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  • il y a 19 heures
Transcription
00:00Philippe Debuc, on est devant le SPF Finance, SPF Intégration Sociale aujourd'hui.
00:07Vous êtes directeur d'un centre de jour Lilo à Saint-Gilles.
00:12Quelles sont vos revendications aujourd'hui, mais surtout, quelle est la situation sur le terrain face au sans-abris d'aujourd'hui ?
00:17La situation sur le terrain, elle s'est aggravée depuis le Covid.
00:21On est passé d'avant le Covid à maintenant de 3 000 à 10 000 personnes recensées dénombrées en début d'année.
00:26On s'attend à vraiment une grosse vague novembre-décembre, surtout avec la politique envisagée par le gouvernement.
00:32On est très inquiets.
00:33Et déjà maintenant, depuis le début de l'été, on refuse du monde dans le centre d'urgence.
00:39Je suis directeur du centre de jour Mix, mais on a aussi un centre de jour pour femmes, où la pression monte.
00:44Il y a de plus en plus de monde.
00:46Et les personnes sont de plus en plus abîmées aussi, par la rue, par la situation, par les dépendances parfois, qui sont conjointes à leur situation en rue.
00:55On parlait des 65 000 euros qui vont disparaître sur une ville comme Bruxelles.
00:59Ça vous affecte ? Qu'est-ce que ça va faire de manière concrète ?
01:03Ça ne veut pas dire grand-chose.
01:04Ce n'est pas beaucoup d'argent, surtout si effectivement, ces 65 000 euros, ce subside-là, il est délivré par la région à terme.
01:12Mais j'attends pour voir quand même, parce que M. Boucher dit que c'est des fake news et que cet argent va être sur la terre.
01:16Il faudra voir si c'est vraiment vrai, même si c'est anodin.
01:21Ce n'est pas anodin au niveau d'une politique nationale, où on voit que le fédéral veut continuer à désorganiser un peu ce qui se passe à Bruxelles,
01:31pour pouvoir après prétendre à pouvoir rentrer dans Bruxelles en disant « Nous, on a une politique ferme de droite, on va mettre de l'ordre,
01:38parce qu'avec tous ces sans-abri, ces pauvres et cette ville mal gérée, on va le faire mieux. »
01:42Le babelais, c'est là que ça nous heurte, parce qu'on sait que ce sont des opérations de grande manœuvre depuis 20 ans,
01:47de certains partis en Belgique, et là, ils mettent encore un élément en plus sur la table.
01:53C'est insidieux, mais c'est présent.
01:56Vous parlez de certains partis politiques, est-ce que vous avez l'impression d'être encore soutenus par une partie de la classe politique ou plus du tout ?
02:02Perso, non. Je pense qu'on est très peu soutenus, mais on n'a plus droit à la parole parce qu'on s'en fout des pauvres,
02:10parce qu'on s'en fout de la situation, parce que la population veut être tranquille.
02:15On a marre des annonces catastrophistes et ce qui se passe dans le monde.
02:21Et on pense comme la moitié des Belges, je pense comme la moitié des Américains.
02:26Et la société va mal, la société va très mal.
02:28Mais par contre, il y a une lame de fond humaine de bénévoles, de citoyens silencieux
02:35qui sont en train de parer au manquement du monde associatif qui ne suit pas.
02:41Donc il y a des associations de bénévoles qui naissent partout.
02:43Ce n'est pas normal.
02:44Ce n'est pas normal que les citoyens doivent, de manière bénévole,
02:48parer à des aides alimentaires, à du logement, à des maraudes.
02:53Maintenant, j'ai vu qu'il y a une nouvelle équipe de maraudes gratos,
02:56de gens qui font ça bénévolement.
02:57Je trouve que ce n'est pas normal.
02:59J'allais vous dire que...
03:00Sur une ville d'un million deux cent mille habitants, c'est absurde.
03:03On s'en sort très très mal.
03:05Quelles sont, selon vous, alors, les solutions qui existent encore aujourd'hui ?
03:09Vous parlez de l'humanité de certaines personnes.
03:12Est-ce que ça réside juste là ou il y a d'autres solutions ?
03:15Je pense qu'il y a des choses à rationaliser.
03:18De fait, dans la banque politique et dans la manière dont on gère ce pays,
03:22on n'y est pas.
03:24Il y a des bonnes volontés et des mauvaises volontés.
03:26Mais je serais persuadé, j'ai une intime conviction depuis que je suis adolescent,
03:31que l'administration engendre de l'administration.
03:34Et tant qu'il y a des nouveaux partis et des changements de pouvoir,
03:36ça réengendre des nouvelles personnes qu'il faut encore payer,
03:39qui alourdissent la charge.
03:40On est un tout petit pays.
03:41On est le pays du monde où il y a le plus de monde
03:44qui sont à la charge du citoyen qui travaille.
03:47Merci Philippe.
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