Le groupe La France insoumise des Hauts-de-France voit Cédric Brun quitter ses fonctions. Auprès de «La Voix du Nord», il explique sa décision par une «stratégie d’infiltration» des Frères musulmans. Pour l’analyste politique François Cocq, «Jean-Luc Mélenchon est totalement dopé à l’élection présidentielle».
00:00Oui, on est loin de l'époque où Jean-Luc Mélenchon parlait du voile comme d'un outil d'oppression.
00:05Les choses ont bien changé.
00:06C'est ce qu'il disait à l'époque où je le connaissais, le côtoyais.
00:11Moi, je reviens sur ce que vous disiez, parce que c'est important ce que vous dites.
00:14Il y a un premier changement, un premier tournant en 2018,
00:17au moment où, après l'élection présidentielle de 2017,
00:21la France insoumise s'institutionnalise au Parlement, à l'Assemblée nationale.
00:26Et c'est effectivement le tournant de l'indigénisme où, pour des raisons déjà électoralistes,
00:31Jean-Luc Mélenchon laisse aller.
00:33Il laisse aller, mais il commence à se faire dévorer.
00:36Ce que je vais vous dire est quand même très étonnant quand on se représente,
00:39ce qu'est Jean-Luc Mélenchon et la même mise, effectivement, qu'il peut avoir sur son organisation.
00:43Il commence à se laisser dévorer, justement, par ce qu'il laisse aller,
00:47par cet indigénisme qu'il laisse aller là.
00:49Et le deuxième tournant a lieu en 2022 et en 2023 ensuite.
00:55et au moment du 7 octobre, où, à l'approche des élections,
00:59Jean-Luc Mélenchon se dit qu'il y a un coup à faire.
01:01Là encore, il promeut Rima, Hassan et d'autres.
01:05Mais là encore, il se fait déborder par ceux qu'il met en avant.
01:09Et finalement, il pense que le fait d'aller...
01:12Il se fait déborder volontairement ou involontairement ?
01:14Je pense qu'il en est au stade où, aujourd'hui, il ne se rend même plus compte qu'il se fait déborder.
01:19Mais il ne subit pas.
01:20C'est pour ça que je vous pose la question.
01:22Je n'ai pas le sentiment qu'il subisse, moi, non plus.
01:24Oui, mais ça, c'est trop facile de le dire.
01:25Il est tellement intelligent quand il est entouré.
01:28Aujourd'hui, je considère que Jean-Luc Mélenchon n'est pas entouré.
01:30Il n'a pas une corde de raffront interne au mouvement.
01:33Il n'est pas sous l'emprise.
01:34Tout ce qu'il fait, il le fait, il le choisit.
01:35Il est sous l'emprise de lui-même.
01:39Il est totalement dopé à l'élection présidentielle.
01:42Il est dopé au présidentialisme.
01:44Je suis assez d'accord avec notre ami Louis de Raguel.
01:46Je n'ai pas le sentiment que Jean-Luc Mélenchon soit homme à subir le diktak de qui que ce soit.
01:52Il est gouraud utilisé par personne.
01:53Je ne crois pas.
01:54Mais par le même, c'est ce que je vous dis.
01:55Tant mieux, à la limite, c'est un être entier.
01:58Parce qu'à partir du moment où on ne fait plus la distinction entre l'électoralisme, les stratégies et la tactique et le fond idéologique des choses,
02:06qui au départ étaient quand même la qualité première de Jean-Luc Mélenchon dans le passé que vous venez de rappeler.
02:12Jean-Luc Mélenchon, on était d'accord ou pas d'accord avec lui, mais il avait une vision politique.
02:17Il avait un engagement.
02:18Il avait une vision pour le pays.
02:22Il veut la sixième république.
02:23Il veut l'abolissement de la cinquième.
02:24Ce qu'il n'obtient pas par les fois, il veut l'obtenir par la rue.
02:27Il veut l'obtenir et qu'il vous racontera à l'inverse dans six mois,
02:30quand il va revêtir les habits de celui qu'il va vouloir rassembler pour l'élection présidentielle.
02:34On a déjà eu la dernière présidentielle.
02:36Oui, il a entendu ce discours-là.
02:37Et alors, il a fait 7 700 000 voix.
02:41C'est beaucoup.
02:42Il a encore gagné quasiment 10% par rapport à l'élection présidentielle précédente.
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