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  • il y a 5 jours
À LA UNE / Une rentrée parlementaire... sans gouvernement !

Le 1er octobre 2025, les députés ont voté pour élire les membres du bureau de l'Assemblée nationale, organe de direction stratégique chargé d'organiser les travaux parlementaires. Ce renouvellement intervient dans un contexte marqué par l'absence de gouvernement formé et à l'approche de la date limite du dépôt du projet de loi de finances. Après des débats en interne, les députés du socle commun se sont mis d'accord pour voter pour une liste bloquée de six vice-présidents, représentative de la tripartition de l'hémicycle : deux postes ont été accordés au Nouveau Front Populaire, deux aux partis proches du Président de la République et deux au RN. Cette élection a ainsi acté le retour du Rassemblement national aux postes clés de l'Assemblée puisque Sébastien Chenu et Hélène Laporte ont été élus vice-présidents. Cette rentrée parlementaire marque-t-elle une étape supplémentaire dans la stratégie de « normalisation » du RN ?

Invités :
- Mathieu Plane, économiste, directeur adjoint à l'OFCE
- Thibaud Mulier, constitutionnaliste, Maître de conférences en droit public à l'Université Paris Nanterre
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP
- En visioconférence : Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, en charge des négociations sur les retraites


Chroniques :
« Les off de Lou » : À quand un nouveau gouvernement ? par Lou Fritel

« Quelle histoire ! » : Condamnation de Nicolas Sarkozy, la riposte des juges par Laurent Guimier

LA QUESTION QUI FÂCHE / Attaques contre les juges : l'État de droit est-il en danger ?

Jeudi 25 septembre 2025, le Tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs avec mandat de dépôt à effet différé. Dans une interview pour le Journal du dimanche (JDD), l'ancien président de la République fustigeait une condamnation qui « violait toutes les limites de l'Etat de droit ». Selon le président du tribunal judiciaire de Paris, Peimane Ghaleh-Marzban, interviewé sur France Inter, ce qui « est une atteinte à l'Etat de droit, ce sont des menaces contre les juges ». Abondant dans son sens, une vingtaine d'avocats ont déposé ce mercredi 1er octobre une plainte contre l'ex-chef de l'Etat pour « outrage à magistrat » et « atteinte à l'autorité de la justice », pointant du doigt ses propos tenus au JDD. L'ancien Président encoure six mois de prison et 7 500 euros d'amende pour « atteinte à l'autorité », et jusqu'à 1 an de prison et 15 000 euros d'amende pour « outrage à magistrat ». Dans quelle mesure peut-on critiquer la Justice en France ?

Invités :
- Ian Boucard, député « Droite Républicaine » du Territoire de Belfort
- Violette Spillebout, députée « Ensemble Pour la République » du Nord
- Colette Capdevielle, députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques

« Chaque Voix compte », votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Adeline François, en prise directe av

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Transcription
00:00:00Musique
00:00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP.
00:00:27On est ensemble pour une heure de décryptage et de débat en direct de l'Assemblée Nationale.
00:00:32Avec à mes côtés ce soir Lou Frittel et Laurent Guignet.
00:00:34Bonsoir à tous les deux.
00:00:36Et merci d'être là tout de suite.
00:00:38C'est le sommaire de Chaque Voix Compte avec Alain.
00:00:40Après 11 semaines de pause, le Parlement a rouvert aujourd'hui.
00:00:44La nouvelle session a commencé avec la bataille pour les postes clés à l'Assemblée.
00:00:48Et dans un certain brouillard aussi en l'absence de gouvernement,
00:00:52on va en parler avec nos trois premiers invités.
00:00:54Elsa Mondingava, journaliste à LCP qui vous a fait vivre cette séance de vote tout l'après-midi sur la 8.
00:01:00Thibaut Mullier, constitutionnaliste et maître de conférence en droit public à l'Université Paris-Nanterre.
00:01:04Bonsoir, merci d'être là.
00:01:06Aux côtés de Mathieu Plan, économiste et directeur adjoint à l'Observatoire français des conjonctures économiques.
00:01:12Et on en parlera aussi avec les off de Lou.
00:01:15Oui, alors on va aller voir qui pourrait composer ce nouveau gouvernement qu'on commence à attendre de pied ferme.
00:01:23À suivre aussi à 20h05, quelle histoire avec Laurent Guimier, quelle image avez-vous choisi ce soir mon cher Laurent ?
00:01:28Eh bien c'est l'image du nouveau président du tribunal judiciaire de Paris
00:01:31parce qu'en coulisses, il a beaucoup travaillé pour que la justice prenne la parole après le jugement Sarkozy.
00:01:37Et je vais vous raconter les coulisses de cette petite révolution.
00:01:40Et ce sera justement le thème de la question qui fâche ce soir.
00:01:44L'état de droit est-il menacé par les attaques contre les juges ?
00:01:47On va en débattre avec Violette Spilbout, députée EPR du Nord,
00:01:51Colette Capdeviel, députée PS des Pyrénées-Atlantiques
00:01:54et Yann Boucard, députée droite républicaine du territoire de Belfort.
00:01:57Nous attendons aussi vos questions et vos réflexions.
00:02:00Vous pouvez flasher le QR code qui va s'afficher ici.
00:02:05Et puis à 20h30, ce sera Bourbon Express, le journal de l'Assemblée nationale présenté ce soir par Valérie Brochard.
00:02:10Voilà pour le menu du soir.
00:02:12Installez-vous confortablement.
00:02:13Chaque voix compte.
00:02:14C'est parti.
00:02:22Bonjour à tous.
00:02:24La séance est ouverte.
00:02:25Il ne s'y était rien passé depuis le 8 septembre et le vote de confiance qui avait entraîné la chute de François Bayrou.
00:02:32L'hémicycle a donc repris vie cet après-midi du 1er octobre avec le début de cette session parlementaire.
00:02:38Drôle de début d'ailleurs avec les députés qui étaient là et puis le banc des ministres qui était vide en bas.
00:02:43La séance du jour était donc consacrée à l'élection du bureau de l'Assemblée nationale.
00:02:47On vous en a beaucoup parlé hier dans Chaque voix compte.
00:02:50Les vice-présidents, les caisteurs.
00:02:52Stéphanie Despierres, le vote s'est tenu en milieu d'après-midi.
00:02:55Scrutin très scruté.
00:02:57Vous l'avez suivi pour LCP.
00:02:59Quels sont ce soir les résultats ?
00:03:01Eh bien tout s'est passé comme prévu, en tout cas comme convenu entre la présidente de l'Assemblée, l'ERN et les quatre groupes du socle gouvernemental.
00:03:10Les députés ont élu dès le premier tour leurs six vice-présidents.
00:03:14Deux de la France insoumise, Clémence Guettet et Nadej Abomangoli.
00:03:18Deux du Bloc central, Agnès Poussier-Vinsbach pour Horizon et Christophe Blanchet du Modem.
00:03:22Et enfin deux vice-présidents rassemblement national, Sébastien Chenu et Hélène Laporte.
00:03:27L'ERN fait donc son grand retour dans les instances de l'Assemblée.
00:03:31Et il en était absent depuis la dissolution alors qu'il est le groupe le plus nombreux dans l'hémicycle.
00:03:36L'ERN a donc voté pour les sinon, même pour les insoumis.
00:03:40Les macronistes d'EPR Horizon, le Modem et la droite républicaine ont fait pareil en votant pour l'ERN.
00:03:46Alors que l'an dernier, les macronistes disaient ni LFI ni ERN.
00:03:50Eh bien cette année, l'objectif c'était que les trois blocs soient représentés au bureau proportionnellement à leur poids dans l'hémicycle.
00:03:57La gauche, elle, a refusé en bloc ce retour du Rassemblement national.
00:04:03Elle veut maintenir le front républicain des législatives ici à l'Assemblée.
00:04:07Alors cet après-midi, elle a essayé de contrecarrer le plomb de Yael Brown-Pivet.
00:04:11Mais ça n'a pas marché lors du vote.
00:04:14Enfin, dernière information, la nomination à des questeurs.
00:04:17Vous savez, ce sont eux qui tiennent les cordons de la bourse au Palais Bourbon.
00:04:21Là, tous les groupes étaient d'accord en amont.
00:04:24Il n'y a donc pas eu besoin de vote.
00:04:26Ce sont donc toujours trois femmes, une socialiste, une macroniste et une députée, les républicaines, qui sont guesteurs de l'Assemblée nationale.
00:04:32Merci Stéphanie.
00:04:33Elsa Mondingava, le RN est donc de retour au bureau de l'Assemblée nationale fondamentalement.
00:04:38Est-ce que ça change quelque chose au fonctionnement du Palais Bourbon ?
00:04:42C'est vraiment le débat qui s'est tenu aujourd'hui entre ceux qui étaient partisans de son retour dans cette instance et ceux qui voulaient l'éviter.
00:04:49Yael Brown-Pivet, elle a fait une vidéo hier où elle disait que le bureau, c'est un syndic de copropriété, ça gère, c'est vraiment des affaires de gestion.
00:04:56C'est vrai qu'on nous parlait vraiment des choses administratives.
00:05:00Alors que d'un autre côté, la gauche notamment disait que le bureau a un poids politique.
00:05:04En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que le bureau, il y a les vice-présidents.
00:05:06C'est ce qu'on voit au perchoir quand ce n'est pas Yael Brown-Pivet.
00:05:09Donc c'est eux qui mènent, qui dirigent la séance. Ils ont quand même un poids important.
00:05:13Ensuite, il y a les caisseurs, c'est ceux qu'on les finance.
00:05:15Il y a les secrétaires également.
00:05:17Et puis quand ce bureau se réunit, il peut décider des groupes d'études, il peut décider des sanctions qui sont données aux députés, des groupes d'amitié.
00:05:23Il peut aussi avoir un avis sur la recevabilité de certaines propositions de loi.
00:05:27La réforme des retraites, la destitution, etc.
00:05:30Donc en fait, la vérité, elle est un peu entre les deux.
00:05:31En tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est un symbole quand même, symbolique dans un terme ou dans un autre, selon si on était d'accord avec ce retour du RN.
00:05:40Thibault Muglet, je vous voyais être agacé par les propos qu'avait pu tenir Yael Brown-Pivet à propos de cette représentation dans les institutions.
00:05:48Non, je ne suis pas agacé.
00:05:49C'est juste que le parallèle avec un syndic de copropriété a insisté sur le caractère d'une gestion administrative de l'Assemblée.
00:05:58C'est un peu excessif, d'autant plus depuis quelques années.
00:06:02Enfin, en tout cas, à partir de 2022, on a vu à quel point les sanctions prononcées par le bureau de l'Assemblée nationale à l'endroit d'un certain nombre de députés étaient beaucoup plus récurrents.
00:06:14Et donc, c'est aussi une instance de sanctions, de police.
00:06:19Et puis après, ça a été très bien dit.
00:06:20La vice-présidence assure la police des débats en hémicycle.
00:06:23Donc, quand ce n'est pas la présidente de l'Assemblée nationale, ils ont un poids qui n'est pas négligeable.
00:06:27Mais est-ce que quand le RN était au bureau, c'est-à-dire avant la dissolution, on voyait qu'il y avait, par exemple, une vice-présidence RN plutôt qu'une vice-présidence à gauche ?
00:06:37Sur la gestion des débats, mais c'est purement subjectif, donc ça n'a pas d'intérêt.
00:06:41Mais je n'ai pas l'impression.
00:06:42En revanche, oui, sur les votes des sanctions et l'ampleur des sanctions, et pour un certain nombre de recevabilité,
00:06:50ce ne sera pas du tout inintéressant de voir si jamais le gouvernement arrive à proposer quelque chose.
00:06:55Ce ne sera pas inintéressant de voir s'il y a des irrecevabilités de principes en matière financière
00:07:01ou sur une proposition de résolution de destitution qui sont décidées.
00:07:04– Et Elsa, il y a d'autres élections demain pour finir d'élire les autres membres du bureau ?
00:07:09– Exactement, il y a les secrétaires demain matin, les caisseurs, on l'a dit, il y a eu un accord, donc ça, il n'y a pas d'élection.
00:07:15Ce qu'on va aussi surveiller, Adeline, ce n'est pas le bureau, mais c'est un peu son corollaire,
00:07:19parce que les accords, ils concernent aussi les commissions.
00:07:22Ça, ce sera demain après-midi, c'est très important, parce que ça ne s'était pas passé comme prévu.
00:07:26Et donc, il va peut-être y avoir des rectifications, chacun va pouvoir observer si tout le monde tient bien les deals,
00:07:31si le Rassemblement national fait penser chez aussi la balance d'un côté ou de l'autre.
00:07:36Ce qu'on sait aussi, c'est que le gouvernement, il surveille vraiment tout ça, il regarde aussi.
00:07:40Est-ce que la droite, le socle commun sont bien alliés ? Comment va jouer le RN, etc. ?
00:07:44Donc, c'est des élections internes à l'Assemblée, mais ça en dit long sur les rapports de force.
00:07:48– Et donc, ce soir, on savait que Sébastien Lecornu regarderait ces élections de près.
00:07:53Quel enseignement il est en train d'en tirer ?
00:07:54– Alors, pour l'instant, a priori, ça s'est passé comme prévu, tout le monde a voté ce qu'il avait prévu de voter,
00:08:01il n'y a pas eu de surprise, les commissions…
00:08:03– Il n'y a pas eu de frondeur ?
00:08:04– Il n'y a pas eu de frondeur, il manque peut-être 7-8 voix au sein du socle commun et de la droite
00:08:09qui ont clairement refusé de voter pour des candidats RN, ce qui n'a pas du tout fait basculer le scrutin.
00:08:13Non, les commissions, ça peut vraiment jouer à une voix près, il y a un absent qui n'est pas là le jour même,
00:08:18il y a un liot, on ne sait pas très bien de quel côté il veut, deux RN qui ont décidé de mettre un peu le bazar,
00:08:24et là, ça peut vraiment changer les choses.
00:08:25Donc, les commissions, demain après-midi, ce sera vraiment intéressant de voir comment ça va s'y venir.
00:08:30– Eh bien, on en parlera demain soir dans chaque voix compte.
00:08:32Cette session parlementaire, on l'a dit, elle commence dans une équation à plusieurs inconnues,
00:08:36à commencer par la composition du futur gouvernement,
00:08:40qui va s'asseoir la semaine prochaine sur les bancs des ministres qui étaient vides cet après-midi.
00:08:44L'entourage du Premier ministre a fait savoir hier soir qu'il prononcerait sa déclaration de politique générale la semaine prochaine.
00:08:51On commence à s'impatienter légèrement, ça commence à faire long,
00:08:56mais heureusement, dans les off de l'eau ce soir, nous avons quelques indiscrétions à vous livrer.
00:09:02L'eau, on a compté, l'horloge tourne, ça fait trois semaines que Sébastien Lecornu est à Matignon.
00:09:09Le gouvernement, c'est pour quand ?
00:09:10– Vous l'avez dit, 22 jours, c'est un record,
00:09:12mais rassurez-vous, Sébastien Lecornu l'a dit aux Parisiens,
00:09:16le gouvernement sera nommé avant le début des travaux parlementaires,
00:09:20donc en l'occurrence, on mise sur un gouvernement resserré de 25 ministres,
00:09:24annoncé en une seule fois, entre jeudi soir et dimanche soir.
00:09:28Alors pourquoi cette date ?
00:09:29Parce que le chef du gouvernement fera sa déclaration de politique générale,
00:09:33vous l'avez dit la semaine prochaine, vraisemblablement mardi,
00:09:35et il veut avoir à ce moment-là une équipe composée autour de lui.
00:09:39Ça n'a pas été une mince affaire, cette composition,
00:09:43donc il n'y avait pas assez de sociétés civiles, pas assez de femmes.
00:09:47Matignon promet du sang d'œuf, mais il promet aussi de la continuité.
00:09:50En réalité, le gouvernement Lecornu, vous l'avez compris,
00:09:53il pourrait bien ressembler presque trait pour trait à celui de François Bayrou.
00:09:56– Malgré le vote de confiance qui a fait tomber François Bayrou il y a presque un mois ?
00:10:01– Ce n'est pas ça constitutionnellement, c'est possible, de toute façon.
00:10:03Souvenez-vous de l'exemple 1962, je rappelle, Charles de Gaulle avait refusé la démission de son Premier ministre,
00:10:09Georges Pompidou, malgré la censure de son gouvernement.
00:10:12Il avait ensuite dissous l'Assemblée nationale, il était revenu avec une majorité encore plus forte,
00:10:16et il avait renommé le même Pompidou à Matignon.
00:10:19Alors n'oublions pas que c'était autre temps, autre mœurs,
00:10:21le prochain gouvernement ne pourra pas compter sur une telle légitimité populaire.
00:10:25– Mais vous êtes en train de nous dire que là, on va reprendre les mêmes et on recommence.
00:10:28– C'est plus ou moins ça, alors en temps d'instabilité politique, financière, budgétaire, internationale,
00:10:34c'est compliqué de faire chavirer complètement le navire et d'installer des novices aux manettes.
00:10:39Vraisemblablement, les proches de Sébastien Lecornu en tout cas disent que le ministre veille aussi
00:10:43à éviter d'abord la guerre au sein du socle commun.
00:10:47Donc là où ça devrait bouger, c'est l'économie, les finances, le budget.
00:10:51Pourquoi pas garder Amélie de Montchalin, d'accord, saluée par les oppositions
00:10:54pour son travail au compte public ?
00:10:56Mais exit Éric Lombard au profit sans doute de Roland Lescure,
00:11:00donc qui est un très proche d'Emmanuel Macron,
00:11:02au même titre que le fure Laurent Saint-Martin et Antoine Armand,
00:11:05tous deux à Bercy sous Michel Barnier.
00:11:08En gros, on assiste au retour du macronisme pur à Bercy.
00:11:11Or, Bercy, c'est le nerf de la guerre, surtout en temps de disette budgétaire.
00:11:16– Et puis un autre poids lourd, à qui l'on pourrait bien désigner la porte de sortie dans les heures qui viennent ?
00:11:21– Eh bien, il s'agit de Manuel Valls, qui pourrait entre autres payer son opposition
00:11:26en Conseil des ministres à Emmanuel Macron sur la reconnaissance sans condition de l'État palestinien.
00:11:31Et ensuite, quelques portefeuilles à surveiller qui devront être pourvues,
00:11:35les relations avec le Parlement et surtout les armées,
00:11:38pour lesquelles on entend les noms de Catherine Vautrin,
00:11:40qui est actuellement au travail,
00:11:41de Benjamin Haddad qui est à l'Europe
00:11:44ou de Jean-Louis Thiriot qui, à un temps, fut ex-délégué aux armées anciens combattants
00:11:49sous Sébastien Lecornu.
00:11:51À moins, quand même, que ce ministère régalien n'échoue.
00:11:54Un proche d'Edouard Philippe, Horizon se sent mal traité dans ses négociations
00:11:59et voudrait peut-être peser un peu plus.
00:12:01– Il ne faudrait pas oublier qu'au milieu de tout ça,
00:12:02Sébastien Lecornu est censé rencontrer les socialistes vendredi
00:12:04pour obtenir éventuellement un accord de non-censure.
00:12:07Il pourrait nommer ses ministres avant d'avoir reçu les socialistes.
00:12:11Il y a un truc qui cloche.
00:12:13– Même si vraisemblablement, ça devrait arriver samedi,
00:12:15manifestement, de dire que ce sera à partir de jeudi soir,
00:12:18ça signifie une chose, les socialistes comptent bien peu dans l'équation.
00:12:22Alors, c'est vrai qu'ils ont dit qu'ils ne voulaient pas rentrer au gouvernement,
00:12:25mais ils se montrent exigeants quand même sur le programme.
00:12:28Ils ont exigé donc la taxe Zuckman
00:12:30ou alors à minima quand même 15 milliards de recettes fiscales supplémentaires
00:12:35sur les hauts revenus.
00:12:36Mais les LR au gouvernement, ils n'entendent pas du tout de cette oreille
00:12:39et ils ne veulent surtout pas travailler avec la gauche.
00:12:42Confère cette ministre démissionnaire,
00:12:43qui me confiait par exemple hier, non sans ironie,
00:12:46« Si nous voulons l'ERN dans un an et demi,
00:12:49ne faisons rien sur l'AME, sur l'immigration et taxons ceux qui bossent. »
00:12:54Donc c'est un lobbying qui a quelques résultats quand même pour l'instant.
00:12:57La feuille de route de Sébastien Lecornu,
00:12:58c'est surtout non à Zuckman,
00:13:00oui à une baisse des impôts en faveur du travail,
00:13:03à une réforme de l'aide médicale d'État,
00:13:04à un sabrage drastique des finances publiques
00:13:07à hauteur de 6 milliards à peu près,
00:13:08et la lutte contre la fraude, notamment sociale.
00:13:11Ça ne vous rappelle pas quelque chose Aline ?
00:13:12Ça ressemble un peu aux exigences du Rassemblement national, non ?
00:13:15Bah bingo !
00:13:16En l'occurrence, Emmanuel Macron, depuis le début, depuis 2022,
00:13:19ne veut surtout pas avoir son mandat de 2017-2022 détricoté.
00:13:24Et en 2017, que disait-il ?
00:13:26À la fin, il ne restera que Le Pen ou moi.
00:13:28Merci Lou.
00:13:30Mathieu Plannes, Roland Lescure, c'est le bon profil dans le contexte actuel pour Bercy ?
00:13:35J'aurais du mal à savoir quel est le bon profil dans le contexte actuel, pour tout vous dire.
00:13:40Moi, ce qui me semble important, c'est effectivement la possibilité d'aller trouver des compromis.
00:13:45Donc, il faut quand même un profil qui est capable de parler de la DLR jusqu'au PS.
00:13:50Mais je pense que la question, elle est sur le fond quand même.
00:13:52Elle est sur le fond, c'est à la fois, est-ce qu'on repart d'un budget Bayrou juste un peu amendé
00:13:58ou est-ce qu'il y a vraiment un changement de fond ?
00:14:00Est-ce qu'il y a une rupture ?
00:14:01Est-ce qu'il y a une rupture ?
00:14:02Est-ce que l'effort reste dans l'intensité qui avait été évoquée ?
00:14:05Alors, les 44 milliards sont très discutés sur la façon de comptabiliser.
00:14:08Bon, bref, ça, c'est autre chose.
00:14:09Mais est-ce qu'on est à peu près sur ces mêmes objectifs d'ajustement budgétaire ?
00:14:13C'est-à-dire que c'était un objectif de 4,6% de déficit public.
00:14:16Est-ce qu'on est entre 4,6%, 4,7%, 4,8% ?
00:14:19Ou est-ce qu'on lèche un peu plus de l'Est ?
00:14:22Est-ce qu'on joue plus sur la fiscalité ?
00:14:24Ça a été ce que vous avez rappelé, c'est qu'apparemment le Parti Socialiste
00:14:27souhaite 15 milliards sur les hauts revenus.
00:14:30Est-ce que les hauts revenus, ça intègre aussi les grandes entreprises ?
00:14:32Parce que je rappelle que l'année dernière, enfin cette année,
00:14:35il y avait une taxe exceptionnelle de 8 milliards sur les grandes entreprises.
00:14:38La question, c'est est-ce qu'elle serait reconduite ?
00:14:39Et donc, est-ce qu'elle pourrait être rentrée dans les 15 milliards ?
00:14:42Ça changerait pas mal l'équation budgétaire.
00:14:44Et puis après, il y a toute la question de l'année blanche,
00:14:47du gel de certaines pensions,
00:14:48y compris du barème de l'impôt.
00:14:51J'allais dire, pour le moment,
00:14:52à quelques jours d'un dépôt d'un budget,
00:14:55on est quand même un peu circonspect.
00:14:57Alors apparemment, tout ça est déjà écrit,
00:14:59puisqu'une première version du projet de loi de finances pour 2026
00:15:02va être transmise dès demain,
00:15:04pour avis, au Haut Conseil des Finances Publiques.
00:15:08Ce projet de loi pourrait ensuite être modifié
00:15:10en fonction des discussions des prochains jours.
00:15:12Mais c'est plutôt bon signe pour tenir le calendrier, non Thibaut Mullier ?
00:15:16C'est plutôt bon signe, puisque le calendrier exige
00:15:21qu'on ait l'adoption d'une loi de finances dans un délai de 70 jours,
00:15:26c'est-à-dire inclut le contrôle du Conseil constitutionnel,
00:15:30qui n'est pas obligatoire, mais qui est systématiquement demandé,
00:15:33et promulgation.
00:15:34Mais ça en dit long, quand même, sur l'état d'impréparation,
00:15:40puisque, en fait, techniquement, c'est un peu difficile, quand même,
00:15:44de faire un projet de loi de finances de rupture,
00:15:47sachant qu'il faut à peu près 7 à 8 mois
00:15:49pour monter un projet de loi de finances.
00:15:52Donc je doute qu'en un mois, un Premier ministre de plein exercice
00:15:55ait les moyens de renverser la table.
00:15:57Il y aura forcément des mesures un peu symboliques,
00:16:00mais il a dû reprendre la copie,
00:16:03et en plus s'appuyer pour opérer ses arbitrages sur un ministre,
00:16:06alors il n'y a pas d'acte juridique qui est adopté,
00:16:08donc ce n'est pas problématique,
00:16:09mais s'appuyer sur un ministre qui est démissionnaire,
00:16:12donc il n'a pas de légitimité pour faire de la politique,
00:16:14et les arbitrages, quand on monte un budget,
00:16:16sont quand même très importants.
00:16:18Mais en tout cas, constitutionnellement,
00:16:20si on va jusqu'à à peu près la mi-octobre,
00:16:22je crois que c'est le 13 octobre,
00:16:23eh bien ça passera.
00:16:25Mais bon, affaire à suivre,
00:16:27on peut aller plus vite avec un 1,49 alinéa 3,
00:16:30et on peut aller avec de l'obstruction.
00:16:32Le Premier ministre, il a quand même levé un peu le voile
00:16:35sur son budget dans un courrier
00:16:37qu'il a adressé hier soir au syndicat.
00:16:39Il assure qu'une amélioration de la retraite des femmes
00:16:41sera inscrite au budget de la Sécu.
00:16:43Ça faisait partie des mesures qui avaient été débattues
00:16:45pendant le conclave sur les retraites.
00:16:46Bonsoir Denis Gravouille.
00:16:48Merci d'être en direct avec nous.
00:16:50Vous êtes le secrétaire confédéral de la CGT
00:16:52et vous êtes en charge du dossier des retraites.
00:16:55D'abord, comment vous réagissez
00:16:56en recevant le courrier de Matignon hier soir
00:16:59et en le lisant ?
00:17:02C'est curieux, mais c'est vraiment un très long courrier
00:17:05pour ne rien raconter d'autre de nouveau.
00:17:08Comme vous le disiez sur la composition du gouvernement,
00:17:11on a vraiment l'impression que c'est du recyclage.
00:17:13Je suis pour le réemploi, mais là, il y a quand même des limites.
00:17:15On a vraiment l'impression qu'on reprend la même politique
00:17:20qui est rejetée par la très grande majorité des Français
00:17:21et notamment par tous ceux qui ont manifesté.
00:17:23Tout ce qu'on nous propose là, c'est des mesurettes
00:17:26ou alors des choses dangereuses, par exemple pour la protection sociale.
00:17:29Et puis, par exemple, sur l'histoire d'améliorer la retraite des femmes,
00:17:34c'est vraiment des miettes.
00:17:35Le vrai problème, c'est la réforme de 2023
00:17:38qui a reculé de deux ans l'âge départ en retraite,
00:17:40qui pénalise particulièrement les femmes.
00:17:41Et là, on va rajouter une amélioration de la pension de 1%
00:17:45pour la moitié des femmes, celles qu'ont eu les enfants.
00:17:48C'est vraiment pas sérieux au moment où, en plus,
00:17:50l'année blanche va peut-être le reprendre
00:17:52en ne permettant pas une revalorisation des retraites
00:17:54en matière d'inflation.
00:17:56Donc, on l'avait dit au moment du conclave,
00:17:58ce sont des miettes et ce n'est pas l'abrogation
00:18:01de la réforme des retraites qui continue à être réclamée
00:18:03par les deux tiers des Français.
00:18:04Dans ce courrier, le Premier ministre dit aussi vouloir poursuivre
00:18:06les échanges autour des enjeux de pénibilité
00:18:08et d'usure professionnelle.
00:18:09Denis Gravouille, il y a un bouger quand même
00:18:12ou il y a zéro grain à moudre pour vous ?
00:18:14Il n'y a absolument rien.
00:18:17Ce sont les petites miettes qui sortaient du conclave.
00:18:19Vous savez ce qu'on en pense quand on était sortis auparavant.
00:18:21Mais de toute façon, soyons sérieux,
00:18:22c'est la CNAV, la Caisse d'assurance vieillesse elle-même,
00:18:25qui dit que ça concerne quelques milliers de personnes.
00:18:28On a 800 000 personnes qui partent en retraite chaque année.
00:18:32Et là, les bougers sont des micro-bougers et sont même parfois des reculs.
00:18:37Donc c'est éventuellement ça qui est prévu.
00:18:39Ce n'est pas à la hauteur de ce qui a fait tomber François Béroud,
00:18:43c'est-à-dire le rejet du plan Béroud.
00:18:46Et le rejet du plan Béroud, c'est demander un budget
00:18:49qui permette à tout le monde de vivre décemment.
00:18:53Donc plutôt que de nous refaire des attaques contre la sécurité sociale
00:18:56avec des baisses sur les franchises, les participations,
00:19:00des attaques sur les services publics,
00:19:01on va nous expliquer combien de postes d'infirmières
00:19:04et combien de postes d'enseignants vont disparaître.
00:19:06Puisque c'est ça la question qu'on a dans ce budget.
00:19:11Donc bien évidemment, il y a toutes les raisons de manifester le 2 octobre
00:19:14et bien évidemment à d'autres moments, puisque ça commence demain.
00:19:18Ça continue demain pour des millions de personnes
00:19:20et ça continuera après si ce budget continue d'être aussi déplorable que les précédents.
00:19:25Est-ce que vous redoutez une certaine démobilisation demain ?
00:19:29Après les deux, il y a déjà eu deux journées d'action depuis la rentrée.
00:19:33Beaucoup disent que demain, il y aura moins de monde dans les rues.
00:19:38Alors ça, c'est le récit qui est en train d'être, qui sort.
00:19:43Parce qu'il y a eu une panique sur les journées du 10 et du 18 septembre.
00:19:4718 septembre, on était plus d'un million de personnes.
00:19:49Même M. Retailleau ne s'y attendait pas.
00:19:51Bon, alors de temps en temps, maintenant, on va nous dire que demain,
00:19:54s'il y a moins de monde, c'est un reflux, les gens rentrent chez eux.
00:19:57Ben non, ce qui se passe, c'est que nous sommes des millions depuis le début septembre.
00:20:02On n'a jamais vu ça dans un contexte de rentrée très incertaine, hors mouvement de retraite.
00:20:10Et surtout, la grande majorité des manifestants et des grévistes,
00:20:14qui ne seront pas forcément les mêmes le 2, le 18 ou les jours suivants,
00:20:18c'est qu'on ne veut pas de ce budget.
00:20:20Et très clairement, il y a un déni de démocratie à vouloir nous imposer la même chose
00:20:24que ce qui a déjà été rejeté de multiples fois.
00:20:26Merci, Denis Gravouille, d'avoir été en direct avec nous ce soir dans Chaque Voix Compte.
00:20:31Sébastien Lecornu promet des mesures autour de la retraite des femmes, sur la pénibilité.
00:20:36Vous aussi, de votre point de vue, c'est des miettes ?
00:20:38Il y a quand même un bouger, non ?
00:20:40On verra déjà le projet de loi de finances.
00:20:43Moi, je suis très curieux de le lire.
00:20:45En plus, là, c'est plus sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
00:20:49Mais, encore une fois, ce n'est pas possible de faire beaucoup de bouger
00:20:54s'il y a des lignes rouges qui sont présentées en amont
00:20:58et que, dans tous les cas, le gros du travail budgétaire,
00:21:03les lettres de cadrage, les lettres plafond, etc.,
00:21:05enfin, il y a tout un travail important ministériel avant le dépôt d'un projet de loi de finances,
00:21:11eh bien, a déjà été réalisé.
00:21:13Et surtout, c'est quelqu'un qui, M. Lecornu, qui, ce n'est pas insultant que le dire,
00:21:17mais il a annoncé très clairement qu'il ne voulait pas reprendre
00:21:22ce qui était demandé par une partie de la gauche.
00:21:25Donc, à partir de ce moment-là, il va essayer de refaire quelque chose
00:21:27qui n'a pas marché avec M. Barnier, qui n'a pas marché avec M. Bayrou.
00:21:31Il va faire des changements, mais je pense qu'ils sont suffisamment mineurs
00:21:34pour se mettre en danger assez rapidement.
00:21:36Le seul espoir qu'il peut avoir, de mon point de vue,
00:21:39d'un point de vue tactique politique,
00:21:40c'est de ne pas se faire censurer par le Rassemblement national.
00:21:43Dans les autres pistes évoquées dans ce budget, Mathieu Plagne,
00:21:47il y a la baisse de la CSG, la contribution sociale généralisée.
00:21:49Ce serait la mesure de pouvoir d'achat que privilégierait Sébastien Lecornu.
00:21:55Oui, alors, la question, c'est plutôt où est-ce qu'on trouve des ressources fiscales,
00:21:58plutôt que de là où on baisse.
00:22:01Ça pose la question aussi...
00:22:02Il y a un enjeu aussi de pouvoir d'achat.
00:22:03Alors, oui, il y a beaucoup d'enjeux sur les fonctionnaires,
00:22:07sur le pouvoir d'achat, sur l'investissement, sur l'innovation,
00:22:10voilà, sur plein de choses.
00:22:11La question, c'est les marges de manœuvre budgétaire.
00:22:13Donc, si vous baissez d'un côté, il faut trouver des ressources de l'autre
00:22:16et, en plus, baisser le déficit.
00:22:18Ça fait beaucoup de transferts fiscaux en même temps.
00:22:21On voit là, sur cette question, par exemple, de la réforme des retraites,
00:22:24effectivement, ça sera des mesures qui seront vraiment à la marge.
00:22:28Parce que, pour des questions aussi budgétaires,
00:22:30le gouvernement ne va pas vouloir revenir sur les grosses mesures,
00:22:34qui sont celles de la durée de cotisation ou de l'âge légal.
00:22:36Donc, ça sera des adaptations à la marge.
00:22:38Et si vous faites une baisse de CSG,
00:22:40imaginons, de deux points pour augmenter les salaires,
00:22:44donc baisser de deux points,
00:22:45il faut trouver une vingtaine de milliards en face.
00:22:48Et donc, ça veut dire, il va falloir trouver des nouveaux prélèvements.
00:22:50Est-ce que vous faites de la TVA ?
00:22:52Est-ce que vous augmentez la CSG sur le retraité ?
00:22:54Et puis après, ça, c'est juste pour neutraliser.
00:22:55Et puis après, il va falloir trouver des mesures pour remplir les caisses.
00:22:59Donc, ça fait beaucoup.
00:23:00Ça fait beaucoup.
00:23:01Et tout ça dans des délais très courts.
00:23:04Et on a besoin d'avoir un peu de visibilité.
00:23:05Donc, répondre à tous ces engagements, ça semble très compliqué.
00:23:08Et voilà, l'équation budgétaire est quand même extrêmement contraignante.
00:23:11Pas de gouvernement, pas de budget.
00:23:13Vous allez voir que ce brouillard inquiète aussi les Français.
00:23:17Personne n'investit, ne fait de gros achats en ce moment.
00:23:19Vox Pop, préparé ce soir par Clément Perrault, à Bourg-la-Reine, dans les Hauts-de-Seine.
00:23:29Le nez dans les cintres, la tête a priori bien loin de la politique.
00:23:33À Bourg-la-Reine, c'est le premier jour de la grande bourse aux vêtements.
00:23:37Ses clients semblent avoir plus l'esprit aux bonnes affaires qu'à la formation du nouveau gouvernement.
00:23:42Pourtant, une fois les emplettes terminées, ils confient une certaine inquiétude.
00:23:4622 jours maintenant, qu'ils vivent dans un pays sans véritable gouvernement.
00:23:50On marche sur des oeufs, en fait.
00:23:52C'est vraiment ça.
00:23:52C'est le fait que, même moi, dans ma situation, mais je connais beaucoup de gens autour de moi,
00:23:57dans 2-3 ans, ils ne savent pas s'ils peuvent projeter un achat,
00:24:01s'ils auront assez de revenus, etc.
00:24:03Donc, les gens savent plus où est leur place.
00:24:06S'il n'y a pas de gouvernement qui donne des instructions claires vers où va évoluer le pays, on attend.
00:24:10C'est inquiétant pour l'avenir.
00:24:12C'est inquiétant pour l'avenir.
00:24:13On se demande où on va, on se demande ce qu'on va devenir, ce qui va se passer.
00:24:17On attend de voir.
00:24:18Bien sûr que ça déboussole.
00:24:19Ce n'est pas rien d'avance, évidemment.
00:24:21Le courant uniquement, mais bon, il n'y a rien qui se passe.
00:24:25OK, la Belgique a tenu 400 jours sans gouvernement,
00:24:29mais on n'est pas obligé de faire comme les Belges.
00:24:31Non seulement elle agace cette instabilité politique,
00:24:34mais en plus, beaucoup pensent qu'elle va continuer de s'installer dans la durée.
00:24:38Le programme des premiers ministres successifs vont tous dans le même sens,
00:24:45qui ne satisfait pas ou pas complètement les Français.
00:24:49Donc, l'incertitude demeure.
00:24:51J'ai du mal à imaginer qu'ils vont trouver des accords sur lesquels ils s'alignent, en fait.
00:25:00Il y a un peu trop de disparité et ça me semble compliqué dans ce contexte-là.
00:25:06Il n'y a pas une majorité qui se dégage.
00:25:09Et donc, ça va être très compliqué de pouvoir arriver à une situation pérenne et stable
00:25:14tant qu'on sera toujours dans ce un tiers, un tiers, un tiers.
00:25:17Tant que Macron restera, je suis désolée, je n'ai rien contre lui personnellement.
00:25:21Enfin, ça continuera.
00:25:24Une assemblée trop morcelée, un président trop rigide, un dialogue impossible.
00:25:29Au-delà des explications qui diffèrent, un certain fatalisme semble s'installer.
00:25:33– 60 millions d'éditorialistes, ils sont très bons les Français
00:25:37quand on les interroge sur la situation politique,
00:25:39mais aussi sur leur lassitude de cette situation.
00:25:43– L'assitude, et ce qui est assez impressionnant,
00:25:47c'est à part une intervenante,
00:25:49bon, c'est un très faible échantillon,
00:25:52mais une intervenante qui parle de la démission d'Emmanuel Macron,
00:25:55c'est qu'il n'y a pas de solution.
00:25:56On a, collectivement, on a tellement été habitués
00:26:01à que la normalité soit une majorité absolue,
00:26:04un fait majoritaire, où il n'y a pas vraiment de suspense.
00:26:07Il y a une formule éloquente d'un intervenant,
00:26:10d'un gouvernement qui donnerait une indication claire sur le pays.
00:26:15Mais en fait, pendant 60 ans, on n'a pas eu ça,
00:26:17parce qu'on attend systématiquement qu'une personne élue
00:26:20tous les 5 ou 7 ans, eh bien, donne le cap à suivre.
00:26:23Cap qui, la plupart du temps, n'arrive pas à suivre
00:26:26sur la durée intégrale de son mandat.
00:26:28Et donc, on est sans solution et on attend.
00:26:30Et en plus, la grande force de ce pays,
00:26:34c'est qu'on repose sur une administration extrêmement efficace,
00:26:38malgré les critiques qu'on peut légitimement lui faire.
00:26:41Et donc, le pays, il tourne.
00:26:43Mais là, on arrive à un moment où il faut un budget.
00:26:45C'est un peu le coup près.
00:26:46On peut même gérer le pays avec un gouvernement démissionnaire,
00:26:49en réalité. Mais il faut un budget.
00:26:51Et là, ça va commencer à poser des difficultés,
00:26:53parce que les acteurs, eux-mêmes,
00:26:55attendent 2027 tranquillement, en faute d'idées.
00:26:58Laurent ?
00:26:58Ça veut dire, finalement, peut-être que François Bayrou,
00:27:00il y a un mois, avait pas tort en disant
00:27:01qu'on était au bord de l'abîme et du gouffre.
00:27:04Le temps tourne et l'horloge tourne.
00:27:06La faute à qui ?
00:27:07La faute à une élite politique
00:27:09qui est tellement cinquième républicanisée
00:27:12qu'en fait, elle ne sait même pas
00:27:15comment changer sa pratique.
00:27:18Mais là, c'est l'intégralité du champ politique
00:27:20qui est concerné.
00:27:21Ils attendent tranquillement
00:27:22que la solution magique de la présidentielle arrive.
00:27:25Là, ils vont essayer de gérer comme ils peuvent.
00:27:28C'est éloquent.
00:27:29On renomme M. Lecornu.
00:27:31On laisse les mêmes lignes rouges,
00:27:32alors qu'il y a déjà eu deux censures,
00:27:34ce qui, dans un régime comme le nôtre,
00:27:36était impensable il y a encore presque un an et demi.
00:27:38Et on fait comme si, pendant 18 mois,
00:27:41on pourra gérer, et peut-être qu'on pourra gérer,
00:27:42encore une fois, on peut gérer le pays
00:27:44avec un gouvernement démissionnaire.
00:27:46Mais sur le plan contentieux,
00:27:49tout autorise cela pour la continuité
00:27:50de la vie de la nation.
00:27:52Mais il n'y a plus de politique.
00:27:52C'est un état de dépolitisation qui est dramatique
00:27:55dans une population qui, elle-même,
00:27:57est habituée à être dépolitisée
00:27:58parce que le présidentialisme de la cinquième
00:28:00a conduit à cette dépolitisation
00:28:02hors élection présidentielle.
00:28:03– Mathieu ?
00:28:04– Non, oui, on peut continuer comme ça,
00:28:07mais on voit que ça pose quand même un problème
00:28:09qui est l'inquiétude et l'incertitude.
00:28:11Et ça, elle est très marquée.
00:28:13Nous, on a fait une étude là-dessus.
00:28:14D'ailleurs, on a eu un chiffre aujourd'hui
00:28:16qui montre qu'on a à nouveau
00:28:17une remontée forte de l'incertitude
00:28:18liée à la politique économique nationale.
00:28:21Et ça joue sur les comportements.
00:28:23Ça a des conséquences réelles.
00:28:25C'est-à-dire que, du coup,
00:28:27on voit une épargne qui n'a jamais été aussi élevée,
00:28:28donc moins de consommation.
00:28:30Des boîtes qui ont plutôt tendance
00:28:31à freiner leurs investissements,
00:28:32les investissements importants,
00:28:33ou des embauches qui les engagent.
00:28:35Et donc, macroéconomiquement,
00:28:36ça a des effets réels
00:28:37qui ont aussi des effets sur le pouvoir d'achat,
00:28:39sur les niveaux de vie,
00:28:40sur le déficit public, etc.
00:28:41Et ça, c'est encore avec des marchés
00:28:43qui nous scrutent,
00:28:44mais on n'est pas passé dans une phase
00:28:46où, vraiment, on aurait une forte hausse
00:28:47de la prime de risque.
00:28:48En fait, la question, elle est aussi
00:28:50des conséquences économiques
00:28:51et financières de tout ça.
00:28:52– Et on a le sentiment
00:28:53qu'au sein du bloc central,
00:28:55on se dit, attention,
00:28:56il ne faut pas surfer sur cette incertitude.
00:28:58Éric Lombard, quand il a parlé du FMI
00:29:00à ses portes, on dit que c'est ça
00:29:01qu'en gros, qui signe qu'il ne restera pas à Bercy.
00:29:03Emmanuel Macron dit, attention,
00:29:04on n'est pas au bord du gouffre.
00:29:06Je crois qu'ils ont bien compris
00:29:06que l'incertitude, ça ne servait pas
00:29:08à retourner pour que les gens
00:29:09aient voir les socialistes
00:29:10en disant, surtout, ne censurez pas.
00:29:12L'incertitude, si on joue trop dessus,
00:29:15c'est Emmanuel Macron
00:29:16qui en est tenu pour responsable.
00:29:17Donc, on a le sentiment aussi
00:29:18qu'on veut faire attention
00:29:20à dire que la situation est grave,
00:29:22mais pas de discours non plus catastrophique.
00:29:24– C'est intéressant, Elsa,
00:29:25que vous disiez ça,
00:29:26parce qu'il se trouve qu'Emmanuel Macron
00:29:27accorde ce soir une interview
00:29:28à la presse allemande,
00:29:29à la Frankfurter Allgemeine Zeitung,
00:29:31en l'occurrence,
00:29:31dans laquelle il dit,
00:29:33la croissance est solide.
00:29:35Depuis que je suis président,
00:29:36l'économie française a connu
00:29:37une croissance de 10%
00:29:39contre seulement 7,8% pour l'Italie
00:29:41et 3,44% pour l'Allemagne.
00:29:43– Alors, l'Allemagne
00:29:43n'est pas le bon référentiel,
00:29:45mais bon, pour d'autres raisons,
00:29:46non, on n'est pas très éloigné
00:29:48de la moyenne de la zone euro,
00:29:49c'est vrai, si on regarde les choses.
00:29:51Après, ce qui nous distingue des autres,
00:29:52c'est qu'on a plus de déficits.
00:29:53On n'a pas forcément plus de 3 jours.
00:29:54– Alors, il le dit aussi,
00:29:55la France n'a pas encore résolu
00:29:56la question des finances publiques.
00:29:57Il faut accepter qu'il y ait des cycles.
00:29:59– Oui, enfin, ce n'est pas cyclique,
00:30:01c'est structurel, le déficit.
00:30:02C'est un peu plus embêtant que ça
00:30:03et pourtant, je ne suis pas
00:30:04un orthodoxe dans l'âme.
00:30:06Mais on a quand même
00:30:06une petite question budgétaire.
00:30:09La réalité, c'est qu'effectivement,
00:30:11on a une forme de résilience
00:30:12quand même économique.
00:30:13C'est-à-dire que ça fait un an
00:30:14que c'est le bazar
00:30:14et on n'est pas en récession.
00:30:16Tout le monde a dit,
00:30:16ça allait être la récession,
00:30:17c'est la récession.
00:30:17On n'a pas une croissance extraordinaire,
00:30:19mais le monde ne s'est pas écroulé.
00:30:21Et quand on regarde
00:30:22des fondamentaux économiques,
00:30:23on n'est pas à la Grèce.
00:30:24C'est-à-dire que ce qu'on appelle
00:30:25la balance courante
00:30:25est plutôt à l'équilibre.
00:30:26Donc on a beaucoup d'épargne,
00:30:27on a beaucoup de déficit.
00:30:28On n'a pas des financements externes
00:30:29qui sont colossaux.
00:30:30Donc on ne va pas faire défaut
00:30:32du jour au lendemain.
00:30:32Par contre, on crée un schéma
00:30:34d'inquiétude très fort
00:30:35dans lequel on ne peut pas se projeter
00:30:36et qui va falloir régler
00:30:37ce problème de finances publiques.
00:30:38Mais ça, ça va prendre 4 ou 5 ans.
00:30:40Et donc il faut une feuille de route claire.
00:30:41Et pour ça, il faut de la stabilité politique.
00:30:43Et donc la crise politique
00:30:44est en train de nous mener
00:30:45à une crise économique.
00:30:45Et ce n'est pas vraiment l'inverse.
00:30:47Voilà, c'est ce que je veux dire.
00:30:47C'est vraiment cette crise politique
00:30:48qui génère de l'incertitude
00:30:50et des problèmes économiques.
00:30:51On a une question téléspectateurs.
00:30:53Si le calendrier n'est pas respecté,
00:30:54la France risque-t-elle un shutdown
00:30:56comme aux Etats-Unis ?
00:30:57Alors avant de répondre à cette question,
00:30:59on va rappeler ce qu'est ce shutdown
00:31:00survenu la nuit dernière aux Etats-Unis
00:31:02avec Marion Becker.
00:31:03L'Amérique bascule à nouveau
00:31:10dans le shutdown.
00:31:12La nuit dernière,
00:31:13les Républicains et les Démocrates
00:31:15n'ont pas trouvé d'accord
00:31:16sur le budget fédéral des Etats-Unis.
00:31:19On va probablement avoir
00:31:21une fermeture de l'administration
00:31:23parce qu'ils veulent offrir
00:31:24un Medicare incroyable,
00:31:26le Medicare Cadillac
00:31:28aux immigrants illégaux.
00:31:30Bien qu'ils soient majoritaires au Sénat,
00:31:32les Républicains avaient besoin
00:31:33de 60 voix.
00:31:35Ils n'en ont que 53.
00:31:37Ils n'ont pas réussi
00:31:39à convaincre les Démocrates.
00:31:41Chaque camp accuse l'autre.
00:31:44Les Démocrates du Sénat
00:31:45ont sacrifié le peuple américain
00:31:47aux intérêts partisans des Démocrates.
00:31:49La semaine prochaine, en octobre,
00:31:53des millions de familles américaines
00:31:54vont se demander
00:31:55comment on va payer
00:31:56ces fichues factures.
00:31:59Tout simplement parce que
00:32:00les Républicains refusent
00:32:02de prolonger les crédits d'impôt
00:32:03sur les dépenses de santé.
00:32:05C'est tout.
00:32:07Les Démocrates demandaient
00:32:08l'extension du programme
00:32:09de santé Obamacare.
00:32:12Sans budget, ce matin,
00:32:13comme en 2018,
00:32:15toutes les activités
00:32:16non essentielles
00:32:18de l'administration fédérale américaine
00:32:20ont cessé de fonctionner.
00:32:22750 000 fonctionnaires fédéraux
00:32:24sont au chômage technique.
00:32:26Le versement de certaines aides sociales
00:32:29est suspendu.
00:32:30Les agences de l'État,
00:32:31les parcs nationaux,
00:32:32les musées sont fermés.
00:32:35Seule la Sécurité nationale,
00:32:36l'armée,
00:32:37continuent de travailler.
00:32:39Leur salaire leur sera versé
00:32:41une fois le shutdown terminé.
00:32:43C'est le 22e shutdown
00:32:46aux États-Unis.
00:32:47Le dernier,
00:32:48qui avait duré 35 jours
00:32:50pendant la première présidence Trump,
00:32:52avait coûté 3 milliards de dollars
00:32:54à l'économie américaine.
00:32:57Mathieu Plannes,
00:32:58on joue à se faire peur.
00:32:59Le shutdown est impossible en France ?
00:33:02Impossible,
00:33:02c'est pas...
00:33:03Je pense qu'effectivement,
00:33:04c'est une question plus constitutionnelle,
00:33:05mais jamais impossible.
00:33:06C'est-à-dire qu'on a des lois spéciales.
00:33:08On l'a vu,
00:33:08on l'a déjà vécu l'année dernière,
00:33:10cette année d'ailleurs,
00:33:11pour la transition.
00:33:12La question,
00:33:13c'est que vous ne pouvez pas
00:33:13vivre durablement
00:33:14dans un régime de loi spéciale
00:33:16pour des raisons,
00:33:17parce que vous gelez,
00:33:18effectivement,
00:33:18le budget d'une année sur l'autre.
00:33:19Et après,
00:33:20ça veut dire
00:33:20comment vous vous organisez face à ça.
00:33:22Et donc,
00:33:22c'est compliqué.
00:33:23Donc,
00:33:23vous pouvez tenir un moment
00:33:24le moment de transition,
00:33:25mais si vous restez durablement
00:33:26dans une loi spéciale,
00:33:27je pense qu'on peut arriver
00:33:28à une forme de shutdown.
00:33:31Thibault Mullier,
00:33:32est-il possible
00:33:33que le Premier ministre
00:33:34fasse adopter le budget
00:33:35par ordonnance
00:33:36comme le craint
00:33:37le Rassemblement national ?
00:33:39Alors,
00:33:40constitutionnellement,
00:33:41il le pourrait,
00:33:42mais il devrait quand même
00:33:43attendre un délai de 70 jours
00:33:45et à l'issue
00:33:45d'un délai de 70 jours,
00:33:48le fait que le projet de budget
00:33:50ne soit pas voté.
00:33:52Donc,
00:33:52ça voudrait dire
00:33:52qu'on n'est pas voté
00:33:53dans un sens
00:33:54comme dans l'onde,
00:33:54dans l'entièreté.
00:33:56Alors là,
00:33:56il pourrait passer
00:33:57par voie d'ordonnance,
00:33:58c'est-à-dire,
00:33:59grosso modo,
00:34:00ça s'appelle
00:34:00un projet de loi de finances
00:34:01et je le renomme
00:34:02un projet de loi d'ordonnance
00:34:03relative à la loi de finances
00:34:04pour 2026.
00:34:05C'est juridiquement envisageable
00:34:07sous réserve des délais,
00:34:09mais il faut avoir
00:34:09une légitimité assez robuste
00:34:11pour se permettre cela.
00:34:13D'autant plus que,
00:34:14mais ça a été dit,
00:34:15il y a des dispositifs
00:34:17qui permettent,
00:34:18eh bien,
00:34:18si on a un vote négatif
00:34:21qui rejetterait purement
00:34:22et simplement
00:34:22le PLF pour 2026
00:34:24et qu'on reposait,
00:34:25redéposait un projet
00:34:27de loi de finances
00:34:27ou qu'on ne serait pas
00:34:28dans les temps
00:34:29de manière générale,
00:34:29il y a des lois
00:34:31de première partie
00:34:31de loi de finances
00:34:32donc pour autoriser
00:34:34la captation
00:34:34des prélèvements obligatoires
00:34:35ou carrément
00:34:37une loi spéciale
00:34:38qui viendrait à faire
00:34:39ce qu'on a fait l'an dernier
00:34:40qui permettrait de gérer.
00:34:42Le shutdown
00:34:42n'est jamais impossible
00:34:43si vous avez un hémicycle
00:34:45qui s'oppose
00:34:46même à la loi spéciale
00:34:48mais ça n'a pas l'air
00:34:48d'être la tendance
00:34:49parce que politiquement
00:34:50ce serait très coûteux.
00:34:51Et après,
00:34:52on verrait au 1er janvier
00:34:53dans cette hypothèse
00:34:54quasiment impossible
00:34:55quelles sont les solutions
00:34:56et qu'il y a toujours.
00:34:57Mais comme rien ne se passe
00:34:58comme prévu, Elsa.
00:34:59On avait beaucoup parlé
00:35:00de cette débat
00:35:00sur le shutdown
00:35:01l'année dernière.
00:35:02On avait vu
00:35:03qu'avec la loi spéciale
00:35:04on pouvait tenir
00:35:04parce qu'en février
00:35:06finalement un nouveau gouvernement
00:35:07avait réussi
00:35:07à passer un nouveau budget.
00:35:09Sauf que si là
00:35:10on a un autre gouvernement
00:35:11qui tombe
00:35:12les uns après les autres,
00:35:13là on rentre
00:35:14dans une situation
00:35:14où l'inconnu
00:35:15est quand même assez présent.
00:35:18Les acteurs politiques
00:35:20sont toujours contraints
00:35:21à une problématique
00:35:23de légitimité
00:35:25et la difficulté
00:35:26c'est que
00:35:27le niveau de contrainte
00:35:28serait tellement fort sur eux
00:35:30que peut-être
00:35:31on reproduirait
00:35:32exactement la même chose
00:35:33avec la promesse
00:35:34que la prochaine fois
00:35:35c'est le grand soir
00:35:36puisque c'est la présidentielle.
00:35:38C'est risqué comme pari
00:35:39et c'est pas du tout sérieux
00:35:40manifestement.
00:35:41Et la présidentielle
00:35:42on a l'impression
00:35:42que c'est demain
00:35:43et en même temps
00:35:43c'est dans une éternité.
00:35:44C'est dans un an et demi.
00:35:45Mais surtout
00:35:45elle ne réglera rien.
00:35:46Elsa, est-ce que vous percevez
00:35:48vous auprès des députés
00:35:50cette peur de la dissolution ?
00:35:52Oui.
00:35:53Alors c'est en fait
00:35:54personne ne voit
00:35:56quel serait l'intérêt
00:35:57d'une dissolution
00:35:58pour Emmanuel Macron
00:35:59parce que tout le monde dit
00:36:00on aura à peu près
00:36:00le même hémicycle
00:36:01avec peut-être un RN renforcé
00:36:02etc.
00:36:03Donc personne ne voit l'intérêt
00:36:05mais comme personne ne voit
00:36:06l'issue de la situation
00:36:06tout le monde se dit
00:36:08en fait elle peut exister.
00:36:09On a des députés
00:36:10qui passent quand même
00:36:10du temps en circonscription
00:36:11qui savent que c'est important
00:36:12que les électeurs les voient.
00:36:14Je pense qu'elles rentrent
00:36:15dans la tête
00:36:15mais ce qui est assez drôle
00:36:16c'est qu'on n'arrive pas
00:36:17à savoir si cette peur
00:36:18de la dissolution
00:36:19encourage à être vraiment
00:36:20dans l'opposition
00:36:21en se disant
00:36:22moi si je refais campagne
00:36:23dans trois mois
00:36:23j'ai plutôt intérêt
00:36:24à avoir critiqué Macron
00:36:25ou l'inverse en disant
00:36:26puisque je n'ai pas envie
00:36:27de provoquer une dissolution
00:36:28parce que j'ai peur
00:36:28de ne pas être élu
00:36:29il faudrait aller au compromis.
00:36:30Je trouve que les deux théories
00:36:31se tiennent les deux.
00:36:33Lou, Thibaut Mullier
00:36:35vous avez dit
00:36:35qu'une présidentielle
00:36:37ne réglerait pas la situation.
00:36:38Pourquoi ?
00:36:40Manifestement
00:36:41si on regarde
00:36:42en réalité
00:36:42Emmanuel Macron
00:36:44quand il arrive au pouvoir
00:36:45en 2017
00:36:45il est sur la fin
00:36:47d'un cycle bipartisan
00:36:48qui commençait déjà
00:36:49pardon de l'expression
00:36:50à avoir un peu de plomb dans l'aile.
00:36:52Donc on s'installe
00:36:53dans une tripartition
00:36:54qui manifestement
00:36:55est appelée à durer.
00:36:58Ce sera peut-être infirmé
00:36:59mais les travaux
00:36:59des collègues politistes
00:37:00notamment montrent
00:37:01que la tripartition s'installe.
00:37:04Et la présidentielle
00:37:05elle, elle ne permet pas
00:37:06la tripartition.
00:37:07Elle force à ne pas faire de choix
00:37:09ou à faire le moins mauvais
00:37:10des choix
00:37:11et donc à mettre quelqu'un
00:37:12à la tête de l'État.
00:37:13mais rien n'indiquerait
00:37:15qu'on a une présidentielle
00:37:17quelqu'un d'élu
00:37:18peu importe sa couleur politique
00:37:19une dissolution
00:37:20pour espérer
00:37:21la mise en place
00:37:22d'une majorité absolue
00:37:23qui l'accompagnerait
00:37:24et donc revenir
00:37:25dans la Ve République
00:37:26à la papa.
00:37:28Mais peut-être
00:37:28qu'il y aurait déjà
00:37:29six semaines
00:37:30enfin 35 jours après
00:37:31de nouveau
00:37:32une tripartition
00:37:33mais encore une fois
00:37:34nos élites politiques
00:37:35n'ont toujours pas intériorisé
00:37:38parce que ça prend du temps
00:37:39ils ne sont pas responsables
00:37:40de tout.
00:37:40Ça prend énormément de temps
00:37:42d'infléchir des pratiques
00:37:43quand on a été formé
00:37:44et on a été biberonné
00:37:46à une cinquantaine d'années
00:37:47de présidentialisme
00:37:48même avec les cohabitations
00:37:50et bien c'est-à-dire
00:37:51un fait majoritaire
00:37:51qui permettait de gouverner
00:37:53sans trop de suspense
00:37:54avec des oppositions
00:37:55très faibles.
00:37:56Monsieur Plannes
00:37:57un dernier mot ?
00:37:58Non bah le mot
00:37:59il est vraiment
00:38:00on est dans un moment politique
00:38:01assez inédit
00:38:03et avec une contrainte
00:38:04qui est clairement
00:38:05aussi budgétaire
00:38:06et donc
00:38:06c'est la première fois
00:38:08qu'on vit ça
00:38:08à la fois une crise budgétaire
00:38:10et une crise politique
00:38:10et j'allais dire
00:38:11les deux ne font pas
00:38:12bon ménage
00:38:12et il va falloir
00:38:13développer une forme
00:38:14de nature de compromis
00:38:15ce qui aujourd'hui
00:38:16est compliqué
00:38:17vu les échéances
00:38:18effectivement électorales.
00:38:19Merci en tout cas
00:38:20à tous les trois
00:38:21d'être venus ce soir
00:38:22dans Chaque Voix Compte
00:38:23à suivre
00:38:24la question qui fâche
00:38:25les attaques
00:38:26contre les juges
00:38:27menacent-elles
00:38:28l'état de droit ?
00:38:29On en débat dans un instant
00:38:30avec nos trois prochains invités
00:38:32mais avant cela
00:38:33c'est quelle histoire ?
00:38:34Et c'est Laurent Guimier.
00:38:34Et bien justement
00:38:43ce soir Laurent
00:38:44vous avez choisi
00:38:45la photo d'une personne
00:38:46inconnue du grand public
00:38:47Oui c'est Tom
00:38:48qui sourit à demi
00:38:50derrière Gérald Darmanin
00:38:51est un haut magistrat
00:38:53il s'appelle
00:38:54Peman Gallemarsban
00:38:55et il est le nouveau
00:38:56président du tribunal
00:38:57judiciaire de Paris
00:38:58photo prise
00:38:59lundi soir
00:39:00quelques heures seulement
00:39:01après sa prise
00:39:03de fonction officielle.
00:39:04Alors évidemment
00:39:05on attendait
00:39:05les premiers mots
00:39:06de cet homme
00:39:06dans la tempête
00:39:07qui s'abat
00:39:08sur son institution
00:39:09après la condamnation
00:39:10de Nicolas Sarkozy
00:39:11et on n'a pas été déçu
00:39:12M. Gallemarsban
00:39:14qui cite Balzac
00:39:15notamment
00:39:15je cite
00:39:16se méfier de la magistrature
00:39:18et mépriser les juges
00:39:20c'est un commencement
00:39:21de dissolution sociale.
00:39:23Voilà des mots
00:39:23qui ont du souffle Laurent
00:39:24sauf que cette belle phrase
00:39:25elle a eu quand même
00:39:26moins de retentissement
00:39:26que les heures de polémiques
00:39:28diffusées sur les chaînes info.
00:39:30Bien sûr Adeline
00:39:31et c'est pourquoi
00:39:32ce magistrat
00:39:32finalement a décidé
00:39:33de mettre les pieds
00:39:34dans le plat.
00:39:35On va rembobiner
00:39:36ce qui s'est passé
00:39:36depuis jeudi.
00:39:37Acte 1 jeudi
00:39:38à la mi-journée
00:39:39on se souvient
00:39:40des mots très forts
00:39:41de Nicolas Sarkozy
00:39:42devant une forêt
00:39:43de micros et de caméras
00:39:44à la sortie du tribunal
00:39:45de Paris.
00:39:46Acte 2
00:39:46tout le week-end
00:39:47déferlant de critiques
00:39:49en plateau
00:39:49sur une justice
00:39:50politisée
00:39:51je cite
00:39:51et pour le président
00:39:53du tribunal
00:39:53ce sont des prises
00:39:54de position
00:39:54qui ne trouvent
00:39:55aucune contradiction
00:39:56je cite
00:39:56le temps est venu
00:39:57d'évoluer.
00:39:58Alors ça veut dire quoi ?
00:39:59En clair ça veut dire
00:40:00il y en a marre
00:40:01de se faire marcher dessus
00:40:02sans répondre
00:40:03au-delà des syndicats
00:40:04de magistrats
00:40:04qui font leur boulot
00:40:05la justice
00:40:06en tant qu'institution
00:40:08doit prendre la parole
00:40:09quand elle est attaquée.
00:40:10Mais sauf Laurent
00:40:11qu'une justice
00:40:12qui parle après un jugement
00:40:13c'est pas du tout
00:40:14dans la culture française ?
00:40:15Non c'est pas du tout
00:40:16dans la tradition
00:40:16c'est pas du tout
00:40:17dans la culture française
00:40:18et c'est pourquoi
00:40:19on a sans doute assisté
00:40:20dès lundi matin
00:40:21c'est l'acte 3
00:40:22avant même ce discours
00:40:23solennel
00:40:24que j'évoquais tout à l'heure
00:40:25à une vraie petite révolution.
00:40:27Pémane, Gallet, Marsban
00:40:28invité de la matinale
00:40:29de France Inter
00:40:30Jean-François Bonner
00:40:32son collègue
00:40:32patron du parquet
00:40:33national financier
00:40:34invité de RTL
00:40:35au même moment
00:40:36entre 7h30 et 8h
00:40:38ça fait 4 millions
00:40:39de Français à l'écoute
00:40:40pour une riposte
00:40:41très coordonnée
00:40:42des magistrats
00:40:43d'abord pour défendre
00:40:45la présidente du tribunal
00:40:46victime de menaces
00:40:47écoutez et regardez
00:40:48on a dit qu'une décision
00:40:50de justice était une atteinte
00:40:51à l'état de droit
00:40:52non ce qu'est une atteinte
00:40:54à l'état de droit
00:40:54ce sont des menaces
00:40:56contre les juges
00:40:57c'est inacceptable
00:40:58et ça devrait être
00:40:59un électrochoc
00:41:00dans notre pays
00:41:00ce qui s'est passé
00:41:02ces dernières heures
00:41:02ces derniers jours
00:41:03après le rendu
00:41:05du délibéré
00:41:05est proprement
00:41:07insupportable
00:41:08et inadmissible
00:41:09vous voyez
00:41:10ils sont raccords
00:41:11et un peu plus loin
00:41:12dans les deux interviews
00:41:12les deux hommes
00:41:14défendent
00:41:14dans des termes identiques
00:41:15le mandat de dépôt
00:41:17pour Nicolas Sarkozy
00:41:18après sa condamnation
00:41:19regardez
00:41:20je suis le pédagogue
00:41:21de la décision
00:41:22aujourd'hui
00:41:22c'est comme ça
00:41:23que je viens
00:41:23je dis juste que
00:41:24le tribunal
00:41:25a minutieusement
00:41:27précisé
00:41:28pourquoi
00:41:29il a prononcé
00:41:30un mandat de dépôt
00:41:30quand on arrive
00:41:32à des peines
00:41:32on va dire
00:41:33de l'ordre
00:41:34de 5 ans d'emprisonnement
00:41:35et même plus
00:41:36parfois déjà avant
00:41:38le tribunal
00:41:39en règle générale
00:41:40prononce
00:41:41mandat de dépôt
00:41:42alors vous l'avez entendu
00:41:43pendant toutes les interviews
00:41:44même rhétoriques
00:41:45au nom de la pédagogie
00:41:46comme le dit le président
00:41:47du tribunal
00:41:48front contre front
00:41:49c'est aux français
00:41:50de juger
00:41:50et cette riposte médiatique
00:41:52de haut vol
00:41:53si je puis dire
00:41:53est une première
00:41:54à ce niveau d'intensité
00:41:56dans un cas comme si
00:41:57oui mais avec quelle efficacité
00:41:59Laurent
00:41:59alors un premier indicateur
00:42:01un sondage Elab
00:42:02publié ce matin
00:42:03montre qu'une majorité
00:42:04de français valide
00:42:05la condamnation
00:42:06y compris
00:42:07l'exécution provisoire
00:42:08de la peine
00:42:09contenue dans le jugement
00:42:10y compris
00:42:10au sein des électeurs
00:42:12du bloc central
00:42:12qui sont 2 sur 3
00:42:13à valider cette décision
00:42:15alors je ne dis surtout pas
00:42:16que l'intervention inédite
00:42:17de ces deux magistrats
00:42:18a fabriqué l'opinion
00:42:19des français
00:42:19mais elle y a forcément
00:42:21contribué
00:42:21et dans son discours
00:42:23lundi soir
00:42:23le président du tribunal
00:42:24judiciaire a enfoncé le clou
00:42:26il a proposé par exemple
00:42:27de nommer
00:42:27des porte-parole
00:42:28qui seraient
00:42:29les pédagogues
00:42:30des décisions de justice
00:42:31et je pense qu'à l'heure
00:42:33des réseaux sociaux
00:42:34et des chaînes info
00:42:35en continu
00:42:35cet épilogue
00:42:36provisoire
00:42:37de l'affaire libyenne
00:42:38nous a peut-être fait
00:42:39définitivement
00:42:40changer d'époque
00:42:41dans la communication judiciaire
00:42:42et bien justement
00:42:43on va en débattre tout de suite
00:42:44dans la question qui fâche
00:42:46et je salue mes 3 invités
00:42:55bonsoir Violette Spilbout
00:42:56députée EPR du Nord
00:42:57merci d'être là
00:42:58bonsoir
00:42:58aux côtés de Yann Boucard
00:42:59députée LR
00:43:00du territoire de Belfort
00:43:01bonsoir
00:43:02et Colette Capdeviel
00:43:04bonsoir
00:43:04députée PS
00:43:05des Pyrénées Atlantiques
00:43:06d'abord j'ai envie
00:43:07de vous demander
00:43:07à tous les 3
00:43:08quel regard
00:43:09vous portez ce soir
00:43:10sur cette riposte
00:43:11presque coordonnée
00:43:12des représentants
00:43:13de l'institution judiciaire
00:43:14Violette Spilbout
00:43:15bien comme
00:43:16je pense
00:43:18et j'ai dit
00:43:18que Nicolas Sarkozy
00:43:20a le droit
00:43:20de s'exprimer
00:43:22avec dignité
00:43:23avec combativité
00:43:24sur la décision
00:43:25qui le concerne
00:43:25après en avoir
00:43:26préconnu
00:43:26la décision
00:43:27j'estime que les magistrats
00:43:28ont le droit aussi
00:43:29de se défendre
00:43:30et de justifier
00:43:32leur décision
00:43:32on parle ici
00:43:33de pédagogie
00:43:34effectivement c'est clair
00:43:35que la pédagogie
00:43:36elle n'a pas fonctionné
00:43:37avant et que la révolte
00:43:39la colère
00:43:40de beaucoup de français
00:43:41qui s'est exprimée
00:43:42en particulier
00:43:43sur ce sujet
00:43:44de l'exécution provisoire
00:43:45pour un ancien président
00:43:46de la république
00:43:47interroge
00:43:48et moi ça m'interroge
00:43:49et ça me choque
00:43:51bien souvent
00:43:51on a bien souvent
00:43:53à ma permanence
00:43:54ou même sur des affaires
00:43:55que moi
00:43:56j'ai suivi particulièrement
00:43:57sur mon territoire
00:43:58à Lille
00:43:58on a bien souvent
00:43:59des interrogations
00:44:00et des incompréhensions
00:44:02sur des décisions judiciaires
00:44:03qui nous choquent
00:44:04et sur lesquelles
00:44:05on a besoin de réponses
00:44:06et qu'on n'a pas
00:44:06et le silence
00:44:07il crée beaucoup
00:44:07d'humiliation
00:44:08et il crée beaucoup
00:44:09de défiance
00:44:10envers la justice
00:44:11Paulette Capdeviel
00:44:11en fait
00:44:13la justice
00:44:15et heureusement
00:44:16a réagi
00:44:17elle a réagi
00:44:18parce qu'elle a été
00:44:19mise en cause
00:44:19pas par un citoyen lambda
00:44:22pas par un justiciable lambda
00:44:23mais par un ancien président
00:44:25de la république
00:44:26qui connaît sa troisième
00:44:27condamnation pénale
00:44:29qui a été condamnée
00:44:30pour une association
00:44:31de malfaiteurs
00:44:31qu'à la sortie de l'audience
00:44:33il y ait des propos malheureux
00:44:34c'est pas très grave
00:44:35et c'est humain
00:44:36ça peut se comprendre
00:44:37mais dans le cadre
00:44:38d'une interview
00:44:41dans la presse
00:44:42au journal du dimanche
00:44:43où il a eu le temps
00:44:45de peser ses mots
00:44:46qu'il mette en cause
00:44:48directement
00:44:49la magistrature
00:44:50qu'il évoque
00:44:51un complot
00:44:52qu'il évoque
00:44:53des mensonges
00:44:55c'est extrêmement grave
00:44:56et donc
00:44:57ce n'était pas
00:44:57la première fois
00:44:58qu'il mettait en cause
00:44:59des magistrats
00:45:00alors qu'il était
00:45:00président de la république
00:45:01il avait qualifié
00:45:03les juges
00:45:03de petit poids
00:45:04et à l'époque
00:45:05d'ailleurs
00:45:05la magistrature
00:45:07avait réagi
00:45:09parce que
00:45:10quand c'est un président
00:45:11de la république
00:45:11un ancien président
00:45:13de la république
00:45:14qui porte atteinte
00:45:16à la justice
00:45:17je ne dis pas
00:45:18qu'il critique
00:45:19une décision de justice
00:45:20mais qu'il met directement
00:45:21en cause
00:45:22des magistrats
00:45:23il rend le contrat
00:45:24de confiance
00:45:24du citoyen
00:45:26avec la justice
00:45:27et ça c'est particulièrement grave
00:45:28et c'est pour ça
00:45:29que les résultats
00:45:30de ce sondage
00:45:31sont là
00:45:32nos compatriotes
00:45:33comprennent bien
00:45:34que là
00:45:35on a
00:45:37franchi
00:45:38la ligne rouge
00:45:38Yann Boucard
00:45:39ça vous a surpris
00:45:40cette riposte
00:45:41de ces deux magistrats ?
00:45:42Moi non
00:45:43mais de la même façon
00:45:44que je pense
00:45:44qu'on peut critiquer
00:45:44la justice
00:45:45qu'on peut critiquer
00:45:45les décisions
00:45:46qu'elle rend
00:45:47je suis favorable
00:45:49à ce que les juges
00:45:50puissent faire de la pédagogie
00:45:50et par contre
00:45:52j'attends d'eux
00:45:52qu'ils ne fassent pas
00:45:53que de la pédagogie
00:45:53quand c'est sur Nicolas Sarkozy
00:45:55j'attends d'eux
00:45:55qu'ils fassent de la pédagogie
00:45:56sur beaucoup d'affaires
00:45:59comprennent de moins en moins bien
00:46:00la faiblesse de certaines peines
00:46:01comprennent de moins en moins bien
00:46:02pourquoi certaines personnes
00:46:04qui sont dangereuses
00:46:05sont en liberté
00:46:06et causent derrière
00:46:07des gros problèmes
00:46:09à la société
00:46:09ce serait bien aussi
00:46:10que là-dessus
00:46:11la justice soit pédagogue
00:46:12et communique un peu plus
00:46:13et s'agissant
00:46:14de ce que vient de dire
00:46:15notre collègue
00:46:16sur l'histoire
00:46:17des petits pois
00:46:18je vous rappelle
00:46:18que le président de la République
00:46:19qui était alors en exercice
00:46:20était affiché par des magistrats
00:46:22sur ce qu'ils avaient appelé
00:46:23un mur des cons
00:46:24pour être respecté
00:46:26il faut aussi être respectable
00:46:26le devoir de réserve
00:46:27le devoir de réserve
00:46:29les magistrats
00:46:29devraient se l'appliquer aussi
00:46:30je rappelle que nous
00:46:31nous sommes tous les trois députés
00:46:32nous faisons la loi
00:46:33au nom du peuple
00:46:34et le peuple
00:46:35tous les cinq ans
00:46:36oui mais la séparation des pouvoirs
00:46:37se marge dans tous les sens
00:46:37et tous les cinq ans
00:46:38ou en ce moment
00:46:39un peu plus souvent
00:46:40nos mandats sont remis en cause
00:46:41et les citoyens
00:46:41peuvent nous évincer
00:46:42les juges rendent la loi
00:46:44la justice
00:46:45au nom du peuple
00:46:46et parfois on l'oublie
00:46:47un peu trop
00:46:47en attendant
00:46:48il y a un sondage à l'âme
00:46:49qui révèle que 72%
00:46:51des français sont choqués
00:46:52c'est un autre enseignement
00:46:53du sondage
00:46:53dont parlait Laurent tout à l'heure
00:46:5472% sont choqués
00:46:56par les attaques
00:46:57contre la justice
00:46:58depuis une semaine
00:46:59tiens voici quelques-unes
00:47:00de ces attaques
00:47:01vues ou entendues
00:47:02depuis jeudi dernier
00:47:03et compilées par Katia Gilder
00:47:04le doute bénéficiaire
00:47:06l'accusé
00:47:07et bien là pas du tout
00:47:08et ça pose vraiment problème
00:47:09et je pense que
00:47:11énormément de français
00:47:12enfin moi j'en ai rencontré
00:47:13beaucoup
00:47:14se disent
00:47:14il y a un gros problème
00:47:15du côté de cette justice
00:47:18pas de toute la justice
00:47:19mais qui veut se faire Sarko
00:47:20en gros c'est ça
00:47:21quand même
00:47:21les gens se disent
00:47:22mais est-ce qu'il n'y a pas
00:47:23une volonté d'humiliation
00:47:24derrière
00:47:24puisqu'en plus on sait
00:47:25que monsieur Sarkozy
00:47:26va faire appel
00:47:26peut-être que son innocence
00:47:29sera reconnue
00:47:29mais du coup
00:47:30on en voit quand même
00:47:31l'image
00:47:31désastreuse
00:47:33d'un président de la République
00:47:34qui va finir en prison
00:47:34et c'est quand même
00:47:35l'image de la France
00:47:36qui est abîmée
00:47:36On le condamne à 5 ans
00:47:38alors qu'on a des jeunes
00:47:39qui tabassent
00:47:40un policier
00:47:41qui sont relâchés
00:47:42que des mecs
00:47:45sous le QTF
00:47:46condamnés
00:47:47jusqu'à 11 fois
00:47:48qui agressent
00:47:49des femmes
00:47:49sont relâchés
00:47:50je ne comprends pas
00:47:51je ne comprends pas
00:47:52cette justice
00:47:53Yann Boucard
00:47:54vous-même
00:47:55vous avez dénoncé
00:47:55l'acharnement
00:47:56avec lequel
00:47:57l'ancien président
00:47:57a été traité
00:47:58en insinuant
00:47:59que la justice
00:48:00est politique
00:48:00est-ce que
00:48:01ce n'est pas une façon
00:48:02de miner
00:48:02la séparation des pouvoirs ?
00:48:04D'abord je n'ai pas insinué
00:48:04que la justice
00:48:05était politique
00:48:06et effectivement
00:48:07on peut quand même
00:48:07se poser la question
00:48:08sur l'exécution provisoire
00:48:11l'exécution provisoire
00:48:12moi j'y suis favorable
00:48:12si quelqu'un est particulièrement
00:48:13dangereux
00:48:14risque de recommettre
00:48:14risque de tuer
00:48:16quelqu'un
00:48:16à priori on peut penser
00:48:19que Nicolas Sarkozy
00:48:20ne va pas recommettre
00:48:21les faits
00:48:21pour lesquels
00:48:22il a été condamné
00:48:23pour les
00:48:23recommettre
00:48:25vers l'addition de justice
00:48:26on pourrait en parler
00:48:27il ne dit pas
00:48:27qu'il les a commis
00:48:28ces faits-là
00:48:28puisqu'il n'est plus
00:48:29en activité
00:48:29il n'est plus
00:48:30en campagne électorale
00:48:31et a priori
00:48:32il est suffisamment connu
00:48:32pour ne pas pouvoir
00:48:33s'évader
00:48:33à bord d'un bus
00:48:34fixbus
00:48:35si vous voulez
00:48:35donc ça c'est la question
00:48:36qu'on peut se poser
00:48:36et puis sur la séparation
00:48:38des pouvoirs
00:48:38moi je suis d'accord
00:48:38avec vous
00:48:39parce que là
00:48:39ça marche dans tous les sens
00:48:40on a en permanence
00:48:41sur des projets de loi
00:48:42que nous traitons
00:48:42ici à l'Assemblée nationale
00:48:43des communiqués de presse
00:48:44de juges
00:48:45de syndicats
00:48:45de magistrats
00:48:46qui communiquent
00:48:47sur les lois
00:48:47que nous on fait
00:48:48alors si eux peuvent communiquer
00:48:50eux peuvent donner leur avis
00:48:51sur les lois que nous faisons
00:48:52en tant que parlementaires
00:48:53pourquoi nous
00:48:53nous ne pourrions pas
00:48:54commenter les décisions
00:48:55qu'ils rendent
00:48:55vous les auditionnez
00:48:58comme moi
00:48:59comme nous
00:48:59nous sommes parlementaires
00:49:01c'est nous
00:49:02qui écrivons la loi
00:49:03et pardon
00:49:04mais l'exécution provisoire
00:49:06c'est vous
00:49:07LR
00:49:07qui avez tenu
00:49:08et jamais
00:49:09jamais vous n'avez contesté
00:49:12ce texte de loi
00:49:13il a suffi que
00:49:14Marine Le Pen
00:49:15soit condamnée
00:49:16avec exécution provisoire
00:49:18que Nicolas Sarkozy
00:49:19soit condamnée
00:49:20pour que tout d'un coup
00:49:21on évoque
00:49:22l'exécution provisoire
00:49:23mais pardon
00:49:24nous sommes là
00:49:25pour faire la loi
00:49:26déposer à ce moment-là
00:49:27une proposition de loi
00:49:28voilà
00:49:29Gérard Larcher lui-même
00:49:30d'ailleurs s'est interrogé
00:49:31sur cette exécution provisoire
00:49:33le soir du jugement
00:49:34de Nicolas Sarkozy
00:49:35Nicolas Sarkozy
00:49:36lui-même
00:49:37dans ses meetings
00:49:38lorsqu'il était
00:49:39candidat à la présidence
00:49:41de la République
00:49:41indiquait que
00:49:43les peines
00:49:43devaient être exécutées
00:49:45et c'est ça
00:49:45l'exécution provisoire
00:49:47c'est
00:49:47quand les faits sont anciens
00:49:49pardon
00:49:49l'instruction a duré
00:49:50plus de 10 ans
00:49:51et Nicolas Sarkozy
00:49:53a les meilleurs avocats
00:49:54de France
00:49:54il a exercé
00:49:55tous les recours possibles
00:49:57donc effectivement
00:49:58c'est la loi
00:49:59mais c'est ce que voulaient
00:50:00Nicolas Sarkozy
00:50:01et ses amis politiques
00:50:02de la sévérité
00:50:04de la rigueur
00:50:05et des peines
00:50:06exécutées
00:50:07c'est ce que vous dites
00:50:08à longueur de journée
00:50:10à l'Assemblée nationale
00:50:12c'est vrai que
00:50:13c'est vrai qu'en tout cas
00:50:13le cas de Nicolas Sarkozy
00:50:15celui de Marine Le Pen
00:50:16juste avant
00:50:17pose la question
00:50:18finalement
00:50:19des critères
00:50:21de décision
00:50:22de cette exécution
00:50:23provisoire
00:50:23qui doivent
00:50:24comme l'a dit le magistrat
00:50:25être particulièrement
00:50:26détaillés
00:50:27dans l'argumentaire
00:50:28du jugement
00:50:28être justifiés
00:50:30on voit que finalement
00:50:31l'exécution provisoire
00:50:34est très compréhensible
00:50:37très acceptée
00:50:38par le public
00:50:39quand on voit
00:50:40quelqu'un de dangereux
00:50:41qui a commis des viols
00:50:42des mœurs
00:50:42des narcotrafiquants
00:50:43des gens qui sont dangereux
00:50:46pour l'ordre public
00:50:47qui ont un risque
00:50:48de récidive
00:50:48un risque de fuite
00:50:49et on voit
00:50:50un Nicolas Sarkozy
00:50:51qui est quand même
00:50:52ancien président de la République
00:50:53il y a un respect
00:50:54pour la fonction
00:50:54qui doit ne pas avoir
00:50:56de passe droit
00:50:56je suis d'accord
00:50:57mais qui n'a jamais fui
00:50:59devant la justice
00:51:00qui s'est toujours défendu
00:51:01et qui se défend
00:51:02encore aujourd'hui
00:51:03en perspective
00:51:04de son appel
00:51:05et on peut se poser
00:51:06la question
00:51:06de la rapidité
00:51:09de cette exécution
00:51:11alors qu'il n'est pas dangereux
00:51:12pour la société
00:51:12quand on voit
00:51:14d'autres cas
00:51:14qui sont concrets
00:51:15dans la vie
00:51:16de tous les jours
00:51:16des gens
00:51:17où on a des classements
00:51:18sans suite
00:51:18après des homicides routiers
00:51:20où on a
00:51:21des autres infractions
00:51:23de maires
00:51:24de collectivités territoriales
00:51:26où il ne se passe
00:51:26de rien derrière
00:51:27où ça passe 7-8 ans
00:51:29et qu'il n'y a
00:51:30aucune
00:51:31ou qu'il n'y a même
00:51:31la relaxe
00:51:32sans que le dossier
00:51:33soit approfondi
00:51:33sauf que
00:51:34dans la loi
00:51:35sapin 2
00:51:36sur l'exécution provisoire
00:51:38le texte dit bien
00:51:39que l'exécution provisoire
00:51:41est prévue
00:51:42en cas de condamnation
00:51:43à une peine d'inéligibilité
00:51:44exécution provisoire
00:51:45automatique
00:51:46donc à ce moment-là
00:51:47il faut changer la loi
00:51:48moi je pense
00:51:49que ce n'est pas
00:51:50maintenant qu'il faut le faire
00:51:51parce que si on le fait
00:51:51immédiatement
00:51:52pour Nicolas Sarkozy
00:51:53ou Madame Le Pen
00:51:54effectivement
00:51:54ça va donner
00:51:55cette impression de caste
00:51:56de vouloir faire
00:51:57des passe-droits
00:51:58pour les politiques
00:51:58en tout cas
00:51:59je crois que
00:52:01pour la compréhension
00:52:03et la confiance
00:52:04dans la non-politisation
00:52:06de la justice
00:52:06parce qu'il faut rappeler
00:52:07aussi les prises
00:52:08de position
00:52:09de la magistrate
00:52:09qui a présidé
00:52:10à cette décision
00:52:11je crois qu'il est important
00:52:13de se reposer la question
00:52:14sur ces critères
00:52:15de l'exécution provisoire
00:52:16aujourd'hui
00:52:16en même temps
00:52:17un sondage
00:52:18n'est qu'un sondage
00:52:18mais la majorité
00:52:19des français
00:52:20qui s'expriment
00:52:20dans ce sondage
00:52:21ne sont pas
00:52:23comme les électeurs
00:52:23que vous décrivez
00:52:24tout à l'heure
00:52:24comme étant extrêmement
00:52:25choqués par cette décision
00:52:26oui parce que c'est un politique
00:52:28et que malheureusement
00:52:28tout le monde
00:52:29met les politiques
00:52:30dans la même case
00:52:31il y a un soupçon
00:52:32permanent sur les politiques
00:52:33sur les journalistes
00:52:34et sur les juges
00:52:35non mais bien sûr
00:52:36mais peut-être
00:52:36mais c'est l'avis de l'opinion
00:52:37tel qu'il est restitué
00:52:38par ce sondage
00:52:39il faut quand même le dire
00:52:40parce que c'est un baromètre
00:52:41qui est révélé aujourd'hui
00:52:44depuis des années
00:52:45quand un tribunal correctionnel
00:52:47condamne quelqu'un
00:52:48qui comparait libre
00:52:49à une peine
00:52:50privative de liberté
00:52:51donc prison ferme
00:52:52de 5 ans
00:52:53c'est systématiquement
00:52:55assorti de l'exécution provisoire
00:52:57et ça n'a jamais
00:52:59choqué personne
00:53:00mais pour des affaires financières
00:53:01pour des grosses affaires
00:53:03de fraude fiscale également
00:53:04c'est-à-dire pour de la délinquance
00:53:05en col blanc
00:53:05alors les politiques
00:53:07sont des justiciables
00:53:08comme les autres
00:53:09il n'y a pas de loi
00:53:10particulière
00:53:11pour les élus
00:53:13pour les anciens élus
00:53:14a fortiori
00:53:14pour un ancien
00:53:15président de la République
00:53:17là les faits
00:53:19pour lesquels
00:53:20il a été condamné
00:53:21c'est des faits
00:53:22qui sont extrêmement anciens
00:53:23qui remontent à la période
00:53:24où il était ministre
00:53:25de l'Intérieur
00:53:26donc ça fait des années
00:53:28ça fait des années
00:53:30que les magistrats
00:53:31prononcent des sanctions
00:53:32après des années
00:53:33et des années
00:53:34d'instruction
00:53:36d'instruction judiciaire
00:53:38il est
00:53:39c'est le législateur
00:53:41qui a souhaité
00:53:42effectivement
00:53:43que les décisions
00:53:44rendues par les tribunaux
00:53:46puissent être exécutées
00:53:47et donc les magistrats
00:53:48appliquent la loi
00:53:49donc les politiques
00:53:51la loi
00:53:52est la même
00:53:53pour eux
00:53:53c'est très choquant
00:53:55aujourd'hui
00:53:56les discours
00:53:57qui sont tenus
00:53:57à ma droite
00:53:58à savoir
00:53:59qu'il faudrait faire attention
00:54:00qu'il faudrait revoir
00:54:01alors que
00:54:02jusqu'à présent
00:54:03et notamment
00:54:04pour la délinquance
00:54:05en col blanc
00:54:05ça n'a jamais choqué personne
00:54:07et moi
00:54:07j'avoue que
00:54:08je suis très très surprise
00:54:10alors vous ne voulez pas
00:54:11le faire tout de suite
00:54:12mais j'entends
00:54:12que vous voulez le faire
00:54:13plus tard
00:54:13je vous avoue
00:54:14que l'opinion publique
00:54:15ne le comprendrait
00:54:16absolument pas
00:54:17moi je ne crois pas
00:54:18que l'opinion publique
00:54:19ait aujourd'hui confiance
00:54:20en la justice
00:54:20moi je crois qu'il y a
00:54:21un grand problème
00:54:22de défiance dans les politiques
00:54:23dans les journalistes
00:54:24dans la justice
00:54:24mais vous ne croyez pas
00:54:25que cette défiance
00:54:25elle est aussi alimentée
00:54:26par le fait que
00:54:27désormais
00:54:28après une condamnation
00:54:30on entend
00:54:30des hommes politiques
00:54:32des femmes politiques
00:54:33s'en prendre à l'institution
00:54:34plutôt qu'à la décision
00:54:35c'est aussi quand on voit
00:54:35des magistrats
00:54:36alors les magistrats
00:54:37ont le droit d'être syndiqués
00:54:38ont le droit
00:54:39de faire des manifestations
00:54:40ont le droit
00:54:41de défendre leurs droits
00:54:42moins de la moitié
00:54:43des magistrats sont syndiqués
00:54:44mais ça pose question
00:54:47par rapport à la neutralité
00:54:48du jugement
00:54:49et à la confiance
00:54:50qu'on peut avoir
00:54:51dans le jugement
00:54:51moi je crois que
00:54:52les journalistes
00:54:53comme les politiques
00:54:53ont un code de déontologie
00:54:54et les magistrats aussi
00:54:56quand un magistrat
00:54:57ou une magistrate
00:54:58a pris des positions politiques
00:55:00en particulier
00:55:01contre Nicolas Sarkozy
00:55:02vous savez bien
00:55:03que moi je viens de la gauche
00:55:03je ne suis pas LR
00:55:04ni fan de Nicolas Sarkozy
00:55:06mais je pense que
00:55:07le magistrat devrait se déporter
00:55:08pour redonner confiance
00:55:10à la justice
00:55:10ne dites pas aujourd'hui
00:55:11même s'il y a ce sondage
00:55:12sur ce cas particulier
00:55:14parce que c'est effectivement
00:55:15les sujets d'affaires financières
00:55:17ne dites pas aujourd'hui
00:55:18que les français
00:55:19ont confiance à la justice
00:55:20la situation est extrêmement grave
00:55:22dans le pays
00:55:22Je suis tout à fait d'accord
00:55:24avec ma collègue
00:55:25et évidemment
00:55:26évidemment que le fait
00:55:27que cette magistrate là
00:55:28et encore une fois
00:55:29pour le coup
00:55:30quand vous avez la réaction
00:55:31quand vous avez la réaction
00:55:32derrière où les gens disent
00:55:33il ne faut pas s'attaquer
00:55:33évidemment
00:55:34évidemment que cette magistrate
00:55:35ne doit pas être menacée de mort
00:55:36ne doit pas être attaquée
00:55:37Elle est menacée de mort
00:55:38Oui mais je dis
00:55:38qu'elle ne devrait pas l'être
00:55:39Elle est menacée de mort
00:55:40Je dis qu'elle ne devrait
00:55:41évidemment pas l'être
00:55:43Je dis qu'elle ne devrait
00:55:44évidemment pas l'être
00:55:45mais malheureusement
00:55:45la société est de plus en plus
00:55:46violente et virulente
00:55:48et vous êtes bien placé
00:55:48pour le savoir
00:55:49que nous-mêmes
00:55:49quand on vote des lois
00:55:50on est parfois menacée de mort
00:55:51Ce que je regrette aussi
00:55:53comme aucun des journalistes
00:55:54sont menacés de mort
00:55:55comme n'importe quel citoyen
00:55:56en réalité d'ailleurs
00:55:56est menacé dans sa vie
00:55:58dans sa vie personnelle
00:55:59mais le fait que cette magistrate
00:56:00ait pris des positions
00:56:01contre Nicolas Sarkozy
00:56:03il y a des années
00:56:04évidemment
00:56:05évidemment
00:56:05que ça ne peut pas
00:56:06empêcher
00:56:07Après vous oubliez
00:56:07la collégialité
00:56:08des décisions
00:56:09Il faut quand même le dire
00:56:10pour les téléspectateurs
00:56:12il faut dire aussi
00:56:12que l'intégralité
00:56:13des décisions
00:56:14qui sont prises dans ce dossier
00:56:15l'ont été de façon collégiale
00:56:17à toute étape de la procédure
00:56:18Il faut quand même le dire
00:56:19pour que les téléspectateurs
00:56:20on est conscients
00:56:22Il n'a quand même une des trois
00:56:22qui a pris des positions
00:56:23Vous prenez bien ce qu'on dit quand même
00:56:25Je disais simplement
00:56:26que les décisions sont collégiales
00:56:27Ce n'est pas une personne
00:56:28toute seule qui a décidé
00:56:29Quand on met en cause
00:56:29un magistrat
00:56:30comme vous le faites
00:56:31nommément
00:56:32en parlant de la présidente
00:56:33de ce tribunal
00:56:34il y a une procédure
00:56:35extrêmement simple
00:56:36ça s'appelle la récusation
00:56:37c'est extrêmement simple
00:56:39c'est une requête toute simple
00:56:40et Nicolas Sarkozy
00:56:42il n'a pas un avocat
00:56:43commis d'office
00:56:43il a une armada
00:56:44d'avocats
00:56:45et des pénalistes
00:56:46aguerris
00:56:47donc il pouvait
00:56:47parfaitement
00:56:48le contester
00:56:49Il ne l'a pas fait
00:56:51Vous avez raison
00:56:52mais qu'on rétendit
00:56:53C'est un peu facile
00:56:54une fois qu'on est condamné
00:56:56de venir remettre en cause
00:56:58mais c'est extrêmement grave
00:57:00il ne faut pas s'étonner
00:57:01après
00:57:01qu'il y ait
00:57:02effectivement
00:57:03des menaces de mort
00:57:04si nous-mêmes
00:57:05nous-mêmes
00:57:06ne respectons pas
00:57:08la séparation des pouvoirs
00:57:09parce que pardon
00:57:09nous on est législateurs
00:57:11et on doit respecter
00:57:12absolument
00:57:13le pouvoir judiciaire
00:57:15et que l'on mette en cause
00:57:17une personne
00:57:17nommément
00:57:18parce qu'elle aurait
00:57:19des opinions politiques
00:57:19mais pardon
00:57:20tout le monde a des opinions politiques
00:57:21moi ce que je dis
00:57:22c'est qu'elle a le droit
00:57:22d'avoir des opinions politiques
00:57:23de les exprimer
00:57:24de se syndiquer
00:57:25d'être responsable
00:57:26dans un syndicat
00:57:26mais ça n'a rien à voir
00:57:28avec la décision
00:57:29mais je pense que
00:57:29dans le cas ici
00:57:31d'un homme politique
00:57:31qui aurait demandé
00:57:32la récusation
00:57:33évidemment ça aurait été
00:57:34interprété comme une pression
00:57:35sur la justice
00:57:36ce n'est absolument pas
00:57:37je crois
00:57:38une méthode
00:57:39qui aurait permis
00:57:39de remettre de la confiance
00:57:42sur son cas en particulier
00:57:43en revanche
00:57:44je pense qu'il y a
00:57:45un devoir de déport
00:57:46quand on sait
00:57:47qu'on risque
00:57:48d'avoir
00:57:49ce qu'il se passe aujourd'hui
00:57:50ce qui oblige des magistrats
00:57:51de haut niveau
00:57:52à venir sur tous les plateaux télé
00:57:54pour expliquer
00:57:55une décision
00:57:56ce qui les oblige
00:57:57à le faire
00:57:57c'est l'émoi
00:57:59suscité aussi
00:58:00par tous les propos
00:58:01qui ont été tenus
00:58:01depuis le lundi dernier
00:58:02c'est aussi les condamnations
00:58:03les menaces
00:58:05le cyber harcèlement
00:58:06et comme le disait mon collègue
00:58:07dès qu'on a cette exposition
00:58:09aujourd'hui
00:58:10on est menacé
00:58:11lorsqu'on prend une décision
00:58:12et ça il faut
00:58:13à chaque fois le condamner
00:58:14mais n'empêche
00:58:15que moi j'estime
00:58:16qu'il y a quand même
00:58:18un devoir
00:58:18pour ce sujet
00:58:19de confiance
00:58:20et je pense la même chose
00:58:21on a travaillé
00:58:22sur le sujet
00:58:23du métier de journaliste
00:58:24aujourd'hui
00:58:25en France
00:58:25c'est le pays en Europe
00:58:26où les français
00:58:27ont le moins confiance
00:58:28en leurs journalistes
00:58:29moi je crois
00:58:30que les journalistes
00:58:30doivent aussi
00:58:31faire beaucoup de pédagogie
00:58:32lorsqu'ils font un article
00:58:33lorsqu'ils expliquent
00:58:34d'où ils parlent
00:58:35leurs intérêts
00:58:36comme les politiques
00:58:36pour redonner la confiance
00:58:38sur la non-politisation
00:58:41de points de vue
00:58:42et vous avez vu
00:58:43que c'est ce que compte faire
00:58:44le nouveau président
00:58:44du tribunal judiciaire de Paris
00:58:46qui donc réclame
00:58:46une évolution
00:58:47de la communication
00:58:48pour que les décisions judiciaires
00:58:49soient expliquées au public
00:58:51et mieux comprises
00:58:52est-ce que ça
00:58:53vous diriez
00:58:54que ça va dans le bon sens
00:58:55évidemment
00:58:55évidemment
00:58:56si aujourd'hui
00:58:56il y a une crise de confiance
00:58:57parce que vous avez
00:58:57certaines décisions
00:58:58et là je sors
00:58:59de la décision
00:59:00dont on parle tout à l'heure
00:59:00vous avez certaines décisions
00:59:01qui créent les mois
00:59:02parce qu'elles ne sont pas comprises
00:59:03je crois que c'était
00:59:04madame le marchand
00:59:05si j'ai bien reconnu de loin
00:59:06sur votre petit écran
00:59:06qui parlait tout à l'heure
00:59:07de l'affaire des jeunes
00:59:08qui ont tabassé un policier
00:59:09et qui sont libres le lendemain
00:59:10évidemment que le français
00:59:11ça mérite une explication
00:59:13aussi de l'institution
00:59:13le citoyen
00:59:14ne peut pas comprendre
00:59:15cette décision-là
00:59:16et d'ailleurs
00:59:16quel que soit son bord politique
00:59:17je pense
00:59:17donc évidemment
00:59:18que la justice
00:59:19sur ce cas-là
00:59:19doit expliquer
00:59:21je pense qu'ils n'auraient
00:59:22pas dû sortir en réalité
00:59:23mais la justice doit expliquer
00:59:24le pourquoi
00:59:25de cette décision
00:59:26si elle veut pouvoir être comprise
00:59:27et effectivement
00:59:28il faut mettre fin
00:59:29au devoir de réserve
00:59:29des magistrats
00:59:31oui mais elle l'explique
00:59:32là le délibéré
00:59:33a duré trois heures
00:59:35je ne parlais pas
00:59:36de cette décision-là
00:59:36oui mais en général
00:59:37les magistrats
00:59:38en général
00:59:39allez voir une audience
00:59:40correctionnelle
00:59:41les magistrats
00:59:42expliquent leur décision
00:59:44ils expliquent
00:59:45et là
00:59:46il y a des faits
00:59:48il y a des faits
00:59:49extraordinairement graves
00:59:50ça crée aussi le doute
00:59:51et le soupçon
00:59:52et des victimes
00:59:52on n'en parle jamais
00:59:54mais il y a des victimes
00:59:55dans cette affaire
00:59:56il y a des victimes
00:59:56il y a des victimes
00:59:57dont la constitution
00:59:59a été déclarée
00:59:59recevable
01:00:00par le tribunal
01:00:01et monsieur Sarkozy
01:00:03est condamné
01:00:04à leur verser
01:00:04des dommages
01:00:05et intérêts
01:00:05on ne va pas refaire
01:00:05le procès ici
01:00:06je vous remercie
01:00:07ne les oublions pas
01:00:08tous les trois
01:00:08d'être venus ce soir
01:00:09sur le plateau
01:00:10de chaque voix compte
01:00:10vous restez encore
01:00:11un petit peu
01:00:11parce que tout de suite
01:00:12c'est Bourbon Express
01:00:13c'est le journal
01:00:14de l'Assemblée Nationale
01:00:15et c'est avec Valérie Brochard
01:00:22bonsoir Valérie
01:00:23on va d'abord parler
01:00:24ce soir de cette commission
01:00:25d'enquête
01:00:26qui poursuit ses travaux
01:00:27en ce moment
01:00:27c'est la commission
01:00:28d'enquête sur les défaillances
01:00:29des politiques publiques
01:00:30de prise en charge
01:00:31de la santé mentale
01:00:32et du handicap
01:00:32et oui
01:00:33et ce matin Adeline
01:00:34les députés
01:00:34se sont particulièrement
01:00:35intéressés aux jeunes
01:00:36à la santé mentale
01:00:38chez les jeunes
01:00:38et c'est pourquoi
01:00:39ils ont reçu
01:00:39une jeune fille
01:00:40de 18 ans
01:00:42Miel
01:00:42et son papa
01:00:43Gershom
01:00:44Habitbol
01:00:45pourquoi eux ?
01:00:46et bien parce qu'ils ont lancé
01:00:47il y a un an
01:00:47avec l'appui d'une psychiatre
01:00:49une application
01:00:50gratuite pour les mineurs
01:00:52qui permet de se confier
01:00:53d'alimenter
01:00:54un calendrier émotionnel
01:00:56d'ouvrir un kit
01:00:56de secours
01:00:57en cas de crise d'angoisse
01:00:58de consulter
01:00:59un annuaire
01:01:00qui renvoie
01:01:01à des professionnels
01:01:02les plus proches
01:01:03si Miel
01:01:03vient parler
01:01:04aux députés
01:01:05de sa plateforme
01:01:05c'est parce qu'elle a traversé
01:01:06une période
01:01:07très compliquée
01:01:08peut-être pour vous expliquer
01:01:09un peu
01:01:10c'est quoi ce projet
01:01:11Link c'est un projet
01:01:13qui est né
01:01:14après des épreuves personnelles
01:01:15très compliquées
01:01:16de santé mentale
01:01:16auxquelles j'ai dû faire face
01:01:18quand j'étais plus jeune
01:01:19donc de mes 12, 13, 14, 15 ans
01:01:22ça a été très très compliqué
01:01:24suite à du harcèlement
01:01:24des agressions
01:01:25et tout
01:01:26et j'ai fait
01:01:26tout un chemin
01:01:28de santé mentale
01:01:29et de guérison
01:01:30très intense
01:01:30donc notamment
01:01:32entre les hospitalisations
01:01:33les parcours psy
01:01:35enfin
01:01:35j'ai un peu fait la totale
01:01:37et mon père du coup
01:01:38m'a accompagnée
01:01:38dans ces moments-là
01:01:40mon père et ma mère
01:01:40très compliqués
01:01:42voilà
01:01:43c'est ce qui est intéressant
01:01:44pour les parlementaires
01:01:45qui vous le savez
01:01:46travaillent aussi bien
01:01:47sur la santé mentale
01:01:48que sur l'impact
01:01:48des réseaux sociaux
01:01:50rappelez-vous
01:01:50les conclusions
01:01:51de la commission d'enquête
01:01:52sur les effets psychologiques
01:01:53de TikTok
01:01:54sur les mineurs
01:01:55dont le rapport a été rendu
01:01:55début septembre
01:01:57et voilà
01:01:57certaines applications
01:01:58comme celle-là
01:01:59peuvent être très bénéfiques
01:02:01pour les jeunes
01:02:01alors il y avait des influenceurs
01:02:03dans la commission d'enquête
01:02:03il y avait un autre
01:02:04grand influenceur
01:02:05aujourd'hui à l'Assemblée nationale
01:02:06la personne de Gabriel Zuckman
01:02:08exactement
01:02:09à croire que l'économiste
01:02:10a pris un abonnement
01:02:11pour entrer au Palais Bourbon
01:02:13enfin
01:02:13il a surtout répondu
01:02:15à l'invitation
01:02:16du député insoumis
01:02:17Éric Coquerel
01:02:18pour parler
01:02:18évidemment de la taxe
01:02:20sur les ultra-riches
01:02:21bien sûr
01:02:22et Gabriel Zuckman
01:02:23le martèle
01:02:24pour lui
01:02:24cet impôt
01:02:24est tout simplement juste
01:02:26il tente même
01:02:27d'en convaincre
01:02:27ses contempteurs
01:02:28Si vous êtes devenu
01:02:30extrêmement riche en France
01:02:31c'est quand même
01:02:32en grande partie
01:02:32parce que vous avez bénéficié
01:02:34de l'éducation
01:02:35des infrastructures publiques
01:02:37de la santé
01:02:37de l'accès au marché
01:02:39des tribunaux
01:02:40qui ont protégé
01:02:41vos droits de propriété
01:02:42de tout ce qui a permis
01:02:43à notre entreprise
01:02:44de se développer
01:02:46et donc il n'y a absolument
01:02:47aucun droit naturel
01:02:48une fois à fortune faite
01:02:50en ayant comme ça
01:02:50bénéficié
01:02:51de l'effort collectif
01:02:52et national
01:02:53de s'extraire
01:02:55de toute forme
01:02:57d'impôt
01:02:58Et pour appuyer
01:02:59son propos
01:03:00Gabriel Zuckman
01:03:01avait juste à côté de lui
01:03:03un copain
01:03:03alors pas n'importe quel copain
01:03:04un prix Nobel
01:03:05d'économie
01:03:06qui pense même
01:03:07que cette taxe
01:03:07peut faire briller
01:03:08la France à l'étranger
01:03:09on écoute
01:03:10Joseph Stiglitz
01:03:11Mais pour cette taxe
01:03:14vous n'avez pas besoin
01:03:15d'un accord mondial
01:03:16la France pourrait
01:03:17la mettre en oeuvre seule
01:03:19ceci aurait des conséquences
01:03:21car il y a beaucoup
01:03:22d'intérêt dans d'autres pays
01:03:23je pense que ceci
01:03:25aurait un effet
01:03:26de leadership
01:03:27vis-à-vis
01:03:29des autres pays
01:03:29mais je ne pense pas
01:03:31que vous devez
01:03:32attendre
01:03:33que les autres pays
01:03:34se mettent en ligne
01:03:35avec vous
01:03:36car
01:03:38la France
01:03:40peut
01:03:40la mettre en oeuvre
01:03:42toute seule
01:03:43et devrait le faire
01:03:44Je vous voyais sourire
01:03:45en voyant
01:03:46Gabriel Zuckman
01:03:47et le prix Nobel
01:03:48d'économie
01:03:49à côté de lui
01:03:49cet après-midi
01:03:50à l'Assemblée nationale
01:03:51vous êtes allé l'écouter ?
01:03:52Moi je me disais
01:03:53qu'on a eu de la chance
01:03:53que Gabriel Zuckman
01:03:54ait le temps de venir
01:03:55à l'Assemblée nationale
01:03:55pour une fois
01:03:55qu'il n'était pas
01:03:56sur une antenne
01:03:56de France Télévisions
01:03:57pour être honnête
01:03:57On voit toute la promotion
01:04:01qui a été faite
01:04:01autour de cette taxe
01:04:03ce qui n'enlève rien
01:04:04à la question de la taxation
01:04:04des plus riches
01:04:05sur lequel un débat doit être fait
01:04:06on voit bien que la société
01:04:07souhaite qu'il y ait un débat
01:04:08et d'ailleurs que les citoyens
01:04:09puisque M. Guimier
01:04:10est amateur de sondage
01:04:10dans tous les camps politiques
01:04:12pensent que ce débat
01:04:13doit être posé
01:04:14la question c'est qu'on nous a imposé
01:04:16depuis 15 jours
01:04:16le fait de dire
01:04:17c'est la taxe Zuckman
01:04:18qu'il faut
01:04:18peut-être que ce débat
01:04:19doit être plus serein
01:04:20et je pense que c'est une bonne chose
01:04:21qu'il soit venu présenter
01:04:22et débattre aujourd'hui
01:04:23parce que moi
01:04:24j'ai des grosses réserves
01:04:24sur cette taxe-là
01:04:25alors que je pense
01:04:26que la question globale
01:04:27doit être posée
01:04:28Merci à tous les trois
01:04:30d'être venus ce soir
01:04:31dans Chaque Voix Compte
01:04:31Merci Valérie
01:04:32Dans un instant
01:04:33vous retrouvez
01:04:33Débadoc et Jean-Pierre Gratien
01:04:35sur LCP Canal 8
01:04:36Chaque Voix Compte revient demain
01:04:38à 19h30
01:04:39On vous souhaite
01:04:39une excellente soirée
01:04:41sur la 8
01:04:42à demain
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