- il y a 1 jour
Actualités : Crise économique (France, Mercredi 1er octobre 2025)
BFM Site officiel : https://www.bfmtv.com/
BFM Site officiel : https://www.bfmtv.com/
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Notre invité, donc je le disais, à la tête du quatrième distributeur français,
00:03il va nous dire comment va le pouvoir d'achat des Français justement,
00:05qui se sert la ceinture, quels sont les achats qui marchent,
00:08ceux auxquels les consommateurs renoncent avant de passer à la caisse de ces supermarchés.
00:11Il est aussi grand patron, ira-t-il au meeting du patronat dans quelques jours ?
00:14Est-il prêt à contribuer à l'effort demandé aux Français ?
00:18Bonsoir Dominique Schellcher.
00:19Bonsoir Marc Fauvel.
00:20Vous avez entendu sans doute Jean-Luc Borleux il y a quelques instants disant
00:23« On a trop le nez dans le guidon, dans la taxe Zuckmann, dans les chiffres du budget, dans l'immédiateté »
00:29et on oublie qu'il y a sans doute des réformes bien plus importantes à faire en France.
00:34Je voudrais vous entendre simplement sur le climat actuel aujourd'hui en France.
00:38Vous avez peut-être vu l'appel lancé par l'un des entrepreneurs les plus en vue,
00:42c'est un entrepreneur de la French Tech qui s'appelle Eric Larchevêque,
00:44qui dit « Aujourd'hui les riches sont devenus des boucs émissaires dans ce pays.
00:49Si j'étais un jeune, aujourd'hui je quitterais le pays.
00:51Je leur conseille même, s'ils veulent créer leur entreprise, de quitter la France. »
00:55Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:56Par contre, je ne suis pas d'accord avec lui.
00:58L'ambiance n'est pas bonne, elle est difficile, elle est en partie anti-entreprise, ça c'est clair.
01:05Mais il ne faut pas quitter la France, il faut continuer à se battre.
01:08Et c'est d'ailleurs le mot d'ordre que moi je donne à mes 1200 patrons.
01:11On est une coopérative de commerçants indépendants, j'ai 1200 patrons en face de moi.
01:15Je leur dis « Faisons preuve d'optimisme, pas BA, mais de combat. »
01:19Ça ne va pas si mal que ça.
01:20Mais la consommation alimentaire, elle, elle tient.
01:24C'est un des derniers éléments.
01:26La France ne va pas si mal que ça.
01:28Pas au point de devoir la quitter en tout cas.
01:29Mais non, et surtout pas.
01:31Et ce n'est pas quand ça va mal qu'il faut partir.
01:33Il faut rester et se battre et essayer de changer les choses.
01:36Et par contre, je rebondis sur M. Borloo à l'instant.
01:39Je suis d'accord avec lui quand il dit qu'il faut reconstruire beaucoup de choses.
01:43Ce n'est pas des rustines, effectivement, qui permettront de régler, je pense, la situation actuelle.
01:48Il faut réécrire beaucoup, beaucoup de choses.
01:51Pourquoi ?
01:51Pour une raison toute simple.
01:53C'est que ce qu'on a construit était sur des bases d'une France qui a beaucoup changé.
01:58La France, elle vieillit à une vitesse grand V.
02:00Il y a moins d'actifs pour financer les retraites, etc.
02:04Il faut réécrire tout ça, et vite et rapidement.
02:07Quand vous voyez les sondages, sans même parler de l'attaque Zuckmane, on va en dire un mot tout à l'heure,
02:11est-ce que vous ne vous dites pas que Sophie Binet a raison, la patronne de la CGT,
02:15quand elle dit que les patrons ont perdu la bataille des idées ?
02:18Quand vous voyez, par exemple, l'immense majorité des Français qui se dégagent pour dire qu'il faut taxer davantage les entreprises.
02:24Vous avez perdu la bataille des idées.
02:27Pas vous, hein.
02:28Je suis là pour faire passer des idées, dire que je ne suis pas d'accord, et passer d'autres messages.
02:33Et on peut notamment, par exemple, si vous voulez, parler de l'attaque Zuckmane.
02:37Et pourquoi ? Bien que je ne sois pas du tout concerné par cette taxe.
02:41Vous ne la payeriez pas, vous ?
02:42On ne serait pas concerné, aucun des patrons de chez U, mais on est par principe contre quand même.
02:48Pourquoi ? Parce qu'en France, il y a plusieurs choses.
02:52Un, on ne serait pas concerné.
02:54Deux, je suis tout à fait d'accord pour le sujet de justice fiscale, il en faut.
02:58Il y a des propositions à faire, mais pas celles-là.
03:01On ne peut pas taxer l'outil productif.
03:03J'ai pris, je prends cet exemple, monsieur Fauvel.
03:07Imaginez un instant qu'on vous dise, à vous, écoutez, vous payez des impôts sur votre salaire, mais vous avez une belle maison à côté.
03:14Et donc, on invente la taxe Zuckmaison, où on dit, voilà, on va vous taxer sur la valeur de votre maison.
03:23Chaque année, on nous demandera de prendre 2%.
03:25Exactement, et si vous n'avez pas l'argent sur vos comptes, on va vous dire, vous le donnez à l'État.
03:30C'est ça qu'on a dit au chef d'entreprise.
03:33Vous nous dites, oui, j'entends le besoin de justice fiscale, la taxe Zuckmaison, il ne fallait pas parce qu'elle touche le patrimoine professionnel.
03:38À la place, vous souhaitez quoi ? Vous êtes prêt à quoi, plus exactement ?
03:41Prêt, je pense que sur le patrimoine privé, il y a sans doute des rééquilibrages à faire.
03:47D'ailleurs, le Premier ministre l'a dit, je vais augmenter et baisser des taxes, donc je pense qu'il y a des choses à faire sur ce plan-là.
03:52Mais pour moi, la réforme la plus importante à faire, c'est celle dont vous venez de parler il y a quelques minutes,
03:58c'est de baisser le coût du travail, les charges sur le travail et de trouver des solutions à ce niveau-là.
04:03Parce que votre introduction, c'était comment vont les Français.
04:07Les Français, en partie, ils vont mal, notamment parce que les salaires n'ont pas assez bougé ces derniers temps et qu'il faut se remettre en cause.
04:14Mais une des façons de se remettre en cause, c'est que les charges, à la fois salariales et patronales, coûtent moins cher.
04:21Vous dites à la fois patronales et salariales.
04:24Vous savez, si on enlève, si on raille des lignes sur la feuille de paye pour que le salaire net augmente,
04:29soit on attaque les cotisations patronales, soit on attaque les cotisations salariales.
04:33Ce n'est pas la même chose.
04:34Soit on fait, entre guillemets, un cadeau aux entreprises, soit on fait, re, entre guillemets, un cadeau aux salariés.
04:39Lesquels on supprime ?
04:40Je rappelle d'abord un chiffre.
04:42En 1970, un salarié touchait 69% de son super brut en net.
04:4969% de l'ensemble des charges patronales et salariales.
04:53Aujourd'hui, c'est 54%.
04:55Parce qu'on fait trop porter au travail le coût de notre protection sociale.
05:00Et ça, il faut le remettre en cause.
05:02Donc, il faut retravailler.
05:04Là, j'entendais que la PIS, c'est la CSG.
05:05Mais il y a peut-être d'autres choses.
05:08Mais surtout, il ne faut surtout pas dire derrière, on va la remplacer par d'autres taxes.
05:13Il faut le remplacer par des économies.
05:15Vous avez entendu peut-être Mathieu Plan sur ce plateau, l'économiste, il y a quelques minutes.
05:18Il nous disait que si on baisse d'un point la CSG, un point,
05:21c'est-à-dire si on offre 1% de pouvoir d'achat en plus aux salariés, c'est 15 milliards.
05:27Je sais bien.
05:28C'est pour ça que je dis qu'il faut réécrire la répartition, la prise en charge des coûts en détail.
05:33Et ce n'est pas une petite mesure par-ci ou par-là.
05:36Il faut repenser le modèle en profondeur, couvrir différemment nos charges,
05:42les faire moins peser sur le travail pour redonner de l'air un certain nombre de salariés.
05:47Et notamment à qui ?
05:48Et ça, je tiens à le dire, ça n'a pas forcément été dit dans votre plateau tout à l'heure.
05:52Particulièrement à la classe moyenne, qui est celle qui, pour moi, au contact du terrain,
05:57dans mon magasin aussi et quand je circule en France...
05:59Le magasin, il est en Alsace.
06:00En Alsace, absolument.
06:01Absolument, absolument. C'est elle qui souffre le plus.
06:07Le SMIC a été revalorisé régulièrement pendant cette période inflationniste.
06:10Les prestations ont été revalorisées.
06:12Par contre, quand vous êtes une famille de la classe moyenne,
06:16vous avez plusieurs voitures, vous payez des impôts,
06:19votre salaire n'a pas forcément autant suivi,
06:22vous avez pris cette période en pleine face.
06:25Et eux, je considère aujourd'hui qu'ils souffrent le plus.
06:28Et là, il faut réagir. Et là, il faut faire des choses et bouger les lignes.
06:31Je reviens aux entreprises, Dominique Schetscher.
06:34En arrivant à l'Élysée, Emmanuel Macron a baissé assez massivement les impôts des entreprises,
06:40notamment l'impôt sur les sociétés qui est passé de 33 à 25%.
06:43C'est assez net.
06:45L'impôt sur le revenu n'a pas suivi la même trajectoire.
06:47Est-ce qu'il faut les remonter, ces impôts sur les sociétés, même provisoirement ?
06:53Les prélèvements obligatoires sur les entreprises en France sont les plus élevés d'Europe.
06:57On est à plus de 45%.
06:59On ne peut pas aller au-delà.
07:01Ça, c'est une moyenne. Vous avez raison, c'est une moyenne.
07:03Mais toutes les entreprises ne payent pas le même taux avec des jeux, vous connaissez, de holding ou d'optimisation.
07:08C'est une moyenne, ce chiffre de 25.
07:10De 45.
07:11De 45, on est au maximum.
07:15Alors après, s'il faut regarder des situations particulières ou des excès, peut-être faut-il les regarder.
07:21Ça, je ne dis pas le contraire.
07:23Mais sur la petite entreprise, la PME, l'ETI, 45%, on ne pourra pas aller au-delà.
07:30Il faudra trouver d'autres solutions.
07:32On vous dit qu'on ne pourra pas aller au-delà.
07:34Si on augmente encore les impôts des entreprises, il se passe quoi ?
07:37Il se passe quoi ?
07:38La France est au ralenti actuellement.
07:40On va finir l'année avec un peu moins d'un pourcent de croissance.
07:43En Espagne, ça doit être 2,3%.
07:46En Italie, c'est plus.
07:47Mais pourquoi c'est plus ?
07:49Parce que tous ces pays autour de nous, nos voisins, ont fait les réformes nécessaires.
07:54Parfois un peu sous le coup de la pression.
07:56Ces réformes, c'était quoi ?
07:57Baisser drastiquement les dépenses publiques, parfois contraintes.
08:01Redynamiser l'économie.
08:02Et aujourd'hui, elles retrouvent de la croissance des moyens.
08:06Elles ont de la croissance et elles ont un poids de la dette aux alentours de 3%.
08:11L'Espagne, ils l'ont fait aussi en investissant massivement dans la consommation,
08:15en redistribuant beaucoup d'argent, ce qui n'est pas tout à fait ce qui a été tenté en France ces dernières années.
08:20Mais tout à fait.
08:20Il y a tout un dispositif qui a été mis, des économies d'un côté et de la dynamisation de l'économie,
08:26pour retrouver de la croissance.
08:27Mais c'est la preuve que c'est possible.
08:30Une surtaxe temporaire a été mise en place sur les grandes entreprises.
08:33Les grandes entreprises, cette année.
08:34François Bayrou avait envisagé de la reconduire, même s'il devait être temporaire.
08:39Mais après tout, ça pourrait être du temporaire qui dure deux ans.
08:41Si la mesure est reconduite, est-ce que vous montez sur une barricade demain matin ?
08:45Mais je ne monte pas sur une barricade, mais je suis contre.
08:47Pourquoi ? Parce qu'il y a un an, on nous a dit qu'elle va être temporaire pour une année.
08:52Et maintenant, on nous dit déjà qu'elle va durer beaucoup plus longtemps.
08:56C'est tout le problème.
08:56Vous voyez, regardez, ces dernières semaines, partout, en fait, on a déplacé le sujet de trouver des économies
09:05à quelle taxe, quelle imposition on va mettre en place.
09:09Moi, je dis, prenons le problème à l'envers.
09:11Il faut d'abord trouver vraiment, rationnellement, radicalement des économies.
09:16Et après, on peut retravailler toute la fiscalité et la rendre plus juste, bien sûr.
09:19Y compris celle des entreprises, la fiscalité ?
09:21Mais y compris celle des entreprises.
09:23Je vous pose la question, est-ce que vous mettez toutes les entreprises dans le même panier ?
09:25On est parlé des petites entreprises.
09:27Les entreprises, ça veut tout dire et rien dire.
09:29C'est l'artisan boulanger, l'auto-entrepreneur, l'entreprise de taille moyenne et l'entreprise énorme.
09:36Est-ce que certaines de ces entreprises, pour vous aujourd'hui, peuvent supporter ce que d'autres ne peuvent pas supporter ?
09:41Sans doute.
09:41Lesquelles ?
09:42Et donc, les très grandes, évidemment.
09:44Et je ne suis pas là-dedans.
09:46Nous ne sommes pas là-dedans.
09:47Nous sommes une confédération de PME.
09:49Donc, les PME, les ETI, les ETI souffrent actuellement.
09:52Toutes les ETI qui sont exportatrices, qui ont des marchés à l'étranger, souffrent.
09:58C'est vraiment très difficile.
10:00C'est elles qui font que la croissance va être très difficile cette année.
10:04Donc, on ne peut pas les imposer de manière supplémentaire.
10:07Il faut, encore une fois, réécrire, trouver d'autres solutions, faire en partie table rase d'un certain nombre de choses.
10:12Il a cité des dates importantes.
10:13Votre interlocuteur précédent, 1945, 1958, moi, je crois qu'on est un tournant de société et que les Français, quand on parle, ils veulent autre chose.
10:25De tout ce que vous dites là, je déduis, mais peut-être que je me trompe, que vous irez manifester avec le MEDEF dans quelques jours ?
10:32J'y serai.
10:33J'y serai pourquoi ?
10:34Vous y serai le meeting qui est prévu le 3 octobre arrière.
10:36Le meeting du 13, pourquoi j'y serai ? J'y serai pour défendre les entrepreneurs, défendre les entreprises, un peu contre l'ambiance qu'on a décrite tout à l'heure,
10:44mais contre aussi cette obsession de trouver des solutions uniquement en taxant plus, en imposant plus.
10:50C'est une obsession française.
10:52Supprimons des fonctionnaires plutôt que d'augmenter les impôts des entreprises.
10:55Mais non, mais on ne fera pas ça.
10:56Sur ce plateau, hier, le patron du MEDEF, Patrick Martin, disait qu'il y a trop de fonctionnaires dans ce pays.
11:00On pourrait en supprimer, dès l'an prochain, 70 000 en jouant sur les départs non remplacés à la retraite.
11:05Alors, on a parlé d'une mesure forte avant, réduire le coût du travail.
11:08La deuxième qui me tient particulièrement à cœur, Bercy nous dit que la suradministration, la complexité administrative, ça coûte 90 milliards d'euros.
11:18Ce que disait Jean-Louis Bourleau, il y a quelques...
11:19Il le dit lui aussi.
11:2190 milliards d'euros par an à la France.
11:24Mais attaquons-nous à ça.
11:25Ça, ça doit faire consensus.
11:27C'est une façon simple, comment dire, de faire des économies.
11:30Un autre exemple que je vous donne.
11:31Je suis contre toute taxe supplémentaire sur les entreprises françaises et surtout les moyennes, les petites, ce n'est pas possible.
11:39Par contre, taxons les importations comme l'a fait le président des États-Unis.
11:44Les importations, par exemple, qui viennent de Chine.
11:46Tous ces petits colis qui nous envahissent.
11:481,5 milliard de colis qui viennent directement de Chine par an.
11:521,5 milliard chaque année en France ?
11:541,5 milliard chaque année en France.
11:56600 avions chaque nuit dans l'ensemble de l'Europe.
11:59Plus de 90% des contrôles effectués avant l'été par les autorités montraient des produits non conformes dans ces petits colis.
12:06C'est-à-dire qu'on est naïf aujourd'hui, ce que fait Donald Trump ?
12:07Mais tout à fait, on est absolument naïf.
12:10Quand ils ont vu ça aux États-Unis, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
12:12Ils ont fortement augmenté les taxes et les droits douaniers à l'entrée.
12:17Je crois que ça a baissé de 40% le flux.
12:19Et sinon, on reportait une partie chez nous.
12:21Exactement. Ce flux arrive en Europe.
12:23Or, qu'est-ce qu'on a fait pendant 40 ans ?
12:25On avait construit un système de sécurité pour les consommateurs extrêmement fort.
12:29Là, on est en train de le faire exploser parce qu'on ne réagit pas.
12:32Mais ça, c'est la conséquence aussi de l'absence de gouvernement actuellement.
12:35C'est un exemple concret quand on nous dit qu'il y a de l'attentisme et tout.
12:39Tout le monde était d'accord.
12:40Même le Premier ministre en a parlé en disant qu'il faut qu'on taxe, qu'on agisse.
12:44On en parle depuis des mois.
12:45Ça n'est pas fait.
12:46Il faut le faire d'urgence.
12:47Il faut taxer peut-être certaines très grandes entreprises françaises.
12:50Et il faut taxer en revanche les entreprises chinoises qui abusent en faisant, en déversant des centaines de milliers de colis.
12:56Exactement.
12:57Et pour qui c'est une stratégie et situation qui a un impact très fort sur le commerce français.
13:04J'ai utilisé un mot très fort à la rentrée qui est qu'il y a actuellement une décommercialisation en France.
13:09Ça veut dire quoi ?
13:10Décommercialisation, ça veut dire deux choses.
13:12La première, c'est que dans notre propre métier, la grande distribution, il y a des mètres carrés qui ferment.
13:16J'ai des confrères qui aujourd'hui ont des magasins trop grands, qui ne rencontrent plus la désordre du public.
13:21On a vu ces images de centres commerciaux qui ferment.
13:23Tout à fait.
13:23Et de centres commerciaux qui ferment.
13:26Décommercialisation.
13:27Autre exemple, le taux de vacances des boutiques en ville.
13:3110%.
13:31Je travaille pour deux ministres qui vont partir, mais on le remettra au prochain ministre, sur un rapport sur la redynamisation des centres-villes.
13:38Qui est une vraie question.
13:40Je dis ça parce qu'on a accusé les centres commerciaux d'avoir fait déserter les centres-villes.
13:45Et aujourd'hui, on voit que les centres commerciaux sont parfois désertés à leur tour à cause du commerce électronique.
13:50Exactement.
13:52C'est un peu plus compliqué que ça, mais on pourrait le résumer comme ça, mais c'est un peu plus compliqué.
13:5610% de vacances des espaces commerciaux dans les centres-villes.
14:0015% dans les quartiers de villes prioritaires.
14:03C'est la conséquence de tout ça.
14:05Comment on lutte contre ça ?
14:07Par une régulation plus forte, une protection.
14:11Ça ne suffira pas à remettre des boutiques d'habillement où ils ferment les unes après les autres dans les centres-villes.
14:15Je suis d'accord, mais c'est un moyen d'avancer.
14:18Et après, il faut accepter que sans doute les centres-villes auront un visage différent demain.
14:22Mais il y a des solutions et on fera des propositions dans le rapport dont je parlais à l'instant.
14:26Je voudrais qu'on parle de ce qui se passe dans vos supermarchés.
14:29Du groupe 1200, vous avez dit tout à l'heure.
14:311800 magasins avec 1200 patrons.
14:33Les derniers chiffres de l'inflation sont tombés aujourd'hui.
14:35Les prix de l'alimentaire ont augmenté le mois dernier d'1,7%.
14:40C'est-à-dire que l'inflation ne s'est toujours pas finie aujourd'hui dans les rayons des supermarchés.
14:44Elle est infime.
14:44On n'est plus dans le choc inflationniste.
14:49Par contre, c'est clair, le choc inflationniste n'est toujours pas digéré par les Français.
14:53Alors derrière ce 1,7%, il y a quoi ?
14:55Il y a principalement, on va dire, trois explications.
14:58C'est le café, le chocolat et la taxe sur les sodas qui est nouvelle depuis le 1er janvier
15:04qui a fait augmenter ces produits-là.
15:06C'est ces trois seuls produits qui expliquent les 1,7%.
15:09Parce que d'un autre côté...
15:10On emboît du soda.
15:11Après, il y a aussi une hausse importante des services.
15:16Parce que l'alimentaire est relativement faible sur les 12 derniers mois.
15:20Mais quand on regarde l'ensemble de l'inflation, on est dans une deuxième phase actuellement.
15:24Tous vos abonnements, le streaming de séries, etc.
15:29Tout a augmenté.
15:30Mais là, j'ai bien redonné l'inflation sur les prix de l'alimentaire, Dominique Chacher.
15:33Donc, en baisse, vous avez tout ce qui est l'huile, des produits à base de blé ont baissé.
15:37Tous les produits de droguerie, parfumerie hygiène ont baissé.
15:41Sauf que ça ne se voit pas assez.
15:42Ça ne se voit pas assez parce que quand il y a encore...
15:45Quand votre café, quand votre paquet de gâteau au chocolat a encore fortement augmenté,
15:50ça vous frappe.
15:50Et un Français sur deux pense qu'il y a encore une inflation très forte.
15:54Ça n'est plus le cas.
15:56Et donc, nous, on continue notre travail à les accompagner.
15:59Et ils sont présents dans nos magasins.
16:00En mois de décembre, vont débuter les négociations annuelles avec les industriels.
16:05Comment ça se présente cette année ?
16:06Vous avez déjà des indicateurs.
16:08Vous sentez qu'ils vont vous demander des hausses gigantesques ou ça se calme ?
16:12Il y a des contacts, je suppose, déjà, qui sont pris.
16:14Il y a les tout premiers contacts, mais c'est vraiment trop tôt.
16:17Je ne peux pas vous donner de tendance pour l'instant.
16:19On en saura plus, je dirais, dans un mois, un mois et demi.
16:21Bon, vous venez de vous associer avec Carrefour et avec Intermarché
16:26pour faire pression, justement, sur les industriels.
16:28Avec Carrefour uniquement, pas avec Inter l'a fait.
16:31Comme ça, ça m'a permis de citer un autre de vos concurrents.
16:34Pour faire pression sur les industriels, justement, au moment de ces discussions.
16:38Mais ça veut dire qu'il y a aussi parfois des PME qui vous vendent des produits.
16:43Ces PME, elles vont peser encore moins face aux mastodontes que vous êtes aujourd'hui.
16:46Pas du tout. Notre accord avec Carrefour concerne uniquement 40 multinationales.
16:53En aucun cas, ni les ETI, ni les PME françaises.
16:56Et les fruits et légumes, on continuera à les acheter nous-mêmes,
16:58U, dans notre centrale à Rungis.
17:01C'est 40 multinationales uniquement.
17:05Donc, quand vous allez face aux multinationales, vous allez avec M. Carrefour,
17:08j'allais dire M. Bompard de chez Carrefour.
17:10Absolument.
17:10Quand c'est chez le petit producteur de fromage AOC délicieux des Pyrénées.
17:14Dans le respect qu'on leur a toujours accordé.
17:18On est des PME, on travaille main dans la main avec les PME.
17:22On ne négociera pas ensemble là-dessus.
17:24Est-ce qu'il y a des gens que vous avez perdus, Dominique Chauchère ?
17:27Des Français qui venaient avant dans les rayons des supermarchés
17:30et qui n'ont plus les moyens de venir chez vous parce qu'ils consomment ailleurs
17:35ou alors parce qu'ils vont au resto du cœur ou alors parce qu'ils ont choisi
17:38certains de vos concurrents qui sont moins chers ?
17:40Vous en avez perdu en cours de route avec la vague du Covid ou pas ?
17:43En l'occurrence, ils se portent plutôt bien, ils résistent sur les marchés.
17:46On fait partie des enseignes en croissance.
17:48Donc, nous, on a plutôt gagné des clients.
17:49Mais là où vous avez raison, c'est qu'il fragmente,
17:52le consommateur français fragmente aujourd'hui sa consommation.
17:55Ça veut dire quoi ?
17:56Ça veut dire qu'avant, il fréquentait, allez, on va dire,
17:59trois sources d'alimentation habituelles.
18:03Aujourd'hui, c'est plutôt cinq, voire plus.
18:04C'est-à-dire que je vais acheter ma lessive chez Action,
18:07comme ça, je les aurais tous cités.
18:07Par exemple.
18:09Mes fruits chez Grandfrais.
18:10Il va chasser la bonne affaire, la bonne promo, le bon prix, là où il est.
18:15Et donc...
18:16Ça, comment vous réagissez face à ça ?
18:18C'est-à-dire que les chariots sont peut-être un petit peu moins remplis aussi.
18:22Comment est-ce qu'on lutte aujourd'hui ?
18:24Est-ce que vous luttez d'ailleurs contre le fait qu'on fait ces courses aujourd'hui
18:27dans plusieurs endroits au lieu d'un seul samedi après-midi avec les enfants ?
18:30Je vais vous dire, qu'est-ce qui a beaucoup changé la donne ?
18:32Nous sommes la seule enseigne sur le marché français
18:34depuis la crise inflationniste à avoir maintenu,
18:37je ne sais pas si vous vous en souvenez,
18:38le fameux panier anti-inflation.
18:39Celui qui avait été imposé par le gouvernement.
18:40Par le gouvernement.
18:41On a décidé depuis ce temps-là...
18:42Il n'y a que vous qui l'avez gardé ?
18:43On est les seuls.
18:44150 produits U à prix coûtant les plus vendus,
18:47on ne prend plus de marge dessus.
18:484 fruits et légumes à prix coûtant chaque semaine,
18:512 saisons français également.
18:54Donc voilà, on se bat ligne à ligne
18:56sur les produits attendus par les Français.
18:58On est aussi chez U très fort sur les produits locaux,
19:02régionaux et sur les produits frais.
19:04Et donc, on fait tout pour accueillir
19:05dans des bonnes conditions nos clients
19:07et surtout avec l'origine France.
19:09Vous nous avez dit que les consommateurs fractionnent
19:11davantage leurs achats entre plusieurs enseignes.
19:13Qu'est-ce qui a le plus changé ?
19:14Une fois qu'ils sont dans l'un de vos supermarchés,
19:16qu'est-ce qui a le plus changé ?
19:17Devant quel rayon ils ne s'arrêtent plus aujourd'hui ?
19:20Et qu'est-ce qu'ils achètent peut-être plus qu'avant aussi ?
19:22Déjà, il y a un chiffre très intéressant
19:23qu'on peut rappeler, c'est un sondage Elab-LSA.
19:2673% des Français ont ces derniers temps laissé tomber un achat important.
19:31Un achat important, c'est changer de voiture,
19:33des vacances éventuellement, ou changer un électroménager.
19:36Pour se concentrer sur quoi ?
19:38Sur l'alimentaire.
19:39Et dans cet alimentaire, il y a aussi eu des arbitrages.
19:44Les marques distributeurs ont eu plus de succès.
19:46La nôtre l'a eu particulièrement.
19:49Les produits premier prix aussi.
19:51La petite bonne nouvelle, parce qu'il y en a quand même, Marc Fauvel,
19:53c'est que la consommation alimentaire tient depuis le début de l'année
19:56et que là, on a les premiers petits signes de gens qui nous disent,
19:59et les études le disent aussi,
20:01je me suis tellement serré la ceinture ces derniers temps
20:03que je me refais plaisir.
20:05Je rachète un peu une viande de meilleure qualité,
20:07je rachète du fromage à la coupe, etc.
20:09Il y a des petits signes, mais infimes,
20:11de la donne est en train un peu de changer.
20:13Donc, n'étouffons pas ça, donnons de la confiance aux Français.
20:17Vous m'aviez raconté il y a quelques années,
20:18c'était sur un autre plateau, sur une autre chaîne,
20:20que vous aviez constaté dans les rayons de votre grande enseigne,
20:25qui se trouve donc dans le Bas-Rhin,
20:26dans le Haut-Rhin, pardon, Fessenheim dans le Haut-Rhin,
20:29qu'il y avait de plus en plus de personnes
20:30qui achetaient de la charcuterie ou du poisson,
20:34je crois que c'était de la charcuterie,
20:36qui se rendaient compte du prix sur l'étiquette au moment où ils le prenaient
20:38et qu'ils le déposaient avant d'arriver à la caisse.
20:40C'est vrai.
20:41En se disant, je n'y arrive pas.
20:42C'est encore le cas aujourd'hui ?
20:43Ça a été encore le cas pendant cette crise inflationniste.
20:45Absolument, on trouvait régulièrement des produits.
20:48Et donc, on a multiplié les produits déjà emballés
20:52avec un prix marqué dessus pour que ce soit simple dans le budget.
20:55Et c'est d'ailleurs une forte raison du succès du drive.
20:58Vous savez, les commandes en digital,
21:00pourquoi ont-elles tellement de succès et progressent-elles à deux chiffres ?
21:04Parce qu'en faisant votre commande drive, vous maîtrisez votre budget.
21:07Si vous avez 80 euros de budget pour votre semaine,
21:10si vous arrivez à 90, vous éliminez trois produits, vous êtes à 80.
21:13Et l'autre raison, c'est peut-être qu'on a un peu moins envie aujourd'hui
21:16qu'on a pu l'avoir il y a des années,
21:18de pousser un chariot, moins de temps.
21:20On est d'accord.
21:21Est-ce que le comportement des Français, ce sera ma dernière question,
21:25change aussi en fonction du mois ?
21:27Est-ce que vous constatez qu'une fois que les gens sont payés,
21:29ils n'achètent pas les mêmes choses qu'à partir du milieu ou de la fin du mois ?
21:32Mais complètement.
21:33Qu'est-ce qui change pendant ?
21:35Ce qui change, c'est que pour 4 Français sur 10,
21:39la fin de mois est quand même difficile.
21:40Et cette fin de mois arrive de plus en plus tôt.
21:42Donc quand la paie tombe, comme là, ces jours-ci,
21:46il y a un impact sur les achats.
21:48Et ça devient de plus en plus difficile.
21:50Non plus le 25 du mois pour certains,
21:52mais dès le 15 du mois.
21:54Dès le 15 du mois, on sent que c'est difficile.
21:56Donc oui, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
21:59le pouvoir d'achat reste un sujet absolument prioritaire.
22:01Et que dans la résolution de problèmes dans les prochains temps,
22:04il faut l'intégrer dans la réflexion.
22:06Et notamment, je pense, trouver de l'air sur les salaires.
22:08Merci beaucoup Dominique Checher,
22:10qui est venu ce soir sur le plateau de 60 minutes.
22:13Je vous laisse donc retourner dans le Haut-Rhin du côté de Fessenheim
22:16où vous dirigez l'une des enseignes de votre groupe.
Recommandations
1:01
4:10
1:41
5:35
2:13
1:18
5:38
1:10
1:17
2:03
5:58
1:11
1:44
4:11
12:16
4:04
1:22
2:04
10:16
5:34
11:07
4:13
1:07
Commentaires
2