- il y a 2 jours
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Avec Jean-Marie Viala, avocat
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-09-29##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio Bercov dans tous ses états, le fait du jour.
00:05Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, condamné à 5 ans de prison ferme pour un délit d'association de malfaiteurs.
00:15La peine inclut une amende de 100 000 euros, elle est assortie d'un mandat de dépôt différé avec exécution provisoire.
00:21Écoutez bien, mandat de dépôt différé avec exécution provisoire.
00:26Alors, cela signifie que même s'il fait appel, il sera incarcéré, mais l'incarcération ne sera pas immédiate.
00:32Il est convoqué le 13 octobre, qu'on sait, première fois qu'un ancien président de la 5e République est condamné à la prison ferme,
00:38avec perspective d'incarcération.
00:41Donc, voilà, voilà où on en est aujourd'hui.
00:44La polémique est immense, évidemment, le choc est grand.
00:47En même temps, certains, on voit très très bien, disent, oui, il l'a mérité, regardez ce qu'il a fait à certaines choses.
00:52Il l'a cherché, il a ce qu'il méritait, d'autres disent, non, c'est un scandale.
00:57On va essayer de démêler tout cela avec Jean-Marie Villard.
01:01Bonjour Jean-Marie Villard.
01:02Bonjour André.
01:03Bonjour Maître, vous êtes avocat, vous avez reçu déjà plusieurs reprises avec plaisir.
01:08Vous venez de publier, mais on en reparlera longuement plus tard,
01:11Justice et Romantisme, un livre tout à fait intéressant aux éditions du Lise d'Or.
01:16Alors, de quoi cette condamnation a sorti de, voilà, mandat, dépôt, exécution provisoire ?
01:24De quoi est-il le nom ?
01:25Qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
01:27Parce qu'on dit, voilà, mandat, dépôt, différé, exécution provisoire.
01:32L'avocat que vous êtes, on aimerait peut-être éclaircir cela.
01:35Bon, d'abord, sur un plan purement technique, les magistrats, les juges du fond,
01:45ont bien entendu toute l'attitude lorsqu'ils prennent leur décision de prononcer un mandat d'arrêt,
01:51un mandat de dépôt, donc, à l'audience.
01:53Oui.
01:54Ce mandat de dépôt, il est justifié la plupart du temps,
01:57parce qu'on sait que si ce monsieur, ou cette dame qui a été condamnée, fait appel,
02:03l'appel étant, à ce moment-là, suspensif,
02:08puisque le jugement correctionnel lui-même est pratiquement annulé,
02:13puisqu'on va attendre la décision de la cour d'appel,
02:16on veut éviter la fuite de celui...
02:19Ou est-il en prévu pour prendre le large, etc.
02:21Voilà.
02:23Donc, hop, attends.
02:25La première chose, techniquement, sur laquelle on peut s'étonner,
02:29c'est qu'on parle beaucoup du mandat de dépôt concernant monsieur Sarkozy,
02:33avec l'exécution provisoire.
02:36Oui.
02:37Là, il faut savoir quand même que lorsqu'on parle à un avocat extérieur à un dossier,
02:43il n'a pas le dossier.
02:44Non, mais d'accord.
02:45Non, non, mais justement, quelles que soient les raisons employées ou quoi que ce soit,
02:50il y a une chose qui nous étonne, si vous voulez,
02:53surtout les avocats pénalistes dont j'ai l'honneur de faire partie,
02:56c'est qu'un mandat de dépôt est exécutoire.
03:00Ça veut dire qu'il doit être tout de suite, il va en prison tout de suite.
03:02C'est ça.
03:03Oui.
03:03C'est-à-dire qu'il sort de la session du tribunal,
03:06il est conduit en prison.
03:07Il ne sort pas.
03:08Comme monsieur Alexandre Jury.
03:10Voilà, exactement.
03:10Comme monsieur Alexandre Jury est condamné pour la même affaire.
03:13D'ailleurs, on vous a montré l'ambiance qu'il y avait dans le tribunal,
03:16c'est qu'on a vu arriver des tas de policiers
03:18qui, tout d'un coup, se sont mis derrière les prévenus.
03:21C'est ça.
03:22Et pourquoi ?
03:23Parce qu'immédiatement, menottes et prison.
03:26D'accord.
03:26Ok.
03:27Donc, le terme exécution provisoire me paraît superfétatoire.
03:33Oui, alors pourquoi ?
03:33Justement, première question, pourquoi ils ne l'ont pas fait ?
03:36On laisse tout jugement de valeur ou morale.
03:39Pourquoi ils ne l'ont pas fait pour Sarkozy, à votre avis ?
03:41Pourquoi ils ne l'ont pas dit ?
03:42Parce que c'est un mandat de dépôt.
03:44Eh bien, monsieur Sarkozy,
03:45que tout ex-président que vous soyez,
03:48vous partez en prison.
03:49Oui, mais c'est exactement ce qui se passe.
03:51C'était la logique, normalement.
03:53C'est exactement ce qui se passe.
03:54Ce n'était pas la peine de rajouter avec exécution.
03:57Bon, ça, c'est la première chose.
04:00Là où on est étonné une deuxième fois,
04:03et c'est là que je disais que,
04:05étant extérieur au dossier,
04:08je ne sais pas quelles sont les raisons
04:09qui ont pu pousser le tribunal à vouloir différer.
04:14Oui, alors le différer.
04:15Comment expliquer qu'on a peur que quelqu'un s'enfuit
04:19quand on diffère son arrestation ?
04:22C'est-à-dire qu'il sort du tribunal libre,
04:24d'ailleurs il l'a bien montré,
04:26puisqu'il a usé de la parole ce qui était son droit
04:28en sortant du tribunal,
04:30il aurait très bien pu, dès le soir même,
04:32prendre un avion pour aller n'importe où,
04:34puisque c'était différé.
04:36Donc, ce mandat d'arrêt,
04:38qui est exécutoire immédiatement,
04:40et qui est différé,
04:42qui théoriquement est basé sur la crainte
04:44du fait que le prévenu s'enfuit,
04:47c'est quelque chose que j'ai du mal à comprendre
04:49en tant qu'avocat,
04:50et je dois dire que si j'avais la chance,
04:52demain matin, de me trouver dans un dossier
04:54de cette nature,
04:55je combattrais exactement les choses
04:58de la manière dont je viens vous l'exprimer.
05:01parce que je trouve ça absolument anormal.
05:04C'est aberrant même, on peut le dire.
05:06Et complètement aberrant.
05:06D'autant plus que je suis très attaché,
05:09je sais bien que souvent,
05:11il m'est arrivé de rappeler cette notion élémentaire
05:14qui est la présomption d'innocence,
05:17dont je dois le dire,
05:19et je vais employer le mot,
05:20parce qu'il faut bien rire un peu de temps en temps,
05:23mais ce n'est pas marrant,
05:24dont un peu tout le monde se fout,
05:26c'est-à-dire que la présomption d'innocence,
05:28elle est balayée,
05:29dans ce cas précis,
05:30de la manière la plus terrible.
05:33C'est-à-dire que quelqu'un
05:34qui est présumé innocent,
05:35dès lors qu'il a fait appel,
05:37on doit attendre que la cour d'appel
05:38statue sur sa culpabilité,
05:41eh bien il faut absolument
05:43qu'il aille en prison
05:44pour pouvoir prouver son innocence.
05:47Alors, vous me direz,
05:49et là, on va encore parler technique,
05:50mais ça va interroger
05:51un certain nombre de personnes,
05:53d'autant qu'il y a beaucoup de gens
05:54qui parlent de haine
05:55de la part des magistrats.
05:57Alors, je reviendrai sur ce terme.
05:59En attendant,
06:00si les gens parlent de ça,
06:02c'est pourquoi ?
06:03Parce qu'il s'agit quand même
06:04d'un ancien président de la République.
06:06Est-ce qu'il est au-dessus des lois ?
06:08Non.
06:09Bien sûr que pas.
06:09S'il est coupable,
06:11il doit être puni de cette culpabilité.
06:13C'est impératif.
06:15Et il ne faut pas faire
06:15comme tous les commentateurs
06:17auxquels vous n'appartenez pas,
06:19cher André Bercoff.
06:20Non mais, juste un mot,
06:22je vous interromps,
06:23Maître Vialla.
06:24Je voudrais revenir
06:25à votre explication
06:26qui me paraît
06:27effectivement cohérente.
06:29Je voudrais savoir,
06:30exécution provisoire,
06:32donc,
06:33on dit, voilà,
06:34mandat d'exécution,
06:34on me différait.
06:35Je voudrais revenir là-dessus.
06:37Mais tout se passe comme si,
06:39encore une fois,
06:39nous on est extérieur,
06:40moi je ne suis pas avocat,
06:42tout se passe comme si,
06:44on dit, attendez,
06:45c'est vrai que vous avez fait appel,
06:46mais normalement,
06:47alors je voudrais me demander,
06:48l'appel n'est-il pas suspensif ?
06:51Oui.
06:51C'est-à-dire,
06:52il n'est pas exécutoire.
06:53Donc, tout se passe,
06:54je pose ma question,
06:55tout se passe comme si,
06:56on vous dit,
06:57attention Nicolas Sarkozy,
06:58que ce soit quelques jours
06:59ou quelques mois,
07:00on ne sait pas,
07:01on va voir quand la cour d'appel
07:02va intervenir,
07:03il faut que vous fassiez de la prison.
07:05Voilà.
07:05Il faut qu'on vous voit
07:06menottement entrer dans la prison.
07:08C'est ça quand même.
07:09Voilà.
07:10Alors,
07:11vous savez que,
07:12ce qu'il y a de terrible,
07:14c'est que, bon,
07:15on peut faire toutes les recherches
07:16qu'on veut,
07:17ce sont des choses auxquelles
07:18je veux qu'ils soient changés,
07:20je veux que ces choses
07:21soient changées à l'avenir,
07:22mais ça c'est une réforme
07:24du droit
07:25et de la procédure pénale,
07:26si vous voulez,
07:27dont je suis
07:28un grand défenseur
07:29qui n'est pas
07:30à l'ordre du jour,
07:31aujourd'hui,
07:32dans son application.
07:33Mais en attendant,
07:34ça veut dire tout simplement
07:35que comme ses 5 ans
07:37ont fait un mandat,
07:39comme ça,
07:39il est obligé
07:40d'aller en prison
07:41et de saisir
07:41la chambre
07:42de l'instruction
07:43pour demander
07:45la main levée
07:45du mandat.
07:47C'est à lui
07:47de saisir la chambre
07:48de l'instruction.
07:49Mais il le saisit
07:50de la prison.
07:51De la prison.
07:52Obligatoirement.
07:53Il ne peut pas le faire
07:54avant.
07:54Non.
07:55C'est-à-dire que le 13 octobre,
07:57comme c'est prévu,
07:57il doit se retrouver
07:58devant le juge
07:59qui va proclamer
08:00son entrée en principe.
08:02En principe,
08:03on verra bien.
08:04Voilà.
08:05Mais alors,
08:05justement,
08:06allons un peu plus loin
08:07quand même.
08:08Qu'est-ce que ça traduit ?
08:09Vous parlez de la haine.
08:10Je ne sais pas si c'est la haine,
08:12maître Viola.
08:13Est-ce que ce n'est pas
08:14quand même,
08:15encore une fois,
08:16il y a beaucoup de choses
08:17à dire sur Sarkozy
08:18et franchement,
08:19beaucoup de choses,
08:20ça n'a rien à voir
08:21avec le procès,
08:22encore que négatif
08:23sur Sarkozy.
08:24On ne peut pas reparler
08:25de ce qui s'est passé,
08:27comment ils se sont assis
08:28à Lisbonne
08:30sur le référendum
08:31de 2005.
08:32On est d'accord.
08:33Et puis d'autres choses
08:34sur l'immigration,
08:35sur la vente de l'or,
08:37sur la réintégration
08:38de l'OTAN,
08:38beaucoup de gens sortent de ça.
08:40Mais ce n'est pas
08:40le sujet.
08:41Ce n'est pas le sujet.
08:42Vous avez dit.
08:43Mais quand même,
08:44est-ce qu'il n'y a pas
08:45quand même,
08:45quelque part,
08:47un règlement de compte
08:48comme il y a eu,
08:49je le dis par exemple,
08:50pour François Fillon,
08:51encore une fois ?
08:52Est-ce qu'il n'y a pas
08:53quand même quelque chose
08:54qui paraît...
08:55Alors, dites-moi,
08:56et vous me dites,
08:57dans le règneur du droit,
08:58non pas du tout,
08:59ou pas ?
08:59Je m'intéresse d'avoir
09:00évidemment votre avis
09:01là-dessus.
09:01Si vous voulez,
09:02j'ai un avis extrêmement partagé
09:04et non pas chèvre et chou.
09:06J'ai un avis partagé,
09:08c'est-à-dire que d'abord,
09:09première chose,
09:12j'ai un très grand respect,
09:13et vous le savez,
09:14pour l'institution judiciaire.
09:16J'ai défendu souvent
09:18les magistrats,
09:20je vous parlais
09:20en d'autres occasions
09:22de l'affaire Doutreau,
09:24où je me suis levé
09:27pendant la commission parlementaire
09:28en disant,
09:29si vous m'avez fait venir
09:30pour dire du mal
09:31des magistrats,
09:32il fallait me prévenir,
09:33je ne serais pas venu.
09:35Parce qu'il y a,
09:36chez les magistrats,
09:37comme chez certains avocats,
09:39des choses qui sont parfois,
09:41ne sont pas très correctes.
09:42ça vient du fait
09:44que le respect des magistrats
09:46et le respect des avocats,
09:48non plus,
09:49je tiens à le dire,
09:50n'est pas non plus
09:51à l'ordre du jour.
09:53Nous ne sommes pas,
09:54nous les avocats,
09:55considérés comme des gens
09:56importants
09:57dans les décisions de justice
09:59par beaucoup trop
10:00de magistrats.
10:01Alors,
10:02est-ce que c'est parce
10:02qu'ils ne nous aiment pas ?
10:04Est-ce que c'est une façon d'être ?
10:06Est-ce qu'on n'aime pas
10:07M. Sarkozy,
10:08donc,
10:09on va lui donner des peines
10:11qu'on n'aurait pas données
10:12à d'autres ?
10:13Ça,
10:13c'est quelque chose
10:14qui ne m'insupporte
10:15que le citoyen français
10:17puisse penser.
10:18Écoutez,
10:19le citoyen français,
10:20M. Merville,
10:21il voit les choses,
10:22le citoyen français.
10:23Il se dit quand même,
10:24qu'est-ce que c'est
10:25que ces deux points,
10:26deux mesures ?
10:26Vous le savez très bien,
10:27on ne va pas inciter.
10:29Personne ne peut dire,
10:31et je ne pense pas
10:31à vous non plus,
10:32encore une fois,
10:33il n'y a pas à généraliser,
10:34il n'y a pas tous les avocats
10:35dans le même panier,
10:36évidemment,
10:36et tous les magistrats
10:37dans le même panier,
10:38ce serait ridicule.
10:39Il n'empêche,
10:40il n'empêche,
10:41qu'il y a deux points,
10:42deux mesures,
10:42encore une fois,
10:43je rappelle un certain nombre
10:44d'affaires,
10:45dont l'affaire Fillon,
10:46mais,
10:47c'est-à-dire,
10:47on a l'impression quand même,
10:49cette histoire,
10:50moi,
10:50ce qu'il voulait,
10:51et encore une fois,
10:51je ne suis pas le seul,
10:52c'est l'histoire de prison.
10:54Encore une fois,
10:55on revient là-dessus,
10:56mais c'est important,
10:58ils auraient pu faire
10:59un appel,
10:59on vous condamne,
11:00d'accord,
11:00à 50 prisons,
11:01c'est bon,
11:02c'est pas bon,
11:02c'est juste,
11:03c'est pas juste,
11:03c'est un autre problème.
11:04Mais pourquoi cette nécessité,
11:06ne me dites pas
11:07qu'il n'y a pas quelque chose
11:07là-dessous,
11:08cette nécessité
11:09qui soit sous les barreaux
11:10ne fût-ce que 48 heures.
11:14Mon cher André,
11:15j'espère que vous avez tort
11:16sur ce plan-là,
11:17mais je suis bien obligé
11:19de vous rejoindre
11:20sur la question
11:21que je me pose
11:22à cet égard.
11:23Et j'avoue que,
11:25là,
11:25vous en parlez
11:26de manière aisée,
11:27parce que vous êtes journaliste,
11:28il se trouve que moi,
11:30je suis avocat,
11:30et que je me trouve
11:31tous les jours
11:32devant des tribunaux
11:34où j'ai peu
11:36à avoir la crainte
11:36et j'avoue à l'avoir
11:38de plus en plus
11:38que les mots
11:40que je vais prononcer,
11:42et pourtant,
11:42je le fais toujours
11:43avec une extrême courtoisie,
11:45encore une fois,
11:45ça rejoint
11:46ce que je dis toujours,
11:47j'ai beaucoup,
11:48beaucoup,
11:48beaucoup de respect
11:50pour le terme
11:51de la magistrature,
11:53mais je me demande
11:54si demain matin,
11:55je ne peux pas moi-même,
11:56en tant qu'avocat,
11:58être mal pris
11:59et mon client payé
12:00ce que je suis.
12:01Donc, vous voyez,
12:02on se fait de l'autosensir,
12:04et j'avoue que
12:05cette chose-là,
12:06cette ambiance-là,
12:08et d'ailleurs,
12:08tiens,
12:09je vais reprendre
12:09ce terme de l'ambiance.
12:11Un peu délétère,
12:12d'après ce que vous dites.
12:13Voilà, cette ambiance,
12:14je vais la reprendre,
12:15et vous allez comprendre
12:16pourquoi je la reprends.
12:17nous avons un ministre
12:18de la justice ancien
12:20qui, comment dirais-je,
12:22lorsque nous avons eu
12:24l'affaire d'Outreau,
12:26a été le premier,
12:27et là,
12:28je lui en serai toujours reconnaissant,
12:29parce que je sais
12:30que Dupond-Moretti
12:31est souvent aussi très critiqué,
12:33a été le premier
12:34à dire
12:35tout ça,
12:37ça vient de l'ambiance
12:38qui règne.
12:39Eh bien, voilà,
12:40c'est l'ambiance
12:41qui règne aujourd'hui.
12:42Alors, on a un auditeur,
12:44je crois,
12:44ou pas ?
12:45Non, on n'a pas d'auditeur.
12:46Donc, on n'a pas d'auditeur
12:48pour le moment,
12:48oui, mais il ne faut pas
12:49le dénoncer à ce moment-là.
12:52Je voulais vous dire ça,
12:54d'accord,
12:54vous dites par rapport
12:55à cette ambiance,
12:57Maître Vialla,
12:59mais encore une fois,
13:00encore une fois,
13:01ce qui est intéressant
13:02dans cette histoire,
13:03c'est que,
13:05on n'est pas dans le corporatisme,
13:06vous non plus,
13:07et moi encore moins,
13:09mais il y a quand même
13:10quelque chose,
13:11encore une fois,
13:11qu'il frappe.
13:12Moi,
13:13c'est la seule chose,
13:15encore une fois,
13:15on peut dire de Sarkozy
13:16beaucoup de choses.
13:17Est-ce que nous l'avons,
13:18l'auditeur ?
13:19Ah, nous avons Xavier.
13:20Alors, bonjour Xavier.
13:22On vous attendait, Xavier.
13:23Eh oui.
13:24Bonjour, André.
13:26Bonjour.
13:27On vous écoute, Xavier.
13:30Moi, je trouve ça plutôt sain
13:32dans une démocratie mûre
13:34qu'on soit capable
13:35de défendre les gens puissants,
13:37et ça renverse un peu,
13:39voilà,
13:39la fameuse phrase de La Fontaine,
13:42selon que vous soyez puissant
13:43ou misérable,
13:44les jugements de cour
13:44vous rendront blanc ou noir.
13:46Eh bien, c'est fini l'impunité.
13:48C'est terminé l'impunité
13:49des politiciens
13:50qui, grâce à leur réseau,
13:52grâce à leur pouvoir,
13:54arrivaient toujours
13:55à échapper aux condamnations.
13:57C'est terminé.
13:58Donc, c'est un très, très bon signal
13:59que la justice envoie
14:01au monde politique
14:02et aux citoyens
14:03de dire, voilà,
14:05désormais,
14:05que vous soyez président
14:06de la République,
14:07président de région,
14:09maire de grandes villes,
14:10vous pouvez aller en prison
14:11comme Mohamed du 93
14:13qui a été chopé
14:14en train de diviner
14:15dans sa...
14:16en bas de sa cité.
14:17Parce que, moi,
14:17je trouve que c'est
14:18beaucoup plus grave
14:19qu'un président de la République
14:21en devenir
14:21et fomentait
14:24une corruption organisée
14:26au plus haut niveau de l'État.
14:27C'est beaucoup plus grave,
14:28à mon humble avis,
14:30que Mohamed
14:30qui vend du shit
14:31en bas de la cité,
14:32vous voyez.
14:33Parce que ça remet en cause
14:34toute la structure
14:36de la société.
14:37Quand les élites
14:38organisent et fomentent
14:40la corruption,
14:41c'est bien plus grave
14:42qu'un vendeur de shit
14:43en bas de sa cité.
14:44D'accord, Xavier.
14:45Oui, en tout cas,
14:46alors, justement,
14:47il pose, voilà,
14:47voilà, une partie
14:48d'opinion publique.
14:49Jean-Marie Vellat dit,
14:50écoutez,
14:51Sarkozy,
14:52bon, apparemment,
14:53et vous le dites vous-même,
14:54il y a des raisons
14:54que les juges,
14:55il est condamné,
14:55il est condamné,
14:56et bien,
14:57c'est pas mauvais
14:58que même un président de la République,
14:59un ex-président de la République
15:00se condamner,
15:01ça prouve que personne
15:02n'est au-dessus des lois.
15:04Vous répondez quoi ?
15:06Je vais répondre simplement ceci,
15:08c'est que
15:08ça n'est pas non plus
15:10parce qu'on est président de la République
15:11ou ancien président de la République
15:12qu'on doit être
15:13particulièrement condamné.
15:16Et moi,
15:16je trouve très bien
15:17qu'on soit condamné
15:18dès lors qu'on est commis
15:20des méfaits.
15:22La comparaison
15:23que fait ce monsieur
15:24est extrêmement gentille,
15:26il croit qu'elle sert son affaire,
15:29mais elle le dessert complètement.
15:30la différence qu'il y a
15:32entre celui qu'il appelle Mohamed
15:33et qu'il vend du chit
15:34en bas des cités,
15:36s'il en parle,
15:37c'est qu'on l'a attrapé
15:38et qu'il était en train
15:40de vendre du chit.
15:42Là,
15:42en ce qui concerne
15:43M. Sarkozy
15:44ou n'importe qui d'autre
15:46à sa place,
15:47le tribunal a reconnu
15:48qu'il n'y avait aucune preuve
15:49des méfaits
15:51qu'on lui reprochait.
15:52Donc,
15:53voilà.
15:54Moi,
15:54s'il y avait des preuves
15:55qu'on reproche
15:57à M. Sarkozy,
15:58je serai le premier,
15:59tant pis,
16:00à applaudir
16:00que quelle que soit
16:02la place
16:03de la personne
16:03qui est accusée,
16:04il soit condamné
16:05dès lors qu'il y a des preuves.
16:06C'est vrai.
16:07Je rappelle simplement
16:08qu'il a été relaxé
16:10par le même tribunal
16:11des chefs d'accusation
16:12de financement illégal
16:13de campagne,
16:14de corruption passive,
16:15de recel,
16:16de détournement
16:16de fonds publics
16:17libyens.
16:18C'est à ça,
16:19il a été relaxé.
16:20Donc,
16:20ils ont lieu simplement,
16:22ils ont dit,
16:22voilà,
16:22association de malfaiteurs.
16:24On va continuer d'en parler
16:25avec M. Jean-Marie Viala
16:26et je crois que nous avons
16:27d'autres auditeurs.
16:28Une auditrice,
16:29bien sûr.
16:29Eh bien,
16:30écoutez,
16:30on prend Sophie
16:32et Sophie,
16:33vous nous attendez,
16:34vous restez avec nous,
16:34il y a Samy aussi,
16:36vous ne bougez pas.
16:37Après cette petite pause,
16:38on se retrouve,
16:39il faut parler de
16:40faut-il juger
16:41un ex-président de la République ?
16:43Oui,
16:43mais comment ?
16:44C'est la question.
16:46Sudradio Bercov
16:47dans tous ses états,
16:48midi 14h,
16:49André Bercov.
16:50Nous sommes donc en ligne
16:51avec Sophie
16:52qui nous appelle de Biarritz.
16:53Bonjour Sophie.
16:54Bonjour Sophie.
16:55Bonjour André.
16:56Je voudrais juste,
16:57si vous m'autorisez,
16:58vous vous posez
16:59ou relevez deux points.
17:00Oui.
17:00Dans la mesure où,
17:02d'abord je ne suis pas du tout
17:03d'accord avec Xavier
17:04qui mélange tout à mon avis
17:05mais je ne suis pas
17:06experte en droit.
17:08Dans la mesure où
17:09les trois premiers chefs
17:10d'inculpation
17:11sont tombés,
17:12le quatrième en découlant,
17:13je ne comprends pas
17:13pourquoi il a été retenu.
17:15Donc là,
17:15c'est une chose
17:17que je demande.
17:19Et puis,
17:20alors ça c'est vraiment,
17:20c'est peut-être
17:21une question idiote
17:22mais dans la mesure
17:23où le document
17:25de Mediapart
17:26serait un faux,
17:28est-ce qu'il n'y aurait pas
17:29vise de procédure
17:30et à partir de ce moment-là,
17:31dans la mesure où
17:31c'est reconnu par la justice,
17:33eh bien écoutez,
17:34il n'y a plus de procès quoi.
17:36Alors,
17:36deux questions.
17:38Alors,
17:38première,
17:38première effectivement,
17:41ce que disait Sophie,
17:43puisque les trois premières,
17:45qu'est-ce que c'est
17:46que cette histoire
17:46d'association d'un alfaiteur ?
17:47Est-ce qu'elle tient ?
17:48Jean-Marie Véla,
17:49l'avocat.
17:50Et puis deuxièmement,
17:51on va parler du document
17:51de Mediapart,
17:52allez-y.
17:53L'avocat va dire
17:53qu'elle ne tient pas,
17:54évidemment,
17:55puisque je suis avocat
17:56la plupart du temps
17:57de la défense.
17:58Donc,
17:59si j'avais à défendre
18:00ce dossier,
18:01je défendrais en disant
18:02que ça ne tient pas.
18:04C'est-à-dire que
18:04si les trois chefs
18:05d'inculpation ne tiennent pas,
18:06je me servirais de ça.
18:08C'est ça.
18:08Maintenant,
18:08ce n'est pas pour ça
18:09que je serais suivi
18:10par le tribunal.
18:11Non, non,
18:11ce n'est pas le problème.
18:12Mais je me servirais de ça.
18:14Pourquoi ?
18:14Parce que
18:15l'association de malfaiteurs,
18:16effectivement,
18:17c'est une notion
18:17un peu philosophique
18:19qui dit qu'en fait,
18:21on ne voulait pas le faire
18:21mais on avait tout fait
18:23pour...
18:24On avait l'intention.
18:25Voilà.
18:26Même pas l'intention.
18:27Même pas, oui.
18:28Ça se préparait comme ça.
18:29Or,
18:29dans le dossier
18:30de M. Sarkozy,
18:31ça complique tout
18:32puisque ce sont
18:33ses proches collaborateurs
18:34qui sont ministres en plus
18:35donc il ne s'est pas associé
18:37avec eux
18:38et ils sont associés ensemble.
18:40Donc ça,
18:41ce sont des éléments
18:41de défense
18:42d'un avocat
18:43au cas où demain,
18:44il aurait à plaider
18:45et je pense que
18:46les avocats de M. Sarkozy
18:48sont suffisamment
18:48remplis de talent
18:50pour savoir
18:50ce qu'ils ont à faire
18:51sur ce plan-là.
18:52Enfin, en tout cas,
18:53moi, je vous donne mon avis.
18:55Donc pour vous,
18:56ça ne tient pas ?
18:57Moi, ça ne tient pas.
18:58D'accord.
18:59Alors,
18:59le document Mediapart
19:00qui a été très discuté,
19:01qui a été effectivement,
19:02rappelons que c'était en 2011,
19:04ça a joué quand même
19:05un rôle non négligeable
19:06dans la campagne électorale,
19:08Sarkozy-Hollande à l'époque.
19:10Alors,
19:10le tribunal n'a pas dit
19:12que c'est un faux,
19:12il a dit
19:13« serait un faux ».
19:14Il a quand même,
19:15il doute beaucoup,
19:16le tribunal...
19:17Serait probablement.
19:18Voilà,
19:18« serait probablement un faux ».
19:19Donc il doute de l'authenticité.
19:21Alors,
19:21il y a la polémique là-dessus.
19:23Est-ce que si on prouve
19:24que c'est un faux,
19:25est-ce que ça jette
19:27tout le reste
19:28à la poubelle,
19:30comme on dit ?
19:30Alors déjà,
19:31il y a deux notions
19:31auxquelles vous faites allusion,
19:35qui sont très importantes.
19:36Vous dites
19:37que le tribunal a jugé
19:38que ça serait probablement un faux.
19:40Et si c'est un faux,
19:41est-ce que ça fait tomber ?
19:42Alors,
19:43dans les deux cas,
19:44ça doit faire tomber.
19:45Pourquoi ?
19:46Parce que
19:47c'est aussi un principe
19:48du droit,
19:49le doute profite
19:52à l'accusé.
19:53À l'accusé.
19:54Présumption d'innocence.
19:55Voilà.
19:56D'accord.
19:57Donc,
19:57si c'est un faux,
19:59il ne fallait pas.
19:59Ouais.
20:00Voilà.
20:01Oui, parce que,
20:01en plus,
20:02même s'il y a le doute
20:03qui soit un faux,
20:04déjà le doute est là.
20:05Mais voilà,
20:06c'est ce que j'ai bien de vous dire.
20:07D'accord.
20:08Je crois qu'il y a...
20:09On a un deuxième auditeur,
20:10et Samy qui nous appelle de Paris.
20:12Bonjour, Samy.
20:12Bonjour, Samy.
20:13Oui, bonjour.
20:14Bonjour, André.
20:15On vous écoute.
20:15Alors, sur le fond,
20:18je dirais que tout ça
20:20ne tient pas la route
20:21parce qu'il y a un allô,
20:22en fait,
20:23et un faisceau d'indices
20:23autour de M. Sarkozy,
20:25avec tout le respect
20:26que j'ai pour la fonction présidentielle,
20:28à savoir Éric Wörth,
20:29les aveux de la Vrieux,
20:31les paiements en espèce
20:32de Claude Guéant.
20:34Enfin,
20:35il y a un faisceau d'indices.
20:36Bon, bref.
20:36On aime bien la présomption
20:38d'innocence dans ce pays.
20:39On va faire avec.
20:40On a l'habitude.
20:40C'est une poutume.
20:42Bref.
20:42Maintenant, au-delà du fond,
20:43j'ai envie de dire, quand même,
20:45il faut un peu de décence.
20:46Pourquoi ?
20:47Le pays traverse
20:48une période très difficile.
20:50Les Français souffrent.
20:52Les gens ont du mal
20:52à joindre les deux bouts.
20:54On est dans une justice
20:55à deux vitesses.
20:56Une justice, en fait,
20:57pour les politiques
20:58qui, de leur côté,
20:59en fait,
21:00on leur trouve,
21:00en fait, des excuses.
21:01Ça dure de façon interminable.
21:04Ça va tomber.
21:04Ça ne va pas tomber.
21:05Et de l'autre côté,
21:06ce n'est pas que je rejoins
21:07Xavier sur la vente de fit,
21:09mais le mec, par exemple,
21:10le SDF qui va voler
21:11un paquet de pâtes,
21:12il est condamné
21:12le lendemain directement.
21:14Et en même temps,
21:15ça arrive à se trancher l'impression.
21:16Quand vous dites les politiques,
21:18Samir, c'est droite et gauche confondus.
21:20Pardon ?
21:21Je dis,
21:21quand vous dites les politiques,
21:23c'est droite et gauche confondus.
21:25Quels qu'ils soient.
21:25Trois, centre, gauche, nord,
21:26sud, est, ouest.
21:27Très bien.
21:28Là, vous avez bien vu le staff,
21:29en fait, Macron,
21:30le nombre de mises en examen,
21:32Thierry Solaire.
21:33La liste, c'est les langues,
21:34en fait.
21:34Je n'en terminerai pas.
21:35On sera allés jusqu'à 14h, 15h.
21:36Pour donner tous les noms.
21:38Donc, à un moment,
21:39il faut un peu de décence,
21:40en fait,
21:40de la part des avocats,
21:42des juges,
21:43des magistrats,
21:43des gens, en fait.
21:44Parce qu'en même temps,
21:45il faut dire ce qu'il en est.
21:46Le régalien,
21:47le caractère régalien,
21:48était son apogée
21:49à l'époque de Sarkozy.
21:51Dernement, aujourd'hui,
21:52ce régalien,
21:52à son époque,
21:54devient une sorte de
21:55malfrat politisé
21:57qui sont en train
21:57de faire des règlements de comptes.
21:59Et quand bien même
21:59il y a ces règlements de comptes,
22:01je pense que le citoyen
22:02mérite mieux que ça,
22:03que ce spectacle.
22:04Qu'est-ce que vous...
22:06Qu'est-ce que ça vous fait ressentir,
22:07ce que dit Samy,
22:09Maître Viala ?
22:10Ces raisonnements de citoyen,
22:14parce que je pense que
22:15Samy est un citoyen
22:16comme nous tous,
22:18me font une peur affreuse.
22:20Pourquoi ?
22:21Parce que
22:21je sens du sein juste
22:25dans tout ça.
22:27C'est-à-dire que
22:28vous vous posez la question
22:29de savoir si les magistrats,
22:31pas vous, André Bercoff,
22:32mais la plupart des commentateurs
22:34se posent la question
22:35de savoir
22:36si les magistrats
22:37ont pris des décisions
22:38avec la haine.
22:39Non, mais là,
22:41il ne parle pas de cette haine-là,
22:42pardon.
22:42Il parle des politiques
22:44qui se sont trouvées
22:46prises dans la main
22:47dans le pot de confiture.
22:50Et il dit,
22:51en fait,
22:51on revient à ça,
22:52selon que vous serez
22:53puissant ou misérable,
22:54il dit,
22:54pourquoi jusqu'ici,
22:56dit-il,
22:57je reprends les points de 5 000,
22:58pourquoi deux poids
22:58et deux mesures,
22:59et pourquoi,
23:00effectivement,
23:01quand un politique,
23:02quel qu'il soit,
23:03ou d'ailleurs,
23:04qui que ce soit,
23:04un journaliste,
23:05un avocat,
23:06ou autre,
23:06a fait quelque chose
23:09qui n'allait pas très bien,
23:10pourquoi ne serais-tu pas
23:11condamné au même titre ?
23:12C'est ça,
23:12la question de Samy.
23:13Mais on est tous d'accord
23:14là-dessus.
23:15La question,
23:15je ne sais pas,
23:17il pose la question
23:17à un journaliste
23:18ou à un avocat.
23:19S'il pose la question
23:20à un journaliste,
23:21le journaliste qui est intelligent
23:22comme vous l'êtes,
23:23vous allez lui dire,
23:24écoutez,
23:24je ne sais pas
23:25de quel dossier vous parlez,
23:26je n'en ai pas du tout
23:27le moindre détail,
23:29donc je ne peux pas
23:29vous répondre.
23:30S'il parle à l'avocat,
23:31l'avocat va lui répondre
23:32tout simplement
23:33la norme absolue,
23:35c'est-à-dire que
23:36ce que je dis
23:37et toujours
23:37et que je crie,
23:39on ne transforme jamais
23:40un coupable en innocent,
23:41ça n'existe pas.
23:43Il y a certains confrères
23:44qui ont fait
23:45toute leur carrière
23:46sur cette prétendue possibilité,
23:49alors qu'en réalité,
23:50il s'agit de vices,
23:53de procédures
23:53qui faisaient élargir les gens
23:56parce qu'on ne pouvait pas
23:57les juger.
23:58Mais ça ne les transformait
23:59pas en innocents.
24:00Vous savez très bien
24:01de qui je parle
24:02et de quoi je parle
24:03quand je parle de ça.
24:04Donc, la question...
24:05On utilise des arguments
24:07de vices de procédure
24:08alors que la personne
24:09est visiblement coupable.
24:10Mais bien sûr.
24:10Mais parce que par des...
24:12Comment on dirait ?
24:13Par des magouilles du droit,
24:14je pourrais dire,
24:15quand même, quelque part.
24:16Non, non,
24:16n'employez pas le terme magouille
24:18parce que, écoutez,
24:19j'étais à Versailles
24:20et je le dis
24:20parce que pour une fois
24:21que j'ai eu affaire
24:22à un président magnifique
24:23qui est descendu
24:24dans le tribunal
24:26pour saluer
24:26tous les avocats,
24:28ça ne m'était jamais arrivé.
24:28Il est venu nous saluer tous
24:31et je sais s'il savait
24:32que je venais là
24:33pour hurler beaucoup.
24:34Et donc,
24:35si vous voulez,
24:36ne dites pas magouille.
24:38Peut-être pas magouille,
24:39mais enfin,
24:39il y a des artifices,
24:41disons.
24:41Non,
24:42ce n'est pas des artifices.
24:43Là,
24:44je viens d'attaquer
24:44une chose très importante
24:46qui, j'espère,
24:47le Conseil constitutionnel
24:49la prendra en charge.
24:51j'en ai assez
24:52que le parquet
24:53puisse citer directement
24:54des gens
24:55devant un tribunal
24:56sans qu'il y ait une enquête
24:57à charge et à décharge.
24:59Bien.
25:00C'est un truc très important
25:01parce que si jamais je gagne,
25:02ça fout en l'air
25:03à peu près tout
25:04ce qui est fait actuellement
25:05sur le plan
25:06de la procédure pénale.
25:08Mais,
25:09le procureur de la République
25:10m'a salué
25:12quand je suis parti
25:12et le président aussi.
25:14Je n'ai pas eu de heurts,
25:16je n'ai pas eu de peine.
25:16Non, mais c'est pas le problème.
25:18Mais si,
25:18parce qu'on peut finir
25:20par avoir peur
25:21au bout d'un moment.
25:22Donc, ils sont auto-censurés.
25:23Voilà.
25:25On peut finir par avoir peur.
25:26Et il est hors de question
25:28que les avocats
25:29finissent par avoir peur
25:31de dire ce qu'ils ont à dire
25:32et de faire ce qu'ils ont à faire.
25:34Et encore une fois,
25:35ce monsieur qui vient d'appeler,
25:38qui est certainement
25:38très intelligent
25:39parce qu'il a réfléchi
25:41au problème,
25:42il faut quand même
25:43qu'il sache
25:43qu'aucun avocat
25:45ne transforme en coupable
25:47en innocent
25:48car ce n'est pas
25:50l'avocat
25:50qui rédige
25:51les jugements
25:53ni les arrêts.
25:54Ce sont les juges.
25:55Non, non, bien sûr.
25:56Et ça, c'est évident.
25:58Et d'ailleurs,
25:59on sait très bien
26:00que même
26:01un vice de procédure,
26:03comme vous dites,
26:03ne transforme pas
26:04le coupable
26:05en innocent.
26:06Il reste simplement,
26:07peut-être il achappe
26:08un certain nombre
26:09de sanctions.
26:10C'est bien ça.
26:11Un avocat qui ne soulève pas
26:12les nullités
26:13d'un dossier
26:14quand il défend
26:15quelqu'un,
26:16n'aurait-ce pas
26:16d'être assigné
26:17en responsabilité
26:18demain devant
26:18l'ordre des avocats
26:19parce qu'il n'a pas
26:20fait son métier.
26:20Ça, c'est autre chose.
26:22Ça, l'avocat,
26:23il est là pour défendre
26:24son client.
26:25On ne va pas reprocher
26:26à l'avocat
26:26de ne pas défendre son client.
26:27Non, le problème
26:28que posait Samy,
26:29juste parce qu'on va
26:30terminer là-dessus,
26:31je crois que c'est
26:32un problème
26:32beaucoup plus...
26:33Enfin, général.
26:34Le vrai problème,
26:35il est quoi ?
26:36Il est que,
26:37et c'est un ressenti,
26:38vous avez raison,
26:39et c'est tout le problème
26:40de la justice
26:40face au ressenti
26:41de citoyens,
26:43c'est de dire,
26:44visiblement,
26:44il y a eu un certain
26:45nombre de choses
26:45et il citait
26:46un certain nombre
26:47de faits
26:48que l'on connaît
26:49et que la justice connaît
26:50et qui ne sont pas
26:51très très reluisants.
26:53Et il disait,
26:54voilà,
26:54il faut quand même
26:55que la justice montre
26:56qu'elle est,
26:57et en fait,
26:58il est là le problème.
26:59Il est très difficile
27:00et il n'est pas nouveau.
27:01La Fontaine en parlait
27:02il y a trois siècles,
27:03donc,
27:04c'est que la justice
27:05ne fasse pas
27:06du deux points
27:07et deux mesures.
27:08Vraiment,
27:08c'est ça le vrai problème.
27:09Eh bien,
27:10ce monsieur a raison
27:11et il faut qu'il sache
27:13de manière définitive
27:15que nous sommes
27:16tout à fait d'accord
27:17avec le fait
27:18qu'il n'y a pas
27:19de petits ou de grands
27:20en matière de justice,
27:22mais il faut quand même
27:23que quand on est
27:24un citoyen normal,
27:26avant de condamner
27:27à l'avance
27:27ce qu'on n'a pas fait
27:28ou qu'on a fait,
27:29il faudrait quand même
27:30savoir de quoi on parle.
27:31Le dossier.
27:32Je crois que nous avons
27:33un dernier auditeur.
27:35Bonjour Jérôme.
27:36Bonjour Jérôme.
27:37Oui,
27:37bonjour André,
27:38bonjour à votre invité.
27:41Écoutez,
27:41je ne me permettrai pas
27:43de faire la synthèse,
27:43je n'en ai sûrement pas
27:44la capacité,
27:45mais je crois qu'il y a
27:46beaucoup de choses
27:47qui ont été dites
27:48et moi je retiens
27:50effectivement ce que disait
27:51votre spécialiste.
27:53Jean-Marie Gallard.
27:54Jean-Marie Gallard.
27:55Il ne faudrait pas
27:56que tous les Français
27:57se prennent pour
27:58Saint-Just.
27:59Mais malheureusement,
28:01le peuple a faim.
28:02Le peuple a faim
28:03des têtes,
28:03ce n'est pas aujourd'hui.
28:04Il faut donner des têtes
28:05au peuple pour qu'il soit
28:07rassasié un peu de jeu
28:08et un peu de pain.
28:10Donc la condamnation
28:11de M. Sarkozy,
28:12je trouve qu'elle est
28:12très saucante,
28:14en tout cas sur ce type
28:15de motif.
28:16Que ce soit pour M. Sarkozy,
28:18pour M. Mitterrand
28:19avec Mazarine
28:20et les affaires urbains
28:22au niveau du PS à l'époque.
28:24Il n'est pas allé en prison,
28:25M. Mitterrand.
28:26Heureusement pour lui.
28:27Non, non, mais
28:27heureusement pour lui.
28:28Mais je veux dire,
28:29ça donne une image
28:30de la France
28:31qui est délétère.
28:32Oui.
28:33Et à force,
28:34je dirais,
28:34de crucifier le politique,
28:36on finira par avoir
28:37que des médiocres.
28:38Je pense qu'à un moment donné,
28:40il y avait des choses,
28:41effectivement,
28:42qui s'appelaient à l'époque,
28:43la raison d'État,
28:44etc.
28:45Il faut bien que les gens
28:46sachent que déjà
28:47ils se salissent les mains
28:48pour nous,
28:48tous les jours.
28:49Donc, moi,
28:50il y a des limites,
28:51effectivement,
28:51à la dignité
28:52et au niveau des droits
28:55de l'homme à pas dépasser.
28:56Mais à force,
28:57je dirais,
28:57de faire ça,
28:58je crois que ça pose
28:59le problème
29:00du contre-pouvoir politique.
29:02C'est-à-dire,
29:02il n'y a plus de...
29:04Il n'y a plus de contre-pouvoir.
29:06C'est vraiment là,
29:07le problème.
29:07Vous avez tout à fait raison,
29:09Jérôme.
29:09Voilà,
29:09c'est tout ce que je me permets
29:10de dire.
29:12Les médias,
29:13la justice
29:14et les politiques,
29:14aujourd'hui,
29:15je crois que ce que veut
29:16le Français,
29:17c'est des résultats.
29:18Je me permets la comparaison.
29:20Quand Bernard Tapie avait dit
29:21j'ai très bien compris
29:22comment je vais devenir
29:23champion d'Europe,
29:23il l'était 4 ans après.
29:25Donc, au bout d'un moment,
29:26je crois que ce qu'on demande,
29:27c'est des résultats.
29:28Tout en respectant,
29:29on va dire,
29:30principalement,
29:31les règles de base
29:32des droits de l'homme.
29:32Mais après,
29:33on s'en fout.
29:33Ce qu'on veut,
29:34c'est des résultats.
29:34Ce que vous voulez,
29:36c'est que la France
29:36ne soit plus avec
29:373 400 milliards de dettes,
29:42par exemple.
29:43Je rajouterais,
29:44comme disait Michel Rocard,
29:45effectivement,
29:46qu'on n'accepte pas
29:47toute la misère du monde
29:49et qu'à un moment donné,
29:50on prenne notre part.
29:51Moi, je crois
29:51que notre part,
29:52on l'a prise.
29:53Et maintenant,
29:53il faut passer à des choses...
29:55Si on ne traite pas
29:56les problèmes républicains,
29:57tout à fait.
29:58Ça va déraper
29:59plein de fer.
30:00Merci, Jérôme.
30:02Un mot,
30:02un mot
30:03sur l'avenir
30:04de cette histoire.
30:05Maître Vialla,
30:06sur l'avenir de cette histoire,
30:07c'est la justice
30:08qui le dira.
30:09Est-ce qu'on peut augurer
30:11de quoi dans cette histoire ?
30:14Bien, mon ami,
30:16mon excellent confrère
30:17Stéphane Goldeneuve
30:18disait une chose
30:19l'autre jour
30:19avec laquelle
30:20j'étais entièrement d'accord
30:21et pourtant,
30:21je ne suis pas toujours
30:22d'accord avec lui.
30:23Je suis très triste
30:24de ce qui se passe
30:25en ce moment
30:25au niveau de la justice.
30:27parce que c'est mon métier,
30:29c'est notre métier
30:30de tous les jours
30:30et justement,
30:32on défend
30:33tout ce système-là
30:35parce qu'on veut
30:36que la justice
30:39reste la colonne
30:40vertébrale
30:40de la démocratie.
30:41Encore faut-il
30:42peut-être réformer
30:43peut-être quelque part
30:44ce système ?
30:45Beaucoup de choses
30:45sont à réformer.
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