Des entreprises victimes de vols en série de cuivre et de climatiseurs à Perpignan

Sud Radio

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Transcript

00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Glaze.

00:04Sud Radio, la vie en vrai à bientôt 6h40.

00:07Depuis plusieurs mois à Perpignan, dans le secteur polygone,

00:10des entreprises sont la cible de vols de cuivre et de climatisateurs.

00:14Au total, depuis le début de l'été, une vingtaine de commerces ont déjà été touchés.

00:19Loïc Didomizio, bonjour.

00:21Oui, bonjour.

00:22Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le propriétaire d'un restaurant,

00:25le restaurant d'Aquis d'ailleurs, et vous avez vous-même été victime de ces vols.

00:29Ça s'est produit pour vous dans la nuit du 27 au 28 septembre.

00:33Racontez-nous, que s'est-il précisément passé cette nuit-là ?

00:36Oui, tout à fait.

00:38Alors en fait, des individus sont rentrés dans l'enceinte de notre restaurant

00:42qui est protégé par des grilles et un portail métallique.

00:45Et en fait, ils ont sectionné tous les tuyaux de cuivre,

00:48des moteurs de climatisation et les moteurs des vitrines réfrigérées

00:52qui sont situés à l'extérieur, mais bien protégés par des grilles extérieures.

00:56Et ils ont même été jusqu'à couper les tuyaux de cuivre de la cuve de gaz extérieure.

01:01Oui, parce que du cuivre, il y en a partout, quoi, véritablement ?

01:05Sur la zone où on travaille et chez tous les professionnels,

01:08oui, techniquement, du cuivre, il y en a partout.

01:10Plus ou moins protégé, parce que sur la zone,

01:12on peut dire que les blocs de climatisation qui étaient en hauteur

01:15ont été plutôt préservés.

01:17Mais dès que c'était accessible par un camion à sel

01:20ou avec un petit peu de hauteur, ça a disparu à tous les coups.

01:24Vous en avez pour combien d'euros de dégâts, Loïc, dit Domizio ?

01:28Alors, nous, ce qui est le plus frustrant,

01:31c'est que techniquement, il y a eu pour 18 euros de cuivre volé

01:35et aujourd'hui, on est sur près de 10 000 euros de dégâts en réparation

01:40sous réserve que les moteurs puissent redémarrer

01:42une fois que la réparation sera faite.

01:44J'insiste là-dessus, 18 euros de cuivre volé pour des dégâts,

01:49pour vous, de 10 000 euros.

01:52C'est dire les conséquences de vol d'un peu de cuivre, finalement.

01:58C'est juste ça, quoi.

02:00Et ça va au-delà de ça, en fait.

02:02Ce vol nous empêche de travailler comme on le fait correctement

02:05parce qu'à aujourd'hui, il faut savoir que les dégâts ont été faits

02:09dans la nuit du 27 au 28 et à aujourd'hui,

02:13je n'ai pas encore eu d'expert qui est venu

02:15pour pouvoir déclencher les réparations.

02:18Et tant que cet expert-là n'est pas venu,

02:20je suis interdit de faire les réparations.

02:22Sinon, ça ne sera pas pris dans l'expertise de l'assurance.

02:24Ça veut dire que votre restaurant est fermé, toujours fermé aujourd'hui ?

02:29Alors non, en fait, on a pris le gauche.

02:31C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a fait la réparation la plus importante

02:34qui est la réparation de la cuve de gaz

02:35parce que sinon, la chef Floriane Millet ne pouvait pas travailler.

02:39Parce que sans gaz, pas de cuisson.

02:41Donc, on sait que déjà, cette réparation sera à nos frais

02:43parce que l'assurance risque de ne pas la prendre.

02:46Et après, pour le reste, on le fait sans nos vitrines réfrigérées.

02:49Donc, on a eu aussi la perte des matières premières

02:52qui étaient dans cette vitrine.

02:53Oui, bien sûr.

02:54Et pour le moment, on s'est débrouillé à tout mettre à droite,

02:58à gauche, dans les frigos et à faire au mieux, en fait.

03:01Votre assurance, elle vous a dit, surtout ne réparez pas, attendez.

03:05C'est ça, tout à fait.

03:06C'est compliqué quand on a un restaurant d'attendre.

03:09Mais de toute façon, même la commissaire qui s'occupe de l'enquête

03:12nous a conseillé de ne pas réparer

03:14parce que j'ai des confrères qui ont été dans l'urgence

03:17et qui ont fait les réparations

03:19et qui se sont refait piquer les blocs moteurs en suivant.

03:22C'est-à-dire qu'il y a des personnes autour de nous

03:24qui ont été volées deux fois.

03:26Deux fois.

03:27Vous n'êtes pas le premier à être victime de ces vols.

03:29Une vingtaine d'entreprises, je le disais,

03:31ciblées depuis le début de l'été, dont certaines plusieurs fois.

03:34Comment expliquez-vous que ces cambriolages

03:36se poursuivent comme ça depuis des mois ?

03:39Pour moi, je pense que c'est vraiment la chose

03:41qu'il faut qu'on fasse ressortir le plus.

03:44C'est le fait que l'information ne soit pas sortie

03:47le plus rapidement possible.

03:48En fait, nous, on a été victime fin septembre.

03:51Il faut savoir que ça a commencé fin juin.

03:53Et le problème qu'il y a, c'est qu'en s'attaquant

03:55à des commerçants artisans qui n'ont pas le temps

03:58et qui essayent de faire au mieux

04:00pour faire tourner leur entreprise

04:01sur des moments qui sont un peu délicats en ce moment,

04:04les artisans font les réparations,

04:07ne portent pas forcément plainte.

04:09Et du coup, ce n'est pas forcément ressorti.

04:11Nous, quand on a été victime, on pensait être les premiers.

04:14Et en fait, on faisait partie de la 20e entreprise touchée.

04:18Des commerçants qui n'ont pas le temps

04:20de porter plainte.

04:21Est-ce qu'il y a aussi une forme d'omerta

04:23autour de ces vols ou pas ?

04:25Je ne pense pas.

04:26Moi, je pense que c'est vraiment...

04:28Par exemple, je donne l'exemple en ce moment

04:30parce que du coup, nous, on est quand même un acteur

04:32qui avons beaucoup de commerçants et artisans

04:35en tant que clients.

04:37Donc, le lendemain, le lundi,

04:38quand j'en ai parlé à une commerçante,

04:40elle m'a dit « Ah, ça m'est arrivé cette nuit. »

04:43Je ne pense pas que ce soit une omerta.

04:44Je pense que c'est surtout quand vous avez

04:46un bloc moteur qui a déjà 10 ans,

04:48que vous savez qu'il va y avoir de la vétustée

04:50au niveau de l'assurance

04:50et qu'ils ne vont rien vous rembourser.

04:52En fait, aujourd'hui, un commerçant

04:53porte plainte pour être remboursé,

04:55mais ne porte pas plainte forcément

04:57parce qu'il a été victime.

04:58Vous en savez un petit peu sur l'enquête ?

05:02Est-ce qu'on sait un petit peu

05:03qui a fait ça ou pas, aujourd'hui ?

05:05Non, pour le moment, il n'y a pas d'informations.

05:08La seule chose qu'on sait,

05:08c'est que ce sont des personnes malveillantes, forcément.

05:11Une personne lambda ne va pas venir

05:12vous piquer du cuivre et vous empêcher de travailler.

05:15Après, la chose qu'il y a,

05:17c'est que plusieurs identités

05:19sont venues pour faire l'enquête

05:21au sein du restaurant.

05:23On a été assez touchés

05:25par le fait qu'on a été pris au sérieux.

05:28Donc, à ce niveau-là,

05:29ça a été assez vite.

05:31Après, vraiment,

05:32la chose la plus importante,

05:33à notre sens,

05:34c'est vraiment de communiquer.

05:36C'est-à-dire que

05:36ce n'est pas parce qu'on est artisan-commerçant

05:38qu'on n'a pas le droit

05:39d'avoir de problème, en fait.

05:42Ce que vous dites,

05:44c'est aux artisans

05:45qui seront à l'avenir concernés,

05:47qui vont subir à nouveau des vols,

05:49c'est de dire

05:50« Portez plainte,

05:51faites-le savoir ».

05:53C'est ça ?

05:53C'est ça.

05:54En fait, nous,

05:55c'est comme ça que ça a commencé.

05:56La chef a eu l'idée

05:57de le communiquer

05:58sur les réseaux sociaux

05:59parce que c'est vrai

06:00qu'une page

06:01sur les réseaux sociaux

06:02d'un commerce,

06:03il faut que ça soit tout beau,

06:04il faut que ça soit tout rose,

06:05il faut que ça soit tout lisse.

06:05Vous avez des forces de l'ordre

06:07qui font des tournées

06:08justement pour vérifier

06:09qu'il n'y ait pas de nouveaux vols

06:11pour s'assurer

06:12que ça ne recommence pas ?

06:12Oui, voilà, tout à fait.

06:14Oui, oui, en fait,

06:15il y a des patrouilles

06:15qui ont été mises en place

06:16de façon...

06:17Après, nous,

06:17on est sur une zone,

06:18à la base,

06:18qui est relativement calme.

06:21C'est-à-dire que là,

06:22nous, les blocs étaient installés

06:24depuis 15 ans où on était.

06:25Donc, j'ai envie de dire,

06:26c'est tombé sur cette zone-là

06:28parce qu'il y a une richesse

06:30en cuivre

06:31et vu qu'il n'y avait pas

06:31eu de soucis avant,

06:32on va dire qu'ils étaient

06:33plutôt accessibles.

06:35Oui.

06:37Loïc Didomizio,

06:38merci d'avoir été avec nous

06:39ce matin sur Sud Radio.

06:41Je rappelle,

06:41vous êtes le propriétaire

06:42à Perpignan

06:42du restaurant Daki.

06:44D'ailleurs,

06:45merci d'avoir été avec nous

06:45et bon courage surtout

06:46pour la suite,

06:47Loïc Didomizio.

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