Interrogée sur CNEWS, la députée PS de Paris Céline Hervieu a indiqué que «le Parti socialiste ne participera pas à une réunion qui est lancée par Jean-Luc Mélenchon».
00:00Alors il y avait deux réunions prévues en réalité, une avec l'ensemble des forces de la gauche qui étaient appelées de ses voeux par Mélenchon.
00:07Pour cette réunion, nous avons dit très clairement que le Parti Socialiste ne participera pas à une réunion qui est lancée par Jean-Luc Mélenchon
00:14puisque nous n'avons pas la même stratégie en réalité dans la séquence qu'on est en train de vivre et nous souhaitons acter la rupture avec, si ce n'est avec les Insoumis, avec en tout cas Jean-Luc Mélenchon.
00:25Donc nous n'avons pas répondu à son appel de réunion. Il y a une autre réunion qui s'est tenue ce matin en présence de l'ensemble des forces de gauche non-mélenchonistes, si on peut dire,
00:34auxquelles le Parti Socialiste a effectivement participé.
00:37D'accord. Et pour ce qui est de demain, on va analyser, décortiquer tout ça après avec les invités. Pour ce qui est de demain, vous avez répondu favorablement à l'invitation de Sébastien Lecornu
00:45qui donc reçoit toutes les forces politiques jusqu'à demain après-midi. Le rendez-vous pour Olivier Faure, je crois qu'il est prévu à 10h. Qu'est-ce que vous comptez lui dire ?
00:52Vous avez acté ça entre vous ? Vous avez établi ce qu'était votre ligne désormais ?
00:59Oui, tout à fait. Je pense que notre ligne, elle est claire. Elle est connue par une grande partie des Français et des responsables politiques aujourd'hui.
01:06Notre contre-budget et nos propositions, elles sont sur la table depuis cet été. En réalité, les lignes du Parti Socialiste et les demandes
01:13dans le cadre de la négociation avec l'ancien Premier ministre, elles sont très claires. Suspension, abrogation, suspension de la réforme des retraites,
01:19une mesure de justice fiscale, notamment la taxe Zuckmann qui a été beaucoup discutée et commentée ces dernières semaines,
01:24et une mesure forte sur le pouvoir d'achat pour ne pas faire peser l'effort budgétaire toujours sur les mêmes.
01:29Donc les lignes politiques du Parti Socialiste, elles sont connues. Maintenant, c'est dans les mains de l'ancien Premier ministre,
01:35dans ce rôle de négociateur. Moi, je vais être honnête avec vous, j'ai du mal à y croire.
01:40Ça fait des semaines qu'on essaye de discuter, de trouver un soi-disant compromis. En réalité, ils ne veulent rien lâcher.
01:46Et moi, j'ai le sentiment que derrière, c'est le président de la République, en fait, qui tire les manettes
01:50et qui refuse de voir la réalité du blocage politique dans laquelle il se situe et dans laquelle il est en train d'emmener avec lui
01:58tout le pays dans le chaos. Et les Républicains ont aussi leur part de responsabilité dans cette situation.
02:03Donc la réalité, c'est que le Parti Socialiste a été... Nous avons été les seuls, finalement, dans cette séquence
02:08à être artisans d'une forme de stabilité, à être à la fois forts sur nos convictions, avec des propositions utiles aux Français.
02:15Ce n'est pas par dogmatisme, c'est pour être utile et servir l'intérêt de nos concitoyens.
02:20Et de l'autre côté, de dire, nous ne proposons pas un blocage absolu, nous allons à la table des négociations.
02:25Donc demain, on va redire ce qu'on avait dit à M. Lecornu. Et cette fois-ci, étant donné qu'il est au pied du mur,
02:31à lui et l'ensemble de ses amis du bloc bancal, comme je les appelle, il serait temps de se réveiller
02:37et de comprendre que c'est un Premier ministre de gauche qui doit être appelé à Matignon,
02:41qui puisse mener cette politique. Et on trouvera les consensus et les compromis
02:45en respectant le fait de renoncer au 49-3. C'est un geste fort.
02:49Le Parti Socialiste s'y était engagé aussi s'il arrivait à Matignon.
02:52Eh bien, allons-y, faisons ce pari-là de la démocratie parlementaire, du débat,
02:56pour arriver enfin à donner un budget à la France. Je pense que c'est ce qu'on souhaite toutes et tous.
03:02Le compromis, ça ne s'arrête pas au 49-3. Qu'est-ce que vous êtes prêts à mettre dans la balance ?
03:06Quels autres compromis, par exemple, sur quoi vous êtes prêts à lâcher un petit peu, à céder ?
03:11Il faut donner des gages aux autres, là ?
03:12Je pense que la réflexion, elle ne se pose pas en ces termes, c'est-à-dire savoir ce qu'on est prêt ou non à céder.
03:21La question, c'est de savoir si le président de la République et son ancien Premier ministre
03:25ont pris conscience du fait qu'il faut changer de cap politique.
03:30S'ils n'ont pas pris cette mesure-là, on va tout droit à la dissolution ou à la démission du président de la République.
03:36Il n'y a pas d'autre solution, en réalité. Ce qu'on propose, c'est une cohabitation, quelque part.
03:40C'est-à-dire de dire, vous avez un président de la République qui a été défait dans les urnes à plusieurs reprises.
03:44Aujourd'hui, vous avez un bloc central qui a explosé.
03:47Donc il n'y a pas d'accord possible. Il n'y a que la gauche vers laquelle se tourner.
03:51Le Rassemblement national ne peut pas être un partenaire.
03:53Je rappelle que la plupart des députés ici ont été élus sur la base du Front républicain.
03:57Donc il faut être fidèle à cette promesse.
04:00Et il faut travailler avec ceux qui, à gauche, sont prêts à le faire, c'est-à-dire notamment le Parti socialiste.
04:04Je veux dire, sur la question de la fiscalité, sur la question des retraites, on peut quand même trouver des compromis.
04:10Il y a un moment donné où ce ne sont pas des mesures qui sont ubuesques.
04:13Notre projet, il était très clair. Il y avait des recettes en plus pour l'État.
04:17Il y avait de l'investissement dans les services publics.
04:19Il y avait aussi moins de dépenses au niveau du fonctionnement de l'État.
04:23Donc c'est un budget qui est raisonnable, raisonné, qui est travaillé, qui est sérieux.
04:28Et donc c'est maintenant à M. Lecornu d'entendre les propositions du Parti socialiste.
04:32Et c'est à lui de céder.
04:34Car c'est lui qui est au pied du mur et qui est sur le point, comme je le disais, d'emmener tout le pays avec lui.
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