moi, c'est assez extraordinaire.

03:01On est entre la publicité pour assurance et le film développement personnel.

03:04C'est fascinant, ça peut être fascinant.

03:06C'est fascinant.

03:07C'est-à-dire, on change le monde à chaque fois qu'on ouvre une porte, c'est ça ?

03:09Oui, c'est ça. Non, mais moi, ce qui m'a...

03:11Je suis allée le voir en salle, elle était vraiment pleine.

03:14Et les gens avaient l'air assez heureux, d'ailleurs.

03:17Enfin, en tout cas, mon voisin, on va dire.

03:19Mais je vois que c'était ton voisin !

03:21Peut-être.

03:22Mais en tout cas, ça m'a rendu un peu triste que je me dis,

03:24quand même, Margot Robbie, une actrice de cette envergure,

03:27qui a fait Barbie, c'est-à-dire que tous les choix sont possibles.

03:29Elle peut faire les films qu'elle veut.

03:31Tous les deux.

03:31Mais aussi, Colin Sarrel, après, de Banchise.

03:34Ils se sont mis d'accord sur un scénario.

03:36Et on se dit, mais enfin, c'est quand même triste.

03:38Parce que si c'est comme ça qu'ils veulent lutter

03:39contre les acteurs de l'intelligence artificielle,

03:42c'est pas comme ça qu'il est arrivé, en fait.

03:43C'est sous domination d'intelligence artificielle.

03:45Mais complètement, d'ailleurs...

03:46C'est l'impression que ça donne, en fait.

03:47Non, mais il a été écrit avec une carte.

03:48Je ne sais pas comment ça a été écrit.

03:49C'est-à-dire le scénario, l'image, l'étalonnage...

03:52Attends, il faut quand même dire que les dix premières minutes...

03:53Ouh là, il est énervé.

03:54J'ai cru dix minutes.

03:56Je me suis...

03:56Le début, cette histoire de...

03:59On va dans un espèce de hangar où il loue une bagnole et tout ça.

04:02Et tu te dis, ouais, ça va être une proposition différente.

04:06Ça va peut-être être un peu moins niaiseux que d'habitude.

04:08Et en fait, si.

04:09Je veux dire, on a vraiment le top de la comédie romantique nigode, en fait.

04:15Je veux dire...

04:16Et en étant aujourd'hui.

04:17Ce n'est pas un temps conjugal de qualité.

04:20Exactement.

04:20C'est...

04:21Non, mais...

04:22Ces histoires de portes, qu'on a compris ça,

04:24mais ça devient...

04:25Et puis le film est tellement programmatique.

04:27En fait, les deux personnages sont guidés par l'intelligence artificielle de leur GPS

04:31qui leur dit, arrêtez-vous là, faites ceci, ouvrez cette porte.

04:35Et en fait, c'est presque comme si le film dévoilait son envers un peu dégoûtant, quoi.

04:38Il faut savoir qu'il est littéralement sur des rails, ouais.

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