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  • il y a 2 mois
L'ancien garde des Sceaux Robert Badinter entre au Panthéon ce jeudi 9 octobre, soit 44 ans jour pour jour après l'abolition de la peine de mort.

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Transcription
00:00Et la conviction plus que jamais ancrée en lui que ce spectacle n'est pas digne de la société des droits de l'homme,
00:06que cette férocité qui croit venger nous déshonore tous.
00:15C'est ce chemin de vie qui mène Robert Badinter à François Mitterrand, dont il est un compagnon de route fidèle.
00:22Et c'est à lui, et à lui seul, que le premier président socialiste de la Ve République confie la tâche ultime,
00:35obtenir l'abolition de la peine de mort.
00:41Face à une opinion rétive, Robert Badinter, au-delà des rangs de la gauche,
00:44fut convaincre des parlementaires de la droite et du centre de voter en faveur de l'abolition.
00:52La loi fut promulguée.
00:55Voilà 44 ans.
00:59Ce combat, pourtant, n'est pas terminé.
01:03Et jusqu'au bout, il continua.
01:06Et nous continuerons de le porter jusqu'à l'abolition universelle.
01:11Pour Robert Badinter, chaque jour devant nous doit être un 9 octobre.
01:18C'est la même exigence qui habite le ministre de la Justice.
01:28Celui qui entend mettre fin à l'inhumanité dont peuvent être l'objet les prisonniers dans leurs cellules.
01:33Qui fait abroger, avec l'aide de Gisèle Halimi, la loi de Vichy réprimant encore l'homosexualité.
01:39Qui supprime les tribunaux d'exception des forces armées.
01:42Qui abroge la loi anticasseur qu'il juge, à juste titre, attentatoire aux libertés individuelles.
01:49Qui offre un nouveau recours, celui de la Convention européenne des droits de l'homme, au justiciable.
01:55Qui donne plus de place aux victimes et protège mieux les atteintes à la dignité humaine.
02:02Garde des Sceaux, Robert Badinter est gardien d'un idéal.
02:07Et parce qu'il entend œuvrer, en demeurant fidèle à ce qui fonde l'engagement d'une vie,
02:18il est critiqué, attaqué, moqué, vilipendé, insulté, injurié, haïs même.
02:30Et jusqu'à aujourd'hui, cette haine odieuse de quelques-uns, le poursuivant même dans son soleil d'outre-tombe.
02:41Ses ennemis les plus farouches n'ont de cesse de vouloir lui accoler l'étiquette qu'il pense infamante de laxiste.
02:51Jusque sous les fenêtres de son ministère, il vocifère.
02:54Mais aujourd'hui, comme hier, ceux qui dénoncent le laxisme d'une justice qui ne tue plus,
03:00n'aiment pas que la justice soit juste.
03:03Chaque fois que ses ennemis traitent Robert Badinter de laxiste, il lui décerne le titre d'humaniste.
03:11C'est au nom de cette exigence même, toujours guidée par le souci de protéger les lois fondamentales
03:19qui assurent à chacun d'entre nous liberté et dignité,
03:24que le président du Conseil constitutionnel se fait le défenseur et le promoteur de l'État de droit.
03:32Robert Badinter le sait mieux que quiconque.
03:35Là où l'arbitraire se répand, là où l'État de droit est attaqué,
03:39prospère toutes les formes de haine, de racisme, d'antisémitisme.
03:46S'impose aussi la loi du plus fort ou la démagogie du moment.
03:52Oui, défendre l'État de droit.
03:55C'est protéger chacun dans sa dignité.
04:01C'est protéger la nation dans sa liberté.
04:05C'est protéger les lumières dans leur clarté.
04:08Parce qu'ils croient à l'universel, Robert Badinter porte ses combats au-delà des frontières.
04:20En Europe, d'abord, où il aide de jeunes démocraties à écrire leur constitution.
04:25Comme témoin du procès Hichmann à Jérusalem ou artisan du procès de Klaus Barbie à Lyon,
04:31militant de la justice internationale,
04:34Robert Badinter défend ce refus de l'impunité,
04:38assignant à chaque bourreau sa peine.
04:41Car les crimes partout et toujours
04:43doivent trouver leur juste châtiment.
04:46de la justice internationale,
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