- il y a 4 semaines
Avec Frédéric Lauze, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale.
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NewsTranscription
00:00... à André Bercoff, Céline Alonso.
00:02Et aujourd'hui avec André Bercoff, nous allons parler d'un fléau qui gangrène la France depuis 50 ans.
00:08André, à savoir l'insécurité, Frédéric Lohz, qui est commissaire de police depuis 37 ans,
00:13publie un livre-choc dans lequel il révèle des faits et des chiffres inédits qui font froid dans le dos, André.
00:20Alors d'abord, cher commissaire, bonjour, Frédéric Lohz.
00:23Je pense que vous auriez dû demander quand même une préface à un grand ministre de la Justice,
00:28un certain Éric Dupond-Moretti, qui a marqué de son empreinte, évidemment, l'histoire de la Justice,
00:35en disant, en vous démentant, il n'y a pas d'insécurité, il y a simplement un sentiment d'insécurité.
00:43Intéressant, hein, c'est-à-dire, c'était...
00:45Mais pour parler sérieusement, évidemment, c'est toujours intéressant, vous savez, quand on parle de ça,
00:51on a reçu beaucoup de personnes et on est ravis de vous recevoir,
00:53parce que vous, vous êtes au moins au cœur du réacteur et vous parlez en connaissance de cause
00:58quant à un certain nombre de gens.
01:01Mais je dirais qu'on répond toujours, mais vous savez, quand on dit l'insécurité,
01:07il y avait des coupes jarrées, il y avait au Moyen-Âge, c'était terrifiant aussi,
01:11évidemment, il n'y avait pas autant de monde.
01:14Mais, effectivement, ce qu'on voit aujourd'hui, ce qu'on voit entre votre livre,
01:21enfin, je veux dire, juste, on va dire quelques mots, hein,
01:24500 000 crimes et délits par an en 1960 à 3,6 millions en 2022.
01:30De 1960 à 2022, 400% de plus du taux de criminalité.
01:35300 000 Français, chaque année, subissent des violences physiques,
01:38soit une moitié de 330 faits par jour.
01:40On n'en parle pas encore ce matin à Marseille par rapport à ce qui s'était passé il y a 9 ans.
01:45Les cambriolages, 60% en 25 ans, le nombre d'agressions sexuelles.
01:49Enfin, on peut vraiment, on passerait 3 heures à donner des chiffres
01:52sans parler du narcotrafic, etc.
01:55Et vous vous dites, voilà ce qui se passe,
01:57voilà ce que j'ai pu voir,
02:00ce que j'ai pu gérer, vous-même, en tant que commissaire de police,
02:04en tant que policier.
02:05Et voici, surtout, d'ailleurs, c'est ça qui est aussi très intéressant,
02:10vous proposer, voilà, vous n'entendez pas de constater,
02:14vous proposer, voici ce qu'il faut faire.
02:16Et oui, on en parle dans un instant sur Sud Radio.
02:21Et aujourd'hui avec André Bercoff,
02:23nous avons le plaisir de recevoir le commissaire Frédéric Lohz
02:26qui publie « Insécurité stop à la descente aux enfers »
02:29aux éditions Fayard.
02:31Bonjour à vous et merci d'être avec nous sur Sud Radio.
02:35Bonjour.
02:35Alors, après avoir occupé de multiples fonctions
02:38dans le renseignement et en sécurité publique,
02:40vous avez été inspecteur général de la police,
02:42puis conseiller du Premier ministre François Fillon
02:45de 2007 à 2012.
02:48Et aujourd'hui, vous êtes secrétaire général
02:50du syndicat des commissaires de la police nationale.
02:53Alors, on l'a dit il y a un instant avec André sur Sud Radio,
02:56où l'insécurité a été multipliée par 4 en 50 ans.
03:01Ce chiffre est effroyable.
03:03Quelles en sont les causes profondes ?
03:06Déjà, je pense qu'il y a une forme de résignation,
03:11de fatalisme.
03:11On ne s'en rend pas compte.
03:13Et on nous a appris à se résigner à quelque chose
03:17qui est choquant et scandaleux.
03:18Je vais vous donner un exemple et je vais revenir sur les chiffres.
03:21Si, dans un grand pays comme la France,
03:24l'espérance de vie, qui est de 85 ans pour les femmes
03:27et 79-80 ans pour les hommes,
03:29passait à 70 ans.
03:31C'est-à-dire, si on perdait 15 ans d'espérance de vie,
03:33tout le monde sera absolument choqué.
03:36Si, par exemple, le taux de natalité,
03:38le taux de mortalité,
03:39le taux de mortalité à la naissance,
03:42qui était de 50 pour 1 000 en 1950
03:44et qui est aujourd'hui de 5 pour 1 000,
03:46remontait à 50 pour 1 000,
03:48personne ne dirait que c'est normal,
03:49c'est les conséquences de la mondialisation,
03:51ça va.
03:51Pareil, et j'arrête,
03:52si le taux d'alphabétisation,
03:54qui est de 100%, 99,9% en France,
03:57passait à 70%,
03:58personne ne dirait que c'est normal.
03:59L'insécurité a explosé
04:01et elle a explosé.
04:03Ce qui permet de le mesurer au-delà des chiffres,
04:07c'est vraiment le temps long.
04:08Et l'insécurité est liée à la qualité de vie.
04:10Elle est liée à la confiance,
04:12pour qu'une société soit une société de confiance.
04:14On sait quel rôle la confiance joue
04:16dans la vie économique, pour les investisseurs,
04:19mais dans la cohésion sociale.
04:20Et c'est absolument anormal.
04:22Oui, ça, indépendamment de la fiabilité
04:25qui est perfectible des outils statistiques,
04:28notre cadre de vie a changé.
04:31Alors, les raisons,
04:32tous les cadres civiques, moraux, éducatifs,
04:35le service national qui a disparu,
04:37l'ouverture des frontières,
04:39le déficit d'assimilation,
04:41tout ça, je ne vais pas dire que c'est connu,
04:44c'est dépensif,
04:45mais c'est extrêmement grave,
04:46parce que l'insécurité,
04:48ça veut dire que ce sont nos libertés
04:49qui ont régressé.
04:50Oui, mais précisément,
04:51à partir de quand le système a déraillé,
04:54et qui sont les faux soyeurs de la sécurité ?
04:57Il faut les nommer.
04:57Le système a commencé à dérailler,
05:01probablement dans les années,
05:03enfin probablement,
05:04c'est à peu près sourcé dans les statistiques,
05:06dans les années 60-70.
05:07Ça correspond un peu au mouvement de mai 68.
05:11Certainement, on avait de bon côté
05:13dans une société trop hiérarchique.
05:14On ne peut pas dire que le mouvement de 68
05:16est responsable de ça.
05:17Non, bien sûr,
05:18je ne veux pas être caricaturé,
05:20cornérisé,
05:22mais néanmoins,
05:22on a commencé à remettre en cause
05:24l'autorité,
05:25on a commencé à remettre en cause
05:26la sanction,
05:27on a commencé à remettre en cause
05:29toute forme d'autorité,
05:31on a exalté les libertés individuelles
05:34au détriment de l'État,
05:36et puis,
05:37c'était peut-être à un moment donné
05:38nécessaire,
05:39il y a des gens de bonne foi
05:40qui ont poussé le curseur,
05:42et comme ça,
05:43on a stigmatisé la prison,
05:45on a voulu donner des droits
05:47aux prisonniers,
05:48aux gardés à vue,
05:50on a...
05:51tout ce que l'on sait également,
05:52c'est-à-dire que la société s'est dit
05:54mais finalement,
05:55les délinquants sont victimes
05:57d'un système social,
05:58c'est ce qu'on appelle
05:58la décentfance sociale nouvelle,
06:00ou même l'idéologie
06:01de Marc Ancel,
06:03de Robert Banninter,
06:04et dans ces années 70-80,
06:06on a détricoté
06:07tout ce qui permettait justement
06:09d'asseoir l'autorité
06:13et la dissuasion judiciaire,
06:14et après,
06:15il y a une deuxième couche,
06:16c'est avec l'arrivée de la gauche au pouvoir,
06:18c'est clair,
06:19où là,
06:19on a marginalisé l'idée de sanction,
06:22on a rendu exceptionnel
06:23le passage à la prison,
06:25alors tout ça aurait pu avoir
06:27des conséquences pas si dramatiques,
06:28mais on a eu,
06:30ce qui est dramatique,
06:31un effet ciseau,
06:32une absence,
06:32une absence totale de lucidité,
06:34un effet ciseau,
06:35parce qu'au moment où on a fait ça,
06:37et on a donné ses droits
06:38avec un humanisme
06:39bien souvent dévoyé,
06:40il s'est passé quoi ?
06:42On a une massification
06:43de la délinquance,
06:45alors il y a plein de raisons
06:46à cette massification
06:47de la délinquance,
06:48et l'État n'a pas été
06:49à la hauteur,
06:50c'est-à-dire le ministère
06:51de l'Intérieur,
06:52mais aussi la justice,
06:53l'État,
06:54puisque de toute façon,
06:56on n'a pas répondu
06:57aux besoins de sécurité
06:58et de justice,
06:59et qui en plus,
07:00je le redis,
07:01touche les plus défavorisés.
07:02Et vous dites que les faux soyeurs
07:05de la dissuasion judiciaire
07:07sont restés ancrés au XIXe siècle,
07:10convaincus que la misère
07:11était le principal moteur du crime,
07:14pourtant la plupart des études
07:16criminologiques prouvent l'inverse.
07:19Oui, alors je ne vais pas venir
07:21dans les poncifs,
07:22bien évidemment que,
07:27entre guillemets,
07:27la pauvreté,
07:28la misère,
07:29peut favoriser,
07:30d'une certaine façon,
07:31des parcours délinquants.
07:33Mais les statistiques
07:34dans plusieurs pays occidentaux,
07:36en France,
07:37aux Etats-Unis,
07:37en Suède,
07:38montrent que bien souvent,
07:39c'est en période de croissance
07:40que l'insécurité a augmenté.
07:44Et on aurait dû,
07:45de toute façon,
07:46à un moment donné,
07:47prendre en compte
07:48la montée de cette insécurité,
07:51parce qu'elle devient
07:51de plus en plus violente,
07:53et puis tout a explosé.
07:55Les cadres éducatifs,
07:57les cadres moraux ont explosé.
07:59Le service militaire,
08:01qui est un sas,
08:02qui nous permettait,
08:03à un moment donné,
08:04de recevoir toute la cohorte
08:06d'une génération,
08:08moi j'en suis la preuve,
08:09j'étais un décrocheur scolaire,
08:10renvoyé de trois établissements scolaires,
08:12quand je suis arrivé dans l'armée,
08:13ça m'a remis les idées en place.
08:14Je n'étais pas le seul.
08:16Aujourd'hui,
08:17ce sas n'existe plus,
08:20la délinquance des mineurs
08:21a explosé,
08:22on a renoncé en partie
08:23à l'assimilation,
08:25pour parler d'intégration,
08:26et puis on a vu le résultat,
08:30et puis on a voulu marginaliser
08:32la prison,
08:33donc finalement,
08:35on a multiplié
08:36les peines alternatives,
08:38les peines avec sursis,
08:39les rappels à la loi,
08:40etc.
08:41Et on a érodé
08:42la dissuasion judiciaire.
08:44Vous savez,
08:44Emmanuel Macron,
08:45dans la Société Internationale,
08:47en géopolitique,
08:47il dit qu'il faut être craint.
08:49Il dit qu'il est important
08:50d'être craint.
08:51C'est intéressant ce qu'il dit,
08:52parce qu'effectivement,
08:53on n'est pas dans un monde
08:54où les agneaux côtoient les loups
08:56et tout se passe bien.
08:57Non,
08:58les loups bouffent les agneaux.
08:59Et en interne,
09:01dans notre société,
09:03la police,
09:03tout en étant une police
09:04respectueuse des droits de l'homme,
09:07elle doit être crainte.
09:08Et si la dissuasion judiciaire
09:10est flinguée,
09:11ce qui est le cas actuellement,
09:12les policiers n'ont plus d'autorité,
09:15et d'ailleurs même
09:16les porteurs d'autorité
09:17que sont les policiers,
09:17et aujourd'hui,
09:18les magistrats,
09:19se font eux-mêmes agresser.
09:20Et après,
09:21il n'y a plus rien.
09:21C'est le vide,
09:22et c'est la grande bascule.
09:23C'est pour ça que la situation est grave,
09:25et c'est aussi pour ça
09:26que j'ai voulu écrire ce livre.
09:28Oui,
09:28et c'est vrai qu'elle est grave,
09:29André Bercoff,
09:29parce qu'en quelque sorte,
09:31vous le dites clairement
09:31dans votre livre,
09:33les délinquants gagnent
09:34sur tous les tableaux.
09:35Il est possible de violer,
09:37voler, cambrioler,
09:38voire frauder
09:39avec un risque de sanctions minimes.
09:41La fabrique de l'impunité
09:43est un pur scandale,
09:44il faut le dire ouvertement.
09:46Oui,
09:46c'est un scandale,
09:47d'autant que
09:47c'est un vrai scandale,
09:49d'autant que
09:50on pourrait tout à fait faire autrement,
09:53parce qu'il y a des choses
09:54qu'on a bien réussies.
09:55Je vais vous donner un exemple.
09:57Il faut pour ça
09:57une volonté politique,
09:59une stratégie,
10:00et en même temps,
10:01un moment de lucidité,
10:02et il faut que nos élites,
10:04et là je ne fais pas
10:04du populisme pénal,
10:06soient concernées
10:07par ces problèmes.
10:08Parce que vous avez beau avoir
10:09toutes les idéologies
10:10que vous voulez,
10:10quand vous êtes concerné
10:11par l'insécurité
10:13que vous faites agresser,
10:14cambrioler,
10:14ou vivez dans un endroit insécure,
10:16à 100%,
10:17vous changez d'avis.
10:18Moi, je ne crois pas du tout
10:19aux gens qui ne changent pas d'avis
10:21en fonction de...
10:22Si je peux me permettre
10:24cette intéressante
10:25en tout politique
10:26que disait Jamel Débouze,
10:28vous savez ce que c'est
10:28que quelqu'un
10:29qui vote Front National,
10:31c'est quelqu'un
10:31qui était communiste,
10:32qui a été cambriolé trois fois.
10:35Je veux dire,
10:35on a la traduction politique,
10:37mais vous avez tout à fait raison
10:38quand vous dites
10:38que ce qui est important,
10:40c'est que malheureusement,
10:41tous ces gens-là
10:41qui parlent de
10:42vous savez,
10:43tout va bien,
10:44dans le meilleur des mondes,
10:45et pourquoi ces pauvres victimes...
10:46Le bourreau devient victime
10:48et la victime devient bourreau, quoi.
10:50Bien sûr.
10:50C'est ça.
10:51Il y a,
10:52en termes de représentation,
10:54d'abord,
10:54il y a un relativisme
10:55qui s'est mis en place
10:56et il y a eu
10:56une inversion victimaire
10:58et pourtant,
10:59moi,
10:59je suis en faveur
11:00des droits de l'homme,
11:01en faveur des droits de la défense,
11:02mais on est allé trop loin.
11:04Mais pour reprendre,
11:05Mme Alonso,
11:06sur la fabrique de l'impunité,
11:08en 1974,
11:10on s'est aperçu
11:12qu'il y avait 17 000 morts
11:13sur les routes de France
11:14pour une population
11:15de 53 millions d'habitants.
11:17C'est un carnage.
11:18Je ne parle même pas
11:18des personnes handicapées,
11:20traumatisées, etc.
11:21C'est l'équivalent
11:22de la ville de Mazamé.
11:23Donc,
11:24on est allé voir
11:24la ville de Mazamé,
11:25il y a une campagne de presse,
11:27on l'a demandé aux gens
11:28de la ville de Mazoé
11:28de s'allonger par terre
11:30avec des images chocs
11:32que vous pouvez retrouver
11:33et puis,
11:34à partir de là,
11:35le gouvernement de l'époque
11:36a dit maintenant,
11:37de façon préventive,
11:38de façon répressive,
11:40on va s'attaquer
11:40à l'insécurité routière
11:44et on va mettre en place
11:45une politique.
11:46Alors,
11:46on a amélioré,
11:48certes,
11:48les points noirs,
11:50la sécurité des véhicules,
11:51mais surtout,
11:52ce qui a marché
11:52à un moment donné,
11:53c'est quoi ?
11:54C'est le permis à point
11:55et c'est la certitude
11:57d'avoir une amende.
11:58Et aujourd'hui,
11:59alors qu'on n'a pas
12:0053 millions,
12:02mais on a pratiquement
12:0368 millions d'habitants,
12:05je vous rappelle,
12:0517 000 morts en 1974,
12:07aujourd'hui,
12:08on tutoie les 3 000 morts,
12:09c'est toujours trop.
12:09Mais ça veut dire
12:10que de 1974
12:11à aujourd'hui,
12:13grâce à une politique
12:14volontariste,
12:15avec la certitude
12:16de la sanction,
12:17on tape au portefeuille,
12:18on a gagné
12:19500 000 vies.
12:21500 000 vies.
12:22Et puis,
12:23quand,
12:24je vais vous donner
12:24un exemple,
12:25si vous sortez,
12:26vous n'êtes pas,
12:27on n'est pas,
12:27nous,
12:27en termes de danger
12:28aux sociétés sociales,
12:30des délinquants,
12:31mais on peut être
12:31des contrevenants.
12:32Vous allez dans la rue,
12:34là,
12:34derrière Sud Radio,
12:35vous franchissez un stop
12:37ou vous allez être arrêté,
12:39ou vous allez 20 kilomètres
12:40plus haut que la vitesse limitée,
12:42vous allez être arrêté.
12:43On ne va pas vous dire
12:44rappel à la loi,
12:45on ne va pas vous dire sursis,
12:47on ne va pas vous dire
12:48vous allez recevoir une sanction
12:50dans un an.
12:51c'est immédiat.
12:52Vous avez des points en moins
12:53sur votre permis de conduire,
12:55vous payez une amende,
12:56sinon,
12:56au final,
12:57vous avez l'huissier à la maison.
12:58Et c'est pour ça
12:59que la dissuasion marque.
13:01Et c'est ce système,
13:02alors tout n'est pas transposable,
13:03mais c'est cette logique
13:05qu'il aurait fallu
13:06mettre en place
13:09au niveau de la délinquance
13:11de droit commun,
13:11et puis,
13:12il y a une idée de justice.
13:14Le cambrioleur,
13:15par exemple,
13:16à qui on dit,
13:17ok,
13:18vous avez une peine
13:18avec sursis,
13:19mais lui,
13:19il ne paye pas d'amende,
13:20il faut faire payer
13:21l'équivalent
13:22de ce que j'appellerais
13:23un droit de timbre.
13:23Oui,
13:24c'est effectivement,
13:24parce que ce qui est terrible,
13:25c'est qu'il faut quand même
13:26le souligner et le rappeler,
13:27c'est que dans la majorité,
13:28effectivement,
13:29des affaires pénales,
13:30les juges font l'impasse
13:32sur l'amende.
13:33Alors,
13:34parfois,
13:35elle est là,
13:35elle est très peu recouvrée,
13:37c'est-à-dire,
13:37il n'y a pas de vraie volonté
13:38de la recouvrer.
13:40Parfois,
13:41elle n'est pas condamnée,
13:42elle n'est pas clairement prononcée
13:45ou elle n'est pas automatique.
13:47Et puis,
13:47surtout,
13:48il faudrait la rendre
13:50obligatoire,
13:51c'est-à-dire que
13:52vous alliez,
13:53ce qui est très rare,
13:54en prison,
13:55puisque le mot ferme
13:56ne veut plus dire incarcération,
13:57il est confondu avec sursis,
13:58le langage judiciaire
13:59devient illisible.
14:00On n'envoie personne en prison,
14:01sauf si déjà,
14:02c'est assez grave,
14:03quand même,
14:04vous le savez.
14:04Finalement,
14:05les gens sont désinhibés,
14:06c'est une fabrique
14:07de l'impunité,
14:08et surtout,
14:09on le sait tous,
14:10dès qu'on tape
14:11au portefeuille,
14:12de toute façon,
14:14les gens renoncent,
14:15parce que la plupart
14:15des délinquants
14:16font un calcul rationnel.
14:17Si ça vaut le coup,
14:19s'il y a une rentabilité
14:20de l'activité criminelle,
14:21moi,
14:22c'est ce que j'ai pu vérifier
14:23durant les 37 ans
14:24dans la police,
14:25eh bien,
14:25ils vont continuer.
14:26Aujourd'hui,
14:27ça vaut le coup,
14:28parce que c'est un échec collectif,
14:29malgré le fait
14:30qu'on a d'excellents magistrats,
14:32d'excellents policiers,
14:32gendarmes,
14:33ce n'est pas le sujet.
14:35Oui,
14:35c'est pas...
14:35Mais alors,
14:36je vais vous dire,
14:37là,
14:37je vais parler non seulement
14:38au commissaire,
14:38mais aux citoyens,
14:39aux Français,
14:40que vous êtes aussi,
14:41que vous êtes d'abord,
14:43Frédéric Lohse.
14:45Ce que vous posez,
14:46c'est vraiment,
14:46je veux dire,
14:47vous abordez une question
14:48fondamentale,
14:49et qui est vraiment au cœur
14:51de tout ce qui se passe,
14:52et que personne ne pose,
14:54mais vraiment,
14:54vous me l'avez suggéré.
14:55Pourquoi ?
14:58Pourquoi on applique
14:59ce que vous dites
15:00à la route,
15:02au routier,
15:03et on ne l'applique pas
15:04au reste ?
15:04Qu'est-ce qui se passe ?
15:05Qu'est-ce qui s'est passé ?
15:06Droite et gauche confondus,
15:07on ne fait pas de politique,
15:08là.
15:09Qu'est-ce qui fait
15:09qu'aucun gouvernant,
15:12aucun homme politique,
15:13pratiquement,
15:14enfin,
15:14il y a peut-être des exceptions,
15:15mais il n'y en a pas beaucoup,
15:17n'a pas dit,
15:18eh bien,
15:19tolérance zéro
15:20pour la conduite,
15:25la voiture,
15:26le transport,
15:27et absolument tolérance totale,
15:30ou presque,
15:30il faut le dire,
15:31ça fait quand même 50 ans,
15:33pour ce qui se passe,
15:35qui est quand même
15:35aussi grave au moins,
15:37pour les délits,
15:39les incivilités,
15:40les tabassages,
15:42les caillassages,
15:43tout cela.
15:45C'est-à-dire que
15:46tout se passe comme si,
15:48ah oui,
15:48la voiture,
15:49absolument,
15:50la carotte et le bateau,
15:51mais la carotte,
15:52très bien,
15:52et le bateau,
15:53et pour le reste,
15:54comme vous dites,
15:55frappé au portefeuille,
15:56mais regardez,
15:57le narcotrafic,
15:583 milliards de chiffre d'affaires,
16:00que la France,
16:016 milliards,
16:02je ne sais pas,
16:025 milliards,
16:03non mais je veux dire,
16:04qu'est-ce qu'il fait,
16:05franchement,
16:06parce que c'est,
16:07qu'est-ce qu'il fait que là,
16:08ah non non,
16:08au circulaire,
16:09il n'y a d'avoir,
16:10ou presque,
16:11c'est une question quand même de base,
16:13qu'est-ce qu'il fait que dans la tête
16:14des presses qui nous gouvernent,
16:16des autorités,
16:17quelles qu'elles soient,
16:18il y a eu cette,
16:20cette formidable,
16:21je dirais presque schizophrénie,
16:22entre les deux.
16:23Je pense qu'il y a de multiples raisons,
16:25il y a des raisons idéologiques,
16:27on a assimilé le délinquant,
16:29à une victime de la société,
16:32avec une image romantique,
16:34Hector Malot,
16:36sans famille,
16:38Jean Valjean,
16:40voilà,
16:40le voleur vole,
16:42vole parce qu'on est dans une société injuste,
16:44il vole pour se nourrir,
16:46alors qu'aujourd'hui,
16:47ça n'a absolument rien à voir,
16:48mais ces représentations perdurent,
16:50donc il y a effectivement des idéologies
16:53qui sont complètement surannées,
16:55et finalement extrêmement dangereuses,
16:57et ça c'est la première chose.
16:59Et puis la deuxième chose,
17:01qui est très importante,
17:02je pense,
17:02qui n'est jamais soulevée,
17:04c'est,
17:04prenez le cas de la défense nationale.
17:07En matière de défense nationale,
17:09vous avez des évaluations,
17:10vous avez une stratégie,
17:11vous avez une doctrine,
17:12vous avez une commission permanente
17:14de la défense nationale
17:16et des forces armées,
17:17avec des élus
17:19qui sont formés,
17:20des parlementaires,
17:21on a hissé la réflexion,
17:23et donc ça c'est très important.
17:25Et en matière de sécurité,
17:27on est dans trois choses,
17:28la culture empirique de l'urgence,
17:32la culture de la communication,
17:35au détriment de l'action,
17:37l'absence totale de stratégie,
17:39on est dans la réaction.
17:41Donc, la gestion de crise
17:44et être particulièrement agile,
17:45c'est bien,
17:45le ministère de l'Intérieur sait faire,
17:47comme on est bon sur la réaction à la crise,
17:50on est bon sur les...
17:52comment dire...
17:55tout ce qui est événements prévus à l'avance,
17:58les Jeux Olympiques,
17:59un sommet international,
18:00on est bon.
18:00Mais sur la délinquance de droit commun,
18:02on a été mauvais
18:03parce qu'on n'a pas de stratégie,
18:04parce qu'on est dans l'empirisme,
18:06parce que la communication
18:07l'a emporté sur le reste.
18:09C'est pour ça que moi,
18:10je propose,
18:10je ne vais pas faire que des constats déprimants,
18:13qu'on s'inspire de ce qui se fait
18:15au sein de la Défense nationale,
18:17qu'on élabore une stratégie,
18:19qu'on ait une commission parlementaire
18:21sur la sécurité intérieure aujourd'hui,
18:23ça le mérite.
18:23Et qu'on hisse aussi le niveau.
18:25Qu'on hisse aussi le niveau
18:27avec des formations systématiques
18:29de nos élus,
18:31parce que la culture,
18:32moi qui suis pourtant syndicaliste,
18:34de toujours plus,
18:35vous vous rappelez le livre de François de Closet,
18:36toujours plus, de moins, toujours plus,
18:37mais non, à un moment donné,
18:39il faut une stratégie,
18:41il faut une volonté politique.
18:42Et puis,
18:43la police
18:44et la justice
18:46sont deux frères siamois.
18:49Si la justice pénale échoue,
18:51la police ne peut pas réussir.
18:52Si la police échoue,
18:54la justice ne peut pas réussir.
18:55Bien évidemment qu'il faut respecter
18:57le principe d'indépendance
18:59des enquêtes,
19:00d'indépendance de la justice.
19:02Mais pour autant,
19:03on est allé trop loin.
19:04On ne peut pas avoir
19:05des baronies qui s'ignorent.
19:07Et il faut un pilotage
19:08interministériel
19:10en respectant ces principes
19:11qui n'existent pas.
19:12Avez-vous déjà vu,
19:13M. Bercoff,
19:15un Premier ministre dit
19:16je vais réunir
19:16deux, trois fois par an
19:17mon ministre de l'Intérieur,
19:19mon ministre de...
19:20de...
19:21de la justice.
19:22de la justice
19:24et pas simplement
19:25pour des réunions
19:26souvent formelles de salon
19:27avec des bilans préparés
19:29avec des éléments de langage
19:30par des conseils
19:30mais pour dire
19:31on va se fixer
19:32un objectif précis.
19:33Jamais.
19:34Je vais vous donner un autre cas.
19:34Regardez le coup de la délinquance.
19:36Ça ne s'est jamais fait ça ?
19:37Non, non.
19:38Ça ne se fait pas.
19:39Ça se fait des mondanités.
19:40C'est venteux
19:41ou c'est du coup par coup,
19:42one shot.
19:43D'accord.
19:43Alors que ça devrait être piloté
19:45de façon interministérielle.
19:47Chacun est dans son couloir de nage.
19:49Voilà.
19:49Tout en respectant les pratiques de quoi.
19:51En fait, les frères si à moi
19:53sont devenus des frères ennemis.
19:54Il faut le dire.
19:55Alors, ce n'est pas des frères ennemis
19:56parce que les magistrats...
19:57Moi, j'ai beaucoup de respect
19:59pour les magistrats.
20:01Ce n'est pas...
20:02Vous avez vu que dans mon livre,
20:03je ne fais pas partie des policiers
20:05qui de façon paresseuse
20:06vont simplement dire
20:07c'est la faute aux magistrats.
20:08Bien sûr.
20:09Bien sûr qu'il y a des magistrats
20:10qui idéologiquement font du mal.
20:13Bien sûr qu'il y a des magistrats
20:14qui font mal leur travail
20:15ou qui sont en train d'une idéologie.
20:18On l'a vu avec le syndicat
20:19de la magistrature
20:20depuis très longtemps.
20:21qui s'intéressent d'ailleurs
20:23davantage aux gardés à vue,
20:25qui s'intéressent aux mises en cause
20:26et jamais aux victimes.
20:27Mais le problème numéro un
20:29n'est pas celui-là.
20:30Il y a d'innombrables magistrats
20:31pour la plupart d'entre eux
20:32qui font très bien leur travail
20:33avec courage, abnégation.
20:35Le problème, c'est le législateur
20:36et cette absence de stratégie.
20:39C'est pour ça qu'il faut doter
20:41le ministère de l'Intérieur.
20:43Il y a tout à faire.
20:44Je vous donne l'amuse.
20:44Selon vous, excusez-moi Frédéric Close,
20:46une question.
20:47Parlons concret, notamment,
20:48vous ouvrez votre livre
20:49sur l'affaire criminelle,
20:51le meurtre de Philippines.
20:53Cette jeune femme, je rappelle,
20:55de 19 ans,
20:55qui a été tuée le 20 septembre 2024
20:58par un OQTF
20:59dans le bois de Boulogne à Paris.
21:00Vous dites qu'on aurait pu la sauver.
21:03Que si la justice avait simplement
21:05tenu compte des textes,
21:09on l'aurait sauvée, elle,
21:11comme d'autres victimes.
21:13Comment, concrètement,
21:14elle aurait pu être sauvée ?
21:16Mais déjà, quand vous avez
21:17quelqu'un qui...
21:19Vous savez, il y a tellement
21:20de choses à dire.
21:21Le jeune meurtrier
21:24est rentré sur le territoire national
21:26de façon illégale.
21:28C'est du bon sens.
21:30Il ne faut pas rentrer
21:31sur le territoire de façon illégale.
21:33Les premiers,
21:33si on était plus ferme
21:35sur l'accès au territoire
21:38en établissement à frontières,
21:40j'enfonce une porte ouverte.
21:41Mais malheureusement,
21:42on en est là.
21:43Les premiers qui nous diraient
21:44bravo, c'est les immigrés
21:45en situation régulière
21:47qui, eux, ont pris la peine
21:48de respecter le pays
21:49et qui sont rentrés
21:50de façon régulière.
21:51Déjà, pourquoi il est rentré ?
21:52Deuxièmement,
21:53pourquoi on ne l'a pas
21:54immédiatement renvoyé ?
21:56Je veux dire, ça,
21:57c'est la première chose.
21:58Et puis,
21:58il a commis dans un premier temps
22:01le viol d'une...
22:02J'étais dans le Val-d'Oise,
22:03j'étais directeur départemental
22:05et je me suis dit,
22:05c'est bon,
22:06maintenant,
22:07il est emprisonné
22:08pour viol
22:09puisque c'est une affaire
22:11que j'avais suivie
22:11comme directeur.
22:13et puis,
22:14la Sûreté départementale
22:16du Val-d'Oise
22:16avait élucidé cette affaire
22:17avec une victime
22:18d'ailleurs très courageuse
22:19et je me suis dit,
22:20il va partir,
22:21il y aura une OQTF,
22:22il va sortir de prison
22:24et il va quitter le territoire,
22:26laisser passer consulaire,
22:28il repartira au Maroc
22:29et rien n'a été fait.
22:31C'est-à-dire que
22:32notre système
22:33est tellement lâche
22:35au niveau de...
22:36il est désarticulé
22:37et en même temps,
22:38il a tellement de possibilités...
22:40Oui, mais il a tellement
22:41de possibilités,
22:43de nullité,
22:44ce que je disais,
22:45l'exaltation des droits individuels
22:46au détriment
22:46de l'intérêt national.
22:48D'ailleurs,
22:48l'intérêt national n'existe plus,
22:50c'est un vague intérêt général.
22:52Mais on est allé trop loin,
22:54alors, moi,
22:55je ne suis pas un idéologue,
22:56oui,
22:57on est allé trop loin
22:58et ça,
22:58c'est traduit par quoi ?
22:59Par la mort d'une jeune fille,
23:01par quelqu'un
23:02qui sort de prison pour viol
23:03et qui tue une vie humaine,
23:05qui viole
23:05et qui tue une vie humaine,
23:06c'est insupportable.
23:08Parce que ce n'est pas
23:08un fait divers
23:09qu'on érige
23:10de façon hypertrophiée,
23:13c'est véritablement
23:13de façon récurrente
23:15des dysfonctionnements.
23:17Voilà, moi,
23:17je ne suis pas dans un discours
23:18ultra conservateur
23:20avec des rôdos mondiales
23:21de la virilité,
23:23c'est du bon sens
23:24qu'il faut qu'on rétablisse.
23:25Oui, mais le bon sens,
23:26le bon sens,
23:27commissaire,
23:27et vous le savez,
23:28mieux que tout le monde,
23:29demande du courage
23:30et de la volonté.
23:31Le bon sens,
23:32c'est très bien le bon sens,
23:33mais ça ne suffit pas.
23:34Ce n'est pas ça
23:35qui va faire avancer les choses.
23:37Vous voyez, par exemple,
23:38un truc très simple.
23:38Si aujourd'hui,
23:39vous présentez,
23:40vous êtes homme politique,
23:41et vous dites,
23:42moi, je ne veux plus
23:43qu'il y ait une seule personne
23:44qui est entrée illégalement
23:46en France
23:46qui doit y rester,
23:47vous passerez
23:48pour à la droite
23:48d'Adolf Hitler.
23:50Non, mais soyons clairs,
23:51par rapport à ce que
23:52vous venez de dire,
23:53je veux dire,
23:53vous dites,
23:54les immigrés illégaux,
23:56ah, mais regardez,
23:57une actrice,
23:58là, récemment,
23:58encore,
23:58disait,
23:59mais pourquoi on ne l'accueille pas ?
24:00Mais c'est normal.
24:01Marina Sauss.
24:02Oui, pour ne pas la nommer.
24:03Pourquoi on ne l'accueille pas ?
24:04Mais c'est normal,
24:05elle devrait absolument,
24:07on devrait recevoir tout le monde,
24:08ils n'ont pas choisi.
24:09D'accord.
24:10Mais c'est quand même,
24:12voilà, pourquoi ?
24:13Parce que vous revenez
24:13à ce que vous avez dit au départ,
24:14moi, je suis protégé.
24:15Moi, actrice,
24:16moi, showbiz,
24:17moi, il ne m'arrivera rien,
24:19elle pense.
24:20C'est sûr.
24:21Oui.
24:22Aujourd'hui,
24:22si l'insécurité touchait
24:24de plein fouet
24:25nos élites,
24:26Frédéric Claus,
24:27pensez-vous que les discours,
24:29les attitudes,
24:30évolueraient ?
24:31Ce n'est pas que je le pense,
24:32j'en suis à 100% sûr
24:34et je l'ai vu dans ma carrière.
24:36À 100% sûr,
24:37c'est pour ça que je dénonce
24:38quelque part cette hypocrisie,
24:40parce qu'on a abandonné
24:43les...
24:44Je ne vais pas dire
24:46les classes populaires,
24:47mais on les a abandonnées
24:48quand ces classes populaires.
24:49hurlaient en disant
24:50le pouvoir d'achat,
24:51ce n'est pas ça,
24:52il y a trop de chômage.
24:55La gauche jouait le rôle
24:57d'une fonction tribunicienne
24:58pour dire,
24:59écoutez,
24:59entre guillemets,
25:00ce peuple souffrant
25:01qui nous dit
25:02on vit mal.
25:03Et la droite le faisait également,
25:05même si c'était davantage la gauche.
25:07À partir du moment
25:08où ce même peuple,
25:09entre guillemets,
25:10a dit,
25:10attention,
25:11l'insécurité se multiplie
25:13devant notre domicile,
25:15c'est insupportable.
25:16Même dans notre dernier refuge
25:18qui est le domicile,
25:19dans la rue,
25:19dans nos transports,
25:20dans nos cages d'escalier,
25:22on n'est pas en sécurité.
25:25Et là,
25:26ce que vous avez dit,
25:28on les a caricaturés,
25:30on les a surtout abandonnés.
25:32Vous avez des gens
25:32qui ont déménagés.
25:35Et puis,
25:35on les a méprisés,
25:36on les a traités de bof.
25:38Et puis,
25:39surtout,
25:39aujourd'hui,
25:40on ne comprend pas
25:43que l'insécurité,
25:45c'est fondamental.
25:47Parce que les gens se disent,
25:48mais c'est un problème
25:49comme la santé,
25:50l'éducation,
25:50la d'autres.
25:51Mais quand même chez vous,
25:52vous n'avez pas
25:53cet ultime refuge
25:55parce que votre cage d'escalier
25:56est occupé par des dealers,
25:57parce que vous avez peur
25:58que votre voiture brûle dehors,
26:00parce que vous êtes roulotté,
26:01vous voyez,
26:02sans arrêt,
26:02c'est insupportable.
26:03L'insécurité,
26:04c'est un droit fondamental
26:06qui n'est plus assuré,
26:07il faut l'assurer.
26:08Comment rétablir la sécurité,
26:10Frédéric Lohz,
26:11André Bercoff ?
26:11On en parle dans un instant
26:13sur Sud Radio.
26:14Sud Radio,
26:15l'état André Bercoff,
26:16Céline Alonso.
26:18De retour sur Sud Radio
26:19avec le commissaire de police
26:20Frédéric Lohz,
26:21André Bercoff.
26:22Il publie
26:23Faillard,
26:24insécurité,
26:25stop à la descente aux enfers.
26:27Alors,
26:27dans ce livre,
26:28vous dites,
26:28Frédéric,
26:29qu'on ne connaît pas
26:30le coût réel
26:31de la délinquance
26:32pour la société.
26:33Pourquoi il n'y a pas eu
26:34d'études sérieuses
26:35sur ce sujet ?
26:36D'abord,
26:36quel est ce coût ?
26:37Ce serait,
26:38même si on ne se connaît pas réellement,
26:40est-ce qu'on peut le chiffrer ?
26:41Même grosso modo,
26:42je ne demande pas
26:43un chiffre précis,
26:44mais c'est de quel ordre ?
26:46Alors,
26:46il y a un économiste
26:48qui s'appelle Jacques Bichaud
26:49qui avait fait une étude
26:51il y a une douzaine d'années
26:52et qui coût direct,
26:55indirect,
26:55150 milliards par an.
26:57Par an ?
26:58Ce n'est plus en pourcentage...
26:59Non, bien sûr.
27:00150 milliards par an.
27:01Je pense qu'aujourd'hui,
27:02c'est beaucoup plus
27:03et ce coût,
27:05il est énorme
27:06parce qu'il y a le coût direct
27:08parce qu'on va le payer ce coût.
27:09On va développer
27:10les polices municipales,
27:11la sécurité privée,
27:12on va acheter une alarme,
27:14on va...
27:14Voilà.
27:15Toute la prévention situationnelle,
27:17ça a un coût.
27:17Et puis,
27:18il y a le coût sur la confiance,
27:20comme je vous le dis.
27:21et puis,
27:22vous avez aussi un coût indirect.
27:23Vous êtes dans des quartiers
27:24où il y a eu des violences urbaines.
27:25Je vais vous donner un exemple.
27:26Moi,
27:27j'ai géré ça dans ma carrière.
27:29Je voyais des gens en pleurs
27:30qui me disaient
27:30mais moi,
27:30j'ai acheté mon appartement
27:32ou ma maison.
27:33Maintenant,
27:34la réputation numérique,
27:35la réputation de la maison,
27:38de l'appartement,
27:39est morte
27:40parce que vous allez sur Google,
27:42vous tapez,
27:43alors,
27:43telle ville,
27:43je ne vais pas donner la ville
27:44pour ne pas les stigmatiser,
27:45et bien,
27:47ça devient invendable.
27:48Alors,
27:48le coût de la délinquance,
27:49parce que nous sommes
27:50totalement irresponsables,
27:52si justement,
27:52on avait une stratégie,
27:54on commencerait aussi
27:55par élaborer
27:56parmi le coût de la délinquance.
27:58Ça coûte combien ?
27:59On ne le connaît pas
28:01et on mettrait en parallèle
28:02le coût de la délinquance.
28:04On affinerait ça.
28:05On pourrait demander,
28:05par exemple,
28:06à l'INSEE,
28:06à la Cour des Comptes
28:07de le faire
28:08et d'affiner une méthodologie.
28:10Et puis,
28:10on mettrait ça en parallèle aussi
28:12avec le coût des forces de sécurité
28:13et de l'administration pénitentielle.
28:15Bien sûr.
28:15Bon.
28:16Et ça permettrait
28:17de responsabiliser tout le monde.
28:18Je vais vous donner
28:19un autre exemple.
28:20En termes d'études,
28:21pour ça que là-dessus,
28:22on est mauvais,
28:23on n'a aucune étude
28:24sur la sortie de la délinquance,
28:26la désistance.
28:27C'est-à-dire que,
28:27quand moi,
28:28j'ai voulu m'intéresser
28:28à comment et pourquoi
28:30on sort de la délinquance,
28:32à part un chercheur,
28:33un seul,
28:34un chercheur français
28:35qui s'appelle Marwan Mohamed
28:36qui a travaillé là-dessus,
28:38sinon,
28:38c'est pas un débat.
28:40Ah, il n'y a rien.
28:41Non, il n'y a pas grand-chose.
28:42Comment on peut sortir
28:42de la délinquance,
28:43comment on sort ?
28:44Non, mais c'est pas documenté.
28:45C'est pas sérieusement documenté.
28:47Comment vous l'expliquez ?
28:49Mais parce que,
28:50je vous l'ai dit,
28:51toutes les questions de sécurité
28:52n'ont jamais été
28:54traitées sérieusement.
28:55Elles ont été traitées
28:56dans l'urgence,
28:57de façon empérique,
28:58et ces derniers temps,
28:59sous la forme
28:59d'une communication
29:00qui primait
29:02sur l'action.
29:03Donc, c'est pas sérieux.
29:05Et donc, aujourd'hui,
29:06alors que la sécurité
29:07monte beaucoup plus
29:08qu'il y a, par exemple,
29:0930 ans,
29:10il est nécessaire
29:11qu'il y ait une stratégie.
29:12Par exemple,
29:13qu'il y ait une étude
29:13sur le coup de la délinquance,
29:15une étude sur la sortie
29:17de la délinquance.
29:17Pourquoi les gens sortent ?
29:18Comment ils sortent ?
29:19À quel âge ils sortent ?
29:20Pour quelles raisons ?
29:21Est-ce que c'est parce qu'à 25 ans,
29:23la maturation du cerveau
29:24se fait,
29:25parce qu'on est allé
29:26en garde à vue
29:26et en prison,
29:28donc finalement,
29:28la dissuasion a joué
29:29parce qu'on rencontre l'amour,
29:31parce qu'on trouve du trou,
29:32du boulot ?
29:32Ça serait intéressant,
29:34parce que pour mieux
29:34prévenir la délinquance,
29:35je vais vous donner
29:36un autre exemple.
29:37On n'évalue jamais
29:38la prévention de la délinquance.
29:39On va me dire,
29:40mais c'est impossible.
29:41C'est absolument faux.
29:42C'est possible.
29:43Je suis prêt à débattre
29:43avec n'importe qui.
29:44C'est-à-dire que les maires
29:45qui ont, en gros,
29:48la responsabilité
29:49de la prévention
29:49de la délinquance,
29:51déploient des budgets.
29:52Il y a parfois des choses
29:52très bien qui se font.
29:54C'est jamais évalué.
29:55Et dans des précédentes fonctions,
29:57quand j'ai proposé
29:57qu'on évalue
29:58les politiques de prévention
30:00de la délinquance
30:01pour voir celles qui marchent,
30:02celles qui ne marchent pas,
30:03c'est quand même passionnant
30:04de voir ce qui marche.
30:05On m'a dit,
30:05si l'État va évaluer
30:07une municipalité
30:08qui est autonome,
30:10article 72 de la Constitution,
30:12libre administration,
30:13ça va être jugé
30:14comme quelque chose
30:15de politique,
30:16suspect,
30:17mais c'est une aberration.
30:19Faisons une inspection commune,
30:21collectivité,
30:22territoire et l'État,
30:23évaluons les politiques
30:24de prévention
30:25de la délinquance
30:26qui marchent.
30:27Regardons la sortie
30:29de la délinquance,
30:30documentons-la,
30:31faisons travailler
30:32nos universitaires.
30:33Quant au coût
30:33de la délinquance,
30:34que la Cour des Comptes
30:35et l'INSEE
30:36s'y mettent.
30:37Et là,
30:37ça va être intéressant.
30:38Et ça fait partie
30:39de ce que je préconise,
30:41c'est-à-dire,
30:42enfin,
30:42une stratégie.
30:44Regardons ce qui se fait
30:45au niveau de la Défense nationale.
30:46Mettons ensemble
30:46tous les concernés
30:47et qui travaillent.
30:48Et puis une stratégie
30:49comme...
30:50Vous imaginez
30:51la Défense nationale
30:51qui dirait
30:52dans deux mois,
30:54on verra,
30:54ou on réagit en fonction
30:55de ce qui se passe
30:56à la télé,
30:57à la radio.
30:58Eh bien non,
30:58en permanence,
30:59sur le temps long,
31:00ça n'empêche pas
31:01d'avoir une agilité
31:02et une réactivité.
31:03On a une stratégie.
31:04Aujourd'hui,
31:04elle n'existe pas.
31:06Et moi,
31:06j'appelle
31:07à ce qu'on travaille
31:07sérieusement
31:08sur ces questions
31:09qu'on change
31:09de braquets
31:10et de méthodes.
31:11Oui.
31:11Alors,
31:11dans votre livre,
31:12vous soulignez
31:13une autre aberration
31:14qui m'a interpellé,
31:15à savoir
31:15le suivi des sorties,
31:17des sortons de prison.
31:19Vous dites que la police
31:20ne dispose que très rarement
31:21d'informations
31:22sur eux
31:23lorsqu'il s'agit même
31:25d'individus connus
31:26pour des faits
31:27très graves.
31:28C'est paradoxal, là.
31:30Vous savez,
31:31là aussi,
31:32regardez le fait
31:33que ces questions
31:34n'aient jamais été
31:35traitées sérieusement.
31:36Vous savez qu'on a créé
31:37une direction
31:38du renseignement pénitentiaire,
31:39je crois,
31:39en 2017.
31:40Mais on aurait dû
31:41la créer il y a 50 ans.
31:44Vous avez des gens
31:45qui sont enfermés
31:45et qui sont dangereux,
31:47grande criminalité,
31:48des islamistes,
31:49mieux vaut tard que jamais.
31:51Alors,
31:51effectivement,
31:52quand les délinquants,
31:53petits et moyens délinquants,
31:54sortent,
31:55ça serait intéressant
31:56pour les policiers
31:56et les gendarmes
31:57de savoir
31:57un tel va se réinsérer
32:00parce qu'on sait
32:00qu'il a indemnisé les victimes,
32:02qu'il a changé
32:02d'état d'esprit,
32:03qu'il a un projet
32:04de réinsertion professionnelle
32:05sérieux,
32:06et pas juste faire
32:07de la poterie
32:08ou de la méditation,
32:10même si c'est intéressant aussi.
32:11Là,
32:12on n'a pas d'informations
32:13ou alors ça se fait
32:14au compte-gouttes
32:15ou sous le manteau
32:16ou de façon artisanale.
32:17Il faut l'afficher,
32:18il faut qu'il y ait
32:19un suivi
32:20des sortants
32:21de prison,
32:22notamment ceux
32:22qui risquent
32:23d'être le plus dangereux
32:24pour la société,
32:25sur les atteintes
32:26aux biens,
32:27sur les atteintes
32:27aux personnes
32:28et c'est tout à fait normal.
32:30Alors,
32:30vous avez un service
32:30qui fait ça,
32:31qui est l'ESPIP,
32:32les services de probation
32:33et d'insertion,
32:34mais il faut travailler
32:35davantage avec la police.
32:36Il faut arrêter
32:37de faire en sorte
32:39d'opposer
32:39dans leur culture aussi
32:41les policiers,
32:42les éducateurs.
32:43Moi,
32:43je dirige une association
32:44de prévention
32:44de la délinquance
32:45qui s'appelle
32:45Jeunes et Engagés
32:46qui travaille sur le civisme.
32:48Je travaille
32:48avec un éducateur
32:49extraordinaire
32:50et on travaille
32:50très bien ensemble
32:51et pourtant,
32:52on a deux façons
32:52de penser
32:53souvent différentes.
32:54On a cassé
32:56tous les biais
32:57qu'on avait,
32:58toutes les représentations
33:00et tous les préjugés.
33:01Einstein disait
33:02qu'il est plus facile
33:02de dissoudre un atome
33:03qu'un préjugé.
33:04Il y a beaucoup d'éducateurs
33:05qui ont des préjugés,
33:06beaucoup de policiers
33:07qui ont des préjugés.
33:08La lutte contre la délinquance
33:10fait qu'on doit
33:11travailler davantage ensemble.
33:13Et oui.
33:13Vous,
33:13vous proposez justement
33:14de transférer
33:15l'administration pénitentiaire
33:17au ministère de l'Intérieur.
33:19Oui,
33:19alors,
33:20on peut la laisser
33:21au ministère de la Justice,
33:22je ne dis pas
33:23que j'ai absolument raison,
33:24mais si on la transfère
33:25au ministère de l'Intérieur,
33:26il y a des avantages
33:27aujourd'hui.
33:28Premièrement,
33:28vous avez vu
33:29ce qui s'est passé
33:29avec Mohamed Amra
33:30et ses deux gardiens
33:32de prison
33:33qui ont été assassinés,
33:35tués.
33:36Oui,
33:36quand il a été transféré
33:37au tribunal,
33:38etc.
33:38Là,
33:39d'abord,
33:39tout ce qui est
33:40transferment,
33:41garde détenu,
33:42garde détenu hospitalisé,
33:43etc.,
33:44si c'est au ministère
33:45de l'Intérieur,
33:46ça serait plus fluide,
33:46les chaînes d'information
33:47seraient plus courtes.
33:48Le renseignement
33:50qui joue un rôle fondamental
33:51également,
33:52éviterait dans un tortillard
33:55que les informations
33:58remontent plus lentement
33:59serait directement intégré,
34:01davantage professionnalisé.
34:03Et puis,
34:03aujourd'hui,
34:04est-ce que le métier
34:05de l'administration pénitentiaire
34:07doit absolument rester
34:08au sein du ministère
34:09de la Justice ?
34:10Certains vont nous dire oui.
34:11Moi,
34:11je ne suis pas sectaire,
34:12je dis pourquoi pas.
34:13Mais je dis qu'il y aurait
34:14peut-être plus d'avantages
34:15à ce que ce soit
34:16au ministère de l'Intérieur,
34:17on pourrait mutualiser
34:18des fonctions,
34:19éviter des dysfonctionnements,
34:20optimiser le renseignement.
34:21Oui,
34:22alors je vais vous dire
34:22simplement,
34:23et vous le savez très bien,
34:24ça ce serait bien
34:25si le ministère
34:26de l'Intérieur
34:26et de la Justice
34:27travaillait vraiment ensemble.
34:29Zatis de question
34:30et c'est un vieux pieux
34:31parce que,
34:32avant de parler
34:32de la sortie de prison
34:33et c'est très important,
34:35c'est mettre
34:36les multirécidivistes
34:37en prison.
34:37Je veux dire
34:38que quand on voit
34:39tous les jours,
34:39tous les jours,
34:40on a Trump,
34:40monsieur L qui a fait ça,
34:42c'est un multirécidiviste
34:43et on l'a mis
34:43dans les travaux
34:44d'intérêt général.
34:46À un moment donné,
34:47il faut arrêter
34:47la plaisanterie,
34:48alors il n'y a pas que ça
34:49bien sûr,
34:50mais il y a ça,
34:51vous savez,
34:51ce que vous dites
34:52et c'est fondamental,
34:53c'est pour ça
34:53que votre livre
34:54est très important,
34:55commissaire Frédéric Lowe,
34:57c'est parce que
34:57vous posez
34:58les responsabilités
34:59et vous dites
34:59voilà ce qui se passe
35:01et voilà pourquoi
35:01la machine est grippée.
35:03On va en reparler
35:04je crois après
35:04une petite pause.
35:05Et oui,
35:05on va en reparler
35:06dans un instant
35:07sur Sud Radio
35:07avec Frédéric Lowe,
35:08commissaire de police.
35:10Comment retrouver
35:11le sens de la sanction ?
35:13On en parle
35:13dans un instant
35:14sur Sud Radio.
35:15À André Bercoff,
35:16Céline Alonso.
35:17Nous sommes toujours
35:18avec le commissaire
35:19de police Frédéric Lowe
35:20qui publie
35:21Insécurité.
35:22Stop à la descente
35:23aux enfers
35:24aux éditions Fayard.
35:25Frédéric Lowe,
35:27quelles solutions
35:28concrètes,
35:29profondes,
35:30fortes vous proposez
35:31pour sortir
35:31de l'insécurité ?
35:33Imaginez,
35:34il faudrait
35:34une journée entière
35:35pour répondre à ça.
35:38Il y a des solutions
35:39qui relèvent
35:39de la justice,
35:40d'autres qui relèvent
35:40des politiques publiques
35:41de sécurité
35:42de la police,
35:42d'autres qui relèvent
35:43du civisme
35:44ou de l'éducation
35:45et surtout,
35:47la plus importante
35:47des solutions,
35:48c'est la stratégie
35:49et l'articulation
35:50de tout ça
35:51qui n'est pas fait,
35:51qui est éclaté.
35:53Alors déjà,
35:53il faut que le langage
35:55judiciaire
35:56pour que la justice
35:58soit dissuasive
35:58redevienne lisible.
35:59Il ne l'est pas.
36:00Quand on sait
36:01que peine de prison ferme,
36:02ferme ne veut pas dire
36:03incarcération,
36:04donc les gens confondent
36:05avec sursis.
36:06On a aujourd'hui
36:07un code de l'application
36:08des peines,
36:09ce qui n'existait pas avant.
36:10D'ailleurs,
36:10on est un des rares pays
36:11au monde
36:11à avoir juste
36:12l'application des peines
36:13qui est devenu monumental,
36:15d'une extrême complexité.
36:17Donc,
36:17il faut simplifier
36:18les peines,
36:19les simplifier
36:20pour les délinquants,
36:23les simplifier
36:23pour les magistrats
36:24et les simplifier
36:25pour établir
36:26la dissuasion judiciaire.
36:28Il faut revenir
36:28au principe
36:29de Beccaria,
36:30la certitude,
36:31la rapidité
36:32de la sanction
36:32et je rajouterai
36:33il faut taper
36:34au portefeuille.
36:35En plus,
36:36on en a déjà parlé
36:37de la peine
36:38avec sursis
36:39ou de la peine
36:41de prison ferme
36:41qui pour moi
36:42veut dire
36:42incarcération
36:43parce qu'il faut
36:44simplifier tout ça.
36:45Il faut systématiquement
36:46qu'il y ait
36:48une sorte
36:49d'amende
36:50obligatoire
36:51avec un service
36:52de recouvrement
36:52et là,
36:53ça va être dissuasif.
36:54Que les gens
36:54soient solvables
36:55ou pas,
36:56ils seront toujours
36:56un jour solvables
36:58et puis avec le principe
36:59de se dire
36:59qu'ils ne sont pas
37:01solvables,
37:01on ne ferait jamais rien.
37:02Pour les automobilistes,
37:03on ne se pose pas
37:03cette question.
37:04Et que faire,
37:05par exemple,
37:06pour désengorger
37:07les tribunaux ?
37:07Là aussi,
37:09il y a plein de choses
37:09à faire.
37:10Il faut simplifier
37:11la procédure pénale.
37:12On a ouvert,
37:14on a multiplié
37:15les nudités.
37:17C'est vraiment,
37:18on est devenu des...
37:19On a multiplié
37:20les nudités
37:21pour plein de raisons
37:22et aujourd'hui,
37:24donc,
37:24les procédures
37:25sont devenues
37:26ultra-formalistes.
37:27elles risquent
37:27de sauter
37:28à tout moment.
37:29On a réduit
37:30l'initiative
37:30des policiers,
37:31c'est des procédures
37:32kafkaïennes,
37:33on a réduit
37:33leur autonomie
37:34parce qu'on a
37:35un principe général,
37:36on n'ose pas le dire,
37:37on ne leur fait pas confiance.
37:39Donc,
37:39ils sont mis
37:39sous tutelle,
37:40et bien,
37:40on a le résultat.
37:42Le résultat,
37:43c'est que
37:43les commissariats
37:45sont embouteillés,
37:46plus personne ne veut
37:47faire de la procédure
37:48dans les commissariats,
37:50ce qui est fou.
37:51Les gens avaient lu
37:51des livres de Siménon,
37:53avaient vu Colombo
37:53à la télé,
37:54le commissaire Maigret,
37:55et aujourd'hui,
37:55ils ne veulent plus
37:56faire de la procédure.
37:57Mais c'est un échec total.
37:59C'est complètement fou.
38:00On rentrait pour ça.
38:01Pour autant,
38:02bien sûr qu'il faut
38:03un contrôle de la police.
38:04Toutes les administrations
38:05régaliennes,
38:05dépositaires d'autorité publique
38:07doivent être contrôlées.
38:08Mais là,
38:08on est passé
38:08d'un extrême à l'autre.
38:09C'est pour ça que je dis
38:10qu'il faut agir
38:11sur tous les leviers.
38:12Il faut une politique
38:13de prévention de la délinquance
38:14exigeante.
38:15Il faut qu'elle soit évaluée.
38:17Sérieusement.
38:18Mais pour autant,
38:19je crois à la prévention
38:19de la délinquance.
38:20il faut la centrer
38:21sur l'échec scolaire.
38:23J'ai cité le cas
38:24de l'association
38:24Jeune et Engagée.
38:25Les auditeurs vont se renseigner
38:26qui fait,
38:27dans les collèges
38:28et les lycées,
38:30jouer des procès pénaux
38:31aux gamins.
38:31Donc,
38:31il y a un aspect ludique.
38:33Mais en même temps,
38:34ils apprennent
38:34à se responsabiliser,
38:35à voir comment fonctionne
38:37la justice,
38:37la loi,
38:38ce que peut ressentir
38:39une victime.
38:39C'est assez intelligent.
38:41Vous voyez,
38:41c'est des systèmes
38:41de prévention.
38:42Il y a des sociétés,
38:43la parentalité,
38:45qui sont faits,
38:46par exemple,
38:46dans la ville d'Orléans
38:48qui fonctionnent très bien.
38:49Et puis moi,
38:50il faut simplifier la procédure.
38:51Il faut un choc de simplification.
38:53Aujourd'hui,
38:53avec l'intelligence artificielle,
38:54il faut le faire.
38:55Et puis,
38:56il faut qu'on modifie
38:57la procédure pénale,
38:58y compris au niveau européen.
39:00Et pourquoi on n'y arriverait pas,
39:01Conseil constitutionnel ?
39:02Attendez,
39:03on est un grand pays.
39:04C'est le peuple qui est souverain.
39:05La Cour suprême,
39:06c'est le peuple.
39:06Mais c'est le peuple
39:07qui est souverain.
39:08Le principe de la souveraineté
39:09réside dans la nation.
39:12Les fonctionnaires
39:13que nous sommes,
39:14article 15
39:14de la Déclaration des droits de l'homme,
39:15on est redevable.
39:17Tout agent public
39:17est redevable de son administration,
39:19y compris la justice,
39:20comme les policiers,
39:21mais les juges aussi.
39:22Donc,
39:22il faut arrêter
39:23de raisonner en silo.
39:24On peut respecter
39:25le principe d'indépendance
39:25de la justice
39:26et avoir un pilotage exigeant,
39:29comme on l'aurait
39:29pour la santé.
39:30On ne va pas dire
39:30vous allez à l'hôpital,
39:31peut-être que vous allez sortir mort,
39:33peut-être que vous allez sortir
39:34plus malade,
39:34peut-être que ça va bien marcher.
39:36Non,
39:36il faut des exigences.
39:38Il faut des exigences
39:39avec l'argent public
39:40et quelque chose
39:40qui est fondamental.
39:41Et puis moi,
39:42je propose aussi
39:43qu'on rétablisse clairement
39:44un service national,
39:46universel,
39:47hommes et femmes,
39:47avec un patriotisme intégrateur,
39:49pas un nationalisme,
39:51mais orienté,
39:52pas un schmulblik,
39:53un ovni
39:53où on fait un peu de tout,
39:55orienté vers
39:56une formation militaire
39:57et une formation policière.
40:00Et ce qui permettrait
40:01à ces jeunes
40:02de bénéficier,
40:03par exemple,
40:03une priorité
40:04sur des formations
40:06ou des gratuités
40:07de formation,
40:07une priorité à l'emploi,
40:09des points de retraite,
40:10passer des permis,
40:11quelque chose d'incitatif.
40:13Il faut apprendre
40:14à faire nation.
40:15Sinon,
40:16les gens
40:16vont se réfugier
40:17dans des communautés.
40:19Et c'est un des vannes.
40:19Ce qui est déjà
40:20bien parti.
40:21Attendez,
40:21commissaire Frédéric Lohz.
40:23Moi,
40:23je renvoie à votre livre
40:24parce que malheureusement,
40:25on arrive en fin d'émission
40:26et on vous reprendra,
40:28mais on vous reprendra,
40:29on pourra en parler des heures.
40:30Je voudrais savoir,
40:31voilà,
40:31le commissaire Frédéric Lohz,
40:32lisez insécurité,
40:34stop à la descente aux enfers,
40:36parce que c'est pourquoi
40:37il fait partie
40:38de ces personnes
40:39qui ne veulent pas
40:40qu'on meure guéri.
40:41Qu'on guérisse
40:42avant de mourir.
40:44Pas de fatalisme.
40:45Pas de fatalisme.
40:46Frédéric Lohz,
40:47merci d'être venu
40:47sur Sud Radio.
40:48André Bercoff,
40:49on se retrouve
40:50vendredi prochain
40:52sur Sud Radio
40:52de 12h à 14h
40:54pour un nouveau
40:55rendez-vous hebdomadaire.
40:57La France dans tous ses états,
40:59André,
40:59un talk sociétal et culturel
41:01que nous aurons le plaisir
41:02de faire ensemble, André.
41:03Moi,
41:04je ne suis pas la République,
41:05c'est moi,
41:05ou la France,
41:05c'est moi,
41:06bien sûr,
41:07dans tous mes états.
41:08Voyons,
41:08on va faire quelque chose
41:09d'assez nouveau,
41:10je crois,
41:11c'est-à-dire qu'on va parler,
41:12on va faire les humeurs
41:13de la semaine,
41:14on va extirper quelque chose
41:17qu'on a complètement oublié,
41:18la France de l'esprit critique,
41:20la France de l'humour,
41:21la France de,
41:22avec ces textes extraordinaires
41:24de pamphletaires qu'on a,
41:25d'humour, etc.
41:26la France qui n'a pas oublié
41:28l'esprit critique.
41:29Parce que ce qui est extraordinaire
41:31aujourd'hui,
41:31c'est que le politiquement correct
41:33et la pensée d'It-Walk
41:34a complètement envahi
41:36les cerveaux,
41:38les mentalités, etc.
41:39On croit qu'on ne peut plus rien faire.
41:40Et ce sentiment
41:41et cette espèce de politique
41:43de l'impuissance organisée
41:45et institutionnalisée,
41:46il faut l'arrêter.
41:47Alors,
41:47avec nos petits moyens,
41:48avec nos faibles moyens,
41:50on va essayer d'y arriver.
41:50Et puis, Céline,
41:52on va évidemment continuer
41:53les entretiens
41:54avec des gens
41:55tout à fait différents.
41:56Et des gens,
41:57je vais vous dire,
41:58notre spécialité,
42:00c'est des gens
42:00qui savent ce dont ils parlent.
42:02Vous savez que l'espèce,
42:03comme disait Audiard,
42:04il y a des poissons volants,
42:05mais ce n'est pas
42:06la majorité de l'espèce.
42:07Et bien,
42:07ceux-là,
42:08ce sont les poissons volants
42:09qu'il prend,
42:10parce que,
42:11comme Frédéric Lose,
42:12ils parlent de ce qu'ils connaissent.
42:13Ce qui est déjà pas mal
42:15en ces temps troublés.
42:16Et oui,
42:17donc,
42:17chers auditeurs,
42:18tous les vendredis à présent,
42:2012h-14h,
42:21la France dans tous ses états.
42:24Tout de suite,
42:24vous retrouvez...
42:25Et moi,
42:25et moi,
42:26attendez avant tout de suite,
42:27moi je vais vous dire
42:27que je ne quitte pas
42:28Sud Radio,
42:29j'ai passé 8 ans,
42:308 ans formidables,
42:31passionnants,
42:32où on a ouvert
42:33le champ des possibles,
42:34vraiment,
42:34et on s'est battu
42:35contre tous les préjugés
42:36du Covid à la Russie
42:38en passant par le climat.
42:40Je vais sonner le toxin
42:41pendant un moment,
42:43mais on se retrouve ici,
42:44Céline,
42:45comme vous avez dit,
42:46tous les vendredis,
42:47midi-14h.
42:47Midi-14h,
42:49tout de suite,
42:49vous retrouvez Brigitte Laé
42:50sur Sud Radio.
42:52Sud Radio.
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