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  • il y a 2 semaines
Télématin reçoit Astrid de Villaines, journaliste et productrice de l'émission "L'esprit public" sur France Culture.

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Transcription
00:00C'est une course contre la montre qui doit s'achever ce soir, au plus tard.
00:04Qui ? Au poste de Premier ministre.
00:07Un homme de compromis, un technocrate, un outsider.
00:10Plein de questions qu'on va poser à Astrid Devilaine ce matin,
00:12journaliste politique et productrice de l'émission
00:14L'Esprit Public sur France Culture.
00:16Bonjour et bienvenue à vous Astrid.
00:18Bonjour, merci.
00:19Alors plusieurs noms reviennent en boucle depuis hier,
00:22notamment Jean-Louis Berleau,
00:23même le retour de Sébastien Lecornu malgré sa démission.
00:27Alors quelle piste tient la corde ce matin ?
00:30C'est difficile à dire parce qu'il est tôt
00:31et que même le président de la République n'a pas encore tranché.
00:34Il va consulter encore toute la journée.
00:36Et puis vous le savez, Emmanuel Macron, il nous a aussi habitués
00:38à ne pas toujours tenir les délais.
00:40Normalement, ça devrait être ce soir, il l'a promis par communiqué.
00:43Mais moi, je ne ferme pas une porte à peut-être un délai de retard.
00:46Ah, donc ça pourrait être finalement plus tard, demain ?
00:49En tout cas, ça a déjà été vu.
00:51Oui, ce ne serait pas une première, c'est vrai.
00:52On va reprendre les pistes une à une pour être le plus clair possible.
00:55Jean-Louis Berleau, centriste, mais avec une vraie fibre sociale,
00:59écolo pour le coup, il est en retrait de la vie politique
01:01depuis plusieurs années.
01:02Est-ce que ça, ce n'est pas son plus grand atout finalement ?
01:05Oui, et puis on voit que dès que son nom est sorti,
01:08hier, avant-hier, les principales forces politiques
01:11n'ont pas forcément fermé la porte.
01:13En tout cas, les LR qui étaient un peu au centre
01:15des différends cette semaine.
01:17Ils disent même que c'est un choix disruptif.
01:19C'est vrai que le mot a complètement changé.
01:21Avant, c'était d'être nouveau, d'être disruptif.
01:23Aujourd'hui, c'est l'ancien monde.
01:24Il a beaucoup de qualités, Jean-Louis Berleau,
01:26parce qu'il a une expérience de maire,
01:29c'est un fin négociateur.
01:30Il est écolo, vous l'avez dit,
01:31ça pourrait donc ne pas froisser la gauche.
01:33Lui, il a démenti avoir été contacté.
01:35Oui, mais bon, ça ne veut pas forcément dire
01:37qu'il ne l'a pas été.
01:38Parfois, c'est normal, les échanges
01:39avec le président de la République
01:40doivent rester secrets.
01:41Et puis peut-être qu'il n'a pas encore été contacté.
01:44De toute façon, il faut qu'on reste très prudent
01:46parce qu'on l'a déjà vu sous Emmanuel Macron,
01:47mais sous d'autres présidents de la République.
01:49C'est toujours à la dernière minute
01:51que ça peut se jouer.
01:52Tant que le nom n'a pas été communiqué
01:54par communiqué sur le perron de l'Elysée,
01:57on ne peut vraiment pas savoir
01:58ce qui peut se passer.
01:58C'est déjà arrivé que Catherine Vautrin,
02:01par exemple, l'actuel ministre
02:02démissionnaire du Travail,
02:03était première ministre au point
02:05de rencontrer Emmanuel et Brigitte Macron
02:08à aller chercher à Reims,
02:09dans sa ville, son tailleur.
02:11Et finalement, patatras,
02:12c'est Elisabeth Borne
02:13qui avait été nommée à sa place
02:14à la dernière minute.
02:14Alors, on entend la petite musique qui monte.
02:16Sébastien Lecornu, 2,
02:18Gouvernement 2 ?
02:20Il faut dire que pendant ces trois jours,
02:21il a montré une forme de désintérêt.
02:23Je pense qu'il a fait ses preuves aussi.
02:25Pour pas après le job,
02:26j'ai terminé ma mission.
02:27Voilà ce qu'il a dit sur France 2.
02:28Oui, c'est des paroles qu'on entend peu
02:30dans une période où on est à 18 mois
02:32d'une élection présidentielle
02:33et on a senti une forme de désintérêt.
02:36Après, je ne sais pas
02:37si ce serait l'option la plus maligne
02:38de la part du président de la République
02:40vu ce qui s'est passé dimanche soir.
02:42C'est très frais
02:42avec ce gouvernement
02:44qui ne tient même pas 15 heures.
02:45Est-ce que les Français comprendraient ce choix-là ?
02:48Non, je suis d'accord.
02:49Et je pense que cette espèce de gain de popularité
02:51qu'on entend un peu sur lui,
02:53c'est aussi parce qu'il est démissionnaire.
02:54Vous savez, les Français adorent les politiques
02:56quand ils ne sont plus aux affaires.
02:58On parle aussi d'un gouvernement technique
03:00iconoclase.
03:01Ça fait partie des pistes.
03:02C'est le terme qui a été utilisé.
03:04Est-ce que c'est une possibilité
03:05qu'on peut écarter dès aujourd'hui ?
03:07Non, moi, je ne l'écarterai pas non plus.
03:09Tout simplement parce que la période
03:10est très technique.
03:11On voit bien les délais.
03:13C'est-à-dire qu'en un mois,
03:14Sébastien Lecornu a dû proposer un budget.
03:17Il n'a pas vraiment réussi.
03:18On n'a pas encore vraiment vu les pistes.
03:20Ni un gouvernement.
03:21Un gouvernement technique
03:22dans cette période très serrée
03:23ou dès lundi...
03:24Ça veut dire quoi, un gouvernement technique ?
03:25Alors, un gouvernement technique,
03:26ça veut dire qu'on prend quelqu'un
03:27qui est un peu au-delà des intérêts partisans.
03:30Ça peut être le gouverneur de la Banque de France,
03:32le président de la Cour des comptes,
03:33des hauts fonctionnaires.
03:34Attention aussi,
03:35dans cette période qui est très politique,
03:37ça peut être un signal envoyé de Cébercy,
03:39le ministère de l'Économie
03:41qui décide de tout.
03:42Mais en même temps,
03:43c'est un peu ce qui est en train de se passer.
03:44Vous voyez,
03:44puisque le budget de Lecornu
03:45était déjà un peu celui de François Bayrou.
03:47On ne peut pas tout changer
03:48avec un déficit aussi important
03:50en deux jours.
03:51Et la gauche qui martèle
03:52que c'est son tour maintenant.
03:53On a entendu parler de Bernard Cazeneuve,
03:55Olivier Faure, Pierre Moscovici.
03:58Oui, alors attention,
03:59parce que déjà dans ces noms-là,
04:00ce ne sont pas forcément que des noms
04:01qui peuvent plaire
04:02à la gauche actuelle au Parlement
04:03puisque beaucoup se sont un peu centrés,
04:06vous voyez,
04:06ont été plus vers Emmanuel Macron
04:07si on prend Pierre Moscovici.
04:09Même Bernard Cazeneuve,
04:10vous vous souvenez,
04:10la dernière fois,
04:11son nom a déjà circulé
04:12et ce n'était pas du tout évident
04:14que la gauche,
04:15en tout cas le Parti socialiste
04:16et d'autres, évidemment,
04:17à l'FI,
04:17ne le censurent pas.
04:19On a l'impression
04:20que cette option,
04:21elle aurait été sans doute intéressante
04:23en 2024
04:24après la dissolution
04:25quand le bloc de gauche
04:26était uni
04:26et arrivé en tête
04:27en termes de force.
04:29Aujourd'hui,
04:29on n'est plus du tout
04:30dans cette situation.
04:31On a l'impression
04:31que ça s'éloigne,
04:32mais attention,
04:33n'écartons aucune hypothèse
04:34à ce stade.
04:34Le Parisien titrait
04:35le PS les dindons de la farce.
04:37Oui, ils se sentent
04:39un peu piégés.
04:40Ils disent en off,
04:42comme on dit dans les coulisses,
04:43en fait,
04:44souvent on nous dit,
04:44on fait monter cette hypothèse
04:46pour nous garder
04:46dans la négociation
04:47puisqu'ils sont essentiels
04:48afin de maintenir en vie
04:50ce gouvernement.
04:51Le feuilleton n'est pas terminé.
04:52On va le suivre
04:53tout au long de la journée
04:53dans les éditions du 13h,
04:55du 20h sur France Info.
04:56Merci Astrid Devilaine,
04:57journaliste politique
04:58et productrice de l'émission
04:59L'Esprit public
05:00sur France Culture.
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