Lors de l’émission Face à l’Info du 09/10/2025, la journaliste Charlotte d’Ornellas était invitée sur le plateau. Elle a évoqué la crise politique en France.
00:00Oui, il a aussi parlé cet après-midi, on l'a entendu justement sur l'accord de paix.
00:04Alors c'était une intervention assez originale, parce qu'on a bien compris au début qu'il voulait s'inscrire lui-même dans cette réussite sur l'accord de paix,
00:11puis après il s'est inquiété de la situation à Gaza pour de très bonnes raisons, mais notamment de la situation financière à Gaza.
00:18Je ne peux pas m'empêcher de le noter.
00:20Bon, cela dit, je reviens à la situation française.
00:23Je crois en effet que le bon mot, c'est la question de l'évolution par rapport à cette demande de démission.
00:28Parce qu'en effet, il y a eu une évolution.
00:31Il y a d'abord la question de la population française, d'une partie de la population française, mais une partie qui devient de plus en plus significative
00:38et qui correspond, on va dire, à la chute vertigineuse dans l'opinion, la fameuse opinion positive que les Français ont d'Emmanuel Macron.
00:48Elle a chuté de plus en plus et on l'a vu ces derniers jours, elle a atteint le pire de la Ve République, à savoir François Hollande dans ses heures les plus pénibles.
00:56Simplement, ça n'est pas du tout suffisant pour que même les appels à la démission qui parfois surgissent ici et là dans des manifestations
01:05ou à l'occasion de mouvements populaires soient une option reprise dans la classe politique.
01:10François Hollande, par exemple, avait une notoriété négative extrêmement forte, aussi forte que celle d'Emmanuel Macron aujourd'hui,
01:17et personne dans la classe politique à l'époque ne se saisissait, on va dire, de ce désamour pour appeler à sa démission de manière sérieuse
01:25dans, encore une fois, dans l'échec qui est politique, on va dire.
01:30Ce qui montre qu'un désaccord politique, même de fond, même dans la méthode, même dans la manière de faire,
01:36ne suffit pas, évidemment, à ce que cet appel soit relayé.
01:39Alors, cette fois-ci, la demande a traversé, on va dire, le mur de la classe politique.
01:45Alors, on a la France Insoumise, évidemment, qui réclame la destitution depuis août 2024.
01:50Alors, eux, leur originalité, c'est qu'ils n'appellent pas à la démission,
01:53ils veulent la destitution, c'est-à-dire la démission forcée par le vote du Congrès.
01:58Alors, ils maintiennent cette ligne, ils sont relativement lisibles dans des circonstances assez illisibles,
02:02on peut leur reconnaître ça, ces derniers jours.
02:05Ensuite, il y a Éric Ciotti, qui, lui, dès la fin des législatives, vous savez, après la dissolution,
02:11qui avait posé la question de la démission du chef de l'État sur la table.
02:15Le Rassemblement National, qui l'évoque, et notamment depuis cet été, lui, cette fois-ci,
02:21et qui met un point d'honneur à recommander la démission à Emmanuel Macron,
02:24et à signifier qu'ils ne veulent pas, qu'ils n'appellent pas à la démission,
02:27mais qu'ils lui recommandent de le faire.
02:29Donc, il n'empêche, cette petite bataille sémantique, l'appel, évidemment, existe.
02:35Et il ne s'agit pas, ni dans un cas, ni dans l'autre, du désaccord politique
02:39qui est mis en scène avec le président de la République.
02:42En l'occurrence, il s'agit pour eux de répondre à une situation de blocage.
02:46Alors, j'entends ici et là qu'en effet, les gens qui appellent soit à la démission,
02:49soit à la dissolution, ce sont ceux qui, politiquement, pourraient en tirer parti.
02:52On ne va pas reprocher à des hommes politiques de vouloir gagner des élections.
02:55Ce serait quand même un peu abusif comme reproche, me semble-t-il,
02:59mais en l'occurrence, ça ne suffit pas d'habitude.
03:02Et là, ils appellent quand même à la démission,
03:04preuve que la situation de blocage est la première chose qui est identifiée.
03:08On a eu le même son de cloche du côté de Reconquête,
03:10Éric Zemmour appelant lui aussi le président de la République à partir
03:13pour permettre une clarification et un déblocage de la situation.
03:17Mais tous ces gens-là ne sont pas seuls non plus.
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